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Jeunes - Page 89

  • RDC : un pays où les ordinations sacerdotales ne manquent pas

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    Pour un peu changer de la morosité des statistiques  belges, quelques images d’une chrétienté vivante : ici à Muanda (au diocèse de Boma) dans le Bas-Congo, on fête les ordinations (avec la présence du gouverneur en prime).



    L’Afrique est certainement loin d’être parfaite et on a même dit qu’elle était « mal partie ». Mais il y a une chose que l’Europe peut à coup sûr lui envier : pour les fils de ce continent aujourd’hui « il fait Dieu » de la même façon que l’on constate qu’ « il fait soleil » un beau jour sans pluie: c’est une évidence qui rayonne sur leur foi et l’éloge qu’en fit Benoît XVI lors de sa visite au Bénin en 2011 n'est pas surfait :  « L’Afrique représente un immense 'poumon' spirituel pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance.  Cette fraîcheur du oui à la vie qu’il y a en Afrique, cette jeunesse qui existe, qui est pleine d’enthousiasme et d’espérance, et aussi d’humour et de joie, nous montre qu’ici il y a une réserve humaine, il y a encore une fraîcheur du sens religieux et de l’espérance. Je dirais donc qu’un humanisme frais qui se trouve dans l’âme jeune de l’Afrique, malgré tous les problèmes qui existent et qui existeront, montre qu’ici il y a encore une réserve de vie et de vitalité pour l’avenir, sur laquelle nous pouvons compter ».

    D’une certaine façon, cette joie spontanée pourrait s'apparenter à celle des premiers chrétiens lorsque le message évangélique les libéra du destin aveugle que les croyances antiques ont fait peser sur les hommes et les dieux. C’est une chose que les vieilles chrétientés bimillénaires ne mesurent pas à sa juste valeur. JPSC

  • Le pape souhaite que le prochain Synode consacré aux jeunes permette un réveil des vocations sacerdotales et religieuses

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    SALUT DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS AUX MEMBRES DE L'ASSOCIATION « PRO PETRI SEDE »

    Salle Clémentine - Vendredi 16 février 2018 (source)

    Chers amis,

    C’est avec joie que je vous accueille aujourd’hui, membres de l’Association Pro Petri Sede, alors que vous êtes venus en pèlerinage au tombeau de l’apôtre Pierre pour raffermir votre foi et vous renouveler dans votre mission de charité envers le prochain.

    Votre visite se situe au début du Carême, temps propice pour se recentrer sur le cœur de la foi catholique et sur la mission de l’Eglise, à laquelle chaque baptisé doit prendre part. Devant le constat d’un monde en proie à l’indifférence, à la violence, à l’égoïsme, au pessimisme, il est utile de se demander aujourd’hui s’il ne souffre pas d’un déficit de charité, que ce soit dans les cœurs comme dans les relations avec Dieu et avec les autres. C’est la question que j’ai posée dans le Message pour le Carême 2018: La charité s’est-elle éteinte dans nos cœurs ? ». Il vaut la peine de regarder la vérité en face ! Et d’utiliser des remèdes donnés par Dieu lui-même dans l’Eglise. La prière nous remet sur le chemin de la vérité sur nous-mêmes et sur Dieu ; le jeûne nous fait communier à la situation de tant de personnes confrontées aux affres de la faim et nous rend plus attentifs au prochain ; L’aumôneest une occasion bénie pour œuvrer avec la Providence de Dieu pour le bien de ses enfants. Aussi je vous invite à faire de l’aumône, un style de vie, et à persévérer dans l’aide concrète à ceux qui sont dans le besoin. Votre engagement vous demande d’être toujours attentifs à apporter, en plus de l’aide matérielle, la chaleur de se sentir accueilli, la délicatesse du respect et la fraternité sans lesquelles personne ne peut reprendre courage et espérer à nouveau en l’avenir.

    Je vous renouvelle mon appréciation et mes encouragements pour votre mission, vous invitant à la porter chaque jour dans la prière, personnelle et commune, à l’intention des personnes que vous soutenez. Les confier au Seigneur fait aussi partie de votre mission, et vous construisez ainsi la communion ecclésiale, car nous sommes tous enfants d’un même Père. Par l’offrande généreuse que vous apportez au Successeur de Pierre, vous contribuez à la mission de l’Eglise de soutenir toutes personnes, particulièrement les plus pauvres et celles qui ont tout perdu en raison des migrations forcées. Je vous remercie donc chaleureusement en leur nom pour votre aide et votre proximité spirituelle.

    Chers amis, demandons au Seigneur de convertir notre cœur afin que grandisse la charité sur notre terre et qu’enfin cessent les conflits, causes de maux innombrables. Puisse ce pèlerinage faire grandir en vous la charité ainsi que le désir de confesser chaque jour votre foi et d’en témoigner là où vous vivez ! Je vous invite aussi à prier pour les jeunes afin que le prochain Synode qui leur est consacré permette en particulier un réveil des vocations sacerdotales et religieuses dans vos pays.

    Confiant chacun de vous et vos familles, ainsi que les membres de votre association à l’intercession de la Vierge Marie, à saint Pierre et aux saints de vos pays, je vous accorde de grand cœur la Bénédiction apostolique. Et je vous le demande, n’oubliez pas de prier pour moi.

