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International - Page 264

  • Quand des extrémistes israéliens appellent au meurtre des chrétiens

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    De JM Robine sur ihsnews.net :

    Le Patriarcat Latin de Jérusalem condamne un nouvel appel au meurtre des chrétiens

    Des graffitis contre le christianisme écrits en noir ont été découverts sur un mur de l’Abbaye de la Dormition lors d’une patrouille de police, qui a ouvert une enquête, a ajouté la porte-parole.

    Depuis des années, des activistes d’extrême droite ou des colons israéliens se livrent en Israël et dans les Territoires palestiniens, sous l’appellation du Prix à payer, à des agressions et des actes de vandalisme contre des Palestiniens, des Arabes israéliens, des lieux de culte musulmans et chrétiens.

    Trois semaines après les actes de vandalisme contre les Salésiens du couvent de Beit Gemal, un nouvel acte a eu lieu contre l’Abbaye du Mont Sion à Jérusalem, un lieu important pour le dialogue interreligieux entre le Judaïsme et le Christianisme.

    Quelques uns des slogans écrits sur les portes et les murs de l’Abbaye mentionnaient : « mort aux païens chrétiens, les ennemis d’Israël »« Que son nom (Jésus) et sa mémoire soit effacés », ou « les chrétiens en enfer ».

    Le Patriarcat condamne très fermement cette agression et rappelle que le seul remède face à un tel acte est de contrôler l’éducation donnée dans les écoles où ces jeunes ont été formés, et de surveiller ceux qui incitent à l’intolérance envers les chrétiens.

    La Patriarcat souligne à quel point il est regrettable que de tels épisodes de haine viennent 50 ans après « Nostra Aetate », qui a ouvert le dialogue interreligieux entre l’Église Catholique avec les autres religions, et tourné une nouvelle page entre l’Église Catholique et le Judaïsme.

    Nous espérons que les auteurs de cette agression seront arrêtés avant de mettre leurs menaces a exécution, rajoute-t-il.

    En effet, cette fois il s’agit de véritables appels au meurtre de chrétiens.

    Il faisait allusion au fait que l’abbaye, qui se trouve à Jérusalem-Est annexée par Israël, avait été déjà visée par des exactions. En mai 2014, du mobilier et des croix en bois avaient été brûlés par un incendie criminel.

  • Les 5 pays où la persécution des chrétiens est la plus forte

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    Découvrez les 5 pays où la persécution des chrétiens est la plus forte selon l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2016

    (source : Portes Ouvertes : https://www.portesouvertes.fr/persecution-des-chretiens/)

  • Le discours du pape à l'occasion des voeux du Corps diplomatique

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    DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS À L'OCCASION DES VŒUX DU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ PRÈS LE SAINT-SIÈGE

    Salle Royale / Lundi 11 janvier 2016 (source)

    Excellences, Mesdames et Messieurs,

    Je vous adresse une cordiale bienvenue à ce rendez-vous annuel, qui m’offre l’opportunité de vous présenter mes vœux pour la nouvelle année, me permettant de réfléchir avec vous sur la situation de notre monde, béni et aimé de Dieu, pourtant tourmenté et affligé de nombreux maux. Je remercie le nouveau Doyen du Corps diplomatique, Son Excellence Monsieur Armindo Fernandes do Espírito Santo Vieira, Ambassadeur d’Angola, pour les aimables paroles qu’il m’a adressées au nom de tout le Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, alors que je désire rappeler d’une façon spéciale – à presqu’un mois de leur disparition – les regrettés Ambassadeur de Cuba, Rodney Alejandro López Clemente, et du Libéria, Rudolf P. von Ballmoos.

    L’occasion m’est offerte aussi d’adresser une pensée particulière à tous ceux qui participent pour la première fois à cette rencontre, relevant avec satisfaction que, au cours de l’année passée, le nombre d’Ambassadeurs résidant à Rome s’est encore accru. Il s’agit d’une indication significative de l’attention avec laquelle la Communauté internationale suit l’activité diplomatique du Saint-Siège. Les Accords internationaux souscrits ou ratifiés au cours de l’année qui vient de s’achever en sont une preuve supplémentaire. Je désire, en particulier, citer ici les ententes spécifiques en matière fiscale signées avec l’Italie et les États-Unis d’Amérique, qui témoignent de l’engagement accru du Saint-Siège en faveur d’une plus grande transparence dans les questions économiques. Non moins importants sont les accords de caractère général, en vue de réguler des aspects essentiels de la vie et de l’activité de l’Église dans les différents pays, comme l’entente signée à Díli avec la République du Timor-Oriental.

    Je désire également rappeler l’échange des Instruments de ratification de l’Accord avec le Tchad sur l’état juridique de l’Église catholique dans le pays, comme aussi l’Accord signé et ratifié avec la Palestine. Il s’agit de deux accords qui, avec le Mémorandum d’Entente entre la Secrétairerie d’État et le Ministère des Affaires étrangères du Koweït, montrent, entre autre, comment le vivre-ensemble pacifique entre des personnes appartenant à des religions différentes est possible, là où la liberté religieuse est reconnue et où la possibilité effective de collaborer à l’édification du bien commun, dans le respect réciproque de l’identité culturelle de chacun, est garantie.

