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Justice - Page 80

  • Le Saint-Siège auditionné par le Comité de l’Onu sur la torture

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    Sur le site de l’agence Zenith :

    ROME, 2 mai 2014 (Zenit.org) - Le Saint-Siège souhaite « un dialogue serein et objectif » lorsqu'il présentera son Rapport sur la Convention contre la Torture (CAT) au Comité de la Convention, dans le cadre d'une « procédure ordinaire », les 5-6 mai 2014 (cf. Zenit du 15 avril 2014).

    Dans une note dont la traduction est publiée par Radio Vatican, le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, met en garde en amont de la rencontre contre les « pressions exercées par des ONG fortement orientées idéologiquement ».

    En février dernier en effet, un rapport du Comité de l’ONU sur les droits de l’enfance avait accusé le Saint-Siège de violer la Convention des droits de l'Enfant et critiqué le Vatican pour ses positions sur l'homosexualité, la contraception et l'avortement (cf. Zenit du 5 février 2014).

    Pour le P. Lombardi, il s'agit d'une « manipulation » par laquelle les comités des Nations-Unies formulent « des questions qui ne sont pas directement liées au cadre strict de la convention correspondante, mais à une interprétation extensive du texte ».

    Au contraire, le Saint-Siège souhaite « dialoguer de manière sereine et objective dans les limites des conventions et de leurs buts, afin que ces dernières ne soient pas dénaturées et que leurs comités ne perdent pas de leur autorité sous quelque pression idéologique » mais qu'ils restent « instruments de progrès dans le respect et la promotion des droits de la personne ».

    En réaffirmant « son ferme engagement contre toute forme de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », le Saint-Siège précise qu'il a adhéré à la Convention en 2002, « pour le compte exclusif de l’État du Vatican. Sa responsabilité juridique quant à l'application de la convention ne s'applique donc qu'au territoire et compétences de l’État vatican et non à l’Église catholique de par le monde ».

    Le Comité de la Convention contre la Torture publiera ses observations sur les rapports des Etats auditionnés le 23 mai prochain.

    A.K. 

    Extraits de la note du P. Federico Lombardi:

    « La Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, à laquelle adhère de nombreux états, est un des principaux documents des Nations-Unies.(…) Pour évaluer l'importance de l'audition et la nature du dialogue entre la délégation et le comité, et vue la nature de la convention (qui touche principalement à la matière pénale ou carcérale, aux rapports judiciaires internationaux, etc) il importe de préciser au premier chef que le Saint-Siège a adhéré pour le compte exclusif de l’État du Vatican. Sa responsabilité juridique quant à l'application de la convention ne s'applique donc qu'au territoire et compétences de l’État vatican et non à l’Église catholique de par le monde (…).

    Dans le cadre de ses discussions avec les états signataires les comités des Nations-Unies formulent souvent des questions qui ne sont pas directement liées au cadre strict de la convention correspondante, mais à une interprétation extensive du texte. C'est par exemple ce qui s'est produit en janvier lors de l'audition devant le Comité pour la Convention sur la protection des mineurs. Ce genre d'intervention découle généralement des pressions exercées par des ONG fortement orientées idéologiquement dans l'opinion publique ainsi que sur les comités des Nations-Unies.

    En l'occurrence on avait agi dans les médias pour que les abus sexuels sur mineurs soient débattus lors de l'examen du Comité sur la torture alors que cela relève à l'évidence de celui sur les Droits de l'enfance. Il s'agissait à l'évidence d'une manoeuvre et d'une manipulation(…).

    Il faut donc espérer dialoguer de manière sereine et objective dans les limites des conventions et de leurs buts, afin que ces dernières ne soient pas dénaturées que leurs comités ne perdent pas de leur autorité sous quelque pression idéologique. De fait ils doivent rester instruments de progrès dans le respect et la promotion des droits de la personne. C'est ce que le Saint-Siège espère en vue du rendez-vous des 5 et 6 mai, en réaffirmant son ferme engagement contre toute forme de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. »

    Les 5 et 6 mai à Genève : un remake de l’audition devant le Comité de la Convention sur la protection des mineurs ?

    A cet égard, l'’agence News.va a émis un signal « complémentaire » qui nuance celui de "Zenith" (extraits) :

    "Concernant la question des abus sexuels sur mineurs commis par des membres du clergé, le cardinal Sean O’Malley, archevêque de Boston (Etats-Unis) et président de la nouvelle commission anti-pédophilie instituée par le pape François, a déploré qu’il y ait “encore beaucoup de personnes qui ne voient pas cela comme un problème de l’Eglise universelle“. Au terme de la 1ère réunion de 3 jours au Vatican de ce nouvel organe, le 3 mai 2014, le haut prélat a estimé que “l’ignorance“ et le “déni“ étaient encore importants dans l’Eglise sur le sujet (…)

    C’est d’ailleurs pour aller à l’encontre de cette ignorance que la commission souhaite s’élargir, pour représenter d’autres zones géographiques, et accueillir plus d’anciennes victimes d’abus sexuels, volontaires pour faire avancer l’Eglise sur ce dossier. La commission n’écarte d’ailleurs pas l’idée de créer plusieurs groupes de travail pour avancer efficacement sur plusieurs aspects de ce dossier complexe".

