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Jeunes - Page 72

  • Scouts de France : un jamboree sur fond d'arc-en-ciel

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    De Michel Chevillé sur le site de Valeurs Actuelles :

    Jamboree très gay-friendly chez les Scouts de France

    Jeudi 25 juillet 2019

    Scout toujours... gay ? A l'occasion de la visite de Jean-Michel Blanquer à leur grand rassemblement, le 23 juillet, la cause LGBT a été portée par les Scouts de France jusqu'au président de la République. Une provocation pour une partie de l'église de France qui tente de mobiliser l'opinion contre la PMA pour toutes et la GPA.

    Fin juillet dans les Yvelines, dans le parc du château de Jambville, plus de 20 000 Scouts et Guides de France de 11 à 14 ans se réunissent pour leur jamboree (congrès général scout) dans une chaude ambiance de colonie de vacances, voire plus si affinités comme le laisse à penser un « espace de prévention » avec un logo représentant deux amoureux (non genrés), disposé à l'entrée. La première association de scoutisme français, forte de 85 000 membres, fondée par le père Jacques Sevin en 1920, s'est donné pour thème « Connecte », un ambitieux « programme d’éducation aux médias et au numérique ».

    La lettre de la discorde

    Pourtant lorsque Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale et de la jeunesse, vient rencontrer les adolescents, une délégation de guides et scouts lui remet une lettre à destination du président de la République sans aucun rapport avec le numérique. Sur le compte Twitter de l'association, on apprend que le propos de la lettre concerne cinq thématiques « qui leur tiennent à cœur », à savoir, « l’éducation pour tous, la cause #LGBT, l#environnement, l'égalité des chances, et le #harcelementscolaire ». Sans surprise Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, relaye le message avec un mot de félicitation. Elle est suivie par Gabriel Attal, secrétaire d'Etat à la Jeunesse, qui a fait le déplacement à Jambville peu après son ministre. L'association LGBT « chrétienne » David et Jonathan salue également l’initiative.

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  • Après Charlie Gard et Alfie Evans, sera-ce le tour de Tafida Raqeeb ?

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    APRÈS CHARLIE GARD ET ALFIE EVANS, TAFIDA RAQEEB ?

    de genethique.org

    19 juillet 2019

    Tafida Raqeeb a cinq ans, elle est hospitalisée au Royal London Hospital depuis le 9 février. Elle est dans le coma, suite à une malforformation artério-veineuse cérébrale (MAV). Une rupture d’un vaisseau sanguin dans son cerveau a provoqué une connexion anormale entre artères et veines, entrainant chez Tarifa un arrêt respiratoire et un traumatisme crânien. Opérée immédiatement, la petite fille s’est « battue avec acharnement ». Ses parents, Shelina Begum, avocate âgée de 39 ans, et Mohammed Raqeeb, 45 ans, expliquent : « cinq mois plus tard, Tafida commence à montrer des signes de progrès, comme la réaction à la douleur, le mouvement des membres et l'ouverture et la fermeture des yeux ».

    Après avoir envisagé un retour à la maison pour poursuivre la convalescence, les médecins ont changé d’avis, jugeant tout type de traitement comme relevant de l’acharnement thérapeutique et préconisant le retrait de la ventilation jusqu’au décès. « Les parents de Tafida sont très désemparés, car ils ont vu leur petite fille faire des progrès au cours des cinq mois qu'elle a passés en soins intensifs ; ils ont donc demandé de lui accorder plus de temps pour se rétablir ».

    Un hôpital italien de Gênes a accepté de poursuivre les traitements de Tafida. Les spécialistes qui ont reçu la fillette en consultation video estiment que le cas de Tafida ne correspond pas à la définition de la « mort cérébrale », notamment à la vue des réponses de son tronc cérébral aux stimulations.

    Une pétition lancée par lundi soir par les parents demande à l’hôpital londonien de « libérer » leur fille et d’accepter son transfert vers l’hôpital de Gênes. Cette pétition rassemble déjà plus de 6000 signatures.

    Ce cas rappelle celui de Charlie Gard, décédé en 2017 à 11 mois, malgré les demandes de transfert vers les Etats-Unis, et celui d’Alfie Evans, débranché en 2018 malgré l’offre d’un hôpital romain de soigner le garçon.

    Pour aller plus loin :

    Sources: The Independant, Peter Stubley (17/07/2019) - Tafida Raqeeb: Parents of five-year-old girl in coma launch legal challenge to decision to allow her to die

    Aleteia, Zelda Caldwell (18/07/2019) - Parents ask UK court for permission to move comatose daughter to Italy

  • Abus sexuels dans l’Eglise : le cléricalisme, voilà l’ennemi ?

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    La « Libre Belgique » du 9 juillet 2019 consacre une double page à un ouvrage qui vient de paraître aux éditions Bayard : « L’Eglise catholique face aux abus sexuels sur mineurs » (Bayard 2019, 720 pages, env. 24,9 euros). L’auteur de ce livre, Marie-Jo Thiel, médecin et théologienne, est professeur d’éthique à l’Université de Strasbourg. En 2017, le pape François l’a aussi nommée membre de l’Académie pontificale  pour la Vie dont il a modifié la composition et confié la présidence à Mgr Vincenzo Paglia.