    Ce réveil des vocations sacerdotales serait particulièrement souhaitable dans le BENELUX : "Pays d’origine de l’association, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg souffrent d’une pénurie de vocations. En 1960, la Belgique comptait un peu plus de 10’000 prêtres. Ils ne sont plus que quelque 3’000 en 2015. Par ailleurs, parmi la centaine de séminaristes qui étudiaient il y a trois ans dans le royaume, plus de quarante étaient étrangers." (source)

  • A Esneux, la citoyenneté remplace la religion

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    C’est la lutte finale…

    Ce 14 février, mercredi des Cendres, l’hebdomadaire Vlan (édition Ourthe-Amblève) se fend en première page d’un énorme titre : « A l’athénée d’Esneux, la citoyenneté a remplacé la religion ». La suite du texte nous apprendra qu’elle a également remplacé le cours de morale…

    « Si, dans nombre d’établissements scolaires, le cours de philosophie et de citoyenneté (CPC) a quelque difficulté à trouver sa place dans les grilles horaires, c’est loin d’être le cas à l’athénée d’Esneux. Depuis cette année scolaire, tous les élèves de 4e, 5e et 6e secondaires, tant dans l’enseignement général qu’en technique ou en professionnel, ont en effet opté pour les deux heures de CPC au détriment des cours de morale et de religion. ‘Et nous sommes un des seuls, sinon le seul établissement où c’est le cas’ note Philippe Halleux, professeur de morale à l’athénée d’Esneux depuis 1999 et par ailleurs président de l’Aphil, l’Association des Philosophes Issus de Liège. ‘Chez nous, ça représente environ 300 élèves ‘.

    Théoriquement, tous les élèves doivent suivre une heure de CPC obligatoire. Pour la deuxième heure, ils ont le choix : CPC toujours, religion ou morale. Un modèle que voudraient voir évoluer les membres de l’Aphil, qui plaident quant à eux pour le passage automatique à deux heures de CPC et la mise en place d’un cours de religion optionnel. Et l’exemple d’Esneux semble leur donner raison. ‘Tout est plus facile pour tout le monde, continue M. Halleux. A Esneux en tout cas, tout le monde s’en félicite : les horairistes, les professeurs, les élèves…’

    Impossible toutefois aujourd’hui d’exporter le modèle esneutois sans la collaboration des parents. C’est eux en effet qui ont le dernier mot dans le choix des options de leurs enfants […] Tous les parents ont opté pour le cours de philosophie et de citoyenneté. ‘Avec ma collègue qui donne le cours de religion, Delphine Jordant, nous avons écrit une lettre à tous les parents d’élèves fin de l’année dernière pour leur annoncer que nous donnerions désormais tous les deux CPC. S’ils voulaient garder leurs professeurs, nous leur suggérions donc d’opter pour le cours de citoyenneté. Mais si une seule personne avait voulu garder religion, il aurait évidemment fallu organiser ce cours […] Dans les faits, il n’y avait déjà plus trop de différences entre nos deux cours, mais maintenant on peut parler de choses communes et on organise des sorties en commun. Tout ça va vraiment dans le sens de ce qui était voulu par le parlement : la mixité et le vivre-ensemble’.

    Dans la même veine, « De Standaard » du 16 février laissait Bart Maddens, politologue à la KUL, exprimer les idées suivantes.

    Dans les années à venir, l’offensive de la libre-pensée ne deviendra que plus intensive. Il l’illustre par la discussion au sujet de la diffusion de services religieux sur la VRT, la place de la religion à l’école et le traitement des prêtres. Les catholiques sont de plus en plus contraints à la défensive. Les libres penseurs deviennent plus assertifs, pour ne pas dire agressifs. Selon Maddens, dans les années à venir, le camp des non-catholiques essaiera de réaliser ses vœux de laïcisation.

    Concluons par ce principe énoncé par Tocqueville : « Plus un phénomène tend  à disparaître d’une société, plus son reliquat est perçu comme intolérable ».

    P.L.

  • L'accès aux églises interdit aux mineurs chinois

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    D'Anne Dolhein sur Réinformation.TV :

    Les églises catholiques interdites aux mineurs en Chine depuis le 1er février

    églises catholiques interdites mineurs Chine février

    « Laissez venir à moi les petits enfants », dit le Christ. « Interdit aux mineurs », répond le pouvoir communiste en Chine où, depuis le 1er février, les parents ont été sommés de ne plus amener leurs enfants à l’église, sous peine de provoquer la fermeture des édifices religieux où l’on contreviendrait à cette règle. Dans certaines provinces, les autorités locales ont déjà demandé aux prêtres d’afficher des avis en ce sens sur les portes des églises. Telle est la « liberté religieuse » en Chine aujourd’hui, à l’heure où le Vatican compose avec le gouvernement pour passer l’Eglise clandestine, fidèle à Rome, sous le contrôle de l’Eglise nationaliste. 

    C’est en application des nouvelles réglementations des affaires religieuses décidées par le gouvernement de Xi Jinping, partisan du renforcement idéologique du marxisme-léninisme dans le Parti et dans l’éducation, que cette approche est adoptée dans de nombreux endroits en Chine. Un prêtre de la province de Hebei – qui a choisi de rester anonyme, et on comprend pourquoi – a ainsi expliqué à ucanews.com qu’en diverses localités de la région, les prêtres ont été invités à afficher l’interdiction aux mineurs sur l’ensemble des églises, lieux de prière et autres édifices religieux.

    La nouvelle réglementation met les églises sur le même pied que les clubs et les bars Internet ou l’entrée des mineurs est interdite.