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  • D'après le cardinal Zen, la diplomatie vaticane serait en train d'abandonner l'Eglise catholique en Chine

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    De Nicklas Pélès de Saint Phalle sur "reinformation.tv" :

    Le cardinal Joseph Zen accuse la diplomatie vaticane d’abandonner l’Eglise catholique en Chine

     Il y a tout juste un an, le journal Wen Wei Po se réjouissait de la tournure des relations à venir entre la Chine et le Vatican, suivi de près par le secrétaire d’Etat du Vatican. « J’avais des doutes quant à cet optimisme soudain, je n’y voyais aucune justification. Plus d’un millier de croix ont été arrachées aux églises (…). Il ne s’agissait pas du zèle de quelques fonctionnaires isolés. Plusieurs séminaires ont été fermés. Les étudiants du séminaire national de Pékin ont été contraints de signer une déclaration de loyauté à l’Eglise indépendante, et de s’engager à concélébrer avec des évêques illégitimes. Le gouvernement chinois renforce sans cesse une église qui est déjà objectivement séparée de l’Eglise catholique universelle ; moyennant des promesses ou des menaces, ils conduisent les membres du clergé à pratiquer des actes contraires à la doctrine et à la discipline de l’Eglise catholique, au mépris de leur conscience et de leur dignité », écrit le cardinal Zen.

    Le cardinal Joseph Zen, défenseur infatigable de la liberté des catholiques, dénonce également la situation de Mgr Wu Quin-jing, récemment installé alors qu’il avait été ordonné il y a dix ans, non sans devoir « payer le prix de la compromission ». Ou encore celle de Mgr Zhang Yilin Anyang issu d’une « élection démocratique » : « Voilà qui me fait peur », indique le cardinal, notant que la nomination résulte d’un « décret de la soi-disant conférence épiscopale de Chine » et que l’un des “coconsécrateurs” était dans une situation canonique incertaine.

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  • 100.000 déplacés internes au Niger à cause de Boko Haram ! (Caritas International)

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    Newsletter Caritas International
    Janvier 2016

    Le Niger dans la tempête

    Boko Haram multiplie ses attaques (vol de bétail, pillage des habitations, crimes violents) contre la population au sud-est du Niger, dans le gouvernorat de Diffa, causant ainsi le déplacement de 100.000 personnes et la fermeture de 151 écoles ces deux derniers mois.

    Une situation humanitaire et sécuritaire alarmante

    Ces milliers de déplacés internes sont aujourd’hui contraints de vivre dans des tentes de fortune, cherchant à s’abriter tant bien que mal de l’Harmattan (un vent terriblement chaud en journée et froid la nuit), sous un arbre. Ils doivent faire face à des conditions de vie tout à fait déplorables. C’est aujourd’hui tant la question humanitaire que sécuritaire qui inquiètent les ONG’s sur place. 

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    C'est un appel d'urgence !  

    Grâce à l’appel d’urgence lancé en juin par les collaborateurs locaux, Caritas a pu venir en aide à 15.000 personnes, avec de l’argent en cash ou des biens de première nécessité : de quoi se laver, des moustiquaires, de l’eau,…  Si, comme nous, la situation dramatique des déplacés du Niger vous touche, n’hésitez pas à soutenir nos actions d’aide d’urgence en versant un don sur le compte

    BE88 0000 0000 4141, avec Niger en communication.  Merci. 


         BE88 0000 0000 4141

         infofr@caritasint.be
         www.caritasinternational.be


       

     Caritas International Belgique

    Rue de la Charité 43 - 1210 Bruxelles
  • Ce qu'on retiendra de l'année 2015

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    De François-Xavier Bellamy, sur son blog "Pensées pour le jour qui vient" :

    « A la croisée des chemins »

    Chaque année, le site FigaroVox propose un grand entretien pour revenir sur quelques aspects marquants de l’année écoulée. J’ai été sollicité cette année pour me plier à l’exercice ; l’entretien a été réalisé par Alexandre Devecchio. (...)

    Que retenez-vous de l’année 2015 ?

    Qu’en retiendra-t-on ? Bien sûr, cette année aura été marquée et comme encadrée par la violence terroriste. Même si le conflit dure déjà de façon souterraine depuis longtemps, 2015 restera dans l’histoire la date de cette déclaration de guerre explicitement lancée par l’islamisme à la France. Cette guerre est singulière : elle n’a pas de but tactique. Les criminels qui ont frappé, en janvier comme en novembre, n’avaient rien à négocier, et n’espéraient rien obtenir. Leur seul but était de détruire, au nom d’une sorte de loi du talion approximative. Le terrorisme contemporain n’est pas un moyen au service d’un projet positif, fût-il celui du « califat », dont on a amplement répété qu’il avait tout à perdre dans cette attaque frontale contre le monde occidental. Cette guerre, c’est vrai, le terrorisme ne peut sans doute pas la « gagner » ; mais nous pouvons beaucoup y perdre.

    On parle de retour de l’Histoire. Celle-ci est-elle nécessairement tragique ? La barbarie peut-elle nous faire redécouvrir notre civilisation ?

