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International - Page 265

  • Le grand imam d’Al Azhar considère que la dhimmitude est anachronique

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    De Radio Vatican :

    Pour le grand imam d'Al-Azhar, la dhimmitude est un concept anachronique

    C’est un entretien qui marque une date importante dans l’histoire des relations interreligieuses en Egypte. Lors d’une interview télévisée le 13 janvier dernier, le grand imam d’Al Azhar, le cheikh Ahmed Al Tayyeb est revenu sur le concept de la dhimma, la protection que l’Etat musulman accordait aux minorités non-musulmanes à l’époque médiévale. La principale autorité du sunnisme a expliqué que ce terme était devenu anachronique. Un discours salué par le site terrasanta.net qui y voit «un petit pas important sur la voie du renouveau du discours religieux».

    La dhimma impliquait que les non-musulmans devaient s’acquitter d’un impôt (la jizya) en contrepartie d’une protection des autorités civiles. Ce qui revenait, de fait, à instaurer une inégalité administrative entre les citoyens. Mais selon le grand imam, appliquer la dhimma aujourd'hui, dans un contexte profondément différent, constituerait une «forme d'injustice et un manque de raisonnement scientifique». Pour le cheikh Al Tayyeb, tous les citoyens sont égaux, et les chrétiens, précise-t-il, «ne peuvent être considérés comme une minorité, un terme chargé de connotations négatives».

    Réchauffement des relations avec le Saint-Siège

    Le cheikh d’Al Azhar faisait, dans sa déclaration, essentiellement référence aux coptes, les chrétiens d’Egypte, souvent victimes de discriminations. «La citoyenneté, réclamée par les manifestants de la révolution de 2011, est la seule garantie de l'égalité et de stabilité pour la société d'aujourd'hui » a-t-il expliqué.

    Ahmed Al Tayyeb avait rencontré le Pape François le 23 mai 2016 au Vatican. Une visite historique qui avait confirmé le réchauffement entre l’institution du Caire et le Saint-Siège. A l’issue de cet entretien, le cheikh avait fait l’éloge du Souverain Pontife. Il avait aussi expliqué que les musulmans et les chrétiens souffraient ensemble de la violence et du terrorisme, qui frappe l’Egypte.

  • Le Vatican va-t-il soutenir les politiques de contrôle des naissances ?

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    De Riccardo Cascioli sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Scandale au Vatican: une chaire offerte au théoricien de la bombe démographique et de l'avortement forcé

    L'homme, figure phare du contrôle des naissances, vient donner des leçons au Vatican sur la façon de sauver la planète en sacrifiant les hommes. Cela semble incroyable et pourtant c'est vrai. Nous parlons de Paul R. Ehrlich, biologiste américain devenu célèbre en 1968 avec le livre "The Population Bomb", la bombe démographique. Ce fut le début d'une gratifiante (pour leurs auteurs) saison de publications éco-catastrophique dans lesquelles l'homme était la véritable cible.

    En instillant la peur d'une explosion démographique incontrôlée, Ehrlich et combien d'autres qui  l'ont suivi ont incité les gouvernements et les organisations internationales à prendre des mesures drastiques de contrôle de la population: la stérilisation et l'avortement forcé sont depuis devenus normaux dans les pays en voie de développement. Pour ne citer qu'un exemple, on estime à 400 millions le nombre des enfants qui ne sont pas nés en Chine grâce aux suggestions d'Ehrlich et compagnie, et des dizaines de millions de filles ont été victimes d'avortements sélectifs (étant donné le choix, en Chine mais aussi en Inde et dans d'autres pays, où, pour des raisons culturelles et économiques, les familles donnent la préférence aux garçons).

    S'il y avait une justice, le Dr Ehrlich devrait être jugé pour crimes contre l'humanité mais bien au contraire, 39 ans après, il reçoit l'honneur d'entrer en grandes pompes au Vatican, invité par les Académies pontificales des Sciences et des Sciences Sociales guidées par Mgr Marcelo Sanchez Sorondo. L'occasion est un symposium au sujet de l'extinction biologique: "Comment sauver le monde naturel dont nous dépendons" tel est le titre de ce symposium qui aura lieu du 27 février au 1 mars.

    Tout naturellement, la présence de Ehrlich au Vatican a déjà suscité des protestations de la part de groupes pro-vie et d'associations américaines pro-famille, et pas seulement pour des raisons morales, mais aussi pour des raisons scientifiques : que pourrait jamais dire de si intéressant un Ehrlich qui a eu tout faux dans toutes les prévisions faites à l'époque avec tant de complaisance? "La bataille pour nourrir l'humanité tout entière est définitivement perdue", ainsi commençait le livre "The Population Bomb", qui annonçait dix millions de décès dûs à la faim, chaque année, aux États-Unis dès les années 70 du siècle dernier, ainsi que des centaines de millions qui auraient dû se produire en Chine et en Inde en raison de l'explosion démographique. Pourtant, si la population mondiale était à cette époque d'environ 3 milliards d'êtres humains, cette population a plus que doublé depuis près de quarante ans; non seulement ces sombres prédictions ne se sont pas vérifiées, mais on observe également que la population souffrant de malnutrition et de sous-alimentation a diminué en termes absolus et en pourcentage.