    Depuis le 1er février, la surveillance des catholiques s’accroît en Chine

    Un catholique de Chine centrale, Peter, confirme avoir vu les écriteaux et se plaint de ce qu’ils instaurent des interdictions pour lesquelles il n’y a « aucune base légale » en Chine : la constitution ne stipule-t-elle pas que les citoyens ont droit à la liberté religieuse, tandis que les lois ont mis en place la protection des mineurs faces aux discriminations en raison de leurs croyances religieuses ? L’histoire montre pourtant que les garanties constitutionnelles affichées par les pouvoirs communistes à travers le monde n’ont guère de réalité concrète.

    Le même croyant, indigné de ce que la police détourne les yeux lorsque des mineurs entrent dans des bars internet mais semble vouloir appliquer très rigoureusement la surveillance des églises, invoque la Déclaration universelle des droits de l’homme et le droit qui y est reconnu aux parents d’élever leurs enfants conformément à leurs croyances religieuses. Encore une garantie très jolie sur le papier mais qui n’est guère prise au sérieux en dictature communiste…

    En fait, les catholiques de Chine aujourd’hui sont exposés à une sorte de loterie, attendant de savoir de quelle manière seront mises en œuvre les nouvelles règles en matière religieuse, beaucoup étant laissé à l’appréciation des fonctionnaires communistes de tout rang. Ainsi un prêtre désigné par son seul prénom, Thomas, a-t-il indiqué que tout dépendra des relations entre les églises et les gouvernements locaux. Pour sa part, il est en discussion avec l’administration étatique pour les affaires religieuses afin d’obtenir des garanties de liberté pour assurer la « survie » de l’Eglise, de telle sorte qu’elle puisse être, avec son « personnel », préservée des attaques, pour que « la foi de l’Eglise soit préservée ».

    Les églises catholiques interdites aux mineurs : c’est bien la transmission de la foi qui est visée

    Ces réglementations touchent l’Eglise patriotique de plus en plus soumise au contrôle du parti communiste central. « Tous les sites religieux doivent être enregistrés ; il est interdit de se livrer à des activités religieuses en dehors de ces lieux enregistrés ; les clercs non enregistrés sont interdits de célébration d’office religieux ; les membres du parti et des mineurs ont également interdiction d’entrer dans une église. L’espace de vie de l’Eglise ne cesse de se rétrécir », a commenté le prêtre.

    Un prêtre de l’église clandestine du nord est-de la Chine, le P. John, dont la communauté refuse quant à elle de s’enregistrer auprès du gouvernement, a été interpellé par les autorités à propos des nouvelles règles applicables : on lui a clairement signifié que le pouvoir ne veut plus voir les catholiques demeurer dans la clandestinité. « Ils perdraient notre trace et ne sauraient plus où nous sommes. Si notre foi ne se met pas en travers, tout ira bien. Si le bureau des affaires religieuses et celui de la sécurité publique nous entendent, ils ne s’inquiéteront pas. Si réellement nous nous livrons à des activités clandestines, nous constituerons un vrai problème pour eux. » La pression monte.

    Le pouvoir communiste en Chine veut marginaliser la pratique religieuse

    Et c’est ce que dénonce un prêtre dont il n’est pas précisé s’il est « patriotique » ou clandestin : « D’aucuns peuvent dire que si les relations entre l’Eglise et les fonctionnaires chargés de faire respecter la loi sont bonnes, l’Eglise peut être traitée de manière indulgente. Mais en disant cela ils ne font rien d’autre que de nous tromper. Alors que le gouvernement central exige une application stricte, les fonctionnaires locaux vont faire respecter les règles de manière encore plus stricte. »

  • Les Jeunes pour la Vie visés par un acte de vandalisme

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    Vandalisme en pleine nuit : les JPV visés

    12/2/2018

    Picture

    Etrange réveil...

    ​C'est avec ce tag que les voisins du local des JPV se sont réveillés ce matin. Une injonction à se suicider alors que nous défendons les plus faibles. Les pneus de la voiture garée devant ce garage qui ont étés percés à coups de couteau et la boîte aux lettres de JPV a été arrosée d'huile de moteur. 

    ​Comme d'habitude, quand les pro-morts s'en mêlent, ce sont les innocents qui payent...

    ​Le résultat de cette nuit? Du travail pour le garagiste, quelques heures de nettoyage pour l'équipe de bénévoles arrivés rapidement sur place et une motivation d'autant plus forte pour les JPV de continuer à défendre les plus faibles et un appel à vos dons afin de payer les dégâts matériels et de nous soutenir dans l'aide que nous apportons aux plus faibles. Tout don est donc le bienvenu : BE35 0882 1425 7837.

  • L'Université de la Vie 2018 "Que faire du temps ?" est sur KTO

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    L'édition 2018 de l'Université de la vie donnait chaque soir (15, 22, 29 janvier et 5 février) la parole à de grands témoins. Ils ont partagé leur propre rapport au temps et la manière dont ils tentent de vivre en harmonie avec leur temps. 

    Université de la Vie 2018 : Vivre avec son temps

    Université de la Vie 2018 : Vivre avec son temps

    Intervenants : Tugdual Derville : Individualisme intégral et bioéthique ; Henri de Soos : une éthique intemporelle face à des lois bioéthiques éphémères ; Blanche Streb : décodeur bioéthique, les mots de notre temps ; Damien Desjonquères : bioéthique, s'inscrire dans notre temps.