    Et, selon le site « Riposte catholique » :

     « Le pape François va prononcer un discours le 10 mai prochain, aux dirigeants des 29 agences de l’Organisation des Nations Unies à l’occasion de leur réunion plénière à Rome le 10 mai prochain. Les observateurs considèrent cette rencontre comme un « moment crucial » pour le Saint-Père afin de rappeler quelques principes de la doctrine sociale de l’Église dont les agences de l’ONU se sont sensiblement éloigné, notamment en matière de défense de la vie. Selon une source anonyme du Saint-Siège rapportée par Edward Pentin, correspondant à Rome du National Catholic Register, le message devrait être « fort ». De son côté, Austin Ruse, président du Catholic Family and Human Rights Institute (C-FAM), estime que la rencontre « pourrait être très importante » et offrir au Saint-Père « l’occasion d’inviter les agences à revenir à ce qui les a fondé plutôt qu’à poursuivre un programme radical ». Il est bon de rappeler que, depuis près de vingt ans, le Saint-Siège ne subventionne plus l’UNICEF en raison de la promotion de l’avortement que mène cette agence ».

    Ici : Le pape François va s’adresser aux agences de l’ONU

     A suivre...

    JPSC

  • Jean-Paul II, les Lumières et la liberté de conscience

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    JPII-AMsj-2_large (1).jpgEn marge de la canonisation du pape Wojtyla, un article du Père André Manaranche sj publié par le site « Liberté Politique » :

    « LA DONNE d’abord entre la raison et la foi. La raison se définissait elle-même par son étroitesse (« dans les limites de la simple raison ») et rejetait tout ce qui ne pou­vait entrer dans ce corset logique. Mais en devenant une « philosophie séparée », elle s’enflait en même temps qu’elle se mutilait. Alors la foi a humilié la raison comme étant un rationalisme prétentieux. Puis elle a fustigé cette raison pour la timidité de son agnosticisme. Ce qu’a fait Vatican I.

    Le retour de la raison

    Restait à Jean Paul II de réquisitionner tout l’apport culturel des sagesses pour venir au secours d’une mentalité libérale qui avait perdu — et même rejeté — tout repère objectif pour ne plus se fier qu’au consensuel ou au procédural. Le navire suivait alors non plus l’étoile polaire mais son fa­nal avant. Le pape défunt aura ainsi retourné l’argumentation en exaltant ce “paganisme” (Platon, Aristote, les stoïciens...) que la pastorale, elle, prenait comme une stupidi­té. Ceci en philosophie et aussi en morale, si l’on en juge par Veritatis splendor.

    Nous n’avons pas fini de réaliser ce renversement, nous les chrétiens et encore plus certains athées résolus qui n’ont pas dépassé l’athéisme du charbonnier ou l’athéisme du café du commerce, nous provoquant à reprendre une vieille apologétique devenue risible. En se fermant à la foi, la raison perd son dynamisme et sa noblesse : elle sous-raisonne, elle dé-raisonne ou bien elle arraisonne tout avec morgue.

    Jean Paul II — comme Édith Stein — auront dû, pour rendre possible la recherche de la vérité, changer de voie d’accès. Partis de la phénoménologie (Husserl, Max Scheler), avec une incursion dans la mystique (Jean de la Croix, Thérèse d’Avila), ils retrouveront en finale saint Thomas d’Aquin, mais avec une ouverture que n’auront pas forcément nos thomistes occidentaux.

    En morale familiale, Jean Paul II reprendra d’une autre manière les thèses de Paul VI, et son langage ne soulèvera pas le même chahut parce qu’il aura intégré la valeur de la sexualité humaine, cette valeur qui fonde l’exigence au lieu de l’abolir.

    L’amitié politique

    Ceci concerne du même coup la vie politique, que les Grecs ne dissociaient pas d’a­vec la vertu. Le mot « éthique » n’est pas confessionnel : il se trouve chez Aristote (en­tre autres), et ce n’est pas une invention de curés rétrogrades. Le lien de la société, c’est l’amitié politique (philia politikè) et non pas le conflit, ni le profit, ni le simple contrat.

    Le monde actuel a beau se dire libéral en s’opposant aux idéologies brune ou rouge, il devient vite, en congédiant les valeurs, ce que Jean Paul II appelait un « tota­litarisme sournois » ou une « démocratie creuse », et sa prétendue tolérance est en fait une intolérance. Ce qui est dit neutre ou laïc, c’est l’amoralité et l’athéisme, alors que ces deux choses fonctionnent d’une manière inquisitoriale. Il n’y a pas que le nazisme et le marxisme à être totalitaires, donc homicides. La « culture de mort » opère les mêmes dégâts, même s’ils sont moins spectaculaires.

    L’homme, route de l’Église

    La tâche commune à tous, c’est la défense de l’homme. Et « l’homme est la route fondamentale de l’Église », d’une Église « experte en humanité ». La nouvelle évangélisation n’est pas seulement religieuse : elle se joue au niveau de l’humanisme.

    Alors Jean Paul II redéfinit l’Église dans son être et dans sa tâche. Église et État ne sont plus deux « sociétés parfaites » juxtaposées et indépendantes, comme sous Léon XIII : le Christ est le « Récapitulateur » dont parlait Pie XI au début de son pontificat, et de ce fait, même s’il y a une certaine autonomie du temporel (Gaudium et Spes 36), ce n’est pas là un cloisonnement étanche.

    D’abord la foi a le devoir et le droit de s’inculturer à la société, au lieu de demeurer cachée dans des clubs sans se concréti­ser en rien. Le Christ n’est pas un gourou débarquant à Roissy avec son visa et sommé de demeurer « politiquement correct » sous peine — non pas d’être crucifié — mais d’être reconduit à la frontière. C’est ce passé de culture chrétienne que refusent bien des politiques — et de tout bord — afin que ce passé indéniable ne soit pas mentionné : c’est une erreur à tuer par le silence.