    Dans l’interview qu’elle accorde à « La Libre », la professeure souscrit à la thèse du pontife régnant pour qui les abus sexuels des clercs seraient principalement dus à une cause «structurelle»: le cléricalisme, instituant dans l’Eglise une mauvaise relation entre prêtres dominateurs et fidèles asservis. Selon l’académicienne pontificale, cette relation perverse serait due à la contre-réforme tridentine : « la formation psychosexuelle [des séminaristes] était très insuffisante ; était promue aussi une image singulière du prêtre dans la mouvance du concile de Trente, au XVIe siècle. Considéré comme un ‘autre Christ’, le clerc était mis à part,  ‘sacralisé’ dans une perfection supérieure à celle du laïc, ce qui pouvait engendrer un entre-soi problématique ». 

    On ne s’étonnera donc pas de la « surprise » exprimée par Mme Thiel à la lecture du texte publié en avril dernier par le pape émérite Benoît XVI expliquant que la source fondamentale des abus avait une origine moins lointaine : il s’agit du relativisme moral actuel de nos sociétés depuis les années 1960.

    Il est vrai que, dans sa «Lettre au peuple de Dieu» du 20 août 2018, le pape François attribue les abus sexuels ecclésiastiques au « cléricalisme », qualifiant ainsi, sans autre précision, un abus de pouvoir qu’il a raison de souligner. Mais, d’un point de vue sémantique, on peut regretter, avec l’abbé Christian Gouyaud (1), de voir assumée dans le discours pontifical une expression ambiguë, historiquement connotée dans un autre contexte et assénée à tout propos par les adversaires de l’Église: « Le cléricalisme, voilà l’ennemi! » : elle est parfaitement relayée, encore aujourd’hui, par les laïcards de tous poils dénonçant, à tort et à travers, l’ingérence de l’Église dans les questions sociétales.

    Enfin, émanant d’une théologienne membre d’une académie pontificale, la mise en cause de la sacralisation du prêtre surprend d’autant plus que l’argument est facile à retourner : « N’est-ce pas par défaut de sens du sacré de l’homme – et de l’enfant, en l’occurrence – qu’on le réduit à un objet de concupiscence et à un moyen d’assouvir sa pulsion ? Même si ces crimes ont été encore récemment commis, il faut dire que la plupart d’entre eux – connus – relèvent aussi d’une époque où le prêtre a justement été désacralisé.  On évoque aussi, comme remède, la promotion du laïcat, mais une telle promotion, justement fondée sur le sacerdoce baptismal, ne s’est-elle pas, hélas, bien souvent opérée pratiquement en termes de prise de pouvoir et de cléricalisation des laïcs ? Quant au comportement clérical, ne pourrait-on pas complètement s’en affranchir en acceptant de répondre simplement aux doutes soulevés courageusement à propos d’une inflexion possible de la doctrine ? » (2)

    JPSC

    ________

    (1)(2) La faute au « cléricalisme » ? par l’Abbé Christian Gouyaud, membre de l’association sacerdotale « Totus tuus », article publié dans « La Nef », n° 309, décembre 2018.

    Ref. "Dans l’Église, les abus ne sont pas accidentels, mais structurels"

  • L’actualité sur les ordinations sacerdotales en France

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    La France terre de mission pour les vocations !

    Rédigé par Antoine Bordier le 

    La France terre de mission pour les vocations !
    ©Antoine Bordier

    Souvenez-vous : le 1er juin 1981, le Pape Jean-Paul II, lors de sa venue au Bourget, nous posait cette question : « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? ». Trente-huit ans plus tard, cette question résonne de nouveau lors des ordinations sacerdotales.

    Les chiffres clés 

    Ils viennent d’être communiqués par la Conférence des Évêques de France : cette année, il y a une ordination de plus qu’en 2018, soit 126. En 2000, il y avait 142 ordinations et en 2010, 96. Certes, rien à voir avec les ordinations des années quarante (plus de 1 000 prêtres) et 60 (plus de 600). Depuis les années soixante-dix le nombre de prêtres ordonnés est passé sous la barre des 200. L’année noire serait l’année 2010. Les experts diront qu’il faut regarder d’autres chiffres, comme celui du nombre de séminaristes en formation pour mieux apprécier la situation des vocations. En 2000, justement, ils étaient 976 séminaristes et 732 en 2010. Aujourd’hui, ils sont 850, en croissance. Dans l’hexagone, les évêques ne regardent pas ces chiffres à la loupe, tant la disparité entre les diocèses est grande. Certains diocèses vivent réellement un renouveau, comme celui de Versailles (qui vient d’ordonner neuf prêtres), alors que près d’une cinquantaine de diocèses n’auront pas d’ordination ou seulement une, cette année. La crise des vocations perdure.