    Un charlatan donc, mais aux yeux des Académies pontificales évoquées ci-dessus, c'est un scientifique qui peut apporter une contribution importante à la sauvegarde de la planète, chose qui semble être maintenant la principale préoccupation des instances du Vatican. Il est donc juste - comme le demande une pétition lancée aux Etats-Unis - d'exiger que le Saint-Siège retire l'invitation adressée à ce sinistre personnage.

    Mais nous devons reconnaître que le vrai problème n'est pas la présence d'Ehrlich: il est normal qu'il soit sous le feu des critiques en raison de sa notoriété et du fait qu'il est le symbole de certaines batailles menées pour éliminer les hommes de la face de la terre. Mais le vrai problème réside dans le colloque lui-même, dans son approche des problèmes de la création: de telle façon que les autres intervenants sont - plus ou moins - sur la même ligne d'Ehrlich. Certains sont même célèbres au-delà du milieu universitaire, comme Mathis Wackernagel, inventeur avec William Rees de l'empreinte écologique (Ecological Footprint), une tentative pour établir scientifiquement la nocivité de l'homme pour la Terre.

    On pourrait continuer, et nous allons le faire durant les prochains jours et semaines, pour expliquer qui sont et ce que visent ces personnages qui pontifieront au Vatican pour l'occasion, et nous affronterons également leurs arguments - il vaudrait mieux dire leurs mensonges - qui sont présentés de la part des Académies Pontificales pour justifier la nécessité d'un tel rendez-vous.

    Il faut cependant être conscient que le Symposium sur "comment sauver le monde naturel" et la présence de Paul Ehrlich et compagnie ne sont pas une surprise. C'est plutôt le résultat d'un processus qui a commencé il y a longtemps au Vatican et qui compte au nombre de ses protagonistes le déjà évoqué Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, argentin, et le Cardinal ghanéen Peter Turkson, ancien président du Conseil pontifical Justice et Paix, et aujourd'hui confirmé comme chef du nouveau super-dicastère pour le "Service du développement humain intégral» qui regroupe Justice et Paix, Cor Unum et les Migrants.

    En mettant l'accent au premier plan sur ladite situation d'urgence environementale et en s'appropriant le concept de «développement durable», on en arrive inévitablement à considérer l'homme comme un invité dangereux sur la planète, et à ruiner l'anthropologie chrétienne. Et c'est ainsi que, en dépit des déclarations contraires dans l'encyclique Laudato Si, sur le contrôle des naissances, on en admet d'abord la possibilité sous certaines conditions, puis l'on s'abstient d'intervenir sur le sujet, pour en devenir enfin des partisans déclarés.

    Il y a un peu moins de deux ans, en avril 2015, nous avons écrit que "l'Eglise se prépare à accepter le contrôle des naissances", à l'occasion d'une autre conférence consacrée au thème des changements climatiques. Là aussi la présentation du thème et les intervenants, parmi lesquels l'économiste onusien et théoricien du développement durable Jeffrey Sachs, ne laissaient aucun doute sur la voie que l'on suivait au Vatican. Puis sont arrivées, en décembre 2015, les déclarations choquantes du cardinal Turkson dans une interview à la BBC; il parlait ouvertement du caractère positif du contrôle des naissances, mais avec des méthodes naturelles (car on ne peut pas éviter un peu de moralisme).

    L'encyclique Laudate Si, tout en réaffirmant l'enseignement antérieur du Magistère, faisait place précisément, pour la première fois, au concept de «développement durable» qui, dans sa théorisation, voit un rapport conflictuel entre population, d'une part, et développement et environnement, d'autre part. La grande place consacrée à la question du changement climatique causé par l'homme a également donné d'autres armes à ceux qui depuis longtemps poussent l'Eglise vers des positions éco-catastrophique et antinatalistes. Or, cette nouvelle conférence au Vatican, Ehrlich ou pas Ehrlich, marquera une autre étape importante vers la pénétration de l'idéologie néo-malthusienne dans l'Eglise, qui conduira à soutenir les politiques de contrôle des naissances.

  • Chrétiens d'Orient : la fin du tunnel ?

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    Le chroniqueur religieux de La Libre, Christian Laporte, a rencontré Mgr Gollnisch*, directeur de l'Oeuvre d'Orient** de passage à Bruxelles et a recueilli ses propos :

    "Les chrétiens d'Orient voient pointer la fin du tunnel"

    Monseigneur Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, était jeudi soir à Notre-Dame de Stockel afin d’expliquer aux paroissiens comment ils peuvent soutenir les chrétiens d’Orient. Auparavant, il a analysé les enjeux de leur avenir pour "La Libre".