    Le droit de la conscience

    L’Église garde aussi le droit, sans pour autant sortir de son rôle, d’émettre un jugement sur des lois et des pratiques qui lèsent la justice élémentaire et la dignité humaine, car l’homme est son affaire. Elle est allée, avec Jean Paul II, jusqu’à demander l’objection de conscience du personnel médical en ce qui concerne l’avortement et l’euthanasie, objection qui ne devrait pas être pé­nalisée.

    Délaissant l’ostpolitik du cardinal Casaroli qui, pour des raisons bassement « pas­torales », faisait à l’adversaire d’insupportables concessions pour avoir la paix ou bé­néficier encore de quelques avantages, Jean Paul II a choisi délibérément le franc-parler et la prise en compte de la morale : justice et liberté. Et son attitude énergique a été payante. De même qu’au nom de la réconciliation ou de l’œcuménisme, il n’a pas consen­ti à pénaliser la partie fidèle, celle qui était demeurée dans le giron de l’Église ou celle qui demandait d’y revenir. Il a été franc du collier.

    Et tout cela se tient rigoureusement. Merci, Jean Paul II. » 

    Réf.Le pape qui a changé la donne

    « Qui suis-je pour juger ? ».  Prise dans l'absolu, la petite phrase du pape François qui fait maintenant le tour de la planète, est évidemment fausse.

     Dans son testament spirituel « Mémoire et Identité » (Flammarion , 2005, p. 162) Jean-Paul II a écrit : « La loi établie par l’homme a des limites précises que l’on ne peut franchir. Ce sont les limites fixées par la loi naturelle, par laquelle c’est Dieu lui-même qui protège les biens fondamentaux de l’homme ».  

    Reste qu’elles le sont allègrement, au nom de la liberté de conscience : celle de nier tout fondement objectif au bien et au mal : une attitude qui, quoi qu’on dise de la miséricorde, est intenable. Aucune société, humaine et a fortiori divine ne peut se passer de jugement. JPSC

  • A propos des frontières de la Russie

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    La question ukrainienne a remis en lumière celle des frontières de la Russie. Sur le site web « Liberté politique », Michel Pinton tente d’y répondre (extraits) :

    Les-frontieres-de-la-Russie-ne-sont-pas-sovietiques_visuel (1).jpg« Il y a un peu plus de vingt ans, le système communiste s’effondra et l’Union soviétique disparut. Aussitôt, des nations que l’on croyait disparues ont resurgi. La résurrection la plus surprenante de toutes a été celle de la Russie. Pour en comprendre la réalité et la portée, j’eus l’honneur de conduire à Moscou, au nom du Parlement européen, une délégation de responsables politiques et religieux, d’universitaires et d’éditorialistes, venus débattre d’un projet ambitieux : examiner sur quelles bases l’Union européenne tout juste née et la Russie revenue à la vie pouvaient établir des relations stables, étroites et confiantes.

    Qu’est-ce qu’être Russe ?

    (…) Nos interlocuteurs de Moscou étaient hantés par une interrogation qui dépassait le cadre de nos discussions : qu’est-ce que la Russie à notre époque ? Ou en termes plus concrets : qui est Russe et comment cette affirmation identitaire peut-elle se manifester au XXIe siècle sur le triple plan politique, social et religieux ?

    Après avoir été enfermée dans une tombe pendant plus de soixante-dix ans, la nation revenue à la lumière était absorbée par cette question existentielle (…). Un problème particulièrement compliqué et douloureux fut évoqué plusieurs fois devant nous : celui de l’espace russe. Tous nos interlocuteurs étaient d’accord pour considérer que la République née trois ans plus tôt était enfermée dans des frontières artificielles. Elles avaient été tracées par Lénine et Staline de façon arbitraire, dans le but avoué d’effacer tout sentiment d’appartenance nationale.

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  • La miséricorde du pape François : aussi pour les Franciscains de l’Immaculée ?

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    Lu sur le site web « Benoît et moi » :

    L'icône de Marie «Salus Populi Romani» est la préférée du pape François. Tellement préférée que son premier acte en tant que pape lui a été consacré, puisque le matin après l'élection, il s'est rendu dans la basilique de Sainte Marie Majeure pour la vénérer.

    Mais bien sûr, Jorge Mario Bergoglio ne s'attendait pas à recevoir une copie de l'icône des mains des époux Pio et Annamaria Manelli, père et mère de neuf enfants, dont deux frères et quatre soeurs appartenant aux Franciscains de l'Immaculée, y compris le fondateur de la congrégation, Stéfano (né en 1933).

    C'est ce qui s'est passé le dimanche 6 Avril, à la fin de la messe célébrée par François dans la paroisse de Saint-Grégoire le Grand à la Magliana.
    Dans cette paroisse de la banlieue de Rome, les Manelli sont tellement chez eux que le 30 Octobre dernier, le père Stefano a célébré ses 58 années de sacerdoce, avec un grand nombre de frères et de soeurs des Franciscains de l'Immaculée, autorisés à le faire par le Père Fidenzio Volpi, le Commissaire externe auquel le Saint-Siège a délégué le commandement de la congrégation.