    Des séminaires en mal de séminaristes 

    C’est le vrai sujet : comment pallier le manque de vocations de ces diocèses qui ont de moins en moins de séminaristes en formation ? Forte population oblige, l’Ile-de-France concentre à elle seule ¼ des séminaristes de l’hexagone. Le diocèse de Bordeaux, de son côté, faute d’un nombre de séminaristes suffisant, a dû fermer son séminaire, comme celui de Lille. Dans le sud, à Montauban, Mgr Ginoux a ordonné en début d’année un prêtre pour le Burundi. Un seul séminariste est en formation pour son diocèse : « nous faisons ce que nous pouvons », dit-il, exprimant ainsi son désarroi. Dans le diocèse d’Angers, Mgr Delmas est mieux loti : « depuis 3 ans, il y a, en moyenne, deux ordinations par an. Quant à nos séminaristes, ils ne sont plus que deux à la suite des ordinations de cette année, où j’ai ordonné un prêtre et deux diacres. »

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  • La soutane de retour ?

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    Du site de "Valeurs Actuelles" :

    “Il faut être visible” : la soutane de retour chez les prêtres

    7 juillet 2019

    Pourtant non obligatoire depuis 1962, l’habit traditionnel est de plus en plus revêtu par de jeunes prêtres, désireux d’“assumer pleinement” leur identité.

    À l’heure où de nombreuses jeunes femmes choisissent de porter le voile pour exprimer leur appartenance à la oumma, la communauté musulmane, les prêtres catholiques connaissent eux aussi un renforcement de leur sentiment d’appartenance ecclésiastique. Aussi, les jeunes curés optent davantage pour le port de la soutane, à l’église comme en ville, qu’il y a quelques dizaines d’années, rapporte Le Parisien.

    Renoncement à la sécularisation

    Les prêtres, dont le nombre a diminué de moitié depuis 1995, ont trouvé une solution afin de demeurer visibles dans le paysage séculier français : le port de la soutane en dehors de l'église. Ce dimanche 7 juillet, quelques centaines de curés français, sur les 11 000 présents dans l’Hexagone, ont choisi de revêtir l’habit religieux catholique jugé le plus traditionaliste, voire ostentatoire. Un choix vestimentaire qui ne traduit pourtant pas de convictions religieuses rigoristes, assure au Parisien le père Simon Chouanard, 44 ans, de la paroisse du Cœur-Eucharistique-de-Jésus à Paris, qui se décrit comme « un prêtre parfaitement ordinaire » et « pas tradi ».

    Après avoir failli disparaître des presbytères, la robe noire, dont le port n’était plus obligatoire depuis 1962, est devenue peu à peu le signe distinctif des prêtres les plus intégristes. Ceux-ci sont maintenant rejoints par de jeunes curés désireux d’« assumer pleinement » leur « identité », estime Brigitte Hamon, fabricante de vêtements liturgiques interrogée par le quotidien. Elle a vendu 160 soutanes en 2018, contre 110 il y a dix ans. L’historien des religions Jean-François Colosimo y voit quant à lui « une restauration de la verticalité de la prêtrise », un renoncement à leur sécularisation ou encore « la marque d’une frontière entre l’Église et le monde ».

    « Outil d’évangélisation »

    Stéphane Duteurtre, supérieur du Séminaire de Paris, confirme la tendance. Il évoque « une vingtaine de prêtres généralement de moins de 40 ans sur un total de 450 » à revêtir la soutane, soit « plus qu’il y a 20 ans ». « Dans une société sécularisée, on a davantage besoin de signes, d'afficher clairement qui on est. L'habit ecclésiastique aide à dire qui je suis, aide à être celui que je suis appelé à être », justifie-t-il auprès du Parisien. Toutefois, la soutane peut s’avérer « très clivante » chez les clercs les plus âgés, qui se sont battus pour s’en débarrasser. 

    « C'est une question de génération », abonde l’abbé Stanislas Briard, 28 ans, ordonné en 2016. « Si on veut vivre, il faut être visible ». L’habit religieux serait également selon lui un formidable « outil d’évangélisation ». « C'est une manière très simple d'entrer en relation avec les gens. On est interpellé dans la rue. On peut avoir un échange très profond, une demande de confession au beau milieu d'un supermarché… », se réjouit-il. D’ailleurs, « les insultes anticléricales » sont rares, affirme Simon Chouanard. La soutane semble avoir de beaux jours devant elle.

  • La santé insolente du séminaire de La Castille (75 séminaristes)

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    D'Antoine Pasquier sur le site de l'Hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Les secrets du succès du séminaire de Toulon

    ARTICLE | 26/06/2019 | Numéro 2163 | Par Antoine Pasquier

    Des séminaristes prient

    Le quotidien à La Castille est rythmé par trois temps longs de prière : l'adoration, la messe et l'oraison ©A.MICALLEF

    MAGAZINE – Le séminaire de La Castille affiche une santé insolente avec soixante-quinze séminaristes. Quels sont les secrets de sa réussite ? Visite guidée.

    La chapelle

    Trente minutes, tous les jours, sans exception. Chaque matin, à 7 h, les séminaristes de La Castille se retrouvent devant le Saint-Sacrement exposé dans la chapelle dédiée à l’Immaculée Conception. « Prendre quotidiennement ce temps d’adoration, tous ensemble, est vital », confie Albéric, 28 ans, originaire du diocèse de Bayeux-Lisieux, en 2e année de philosophie. « Je ne me voyais pas aller dans un séminaire qui ne propose pas cette forte vie de prière. Ce n’était pas négociable. » « Ici, on apprend vraiment à approfondir notre relation intime avec le Christ », abonde Leonardo, de la Communauté brésilienne Douce Mère de Dieu, en 2e année de théologie.