    Une chose est sûre : c’est en écartant notre propre culture que nous avons ouvert une brèche pour la barbarie… Le terrorisme de 2015 présente deux autres nouveautés : contrairement aux attentats de 2001 aux Etats-Unis, il ne s’agit pas d’une agression commise par des étrangers contre la France, mais par des Français contre leur propre pays. Les jeunes qui nous ont frappés avaient passé des années sur les bancs de nos classes ; bien sûr, l’école ne peut pas tout, et il serait absurde d’ignorer les difficultés sociales, le contexte religieux ou les tensions internationales ; et pourtant, c’est une certitude, rien de tout cela n’aurait conduit à un tel degré de désagrégation, si notre école avait su parler à ces jeunes, et transmettre à chacun d’entre eux l’essentiel de la culture qui fonde notre pays, leur pays. Lorsqu’un jeune français bascule dans le terrorisme, la véritable « déchéance de nationalité », en réalité, a déjà eu lieu, et c’est toujours l’échec de l’école qui la signe…

    C’est donc la rupture avec notre histoire commune qui rend l’histoire tragique, cette pauvreté culturelle dans laquelle surgit la violence. C’est là l’autre spécificité du phénomène auquel nous avons à faire face : le terrorisme, de tous bords, a longtemps été le fait de penseurs, d’intellectuels tellement possédés par leur idée qu’ils acceptaient de tuer et de mourir en son nom. Mais le terrorisme actuel n’est pas motivé par une réflexion profonde, par une exigence intellectuelle. Nous le voyons, les jeunes qui vont vers l’Etat islamique n’y sont pas conduits par une pratique religieuse ancienne et enracinée, par une connaissance étendue de l’Islam et de ses textes : ils y sont conduits par l’effondrement de la rationalité, et par le rejet d’un monde qu’ils perçoivent comme uniformément médiocre. Perdus dans une société qui n’offre plus d’idéal ni de grandes aspirations, ils s’en détachent peu à peu par la petite délinquance, l’échec scolaire ou professionnel… Dans notre univers horizontal, le terrorisme offre à ceux qui ne peuvent rêver d’une vie réussie l’opportunité confuse de réussir au moins leur mort, en la donnant à une cause qui les dépasse. Le terrorisme est en ce sens, pour reprendre le mot d’Emmanuel Todd, l’envers de ce « vide métaphysique abyssal » dans lequel se trouve plongée notre société. Cette année aura prouvé que, pour reprendre la formule que j’employais dans Les Déshérités, nous n’avons pas affaire au choc des cultures, mais au choc des incultures.

    Il nous appartient maintenant de montrer que l’histoire n’est pas nécessairement tragique ; elle sera sans aucun doute marquée par d’autres épreuves et d’autres souffrances, mais elle doit nous conduire à renouer avec notre héritage, avec la fécondité de la culture qui a forgé l’identité singulière de notre pays et qui seule peut redonner un sens à notre vie commune, et au combat qui s’ouvre. Nous le devons à ceux qui ont été tués cette année, afin qu’au moins leur mort ait permis de réveiller notre société, de la sortir des facilités de la déconstruction, de la ramener à ses fondations.

    L’année s’achève justement sur un débat autour de la déchéance de nationalité…

    Il me semble que par quoi nous voudrions montrer notre force est en fait une preuve nouvelle de faiblesse. Nous avons vécu des années dans le réflexe qui consistait à produire une loi après chaque fait divers ; allons-nous maintenant réviser la constitution après chaque attentat ? On sait quelle efficacité a eue cette inflation normative dictée par la tyrannie de l’actualité… Le Premier ministre admet lui-même que cette mesure ne servira à rien ; et bien des spécialistes de l’antiterrorisme la jugent potentiellement contre-productive. On prétend nous l’imposer au nom du symbole qu’elle incarne, mais elle paraît désastreuse même au plan symbolique : la constitution et la nationalité sont les invariants qui constituent l’état de droit, et qui obligent chaque français à répondre de ses actes devant la loi. Toucher, en réaction à la menace, à ce qui nous constitue comme peuple, c’est prendre le risque de fragiliser le cadre démocratique lui-même, et d’adopter la logique que poursuivent les terroristes – cette logique totalitaire qu’Arendt décrivait précisément comme « l’instabilisation du cadre politique. »

    Vous préfacez le livre A la jeunesse, une anthologie de textes consacrés à la jeunesse qui paraît prochainement aux éditions Librio. Aujourd’hui, des jeunes partent en Syrie gonfler les rangs de l’Etat islamique. Au Bataclan, des jeunes ont tiré sur d’autres jeunes. Comment l’expliquez-vous ?

    Il est toujours difficile de parler de « la jeunesse » d’une manière trop générale ; ces derniers mois auront prouvé, hélas, que la jeunesse n’échappe pas aux fractures très profondes qui traversent la société française. Disons que, d’une façon générale, cette société peine à offrir des perspectives aux générations qui viennent, à tous points de vue. L’école est en crise profonde ; le marché du travail est une forteresse imprenable, qui protège ceux qui ont un emploi en écartant impitoyablement ceux qui n’en ont pas encore ; la dette et la crise écologique nous conduisent vers la rétractation et la prudence plutôt que vers la création et l’enthousiasme. Bref, cette société laisse peu d’espace aux rêves ! Or la jeunesse vit de rêves, et de révoltes ; mais où les exprimer ? Même le monde politique en France semble totalement verrouillé, quand l’Espagne où l’Angleterre vivent de profonds renouvellements. Le désespoir politique, c’est l’incapacité d’agir. Il est encore accru par la difficulté de trouver même des raisons d’agir. Au nom de quoi faut-il s’engager ? La rhétorique des « valeurs de la République » cache mal notre difficulté à dire ce qui fonde notre société, et ce qui mérite notre don. Qui est prêt à mourir pour notre nouveau cours de morale laïque ? Pierre Nora écrivait, à propos de la réforme des programmes scolaires, qu’elle était « l’expression d’une France fatiguée d’être elle-même, d’un pays qui ne sait pas trop où il va et ne sait donc pas dire d’où il vient. » Les récentes réformes de l’éducation nationale font en effet un pas de plus dans le vide, retirant encore un peu de temps aux enseignements fondamentaux pour développer des « compétences » utilitaires plutôt qu’une culture partagée. Cette « crise identitaire que traverse la France, l’une des plus graves de son histoire », prive bien des jeunes d’une cause pour laquelle s’engager – et c’est peut-être cette cause, cet enthousiasme du don, que monstrueusement beaucoup trouvent à travers l’Etat islamique. Il est désormais urgent, non pas seulement de reconstruire un pays qui fasse une place aux plus jeunes pour s’enrichir de ce qu’ils ont à lui donner, mais qui accepte aussi de leur transmettre ce au nom de quoi ils pourront eux-mêmes se donner…