    Université de la Vie 2018 : Etre présent

    Université de la Vie 2018 : Etre présent

    Intervenants : Valérie Boulanger : grossesse et maternité, vivre le temps ; François-Xavier Bellamy : en temps réel ; Tugdual Derville : décodeur bioéthique, être présent dans le débat ; Caroline Roux : être présent auprès des plus fragiles.

    Université de la Vie 2018 : Se donner le temps

    Université de la Vie 2018 : Se donner le temps

    Intervenants : Caroline Roux : le temps et la vie ; Martin Steffens : le temps et la mort ; Xavier Mirabel : décodeur bioéthique, se donner le temps de la réflexion ; Tugdual Derville : l'urgence du temps long.

    Université de la Vie 2018 : Conserver, progresser

    Intervenants : Pierre-Yves Gomez : les critères de l'écologie humaine pour notre temps ; Blanche Streb : un progrès au service de l'homme ; Tugdual Derville : décodeur bioéthique, s'ajuster au temps ; François-Xavier Pérès : faire du temps notre allié.
  • Pour comprendre les chrétiens d’Orient

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    Les Chrétiens d’Orient n’ont pas pour vocation de se fondre dans la culture occidentale  sécularisée, hédoniste, matérialiste et individualiste. Envisager l’avenir des chrétiens d’Orient à l’aune de cette  contre-culture  revient à les priver de leur raison d’être et contribue à accélérer l’effacement du christianisme. D’Annie Laurent, dans le n° 100 du mensuel « La Nef » (février 2018) :

    Enfants-Alep©SOSCO-620x330.jpg" Aujourd’hui, les chrétiens du Proche-Orient sont confrontés à des défis si redoutables qu’on peut les qualifier d’existentiels car c’est la survie du christianisme lui-même dans les territoires marqués par l’histoire biblique qui est en jeu. Face à ces épreuves, nos frères orientaux manifestent à la face du monde un héroïsme impressionnant et admirable. Les témoignages abondent. Des familles entières et nombre de religieux ont préféré tout quitter, tout perdre, y compris parfois la vie, pour ne pas renier leur foi en Jésus-Christ. Les médias nous renvoient les images d’une ferveur inhabituelle. Le contraste est frappant avec l’atrophie spirituelle de l’Europe post-chrétienne.
    Cependant, dans un contexte aussi cruel, les Églises présentes au Levant ont aussi leurs fragilités, lesquelles sont largement héritées d’une longue histoire tourmentée. Celle-ci a souvent engendré la prédominance de la confessionnalité comme critère d’identité, ce qui, pour les chrétiens, peut nuire aux exigences du baptême. C’est d’ailleurs pour susciter une réflexion en profondeur chez les Orientaux en vue de remédier à ces faiblesses que le pape Benoît XVI a réuni à Rome, en octobre 2010, un Synode spécial sur ce programme significatif : « L’Église catholique au Moyen-Orient : communion et témoignage ».

    LES PREMIÈRES RUPTURES
    Deux facteurs principaux ont abouti à la situation actuelle, si compliquée et déconcertante pour l’esprit rationnel et cartésien de l’Occident. Il y eut d’abord, du IVe au XIe siècle, l’éclatement de l’Église indivise des origines, peu à peu ravagée par les hérésies, les malentendus théologiques, voire culturels, et même par des calculs politiques, puis des schismes. Le ralliement à Rome d’une partie des Orientaux séparés, effectif à partir du XVIIIe siècle, n’a pas entraîné le retour à l’unité de tous les baptisés. Entre-temps, à partir du VIIe siècle, l’irruption de l’islam, qui a profité de la faiblesse des peuples chrétiens, a accru les clivages. L’instauration de la dhimmitude (protection-sujétion) a poussé de nombreux chrétiens à se faire musulmans pour échapper à ce régime humiliant. Quant au millet (nation confessionnelle en turc) mis en place par l’Empire ottoman, tout en permettant aux communautés chrétiennes de survivre autour de leurs hiérarchies et de leur droit personnel propre, il a accru les rivalités et la méfiance des Églises entre elles, dans un rapport malsain à l’autorité musulmane. Tout cela a engendré les mentalités confessionnelles et la perte du souci missionnaire qui caractérisent le christianisme oriental.
    Mais, à notre époque, les Églises du Levant prennent conscience de l’urgence qu’il y a à remédier à ces défauts en se réappropriant leur âme orientale, dans la conviction qu’elles ne peuvent pas priver les peuples de la région (arabes, turc, iranien, israélien) des bienfaits de l’Évangile : créativité, promotion de la liberté religieuse, formation de la conscience, respect de la personne en tant qu’être créé à l’image de Dieu, culture de la gratuité, refus de la vengeance, de la violence et du sectarisme. C’est pourquoi elles refusent d’être classées dans la catégorie des « minorités », dévalorisante à leurs yeux, comme s’il s’agissait d’un état de nature alors que leur déclin numérique – une évidence que l’on ne peut certes pas nier –, résulte d’abord des vicissitudes de l’histoire, comme on l’a vu. Le Synode de 2010 leur a aussi demandé de bannir toute imitation servile des mœurs occidentales qui donnent un contre-témoignage aux musulmans, particulièrement mal venu au moment où ces derniers connaissent une crise religieuse d’une gravité sans précédent. Par ailleurs, même si les divisions entre Églises perdurent, des progrès encourageants sont accomplis pour bâtir une fraternité plus authentique, qui n’exclut pas la riche diversité des rites.

