Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Jeunes - Page 103

  • Dans les pays slaves, la foi chrétienne est vivante

    IMPRIMER

    Pour « Famille chrétienne », Jean-Marie Dumont a interviewé Dom Samuel fondateur de la trappe de Novy Dvur en Tchéquie :

    Novy Dvur.jpg

    comme-un-feu-devorant_full_guide.jpgEXCLUSIF MAG - Dom Samuel, entré au monastère de Sept-Fons en 1983, a été l’un des fondateurs de l’abbaye de Novy Dvur, en République tchèque. Il vient de publier Comme un feu dévorant.  Nous l’avons interrogé lors de son récent passage en France.

    Comment se porte la trappe que vous avez contribué à fonder il y a quinze ans en République tchèque ?

    La fondation est devenue prieuré, puis abbaye. Des jeunes nous ont rejoints. Certains d’entre eux sont des convertis. Ils viennent de République tchèque, Slovaquie, Croatie, Slovénie, Pologne, Hongrie… Des pays qui sont parfois considérés avec une pointe de condescendance par l’Europe de l’Ouest, mais qui ont conservé certaines valeurs, fondements d’une société équilibrée, contestées pourtant dans la partie occidentale de l’Europe.

    La République tchèque est très déchristianisée…

    Deux personnes m’ont dit ce matin : « Vous venez du pays le plus déchristianisé d’Europe. » J’ai répondu : « Oui, mais après la France ! » C’était une sorte de provocation… Les catholiques, en République tchèque, sont une minorité, mais une minorité vivante.

    Dans le diocèse de Plzen, où nous sommes installés, il y a soixante-dix prêtres, dont la moyenne d’âge n’atteint pas 50 ans. Dans les pays slaves, la vie chrétienne est vivante et la société bienveillante à son égard, sans cette impression de découragement qu’on perçoit quelquefois dans l’Hexagone. Il ne faut pas idéaliser. Dans l’Église en France, il y a aussi de la vitalité. Mais vu de loin, on a l’impression d’un pays qui s’essouffle. Je n’ai pas cette impression en Europe centrale.

    Ce relatif « succès » de votre monastère a-t-il un lien avec les persécutions de l’époque communiste ?

    Le succès n’est pas une notion chrétienne. La vie du Seigneur fut-elle un succès ? Ce qui est vrai, ce que je crois profondément, c’est que Dieu continue à appeler des garçons et des filles à Le servir, dans l’Église. Si nous avons réussi à enraciner la communauté de Novy Dvur en République tchèque, si certains des jeunes que Dieu appelait ont accepté leur vocation et persévèrent, c’est d’abord parce que nous avions derrière nous l’expérience vivante de Sept-Fons. Et parce que nous avons essayé – très pauvrement et avec des échecs – de mettre en œuvre une pédagogie qui permette à des jeunes, inscrits dans la culture contemporaine, de prendre le temps de comprendre le sens de leur vocation, afin de l’accepter et d’y répondre.

    Lire la suite

  • Saint Jean Berchmans (13 août)

    IMPRIMER

    Saint JEAN BERCHMANS

    (source) Jean naquit dans le Brabant, à Diest, en 1599. Il s'adonna aux études classiques à partir de 1612 à Malines ; c'est là qu'il entra dans la Compagnie en 1616.

    Envoyé à Rome en 1618 pour y poursuivre ses études, au terme d'une courte maladie, il rendit le dernier soupir dans la joie le 13 août 1621. Sa piété sincère, sa charité sans détours, sa constante bonne humeur l'avait rendu cher à tous. Il a été canonisé par Léon XIII en 1888.

    Lettre de saint Jean Berchmans, religieux :

    Je m'offre de tout cœur à Jésus-Christ

    À l'âge de 17 ans, saint Jean Berchmans, désirant se consacrer à Dieu le plus tôt possible et éviter que ses parents ne fassent obstacle à ses désirs, décida de révéler à ces derniers la résolution qu'il avait prise au fond de son cœur ; aussi leur écrivit-il de Malines la lettre suivante :

    « Vénéré père et très chère mère,
    Il y a déjà trois ou quatre mois que Dieu frappe à la porte de mon cœur, et, jusqu'à un certain point, je la lui ai tenue fermée jusqu'ici. Mais ayant ensuite réfléchi que, soit pendant que j'étudiais, soit que je prenais quelque délassement, que j'allais à la promenade ou que je faisais n'importe quoi, aucune chose ne me venait plus souvent à l'esprit que la pensée de me fixer fermement un état de vie, je me décidai à la fin, et même après beaucoup de communions et de bonnes œuvres préparatoires, je fis vœu de servir, avec sa grâce, Dieu notre Maître, en religion.

    Il est vrai que les amis et les parents éprouvent certaine répugnance à se détacher de leurs enfants. Mais, en moi-même, je considère autre chose : si je voyais devant moi, d'un côté mon père, ma mère, ma sœur, etc. et de l'autre côté Dieu notre Maître avec sa Mère, qui est aussi, je l'espère, ma Mère bénie, et que les premiers me diraient : "Ne nous abandonne pas, cher enfant, nous t'en prions par les peines et les fatigues que nous avons endurées pour toi" tandis que, d'autre part, Jésus me dirait : "Suis-moi plutôt, je naquis pour toi, pour toi, je fus flagellé, couronné d'épines et enfin crucifié. Vois-tu ces cinq plaies sacrées, n'est-ce pas pour toi que je les aie reçues ? Et ne sais-tu pas que jusqu'à présent j'ai nourri ton âme de ma chair sainte et je l'ai vivifiée par mon sang sacré ? Et maintenant tu te montrerais si ingrat ?" Ah ! mes très chers parents, quand je considère tout cela, je m'enflamme de telle manière que, s'il m'était possible, je volerais tout de suite en religion, et mon âme et mon cœur ne se donneraient de repos avant qu'ils n'eussent trouvé mon Bien-Aimé.

    Ainsi donc, je m'offre de tout cœur à Jésus-Christ et je désire combattre ses combats dans la Compagnie. J'espère que vous ne serez pas à ce point ingrats pour vous opposer à Jésus-Christ.