    Ce primat donné à la vie spirituelle, l’ancien évêque de Toulon, Mgr Joseph Madec, l’a voulu dès la réouverture du séminaire en 1983. « Un prêtre ne peut pas tenir s’il n’est pas enraciné en Dieu », rappelle le Père Jean-Noël Dol, le recteur. « La liturgie, la prière personnelle et communautaire, l’adoration, l’oraison chaque soir, la direction spirituelle font partie de nos fondamentaux depuis le début. Aujourd’hui encore, ils sont toujours très recherchés par les candidats qui se présentent chez nous. »

    C’est le cas de Foucauld, 24 ans, en 1re année de théologie. Alors qu’il avait reçu, deux ans plus tôt, l’appel au sacerdoce, ce Toulonnais d’origine a su, lors d’un séjour à La Castille où il révisait son examen d’entrée à l’ENS Lyon, que ce serait ici, et nulle part ailleurs, qu’il suivrait sa formation de séminariste. « J’ai été marqué par la beauté et la puissance de la liturgie. Ça a été le coup de cœur ! » Il n’est pas le seul !

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  • Quand l’organe de presse officiel de l’Église catholique de la Belgique néerlandophone faisait la publicité d'un « groupe de travail œcuménique sur la pédophilie »

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    De Jean Bernard sur le site de La Nef (27 juin) :

    Quand un journal catholique belge assurait la promotion de la pédophilie

    « Beaucoup de chrétiens convaincus peuvent encore apprendre beaucoup des pédophiles » : c’est la recommandation que n’hésitait pas à donner, en Belgique, dans les années 80, un « groupe de travail œcuménique sur la pédophilie », dont la publicité était assurée par l’hebdomadaire catholique le plus important du pays.

    Chacun garde en mémoire la pluie de critiques qui s’est abattue sur Benoit XVI lorsque ce dernier a, en avril dernier, dans un document publié par la revue bavaroise Klerusblatt, imputé une partie de la crise des abus sexuels à l’esprit de mai 1968 et à la « dissolution du concept chrétien de moralité » qui en est résulté. Alors que la thèse officielle est de privilégier le « cléricalisme » comme facteur explicatif de cette crise, l’intervention du pape émérite ne pouvait qu’être jugée intempestive.

    S’il est certain que le cléricalisme a joué assurément un rôle évident dans la survenance des abus, puisque ceux-ci n’auraient jamais pu être commis ni cachés sans l’utilisation dévoyée par les prêtres du pouvoir dont ils disposent, il ne conviendrait pas pour autant d’écarter, par souci idéologique, les autres facteurs, en particulier ceux évoqués par Benoît XVI.

    À cet égard, une pièce intéressante, témoignant de l’influence d’un certain esprit de mai 1968, peut être versée au débat. Il s’agit d’une annonce publiée le 9 août 1984 dans l’édition nationale de Kerk & Leven (Église & Vie), principal hebdomadaire catholique de la Belgique néerlandophone, fondé dans les années 40 par les pères Dominicains et dirigé par les évêques de Bruxelles et de Bruges. Cette annonce, dont l’objet était de présenter les activités d’un… « groupe de travail œcuménique sur la pédophilie », était ainsi libellée :

    « Un groupe de travail œcuménique sur la pédophilie existe en Flandre depuis plusieurs années.

    Ce groupe de travail est composé de catholiques et de protestants.

    Ce groupe de travail souhaite sensibiliser les églises sur le phénomène de la pédophilie, transmettre des informations et combattre les préjugés.

    En même temps, le groupe de travail entend s’informer sur tout ce qui se passe dans le domaine de la pédophilie.

    Enfin, le groupe de travail veut créer un lieu de rencontre pour les pédophiles afin de favoriser l’échange d’idées et de s’encourager mutuellement.

    Tous ceux qui souhaitent mieux connaître la pédophilie et les pédophiles sont les bienvenus, à condition de le faire avec ouverture, respect et confiance.

    Avec le début de la nouvelle saison, le père […] participera aux activités du groupe de travail.

    La prochaine réunion du Groupe de travail œcuménique sur la pédophilie aura lieu le samedi 8 septembre, de 10h00 à 14h00 au plus tard, dans la chapelle « La branche d’olivier » à Brasschaat, Leopoldslei 35.

    Vous êtes invités à apporter des rafraîchissements.

    Vous pouvez obtenir plus d’informations à l’adresse : […] Pour le groupe de travail :[…] ».