    LA VOCATION DES CHRÉTIENS D’ORIENT
    Ce regard réaliste doit cependant s’abstenir de tout jugement dépréciatif. Car, dans un contexte très difficile, les chrétiens d’Orient ont dû consentir de lourds sacrifices et leur histoire est jalonnée d’exemples de saints et de martyrs qui l’honorent et la fécondent.
    Puisque l’Europe redécouvre la présence chrétienne orientale, bien oubliée au cours des dernières décennies, et répète qu’elle veut l’aider et la protéger, elle doit prendre en considération sa vocation dans ce qu’elle a de plus essentiel car celle-ci s’enracine dans la grâce du baptême et non dans une culture sécularisée, hédoniste, matérialiste et individualiste. Envisager l’avenir des chrétiens d’Orient à l’aune de la culture occidentale revient à les priver de leur raison d’être et contribue à accélérer l’effacement du christianisme. C’est contre cet écueil, dangereux pour nous aussi qui sommes dé­sormais confrontés au défi de l’islam, que j’ai souhaité attirer l’attention de mes lecteurs.

    Annie Laurent"

    Ref. Comprendre les chrétiens d’Orient

    Spécialiste du Proche-Orient, des chrétiens d’Orient et de l’islam, Annie Laurent est à l’origine de l’association Clarifier et est l’auteur notamment de"L’Islam, pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore)" (Artège, 2017), "L’islam peut-il rendre l’homme heureux" (Artège, 2012), "Les chrétiens d’Orient vont-ils disparaître ?" (Salvator, 2017). Elle collabore régulièrement à La Nef.

    Questions à Mgr Gollnisch, directeur général de l’œuvre d’Orient :

    JPSC

  • Synode romain sur les jeunes et la foi : vers une orientation sélective ?

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    scouts d'europe.jpg

    Dans un communiqué diffusé le 30 janvier, l’Association des guides et scouts d’Europe fait part de son étonnement et de son incompréhension face à l’absence d’un représentant du scoutisme parmi les trois jeunes délégués pour représenter la France au pré-synode des jeunes. Après la polémique sur le MRJC, il lui parait également « incohérent » de maintenir le membre issu de ce mouvement parmi ces mêmes délégués. D’Antoine Pasquier sur le site de « Famille Chrétienne » :

    Pré-synode des jeunes : les Scouts d’Europe contestent le choix des délégués français

     « Il y a dix jours, nous prenions connaissance des noms des trois jeunes que la conférence des évêques déléguait pour représenter la France au pré-synode de mars (en préparation du synode des évêques sur les jeunes, la foi et le discernement à la vocation d’octobre prochain). Nous avons été étonnés qu’il n’y ait, parmi eux, aucun représentant d’un mouvement de scoutisme alors que le scoutisme a été si souvent cité comme un point important dans les réponses au questionnaire que le Saint Père avait proposé aux jeunes. D’ailleurs, la synthèse de ces réponses soulignait clairement la place du scoutisme dans l’appréhension de la foi et le discernement de la vocation humaine.

    Cet étonnement initial s’est doublé d’une incompréhension quand nous avons découvert qu’un des trois délégués appartenait à un mouvement dont les prises de position vont à l’encontre des enseignements de l’Eglise, particulièrement pour les questions liées à la protection de la vie. Le communiqué du MRJC (1) dans le contexte des débats sur la bioéthique prend une résonnance d’autant plus forte et incompréhensible.

    Notre présidente avait d’ailleurs fait part de notre questionnement par un courrier à la directrice du Service National pour l’Evangélisation des Jeunes et pour les Vocations(SNEJV).

    Suite à la réaction de Monseigneur Ginoux et aux prises de position de plusieurs mouvements dans la presse, il nous est apparu nécessaire de faire connaitre notre position sur les enseignements fondamentaux de l’Eglise qui nous semblent relativisés par les déclarations faites. C’est pourquoi nous venons d’écrire à Monseigneur Percerou, président du conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes :

    « Mouvement d’éducation catholique utilisant la méthode scoute, le mouvement des Guides et Scouts d’Europe s’emploie à répondre à sa mission de mouvement catholique, fidèlement, en donnant le primat à la vocation de chacun à la sainteté. Nous nous efforçons de faire vivre concrètement l’enseignement de l’Eglise à nos jeunes, dans un environnement souvent hostile. Au sein de ces enseignements, celui relatif à la défense de la vie est fondamental. Il est donc particulièrement regrettable que ces attaques contre le respect de la vie soient le fait d’associations reconnues comme catholiques. Certes, à l’occasion de la réunion du 29 janvier du Conseil des évêques pour les mouvements et associations de fidèles (CMAF), un communiqué de presse a été publié mais il ne permet pas d’apaiser le trouble causé ; bien plus il entretient une regrettable confusion. A sa lecture, il semblerait qu’il est donc possible d’avoir « une diversité d’approches » dans le cadre de « la liberté de parole », même sur des questions de fond. Aussi, c’est cette même liberté qui nous conduit à affirmer qu’en cette matière la parole de l’Eglise doit être forte et sans ambiguïté pour ne pas abandonner ceux qui, au quotidien, tentent, dans la difficulté, de rester fidèles à la Foi de l’Eglise.

    Dans ce contexte, il paraitrait incohérent de maintenir le choix de ce jeune comme délégué de l’Eglise de France et de la parole portée par les jeunes de notre pays auprès des pères du synode ».