    Je me recommande à vos saintes prières et supplie Dieu, notre Maître, qu'il veuille me donner persévérance jusqu'à la fin de ma vie et qu'il nous accorde, à vous et à moi, la vie éternelle. Le fils obéissant de Jésus-Christ et le vôtre. Jean Berchmans. »

    (Lettre du mois d'août 1616 à ses parents. Texte original en flamand dans T. Séverin, s.j., Saint Jean Berchmans, ses écrits . Louvain, 1931, pp. 35-38 ; trad. fr. dans K. Schoeters, s.j., Saint Jean Berchmans, adaptation française par A. Sonet, s.j., Bruxelles, 1949, pp. 67-68.).

  • SOS Chrétiens d’Orient : Première messe au Krak des Chevaliers depuis 1271

    IMPRIMER

    Vu sur le site web de l’hebdomadaire « Famille chrétienne » :

    « Lors de la visite du Père Aubry, conseiller religieux de l'association SOS Chrétiens d'Orient, la mission en Syrie a eu la chance de redécouvrir les fondements du christianisme, et les volontaires ont terminé une semaine de pèlerinage plus forts que jamais dans leur foi et leurs convictions. Ce dimanche 31 juillet, pour la première fois depuis 1271, la messe a été célébrée au sein de la chapelle de la citadelle croisée en compagnie des Soeurs de Marmarita et de plus de 20 volontaires. Ensemble, prions pour nos martyrs morts pour avoir aimé le Christ.

    SOS Chrétiens d'Orient »

    Ref. Première messe au Krak des Chevaliers depuis 1271

    JPSC

  • Le pape François aux évêques polonais réunis à Cracovie : “Nous vivons un analphabétisme religieux”

    IMPRIMER

    L’entretien du pape François avec les évêques polonais , le 27 juillet 2016 à Cracovie, s’est déroulé à huis-clos.Cet échange a néanmoins été publié ensuite  par la Salle de presse du Saint-Siège. Les questions ont porté sur la sécularisation du monde moderne, la miséricorde, l’annonce de l’Évangile dans un monde en mutation et l’accueil des réfugiés. Mais rien n’a filtré concernant l’exhortation apostolique « Amoris laetitia ». Un « verbatim » des réponses,  faites dans le  style prolixe et diffus qui caractérise l’auteur, a été reproduit par « La Croix », sous forme de longs extraits sélectionnés par les soins  du journal :

    Pape François

    Avant de commencer le dialogue, avec les questions que vous avez préparées, je voudrais accomplir une œuvre de miséricorde envers vous tous et en suggérer une autre. Je sais qu’en ces jours, avec les Journées de la Jeunesse, beaucoup d’entre vous ont été très pris et qu’ils n’ont pas pu aller aux obsèques du bien-aimé Mgr Zimowski. Enterrer les morts est une œuvre de charité, et je voudrais que tous ensemble, maintenant, nous fassions une prière pour Mgr Zygmund Zimowski et que cette prière soit une vraie manifestation de charité fraternelle, enterrer un frère qui est mort. Pater noster… Ave Maria… Gloria Patri… Requiem aeternam…

    Et puis, l’autre œuvre de miséricorde que je voudrais suggérer. Je sais que vous en êtes préoccupés : notre cher cardinal Macharski qui est très malade… Au moins s’approcher, parce que je crois qu’on ne pourra pas entrer là où il se trouve, dans le coma, mais au moins s’approcher de la clinique, de l’hôpital, et toucher le mur comme pour dire : “Frère, je te suis proche”. Visiter les malades est une autre œuvre de miséricorde. Moi aussi, j’irai. Merci !

    À présent, l’un d’entre vous a préparé les questions, au moins il les fait parvenir. Je suis à [votre] disposition.

    […]

    1. Sécularisation du monde moderne : déchristianisation, gnosticisme

    S.E. Mgr. Marek Jędraszewski

    Saint-Père, il semble que les fidèles de l’Église catholique, et en général tous les chrétiens en Europe occidentale, en viennent à se trouver toujours davantage en minorité dans le domaine d’une culture contemporaine athée-libérale. En Pologne, nous assistons à une confrontation profonde, à une lutte impressionnante entre la foi en Dieu d’une part, et d’autre part une pensée et des styles de vie tendant à faire croire que Dieu n’existait pas. À votre avis, Saint-Père, quel genre d’actions pastorales l’Église catholique devrait entreprendre dans notre pays, afin que le peuple polonais demeure fidèle à sa tradition chrétienne désormais plus que millénaire ? Merci !

    Pape François

    Excellence, vous êtes l’évêque de… ? 

    S.E. Mons. Marek Jędraszewski

    De Łodź, où le cheminement de sainte Faustine a commencé ; parce qu’elle a entendu, là-même, l’appel du Christ à aller à Varsovie et à devenir moniale, à Łodź même. L’histoire de sa vie a commencé dans ma ville. 

    Pape François

    Vous êtes un privilégié ! C’est vrai, la déchristianisation, la sécularisation du monde moderne est forte. Elle est très forte. Mais certains disent : Oui, elle est forte, néanmoins on voit des phénomènes de religiosité, comme si le sens religieux se réveillait. Et cela peut être aussi un danger. Je crois que, dans ce monde si sécularisé, il y a aussi l’autre danger, [celui] de la spiritualisation gnostique : cette sécularisation nous donne la possibilité de faire croître une vie spirituelle un peu gnostique. Souvenons-nous que ce fut la première hérésie de l’Église : l’apôtre Jean fustige les gnostiques – et avec quelle force ! –, qui ont une spiritualité subjective, sans le Christ. Le plus grave problème, selon moi, de cette sécularisation est la déchristianisation : enlever le Christ, enlever le Fils. Je prie, je sens… et rien de plus. C’est le gnosticisme. Il y a une autre hérésie également à la mode, en ce moment, mais je la laisse de côté parce que votre question, Excellence, va dans cette direction. Il y a aussi un pélagianisme, mais laissons cela de côté, pour en parler à un autre moment. Trouver Dieu sans le Christ : un Dieu sans le Christ, un peuple sans Église. Pourquoi ? Parce que l’Église est la Mère, celle qui te donne la vie, et le Christ est le Frère aîné, le Fils du Père, qui renvoie au Père, qui est celui qui te révèle le nom du Père. Une Église orpheline : le gnosticisme d’aujourd’hui, puisqu’il est précisément une déchristianisation, sans le Christ, nous porte à une Église, mieux, disons, à des chrétiens, à un peuple orphelin. Et nous avons besoin de faire sentir cela à notre peuple. 

