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Histoire

  • Le discours du Pape Léon XIV lors de sa visite officielle au Président de la République italienne

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    VISITE OFFICIELLE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ITALIENNE, SERGIO MATTARELLA

    DISCOURS DE SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIV

    Palais du Quirinal
    mardi 14 octobre 2025

    Monsieur le Président ,

    Je vous remercie pour vos aimables paroles et pour l’invitation à venir ici, au Quirinal, un palais si étroitement lié à l’histoire de l’Église catholique et à la mémoire de nombreux papes.

    En tant qu’Évêque de Rome et Primat d’Italie, il est important pour moi de renouveler, par cette visite, le lien fort qui unit le Siège de Pierre au peuple italien que vous représentez, dans le cadre des relations bilatérales cordiales qui existent entre l’Italie et le Saint-Siège, profondément marquées par une amitié sincère et une collaboration mutuelle efficace.

    Il s'agit, après tout, d'une union heureuse, ancrée dans l'histoire de cette péninsule et dans la longue tradition religieuse et culturelle de ce pays. On en voit les signes, par exemple, dans les innombrables églises et clochers qui parsèment le paysage, souvent de véritables trésors d'art et de dévotion, où la créativité innée de ce peuple, alliée à sa foi authentique et solide, nous a laissé un témoignage d'une grande beauté : artistique, certes, mais surtout morale et humaine.

    Je saisis l'occasion de notre rencontre pour exprimer la profonde gratitude du Saint-Siège pour ce que les autorités italiennes ont fait et continuent de faire à l'occasion de divers événements ecclésiaux difficiles, centrés sur Rome et de résonance universelle.

    Je voudrais exprimer ma gratitude particulière pour les efforts déployés à différents niveaux après le décès de mon vénéré prédécesseur, le pape François.  Ici même, au Quirinal, il déclarait : « Mes racines sont dans ce pays » ( Discours lors de la visite officielle au Président de la République italienne, 10 juin 2017), et son amour pour la terre et le peuple italiens a certainement trouvé ces jours-là un écho touchant et chaleureux, qui s'est également manifesté dans l'engagement profond et réfléchi qu'il a pris lors du conclave qui a suivi pour l'élection du nouveau pontife.

    Je voudrais une fois de plus vous exprimer mes sincères remerciements, Monsieur le Président, ainsi qu'à tout le pays, pour le bel exemple d'hospitalité et d'organisation efficace que l'Italie offre depuis des mois durant l'Année jubilaire, sous divers aspects – logistique, sécurité, préparation et gestion des infrastructures et des services, et bien plus encore –, ouvrant les bras et montrant son visage hospitalier aux nombreux pèlerins qui affluent du monde entier. L'Église universelle célèbre le  Jubilé de l'espérance. Le pape  François , dans la bulle  Spes non confindit , par laquelle il l'a annoncé en mai 2024, a souligné l'importance de « prêter attention au grand bien présent dans le monde afin de ne pas céder à la tentation de se croire submergé par le mal et la violence » (n. 7). Je pense que la belle synergie et collaboration que nous vivons ces jours-ci constitue déjà un signe d’espérance pour tous ceux qui viennent avec foi franchir la Porte Sainte et prier sur les tombeaux de Pierre et des Apôtres.

    Dans quelques années, nous célébrerons le centenaire des  Accords du Latran. À cet égard, il me paraît d'autant plus opportun de réaffirmer l'importance de la distinction mutuelle entre ces domaines. C'est pourquoi, dans un climat de respect cordial, l'Église catholique et l'État italien collaborent pour le bien commun, au service de la personne humaine, dont la dignité inviolable doit toujours primer dans les processus de décision et dans l'action, à tous les niveaux, pour le développement social, en particulier pour la protection des plus vulnérables et des plus démunis. À cette fin, je salue et encourage l'engagement mutuel à fonder toute collaboration sur le  Concordat  de 1984 et dans son plein respect.

    Comme il est malheureusement évident, nous vivons une époque où, à côté de nombreux signes d’espoir, de nombreuses situations de grave souffrance affectent l’humanité dans le monde entier et nécessitent des réponses urgentes et clairvoyantes.

    Le premier engagement que je voudrais rappeler à ce propos est celui en faveur de la paix. De nombreuses guerres ravagent notre planète, et en regardant les images, en lisant les nouvelles, en écoutant les voix, en rencontrant les personnes qui en sont douloureusement affectées, les paroles de mes  prédécesseurs résonnent avec force et force. Comment oublier l'avertissement irréfutable, mais ignoré, de  Benoît XV pendant la Première Guerre mondiale (cf.  Lettre aux chefs des peuples belligérants, 1er août 1917) ? Et, à la veille de la Seconde, celui du vénérable  Pie XII  (cf.  Message radiophonique aux gouvernements et aux peuples en danger imminent de guerre, 24 août 1939) ? Regardons les visages de ceux qui sont bouleversés par la férocité irrationnelle de ceux qui planifient sans pitié la mort et la destruction. Écoutons leur cri et rappelons-nous, avec saint  Jean XXIII , que « tout être humain est une personne, c'est-à-dire une nature douée d'intelligence et de libre arbitre ; il est donc sujet de droits et de devoirs qui découlent immédiatement et simultanément de sa nature même : droits et devoirs qui sont donc universels, inviolables, inaliénables » (Lettre encyclique  Pacem in terris , 11 avril 1963, n. 5). Je renouvelle donc mon appel pressant à continuer d'œuvrer pour le rétablissement de la paix dans toutes les parties du monde et à cultiver et promouvoir toujours davantage les principes de justice, d'équité et de coopération entre les peuples, qui en sont le fondement indispensable (cf. saint Paul VI,  Message pour la célébration de la Première Journée mondiale de la paix, 1er janvier 1968).

    À cet égard, je tiens à exprimer ma gratitude au gouvernement italien pour son engagement à répondre aux nombreuses situations difficiles liées à la guerre et à la pauvreté, en particulier celles des enfants de Gaza, notamment en collaboration avec l'hôpital Bambino Gesù. Ces efforts constituent des contributions fortes et efficaces à la construction d'une coexistence digne, pacifique et prospère pour tous les membres de la famille humaine.

    À cette fin, l'engagement commun que l'État italien et le Saint-Siège ont toujours manifesté et continuent de manifester en faveur du multilatéralisme est certainement bénéfique. Il s'agit d'une valeur très importante. Les défis complexes de notre époque rendent en effet plus que jamais nécessaires la recherche et l'adoption de solutions communes. Il est donc essentiel de mettre en œuvre ces dynamiques et ces processus, en rappelant leurs objectifs initiaux, visant principalement à résoudre les conflits et à favoriser le développement (cf.  François , Lettre encyclique  Fratelli tutti , 3 octobre 2020, 172), en favorisant un langage transparent et en évitant les ambiguïtés susceptibles de provoquer des divisions (cf. Ibid.,  Discours aux membres du Corps diplomatique , 9 janvier 2025).