    Le lecteur de 2019 qui prend connaissance de cette annonce reste abasourdi et se demande comment il est possible que l’organe de presse officiel de l’Église catholique de la Belgique néerlandophone – qui tirait à plus de 500 000 exemplaires – ait pu donner une publicité à un tel « groupe de travail œcuménique sur la pédophilie ». Ce d’autant que la brochure envoyée par ce groupe aux personnes sollicitant des renseignements levait, s’il en était besoin, toute équivoque :

    « Des relations sexuelles fréquentes entre adultes et enfants ne sont pas nécessairement préjudiciables à ces derniers, et il existe même des relations sexuelles qui sont agréables et précieuses pour les enfants. »

    « L’amitié entre un pédophile et un enfant ne doit pas être une raison de paniquer. Il n’y a pas forcément raison d’avoir peur. Pas même si cette amitié s’accompagne d’une relation sexuelle. Ayez confiance en votre enfant. Si votre fils ou votre fille accepte cette relation comme étant agréable, ne détruisez pas ce lien. »

    « Beaucoup de chrétiens convaincus peuvent encore apprendre beaucoup des pédophiles. »

    « Il est préférable qu’il y ait une relation de confiance entre le pédophile et les parents [de l’enfant]. »

    Il a fallu attendre l’année 2010 pour qu’un organe de presse belge, en l’occurrence le quotidien De Morgen, publie, sous la plume du journaliste Douglas De Coninck, une enquête portant sur la « mentalité pédophile dans l’Église flamande », en s’appuyant précisément sur l’annonce parue dans Kerk & Leven[1].

    Toutefois, le scandale attendu n’a pas vraiment eu lieu, et la personne qui, dans cette annonce, était présentée comme le « prêtre devant participer aux activités du groupe de travail », occupe toujours aujourd’hui une fonction élevée dans le diocèse d’Anvers…

    Jean Bernard


    [1] https://www.demorgen.be/nieuws/toen-kindermisbruik-in-de-kerk-de-gewoonste-zaak-was-de-oecumenische-werkgroep-pedofilie~beedeea4/

  • Catastrophisme écologiste : "on a basculé dans l'antiscience"

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    De Valeurs Actuelles via ce site canadien :

    « On a basculé dans l'antiscience »

    Professeur des universités, ancien directeur adjoint de l’environnement à l’OCDE, Rémy Prud’homme (ci-contre) voit dans l’hystérie écologiste un caprice d’enfant gâté  et une pulsion totalitaire. Source : Valeurs actuelles.

    Que vous inspire le personnage de Greta Thunberg ?

    Qu’une adolescente suédoise autiste (Asperger),  manipulée comme une marionnette par des parents militants, dise des sottises, cela peut malheureusement arriver. Il s’agit là d’un événement rare, aléatoire, qui appelle notre tristesse et notre compassion, mais qui n’a aucune signification. Ce qui a une signification, en revanche, c’est l’accueil extraordinaire fait dans le monde, ou en tout cas dans le monde occidental, à la personne de la jeune malade, à son discours  irrationnel, à ses préconisations. Les plus hautes autorités civiles et religieuses, du président de la France au pape, la reçoivent, la prennent au sérieux, l’écoutent, la cajolent. Le Parlement européen est bien la seule institution à avoir, malgré les Verts qui y siègent, refusé de l’entendre proférer une adresse solennelle, en notant, avec un bon sens inhabituel, qu’un mardi matin, la place d’une gamine de 16 ans était sur les bancs de son école plutôt qu’à la tribune du Parlement. Mais partout ailleurs, pour des dizaines de millions de zélotes, chez les jeunes et même chez les moins jeunes, Greta est devenue une star, une icône, un modèle, un maître (on hésite à écrire : à penser), une sainte.

     
    Comment expliquer cet incroyable succès ?

    J’y vois trois raisons principales. Tout d’abord, ce succès a été savamment orchestré, avec des équipes de spécialistes et pas mal d’argent, comme on orchestre le lancement d’un nouvel iPhone ou d’une nouvelle lessive. Ensuite, il correspond sans doute à une demande sociale, au moins dans les pays riches.

    Une demande de religion. De violence aussi : le désir de casser ses jouets est classique et puissant. Enfin, les gouvernements et les financiers y trouvent aussi leur compte. On a besoin de coercition, donc de pouvoir, et de financement, donc de profits.

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  • Faire jaillir des sources d’eau vive dans les déserts désespérants de notre monde

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    D'Anne Bernet sur le site de l'Homme Nouveau :

    Miséricorde...

    Miséricorde...

    À une heure un peu tardive, mais il est vrai qu’il valait mieux éviter le spectacle aux enfants, la télévision programmait, ce 10 juin, un documentaire, intitulé Après Hitler, consacré aux derniers mois de la Seconde Guerre mondiale et aux premiers mois de la paix censément revenue en Europe.

    La plupart des films présentés ici, sortis des archives des vainqueurs, étaient des raretés, ou des inédits et, au bout de soixante-quinze ans, ils renvoyaient de la Libération et de la Victoire alliée une image crue, violente, navrante, que l’on ne nous avait pas habitués à contempler.

    Certes, quiconque possède un minimum de culture historique sait pertinemment à quoi s’en tenir et ne peut ignorer que, derrière les scènes de liesse montées en épingle pour des raisons de propagande, la réalité fut infiniment moins belle. Reste qu’il y a une différence, terrible, entre le document écrit, aussi précis et réaliste soit-il, sur les mots duquel tout esprit sensé se garde bien de mettre des images, et la vision des faits en question … Les plans rapprochés complaisants sur les cadavres mutilés de l’ennemi, les humiliations calculées, déshonorantes surtout pour ceux qui s’y abaissaient, infligées à des prisonniers de guerre allemands, dont on mesure soudain l’extrême jeunesse et l’épuisement, le visage ravagé et meurtrie d’une jeune Allemande qui, en d’autres temps, avait dû être très belle, violée et tabassée, les regards des « tondues » accusées, à tort ou à raison, d’avoir couché avec des Boches, les vengeances sordides, les scènes de tortures ou d’exécutions à l’encontre de collabos vrais ou supposés, les « enfants loups » errants, perdus, sur les routes de l’Europe en ruines, tout cela était à briser le cœur. Surtout, l’on se demande, désolé, devant la vision sans fard des atrocités dont l’homme est susceptible de se rendre coupable et complice, ce qui pouvait bien demeurer, sur ce continent en principe encore chrétien, du message évangélique et de la Loi du Christ.