    Claire VERDIER, Présidente

    Isabelle NICPON-RS, Commissaire Générale Guide

    Michel-Henri FAIVRE, Commissaire Général Scout

    Abbé Cyril GORDIEN, Conseiller Religieux National »

    Ref. Pré-synode des jeunes : les Scouts d’Europe contestent le choix des délégués français

    JPSC

    (1) Voici le texte de ce communiqué du MRJC (ndB) :

    Le Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne se désolidarise de La Marche pour la Vie organisée ce dimanche 21 janvier 2018

    En tant que mouvement chrétien, nous ne nous reconnaissons pas dans cet appel relayé par de nombreuses associations, fidèles et responsables catholiques. Nous dénonçons les messages de culpabilisation, d’intolérance et de haine portés lors de cette marche, sous couvert de valeurs chrétiennes.

    « Nous ne voulons pas imposer une manière de penser la foi mais nous voulons vivre l’ouverture et le dialogue pour nous faire grandir les uns et les autres. » 

    Extrait du Rapport d’Orientation du MRJC 2014-2021

    Nous défendons le droit fondamental pour les femmes et les couples d’avoir recours à l’IVG. Ce droit assure la liberté de conscience. L’IVG est une démarche personnelle parfois complexe et difficile notamment au vue des démarches administratives et médicales pouvant être lourdes et culpabilisantes. 

    C’est pourquoi nous défendons avant tout le droit pour toutes les personnes d’avoir accès à l’information sur les sexualités et les moyens de contraceptions, à des soins gynécologiques, et à un accompagnement dans leurs démarches notamment de parentalité. En ce sens la fermeture de planning familiaux et la multiplication des déserts médicaux dans nos banlieues et dans nos campagnes ne fait qu’accroitre les inégalités d’accès au soin. Nous défendons une présence locale et régulière des acteur.e.s de la santé pour conseiller, sensibiliser et soigner les habitant.e.s de ces territoires.

    Nous, mouvement chrétien, sommes solidaires des combats pour l’émancipation personnelle et collective !

  • Quand l'archevêque de Boston critique ouvertement des propos du pape

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du quotidien Le Figaro :

    Pédophilie : le cardinal de Boston critique publiquement des propos du pape François

    Une déclaration du pape François sur les victimes de prêtres pédophiles au Chili a fait scandale dans ce pays. Le cardinal O'Malley tente d'éteindre l'incendie.

    De notre envoyé spécial à Trujillo (Pérou)

    Une déclaration officielle du cardinal O'Malley, archevêque de Boston (États-Unis), sème une confusion sur la fin du voyage du pape François au Pérou. Ce prélat -très proche du pape puisqu'il appartient au C9, le conseil le plus rapproché du pape François- vient de prendre publiquement le parti des victimes de prêtres pédophiles au Chili contre… le pape François. Ces victimes ont été scandalisées en effet par les propos du pape François à leur égard quand il a visité ce pays en début de semainecar il a clairement laissé entendre que ces victimes mentaient car elles ne pouvaient présenter aucunes «preuves».

    » LIRE AUSSI - Au Chili, le Pape brise le tabou de la pédophilie

    «Il est compréhensible, a écrit le cardinal O'Malley, que les propos du pape François à Santiago du Chili ont été une source de grande peine pour les victimes d'abus sexuels par le clergé. Les mots utilisés dans sa phrase ‘Si vous ne pouvez pas prouver vos plaintes, alors vous ne serez pas crus' reviennent à abandonner ceux qui ont souffert de crimes répréhensibles, de violations de leur dignité personnelle. Ces mots ont relégué ces victimes à l'exil du discrédit.»

    Ce haut prélat américain qui est considéré comme La référence dans le domaine de la lutte contre la pédophilie -Jean-Paul II le nomma à ce poste pour succéder au tristement fameux cardinal Bernard Law- ajoute: «N'ayant pas été personnellement impliqué dans les situations qui ont été l'objet de l'interview du pape, je ne peux expliquer pourquoi le Saint-Père a choisi les mots qu'il a employés dans sa réponse. Mais ce que je sais vraiment c'est que le pape François reconnaît pleinement les énormes échecs de l'Église et de son clergé qui a abusé des enfants, et l'impact dévastateur que ces crimes ont eu sur les victimes qu'il aime particulièrement».

    «Je ne peux m'empêcher de manifester la douleur et la honte que je ressens face au mal irréparable fait à des enfants par des ministres de l'Église»

    Le pape François en voyage au Chili

    Décrivant, enfin, la compassion du pape pour les victimes, le cardinal O'Malley, conclut notamment son communiqué par cette phrase: «Mes prières et mon souci seront toujours avec les victimes et leurs proches. Nous ne pouvons jamais sous-estimer la souffrance de ce qu'ils ont subi ou pour guérir complètement leur peine».

    Cette déclaration officielle du cardinal de Boston calmera-t-elle la crise qu'a ouverte le pape François lors de son voyage du Chili, un pays où la pratique religieuse a chuté drastiquement depuis dix ans en raison de ces scandales? C'est une affaire à suivre, mais si le cardinal O'Malley a pris le risque de publier ce communiqué qui critique ouvertement le pape, c'est qu'il a cherché à éteindre un incendie dont il a perçu la gravité et son risque d'extension au détriment du pape.