    Nous nous apprêtons à célébrer, l'année prochaine, un anniversaire important : le huitième centenaire de la mort de saint François d'Assise, saint patron de l'Italie, le 3 octobre 1226. Cet événement nous offre l'occasion de souligner l'urgence de prendre soin de notre « maison commune ». Saint François nous a appris à louer le Créateur dans le respect de toutes les créatures, lançant son message du « cœur géographique » de la Péninsule et le transmettant de génération en génération jusqu'à nous, à travers la beauté de ses écrits et le témoignage de lui-même et de ses frères. C'est pourquoi je crois que l'Italie a reçu de manière particulière la mission de transmettre à ses peuples une culture qui reconnaît la terre « comme une sœur avec laquelle nous partageons notre existence, et comme une belle mère qui nous accueille dans ses bras » ( François , Lettre encyclique  Laudato Si' , 1).

    Ces dernières décennies, comme nous le savons, l'Europe a connu une baisse significative de la natalité. Cela exige un engagement à promouvoir des choix favorables aux familles à différents niveaux, en soutenant leurs efforts, en promouvant leurs valeurs et en protégeant leurs besoins et leurs droits. « Père », « mère », « fils », « fille », « grand-père » et « grand-mère » sont, dans la tradition italienne, des mots qui expriment et évoquent naturellement des sentiments d'amour, de respect et de dévouement, parfois héroïque, pour le bien de la communauté familiale et, par conséquent, pour celui de la société dans son ensemble. Je voudrais en particulier souligner l'importance d'assurer à toutes les familles le soutien essentiel d'un emploi digne, dans des conditions équitables et en tenant compte des besoins de la maternité et de la paternité. Faisons tout notre possible pour redonner confiance aux familles, en particulier aux jeunes familles, afin qu'elles puissent envisager l'avenir avec sérénité et grandir en harmonie.

    Dans ce contexte, nous voyons l'importance fondamentale, à tous les niveaux, de respecter et de protéger la vie, à toutes ses étapes, de la conception à la vieillesse, jusqu'au moment de la mort (cf.  François,  Discours à l'Assemblée plénière de l'Académie pontificale pour la Vie, 27 septembre 2021). Je souhaite que cette conscience continue de croître, également en ce qui concerne l'accessibilité des soins médicaux et des médicaments, selon les besoins de chacun.

    Je remercie ce pays pour l'aide généreuse qu'il offre aux migrants, de plus en plus nombreux à frapper à sa porte, ainsi que pour son engagement dans la lutte contre la traite des êtres humains. Ce sont des défis complexes de notre époque, auxquels l'Italie n'a jamais renoncé. Je vous encourage à toujours maintenir une attitude dynamique d'ouverture et de solidarité. Je tiens également à souligner l'importance d'intégrer de manière constructive les nouveaux arrivants aux valeurs et aux traditions de la société italienne, afin que le don mutuel qui naît de cette rencontre entre les peuples soit véritablement enrichissant et bénéfique pour tous. À cet égard, je souligne combien il est précieux pour chacun d'entre nous d'aimer et de transmettre sa propre histoire et sa propre culture, avec ses signes et ses expressions : plus nous nous reconnaissons et nous aimons sereinement, plus il est facile de rencontrer et d'intégrer les autres, sans peur et avec un cœur ouvert.

    À cet égard, on observe aujourd'hui une certaine tendance à sous-estimer, à divers niveaux, les modèles et les valeurs qui se sont développés au fil des siècles et qui façonnent notre identité culturelle, tentant parfois même d'en effacer la pertinence historique et humaine. Ne dédaignons pas ce que nos ancêtres ont vécu et ce qu'ils nous ont transmis, même au prix de grands sacrifices. Ne nous laissons pas séduire par des modèles massifiants et fluides, qui ne favorisent qu'un semblant de liberté, mais qui rendent les personnes dépendantes de formes de contrôle telles que les modes passagères, les stratégies commerciales ou autres (voir Cardinal Joseph Ratzinger,  Homélie lors de la messe d'élection du Pontife romain, 18 avril 2005). Préserver la mémoire de ceux qui nous ont précédés, préserver les traditions qui ont fait de nous ce que nous sommes, est important pour envisager le présent et l'avenir avec conscience, sérénité, responsabilité et perspective.

    Monsieur le Président, pour conclure, je voudrais vous adresser mes vœux les plus chaleureux de réussite, à vous et, à travers vous, à tout le peuple italien. L'Italie est un pays d'une immense richesse, souvent humble et cachée, qui a donc parfois besoin d'être découverte et redécouverte. C'est dans cette merveilleuse aventure que j'encourage tous les Italiens à se lancer, à y puiser de l'espoir et à affronter avec confiance les défis présents et futurs. Merci.

  • La vie de sainte Thérèse d’Avila, Docteur mystique de l’Eglise (1515-1582), par Arnaud Dumouch

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  • Bienheureuse Marie-Madeleine Bódi : la nouvelle Vierge-martyre hongroise de la Seconde Guerre mondiale

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    De John Grondelski sur le NCR :

    Bienheureuse Marie-Madeleine Bódi : la nouvelle Vierge-martyre hongroise de la Seconde Guerre mondiale

    Béatifiée le 6 septembre à Veszprém, en Hongrie, la jeune ouvrière a donné sa vie en résistant à l'assaut d'un soldat soviétique en 1945.

    Maria Magdolna Bodi  - portrait d'Adam Kisleghi Nagy

    Les catholiques hongrois célèbrent la béatification de Marie-Madeleine Bódi (1921-1945), martyre. La cérémonie a eu lieu le 6 septembre à Veszprém, un archidiocèse millénaire. Sa cause a été approuvée en mai 2024 par le pape François.

    Bódi est née le 8 août 1921 dans un petit village au bord du lac Balaton – un lieu de villégiature surnommé la « Riviera hongroise » – où les citoyens du bloc de l'Est, incapables de voyager vers l'ouest, pouvaient passer leurs vacances d'été à l'époque du rideau de fer. Elle était l'une des trois enfants de domestiques seigneuriaux. Les enfants étaient techniquement illégitimes car le père, prisonnier de guerre en Hongrie pendant la Première Guerre mondiale, n'avait pas de papiers d'état civil pour se marier.

    Certaines sources évoquent des manifestations précoces de piété chez Bódi – par exemple, sa famille parcourait de grandes distances pour atteindre un village où la messe était régulièrement célébrée. Mais d'autres affirment que, si elle reçut les sacrements de l'initiation, sa famille ne lui prodiguait pas nécessairement une éducation religieuse des plus strictes.

    Sa propre réaction à la grâce de Dieu et la lecture des livres de la paroisse l'ont profondément marquée. On raconte qu'à l'âge de 10-11 ans, elle a remarqué un enfant orphelin de son village élevé par des grands-parents pauvres. Elle a alors lancé sa propre campagne pour recueillir des dons afin d'acheter des vêtements chauds.

    À 17 ans, lors d'une mission locale, Mary décida de s'engager pleinement auprès du Christ, notamment par l'action auprès des pauvres. Elle espérait entrer en religion, déclarant : « Quelle est belle la vie de celui qui sait être proche de Dieu ! » Mais l'ordre dans lequel elle souhaitait entrer jugea que son illégitimité la disqualifiait.