    Oui, parce que la désignation d'un commissaire auprès des Franciscains de l'Immaculée - avec la décapitation de tous les dirigeants - est l'un des actes qui ont caractérisé le début du règne de François, y compris l'interdiction qui leur est imposée de célébrer la messe selon le rite romain ancien.
    Une désignation encore inexpliquée, compte tenu de la ferveur de cette jeune congrégation, de l'abondance des vocations et du rare esprit d'obéissance, même dans l'épreuve.

    C'est le curé de Saint-Grégoire le Grand qui a présenté les époux Manelli au Pape, parce que - a-t-il - «avoir une famille nombreuse dans la paroisse aujourd'hui est un don, et si en plus que cette famille compte autant de prêtres et de religieuses, cela devient une source de fierté que l'on ne peut pas tenir cachée». Face à face avec le pape, les époux Pio et Annamaria - cette dernière, peintre d'icônes - lui ont dit: «Saint-Père, nous avons neuf enfants, dont six sont consacrés parmi les Franciscains de l'Immaculée. Nous vous supplions de les sortir du tombeau». A quoi le Pape François - qui dans l'homélie de la messe, avait parlé de Jésus qui sort du tombeau non seulement Lazare, mais tous - un peu surpris, a souri, les a caressés et leur dit: « Bientôt, bientôt ». Ce que signifie ce «bientôt», on ne sait pas. Les plus optimistes ont confiance en une fin pacifique et imminente de la désignation d'un commisssaire.

    Un imprévu pour le pape à la Magliana: les Franciscains de l'Immaculée
    Sandro Magister, Settimo Cielo http://magister.blogautore.espresso.repubblica.it/2014/04/07/un-imprevisto-per-il-papa-alla-magliana-i-francescani-dellimmacolata 

     

    JPSC

  • Sawan Masih, un jeune chrétien pakistanais condamné à mort pour blasphème

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    Sur Radio Vatican :

    Un chrétien pakistanais fait appel de sa condamnation à mort

    Un recours en appel va être déposé devant la Haute Cour de Lahore contre le verdict de condamnation à mort prononcé le jeudi 27 mars à l'encontre de Salwan Masih, 26 ans, chrétien accusé de blasphème. Selon l'agence Fides, ses avocats disposent d'une semaine à partir de l'énoncé du verdict pour faire appel. Sawan Masih avait été condamné sur la fausse accusation d'avoir insulté le prophète Mahomet lors d'une conversation avec un ami musulman, le 18 mars 2013.

    Mobilisation nationale et internationale

    Cette affaire suscite de vives réactions de la société civile. La Commission des droits de l'homme du Pakistan, une ONG présente dans tout le pays, dénonce un « nouveau courant d'intolérance »
    faisant remarquer qu'« alors que Sawan a été condamné un an après l'incident présumé, les auteurs de l'attaque de masse contre la Joseph Colony, le faubourg chrétien de Lahore frappé après l'épisode du blasphème présumé, sont tous impunis ». La Commission insiste : « pour éliminer l'intolérance, il faut refuser toute forme d'impunité pour les responsables. »

    Certains courants de la société civile affirment que « les institutions de l'État et le pouvoir judiciaire ne doivent pas céder au fanatisme et à la bigoterie » et qu'il faut « élaborer une législation pour mettre un terme aux abus de la loi sur le blasphème ». Le Parti populaire du Pakistan, qui était au gouvernement dans la législature précédente, dénonce lui aussi une instrumentalisation par la justice du cas de Sawan Masih pour « marginaliser les minorités ».

    Une mobilisation commence à se faire jour pour sauver Salwan Masih, notamment avec l'association des Pakistanais chrétiens en Italie qui a sensibilisé les parlementaires italiens. Une pétition a été lancée sur le thème "Sauvons Salwan Masih"(Avec agences)

  • Justice et miséricorde

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    Le 17 mars dernier, au cours de sa messe matinale  à la maison Sainte-Marthe où il réside, le pape François a répété l’un de ses leitmotivs favoris : « Si nous tous étions miséricordieux, si les peuples, les personnes, les familles, les quartiers avaient cette attitude de la miséricorde, nous aurions tellement plus de paix dans le monde, dans nos cœurs ! Parce que la miséricorde nous porte à la paix. Rappelez-vous donc toujours de cette phrase : ‘Qui suis-je pour juger ?’ »

    Cet optimisme n’est-il pas contredit, de prime abord, par l’ordre aveugle et impassible de la nature qui semble  gouverner ce monde ?

    gustave-thibon.jpgDans « L’ignorance étoilée » (Fayard, 1974), Gustave Thibon a consacré un chapitre à la justice et à la miséricorde confrontées aux lois inexorables de l’univers. En voici quelques extraits, à partir de la  citation d’un paradoxe énoncé par Simone Weil : «  La nécessité, en tant qu’absolument autre que le bien, est le bien lui-même’ » » : le bien c’est donc le consentement intérieur à un ordre où la miséricorde et la puissance n’ont aucun lien apparent entre elles (JPSC) :

    "Cette pensée contredit l’éternel rêve de l’homme : celui d’une puissance surnaturelle qui, non seulement aurait pitié de nous, mais dont la miséricorde se traduirait par des grâces, des faveurs, voire des miracles sur le plan temporel. Le rêve d’une providence qui desserrerait pour nous l’étau de la nécessité en faisant pleuvoir dans nos mains ou dans nos âmes – c’est-à-dire au niveau de l’événement extérieur ou intérieur – des bienfaits étrangers à l’inexorable enchaînement des effets et des causes ou sans proportion avec nos efforts pour modifier cet enchaînement.