    2017 est une année charnière pour les chrétiens d’Orient…

    Oui, ils sortent d’une période très dure. Leur sort n’a jamais été facile, mais ici on voit pointer la sortie du tunnel après une période de montée de l’islamisme très focalisée sur leur éradication, même si d’autres groupes restent aussi dans leur collimateur. Lors de toutes les guerres civiles récentes, en Egypte, en Syrie ou en Irak, ils ont subi encore de plus grandes discriminations alors qu’ils sont des citoyens de ces pays. S’y sont ajoutés les attentats à la cathédrale de Bagdad en octobre 2010, à Alexandrie en 2011 et plus près de nous au Caire. Et puis ils ont affronté la volonté génocidaire de Daech; le terme n’est pas exagéré pour un système de persécution globale organisé. Il y a cependant un espoir avec le recul de Daech. Il est important qu’on en prenne conscience en Occident et que cela bouge car la situation des chrétiens d’Orient est à l’évidence liée à la géopolitique…

    Avec des effets sur le mouvement d’exil vers nos pays ?

    Oui, l’éloignement de la menace directe qu’est Daech peut aussi inverser ce mouvement. Beaucoup de réfugiés aspirent à revenir, mais pour pouvoir les accueillir, il faut leur envoyer des signaux forts dans un premier temps et annoncer des projets concrets à plus long terme.

    Cela vous amène à plaider pour qu’on reconnaisse pleinement leur citoyenneté…

    Il est temps de s’unir là-bas et sur le plan international afin d’éliminer les discriminations qu’ils subissent toujours dans un grand nombre de pays. Il y a ceux qui connaissent l’instabilité, mais aussi d’autres avec lesquels nos Etats font du commerce et s’imposent un assourdissant silence sur des situations totalement inadmissibles. En Arabie saoudite, 2,5 millions de chrétiens n’ont pas le moindre lieu de culte, sans parler du sort réservé aux femmes ou à ceux qui ont l’audace de blasphémer. Trop de monde ici semble s’accommoder de cela. Il faut plus que jamais combattre les discriminations qui concernent la liberté religieuse - comme l’interdiction de se convertir à une autre religion que l’islam - mais aussi toutes les injustices administratives; et rectifier la façon dont les religions non musulmanes y sont abordées. Ce serait un retour aux sources. On feint de ne pas le voir, mais les chrétiens sont là depuis la Pentecôte !

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  • A l’Ulg, l’Union des Etudiants Catholiques de Liège et le Groupe « Ethique sociale » organisent un nouveau cycle de lunchs débats inauguré par Mgr Delville le mardi 17 janvier 2017 : les inscriptions sont ouvertes

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     aimable rappel: les inscriptions sont reçues jusqu'au 12 janvier inclusivement (téléphone, email ou réservation en ligne, comme indiqué ci-dessous)  

    « Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe », par Monseigneur Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, professeur honoraire d’histoire du christianisme à l’Université catholique de Louvain (U.C.L.) : un lunch-débat organisé  le mardi 17 janvier 2017 à 18h00, à la Salle des professeurs dans le bâtiment du Rectorat de l'Université de Liège, place du XX août, 7, 1er étage (accès par la grande entrée : parcours fléché).

    Participation aux frais : 15 € (à régler sur place) – 5 € pour les étudiants

    Inscription nécessaire au plus tard trois jours ouvrables à l’avance (12 janvier 2017)

    soit par téléphone : 04 344 10 89

    soit par email : info@ethiquesociale.org 

    Plus de renseignements et  s’inscrire en ligne, cliquez ci-dessous:

    http://www.ethiquesociale.org/

      

    CYCLE DE CONFÉRENCES 2017

    L’EUROPE, SES FONDEMENTS, AUJOURD’HUI ET DEMAIN 

    Le cycle complet comportera quatre rencontres :

    Mardi 17 janvier 2017

    1. Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe

    par Mgr Jean-Pierre DELVILLE, évêque de Liège

    L’Europe a-t-elle des racines spirituelles, et plus précisément des racines chrétiennes ? Les invasions germaniques qui ont suivi la chute de l’Empire romain ont bouleversé l’Europe. Le christianisme, et plus spécifiquement l’Église latine, s’est alors affirmé comme fondement de valeurs créatrices d’une culture commune, enracinée dans une histoire des peuples où la mémoire biblique et l’héritage chrétien jouent un rôle majeur.

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  • En un an : 1200 chrétiens tués en raison de leur foi

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    Lu sur le site de LaLibre.be :

    Près de 1.200 chrétiens tués en un an en raison de leur foi

    Près de 1.200 chrétiens ont été tués dans le monde entre novembre 2015 et octobre 2016 "pour des raisons liées à leur croyance", un nombre en nette baisse par rapport à l'année précédente, a indiqué mercredi l'ONG protestante Portes ouvertes (Open Doors). 