    À 18 ans, elle a commencé à travailler dans une usine qui, à l'époque, fabriquait des explosifs. (Plus tard, sous le communisme, l'usine s'est diversifiée dans divers produits chimiques avant de se restructurer après 1989 pour se consacrer à la protection de l'environnement.) Communiante quotidienne, son exemple de modestie et de calme lui a valu le respect de ses collègues un peu turbulents et moins religieux. On se souvient d'elle comme étant disponible pour effectuer des livraisons à quiconque avait besoin d'aide sur le vélo que son père lui avait offert.

    En approfondissant sa vie spirituelle et en continuant à œuvrer auprès de l'organisation catholique pour jeunes garçons et filles, elle s'engagea pleinement dans le Christ. Le 26 octobre 1941, en la fête du Christ-Roi, elle fit vœu privé et irrévocable de virginité. Elle s'impliqua également davantage dans la Congrégation de Marie, un mouvement jésuite qui encourageait les jeunes à approfondir leur vie spirituelle.

    À ce stade, la Hongrie était plongée dans une situation complexe liée à la Seconde Guerre mondiale. Le gouvernement était allié à l'Allemagne, mais il ne menait pas toujours la politique nazie avec le même zèle que Berlin. Il présida cependant à la destruction quasi totale d'une grande partie de la communauté juive hongroise. En 1944, le régime collaborationniste fut remplacé par une occupation allemande directe, à la fois par crainte d'un ralliement des Hongrois aux Alliés et par l'avancée des Soviétiques vers l'ouest.

    Bódi a suivi une formation d’infirmière, espérant utiliser ses compétences pour soulager certaines souffrances, mais son usine la considérait comme une travailleuse essentielle et ne voulait pas la libérer.

    En avril 1944, Bódi se rendit à Litér, où elle continua son travail à l'usine tout en organisant l'« Association catholique des ouvrières » locale, dont l'objectif était de nourrir les personnes hospitalisées, de coudre des vêtements pour les enfants démunis de la région et de leur fournir les soins infirmiers nécessaires. Elle insista également sur l'importance pour les femmes de préserver leur virginité.

    À la fin de l'année 1944, l'Armée rouge entra en Hongrie, avec notamment un siège prolongé et sanglant de Budapest. Les Soviétiques contrôlèrent toute la Hongrie au printemps 1945.

    Le 23 mars, Bódi, accompagnée de femmes et d'enfants, se trouvait à l'entrée d'un abri antiaérien improvisé lorsque deux soldats soviétiques armés les ont attaqués. L'un d'eux l'a poussée dans le bunker où il a tenté de la violer ; elle a résisté, avertissant une autre jeune fille de fuir sous peine de subir le même sort. « Annuska, cours, car ce sera ton tour ! Je meurs. … Mère, sors d'ici, je meurs ! » Alors que Bódi tentait de fuir, le soldat de l'Armée rouge est apparu et lui a tiré dessus à six reprises. Ses derniers mots ont été : « Seigneur, mon Roi ! Emmène-moi avec toi ! »

    La grâce de son exemple eut des effets presque immédiats. Environ deux semaines plus tard, ses parents régularisèrent leur mariage à l'Église.

    Le nouvel évêque de Veszprém, József Mindszenty, recueillit le témoignage de Bódi moins d'un mois après son martyre. La guerre étant toujours en cours, les troupes soviétiques détruisirent les églises de la ville. Mindszenty fut transféré à Esztergom, le siège primatial. La procédure locale fut conclue en 1950, mais avec le communisme stalinien en Hongrie, il devint impossible de transmettre le cas d'une jeune travailleuse hongroise à Rome pour qu'elle puisse être canonisée. Au fil du temps, des documents furent « perdus ».

    L'affaire a repris en 1990. Sans les documents précédents, elle était restée bloquée, mais la découverte de documents dans les archives paroissiales de Veszprém en 2010 a permis à l'affaire d'avancer. La phase diocésaine s'est achevée en 2016, et l'affaire a été transférée à Rome en 2017. Initialement prévue pour la béatification le 26 avril dernier, la mort du pape François a reporté celle-ci au 6 septembre.

    Bódi fait la queue avec d'autres femmes d'Europe centrale qui ont donné leur vie pour défendre leur chasteté en temps de guerre contre les violeurs russes. La bienheureuse Karolina Kózka, une jeune Polonaise de 16 ans, fut tuée en 1914 par le sabre d'un soldat russe qui l'avait emmenée dans les bois voisins, où son corps, battu, fut retrouvé.

    La bienheureuse Anna Kolesárová, une jeune Slovaque de 16 ans, fut abattue par un soldat soviétique ivre devant son père parce qu'elle refusait de se soumettre à ses avances. Ses derniers mots furent : « Adieu ! Jésus ! Marie ! Joseph ! »

    Dix sœurs de Sainte-Élisabeth, béatifiées en 2022, ont également été martyrisées au cours d'incidents impliquant des tentatives de violation de leur chasteté, ainsi que des abus sur des orphelins et la profanation de vases sacrés à Wrocław, dans l'ouest de la Pologne, en 1945, aux mains de soldats soviétiques.

    Certains pourraient minimiser la défense de la virginité par Bódi, mettant plutôt l'accent sur sa vie de charité, son souci de la souffrance humaine, indépendamment du contexte politique, et son leadership chrétien en tant que laïque. Tout cela est vrai, mais nous rendrions un mauvais service à la martyre si nous ne valorisions pas la valeur pour laquelle elle s'est consacrée et a donné sa vie – une valeur fondamentale dont la reconquête demeure un défi de notre époque.

    (Pour en savoir plus, voir ici , ici , ici et ici .)

  • Le discours remarquable du pape Léon XIV sur le cardinal Merry del Val, collaborateur de Léon XIII et de Pie X

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    DISCOURS DU PAPE LÉON XIV
    AUX PARTICIPANTS À LA RENCONTRE D'ÉTUDES
    SUR LE CARDINAL RAFAEL MERRY DEL VAL

    Salle Clémentine
    Lundi 13 octobre 2025

    Bonjour!

    Chers frères et sœurs,

    À l'occasion du 160e anniversaire de sa naissance, nous rendons grâce au Seigneur pour le serviteur de Dieu Rafael Mery del Val, né à Londres en 1865, dans un environnement où l'ouverture au monde était monnaie courante : fils d'un diplomate espagnol et d'une mère anglaise, il connut une enfance cosmopolite qui l'habitua dès son plus jeune âge à différentes langues et cultures. Il grandit dans un climat d'universalité, qu'il reconnaîtra plus tard comme la vocation de l'Église, et cette formation le prépara à être un instrument docile au service diplomatique du Saint-Siège à une époque marquée par de grands défis.

    Très jeune, il fut appelé au service de Léon XIII pour traiter de questions délicates. Peu après, il fut envoyé comme délégué apostolique au Canada, où il œuvra pour l'unité de l'Église et l'éducation catholique. Il fut étudiant à l'actuelle Académie pontificale ecclésiastique , institution qu'il présidera plus tard et qui, aujourd'hui, célébrant 325 ans d'histoire, se souvient de sa longue tradition de formation des cœurs au service fidèle et généreux du Siège apostolique. C'est là qu'il comprit – et transmit par son exemple – que la diplomatie de l'Église s'épanouit lorsqu'elle est vécue dans la fidélité sacerdotale, celle d'un cœur qui offre ses talents au Christ et à la mission confiée au Successeur de Pierre (cf.  1 Co  4, 1-2).