    Seigneur, ayez pitié de moi ! cela signifie presque toujours : Seigneur, séparez-moi de mon destin, épargnez-moi d’être brisé par cette nécessité que vous avez créée et à laquelle vous vous êtes soumis sous les oliviers et sur la croix, faites avorter en moi la contradiction qui est semence de Dieu dans l’homme, déchirez avant terme ce voile d’apparences qui ne doit s’ouvrir qu’à la mort, faites que le vrai me devienne vérifiable, sinon dans l’événement extérieur, du moins à la surface de la vie intérieure, dans mes sentiments, mes états d’âme : donnez à mon âme une nouvelle teinture, mais gardez-vous bien de la tuer pour qu’elle renaisse, car je ne veux pas changer d’âme, je ne veux pas d’un cœur nouveau, je veux un cœur repeint, remis à neuf du dehors, tout luisant du vernis divin. Ce qui revient à dire : que votre puissance me protège contre l’appel dévorant de votre pureté ; soyez pour moi l’apparence qui sauve et non la réalité qui tue.

    Pour que la miséricorde soit pure, il faut qu’elle soit sans puissance et, apparemment, sans effet. J’entends sans effet sur la nécessité pour être reçue, dans la plénitude sans limite, par la liberté. Sans effet sur la mort pour préparer la résurrection. Sinon les rapports entre l’âme et dieu restent sur le plan de l’avoir : ce sont des rapports entre le puissant et le faible, entre le maître et l’esclave. Car Dieu est plus faible que nous en ce monde, et sa miséricorde est celle d’un être qui ne peut rien donner, comme le mot l’indique, que son cœur.

    On peut même interpréter dans ce sens la distinction classique entre la justice et la miséricorde de Dieu. Dieu est juste en tant qu’il a délégué sa puissance à l’inexorable nécessité : dans ce domaine, pas de faveurs, pas de passe-droit ; la gratuité est absente ; l’effet, impitoyable, suit la cause et chacun recueille jusqu’au bout le fruit de ses actes. « Vous ne sortirez pas d’ici que vous n’ayez payé la dernière obole… »

    Mais Dieu est infiniment miséricordieux en tant qu’amour, dans son essence solitaire, hors de la création et de ses lois : « Je ne donne pas comme le monde donne. » La justice est la loi de la création, la miséricorde est la loi de l’incréé. Deux lois absolument étrangères et irréductibles l’une à l’autre – et qui, cependant, s’identifient dans la mesure où on accepte, par amour et par respect de la seconde, d’obéir sans restriction à la première, car alors nécessité et liberté, temps et éternité, vie et mort ne s’opposent plus : « tout est fruit pour moi de ce qu’apportent les saisons, ô nature ! » Mais il faut subir jusqu’au bout la justice de Dieu pour rencontrer sa miséricorde.

    Simone Weil dit que l’absence totale de miséricorde ici-bas est le signe de la miséricorde de Dieu. Cette absence ne peut pas être totale, car alors que saurions-nous de la miséricorde de Dieu ? Disons que la miséricorde est absente de la nature, mais présente dans le centre divin de l’âme. Pour moi, je n’ai jamais senti la miséricorde de Dieu à mon égard, mais la pitié que j’éprouve pour les misérables me fait croire que Dieu a pitié de moi comme j’ai pitié de mes frères. Je reçois la miséricorde dans la mesure où je l’éprouve. Je suis du péché qui pleure et ne juge pas – et si le péché est capable de miséricorde, quelle doit être la compassion d’un Dieu infiniment pur ?

    Loi du créateur : croissez et multipliez. La loi du sauveur est inverse : elle nous enseigne l’effacement, la décroissance (il faut que je diminue pour qu’il croisse… si le grain ne meurt…) et le retour à l’unité par la chasteté et par la mort.

    La première loi est de la vie temporelle, car Dieu ne peut créer que dans le temps ; la seconde loi est de la vie éternelle, car Dieu ne peut sauver qu’au-delà du temps.

    La première conséquence du premier précepte est de manger, car la vie temporelle ne peut se maintenir que par un carnage réciproque et perpétuel.

    La première conséquence du second précepte est de se laisser manger. Et le Christ l’a subi dans toute sa force en perpétuant l’Eucharistie par le sacrifice de la croix, en se faisant pain, en s’anéantissant dans nos bouches impures. Par là le Sauveur rachète la « faute » du Créateur, le Dieu-victime transfigure l’œuvre du Dieu-bourreau. L’homme, en mangeant, ne peut qu’entretenir quelques instants cette mort masquée et agitée qu’est la vie temporelle, mais Dieu, en se laissant manger, nous donne la vie éternelle. »

     

  • Chrétiens persécutés : une situation qui questionne « notre coma » spirituel

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    Marc-Fromager.jpgDu 24  au 28 mars l’association « Aide à l’Eglise en Détresse » (AED) a organisé la sixième édition de  « La Nuit des Témoins » : des veillées de prières et des témoignages dans quatre grandes villes de France (Strasbourg, Bordeaux, Marseille, Paris) pour partager ce que vivent les chrétiens dans leurs pays. Venant d’Egypte, de Centrafrique, d’Irak, de Syrie, ils sont présentés par Marc Fromager (photo), directeur d’AED France, dans une interview menée par Audrey Radondy pour Radio Vatican. Qui a vu hier soir sur la chaîne KTO la soirée de clôture à Notre-Dame de Paris a pu se convaincre de l’ampleur et de l’efficacité de cette initiative interpellante pour la foi étiolée de nos pays occidentaux sécularisés :

    Qui sont les grands Témoins pour cette 6ème édition ?