    Le nombre 2016 - en fait du 1er novembre 2015 au 31 octobre 2016 - de chrétiens tués recensés par cette organisation évangélique s'établit à 1.173 personnes, contre 7.100 en 2015, après plusieurs années de hausse (1.201 morts en 2012, 2.123 en 2013 et 4.344 en 2014).

    "Les crises très violentes qui ont impacté les chiffres en 2015 ont diminué en intensité, soit parce que les groupes extrémistes sont en repli (exemples: Boko Haram, le groupe État islamique), soit parce que les chrétiens sont déjà morts ou ont déjà fui la zone", écrit Portes Ouvertes dans son rapport.

    Cette ONG publie mercredi son classement annuel des "50 pays où les chrétiens sont les plus persécutés", qui fait état de "215 millions" de personnes victimes de persécution "forte, très forte ou extrême", soit un tiers environ de la population chrétienne de ces États.

    Au moins 948 chrétiens - dont 695 pour le seul Nigeria - ont été tués en raison de leur foi, 225 l'ayant été dans neuf autres pays, selon l'étude de Portes ouvertes.

    L'organisation déplore notamment deux morts en France: le Père Jacques Hamel, le prêtre catholique égorgé en juillet 2016 par deux jihadistes dans une église de l'ouest du pays, mais aussi un migrant iranien dans un camp de réfugiés du Nord en décembre 2015, dont la "conversion au christianisme est à l'origine de l'agression" mortelle.

    Open Doors estime toutefois que ses chiffres, qui ne concernent que les assassinats de chrétiens "prouvés de manière certaine" sur la foi d'informations recoupées émanant du terrain, de la presse et d'internet, sont "en-dessous de la réalité". Ainsi, la Corée du Nord, pourtant premier pays de "l'index mondial de persécution des chrétiens", n'apparaît pas dans le relevé des morts, faute de "données fiables" dans "le pays le plus fermé de la planète".

  • Au Chili : le respect de la vie et des églises sont devenus les cibles des opposants

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    Lu sur le site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    CHILI : attaques contre la vie et les églises

    Tensions sociétales et politiques, recrudescence d’attaques d’églises, revendications régionales… la stabilité du Chili se fragilise de jour en jour. Tour d’horizon.

    Un peu plus d’un quart de siècle après le retour à la démocratie, le Chili demeure un des pays les plus stables du continent latino-américain. Mais l’indifférentisme de la population vis-à-vis de la classe politique s’accroit. A peine plus d’un tiers des électeurs se sont déplacés le 23 octobre 2016 pour les élections municipales, où la victoire de l’opposition laisse augurer pour les présidentielles de fin 2017 une probable défaite du parti de gauche de Mme Bachelet qui entend poursuivre ses transformations sociétales. Les régions majoritairement indiennes, en particulier l’Araucanie, connaissent de leur côté un regain de tensions sociales avec des accès de fièvre de groupes d’indiens mapuches réclamant les terres de leurs ancêtres. La nomination d’un membre de l’Opus Dei, Mario Fernandez, comme ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique en juin 2016 semble toutefois montrer une volonté d’apaisement envers les catholiques de la part de la présidente Bachelet (issue de famille protestante, mais elle-même sans affiliation religieuse).

    Bataille sur l’avortement

    Bien que 90 % des Chiliens se déclarent chrétiens (dont 70 % catholiques), le gouvernement veut aligner sa législation sur le mouvement de sécularisation sociétale qui traverse actuellement l’Occident. L’Église catholique ne peut accepter cette distanciation par rapport aux valeurs qui ont fondé la société chilienne depuis des siècles.

    Les tensions les plus sérieuses concernent l’avortement, totalement interdit depuis 1989. En janvier 2015, le gouvernement a déposé un projet légalisant l’avortement dans certains cas.  L’Église catholique a aussitôt demandé que soit inscrite dans la législation une clause d’objection de conscience pour le personnel et les structures de santé. Sinon, les établissements catholiques pourraient être conduits à accepter des avortements dans les établissements sanitaires qu’ils gèrent – ainsi l’Université catholique pontificale de Santiago. La défense de la vie a été évoquée lors d’une rencontre entre la présidente Michèle Bachelet et le pape François, début juin de la même année, mais le gouvernement a poursuivi ses objectifs en ce domaine. En mars 2016, la loi permettant l’avortement dans certains cas a été votée en première lecture par la Chambre des députés. En septembre 2016, une commission du Sénat a ratifié ce vote, mais le projet ne sera sans doute définitivement approuvé qu’au printemps 2017. Ceux qui s’y opposent au nom de la défense de la vie, catholiques et évangéliques, continuent de se mobiliser.