    Il n'avait que trente-cinq ans lorsqu'il fut nommé archevêque titulaire de Nicée. Quelques années plus tard, en 1903, à trente-huit ans seulement, saint Pie X le créa cardinal et le nomma secrétaire d'État. Sa jeunesse, cependant, ne constitua pas un obstacle, car l'histoire de l'Église enseigne que la véritable maturité ne dépend pas de l'âge, mais de l'identification à la plénitude du Christ (cf.  Ep  4, 13). S'ensuivit un chemin de fidélité, de discrétion et de dévouement qui fit de lui l'une des figures les plus significatives de la diplomatie papale du XXe siècle.

    Mais il ne fut pas seulement un diplomate de bureau : à Rome, il était très présent auprès des enfants et des jeunes du Trastevere, qu’il catéchisait, confessait et accompagnait avec bienveillance. Il y était reconnu comme un prêtre proche, un père et un ami. Cette double dimension – celle de diplomate de gouvernement et de pasteur accessible – confère à sa personnalité une richesse particulière, car il savait allier le service de l’Église universelle à l’attention concrète portée aux plus petits d’entre nous (cf.  1 P  5, 2-3).

    Son nom est désormais associé à une prière que beaucoup d'entre nous connaissent, les  Litanies de l'Humilité. On y perçoit l'esprit avec lequel il accomplissait son service. Permettez-moi de m'attarder sur certaines de ces litanies, car elles constituent un modèle valable pour tous ceux qui exercent des responsabilités dans l'Église et dans le monde, et plus particulièrement pour les diplomates du Saint-Siège.

    « Du désir d'être estimé… délivre-moi, ô Jésus ! » Le désir de reconnaissance est une tentation constante pour ceux qui occupent des postes à responsabilité. Le cardinal Merry del Val le savait bien, car ses nominations le plaçaient au centre de l'attention mondiale. Et pourtant, au plus profond de sa prière, il demandait à être libéré des acclamations. Il savait que le seul véritable triomphe est de pouvoir dire chaque jour : « Seigneur, je suis là où tu veux que je sois, accomplissant ce que tu me confies aujourd'hui. » Cette fidélité silencieuse, invisible aux yeux du monde, est ce qui demeure et porte du fruit (cf.  Mt  6, 4).

    « Du désir d'être consulté… délivre-moi, ô Jésus ! » Proche de Benoît XV et de Léon XIII , il fut aussi un collaborateur direct de saint Pie X. Il aurait pu se croire indispensable, mais il nous a montré la place du diplomate : chercher à ce que la volonté de Dieu s'accomplisse par le ministère de Pierre, au-delà des intérêts personnels (cf.  Ph  2, 4). Ceux qui servent dans l'Église ne cherchent pas à faire prévaloir leur propre voix, mais plutôt à faire parler la vérité du Christ. Et dans ce renoncement, il a découvert la liberté du serviteur authentique (cf.  Mt  20, 26-27).

    « De la peur d'être humilié… délivre-moi, ô Jésus ! » Après la mort de saint  Pie X, il reçut d'autres missions, mais il s'efforça de continuer à servir avec la même fidélité, avec la sérénité de celui qui sait que tout service dans l'Église est précieux lorsqu'il est vécu pour le Christ. Il démontra ainsi que sa tâche n'était pas un piédestal, mais un chemin de don de soi. La véritable autorité ne se fonde pas sur des positions ou des titres, mais sur la liberté de servir, même loin des projecteurs (cf.  Mt  23, 11). Et ceux qui n'ont pas peur de perdre leur visibilité acquièrent la disponibilité à Dieu.

    « Du désir d'être approuvé… délivre-moi, ô Jésus ! » Il chercha à vivre sa mission avec fidélité à l'Évangile et liberté d'esprit, sans se laisser guider par le désir de plaire, mais par la vérité, toujours soutenue par la charité. Et il comprit que la fécondité de la vie chrétienne ne dépend pas de l'approbation humaine, mais de la persévérance de ceux qui, unis au Christ comme le sarment à la vigne, portent du fruit en leur saison (cf.  Jn  15, 5).

    Deux phrases suffisent à résumer son existence. Sa devise épiscopale, que l'Écriture attribue à Abraham (cf.  Gn  14, 21), était « Da mihi animas, cetera tolle » ou « Donne-moi des âmes, emporte le reste ». Il demanda dans son testament que ce soit l'unique inscription sur son tombeau, aujourd'hui dans la crypte de Saint-Pierre. Sous la coupole qui préserve la mémoire de l'apôtre, il voulut réduire son nom à cette simple supplication. Ni honneurs, ni titres, ni biographie ; seulement le cri du cœur d'un berger.

    La deuxième phrase est l'appel conclusif des  Litanies : « Que d'autres deviennent plus saints que moi, pourvu que je devienne aussi saint que je le dois, Jésus, accorde-moi la grâce de le désirer . » Nous voyons ici un trésor de la vie chrétienne : la sainteté ne se mesure pas par la comparaison, mais par la communion. Le cardinal a compris que nous devons œuvrer à notre propre sainteté tout en encourageant celle des autres, en cheminant ensemble vers le Christ (cf.  1 Th  3, 12-13). Telle est la logique de l'Évangile et doit être celle de la diplomatie papale : unité et communion, sachant que chacun est appelé à être aussi saint que possible.

    Chers enfants de la  Famille Merry del Val , que le souvenir de ce membre de votre famille, véritable diplomate de la rencontre, soit une source de profonde gratitude et une source d'inspiration pour nous tous, en particulier pour ceux qui collaborent avec le Successeur de Pierre dans la diplomatie. Que la Vierge Marie, que Raphaël Merry del Val aimait avec une tendresse filiale, enseigne à nos familles, aux diplomates du Saint-Siège et à tous ceux qui servent dans l'Église, à unir vérité et charité, prudence et audace, service et humilité, afin qu'en toute chose seul le Christ resplendisse. Merci beaucoup.

    Prions ensemble comme le Seigneur nous l’a enseigné :

    Notre Père...

    [Bénédiction]

    Félicitations et merci encore !

    ___________________________________

    Bulletin du Bureau de presse du Saint-Siège , 13 octobre 2025

  • 13 octobre : le Columbus Day

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    De sur The Catholic Thing :

    Oui, Christophe Colomb

    Essayons donc d'y voir plus clair.

    Pendant la majeure partie de l'histoire qui a suivi ses voyages, la réputation de Christophe Colomb était solide et bien établie. Elle a commencé à changer au XIXe siècle, aux États-Unis, précisément. Washington Irving a eu l'idée que Christophe Colomb devait être protestant et progressiste – il s'est opposé au conseil des théologiens érudits qui lui ont dit (à juste titre) que la distance entre l'Espagne et la Chine était plus grande qu'il ne le prétendait. Mais dans une Amérique en pleine expansion et pleine d'assurance, El Almirante est devenu, dans l'imagination d'Irving, le précurseur de l'initiative et de la vision américaines.