    L’année 2015 a également été marquée par le débat sur les intellectuels. Pour certains politiques et journalistes, les « néo-réacs » auraient gagné la bataille des idées…

    Cette polémique, confuse et mal posée, aura été, me semble-t-il, un nouveau symptôme des difficultés du débat public en France. En fait, toute une partie du monde intellectuel et médiatique, qui voudrait exercer une sorte de monopole dogmatique, préfère guetter les dérapages plutôt que de permettre le dialogue. Plutôt que de prendre en charge courageusement et lucidement la réalité, avec toute sa complexité et les nuances qu’elle impose, nous nous arrêtons bien souvent à l’anathème caricatural. Mais cela ne signifie rien… Qu’y a-t-il de commun entre Alain Finkielkraut, Michel Onfray, Eric Zemmour ? Les désigner par une même étiquette, les condamner pour un même motif, n’apporte rien à la réflexion, mais constitue au contraire un empêchement de penser.

    On a néanmoins le sentiment que les lignes sont en train de bouger. Dans quel sens ?

    La crise a toujours été l’occasion de revenir au réel, de retrouver un peu de consistance intellectuelle ; et c’est sans doute ainsi qu’il faut recevoir la situation présente. Pendant les périodes de prospérité, il est facile de se mentir, et c’est sans doute ce que nous avons fait pendant trop longtemps. La dette accumulée, les rigidités du marché du travail, la situation catastrophique de l’école, la ségrégation urbaine qui nous a tenus éloignés, sont autant de symptômes de ce mensonge dans lequel nous nous sommes trop longtemps enfermés. Bien sûr, après tant de dénis de réalité, le choc est brutal et douloureux ; mais il doit être l’occasion salutaire de retrouver le sens de la vérité, dans le débat public, dans la vie économique, dans notre rapport à la nature comme à la culture dont nous héritons, et finalement dans l’exercice de la responsabilité politique – qui appartient aux gouvernants, mais aussi à chaque citoyen. Le mot crise vient du grec crisis, qui signifie décision : la crise est toujours la croisée des chemins. Si nous sommes dans une période de crise, dans un moment décisif de l’histoire, souhaitons à la France, comme résolution pour l’année qui vient, cette exigence de vérité qui seule décidera de notre avenir commun.

  • Charlie Hebdo a trouvé le coupable : c'est Dieu !

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    De Jean-Pierre Denis sur le site de "La Vie" :

    La guerre au nom de Dieu ?

    Un an après les attentats de Charlie Hebdo, les religions monothéistes sont plus que jamais accusées de provoquer le conflit. Une idée reçue qui ne résiste pas à l'analyse historique.

    La guerre était une affaire entendue. Close pour toujours, du moins sur notre sol. Accablés par les horreurs de deux conflits mondiaux, pressés d'enfouir les souvenirs de l'Algérie, fiers d'avoir parachevé avec l'Union européenne le rêve kantien de paix perpétuelle, nous l'avions oubliée, évacuée, niée. Refusé de la penser. Prétendu la déléguer à ceux dont elle deviendrait le métier, eux-mêmes bientôt remplacés par des drones. Un an tout juste après Charlie, au moment même où le conflit du Proche-Orient connaît une nouvelle aggravation avec la rupture des relations diplomatiques entre l'Arabie Saoudite et l'Iran, le Tourment de la guerre (L'Iconoclaste) nous ramène au sujet. 

    La guerre, Jean-Claude Guillebaud en fait une affaire personnelle. Celle du fils d'un jeune lieutenant engagé dans les paradoxes de 14-18, celle du reporter de guerre qui arpenta le Vietnam. La mémoire familiale travaille, les drames de l'histoire européenne remuent sous la boue et la cendre qui les recouvrent moins profondément qu'on ne le croit. En Lituanie, en Russie, en Biélorussie, le chroniqueur de La Vie court aux trousses de la mort, saisissant la dimension épique ou romanesque de la chose, sans oublier l'absurde, l'affreux, l'abject. De tous les livres de l'auteur,le Tourment de la guerre est à la fois l'un des plus introspectifs et des plus universels. Brûlant et brillant. 