    Attaques contre des églises, en Araucanie et ailleurs

    Le pays n’avait jamais connu ceci : en 2014, trois églises catholiques ont été attaquées, le sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes à Santiago, celui de Santa Barbara dans la région d’Araucanie et l’église paroissiale de Notre-Dame de la Miséricorde à Los Castaños dans la banlieue de Santiago. En 2015, c’est à nouveau en Araucanie qu’un incident a été déploré dans une église, puis, depuis début 2016, le rythme des attaques contre les lieux de culte dans cette région du Chili a brusquement explosé. Ce sont huit églises et quatre chapelles catholiques, plus trois églises évangéliques qui ont été attaquées au cours des huit premiers mois de l’année. Le 4 août, l’église de Pidima a été entièrement détruite par le feu lors d’un attentat perpétré par un groupe non identifié, mais dont les inscriptions en faveur de la cause mapuche ne laissent aucun doute quant à leur identité. Les militants mapuches réclament le retour de leurs terres ancestrales, voire l’indépendance de l’Araucanie. Cette région n’a jamais été complètement intégrée depuis la colonisation, et a connu plusieurs soulèvements ou périodes de troubles contre les Espagnols puis le gouvernement central. Depuis 1990, une frange radicalisée de la population mapuche s’est lancée dans des actions d’occupation de terres, voire de véritable guérilla de basse intensité. Alors que la grande majorité des Mapuches sont catholiques, les attaques contre les églises semblent avoir pour but de briser ce lien ou du moins de l’affaiblir.

    En même temps, et à Santagio même, l’église de la Gratitude a été attaquée, pour de toutes autres raisons : lors d’une manifestation d’étudiants qui a dégénéré, avec destruction d’un grand crucifix ancien. La concomitance de ces événements montre que l’Église catholique est la victime des tensions qui divisent aujourd’hui la société chilienne.

    Antoine Rizzo (plus de détail sur notre magazine L’Église dans le Monde n° 181)

  • Quand Jean-Claude Guillebaud salue le courage d'Yves Calvi

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    De Jean-Claude Guillebaud sur le site du Nouvel Obs :

    Le courage d'Yves Calvi

    Mi-décembre, l'ancien présentateur de "C dans l'air" désormais sur LCI a fait preuve de probité journalistique, qualité moins répandue qu'on ne le croit. 

    C'est un paradoxe : quand un journaliste pose un acte de courage, on en parle dix fois moins que quand un autre "dérape" (comme on dit maintenant). La chose vient d'arriver au détriment d'Yves Calvi qui reprend désormais sur LCI, sous le titre "24 Heures en questions" (du lundi au vendredi, à 18h10), une émission comparable à son ancien "C dans l'air" de France 5. De quel courage s'agit-il ? On pourrait tout aussi bien parler de probité journalistique, qualité moins répandue qu'on ne le croit. L'auteur de ces lignes a d'autant plus envie de saluer cette probité que, dans "TéléObs", il a plusieurs fois dénoncé le néolibéralisme subliminal qui ressurgissait dans l'ancien "C dans l'air" dès qu'il était question d'économie.

    Cet acte de courage mérite donc d'être raconté. Tout commence le 15 décembre. L'émission est intitulée "Alep seule au monde". Dans sa présentation, Calvi reprend la rhétorique en usage sur le martyre de la ville, l'agonie de sa population au milieu des ruines et l'impuissance collective. Ses quatre invités sont les suivants : Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef adjointe à "la Croix", le général Vincent Desportes, ancien patron de l'Ecole supérieure de Guerre, Frédéric Pons, journaliste et professeur à Saint-Cyr, et Frédéric Pichon, auteur d'un livre remarqué sur la Syrie ("Syrie, pourquoi l'Occident s'est trompé", éditions du Rocher, 2014).

    Dès les premiers échanges, les remarques de chacun des invités ont tout pour surprendre l'animateur tant elles prennent le contre-pied des "éléments de langage" en usage, à ce moment-là, dans les médias. On explique d'abord que ces bombardements, en effet effroyables, ne concernent pas "la ville d'Alep" mais seulement deux ou trois quartiers de l'est de la cité. Un invité précise même qu'ils correspondent à un ou deux arrondissements de Paris. Le reste de la ville - Alep-Ouest - n'est pas touché, et ses habitants se félicitent ouvertement de la reconquête annoncée des quartiers Est par l'armée syrienne. Isabelle de Gaulmyn, dont le journal a suivi de très près cette actualité, ajoute qu'il fut un temps où la tragédie était dans l'autre sens. L'Ouest - notamment les chrétiens - recevait les obus et les missiles tirés par la rébellion des quartiers Est, dont les djihadistes. A ce moment-là, ajoute-t-elle, l'opinion occidentale ne s'était guère émue. Le général Desportes enfonça le clou en ajoutant qu'aujourd'hui, l'émotion — compréhensible — suscitée par les bombardements des lointains quartiers Est concernait une population civile prise en otage par les djihadistes, ces derniers, pour une bonne part, étaient les mêmes que ceux que la France bombarde avec ses avions Rafale à Mossoul, en Irak. Très vite, on sentit Yves Calvi désarçonné par la convergence de ces témoignages qui, tous, illustraient une faillite de la diplomatie française (et des grands médias hexagonaux). Laquelle diplomatie était aussi confuse et changeante que celle de Vladimir Poutine fut déterminée et constante.