    À Santiago du Chili, le pape avait toutefois rencontré à titre privé des victimes de prêtres pédophiles, mais il n'avait vu aucunes victimes du Père Fernando Karadima, membres d'une association qu'ils ont constitués. Interrogé à la volée par une télévision chilienne à ce propos, François avait lancé: «Si vous ne pouvez pas prouver vos plaintes, alors vous ne serez pas crus». Laissant clairement entendre que ces victimes exagéraient leurs plaintes contre ce prêtre. Et contre Mgr Juan Barros, un évêque chilien toujours en fonction, que ces victimes accusent d'avoir tout su sur le comportement de ce prêtre mais de n'avoir jamais rien dit, et dont ils demandent la démission.

    Cette déclaration du pape au Chili a semé une grande confusion, car dès son arrivée, mardi, dans ce pays, François avait dit sa «honte» et sa «douleur» devant les plus hautes autorités politiques du pays à propos des prêtres pédophiles: «Je ne peux m'empêcher de manifester la douleur et la honte que je ressens face au mal irréparable fait à des enfants par des ministres de l'Église. Je voudrais m'unir à mes frères dans l'épiscopat, car s'il est juste de demander pardon et de soutenir avec force les victimes, il nous faut, en même temps, nous engager pour que cela ne se reproduise pas.»

    Un peu plus tard, le même jour, devant le clergé, le pape avait ajouté: «Je connais la douleur qu'ont signifiée les cas d'abus commis sur des mineurs et je suis de près ce que l'on fait pour surmonter ce grave et douloureux mal. Douleur pour le mal et la souffrance des victimes et de leurs familles, qui ont vu trahie la confiance qu'elles avaient placée dans les ministres de l'Église».

  • Liège-Musique : découvrir les jeunes talents professionnels à l’église du Saint-Sacrement

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    Janvier-Février 2018

    Trois dates à retenir

    Affiche_concert foliamusica_2018.jpg

    P.A.F :

     

    Sans réservation : 9 €

    Avec réservation : 6 €

    Réservation 0473 321 983

    _____________________

    Sursum Corda asbl. Association pour la sauvegarde de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy, 132 à Liège. Siège social : Rue Vinâve d’île, 20 bte 64. Tel. 04.344.10.89 (si on ne répond pas : GSM 0498 33 46 94).

    E-mail : sursumcorda@skynet.be.

    Web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

    Faire un don pour l’entretien et la restauration de l’église? Compte IBAN BE75 0016 3718 0851 de Sursum Corda asbl, Rue Vinâve d’île, 20 bte 64, 4000 Liège.

     JPSC

  • La génération "moi, j'ai le droit"

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    Du site "Pour une école libre au Québec"

    La génération « moi, j'ai le droit »

    Barbara Lefebvre est enseignante et auteur de Génération : J’ai le droit. Dans son livre, elle témoigne de son expérience et parle d’une génération individualiste, de crise de l’autorité... Elle a auparavant collaboré à la rédaction du livre marquant Les Territoires perdus de la République, né du constat alarmé de professeurs de l’enseignement secondaire de la région parisienne, a paru pour la première fois en 2002. Les auteurs des attaques terroristes de 2015 étaient collégiens dans des établissements peu ou prou semblables à ceux évoqués dans le livre, au sein desquels il se produisait des « incidents » à caractère antisémite, raciste et sexiste.

    L’intérêt général, connais plus ! Une prof jette un pavé dans la mare en fustigeant la génération « j’ai le droit ». Des jeunes, mais aussi des adultes pour qui le « je » prime sur tout.

    C’est une phrase courte, qui se passe rarement d’un point d’exclamation. Comme une petite explosion sémantique qu’on entend partout et qu’on prononce soi-même souvent : « J’ai le droit ! » Le droit de parler en classe, le droit de bloquer son lycée, le droit au wi-fi et à la déconnexion, le droit de maltraiter l’orthographe, le droit de payer moins cher, celui de revendiquer sa singularité, religieuse ou identitaire, et même, désormais, le droit à l’erreur administrative…

    « Après tout, nous sommes dans un État de droit, comme le répètent très souvent les politiques », sourit la sociologue et directrice de recherches au CNRS Monique Dagnaud.

    La fin des piédestaux ?

    Mais cet état de fait serait-il aussi devenu le trait le plus saillant de la société d’aujourd’hui ? « Nous sommes dans la glorification des identités particulières, dans un individualisme forcené », assène Barbara Lefebvre, enseignante et polémiste, auteur d’un pavé dans cette mare du « je » : « Génération : J’ai le droit » [1]. Cette prof d’histoire-géographie dénonce chez ses élèves, mais aussi chez leurs parents « une suspicion » à l’égard de l’autorité et des savoirs, comme si le règne du moi revendiqué sur les réseaux sociaux rendait tout le reste relatif. Au feu, les estrades et piédestaux sur lesquels trônaient autrefois le maître, le juge, le politique, les parents ?