    Cette année, nous avons Sa Béatitude Mgr Sidrak, Patriarche de l’Église catholique copte, le chef des catholiques d’Égypte. Ça sera assez intéressant parce que l’Égypte aujourd’hui, on le sait, vit un moment un petit peu historique, un changement de régime. Donc, c’est intéressant d’avoir un témoignage de l’intérieur sur l’évolution de ce pays et l’espérance. Une espérance que j’ai moi-même constatée lorsque j’étais en Égypte la semaine dernière. L’espérance non seulement des chrétiens mais également d’une grande partie de la population égyptienne face à ce nouvel environnement qui s’ouvre à eux. Nous aurons également l’évêque de Mossoul, en Irak. Mossoul, c’est justement peut-être l’un des endroits les pires pour être évêque aujourd’hui dans le monde. Mgr Nona partagera avec nous ce qu’il vit là-bas, sa profonde détresse, la détresse de l’Église, des chrétiens dans ce pays et en particulier dans cette ville mais également les quelques raisons qui font qu’il y a tout de même de quoi espérer. Nous aurons également une religieuse syrienne qui viendra nous donner son témoignage sur la Syrie, sur ce que vivent les chrétiens là-bas, sur ce que vit toute la population syrienne. Et enfin, pour sortir un petit peu du Moyen-Orient, nous aurons Mgr Dieudonné Nzapalaïnga l’archevêque de Bangui en Centrafrique, qui viendra nous parler de la situation dans son pays et des efforts qu’il fait, que l’Église accomplit aujourd’hui pour ramener la paix dans ce pays.

     Quel est l’état des lieux concernant la situation des chrétiens dans le monde ? 

    Globalement, il est difficile de voir d’une année à l’autre les grands bouleversements. On a toujours de grosses difficultés au Moyen-Orient et dans la plupart des pays à majorité musulmane. On a également des soucis et des tensions croissantes dans certaines régions de l’Inde avec des fondamentalistes hindous. On a des problèmes dans des régimes totalitaires, en général des dictatures, souvent communistes comme la Chine, une bonne partie de la péninsule indochinoise avec le Vietnam, le Laos, sans évoquer la Corée du Nord. Des résurgences en Amérique Latine et centrale, comme à Cuba par exemple. Donc, cette situation est assez stable. Nous évaluons à près de 200 millions le nombre de chrétiens dans le monde qui ne sont pas entièrement libres de vivre leur foi ou en tout cas, 200 millions de chrétiens pour lesquels le simple fait d’être chrétien peut à un moment donné, leur compliquer la vie. C’est-à-dire que c’est 10% des chrétiens, puisqu’on est deux milliards, donc un chrétien sur dix dans le monde qui, à un moment donné, doit être prêt à payer le simple fait d’appartenir au Christ et c’est aussi pour eux que cette Nuit des Témoins, cette veillée de prière est destinée.

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  • Afrique centrale : le chaos continue

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    archeveque-bangui-centrafrique-360-x-200_article_large.jpgDans les années 1960, la France comme la Belgique a tout à coup jeté les populations d’Afrique centrale dans le bain de l’indépendance, un peu comme on jette les jeunes chiens à l’eau. L’idéologie « tiers-mondiste » était à la mode. Mais voilà, les hommes ne sont pas des chiens. Ils ont besoin d’apprendre. Après un demi-siècle de déconvenues et de régression sociale, le spectacle est désolant, de part et d’autre de l’Oubangui et de l’Uélé. L’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga (photo), fait actuellement le tour des capitales européennes pour plaider la cause de la Centrafrique, en proie aux violences tribales sur fond de guerre de religions. Pour l’hebdomadaire « Famille Chrétienne », Jean-Claude Bésida l’a interviewé sur le présent chaotique de son pays  :

    Qu’êtes-vous venus demander aux Européens ?

    Je suis en Europe avec l’imam de Bangui pour demander l’intervention des Casques bleus. Et demander de l’aide humanitaire pour la République Centrafricaine. C’est ce que j’ai dit à tous mes interlocuteurs, que ce soit à Paris, Bruxelles, Londres, Rome ou La Haye. Tous m’ont écouté avec beaucoup d’attention. L’intérêt est là, indéniablement. Maintenant, nous avons besoin d’une aide au plan militaire, mais aussi aux plans financier et humanitaire.

    Comment jugez-vous l’opération Sangaris ?

    Sangaris, avec la Misca (mission africaine) a stabilisé la situation. Sans Sangaris, on aurait basculé dans le pire, c’est-à-dire le génocide. On sentait les cœurs des uns et des autres gorgés de vengeance et de haine. Au départ, la mission était de désarmer les ex-Séléka. Or, avec le 5 décembre, les données ont changé rapidement. Il y a eu en effet ce jour-là l’attaque coordonnée des anti-balakas, qui sont arrivés de partout avec machettes et couteaux sur Bangui. Tous ces jeunes ont commencé à pourchasser les ex-Séléka. Puis très vite, ils s’en sont pris à des familles musulmanes dans un élan de vengeance difficile à arrêter. Du coup, aujourd’hui, il faut beaucoup plus que 6 000 ou 7 000 hommes pour restaurer l’ordre dans le pays.

    Quelle est en ce moment la situation sur place ?

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  • Vous avez dit "famille" ?