    Au final, répondant à la question d'un téléspectateur, Vincent Desportes rappela que, dans l'Histoire, les sièges des grandes villes furent à la fois très longs et très meurtriers : Leningrad, Stalingrad, Sarajevo, Falloujah, etc. Après avoir argumenté pied à pied avec ses invités, Calvi ne dissimula plus son embarras. Il confessa même sa crainte d'avoir organisé une émission "révisionniste". Du coup, moins d'une semaine plus tard, le 21 décembre, Yves Calvi choisit de revenir sur le sujet d'Alep avec, cette fois, un seul invité : Eric Denécé, directeur du Centre français de Recherche sur le Renseignement (CF2R). Or, non seulement ce dernier confirma les analyses de l'émission précédente, mais il en rajouta sur les médias, en parlant d'une "énorme falsification de l'information", allant jusqu'à dire crûment : "On s'est fait rouler dans la farine avec Alep."

    Il ajouta bien sûr que quand nos grands médias dénonçaient dix fois par jour les crimes commis en Syrie, ils étaient moins prolixes pour parler de  ceux commis au Yémen par nos "amis" saoudiens, lesquels bombardent à l'aveugle la totalité du territoire et des villes yéménites.

    Précision importante, capitale même. On a réécouté ces différents témoignages recueillis par Calvi au sujet d'Alep. A aucun moment il ne fut question de trouver des excuses à Bachar el-Assad ou de minimiser les crimes commis par son régime. Lequel restera - et reste, hélas - comme l'un des plus barbares qu'ait connu le Proche-Orient depuis le coup d'Etat de Hafez el-Assad (père de Bachar) en 1970. Soit quarante-six ans d'une tyrannie abjecte. Mais pour combattre une tyrannie, il faut s'interdire de mentir ou de truquer la vérité. Pour cette raison, merci et bravo, Yves Calvi !

  • Le discours du pape au Corps diplomatique (9 janvier 2017)

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    Radio Vatican Vœux du Pape au corps diplomatique : le texte intégral

    (RV) Le Pape François a reçu ce lundi matin, 9 janvier 2017, l'ensemble des ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège, pour le traditionnel discours des vœux au Corps diplomatique, qui permet de faire le point sur les grands dossiers internationaux. En voici la traduction intégrale.

    Discours au Corps diplomatique - janvier 2017

    «Excellences, chers Ambassadeurs, Mesdames et Messieurs,

    Je vous adresse une cordiale bienvenue et je vous remercie pour votre présence si nombreuse et attentive à ce traditionnel rendez-vous qui permet de nous échanger mutuellement le vœu que l’année commencée depuis peu soit pour tous un temps de joie, de prospérité et de paix. Je remercie particulièrement le Doyen du Corps diplomatique, Son Excellence Monsieur Armindo Fernandes do Espírito Santo Vieira, Ambassadeur d’Angola, pour les paroles déférentes qu’il m’a adressées au nom de tout le Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, qui s’est récemment agrandi suite à l’établissement des relations diplomatiques avec la République islamique de Mauritanie, réalisé il y a un mois. Je désire également exprimer ma gratitude aux nombreux Ambassadeurs résidents à Rome, dont le nombre s’est accru au cours de la dernière année, comme aussi aux Ambassadeurs non-résidents, qui par leur présence aujourd’hui entendent souligner les liens d’amitié qui unissent leurs peuples au Saint-Siège. En même temps, il me tient à cœur d’adresser particulièrement mes condoléances à l’Ambassadeur de la Malaisie, faisant mémoire de son prédécesseur, Dato’ Mohd Zulkephli Bin Mohd Noor, décédé en février dernier.

    Au cours de l’année passée, les relations entre vos pays et le Saint-Siège ont eu l’occasion de s’approfondir ultérieurement grâce aux visites appréciées de nombreux chefs d’État et de gouvernement, en concomitance aussi avec les divers rendez-vous qui ont constellé le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, conclu depuis peu. Divers ont aussi été les Accords bilatéraux signés ou ratifiés, qu’ils soient de caractère général, en vue de reconnaître le statut juridique de l’Église avec la République Démocratique du Congo, la République Centrafricaine, le Bénin et avec le Timor Oriental, ou de caractère plus spécifique comme l’Avenant signé avec la France, ou la Convention en matière fiscale avec la République Italienne, récemment entrée en vigueur, auxquels s’ajoute le Memorandum d’Entente entre la Secrétairerie d’État et le Gouvernement des Émirats Arabes Unis. En outre, dans la perspective de l’engagement du Saint-Siège à être fidèle aux obligations engagées par les accords souscrits a été aussi réalisée une pleine mise en œuvre du Comprehensive Agreement avec l’État de Palestine, entré en vigueur il y a une année.