    Qu’est-ce que je conseillerais ? Me vient à l’esprit – mais je crois que c’est la pratique de l’Évangile, où il y a l’enseignement même du Seigneur – la proximité. Aujourd’hui, nous, les serviteurs du Seigneur – évêques, prêtres, consacrés, laïcs convaincus –, nous devons être proches du peuple de Dieu. Sans proximité, il n’y a que parole sans chair. Pensons – j’aime penser à cela – aux deux piliers de l’Évangile. Quels sont les deux piliers de l’Évangile ? Les béatitudes, et puis Matthieu 25, le “protocole” selon lequel nous serons jugés. Être concret. Proximité. Toucher. Les œuvres de miséricorde, soit corporelles, soit spirituelles. “Mais vous dites ces choses parce que c’est à la mode de parler de la miséricorde cette année…”. Non, c’est l’Évangile ! L’Évangile, œuvres de miséricorde. Il y a cet hérétique ou mécréant samaritain qui s’émeut et qui fait ce qu’il doit faire, et il y investit même de l’argent ! Toucher. Il y a Jésus qui était toujours parmi les gens ou avec le Père. Ou en prière, seul à seul avec le Père, ou parmi les gens, là, avec les disciples. Proximité. Toucher. C’est la vie de Jésus… Quand il s’est ému, aux portes de la ville de Naïm (cf. Lc 7, 11-17), il s’est ému, il est allé et a touché le cercueil, en disant : “Ne pleure pas…”. Proximité. Et la proximité, c’est de toucher la chair souffrante du Christ. Et l’Église, la gloire de l’Église, ce sont les martyrs, certainement, mais ce sont aussi tant d’hommes et de femmes qui ont tout abandonné et qui ont passé leur vie dans les hôpitaux, dans les écoles, avec les enfants, avec les malades… Je me rappelle, en Centrafrique (1), une religieuse modeste, elle avait entre 83 et 84 ans, frêle, vaillante, avec une petite fille… Elle est venue me saluer : “Je ne suis pas d’ici, je suis de l’autre côté du fleuve, du Congo, mais chaque fois, une fois par semaine, je viens ici faire les emplettes parce que c’est plus avantageux”. Elle m’a dit son âge : entre 83 et 84 ans. “Depuis 23 ans, je suis ici : je suis infirmière obstétricienne, j’ai fait naître entre deux et trois mille enfants…”. – “Ah… et vous venez seule ?” – “Oui, oui, nous prenons un canoë…”. À 83 ans ! Elle faisait une heure de canoë et arrivait. Cette femme – tant d’autres comme elle ont abandonné leur pays – elle est italienne, de Brescia – elles ont laissé leur pays pour toucher la chair du Christ. Si nous allons dans ces pays de mission, dans l’Amazonie, en Amérique Latine, nous trouvons dans les cimetières les tombes de nombreux hommes et femmes religieux morts jeunes de maladies de ce pays, dont ils n’avaient pas les anticorps, et ils mouraient jeunes. Les œuvres de miséricorde : toucher, enseigner, consoler, “perdre du temps”. Perdre du temps. J’aime bien ceci : une fois, un homme est allé se confesser et il était dans une situation telle qu’il ne pouvait pas recevoir l’absolution. Il y est allé un peu craintif, parce qu’il avait parfois été renvoyé : “Non, non… va-t’en”. Le prêtre l’a écouté, lui a expliqué la situation, lui a dit : “Mais toi, tu pries. Dieu t’aime. Je te donnerai la bénédiction, mais reviens, me le promets-tu ?”. Et ce prêtre “perdait du temps” pour attirer cet homme vers les sacrements. Cela s’appelle proximité. Et en parlant de proximité aux évêques, je crois que je dois parler de la proximité la plus importante : celle avec les prêtres. L’évêque doit être disponible pour ses prêtres. Quand j’étais en Argentine, j’ai entendu de la part de prêtres… – tant, tant de fois, quand j’allais prêcher les Exercices spirituels, j’aimais prêcher les Exercices – je disais : “Parle de cela avec ton évêque…” – “Mais non, je l’ai appelé, la secrétaire me dit : Non, il est très, très pris, mais il te recevra dans trois mois”. Mais ce prêtre se sent orphelin, sans père, sans la proximité, et il commence à perdre courage. Un évêque qui voit sur la liste des appels, le soir, à son retour, l’appel d’un prêtre, il doit le rappeler immédiatement, soit ce soir-là même soit le lendemain. ‘‘Oui, je suis pris, mais est-ce urgent ?’’ – ‘‘Non, non, mais mettons-nous d’accord…’’. Que le prêtre sente qu’il a un père. Si nous privons les prêtres de paternité, nous ne pouvons pas leur demander d’être des pères. Et ainsi, le sens de la paternité de Dieu s’éloigne. L’œuvre du Fils, c’est de toucher les misères humaines : spirituelles et corporelles. La proximité. L’œuvre du Père : être père, évêque-père.