    Contre toute attente, la réponse, la seule opposable à un tel déferlement d’horreur et de haine, à une telle ruée quasi unanime vers la perdition et l’enfer, Dieu l’a suscitée là même où elle semblait impossible, parce que cet endroit avait été diaboliquement conçu afin d’y détruire toute foi, toute charité, toute espérance. C’est à Auschwitz que Maximilien Marie Kolbe, fort seulement de sa confiance en la Vierge Immaculée, opposa à la machine à broyer les âmes, une puissance d’amour sur laquelle le Mal se fracassa. 

    Il n’est pas inutile, alors que nous célébrons, hors de toute référence chrétienne, puisque, dans les commémorations officielles, l’on juge bon d’amputer de leurs allusions au christianisme, les documents cités, le soixante-quinzième anniversaire de la chute du nazisme, et l’ordre né sur ses ruines, de s’arrêter un instant sur la personnalité du martyr franciscain.

    Jean-François Vivier, auquel l’on doit déjà plusieurs excellents scénarios d’albums de bandes dessinées consacrés à d’Estienne d’Orves et à l’abbé Stock, revient sur la Seconde Guerre mondiale avec un Maximilien Kolbe, un saint à Auschwitz, (Artège, 52 p, 14,90 €), illustré par Denoël en évitant tout ce qui pourrait être trop choquant pour le jeune public. 

    Enfermé dans le bunker de la faim, où il a volontairement pris la place d’un inconnu père de famille et où il mourra le 14 août 1941, en la vigile de l’Assomption,  Maximilien Kolbe raconte sa vie à ses compagnons d’infortune et les soutient jusqu’au bout dans leur longue agonie. Son secret : la certitude de la présence aimante de Notre-Dame à ses côtés. C’est pour Elle, sous son impulsion, qu’il s’est voué, toute son existence, en dépit de la tuberculose qui le rongeait et d’innombrables traverses, à diffuser à travers le monde la dévotion à l’Immaculée et à lui former une armée capable de s’opposer, par la seule force de la prière, à la puissance des armes.

    Ce message, Alexia Vidot l’explicite dans un tout petit livre L’abandon avec Maximilien Kolbe (Artège Itinéraires spirituels ; 125 p ; 4,90 €.).

    À grand renforts de citations, Alexia Vidot montre comment, jusque dans les pires situations, l’abandon total au Christ et à Sa Mère peut obtenir d’improbables miracles et, transformant les cœurs les plus endurcis, faire jaillir des sources d’eau vive dans les déserts désespérants de notre monde.

    Tant que Notre-Dame se suscitera des chevaliers, il ne faudra pas désespérer du rachat de tant d’âmes en apparence vouées à la mort éternelle.

  • France : belle croissance pour la Communauté Saint-Martin (CSM)

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    De Michel Janva, sur le site du « Salon Beige » :

    CSM thumbnail-1-1050x600.jpeg« Les 28 et 29 juin seront célébrées en la Basilique d’Evron (Mayenne) 20 ordinations sacerdotales et diaconales pour la Communauté Saint-Martin.

    Le 28 juin à 15h30, son excellence Mgr Emmanuel Delmas (évêque d’Angers) ordonnera 11 diacres.

    Le samedi 29 juin à 10h, son excellence Mgr Thierry Scherrer (évêque de Laval) ordonnera 9 prêtres.

    La CSM comptera ainsi 135 prêtres et diacres envoyés dans 23 diocèses : ils assureront la charge de 35 secteurs paroissiaux, 4 internats et 2 sanctuaires (Lourdes et Montligeon).

    Actuellement plus de 100 séminaristes suivent leur formation en la Maison Mère d’Evron. Don Paul explique :

    « Nous sommes choisis, consacrés et envoyés avec la conscience d’être des hommes aimés et pardonnés pour devenir des pasteurs à la manière de Jésus blessé, mort et ressuscité. Notre mission est de témoigner de la force de la résurrection dans les blessures de ce monde. »

    En septembre 2019, à l‘appel de Mgr Lalanne, la Communauté Saint-Martin s’implantera dans un nouveau diocèse, celui de Pontoise, afin de soutenir les missions d’évangélisation dans toutes les paroisses de Sarcelles.

    Ref. Belle croissance pour la Communauté Saint-Martin

    La CSM n’a pas d’implantation en Belgique. A notre connaissance, au moins deux démarches tendant à confier une responsabilité pastorale à des prêtres issus de cette Communauté dans deux diocèses belges ont été lancées mais rapidement exclues par les autorités ecclésiastiques concernées au motif que le profil de la formation dispensée à ces prêtres ne correspondrait pas aux exigences requises par les autorités précitées.