    Nous en publions ici des extraits. Pourquoi nous restreindre aux passages évoquant la religion, en particulier le christianisme, quand l'ouvrage s'attaque à la guerre dans sa globalité ? Parce que c'est hélas le débat du moment, entre idée reçue et figure imposée. « L'assassin court toujours », titre Charlie Hebdo pour son numéro anniversaire, affichant un Dieu d'allure judéo-chrétienne armé d'une kalachnikov. Derrière la libre caricature, le sous-texte est clair : la foi, c'est la haine. La guerre revient ? La religion, contrairement aux prévisions, n'a pas fini de partir ? C'est que Yahvé et Allah ont beau ne pas exister, ils veulent que le sang coule. Monothéisme et fanatisme se confondraient donc. Coupable unique, le Dieu unique ! Pour un peu, on finirait par penser que la totalité de l'histoire militaire se réduit aux croisades et aux guerres de religion ou à la fameuse phrase (emblématique mais apocryphe) du sac de Béziers à l'époque des albigeois : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens. » 

    Les héritiers des Lumières devraient donc opposer à la foi la souveraine logique du Mépris civilisé, selon le titre à l'emporte-pièce d'un essai qui paraît également ces jours-ci (Belfond). Face au manichéisme et au simplisme de l'auteur, le psychanalyste Carlo Strenger, un autre psy, disciple de Lacan, apporte une réponse nuancée. « Confondre fanatisme religieux et sentiment religieux relève d'une faiblesse de la pensée », écrit Gérard Haddad (Dans la main droite de Dieu, Premier Parallèle). « Le fanatisme change de forme selon les époques et les lieux », note-t-il. C'est un virus mutant, ou plutôt une hydre dont les têtes tranchées ne cessent de repousser, mais qui a réussi à se greffer jusqu'ici sur quatre souches : la religion certes, mais aussi le nationalisme, le racisme et le totalitarisme. Bref lui opposer l'universalisme des Lumières et n'y voir qu'une manifestation de l'ignorance n'a guère de sens. En définitive, le fanatisme serait plutôt la pathologie de l'universel, quand celui-ci se réduit à une vérité qui abolit toute différence. 

    Ce n'est évidemment pas le monothéisme qui fait la violence, le fanatisme, la guerre. Toute l'Histoire et toutes les grandes civilisations le démontrent. Les Aztèques sacrifiaient des êtres humains à Huitzilopochtli, le dieu-soleil, et ils étaient polythéistes. Les 81 936 strophes du Mahabharata, la grande épopée de l'hindouisme, narrent une immense bataille mythologique. Ce n'est pas non plus la religion qui fait la guerre. Voyez les 33 millions de morts (au bas mot) provoqués par la révolte d'An Lushan, un général chinois du VIIIe siècle (le plus grand massacre de l'histoire après la Seconde Guerre mondiale). Ou l'épopée des Mongols de Gengis Khan. C'est plutôt la violence qui a quelque chose de sacré, un sacré de substitution, comme le montrent les totalitarismes athées du dernier siècle.

  • Nouvel attentat meurtrier contre des chrétiens en Syrie

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    Lu sur Radio Vatican :

    Les chrétiens de Syrie visés par un attentat à Kamichli

    Les Unités de protection du peuple (YPG) se sont révélées être un allié précieux de la coalition sous commandement américain en Syrie dans le combat contre l'État islamique. En octobre, l'YPG a rejoint la nouvelle alliance soutenue par les États-Unis, les Forces démocratiques de Syrie. Cette formation a lancé en décembre une offensive contre la province d'Hassaké dans le nord-est syrien chassant les djihadistes d'une ville proche de la frontière irakienne. De l'autre côté, en territoire irakien, les forces kurdes ont repris le contrôle de Sindjar. En représailles, l'EI a mené au cours des dernières semaines une série d'opérations dans les zones tenues par les peshmergas dont une qui a fait plusieurs dizaines de morts.

    Cette fois, le 30 décembre, l'attaque a essentiellement frappé des chrétiens. Ce lundi 4 janvier, dans un communiqué diffusé depuis Paris, le directeur générale de l’Œuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch, a déclaré que son organisation «est horrifiée par l’attentat perpétré dans la ville de Kamichli où près de vingt chrétiens ont trouvé la mort de manière ciblée et de nombreux autres blessés dans deux restaurants. Il est plus que jamais nécessaire de prendre les moyens pour arrêter les violences en Syrie et en Irak.»

    Voici par ailleurs le message du Patriarche syriaque catholique, S.B. Ignace Youssef III Younan :

    «À peine le Pape François venait de lancer son message de paix pour le Nouvel An, "Gagne sur l’indifférence et remporte la paix!", que la communauté chrétienne de Kamichli, l’une des deux villes importantes du Nord-Est de la Syrie, jusqu’ici relativement épargnée, a été le cible d’un massacre terroriste inouï. La nuit du mercredi 30 décembre, une vingtaine de personnes ont été tués et plus de quarante blessés, dont plusieurs dans un état très grave gisant toujours aux hôpitaux. La plupart des victimes étaient des jeunes voulant fêter le Nouvel An dans l’espérance et la joie. Ce fut un message très lugubre que des terroristes ont voulu adresser aux chrétiens de cette ville, en semant la mort et les larmes. Un message d’horreur à la communauté chrétienne de ce pays meurtri depuis cinq ans !

    Les funérailles des victimes eurent lieu dans un rite œcuménique auquel ont présidé deux archevêques de l’Église syriaque catholique, Mgr Elias Tabé et Mgr Behnan Hindo, un évêque de l’Église syriaque orthodoxe ainsi que des membres de clergé arménien catholique et orthodoxe. Un témoignage de communion que les chrétiens du Proche-Orient ne cessent de donner, en célébrant «l’œcuménisme du sang», comme l’a souvent répété le pape François.