    Puis, les jeunes – parce qu’on doit parler des jeunes ces jours-ci. Les jeunes sont “ennuyeux” ! Parce qu’ils viennent toujours dire les mêmes choses, ou bien “je suis de tel avis” ou bien “l’Église devrait…”, et il faut de la patience avec les jeunes. Quand j’étais enfant, j’ai connu certains prêtres : c’est le temps où le confessionnal était plus fréquenté que maintenant, ils passaient des heures à écouter, ou bien ils recevaient dans le bureau de la paroisse, écoutant les mêmes choses… mais avec patience. Et puis, accompagner les jeunes en campagne, en montagne… Mais pensez à saint Jean-Paul II, que faisait-il avec les universitaires ? Oui, il enseignait, mais ensuite il allait avec eux en montagne ! Proximité. Il les écoutait. Il était avec les jeunes…

    Lire la suite

  • Quand l'appel au meurtre des chrétiens retentit dans les rues de Verviers

    IMPRIMER

    Lu sur le site de lameuse.be :

    Un jeune appelle au meurtre des chrétiens dans les rues de Verviers (vidéo)

    La vidéo est glaçante. Le site Memri.fr publie ce dimanche la vidéo d’un jeune se baladant dans les rues du centre de Verviers. Il récite une sorte de prière en arabe, aux propos tout sauf équivoques: «Oh Allah, anéantis les chrétiens haïssables. Oh Allah, tue-les tous. N’en épargne pas un seul»…

    
Le jeune récitant sa prière contre les chrétiens dans les rues de Verviers.

    Capture d’écran de la vidéo publiée par le site Memri

    Le jeune récitant sa prière contre les chrétiens dans les rues de Verviers.

    Moins de deux semaines après qu’un prêtre a été égorgé en pleine messe en France, une vidéo appelant à l’anéantissement des chrétiens est apparue sur internet ce dimanche. C’est le site Memri.fr qui la publie. Il s’agit de l’observatoire du Moyen-Orient ou institut de recherche des médias du Moyen-Orient, un centre fondé à Washington qui a des bureaux un peu partout dans le monde.

    Cette courte vidéo (découvrez la ici, sur le site de Memri) d’un peu plus d’une minute montre un jeune homme d’une quinzaine d’années déambulant dans le centre-ville de Verviers. Dans les deux rues les plus commerçantes, l’arrière-plan de la vidéo le montre clairement. C’est la nuit et le jeune homme marche en récitant une sorte de prière en arabe, qui s’en prend notamment aux chrétiens. Memri l’a traduite, une traduction que nous avons fait confirmer par un arabophone.

    Il n’y a pas d’équivoque possible. «Ô Allah, anéantis les chrétiens haïssables. Ô Allah, tue-les tous. N’en épargne pas un seul» récite-t-il dans les premières phrases de cette «prière».

    Dans le contexte actuel, après le meurtre abject du prêtre français, il s’agit clairement d’un appel à la haine inacceptable. D’après le site qui révèle la vidéo, elle est apparue le mardi 2 août dernier, sur un compte Telegram djihadiste, une application de messagerie sécurisée qu’utilisent notamment les terroristes pour converser sans se faire repérer.

  • Le primat d'Irlande dénonce le climat malsain qui règne dans le séminaire national de Maynooth

    IMPRIMER

    Lu sur le site "Riposte catholique" :

    “Culture gay” dans les séminaires : le Primat d’Irlande réagit

    Le site italien La Nuova Bussola a publié, le 4 août, un article particulièrement instructif de Riccardo Cascioli consacré aux décisions courageuses de Mgr Diarmuid Martin, archevêque de Dublin et Primat d’Irlande, pour protéger les séminaristes des dangers de la “culture gay” présente dans le séminaire national de Maynooth. Ces dangers ne sont pas, certes, réservés à l’Irlande comme l’ont démontré nombre de précédents : États-Unis, France… mais il est grand temps de “faire le ménage” dans l’Église universelle. L’archevêque de Dublin a pris ses responsabilités. Aux autres, à tous les autres, de prendre les leurs. Voici de larges extraits de l’article de Riccardo Cascioli, traduits par nos soins.

    C’est une bombe qui frappe l’Église irlandaise, mais qui devrait avoir le mérite d’ouvrir les yeux de l’Église catholique tout entière, rien de moins.

    Mgr Diarmuid Martin, archevêque de Dublin, vient en effet de retirer ses séminaristes du séminaire national de Maynooth, initiative spectaculaire provoquée par l’ambiance homosexuelle qui règne dans cette institution. Cette décision devrait provoquer un séisme. Mgr Martin est l’un des quatre membres de la commission épiscopale de tutelle de ce séminaire, symbole de l’Église irlandaise. Le séminaire de Maynooth (Maynooth College) a été fondé en 1795, et construit pour accueillir plus de 500 étudiants. La crise postconciliaire et les scandales de pédophilie qui ont secoué l’Irlande ont provoqué une chute spectaculaire des vocations. Une soixantaine d’étudiants devaient rejoindre le séminaire en septembre. Mais ce chiffre pourrait être encore plus bas. En plus des trois séminaristes du diocèse de Dublin qui iront étudier au Collège irlandais de Rome, des indiscrétions font mention en effet de six autres séminaristes qui auraient décidé de quitter l’institution suite aux pressions homosexuelles reçues.

    La décision de Mgr Martin a été provoquée par la certitude qu’il a acquise de la présence d’une “culture homosexuelle” largement implantée dans le séminaire, dont témoigne en particulier l’utilisation par beaucoup de séminaristes de l’application Grindr, l’application internet la plus répandue au monde pour les discussions et rencontres homosexuelles. Il aurait reçu des lettres anonymes d’étudiants décrivant la situation et qui auraient été victimes d’agressions. Face aux informations reçues et aux sollicitations, Mgr Martin dénonce l’inaction des responsables du séminaire à qui il avait proposé lui-même d’envoyer des personnes qualifiées pour vérifier le contenu des accusations. Sa conclusion est claire : « Il règne à Maynooth un climat malsain, inadapté pour les étudiants ». Désormais, les séminaristes de Dublin iront étudier à Rome.

    Lire la suite

  • "Nous vivons dans un moment de destruction de l’homme en tant qu’image de Dieu"; le pape dénonce l'enseignement du genre

    IMPRIMER

    Lu sur lefigaro.fr :

    Le pape regrette l'enseignement du genre

    Le pape François déplore qu'"aujourd’hui, on apprenne à l’école à des enfants -à des enfants! - que tout le monde peut choisir son sexe", dit-il dans un compte-rendu d'une rencontre avec les évêques de Pologne publiée hier et relayée par Le Monde . Il s'agit d'un résumé d'une discussion tenue le 27 juillet dernier, au début de la visite du pape à Cracovie. "Nous vivons dans un moment de destruction de l’homme en tant qu’image de Dieu", estime-t-il.