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  • L'avènement d'un monde nouveau

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    De Roland Hureaux sur Magistro.fr :

    Nous entrons dans un monde nouveau

    Quand l'ambassadeur de France à Washington, dépité, tweete après l'élection de Donald Trump : "un monde s'effondre devant nos yeux", c'est "la fin d'une époque, celle du néolibéralisme", il contrevient certes aux usages diplomatiques, mais il dit la vérité.

    Un monde nouveau était né en 1945, qui devait devenir bientôt celui de la guerre froide : une confrontation idéologique sur fond de menace nucléaire ; les États-Unis et l'URSS ont su heureusement éviter un affrontement majeur.

    Le monde a connu un premier grand changement avec la fin du communisme en 1990. Il vient d'en connaître un second.

    Ivres de leur victoire sur le marxisme, les cercles dirigeants américains ont, après la chute du rideau de fer, rêvé de la "fin de l’histoire" par le triomphe universel de la démocratie libérale et du libéralisme économique. C'est là l'émergence de l'école néo-conservatrice (qu'on peut aussi bien appeler néo-libérale) une idéologie qui se joue du clivage gauche-droite : elle a inspiré autant l'action d'un démocrate comme Bill Clinton (et surtoutd'Hillary Clinton entièrementacquise à cette idéologie) que d'un républicain comme George Bush fils et, à un moindre degré, de Barack Obama. Elle s'impose de fait aux classes dirigeantes européennes, avec l’appui des médias dont l'unanimité (le "politiquement correct") n'est pas sans rappeler celle des régimes totalitaires.

    Partisans de la démocratie libérale, du libre échange, y compris des capitaux, les néoconservateurs en vue vont plus loin : ils préconisent aussi la libre circulation des hommes, au point d'encourager les migrations et la disparition à terme des États au bénéfice d'une gouvernance mondiale. Ils prônent non seulement la liberté politique mais le libertarisme dont le symbole est le mariage homosexuel, aujourd'hui imposé de force aux pays du Tiers monde par un chantage aux subventions.  

    Les résistances des peuples à ce monde nouveau sont diaboliséescomme du "populisme". L'Union européenne, selon le vœu de Jean Monnet lui-même, est conçue de plus en plus comme le banc d'essai de ce monde nouveau.

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  • Le Kosovo, terreau du djihadisme

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    De Radio Vatican :

    Le Kosovo, terreau du djihadisme

    (RV) Entretien – Le Kosovo est le pays d’Europe qui compte le plus de ressortissants partis combattre en Syrie par rapport à sa population. Ils sont trois cents à être partis depuis 2014 et la proclamation du soi-disant califat par al-Baghdadi. Le Kosovo est aussi un État où les musulmans représentent plus de 95 % de la population.

    Depuis son indépendance effective en 1999, les fondations sunnites du Golfe persique ont investi le pays, étendant leur influence sur la population comme elles l’ont fait en Bosnie ou en Albanie. Elles exploitent les défaillances de ces États et des individus. Elles diffusent un islam rigoriste, le wahhabisme, originaire d’Arabie saoudite. Des fondations chiites se sont aussi implantées. Mais elles sont loin d’être les seules responsables de cette vague de départs de Kosovars vers le Proche-Orient.

    La pauvreté, qui touche une grande partie de la population, est également un facteur explicatif. Sans oublier le fait que le Kosovo, et plus largement les Balkans, sont le terrain d’affrontement entre plusieurs puissances étrangères : la Russie et la Turquie, historiquement présentes dans la péninsule, l’Union européenne et les États-Unis. Le Kosovo se retrouve donc à la croisée de multiples intérêts conflictuels.

    Sébastien Gricourt, qui a dirigé la publication de l’ouvrage «Kosovo : récits sur la construction d’un Etat» (Editions Non Lieu, mars 2014), revient avec Xavier Sartre sur ces départs vers la Syrie.

  • Istambul : l’auteur de l’attentat est présenté comme « un soldat héroïque » qui a frappé un lieu où « les chrétiens célébraient leur fête païenne »

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/TURQUIE - Commentaires féroces sur les réseaux sociaux après le massacre d’Istanbul

    Istanbul (Agence Fides) – Alors qu’à Istanbul et dans toute la Turquie se poursuivent sans relâche les recherches relatives à l’auteur du massacre du Nouvel An, et que des rumeurs contrastées courent concernant son identité, dans le cadre des réactions à l’attentat circulant dans les moyens de communication et sur les réseaux sociaux sont étalées les tensions et contradictions qui agitent profondément la société turque et qui ne sont pas enregistrées par les grands moyens de communication internationaux. « Le débat interne – indique à l’Agence Fides un analyste turc de questions géopolitiques, qui demande à conserver l’anonymat – dégénère actuellement sur la question de la compatibilité des fêtes du Nouvel An et les préceptes moraux de l’islam. Vendredi dernier, la Direction des Affaires religieuses elle-même (une institution liée au Bureau du Premier Ministre NDR) avait publié un message exprimant sa désapprobation à propos des célébrations prévues pour le nouvel an et l’arrivée de 2017. Après l’attentat, cette même Direction a condamné le terrorisme et déclaré que la nature maléfique de l’assassinat ne change pas « du fait que les victimes se trouvent dans une discothèque ou dans un lieu de culte ». Entre temps, sur les réseaux sociaux, s’écoulent des fleuves de messages décrivant les victimes comme ayant mérité leur sort.