    Opprimés avec le psalmiste, notre peuple crie vers le Seigneur Dieu, «Seigneur, pourquoi te tiens-tu éloigné ?», et appelé à revivre son espérance contre tout espoir humain, ne cesse de l’implorer : «... ne garde pas le silence... Mon Dieu lève-toi pour me rendre justice...» (Psaumes 10 et 35)»

    (CV avec Reuters et l'Œuvre d'Orient)

    Lire aussi : Chrétiens persécutés, jusqu'à quand l'Europe se contentera-t-elle de regarder ?

  • Magazine "Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle": n° 97, hiver 2015

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    verité et esperance n° 97406.jpg

    Sursum Corda » (responsable de l'église du Saint-Sacrement à Liège) sort sa livraison d’hiver. Tiré à 4.000 exemplaires, ce magazine abondamment illustré parcourt pour vous l’actualité religieuse et vous livre quelques sujets de méditation (les articles mentionnés en bleu sont disponibles en ligne sur le blog de l’église du Saint-Sacrement: cliquez sur le titre de l’article).

    Au sommaire de ce numéro n° 97 (4e trimestre 2015) : 

    À la Nativité par l’Angélus

    Faut-il en finir avec le péché originel ?

    Lettre pastorale de l’évêque de Liège pour l’année jubilaire de la miséricorde

    Famille : le synode de la confusion

    Djihad : le choc de deux sociétés en crise 

    Fabrice Hadjadj : prendre le glaive pour étendre le royaume de l’amour

    Annie Laurent : l’islam est fragile

    La Belgique, base arrière du terrorisme islamique

    Cardinal Danneels : une biographie qui fait du bruit

    Succession de Mgr Léonard : la désignation de l’évêque de Bruges, Mgr De Kesel, réjouit le landerneau médiatique

    Monseigneur Léonard : adieu, Belgique

     

    Secrétaires de Rédaction : Jean-Paul Schyns et Ghislain Lahaye

    Editeur responsable: SURSUM CORDA a.s.b.l. ,

    Vinâve d’île, 20 bte 64 à B- 4000 LIEGE.

    La revue est disponible gratuitement sur simple demande :

    Tél. 04.344.10.89  e-mail : sursumcorda@skynet.be 

    Les dons de soutien à la revue sont reçus  avec gratitude au compte IBAN:

     BE58 0016 3718 3679   BIC: GEBABEBB de Vérité et Espérance 3000, B-4000 Liège

    JPSC

  • 2015 : une recrudescence inouïe des opérateurs pastoraux tués à travers le monde

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    VATICAN - Les Operateurs Pastoraux tués durant l’année 2015

    Cité du Vatican (Agence Fides) – La traînée des opérateurs pastoraux tués révèle, en cette époque historique de l’humanité, une recrudescence inouïe. Elle semble ne pas avoir d’égale dans l’histoire, parce qu’est en cours une persécution au niveau mondial. En effet, les chrétiens tués au cours de cette année, que notre Agence enregistre ponctuellement, appartiennent à quatre des cinq continents. L’Amérique, depuis sept ans déjà, jouit du triste primat avec huit opérateurs pastoraux tués. Elle est suivie par l’Asie avec sept, l’Afrique avec cinq et enfin l’Europe, avec deux prêtres tués en Espagne.

    Ces chiffres ne sont que la pointe de l’iceberg de la persécution diffuse à l’encontre des chrétiens, comme on peut le lire déjà dans la Lettre à Diognète : ils aiment tout un chacun et sont persécutés par tous. Le prétendu « Etat islamique », Boko Haram, la discrimination dans différents pays où la religion constitue une affaire d’Etat, rendent difficile et héroïque le fait d’être chrétiens, objets d’attentats et de massacres. Il est nécessaire que le Christ soit en agonie jusqu’à la fin de ce monde, lorsque viendra Son Royaume de justice et de paix.

    Au travers de ce dossier et des informations ponctuelles relatives à cette persécution, notre Agence veut mettre en lumière ces drames de l’humanité, afin de réveiller la conscience de tous les hommes de Bonne Volonté en vue de la construction d’une société plus juste et plus solidaire. (p.Vito Del Prete, PIME)

    Cité du Vatican (Agence Fides) – Selon les informations recueillies par l’Agence Fides, au cours de l’année 2015, 22 opérateurs pastoraux ont été tués de par le monde. Pour la septième année consécutive, le plus fort nombre d’opérateurs pastoraux tués est enregistré en Amérique. De 2000 à 2015, ce sont 396 opérateurs pastoraux qui ont été tués de par le monde, dont 5 Evêques.

    En 2015, sont morts de manière violente 13 prêtres, 4 religieuses et 5 laïcs. Selon la répartition par continent, en Amérique ont été tués 8 opérateurs pastoraux – 7 prêtres et 1 religieuse ; en Afrique, ont été tués 5 opérateurs pastoraux – 3 prêtres, 1 religieuse et une laïque ; en Asie, ce sont 7 opérateurs pastoraux qui ont été tués – 1 prêtre, 2 religieuses et 4 laïcs alors qu’en Europe, ont été tués deux prêtres.

    Comme cela est le cas depuis ces dernières années, la majeure partie des opérateurs pastoraux tués a trouvé la mort suite à des vols ou à des cambriolages, perpétrés par ailleurs avec férocité, dans des contextes marqués par la dégradation morale, la pauvreté économique et culturelle, l'intolérance, la violence comme règle de comportement, le manque de respect pour la vie, dans lesquels vivent de nombreuses populations. Dans ces contextes, similaires à toutes les latitudes, les prêtres, religieuses et laïcs tués vivaient leur témoignage dans la normalité quotidienne, en administrant les sacrements, en aidant les pauvres et les plus humbles, en s’occupant des orphelins et des toxicomanes, en suivant des projets de développement ou simplement en conservant leur porte ouverte à quiconque. Et certains ont été tués par les personnes mêmes qu'ils aidaient. « Hier comme aujourd’hui, apparaissent les ténèbres du refus de la vie, mais brille encore plus forte la lumière de l’amour, qui l’emporte sur la haine et inaugure un monde nouveau » (S.S. François, Angelus du 26 décembre 2015).