    « L’individualisme est un trait fort de nos sociétés contemporaines, et c’est vrai qu’il dilue le sentiment d’appartenance collective, abonde Monique Dagnaud [2]. Nous avons pour de bon quitté la société patriarcale : un cadre existe toujours dans la famille, mais il est négocié et la parole de l’enfant est prise en compte. Pas étonnant, dans ce contexte, que des jeunes s’élèvent avec l’argument j’ai le droit. »

    S’il constate aussi « une montée générale des revendications identitaires et des attitudes protestataires », le sociologue de la jeunesse Olivier Galland [3] nuance : « Le rejet de l’autorité n’est pas généralisé chez les jeunes, il est en fait très différent selon le milieu social ou le niveau de diplôme. Mais il est vrai aussi que la reconnaissance de l’individu dans ce qu’il a de particulier est un thème très fort dans la jeunesse. » Une jeunesse pour laquelle les notions de respect et d’humiliation sont, relève le spécialiste, parmi les plus importantes qui soient. Il aurait été intéressant qu’Olivier Galland précise sa pensée : quels sont les milieux sociaux qui rejettent l’autorité ? Est-ce une question de revenus ou de provenance culturelle ? Et de quelle autorité s’agit-il ? Les pompiers et les policiers sont caillassés dans les « banlieues populaires », mais une autre autorité y est respectée.

    Entretien avec Barbara Lefebvre

    — La génération « J’ai le droit », qu’est-ce ?

    Barbara Lefebvre. — C’est à la fois une génération d’élèves et une génération de parents qui considèrent que leurs droits individuels prévalent sur l’intérêt général. On glorifie les identités particulières au détriment du bien commun. Cet individualisme fait le jeu de deux courants : d’une part, le modèle ultralibéral, avec le culte de l’argent ; d’autre part, le communautarisme [comprendre ethnico-religieux], selon lequel on serait déterminé par une identité de naissance à préserver absolument.

    — En tant que prof depuis vingt ans, avez-vous observé les comportements de cette génération « J’ai le droit » ?

    Barbara Lefebvre. — Oui. Dès la 6e [11-12 ans], les élèves se lèvent en plein cours, tutoient et interrompent l’enseignant… C’est la preuve que quelque chose n’est pas cadré. Je vois dans cette génération deux rejets, deux crises : une crise de l’autorité et une crise de la culture. Or, la culture est fondamentale car elle est génératrice d’intégration. Et je ne parle pas là que des enfants d’immigrés, car un enfant est un nouveau venu dans la société, et le rôle de l’école est de lui apprendre la vie en collectivité. Mais elle est aujourd’hui délégitimée. Il ne faut pas s’étonner, par conséquent, que l’élève conteste, n’obéisse pas, voire dise qu’il est son propre maître.

    — Pour vous, l’école serait donc responsable ?

    Barbara Lefebvre. — Cette génération est le résultat d’un très long phénomène, mais l’école en particulier a perdu le sens de sa mission. Avec ce principe prétendument progressiste selon lequel il faut se mettre à la portée des enfants, on a maintenu un grand nombre d’élèves derrière un fossé devenu quasiment infranchissable. Privés d’un accès exigeant à la langue, ils [ne parviennent plus à] avoir une conversation avec quelqu’un qui vient d’un autre milieu. L’école a perdu sa capacité intégratrice.

    — C’est nouveau ?

    Barbara Lefebvre. — L’explosion des réseaux sociaux a accentué la domination du « je » tout-puissant, qui pense primer sur le « nous ». Dans les années 2000 déjà, on sentait chez les élèves un certain non-consentement de l’autorité. Cela s’est exacerbé depuis cinq ou six ans.

    — Cet individualisme ne peut-il pas avoir de bons côtés ?

    Barbara Lefebvre. — Quand vous mettez votre « je » en avant, quand la seule chose qui compte est la satisfaction de vos désirs et de vos envies, cela crée un rapport avec les autres extrêmement violent. L’autre devient un objet. D’où le harcèlement, le sexisme, et ces petits caïds qui font leur loi…

    — Vous incluez les parents…

    Barbara Lefebvre. — Beaucoup ont intégré que l’école serait ce lieu de la violence institutionnelle, qui nierait l’identité et l’épanouissement de leurs enfants. Mais c’est normal ! L’école n’est pas le lieu d’épanouissement de l’enfant, c’est le lieu d’instruction de l’élève et futur citoyen. Aujourd’hui, beaucoup de parents ne prennent plus l’école au sérieux parce qu’elle-même a accepté que son idéal soit galvaudé.



    [1]  Génération : J’ai le droit, de Barbara Lefebvre, Ed. Albin Michel, 240 p, 18 €.

    [2] Le Modèle californien. Comment l’esprit collaboratif change le monde, de Monique Dagnaud, Ed. Odile Jacob, 2016.

    [3] Sociologie de la jeunesse, d’Olivier Galland, Ed. Armand Collin, 2017.

  • Banneux, Communauté des frères de Saint-Jean, 2-4 février : week-end des familles sur l'éducation des jeunes

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    Week-end des familles Banneux Notre-Dame

    du 02 février, 19H15, au 04 février 2018, 14H30 

    Thème : Dresser et éduquer : est-ce du pareil au même ?

    La vie familiale comme lieu d’éducation à la patience.

    « Il ne s’agit pas d’interdire aux jeunes de jouer mais de trouver la manière de créer en eux la capacité de retarder la satisfaction du désir » (Pape François, Amoris Laetitia, Chapitre 7 § 5).

    Intervenant : Fr. Cyrille-Marie

    Temps de ressourcement spirituel, ponctué par des enseignements et des partages, des moments de prières et de détente en famille. Les enfants sont pris en charge par tranche d’âge.

    Contact :

    Frère Gilles-Christ

    Communauté des frères de Saint Jean

    Prieuré Regina Pacis
    Rue de la sapinière, 50
    B - 4141 Banneux Notre Dame
    Tél : 0032 (0)43 60 01 20
    Email : hotellerie@stjean-banneux.com