    L'Europe médiévale, malgré un autre mythe concernant Colomb, savait que le monde était une sphère (voir Dante) et non plat, ce que l'historien Jeffrey Burton Russell a qualifié à juste titre de « théorie de la pizza ». Colomb n'a pas « prouvé que la Terre était ronde » et personne ne le pensait jusqu'à ce que l'ignorance de l'époque prémoderne se généralise.

    Les progressistes américains du XIXe siècle avaient cependant d'autres projets pour le marin catholique génois. Andrew Dickson White, fondateur et président de l'université Cornell, l'enrôla dans la cause darwinienne, pour des raisons similaires à celles d'Irving, en tant que franc-tireur qui rompit avec l'obscurantisme religieux pour « suivre la science ».

    D'autres appropriations et détournements ont suivi.

    À la même époque, les Chevaliers de Colomb, principalement irlandais, considéraient l'explorateur comme un catholique américain modèle. Et le nombre croissant d'immigrants italiens... Il suffit de regarder Columbus Circle à Central Park.

    Au cours des dernières décennies, bien sûr, tout cela est devenu le cas pour l'accusation. Une partie importante de l'élite américaine a choisi de renier sa propre histoire, ironiquement en se basant sur des principes chrétiens triés sur le volet que Colomb a contribué à introduire en Amérique.

    Il est désormais souvent accusé d'avoir apporté tous les maux qui auraient affligé les Amériques depuis 1492 : esclavage, génocide, racisme, inégalités, patriarcat, viols, torture, guerre, dégradation de l'environnement, maladies, etc.

    Débarquement de Colomb par John Vanderlyn, 1847 [Rotonde du Capitole, Washington, DC]

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  • Le 13 octobre 1917, à Fatima

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    Lu ICI :

    Le 13 octobre 1917, soit 33 ans, jour pour jour, après la vision de Leon XIII, fut pour Fatima la journée décisive. C’était le jour annoncé à Lucie, Jacinta et François, par la Dame qu’ils étaient les seuls à voir, que non seulement un miracle allait avoir lieu mais qu’elle allait dévoiler qui elle était et ce qu’elle voulait.

    RAPPEL : Le 13 octobre 1884, LEON XIII qui venait de célébrer la Sainte Messe dans la chapelle vaticane, resta alors immobile pendant 10 minutes. Puis, il se précipita vers ses bureaux, livide, pour composer aussitôt une prière à saint Michel Archange, avec instruction qu’elle soit récitée partout après chaque Messe basse. Plus tard, le Pape donnera son témoignage racontant (en résumé) qu’il entendit satan et Jésus avant d’avoir une vision terrifiante de l’enfer : « j’ai vu la terre comme enveloppée de ténèbres et d’un abîme, j’ai vu sortir légion de démons qui se répandaient sur le monde pour détruire les œuvres de l’Eglise et s’attaquer à l’Eglise elle-même que je vis réduite à l’extrémité. Alors, saint Michel apparut et refoula les mauvais esprits dans l’abîme. Puis, j’ai vu saint Michel Archange intervenir non à ce moment, mais bien plus tard, quand les personnes multiplieraient leurs prières ferventes envers l’Archange. »

    Le matin même du 13 octobre, le grand journal libre penseur de Lisbonne, « O Seculo », publiait sous la signature de son rédacteur en chef, Avelino d’Almeida, un article ironique sur les apparitions de Fatima, où il ne voyait que superstition et supercherie, tout en reconnaissant que le clergé y gardait une attitude correcte : correcte « au moins en apparence », ajoutait-il malicieusement !

    Mais aucune de ces manœuvres d’intimidation et de moquerie n’eut de prise sur la foule : dès la veille, toutes les routes, tous les chemins de Fatima étaient déjà encombrés de voitures, de bicyclettes et d’une foule immense de pèlerins qui allaient passer la nuit dehors, sur le lieu d’apparitions, et qui marchaient en récitant le chapelet et en chantant des cantiques. La journée du samedi 13 octobre commençait pourtant mal : le temps était pluvieux, triste et froid. Mais cela n’arrêta nullement la foule qui affluait de partout. Il n’y manquait même pas les représentants des grands journaux et leurs photographes. 

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  • Les 522 bienheureux martyrs de la guerre civile espagnole (13 octobre)

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    D'Evangile au Quotidien : 

    BBx 522 martyrs de la guerre d’Espagne († 1936-1939)

    Fête Le 13 Octobre

    Commémoration commune : le 13 octobre (jour de la béatification)

    Quand nous parlons des martyrs espagnols des années 1930, nous les appelons par erreur « les martyrs de la guerre civile ». Ce n’est pas le cas, car les premiers martyrs nous les trouvons en octobre 1934, au cours de la révolution des Asturies (neuf d'entre eux furent canonisés par St Jean-Paul II en 1999). Il manquait, alors, près de deux ans au début de la guerre civile, avec laquelle ces témoins n’avaient rien à voir.

    Dans ces années terribles beaucoup de membres du clergé et de consacrés furent assassinés simplement parce qu’ils appartenaient à l’Église ; et le martyre des hommes et des femmes de l’Action  Catholique et d’autres mouvements ecclésiaux était de même nature. Mais aucun d’eux ne fut impliqué dans des luttes politiques ou idéologiques. 

    Il est attesté que la persécution a commencé bien avant la guerre civile et qu’elle n’était pas la conséquence d’une prise de position de l’Église qui, seulement à partir de juillet 1937, appuya ouvertement une des parties en conflit parce l’autre avait cessé d’exister et on continuait de tuer les ecclésiastiques et les catholiques pratiquants.

    Le dimanche 13 octobre 2013, le cardinal Angelo Amato s.d.b., préfet de la congrégation pour les causes des saints, a béatifié cinq cent vingt-deux nouveaux martyrs au cours d'une messe célébrée à Tarragone en Catalogne. Une cérémonie exceptionnelle à laquelle ont participé de très nombreux prêtres, religieux et religieuses, des familles des martyrs et près de 25.000 personnes.

    Parmi ces martyrs figurent trois évêques, 97 prêtres, 3 séminaristes, 412 consacrés et 7 laïcs provenant de différents diocèses espagnols. Ils ont été tués pour la plupart entre 1936 et 1939 par les forces républicaines. Sept d'entre eux étaient étrangers: trois Français, un Cubain, un Colombien, un Philippin et un Portugais... « Louons le Seigneur pour leurs courageux témoignages, et par leur intercession, supplions-le de libérer le monde de toute violence » a dit le pape François à l'issue de l'angélus ; il a également enregistré un message vidéo qui a été retransmis au cours de la cérémonie espagnole dans lequel il demande aux nouveaux martyrs d’intercéder pour que nous ne soyons pas des chrétiens « sans substance », eux qui étaient des chrétiens « jusqu’au bout ».

    Liste des 522 martyrs selon les 33 causes de béatification (en bleu entre parenthèses) et par nom ou groupe avec en tête (par ordre alphabétique) le premier membre du groupe.

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  • Il fut un temps où les catholiques allemands luttaient pour la foi...