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    De Gregor Puppinck sur Liberté Politique :

    Europe : la famille diluée dans les droits de l'homme

    Dans un arrêt rendu le 7 novembre 2013, la CEDH a estimé que deux hommes adultes vivant séparément devaient bénéficier de la protection accordée aux familles dans le cas particulier où ils entretiennent une relation homosexuelle stable. Selon cette nouvelle conception du droit, ce n’est plus la famille qui précède l’État, mais la famille qui procède de l’État*.

    La Cour européenne des droits de l'homme (la cour) affirme dans l'arrêt Vallianatos et autres c. Grèce (n° 29381/09 et 32684/09) que, dorénavant, lorsqu’un État européen légifère en matière de famille, il « doit choisir les mesures [...] en tenant compte de l’évolution de la société ainsi que des changements qui se font jour dans la manière de percevoir les questions de société, d’état civil et celles d’ordre relationnel, notamment de l’idée selon laquelle il y a plus d’une voie ou d’un choix possibles en ce qui concerne la façon de mener une vie privée et familiale » (§ 84).

    La Cour veille ainsi à ce que les États européens adaptent leur législation à (sa propre perception de) l’évolution des mœurs. Cet arrêt marque une étape nouvelle dans la dissolution accélérée de la définition juridique de la famille qui, de réalité biologique et institutionnelle, est devenue une notion extensible jusqu’à l’incohérence.

    La famille constituée par le mariage ou/et les enfants

    La Convention européenne des droits de l’homme (la Convention) protège « la vie privée et familiale » dans une même disposition (art. 8), avec le domicile et la correspondance, mais la Cour a progressivement distingué la protection de la vie privée de celle de la vie familiale. La vie privée est un concept large qui ne se prête pas à une définition exhaustive. Sa protection a essentiellement pour objet de prémunir l’individu contre les ingérences arbitraires des pouvoirs publics et peut engendrer de surcroît des obligations positives inhérentes à un « respect » effectif de la vie privée (Olsson c. Suède, n° 10465/83, 24.03.1988).

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  • Pour comprendre les origines de la crise en Ukraine

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    Sur le site web de « La Vie », sous la signature de Corine Chabaud  (extraits) :

    « Si la foule est descendue dans la rue en Ukraine, c'est parce que le Président Viktor Ianoukovitch a refusé de signer l'accord d'association négocié avec l'Union européenne lors du sommet de Vilnius le 29 novembre 2013. Le rendez-vous lituanien devait lancer le Partenariat oriental de l'Union européenne, porté depuis 2009 essentiellement par deux pays : la Pologne et la Suède. Il s'agit de procéder à un rapprochement entre l'UE et six anciennes républiques soviétiques. L'Azerbaïdjan, l'Arménie et la Biélorussie, comme l'Ukraine finalement, ont refusé de le signer. En revanche, la Georgie et la Moldavie l'ont paraphé. A terme, ces pays espèrent adhérer à l'UE. Une perspective qui ne fait pas l'unanimité parmi les 28. Pour certains, dont la France, association ne signifie pas adhésion. A noter que l'accord d'association, qui impliquerait la création d'une zone de libre-échange, comporterait la nécessité pour l'Ukraine d'opérer des restructurations, synonymes de sacrifices.

    Pourquoi le président ukrainien n'a t-il pas voulu signer cet accord

    Le président ukrainien, suite à des menaces publiques du Kremlin, a opéré une volte-face, en refusant au dernier moment de parapher cet accord d'association. Il semble préférer un rapprochement avec la Russie de Vladimir Poutine, lequel fait pression pour garder ses anciens satellites dans son giron. Le but ? Former avec eux une Union douanière eurasienne d'ici 2015, soit une Union politique et économique. L'Ukraine, berceau historique de la Russie orthodoxe, en constituerait un élément clé (…)

    Qui est Viktor Ianoukovitch ?

    Viktor Ianoukovitch, 63 ans, à la tête du Parti des régions, a été élu président en 2010 (…).Celui dont les manifestants réclament la démission a grandi dans l'est de l'Ukraine, le Donbass industriel, une région russophone liée à Moscou. Ex-gouverneur de Donetsk, il avait initialement accédé à la fonction suprême en 2004, avant que n'éclate la Révolution orange, motivée par des soupçons de fraude électorale le concernant : le scrutin a été annulé et de nouvelles élections ont eu lieu.C'est finalement son rival Viktor Ioutchenko qui a accédé au pouvoir. Mais Viktor Ianoukovitch, élu dans les règles cette fois, lui a succédé en 2010. Aimant la chasse et les voitures de luxe, niant être un leader populiste, il a su transformer son image à grands coups de promesses de « justice sociale ». Président autoritaire, il a favorisé son fils Alexandre, dentiste devenu roi du charbon, à la tête d'une fortune de 100 millions de dollars et l'une des personnalités les plus influentes du pays. Le Président a également fait emprisonner sa rivale, la femme d'affaire charismatique Ioulia Timochenko, condamnée à sept ans de prison pour abus de pouvoir. Or l'Union européenne réclame sa libération.(…)

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  • Ukraine : dernières nouvelles par Mgr Szyrokoradiuk

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    ACN-20140219-05304-300x199.jpgL’AED (Aide à l’Eglise en Détresse) vient d’avoir au téléphone (20.02.14) Mgr Stanislav Szyrokoradiuk l’évêque auxiliaire du diocèse de rite latin de Kiev – Jitomir. Il décrivait hier comment l’Eglise était présente sur la place Maidan (voir article). Aujourd’hui, face aux violences, l’évêque réitère à nouveau sa demande de prière et donne les dernières nouvelles :

     « 1) Les tentes de la chapelle sur la place Maidan ont brûlé hier soir lors des émeutes (ce n’était pas pour autant une attaque sur les chapelles en tant que tels).