    François a notamment critiqué les ouvrages de "personnes et des institutions qui donnent de l’argent", fruit d'une "colonisation idéologique" menée par des "pays très influents". Lors d'une tournée en Asie en 2015, il avait d'ores et déjà évoqué l'idée d'une "colonisation". Il s'est d'ailleurs souvent élevé contre la théorie du genre, l'assimilant à une "manipulation éducative".  

    Le pape a cité Benoît XVI, son prédécesseur, lors de cette discussion. " Il me disait: votre Sainteté, c’est l’époque du pêché contre Dieu le créateur. Il est intelligent. Dieu a créé l’homme et la femme. Dieu a créé le monde ainsi et nous faisons le contraire."

  • Notre jeunesse, ou quand l’heure est venue de retrouver la fierté de notre héritage

    IMPRIMER

    De Fabrice Hadjadj sur le site de la Revue Limite :

    Notre jeunesse

    Au lendemain des Journées Mondiales de la Jeunesse de Cracovie, la jeunesse est tout naturellement à l’honneur.

    Le jour de l’ouverture des Journées Mondiales de la Jeunesse à Cracovie aura été aussi celui d’une autre jeunesse, en France, à Saint-Étienne du Rouvray, dans la proche banlieue de Rouen. Car ce sont bien des jeunes qui ont égorgé le Père Jacques Hamel alors qu’il célébrait la messe de sainte Anne et saint Joachim, et que Jérémie, en première lecture, faisait entendre ces versets prophétiques : Si je sors dans la campagne, voici les victimes de l’épée […] Même le prophète, même le prêtre parcourent le pays sans comprendre. Et nous fûmes choqués par cette « horreur ». Et nous eûmes aussi honte d’être choqués, comme si ce qui venait d’arriver chez nous, en Europe, n’avait pas lieu presque tous les jours en Orient (oh ! nous étions au courant, les informations nous l’avaient bien dit, mais être informé n’est pas connaître). Et nous eûmes encore le vertige devant cette jeunesse qui croyait elle aussi servir Dieu.

    Adel Kermiche avait 19 ans. L’âge de Jeanne d’Arc quand elle fut brûlée à Rouen (tout près de chez lui). Un autre jeune de son quartier, Bodri, de quatre ans son aîné, le décrit comme un garçon gentil : « Il était stagiaire pour le BAFA [ce qui signifie, rappelons-le, Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur], il était adorable avec les enfants, il se comportait bien. Il était polyvalent, s’occupait des ateliers manuels et de danse, et il était une force de proposition pour organiser des grands jeux. » Autant d’expressions qui se revêtent d’une ironie cruelle. On sait quel « grand jeu » Adel a fini par se proposer avec force. On sait ce que fut son dernier « atelier manuel » et sa dernière « danse » : il l’avait apprise, comme beaucoup d’autres, par une de ces vidéos que n’importe qui peut atteindre en deux clics, et, avec son camarade, et un portable, ils ont fait eux-mêmes la leur, de video, qui pourra aussi se rechercher sous le tag « égorgement rituel ».

    Il faut croire que l’« Aptitude aux Fonctions d’Animateur » n’a pas suffi à combler son existence. Il faut croire que l’ « Aptitude aux Fonctions d’Animateur en accueils collectifs de mineurs » – car telle est l’appellation complète de cette compétence brevetée par la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports – avait fini de le faire rêver… Je m’imagine Adel en train de s’occuper de jeunes adolescents (« Tu t’appelles Adèle, comme la chanteuse ? », devaient lui dire certains gamins en rigolant). Il les motive pour faire du foot, du hip hop, de la pâte à sel… Et puis voilà qu’il se demande, en face d’eux, en face de leur désir naturel de grandeur phagocyté par les envies artificielles de la consommation (une consommation qui est le vide et la frustration sans cesse recommencés, mais qui les fascine quand même et dont ils se sentent frustrés – frustrés de ne pas pouvoir entrer dans le cycle de cette frustration toujours innovante), voilà qu’Adel se demande quel est le sens de cette garderie pour rien, de cette jeunesse immolée d’avance à un système qui n’est que fuite devant l’angoisse de la mort…

    Certes, le BAFA n’était peut-être pour lui qu’une couverture, une manière de pratiquer la dissimulation, cette taqiya commandée par Mahomet. Mais, si tel était le cas, pas moindre ne serait la désespérance de ce jeune Français pour qui « Français », comme pour la plupart, ne voulait plus rien dire dans l’interchangeabilité mondiale des travailleurs-consommateurs. Aussi crut-il pouvoir dépasser son angoisse en essayant de rejoindre Daech en Syrie – confondant martyre et attentat-suicide, confondant le dépassement de la peur de la mort dans le témoignage pour la vie et la précipitation par laquelle la peur ne disparaît que parce qu’on s’identifie soi-même à la mort, parce qu’on devient soi-même mortifère…

    Ainsi ce jeune a-t-il perdu sa jeunesse. Ainsi s’est-il laissé marquer par la sénilité de la destruction. Sa jeunesse, pourtant, n’était pas loin. Il aurait pu la retrouver dans ce vieux prêtre de 86 ans, dans sa naïveté, dans sa fidélité au Dieu qui s’est fait enfant et qui est mort jeune, en portant les armes du désarmement, en se laissant porter par cette Croix qui est le vrai sceptre de la force, capable de dominer jusqu’au cœur de l’ennemi (Ps 109) – car pour dominer l’ennemi jusqu’au cœur, c’est-à-dire, ce qui est bien le plus fort, pour le changer en frère vivant et non en adversaire mort, il n’y a que la force de l’amour humilié.