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    De  sur The Catholic Thing :

    Quand les catholiques allemands ripostaient

    10 octobre 2025

    Il fut un temps où les catholiques allemands luttaient pour la foi. Il y a cent cinquante ans, la moitié des évêques de Prusse furent emprisonnés, ainsi que des centaines de curés, laissant plus d'un millier de paroisses orphelines. Tous avaient refusé de se conformer aux diverses lois prussiennes, souvent appelées « lois de mai », destinées à étouffer l'indépendance de l'Église catholique au profit d'un protestantisme « œcuménique ». Les catholiques laïcs allemands réagirent en fournissant des refuges au clergé, en payant les amendes que l'État leur infligeait et en achetant aux enchères le mobilier des évêques. Et ce n'était qu'un début.

    Comme l'explique Roger Chickering dans son récent ouvrage « L'Empire allemand, 1871–1918 » , cette lutte entre l'État allemand et les catholiques s'est instaurée pendant des années et révèle une Église catholique allemande orthodoxe, pieuse et profondément fervente. Non seulement elle constitue une différence manifeste avec l'Église allemande d'aujourd'hui, qui perd des fidèles , mais elle explique aussi probablement pourquoi l'expérience germano-américaine – qui comptait un pourcentage si élevé de catholiques – a été si dynamique, nous donnant des saints tels que saint Jean Népomucène Neumann et sainte Marianne Cope.

    Le conflit en Allemagne débuta en 1837, lorsque le gouvernement prussien emprisonna l'archevêque de Cologne suite à un différend concernant des mariages mixtes entre catholiques et protestants. Dans les décennies qui suivirent, le catholicisme allemand connut un regain de vigueur. En 1844, plus d'un demi-million de catholiques se rendirent en pèlerinage à Trèves pour assister à l'exposition du Saint Manteau. On assista également à une augmentation spectaculaire du nombre d'organisations religieuses : entre 1837 et 1864, le nombre de monastères en Bavière quintupla .

    Cela inquiétait de nombreux protestants allemands, notamment les libéraux et les membres du gouvernement, qui estimaient que la réalisation de l'unification allemande et de la Réforme protestante nécessitait la destruction du pouvoir de Rome en Allemagne. Anéantir l'Église catholique en Allemagne, estimaient-ils, reviendrait à éliminer un intrus étranger du corps politique allemand, vestige d'un passé superstitieux, et à instaurer une seule Église nationale protestante allemande.

    Malheureusement pour les catholiques, les protestants libéraux et leurs alliés bénéficiaient d'une majorité au Reichstag de 1871 dans la nouvelle Allemagne impériale et exploitèrent ce pouvoir pour introduire une nouvelle disposition dans le code pénal fédéral, prévoyant une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à deux ans pour tout ecclésiastique qui abordait les affaires de l'État d'une manière susceptible de troubler la paix publique. Le « paragraphe de la chaire » fut le premier coup de semonce de ce qui allait être appelé la « guerre culturelle » ou Kulturkampf .

    Une série de lois anticatholiques s'ensuivit. Une loi autorisait l'État à démettre les ecclésiastiques de leurs fonctions d'inspecteurs scolaires locaux. Une autre interdisait aux ordres religieux d'enseigner dans les écoles publiques. Une autre encore bannissait les Jésuites et plusieurs autres ordres d'Allemagne. D'autres encore exigeaient que le clergé allemand soit formé dans les universités allemandes et qu'il passe un « test culturel » qui n'était pas exigé des étudiants en théologie protestante. Les mesures disciplinaires papales étaient soumises au contrôle de l'État prussien.

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  • « Prise dans les bras de Marie » — Quand la fille de Joseph Staline est devenue catholique

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    Du blog de Matt Archbold via le NCR :

    « Prise dans les bras de Marie » — Quand la fille de Joseph Staline est devenue catholique

    « L’Eucharistie m’a donné la vie », a-t-elle déclaré, et « mon père m’aurait fusillée pour ce que j’ai fait ».

    Svetlana Staline, fille du dictateur meurtrier Joseph Staline, a renoncé au matérialisme et s'est convertie au catholicisme. Joseph n'aurait pas approuvé. D'ailleurs, Svetlana aurait déclaré un jour à un rédacteur en chef de la National Review : « Mon père m'aurait fusillée pour ce que j'ai fait. »

    Joseph Staline lui-même a été élevé dans l'Église orthodoxe. Ses parents souhaitaient qu'il devienne prêtre. Malheureusement, son père a maltraité le jeune Joseph sans pitié. Staline a un jour décrit son enfance comme « élevée dans une famille pauvre et peuplée de prêtres ». Il en est venu à renoncer totalement au christianisme, déclarant, semble-t-il, « Vous savez, ils nous trompent, il n'y a pas de Dieu… tous ces discours sur Dieu sont de pures absurdités. »

    Durant son règne, Staline a tout fait pour écraser le christianisme, fermant des milliers d'églises et torturant, tuant et emprisonnant violemment des chrétiens. C'est lui qui aurait déclaré : « Un mort est une tragédie ; un million est une statistique », vous pouvez donc imaginer la persécution impitoyable qu'il a menée contre le christianisme. Voici une photo de la démolition de la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou sur ordre de Staline, juste avant Noël 1931.

    Mais tout cela était pour la cause marxiste. D'ailleurs, sa fille Svetlana a écrit un jour à propos de son père : « Beaucoup de gens aujourd'hui ont plus de facilité à considérer [Staline] comme un monstre physique et grossier. En réalité, c'était un monstre moral et spirituel. C'est bien plus terrifiant. Mais c'est la vérité. »

    Elle avait raison. C'est encore plus terrifiant.

    Staline avait fixé comme objectif les « plans quinquennaux d'athéisme » dirigés par la Ligue des militants athées, visant à éliminer toute expression religieuse dans le pays. Il semblerait que, rien qu'au cours des purges de 1937 et 1938, plus de 168 300 membres du clergé orthodoxe russe aient été arrêtés, la plupart fusillés. Et ce, en seulement deux ans.

    Mais comme l'a un jour souligné le grand chanteur Sting, « Les Russes aiment aussi leurs enfants », et c'était vrai pour Staline. Enfin, pour l'un d'eux. Staline adorait Svetlana et se montrait joueur et affectueux avec elle. Et elle lui en rendait la pareille. Enfant, elle considérait son père comme un héros sage. À sa naissance en 1926, son père était déjà secrétaire général du Comité central du Parti communiste et tous ceux qu'elle croisait parlaient de lui sur un ton élogieux. Elle comprit plus tard que peu osaient même murmurer des critiques.

    En comparaison, Svetlana trouvait sa mère, Nadejda Allilouïeva (« Nadya »), froide. Elle aurait déclaré ne pas se souvenir que sa mère l'ait prise dans ses bras ni même complimentée. Puis, en 1932, alors qu'elle n'avait que six ans, sa mère se suicida. Mais sa relation avec son père resta forte, du moins pendant un temps.

