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Histoire - Page 130

  • Bruxelles, 15 septembre : soirée-projection : "La Règle"; le travail et la règle bénédictine

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    Le travail et la règle bénédictine : soirée-projection le 15 Septembre

    La Règle: le temps et la règle bénédictine

    « le travail qui asservit, qui épanouit, qui ennoblit »

    SOIRÉE-PROJECTION À BRUXELLES
    Le Travail

    JEUDI 15 SEPTEMBRE 2016
     

    Bonjour,

    Nous serions très heureux de vous convier à l'Espace Lumen 34-36, Chaussée de Boondael – 1050 Bruxelles, afin d'assister à la projection du documentaire, suivi d'un débat avec Pierre-Yves Gomez, Professeur à l’EM Lyon Business School, Directeur de l’Institut Français de Gouvernement des Entreprises, Chroniqueur au Monde, auteur du « Travail Invisible », initiateur des Parcours Zachée et Frère Marie-Jacques csj, Prieur de la Communauté de Saint-Jean à Bruxelles.

    Programme de la soirée :

    le lieu - Espace Lumen,
    34-36 Chaussée de Boondael – 1050 Bruxelles

    19:15h - accueil des participants
    20:00h précises - fermeture des portes et début de la projection
    20:50h - débat
    21:20h - questions / réponses avec la salle
    21:30h - cocktail de fin et séance de dédicace
    22:00h - fin de la soirée.

    Ajouter au calendrier: 

    Programme ci-joint: 

    Tout semble opposer l’entreprise et l’abbaye, le monde monastique et le monde économique. 

    Pourtant, par son approche universelle, la règle bénédictine propose de nombreuses passerelles entre le travail et le repos, l’effort et la grâce, la puissance et la pauvreté, la clôture et la liberté, le matériel et le spirituel, la rentabilité et le don, la recherche effrénée de la productivité et la vacance. 

    De nombreuses réponses concrètes - en prise directe avec les réalités professionnelles d’aujourd’hui - se trouvent dans cet écrit du VIème siècle: les qualités du dirigeant, le soin dans le recrutement, l’encadrement et la délégation, l’interdiction du débauchage, la prise de décisions difficiles, la sanction et la mise à pied, l’encouragement et le traitement de la démotivation, et même la médecine du travail… 

    Elles font de la Règle un traité d’une étonnante modernité ! 

    Le labeur peut asservir l’homme comme l’œuvre peut l’annoblir.
    Après le temps, ce deuxième volet traitera du travail. 

    Réservez votre place

    Inscription gratuite, mais obligatoire.

    Nombre de places strictement limité.

    Premier Cercle™ et KTO, avec la collaboration de l’Adic.

  • Chine et Vatican confiants dans l’avenir de leurs relations

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    Selon Nicolas Senèze dans « La Croix », à Pékin comme à Rome, des signaux favorables soulignent l’avancée des négociations :

    "La porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Hua Chunying, a confirmé, lundi 29 août lors de son point-presse quotidien, l’amélioration des relations entre le Vatican et Pékin. « La Chine est toujours sincère au sujet de l’amélioration de ses relations avec le Vatican, et a fait des efforts inlassables à cette fin », a-t-elle déclaré.

    Elle était interrogée sur des déclarations du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, qui avait fait part, deux jours auparavant, de ses « espoirs » et « attentes » quant à « une nouvelle étape dans les relations entre le Siège apostolique et la Chine ».

    « Le canal de dialogue et de contact entre les deux parties fonctionne bien et efficacement », a poursuivi Hua Chunying. « En nous appuyant sur certains principes, nous aimerions travailler ensemble aux côtés du Vatican pour des dialogues constructifs, nous rencontrer à mi-chemin et lutter pour le développement continu des relations bilatérales. »

    Début août, dans un long texte publié dans l’hebdomadaire de son diocèse, le cardinal John Tong Hon, évêque de Hong Kong, avait confirmé l’avancée des discussions entre Pékin et le Vatican, notamment sur le délicat sujet de la nomination des évêques en Chine.

    > Lire aussi : Le cardinal de Hong Kong confirme l’accord entre la Chine et le Vatican

    Un accord final sur le sujet se fera sans trahir les fondements de l’Église « une, sainte, catholique et apostolique » et sans abandonner ni sacrifier les fidèles et prêtres de l’Église clandestine de Chine, avait-il assuré.

    Lire aussi : Vatican-Chine, quel accord sur la nomination des évêques ?

    L’accord inquiète une partie de l’Église chinoise

    La perspective de cet accord inquiète toutefois une part non négligeable de l’Église chinoise. Le cardinal Joseph Zen (photo), prédécesseur du cardinal Tong, ne tarit pas de critiques contre la diplomatie menée par le pape François et par son secrétaire d’État, le cardinal Parolin, grand connaisseur de la question chinoise.