    La liste annuelle établie par Fides, sans doute incomplète, ne concerne pas seulement les missionnaires ad gentes au sens strict mais tous les opérateurs pastoraux morts de façon violente. Nous n’utilisons pas de fait le terme « martyre », sauf dans son sens étymologique de « témoin », pour ne pas devancer le jugement que l’Église pourra éventuellement donner à certains d’entre eux, mais aussi à cause de la pauvreté des informations que, dans la majorité des cas, il est possible de recueillir sur leur vie et sur les circonstances mêmes de leur mort.

    Aux listes provisoires établies annuellement par l'Agence Fides, doit toujours s'ajouter la longue liste de ceux dont nous n'aurons jamais connaissance ou dont on ne connaîtra pas même le nom qui, dans tous les coins du monde, souffrent et paient de leur vie leur foi en Jésus Christ. (SL) (Agence Fides 30/12/2015)

     
  • Une approche géopolitique du Vatican

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    1507-1-51e77.jpgLu sur "le rouge et le noir" :

    La géopolitique du Vatican

    Historien et géopolitologue, Jean-Baptiste Noé est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire de l’Église. Il vient de faire paraître au Presses Universitaires de France une des premières géopolitiques du Vatican . Œuvre de catholique, son livre témoigne d’une grande érudition mais aussi d’une volonté de vulgarisation qui n’enlève rien, ni à la profondeur ni à la richesse des idées évoquées.

    Jean-Baptiste Noé revient avec une honnêteté intellectuelle certaine sur ce qui fonde la spécificité au travers des siècles de la géopolitique du Saint-Siège : sa capacité à être l’un des États les plus influents à l’échelle mondiale sans pour autant posséder les atouts traditionnels qui fondent la puissance de ses voisins.

    S’il revient abondamment sur l’histoire du Vatican et des évêques de Rome qui y ont séjourné, la réflexion générale de Jean-Baptiste Noé se place et se développe principalement sur une période historique qui s’étend de 1870 – date de la perte des États pontificaux – à nos jours. C’est donc une géopolitique contemporaine qui nous est présentée.

    Elle se déroule au travers de trois grands axes : « Les lieux du Vatican » qui présente au lecteur un ensemble de rappels historiques sur les lieux du plus petit État du monde et une analyse globale de ses relations géopolitiques au cours du XXe siècle ; « Les préoccupations du Vatican » où Jean-Baptiste Noé revient sur ce qui fonde l’essence de la géopolitique de cet État à la fois temporel et spirituel ; « Les idées du Vatican » enfin, où sont exposés les moyens mis en œuvre par le Saint-Siège – à la fois culturels, politiques et économiques –, pour assurer la bonne promotion de ses idées.

    Jean Baptise Noé, dont l’ouvrage a déjà été relayé par plusieurs médias, a bien voulu répondre à nos questions.

    Le R&N : Ce qui ressort à la lecture de votre livre est que le Vatican est l’un des États les plus influents à l’échelle mondiale et cela grâce à ses spécificités. En quelques mots, pourriez-vous nous rappeler quelles sont-elles ?

    Jean-Baptiste Noé : Les États de l’Église comptent parmi les plus anciens États au monde, puisqu’ils furent officiellement fondés en 752, grâce à une donation territoriale de Pépin le Bref. En 1870, le royaume de Piémont-Sardaigne envahit le Latium et Rome. C’est la debellatio, la perte de la souveraineté territoriale. C’est en 1929, avec les accords du Latran, que le Saint-Siège retrouve cette souveraineté, sur un territoire plus restreint : la cité du Vatican.Son influence repose sur trois critères essentiels : sa profondeur historique, la densité de son réseau d’information, son indépendance.

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  • Le message de Noël du pape François

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    Message de Noël du pape François

    Chers frères et sœurs, joyeux Noël!

    Christ est né pour nous, exultons en ce jour de notre salut!

    Ouvrons nos cœurs pour recevoir la grâce de ce jour, qu’il est lui-même: Jésus est le “ jour ”lumineux qui est apparu à l’horizon de l’humanité. Jour de miséricorde, dans lequel Dieu le Père a révélé à l’humanité son immense tendresse. Jour de lumière qui dissipe les ténèbres de la peur et de l’angoisse. Jour de paix, où il devient possible de se rencontrer, de dialoguer, et surtout de se réconcilier. Jour de joie: une «grande joie» pour les petits et les humbles, et pour tout le peuple (cf. Lc 2, 10).