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  • Une découverte inédite sur le Saint Suaire de Turin

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    De zenit.org :

    Saint Suaire de Turin © Wikimedia Commons

    Saint Suaire De Turin © Wikimedia Commons

    Une découverte inédite sur le Saint Suaire de Turin

    Un chirurgien-dentiste identifie la trace possible des dents inférieures du Christ sur le linceul

    9 octobre 2025

    « Si les dents inférieures apparaissent réellement sur le tissu, » a déclaré le Dr Sottosanti, « alors l’image n’a pas pu être peinte ou falsifiée par des mains humaines. Elle doit avoir été créée par une énergie rayonnante au-delà de l’ordre naturel, compatible avec le moment même de la Résurrection. »

    Un nouvel article novateur du chirurgien-dentiste Dr John Sottosanti présente des preuves surprenantes que les dents inférieures de l’homme du Saint Suaire de Turin pourraient en réalité être visibles, bien qu’elles soient cachées par la lèvre inférieure.

    Selon Sottosanti, un tel détail ne pourrait apparaître que si l’image avait été brûlée sur le tissu par une explosion d’énergie rayonnante au moment de la Résurrection du Christ. une analyse fondée sur la science et l’expérience Dans un article d’opinion publié sur TheBlaze.com, Sottosanti explique que, bien qu’une poignée de chercheurs aient déjà émis des hypothèses sur la présence des dents sur le Saint Suaire, le scepticisme a toujours prévalu.

    En analysant des photographies haute résolution du projet de recherche sur le Saint Suaire de Turin de 1978 et en s’appuyant sur quatre décennies d’expérience chirurgicale en anatomie buccale, il a identifié un plan incisif distinct, les bords mordants des dents frontales inférieures, avec leurs couronnes complètes en dessous.

    Aucune preuve comparable n’a été trouvée pour les dents supérieures, probablement cachées par la moustache et la lèvre. « Si les dents inférieures apparaissent réellement sur le tissu, » a répété le Dr Sottosanti, « alors l’image n’a pas pu être peinte ou falsifiée par des mains humaines. Elle doit avoir été créée par une énergie rayonnante au-delà de l’ordre naturel, compatible avec le moment même de la Résurrection. »

    une découverte qui relance le débat

    Le Saint Suaire captive les scientifiques, les croyants et les sceptiques depuis des siècles. Cette nouvelle découverte ajoute une dimension puissante au débat en cours. Pour les croyants, c’est une nouvelle raison de contempler le mystère de la Résurrection ; pour les médias et les universitaires, un nouvel angle provocateur sur la relique la plus étudiée au monde, un artefact qui refuse d’être expliqué. Pour les sceptiques, c’est l’occasion de reconsidérer leurs convictions et de contempler à nouveau les mystères de la vie.

    le parcours spirituel du dr sottosanti

    Le Dr John Sottosanti est chirurgien, scientifique, entrepreneur et auteur du best-seller Amazon Adherencias mortales : un chirurgien lutte contre les sept péchés capitaux pour trouver la foi, le bonheur et la paix intérieure. Agnostique à l’origine, sa vie a pris un tournant radical lorsqu’il a découvert le Saint Suaire de Turin lors de son exposition publique en Italie, à l’occasion du Jubilé de l’an 2000. Plus tard, une vision miraculeuse sur la tombe d’un saint médiéval, lors d’un pèlerinage sur le chemin de Compostelle en Espagne, l’a conduit à la plénitude de la foi.

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  • 10 martyrs du déferlement anti-chrétien des années 30' en Espagne (9 octobre)

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    De vatican.va :

    Sts Cirilo Bertrán et 8 comp. et Inocencio de la Inmaculada

    L'Église reconnaît aujourd'hui la sainteté de neuf Frères des Écoles chrétiennes et d'un Père Passionniste. Huit de ces Frères formaient une communauté qui tenait une école à Turôn, au centre d'une vallée minière des Asturies, au nord-est de l'Espagne; ils furent martyrisés en 1934. Le neuvième Frère était de Catalogne et fut tué en 1937 près de Tarragone. Le Père Passionniste était venu à l'école de Turôn confesser les enfants. L'Église les glorifie tous les dix parce qu'ils sont restés fidèles à leur consécration jusqu'à donner leur vie pour la foi et leur mission évangélisatrice.

    La reconnaissance officielle de leur sainteté exalte en même temps la mission, que nous savons délicate et difficile, des éducateurs chrétiens de la jeunesse. Et le fait que les huit Frères de Turôn soient canonisés en communauté peut être un stimulant puissant pour nos communautés éducatives.

    C'étaient pour la plupart de jeunes religieux: quatre avaient moins de 26 ans, et le plus âgé arrivait à peine à 46. Voici leurs noms et quelques renseignements sur chacun d'eux.

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  • Israël et les trois derniers papes. Le récit du grand rabbin de Rome

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo, en français sur diakonos.be :

    Israël et les trois derniers papes. Le récit du grand rabbin de Rome

    Le dialogue entre le grand rabbin de Rome Riccardo Di Segni (photo) et le journaliste Juif « dissident » Gad Lerner – vient de faire l’objet d’un livre récemment publié en Italie sous le titre « Ebrei in guerra » — et qui consacre un chapitre entier consacré aux relations entre l’Église de Rome et Israël. Avec des observations très intéressantes, d’autant plus après le oui du Hamas à la libération de tous les otages et après les déclarations du Secrétaire d'État du Vatican Pietro Parolin à l'Osservatore Romano, à l'occasion du deuxième anniversaire du massacre du 7 octobre.

    Di Segni précise d’emblée que « la condition juive est complexe, la religion et la nation sont étroitement liées ». Et ce sont précisément les réponses de l’Église catholique à cette complexité, avec ses hésitations et ses contradictions, qui ont rythmé ces les hauts et les bas des relations entre les deux religions ces dernières décennies.

    D’après le grand rabbin de Rome, ce dialogue a atteint son apogée avec Benoît XVI qui « a écrit des choses très importantes et positives sur le judaïsme ».

    Benoît XVI a su aller au cœur de l’incompréhension entre ces deux confessions. « Alors qu’aux yeux des chrétiens, il est incompréhensible que les Juifs ne croient pas dans le Christ, pour les Juifs en revanche il paraît incompréhensible que les chrétiens y croient. Cette incompréhension mutuelle peut être une source d’agressivité ou à des impasses dans la communication, on peut en revanche l’éviter en renvoyant cette question à la fin des temps et en réfléchissant plutôt à ce qu’on peut faire ensemble aujourd’hui ». Et c’est bien cet « aspect pratique du dialogue qui qui a prévalu en substance avec Benoît XVI, malgré sa fermeté de principe ».

    Et c’est bien ce qui s’est passé avec Benoît XVI. Dans le premier des trois volumes de son « Jésus de Nazareth », il commente le Discours sur la Montagne en attribuant à ce qu’avait écrit sur le sujet le rabbin américain Jacob Neusner, qui s’était imaginé vivre à l’époque de Jésus et l’écouter, le mérite de lui avoir « ouvert les yeux sur la grandeur des paroles de Jésus et sur le choix devant lequel nous met l’Évangile », pour « la franchise et le respect » avec lequel ce Juif croyant disait ne pas pouvoir suivre Jésus.

    Et s’il fallait démontrer encore une fois combien Benoît XVI allait au cœur des deux confessions, on peut citer son rejet de l’expression « frères aînés » que tant de papes, à commencer par Jean XXIII jusqu’au pape François, ont utilisée pour s’adresser aux Juifs. Pour lui, cette expression « n’est pas très appréciée de ces derniers, d’autant que dans la tradition juive, le ‘frère aîné’, c’est-à-dire Ésaü, est également le frère abject ». À ses yeux, les Juifs sont plutôt « nos ‘pères dans la foi’ », selon une expression qui « décrit plus clairement notre lien avec eux ».