    Dans sa Somme de Théologie, Thomas d’Aquin explique à la suite d’Aristote pourquoi la jeunesse est cause d’espoir : « D’abord, les jeunes ont beaucoup d’avenir et peu de passé. Et, parce que la mémoire porte sur le passé, tandis que l’espoir regarde l’avenir, ils ont peu de mémoire, mais beaucoup d’espoir. – De plus, les jeunes gens, à cause de leur chaleur naturelle, abondent en esprits vitaux, ce qui donne à leur cœur beaucoup d’ouverture. Or c’est la dilatation du cœur qui fait tendre aux choses difficiles. C’est pourquoi les jeunes sont entreprenants. » Qu’en est-il néanmoins quand un jeune a l’impression de ne plus avoir d’avenir ? En quoi sa chaleur naturelle va-t-elle tenter de trouver une issue ?

    Thomas parle ici de l’espoir comme passion sensible et non de l’espérance comme vertu théologale. De l’un à l’autre, c’est la même logique qui opère. L’espérance théologale est elle aussi causée par une jeunesse surnaturelle, qui est celle de Dieu (« Dieu est plus jeune que tout » dit saint Augustin dans son De Genesi). Par la promesse de la vie éternelle, même un vieux prêtre de 86 ans a toujours plus d’avenir que de passé – et d’attente que de mémoire… Il a aussi ce cœur dilaté, non par les « esprit vitaux », mais par cet Esprit Saint qui le pousse aux choses grandes et ardues comme Jésus au désert. Cette espérance, par qu’elle se fonde sur Dieu, et non sur le monde, peut ouvrir un chemin là même où il n’y a plus d’espoir. Et comme elle a l’éternité pour elle, elle a l’ardeur, mais aussi la patience, une « ardente patience » (qui n’a rien à voir avec l’impatiente froideur de nos égorgeurs en herbe).   

    Telle est notre jeunesse. Une jeunesse qui s’égare, toutefois, si on ne lui propose pas de grandes choses. Qui se dissipe dans les petitesses ou les fausses grandeurs. Or à quelles grandes choses appelle-t-on les chrétiens aujourd’hui ? Pourquoi leur a-t-on si souvent prêché une humilité à telle point séparée de la magnanimité qu’elle n’apparaît plus que comme une bassesse complaisante, très loin de l’héroïcité à laquelle aspire un jeune cœur ?

    Le temps de la charité réduite à une Aptitude aux Fonctions d’Animateur est fini. L’heure est venue de retrouver la fierté de notre héritage. L’heure est venue de recouvrer ton honneur, qui est de courir au combat pour la justice, la clémence et la vérité (Ps 44, 5)… Nous saurons nous battre comme il faut. Et nous aurons trop de gorges pour ne pas épuiser leurs couteaux.

    Photo du profil de Fabrice Hadjadj
    Philosophe. Directeur de l’Institut Philanthropos en Suisse.
    Conseiller éditorial de la revue Limite
  • Aux JMJ de Cracovie le pape appelle les « jeunes-divans » à la fraternité multiculturelle

    IMPRIMER

    Le pape François a lancé un appel provoquant, samedi soir, à Cracovie, lors de la soirée finale des JMJ, exhortant les jeunes à ne pas vivre comme des «abrutis» mais à quitter «le divan» et chausser des «crampons» pour «changer le monde» car «notre réponse à la guerre» est «la fraternité».  De Jean-Marie Guénois sur le site du « Figaro » :

     «Jésus est le Seigneur du risque!» François, samedi soir, devant des centaines de milliers de jeunes réunis dans la banlieue de Cracovie, en Pologne, pour la veillée point d'orgue de ces 31e JMJ a, une nouvelle fois, rivalisé d'inventivité verbale pour convaincre les jeunes catholiques venus de 187 pays de s'engager avec le Christ pour «changer le monde». Ils les a surtout provoqué en dénonçant une «dangereuse paralysie lorsqu'on confond le bonheur avec un divan!».

    En effet, «le temps qu'aujourd'hui nous vivons n'a pas besoin de jeunes-divan, mais de jeunes avec des chaussures, mieux encore, chaussant des crampons. Il n'accepte que des joueurs titulaires sur le terrain, il n'y a pas de place pour des réservistes.» Pour François, l'enjeu est de taille: «Si tu n'y mets pas le meilleur de toi-même, le monde ne sera pas différent». Et «l'histoire aujourd'hui nous demande de défendre notre dignité et de ne pas permettre que ce soient d'autres qui décident notre avenir.»

    Il explique: tandis que les jeunes «perdent leur liberté» en passant «des heures de tranquillité pour se transférer dans le monde des jeux vidéo ou devant l'ordinateur» sans réaliser qu'ils sont «endormis étourdis et abrutis» - et sans oublier «d'autres drogues socialement acceptées» qui nous rend plus esclaves - ce sont «d'autres, peut-être plus éveillés, mais pas les meilleurs qui décident de l'avenir pour nous».

    Or a-t-il martelé «la vérité est autre» car «nous ne sommes pas venus au monde pour ‘végéter', pour vivre dans la facilité, pour faire de la vie un divan qui nous endorme ; au contraire, nous sommes venus pour autre chose, pour laisser une empreinte, une empreinte qui marque l'histoire».

    Le pape a donc invité les jeunes à suivre «Jésus et le Seigneur du risque, du toujours ‘‘au-delà'» qui «n'est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité» mais qui aide à comprendre que «rien n'est plus précieux que la personne que nous avons à côté».

    D'où cet appel dans un monde ravagé, pour partie par la guerre - un témoignage poignant d'une jeune syrienne avait introduit la soirée - ou par l'angoisse: «Nous ne voulons pas détruire (…) Nous, nous ne voulons pas vaincre la haine par davantage de haine, vaincre la violence par davantage de violence, vaincre la terreur par davantage de terreur. Et notre réponse à ce monde en guerre a un nom: elle s'appelle fraternité, elle s'appelle lien fraternel, elle s'appelle communion, elle s'appelle famille.»

    Les chrétiens doivent donc sortir et ne pas rester «enfermés» en se sentant «menacés par un entourage» qui les «persécuterait», les «obligeant à demeurer figés et paralysés». «On voudrait nous faire croire que nous enfermer est la meilleure manière de nous protéger de ce qui fait mal», or, «la peur mène à un seul endroit: à la fermeture. Et lorsque la peur se terre dans la fermeture, elle est toujours accompagnée de sa ‘soeur jumelle', la paralysie» qui est «l'un des pires maux».