    2 ) La statue de Notre Dame de Fatima, seulement 5 minutes avant que le feu n’éclate, avait été déplacée pour une prière . Ainsi, la statue a été sauvée et est toujours là . « Un signe d’espoir pour nous » a déclaré l’évêque

    3 ) Tous les jours, à 15 heures, le chapelet est récité sur la place.

     4 ) L’évêque explique qu’il est réconfortant de voir la grande solidarité entre les personnes, sans aucune différence faites entre les différentes confessions. Les gens partagent tout (vêtements, couvertures, nourriture), se confortent mutuellement, et se soutiennent spirituellement. Beaucoup donnent aussi de leur sang.

     5 ) La cathédrale Saint-Alexandre a été transformée en une salle d’opération selon l’évêque:  » C’est une église, un hôpital et une salle d’opération en même temps  »

     6 ) Mgr Stanislav Szyrokoradiuk exprime sa reconnaissance pour notre solidarité, et demande à chacun de prier pour la paix en Ukraine.

     Source  UKRAINE : dernières nouvelles par Mgr Szyrokoradiuk Puisse aussi l’Ukraine libre garder la foi, si elle devait s’occidentaliser. JPSC 

  • Un débat est nécessaire sur la place de la raison dans l’Islam

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    Non, ce n’est pas le « vilain » Benoît XVI qui ose ressortir ici son discours de Ratisbonne C’est l’éditorial d’Aymeric Pourbaix dans l’hebdomadaire « Famille chrétienne » de cette semaine :

     « Un débat est nécessaire sur la place de la raison dans l’islam. Samedi 15 février, dans le nord-est du Nigeria, plus de cent personnes ont été massacrées dans un village chrétien. Le lendemain, dans le Sinaï égyptien, un attentat a fait quatre morts, dont trois pèlerins chrétiens sud-coréens… On pourrait ainsi multiplier les exemples d’exactions commises ou revendiquées ces dernières semaines, ces derniers mois, par les épigones de l’internationale islamiste Al Qaïda. 

    Frapper au Mali ou en Irak, déstabi­liser la Centrafrique ou la Syrie : il s’agit à chaque fois d’imposer par la force ledjihad, idéo­logie nourrie et alimentée au sein des pétromonarchies du golfe Persique. 

    La réponse, elle, tarde à s’élaborer de manière globale. La lutte des États contre le terrorisme, bien sûr, plutôt que la violence de représailles populaires : en Centrafrique, l’archevêque de Bangui ne cesse de dire son refus de la haine et de la vengeance. Mais il faudra aussi que cette violence soit condamnée par des voix musulmanes. Et elles sont encore trop rares et trop timides… 

    Oui, il faut respecter et aimer les ­musulmans, qui sont nos frères. Et non, l’islamisme n’est pas le tout de l’islam. Mais il est aussi l’islam, et en l’absence de toute interprétation autorisée et reconnue par tous, il se proclame comme la seule lecture véritable du Coran. 

    C’est ce que traduit le cri d’alarme du patriarche latin de Jérusalem, lors d’un récent colloque en Jordanie : « Ce qui nous unit à l’islam, avec tout ce qu’il comporte comme versets appelant à la fraternité, ne nous protège plus face à un fanatisme aveugle chez certains groupes extrémistes qui ne connaissent aucune miséricorde ». Et Mgr Fouad Twal d’ajouter : « De surcroît, le silence de l’islam modéré et rationnel, mais sans influence aucune sur le cours des événements, nous place devant un état de panique ».

    Ce silence doit désormais être questionné. Sur le terrain d’abord, où le nécessaire dialogue avec les musulmans doit s’accompagner d’un débat sur la place de la raison à côté de la foi, ainsi que sur la liberté de pouvoir changer de religion. Au plan diplomatique enfin, par les plus hautes autorités françaises et européennes, car ces violences sont bien ­souvent commises contre les chrétiens, même si les musulmans en sont également victimes.

    Lors de sa rencontre avec le pape ­François, le chef de l’État a rappelé « l’attachement de la France » à la protection des chrétiens et au libre accès des lieux saints. Il serait temps de mettre ces paroles en pratique. L’Égypte et la Tunisie tentent actuellement de ­desserrer l’étau islamiste qui s’était refermé sur ces deux pays après les révolutions arabes ­avortées. Nous serions coupables de ne pas les aider ».

    Réf. Face à l’islamisme, un devoir de vérité

    A Ratisbonne, l’affirmation décisive de Benoît XVI dans son, argumentation contre la conversion au moyen de la violence est : « ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu ». Pour l’empereur byzantin  Manuel II Paléologue que citait le pape Benoît,ce postulat imprégné de philosophie grecque était évident.

    Pour la doctrine musulmane, en revanche, Dieu est absolument transcendant : sa volonté n’est liée à aucune de nos catégories, fût-ce celle du raisonnable.

    Il n’en fallut pas plus pour déchaîner le monde musulman contre le pape aujourd’hui émérite. Et la clique des athées occidentaux, peu regardante sur les moyens, saisit l'aubaine pour faire chorus avec l’Islam contre le pape : où sont les lumières, où est l’obscurantisme ? JPSC