    Mais avec François, bien des choses ont changé, et pour le pire, selon le rabbin Di Segni.

    Le livre de Lerner fait allusion à un signal prémonitoire. Il s’agit de la visite de François au Grand Temple de Rome, le 17 janvier 2016, au cours de laquelle le pape « a soigneusement éviter de citer l’État d’Israël » et donc « le lien particulier avec la terre » qui caractérise le peuple Juif.

    D’ailleurs, à l’époque, le grand rabbin de Rome n’avait pas caché son mécontentement face à ce silence : « Bien des signes – avait-il dit – rappellent le rapport essentiel et religieux que nous entretenons avec la terre qui nous a été promise. Comprendre ce lien ne devrait pas poser de difficulté pour ceux qui respectent la Bible, et pourtant c’est encore le cas ».

    Et en effet, en ce qui concerne l’existence de l’État d’Israël, le Saint-Siège a toujours adopté « une perspective qui n’est pas religieuse en soi mais qui repose sur les principes communs du droit international », comme l’a expliqué le jésuite Juif et citoyen israélien David Neuhaus, grand expert du dialogue judéo-chrétien dans « La Civiltà Cattolica » du 16 mai 2024.

    Il est évident que l’on touche là un point particulièrement sensible des relations entre l’Église catholique et Israël, et le rabbin Di Segni n’a pas manqué de le souligner dans son livre :

    Les chrétiens et les juifs, dit-il, ont en commun la Bible hébraïque, mais « les interprétations peuvent être radicalement différentes. Dès les pages initiales du premier livre, la Genèse, le thème de la promesse de la terre aux descendants des patriarches est central, à tout le moins du point de vue juif ». Mais « pour les chrétiens, le thème central est autre, c’est l’annonce du Messie ». Pour pendant des siècles, leur conviction a été que les Juifs n’auraient pas pu retourner dans leur terre sans reconnaître d’abord en tant que Messie ce Jésus qu’ils avaient tué.

    Mais aujourd’hui « cette vieille réponse ne fonctionne plus », poursuit Di Segni, « un croyant catholique devrait se poser un problème d’interprétation. Le pape Benoit XVI avait bien dit quelque chose en ce sens, même si ce n’est pas aussi explicite du point de vue doctrinal ».

    Mais avec François ? Le jugement du rabbin Di Segni sur l’avant-dernier pape est très critique.

    Concernant le conflit à Gaza, « le pape a très clairement choisi son camp au lendemain du 7 octobre, quand il avait d’emblée qualifié d’acte terroriste tant l’action du Hamas que la réponse redoutée du côté israélien, quelle qu’elle puisse être. »

    Ce constat repose notamment sur l’audience à égalité que le pape avait donnée le 22 novembre suivant à des familles d’otages juifs détenus par le Hamas et à des parents de terroristes palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, à grand renfort de déclarations que la guerre menée par Israël était elle aussi « du terrorisme », et même « un génocide ».

    Après le 7 octobre, déclare Di Segni, « on aurait pu s’attendre à un peu d’empathie et de solidarité de la part de ses amis ». Mais au contraire, « nous avons eu droit à une équidistance glaciale, pour ne pas dire à un alignement avec l’autre camp […], jusqu’à faire l’éloge du gouvernement iranien », comme ce fut effectivement le cas après une audience du pape avec Ebrahim Raïssi, si l’on s’en tient au compte-rendu publié par le président iranien de l’époque.

    Quant aux racines de cette attitude de Francois, elles sont à chercher, selon le grand rabbin de Rome, dans « deux raisons particulières » : la première étant « le souci du sort des chrétiens dans les pays arabes », avec les « compromis avec les régimes islamistes » qui s’en sont suivis ; la seconde étant « la provenance d’origine du pape François, davantage tiers-mondiste qu’occidentale ».

    Que la provenance géographique de Jorge Maria Bergoglio ait eu une influence sur sa vision géopolitique est une thèse également partagée et soutenue par David Neuhaus, dans l’article de « La Civiltà Cattolica » que nous avons cité.

    Il n’est donc pas étonnant que François ait fait l’objet de nombreuses critiques publiques de la part de représentants du rabbinat et du judaïsme dans le monde entier. Sans que jamais ce pape fasse mine de les prendre en compte.

    En effet, on a beaucoup parlé des silences de François envers le judaïsme.

    Et dernièrement encore avec sa décision improvisée d’expédier de quelques brèves salutations l’audience accordée le 6 novembre 2023 à une délégation des rabbins d’Europe, sans même prendre la peine de lire le discours préparé pour l’occasion.

    Sans oublier le précédent du 9 mai 2019 concernant son habitude de critiquer ses opposants en les traitant de « pharisiens », dans le sens d’hypocrites, de cupides, de légalistes et de vaniteux.

    À l’occasion d’un entretien avec le pape François, les rabbins Di Segni et Giuseppe Laras l’avaient prié de cesser d’employer le terme de « pharisien » de manière offensante. Et le cardinal Kurt Koch, responsable des relations avec le judaïsme, avait tenté de remédier à la situation en préparant pour le pape un discours à lire devant un colloque international à l’Université pontificale grégorienne qui était justement consacré au thème « Jésus et les pharisiens ».

    Ce discours mettait en lumière que dans le Nouveau Testament, il n’y a pas que des controverses entre Jésus et les pharisiens. On y fait également l’éloge de deux pharisiens comme Gamaliel et Nicodème. Jésus lui-même déclare que certains pharisiens sont « proches du règne des cieux » parce qu’ils mettent en avant le commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Sans parler de la fierté avec laquelle l’apôtre Paul se décrit comme pharisien. Tout le contraire du stéréotype négatif souvent utilisé par le pape.

    Mais de manière incompréhensible, François avait renoncé à lire ce discours, se bornant à saluer les participants.

    Quant à l’accusation de « génocide » adressée à Israël de la part du pape François, il y a bien eu plusieurs tentatives de la part de la Secrétairerie d’État et de la salle de presse du Vatican d’en atténuer les effets, sans résultat.

    Avec le nouveau pape Léon XIV, le chapitre sur Israël reste encore à aborder. Mais à tout le moins, jusqu’à présent, il le fait avec davantage de clarté, en adoptant des positions distinctes et parfois éloignées, comme on a pu le voir après les bombes sur l’église catholique de Gaza et à l’issue de son entretien tendu avec le président israélien Isaac Herzog, confirmé par des communiqués respectifs très dissonants. Au cours de son interview avec Elise Ann Allen dans le livre sorti le 18 septembre, il est très peu question d’Israël, mis à part cette mise au point sur le « génocide » :

    « Officiellement, le Saint-Siège considère qu’on ne peut faire aucune déclaration sur le sujet, pour le moment. Il existe une définition très technique de ce que pourrait être le génocide, mais de plus en plus de personnes soulèvent cette question, dont deux associations israéliennes pour les droits de l’homme ».

    — — —

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l'hebdomadaire L'Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.

    Ainsi que l'index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.