    D'où cet envoi: «Aller par les routes en suivant la “folie” de notre Dieu qui nous enseigne à le rencontrer en celui qui a faim, en celui qui a soif, en celui qui est nu, dans le malade, dans l'ami qui a mal tourné, dans le détenu, dans le réfugié et dans le migrant, dans le voisin qui est seul. Aller par les routes de notre Dieu qui nous invite à être des acteurs politiques, des personnes qui pensent, des animateurs sociaux. Il nous incite à penser à une économie plus solidaire.»

    Car «aujourd'hui, nous les adultes, nous avons besoin de vous, pour nous enseigner à cohabiter dans la diversité, dans le dialogue, en partageant la multiculturalité non pas comme une menace mais comme une opportunité: ayez le courage de nous enseigner qu'il est plus facile construire des ponts que d'élever des murs! Et tous ensemble, demandons que vous exigiez de nous de parcourir les routes de la fraternité. Construire des ponts.»

    Le pape a terminé sa longue intervention en livrant un «secret»: «Voilà le secret, chers amis. Dieu attend quelque chose de toi, Dieu veut quelque chose de toi, Dieu t'attend. Dieu vient rompre nos fermetures, il vient ouvrir les portes de nos vies, de nos visions, de nos regards. Dieu vient ouvrir tout ce qui t'enferme. Il t'invite à rêver, il veut te faire voir qu'avec toi le monde peut être différent.»

    Et François d'assurer: «Le Seigneur, comme à la Pentecôte, veut réaliser l'un des plus grands miracles dont nous puissions faire l'expérience: faire en sorte que tes mains, mes mains, nos mains se transforment en signes de réconciliation, de communion, de création. Il veut tes mains pour continuer à construire le monde d'aujourd'hui. Il veut construire avec toi.»

    Le pape a conclu en répondant à cette objection: «Tu me diras: Père, mais moi, j'ai bien des limites, je suis pécheur, que puis-je faire? Quand le Seigneur nous appelle, il ne pense pas à ce que nous sommes, à ce que nous étions, à ce que nous avons fait ou cessé de faire. Au contraire, au moment où il nous appelle, il regarde tout ce que nous pourrions faire, tout l'amour que nous sommes capables de propager. Lui parie toujours sur l'avenir, sur demain. Jésus te projette à l'horizon.»

    Ref. Aux JMJ, le pape François récuse les «jeunes-divans»

    JPSC

  • Catéchèse de Mgr Laurent Monsengwo, cardinal-archevêque de Kinshasa aux JMJ de Cracovie : Justice et Miséricorde

    IMPRIMER

    JPSC

  • Mgr David Macaire, archevêque de Fort-de-France (Martinique ) : un shampoing catho-décapant aux JMJ de Cracovie

    IMPRIMER

    JPSC

  • Terrorisme islamiste : le point de vue de François-Xavier Bellamy

    IMPRIMER

    bellam-light.jpgEntretien avec le philosophe Françoix-Xavier Bellamy,  paru dans Le Point du 28 juillet 2016. Propos recueillis par Saïd Mahrane.

    Pour les terroristes de l’Etat islamique, tout est permis – jusqu’à égorger un prêtre – précisément parce que Dieu existe. Que peut-on opposer, en dehors des minutes de silence et des appels à l’union nationale, à ce nihilisme d’un nouveau genre ?

    Peut-être cette réponse vous surprendra-t-elle : ces hommes ne croient pas en Dieu. S’ils croyaient à la vérité de leur religion, ils tenteraient de nous en convaincre, et cela passe par le dialogue, par la raison ; s’ils avaient vraiment la foi, ils nous donneraient leurs raisons. Vous ne pouvez convertir personne par la violence. La violence a beaucoup de pouvoir, c’est vrai : avec une arme, on peut obtenir beaucoup de celui que l’on tient sous la menace. On peut exiger de lui qu’il donne ce qu’il possède, qu’il agisse de telle ou telle façon, ou qu’il répète ce que l’on voudra… Mais on ne peut l’obliger à croire en quelque chose. Pour une raison d’ailleurs assez simple : personne ne peut s’obliger lui-même à croire en quelque chose sans raison valable. Le philosophe Epictète s’étonnait déjà de cette indéfectible résistance de la pensée… Le terroriste peut donc braquer ses armes sur un homme, ou sur tout un peuple, en lui ordonnant de croire à l’Islam : sa défaite est assurée d’avance. Même devant la terreur, notre conscience d’hommes fait nos esprits libres, définitivement libres. La seule manière de conduire une personne à adhérer pleinement à un discours, ce n’est pas de vaincre, c’est de convaincre. Quand on est certain d’avoir une vérité à partager avec les autres, c’est à la parole qu’on recourt, et non à la violence… En fait, les djihadistes trahissent leur faiblesse quand ils recourent à la violence. Ils montrent qu’ils n’ont pas une seule raison de croire en leur Dieu ; car s’ils en avaient ne serait-ce qu’une seule, ils tenteraient de nous l’expliquer pour nous permettre de les rejoindre. Comme ils n’en ont pas, ils se contentent médiocrement de réduire le reste du monde au silence. C’est en ce sens qu’on peut décrire le djihadisme comme un nihilisme : celui qui croit veut partager sa foi aux autres ; à celui seul qui ne croit en rien, l’altérité est insupportable, parce qu’elle ne peut être dépassée.

    Voilà le défi silencieux que nous lançons au cœur même de cette épreuve : si vraiment votre Dieu est grand, montrez-le ; et si le christianisme est faux, prouvez-le ! Si quelqu’un ne pense pas comme vous, êtes-vous si certains de ne pouvoir le convaincre dans la discussion qu’il vous faut mettre tout votre orgueil à devenir des assassins pour le faire taire ?  En vous faisant gloire d’avoir assassiné un vieux prêtre sans armes, vous montrez en réalité l’étendue de votre impuissance… Lui croyait tellement à la vérité d’une parole qu’il avait consacré sa vie à la partager. Aujourd’hui, vous démontrez malgré vous la différence entre la force de sa fidélité discrète et féconde, et l’ineptie de votre violence bruyante, qui ne saura jamais que détruire.