    Au milieu de tant de contradictions, s’infiltrent et s’enracinent également des théories du complot de différents style : certains se livrent à des commentaires féroces en partant des suppositions selon lesquelles le propriétaire de l’édifice du Reina serait juif et les gérants de la discothèque appartiendraient à la communauté alévita.

    L’auteur du massacre, qui selon certains moyens de communication turcs et kurdes serait un jeune djihadiste de 28 ans de nationalité kirghize, s’est révélé être un tueur entraîné au cours de l’attaque. La police a trouvé sur les lieux 180 douilles, signe que le tueur a utilisé six chargeurs de son arme dans le noir, faisant preuve de sang froid parmi les cris et les gémissements de ses victimes, achevant les blessés qui tombaient à terre.

    Le choix de la cible a semblé immédiatement calibré pour rendre clair les destinataires du message, à savoir la discothèque la plus connue et la plus chère de la partie européenne d’Istanbul, fréquentée par des étrangers, en grande partie arabes, sise à quelques pas de la place Ortaköy, où se tenait la plus imposante fête de nouvel An, caractérisée par une forte concentration de forces de police. Des patrouilles navales des forces de sécurité étaient également présentes, lesquelles ont secouru ceux qui s’étaient jeté dans les eaux gelées du Bosphore pour échapper au carnage. Dans cette discothèque, des clients aisés étaient habitués à se rendre pour afficher leurs Jaguar et autres Ferrari. Voici plusieurs années, l’entrée avait lieu en passant sous un portique détecteur de métaux. Au cours de la nuit du massacre, était présent un seul garde, qui a été le premier à être tué par le terroriste. Dans le cadre de la revendication circulant sur la toile et attribuée au prétendu « Etat islamique », l’auteur de l’attentat est présenté comme « un soldat héroïque » qui a frappé un lieu où « les chrétiens célébraient leur fête païenne ».

    Par rapport aux analyses souvent stéréotypées circulant concernant le contexte régional et géopolitique dans lequel s’est vérifié le carnage, le Père Claudio Monge, Supérieur de la communauté dominicaine d’Istanbul, où il dirige également le Centre pour le dialogue interreligieux et culturel, attire l’attention sur « les nombreuses politiques insensées de responsables hypocrites qui continuent à profiter de la violence et de l’affrontement entre cultures et fois, en feignant de combattre pour la paix et la sécurité des pays et des communautés qui leur sont confiés ». Le Père Monge cite également une phrase du Message du Pape François pour la Journée mondiale de la Paix : « Nous devons… nous mouvoir dans les espaces du possible, en négociant des chemins de paix, même là où de tels chemins semblent tortueux et même impraticables. (…) La non violence pourra prendre une signification plus ample et nouvelle : non seulement une aspiration, un élan, un rejet moral de la violence, des barrières, des pulsions destructrices mais également une méthode politique réaliste, ouverte à l’espérance ». (GV) (Agence Fides 03/01/2017)

  • Pakistan : les chrétiens du Sindh dépossédés de leurs terres et de leurs maisons

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    De Radio Vatican :

    Les chrétiens du Sindh dépossédés de leurs terres et de leurs maisons

    (RV) Des groupes mafieux de mèche avec la police de Sukkur, dans le district de Hyderabad, dans la province du Sindh, dans le sud du Pakistan, ont planifié une attaque contre les habitants chrétiens de Sukkur, cherchant à les chasser de leurs maisons ou de leurs terres.

    Selon l’agence Fides, les chrétiens pakistanais sont victimes d’un phénomène diffus : le land-grabbing, ou l’appropriation indue de terrains de la part de quelques puissants latifundistes bénéficiant d’appuis politiques. Ces grands propriétaires séquestrent de manière arbitraire les terres de paysans pauvres et vulnérables, en particulier dans le Sindh où les terres sont revendues à prix d’or.

    Concrètement, des hommes à la solde de ces propriétaires, se présentent au domicile des chrétiens avec de faux documents de propriété qu’il est facile d’acheter au Pakistan et exigent le départ des occupants. Des agents de police ont ainsi demandé le 21 décembre dernier les titres de propriété à des familles chrétiennes, qui, en l’absence de ces documents, auraient dû quitter leurs terres.

    Selon Munawar Gill, un chrétien habitant dans cette région, ex-employé du diocèse anglican de Hyderabad, a expliqué que le 31 décembre, une vingtaine d’hommes, dont certains endossant des uniformes de police, ont frappé à la porte des chrétiens. Ceux qui ont ouvert ont été bousculés et intimidés. Une vingtaine de personnes ont été blessées, dont certaines gravement selon le témoin. (avec agence)