    JPSC

  • Nos diocèses : des figuiers stériles

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    parabole-figuier-sterile.jpgNos diocèses sont devenus stériles. En écho à l’article publié ici  par Belgicatho, notre excellent confrère diakonos.be écrit :

    « Nos collègues de Belgicatho s'interrogent. Il n'y a apparemment eu aucune ordination en Flandre cette année et seulement quatre pour toute la Belgique.

    Il faut bien sûr se réjouir et prier pour eux et pour les vocations plus que jamais.

    Mais ce qui est le plus frappant dans ce bilan, c'est qu'aucun de ces jeunes prêtres n'est issu du diocèse où il a été ordonné.

    Liège:
    - Un prêtre diocésain originaire de Côte d'Ivoire

    Arlon:
    - Un prêtre originaire du Vietnam pour les religieux du Sacré-Coeur

    Namur:
    - Un prêtre diocésain originaire du Bénin
    - Un prêtre diocésain originaire du diocèse de Malines-Bruxelles

    Comment comprendre qu'après tous ces efforts de nouvelles catéchèses, de refondations, de messes vivantes, ces milliers de jeunes passés par l'enseignement catholique, par les catéchèses modernes et existentielles, par les messes adaptées en paroisse, par les karaokés liturgiques, aucun diocèse n'ait été capable de susciter des vocations en son sein cette année ?

    Comment comprendre que malgré le recrutement massif de prêtres africains, d'assistantes paroissiales, d'auxiliaires de l'apostolat et autres laïcs en responsabilité, personne n'ait voulu les imiter ?

    Nos évêques auront-ils le courage de remettre sérieusement en question la pastorale désastreuse de ces 50 dernières années, malgré la pression écrasante de la sécularisation ?

    Seront-ils capables de répondre à l'appel du pape François et de se consacrer corps et âme à l'évangélisation plutôt qu'à l'autopréservation de bâtiments devenus trop grands et de communautés vieillissantes et stériles à coup de chantiers diocésains que personne ne peut plus porter ?

    Seront-ils capables de lire les signes des temps ? Ceux des jeunes d'aujourd'hui et non pas les illusions de la génération passée ?

    Sont-ils capables de reconnaître les communautés qui sont fécondes aujourd'hui et où l'appel du Seigneur est entendu, même si ce ne sont pas toujours celles qui rencontrent leurs propres préférences ?

    Seront-ils capables de méditer cette parole de Jérémie ?

    "Revenez, fils renégats – oracle du Seigneur ; c’est moi qui suis votre maître. Je vais vous prendre, un par ville, deux par clan, et vous faire venir à Sion. Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur : ils vous conduiront avec savoir et intelligence."

    Selon "mon" coeur, dit le Seigneur… »

    Comme le poisson du proverbe chinois, l’ Eglise d’Occident périt par la tête, sous nos yeux, parce qu’elle a cessé  d’être une Eglise selon le cœur de Dieu. Aujourd’hui, les prophètes de la foi fidèle à l’Evangile viennent d’ailleurs mais le monde aux  cheveux blancs n’est plus en état de les entendre. Alors, loin de l’anthropologie mortifère de l’Occident tardif, passons aux barbares pour reconstruire depuis la source un monde nouveau .

    Loin des fausses périphéries, un air plus frais à découvrir :

    JPSC

  • "Comment nous avons accueilli une grossesse inattendue" : le témoignage de jeunes parents

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    En "contribution externe" sur le site de La Libre :

    Comment nous avons accueilli une grossesse inattendue

    Une opinion de Ophélie Bouchat et Guillaume Dos Santos, jeunes parents.

    Même dans un contexte compliqué, la naissance d’un enfant devrait toujours être cette occasion de joie inattendue, celle d’un bonheur appelé à se recevoir sans réfléchir.

    Avec le mois de juin, c’est pour les étudiants une année académique qui s’achève, avec sa session d’examens et ses guindailles. C’est aussi l’occasion pour nous de vous partager une autre histoire.

    Le 5 août 2017, nous apprenons l’existence d’un petit être qui va bouleverser nos vies. Un test de grossesse positif, quand on est étudiants, est rarement perçu comme une bonne nouvelle. Nous sommes d’abord tétanisés, envahis de sentiments contradictoires, de joie mais aussi de crainte face à l’avenir. Nous ne sommes pas mariés, nous n’habitons pas encore ensemble, nous n’avons pas ce qu’on appelle communément une situation. Mais nous faisons malgré tout le meilleur choix de notre vie : accueillir cet enfant.

    Les examens à passer pour Ophélie et le mémoire à rendre pour Guillaume, anxiété, fatigue de début de grossesse, nausées… : ces premières semaines sont compliquées. Par la force des choses, par la confiance qui nous unit, nous parvenons à franchir les obstacles. Nous voulons nous prouver que c’est possible.

    Bienveillance

    L’annonce à la famille, aux amis, à l’entourage, est une étape délicate. Dans une société où tout concourt à ce qu’on s’assure d’abord du confort matériel – salaire, logement, carrière – il est inhabituel de faire un enfant quand on est aux études. Mais dès le départ, notre entourage proche nous soutient et nous félicite pour l’arrivée de notre petit bout. Même dans un contexte compliqué, la naissance d’un enfant devrait toujours être cette occasion de joie inattendue, d’un bonheur appelé à se recevoir sans réfléchir.