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  • Jihâd et Croisades : du pareil au même ?

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    De Joël Hautebert sur le site de l'Homme Nouveau :

    Jihâd/Croisades : même combat ?

    En ces temps d’attentats terroristes un curieux amalgame continue de circuler entre le jihâd islamiste et ladite « guerre sainte » des chrétiens. Cependant les Évangiles n’appellent pas à la guerre sainte à l’opposé du Coran où abondent des sourates ordonnant l’expansion de l’Islam par le meurtre des infidèles et la conquête des territoires non-musulmans.

    Malgré la répétition des attentats islamistes, il devient lassant d’entendre dire que l’islam n’est en rien responsable et qu’en matière de « violence religieuse » (c’est bien flou), l’Église catholique aurait prouvé dans son histoire qu’elle est aussi capable du pire. Le jihâd musulman équivaudrait à la guerre sainte des chrétiens. Cependant, une analyse rationnelle doit comparer ce qui est comparable, en l’occurrence prioritairement ce que disent les textes considérés comme révélés – d’un côté le Coran, de l’autre le Nouveau Testament – ainsi que la position de la doctrine théologique et juridique. Ensuite il convient d’examiner la portée des actes guerriers. Dans quelle mesure sont-ils des moyens de salut, conséquence logique du supposé caractère « saint » du combat mené ?

    De nombreuses sourates du Coran incitent clairement à la lutte armée et au meurtre à l’égard des infidèles, souvent qualifiés d’« associateurs » (c’est-à-dire polythéistes, ce que sont les chrétiens aux yeux des musulmans).« Après que les mois sacrés se seront écoulés, tuez les polythéistes, partout où vous les trouverez ; capturez-les, assiégez-les, dressez-leur des embuscades. Mais s’ils se repentent, s’ils s’acquittent de la prière (la Salat), s’ils font l’aumône (la Zakat), laissez-les libres – Allah est celui qui pardonne, il est miséricordieux » (9, 5) [1]. Par ailleurs, le Coran invite prioritairement les musulmans à conquérir les territoires non-musulmans (Dar al-Harb) et non à convertir les personnes. « Et combattez-les jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus d’association et que la religion soit entièrement à Allah » (8, 39). L’islam ne connaît ni la distinction entre le temporel et le spirituel ni la différenciation entre le droit naturel et la Révélation. La guerre est le principal vecteur d’expansion de l’Islam et le Coran comprend quarante et une occurrences du mot jihâd (l’« effort dans la voie d’Allah »), qui revêt le double sens du combat contre le mal intérieur (comme pour les chrétiens) et la lutte pour l’expansion de l’Islam.

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  • « Ceux qui aiment l’Eglise aiment aussi les deux formes du rite romain »

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    benoit-xvi-messe-dos-assemble.jpgSous le titre « L'unique rite romain: comparaison des deux formes » le P. Simon Noël, moine de l'abbaye de Chevetogne, explique pourquoi sur son blog :

    « Afin qu'ils soient un

    Ceux qui aiment le Christ aiment aussi l'Église. Ceux qui aiment l'Église aiment aussi sa liturgie. Ceux qui aiment la liturgie, s'ils sont catholiques de rite latin, aiment aussi les deux formes de l'unique rite romain: l'ordinaire et l'extraordinaire. La liturgie, sous quelque forme dûment approuvée que ce soit, est l'expression de l'âme de l'Église, elle est le cœur de l'Église, en tant qu'elle est l'épouse du Christ, qui adore son Seigneur.

    Dans le rite romain, deux missels sont approuvés: le missel de 1962, appelé aussi missel tridentin ou de saint Pie V, et le missel de 1969, appelé aussi missel de Paul VI.

    Pédagogie de l'Eglise 

    L'Eglise, en tant que mère, a voulu tenir compte de la sensibilité de ses enfants. C'est pourquoi, elle a promulgué un nouvel ordo missae, avec peut-être une certaine précipitation, pour réaliser le vœu de Vatican II de restaurer le rite romain, de lui conférer une certaine clarté et pureté, tout en y incorporant certaines richesses de la Tradition ancienne de l'Eglise. En même temps, constatant que certains se sentaient spirituellement plus en harmonie avec la messe tridentine, elle a reconnu leur droit à continuer à célébrer l'eucharistie dans la forme du missel de 1962.