    Peut-on aborder la question du djihadisme sous un angle civilisationnel et religieux quand dans notre pays vivent environ cinq millions de musulmans, qui partagent pour l’essentiel les valeurs dites « occidentales »?

    La question nous est renvoyée à tous : que sont les « valeurs occidentales » ? Et sommes-nous si sûrs de les partager vraiment ? Souvenons-nous que la France a été en première ligne pour refuser que l’Europe reconnaisse ses racines chrétiennes… Les valeurs que nous reprochons aux terroristes d’attaquer, n’avons-nous pas été les premiers à les vider de leur substance, même en sauvant les apparences ? Aujourd’hui, le dénominateur commun du monde occidental semble bien souvent se réduire à une forme d’individualisme consumériste, et son seul horizon se mesure en points de croissance et en indice du moral des ménages… Si le djihadisme est un nihilisme, il n’est pas étonnant qu’il prospère singulièrement dans le vide d’idéal qui traverse notre société. L’auteur de l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray avait tenté de partir en Syrie ; la France est le pays européen qui a, hélas, fourni le plus grand nombre de ces candidats au djihad. Le problème n’est peut-être pas directement religieux ; bien sûr, l’Islam a une grande responsabilité dans ce qui advient en ce moment : comme l’écrivait Abdennour Bidar, le monde musulman doit « reconnaître que les racines du mal qui lui vole aujourd’hui son visage sont en lui-même. » Mais de toute évidence, ce mal s’alimente aussi dans notre pays de la pauvreté intellectuelle et spirituelle à laquelle nous nous sommes habitués, et il nous renvoie donc en même temps à notre responsabilité collective.

    Le politique peut-il encore quelque chose ?

    Peut-être manque-t-il d’un diagnostic qui touche l’essentiel… Avons-nous vraiment travaillé sur le cœur du problème, sur ce qui motive cette folie criminelle ? Dans l’histoire, le terrorisme a pu passer par l’engagement politique, ou intellectuel. Ce n’est pas le cas aujourd’hui : c’est par la petite délinquance, par des itinéraires médiocres, sur fond d’effondrement de la rationalité, que des jeunes, perdus dans une société française sans repères et sans aspirations, finissent par devenir des assassins. Chez eux, la rencontre avec un Islam caricatural a servi de catalyseur pour transformer le vide passif qui marque notre collectivité, en une sorte de vide actif, individualisé. Du néant devenu puissance d’anéantissement : voilà ce qui définit le terrorisme contemporain. Avons-nous assez essayé de comprendre cela, de l’anticiper ? Tant que nous n’aurons pas compris l’ampleur du problème, aucune mesure sécuritaire ne nous garantira contre cette folie destructrice. Et les politiques sembleront de plus en plus impuissants, enfermés dans des polémiques stériles sur des circonstances de court terme… Bien sûr il faut tout faire pour éviter autant que possible de futurs attentats, et de futures victimes. Mais sur le fond, la seule urgence est maintenant le long terme. Et puisque ceux qui nous frappent, pour beaucoup d’entre eux, ont grandi en France, cette urgence est assez simple : il faut reconstruire l’école, non pas tant pour combattre le discours islamiste que pour empêcher qu’il trouve encore dans les esprits un tel vide à habiter.

    L’un des buts avoués de l’EI est la dislocation de notre société, l’instauration un climat de guerre civile entraînant une division entre un « eux » et un « nous » intérieurs… Comment conjurer cette menace ?

    Il n’y a qu’une seule façon de la conjurer, c’est de gagner cette guerre, ou à tout le moins d’expliquer aux Français comment nous pourrons la gagner. La politique est l’art d’ouvrir des perspectives ; quand elle ne propose plus de choix, quand elle ne présente plus de solutions crédibles – fussent-elles exigeantes, alors les individus reviennent inéluctablement à l’instinct primaire qui leur commande de se protéger eux-mêmes, et c’est alors, comme l’écrivait Hobbes, « la guerre de tous contre tous » qui resurgit…

    Ne doit-on pas reconnaître notre impuissance devant un ennemi qui, lui, ne craint pas la mort ?

    C’est une vraie mutation en effet : pour le terroriste d’aujourd’hui, la mort n’est plus un outil de négociation, ni le moyen d’obtenir une victoire ; la mort, c’est toute la victoire. Je me souviens du mot glaçant de Merah, qui venait de tuer sept innocents, au négociateur du RAID, qui tentait de le raisonner avant de lancer l’assaut contre lui : « Moi la mort, je l’aime comme vous vous aimez la vie. » Voilà la clé du terrorisme contemporain : la destruction est son but, revendiquée au nom d’une vengeance très approximative, et le suicide son mode d’action. C’est ce qui le rend singulièrement angoissant : même quand ils retiennent des otages, les djihadistes ne veulent rien obtenir, sinon le spectacle toujours nouveau de la violence. Du coup, quand cela s’arrêtera-t-il ? Ce n’est pas le signe de leur force, car en fait ils ne peuvent pas gagner ; mais nous, nous pouvons beaucoup perdre. »

    Ref. l’urgence du long terme

    François-Xavier Bellamy est un homme politique et professeur agrégé de philosophie français né le 11 octobre 1985 à Paris. Aîné d’une fratrie de quatre enfants,  Il passe sa jeunesse à Versailles et y fait ses études. Il entre ensuite en classe préparatoire au lycée Henri-IV à Paris puis intègre l’École normale supérieure en 2005 dans le but de devenir professeur de philosophie. Il passe aussi par le scoutisme à l’Association des guides et scouts d’Europe en étant commissaire pour les scouts marins et chef de la passerelle. Adjoint au maire de Versailles, Il s'est aussi impliqué dans La Manif pour tous, aux Veilleurs, donne fréquemment des conférences et est l'auteur de nombreuses tribunes.

    JPSC