    À l’Université, Ophélie reçoit un soutien très humain. Au sein de sa faculté, on l’accompagne dans toutes les démarches pour étaler son master, pour passer ses examens dans les meilleures conditions.

    Pour qui choisit de s’écarter de la norme actuelle qui invite plutôt à “profiter de sa jeunesse”, à voyager, à faire la fête ou à penser à sa carrière, il faut avouer que cet environnement de confiance est primordial. Ne pas se sentir jugée, mais accompagnée et soutenue.

    Les doubles journées

    Notre petit Georges est admis à la crèche de l’UCL, “Le P’tit Matelot”, où il est choyé par deux puéricultrices en or. Nous réalisons assez vite, face aux demandes d’admission d’autres parents, que notre situation n’est pas si rare. La grossesse, la naissance, la vie : choses partagées par tout le commun des mortels.

    Ayant étalé son master sur trois ans au lieu de deux, Ophélie a du temps à consacrer à notre fils, un luxe que n’ont pas toutes les mamans. Mais les sessions d’examens et le stress qui va avec constituent une épreuve qu’elles n’ont pas à traverser. Le rôle du papa dans ce contexte n’est pas non plus une sinécure ; rentrer du travail signifie pour Guillaume le début d’une deuxième journée : prendre en charge notre enfant, s’occuper du bain, du souper, du dodo, etc... car il s’agit de laisser du temps à maman pour l’étude. Le temps libre devient une denrée rare pour tous les deux.

    Gérer les stages, le mémoire, le blocus, les cours, et en même temps l’éducation de notre chérubin, ses horaires de sieste et de repas, exige de nous des efforts d’organisation et des sacrifices, mais à aucun moment nous n’avons douté. S’il est bien une chose qui fait encore sens, c’est l’arrivée d’un enfant, le mystère de la vie qui vient sans s’annoncer, fragile et dépendante.

    Ce qui donne sa valeur et son intérêt à la vie, disait Pierre Teilhard de Chardin, ce n’est pas tant d’accomplir des réalisations spectaculaires que d’accomplir des choses ordinaires avec la perception de leur immense valeur.” Nous vivons chaque jour qui vient en cherchant à cueillir l’inattendu avec gratitude, à recevoir le quotidien avec reconnaissance.

    Notre message d’espoir

    Lorsque Georges est arrivé, dès l’instant où ses yeux se sont ouverts pour la première fois dans cette chambre d’hôpital, nous avons réalisé notre chance.

    Notre époque est celle de l’injonction permanente à jouir toujours plus de ses libertés individuelles, à faire carrière pour gagner plus, acheter plus, consommer plus. Mais c’est bien peu de chose en regard de la joie si simple qu’on éprouve avec son enfant, de la force des liens qui se nouent pour la vie, du bonheur de fonder une famille.

    Toute grossesse est une rébellion”, écrit Marianne Durano dans Mon corps ne vous appartient pas 1 . “Par nature, elle contredit les idéaux d’indépendance, de liberté et d’épanouissement professionnel tant vantés par notre société. Non seulement elle fragilise, mais elle est un démenti flagrant à tous les relativismes.”

    Nous nous demandons parfois à quoi ressemblerait notre quotidien si Georges n’était pas là. Nous nous sentons alors étrangers à cette vie parallèle qui aurait pu être nôtre, et qui nous paraît fade en comparaison de notre aventure familiale. Un seul sourire de Georges vaut plus que tout ce que nous avons relégué au second plan pour préparer sa venue et nous occuper de lui. Son arrivée a certes chamboulé notre quotidien mais elle a renforcé nos liens et magnifié chaque jour vécu. Les enfants nous apprennent à aimer, à se sacrifier, à se dépasser. Il y a en eux un trésor d’innocence que nous avons perdu et qu’ils nous rappellent au quotidien. Ils donnent du sens à nos vies.

    On ne saurait ériger notre cas particulier en généralités universelles. Cependant, pour tous les couples et jeunes femmes qui seront un jour peut-être tétanisés à leur tour en découvrant un test de grossesse positif, nous partageons un bout de notre vie dans cette carte blanche. Pour leur dire que c’est possible.

    Nous voudrions que notre histoire soit un message d’espoir à l’égard de tous ceux qui ne savent pas quoi faire de leur parentalité inattendue. Si une surprise arrive à un moment où vous n’êtes pas préparés, il y a des aides qui existent 2. La société, la famille et les amis ne vous laisseront pas tomber. Enfin, prendre la décision à deux constituera toujours une force.

    Envers et contre toutes les injonctions individualistes et matérialistes de notre époque, avoir un enfant reste l’un des plus merveilleux événements que nous ayons à vivre en ce monde… même pendant les études.

    (1) : “Mon corps ne vous appartient pas”, M. DURANO, Albin Michel, 2018.

    (2) : Pour tout savoir des aides et des démarches pour recevoir de l’aide et être accompagnée, un très beau site existe : https ://www.jesuisenceinte.be/

    Titre, chapô et intertitres sont de la rédaction. Titre original : “Grossesse inattendue : une aventure et une rébellion face au monde ambiant”