    En ce jour, de la Vierge Marie, est né Jésus, le Sauveur. La crèche nous fait voir le «signe» que Dieu nous a donné: «un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire» (Lc 2, 12). Comme les bergers de Bethléem, nous aussi allons voir ce signe, cet événement qui se renouvelle dans l’Église chaque année. Noël est un événement qui se renouvelle dans chaque famille, dans chaque paroisse, dans chaque communauté qui accueille l’amour de Dieu incarné en Jésus Christ. Comme Marie, l’Église montre à tous le «signe» de Dieu: l’Enfant qu’elle a porté dans son sein et a enfanté, mais qui est le Fils du Très-Haut, parce que «il vient de l’Esprit Saint» (Mt 1, 20). C’est pourquoi il est le Sauveur, parce qu’il est l’Agneau de Dieu qui prend sur lui le péché du monde (cf. Jn 1, 29). Avec les bergers, prosternons-nous devant l’Agneau, adorons la Bonté de Dieu faite chair, et laissons des larmes de repentir remplir nos yeux et laver notre cœur. Nous en avons tous besoin.

    Lui seul, Lui seul peut nous sauver. Seule la Miséricorde de Dieu peut libérer l’humanité de nombreuses de formes de mal, aux visages monstrueux, que l’égoïsme engendre en elle. La grâce de Dieu peut convertir les cœurs et ouvrir des voies de sortie de situations humainement insolubles.

    Là où naît Dieu, naît l’espérance: Lui apporte l’espérance. Là où naît Dieu, naît la paix. Et là où naît la paix, il n’y a plus de place pour la haine et pour la guerre. Pourtant même là où est venu au monde le Fils de Dieu fait chair, des tensions et des violences continuent et la paix reste à don à invoquer et à construire. Qu’Israéliens et Palestiniens puissent reprendre un dialogue direct et arriver à une entente qui permette aux deux peuples de vivre en harmonie, dépassant un conflit qui les a longuement opposés, avec de graves répercussions sur toute la région.

    Au Seigneur, nous demandons que l’entente intervenue au sein des Nations Unies parvienne le plus tôt possible à faire taire le vacarme des armes en Syrie et à remédier à la très grave situation humanitaire de la population épuisée. Il est aussi urgent que l’accord sur la Libye obtienne le soutien de tous, afin que soient dépassées les graves divisions et les violences qui affligent le pays. Que l’attention de la Communauté internationale soit unanimement dirigée à faire cesser les atrocités qui, aussi bien dans ces pays qu’en Irak, au Yémen et dans l’Afrique subsaharienne, fauchent encore de nombreuses victimes, causent d’effroyables souffrances et n’épargnent pas non plus le patrimoine historique et culturel de peuples entiers. Ma pensée va aussi à tous ceux qui ont été touchés par d’atroces actions terroristes, particulièrement par les récents attentats survenus sous les cieux d’Égypte, à Beyrouth, Paris, Bamako et Tunis.

    À nos frères, persécutés dans de nombreuses parties du monde à cause de la foi, que l’Enfant-Jésus donne consolation et force. Ce sont nos martyrs d’aujourd’hui.

    Nous demandons paix et concorde pour les chères populations de la République démocratique du Congo, du Burundi et du Sud Soudan afin que, par le dialogue, se renforce l’engagement commun pour l’édification de sociétés civiles animées d’un esprit sincère de réconciliation et de compréhension réciproque.

    Que Noël apporte aussi une paix véritable à l’Ukraine, offre soulagement à ceux qui subissent les conséquences du conflit et inspire la volonté de porter à leur achèvement les accords pris, pour rétablir la concorde dans le pays tout entier.

    Que la joie de ce jour illumine les efforts du peuple colombien pour que, animé par l’espérance, il continue avec ardeur à poursuivre la paix désirée.

    Là où naît Dieu, naît l’espérance; et là où naît l’espérance, les personnes retrouvent la dignité. Pourtant, encore aujourd’hui de nombreux hommes et femmes sont privés de leur dignité humaine et, comme l’Enfant-Jésus, souffrent du froid, de la pauvreté et du refus des hommes. Que notre proximité rejoigne aujourd’hui ceux qui sont le plus sans défense, surtout les enfants-soldats, les femmes qui subissent des violences, les victimes de la traite des personnes et du narcotrafic.

    Que notre réconfort ne manque pas à tous ceux qui fuient la misère ou la guerre, voyageant dans des conditions trop souvent inhumaines et risquant souvent leur vie. Que soient récompensés avec d’abondantes bénédictions tous ceux qui, simples personnes et États, s’emploient avec générosité à secourir et à accueillir les nombreux migrants et réfugiés, les aidant à construire un avenir digne pour eux et pour leurs proches et à s’intégrer à l’intérieur des sociétés qui les reçoivent.

    En ce jour de fête, que le Seigneur redonne espérance à tous ceux qui n’ont pas de travail –et ils sont nombreux -, et soutienne l’engagement de tous ceux qui ont des responsabilités publiques dans le domaine politique et économique pour qu’ils mettent tout en œuvre afin de poursuivre le bien commun et protéger la dignité de toute vie humaine.

    Là où naît Dieu, fleurit la miséricorde. Elle est le don le plus précieux que Dieu nous fait, particulièrement en cette année jubilaire, durant laquelle nous sommes appelés à découvrir la tendresse que Notre Père céleste a envers chacun de nous. Que le Seigneur donne particulièrement aux détenus d’expérimenter son amour miséricordieux qui soigne les blessures et vainc le mal.

    Et ainsi aujourd’hui ensemble, exultons dans le jour de notre salut. En contemplant la crèche, fixons notre regard sur les bras ouverts de Jésus qui nous montrent l’étreinte miséricordieuse de Dieu, tandis que nous écoutons les vagissements de l’Enfant qui nous susurre: «À cause de mes frères et de mes proches, je dirai: “ Paix sur toi! ”» (Ps 121 [122], 8).

    [Texte original: Français]

    © Librairie éditrice du Vatican