    Aujourd'hui, l'immense majorité des prêtres célèbrent la forme ordinaire de la messe de manière exclusive. Selon l'Eglise, ils devraient cependant connaître aussi la forme extraordinaire et ne pas la mépriser. Je pense qu'un prêtre ferait bien en effet de célébrer parfois dans cette forme extraordinaire. J'en vois deux raisons majeures. D'abord, pour mieux saisir le sens profond des réformes de Vatican II, il faut connaître de l'intérieur ce qui se faisait auparavant et mieux saisir ainsi le sens des changements. La célébration fervente de la forme extraordinaire aura même des conséquences heureuses sur la célébration de la forme ordinaire, en aidant par exemple à retrouver le sens du sacré. Ensuite, la disparition complète du missel tridentin amènerait une coupure avec toute la culture des siècles passés, marqués par la liturgie tridentine et provoquerait ainsi une tragique perte de la mémoire.

    Je voudrais maintenant comparer brièvement les deux missels et souligner la richesse de chacun d'eux. 

    Richesses du missel de Paul VI 

    Il y a d'abord le nouveau lectionnaire. Il nous offre sur deux ans en semaine, et sur trois ans, les dimanches, un parcours vaste et judicieusement choisi de l'ensemble de la Sainte Ecriture. Ce lectionnaire est ainsi une mine pour la lectio divina, la méditation et la prière personnelle.

    Ensuite, les nombreuses et nouvelles préfaces. Elles mettent en valeur toute la richesse du mystère célébré.

    Richesses du missel tridentin

    Selon moi, il y a l'offertoire, qui souligne le caractère sacrificiel de la messe et nous aide ainsi à entrer plus consciemment  et mieux préparés dans la prière eucharistique.

    Les nombreux gestes, comme les signes de croix, accomplis par le prêtre pendant le canon, donnent à la prière une expressivité sacrée incomparable. La participation par le corps me semble en effet mieux mise en valeur dans cette forme du rite romain. 

    Conclusion

    L'essentiel en tout cela est l'amour. Amour immense de l'Eglise, amour fervent de l'eucharistie. Puisse dans cet amour l'Eglise retrouver la paix liturgique. »

    Ref. L'unique rite romain: comparaison des deux formes

    JPSC

  • Luther : une vision machiavélique de la foi

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    De diakonos.be, cette traduction d'un article paru sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Luther, un Machiavel de la foi

    A l’occasion du cinq-centième anniversaire de la révolution de Martin Luther, l’affrontement entre cardinaux allemands bat son plein: d’un côté les cardinaux Kasper et Marx qui se déclarent ouvertement admirateurs de Luther et de l’autre les cardinaux Müller, Brandmüller et Cordes qui restent quant à eux dans la ligne de pensée catholique et qui considèrent plutôt Luther comme celui qui a déformé l’Evangile et scindé l’Eglise en divisant la chrétienté et l’Europe.

    Il ne s’agit cependant pas que d’un débat théologique de haut niveau; il y a également des implications concernant le droit naturel et la façon de concevoir ce qu’est le mariage chrétien. Depuis l’abdication de Benoît XVI, Kasper et Marx cherchent à limiter la condamnation de l’adultère et à légitimer plus ou moins ouvertement les remariages avec une ouverture progressive aux mariages gays.  Qu’est-ce que Luther a à voir avec tout cela ?

    Peut-être bien plus qu’on ne pourrait le croire.  Du point de vue de la doctrine, tout d’abord, parce qu’il nie le caractère sacramentel du mariage et qu’il le soumet aux juridictions civiles, c’est-à-dire au pouvoir des souverains et des Etats.  Cette conception désacralise le mariage et le prive de sa dimension surnaturelle.

    Sur le plan des faits, la première chose qu’il faut rappeler c’est le mariage de Luther avec une ex-religieuse cistercienne, Catherine de Bore, avec qui il fera 6 enfants.  Tous deux s’installèrent dans l’ex-couvent augustinien de Wittenberg, un cadeau du prince électeur de Saxe qui s’était approprié, grâce à Luther, tous les biens catholiques situés sur ses terres.  Luther et Catherine devinrent ainsi un modèle, tant et si bien qu’en suivant leur exemple, les réformés iront « à plusieurs reprises, souvent en bandes organisées, arracher les religieuses à leurs cloîtres et les prendre pour épouses ».  Après un rapt de religieuses qui se déroula la nuit du samedi saint de l’année 1523, Luther qualifia d’ailleurs l’organisateur de cette opération « de voleur heureux » et le félicita pour avoir « libéré ces pauvres âmes de leur prison » (cf. Jacques Maritain,  « Trois réformateurs : Luther, Descartes, Rousseau. », Paris, Plon, 1925).  A cette époque, de nombreuses religieuses allemandes furent contraintes à abandonner leurs monastères, souvent contre leur gré, et à retourner dans leurs maisons ou à se marier.

    Il y a un autre événement qu’il faut également rappeler: Luther, pour ne pas perdre l’appui du landgrave Philippe Ier de Hesse, « l’un des piliers politiques du luthérianisme » lui avait permis d’épouser en seconde noces la jeune Marguerite von der Saale, âgée de dix-sept ans.  Or Philippe était déjà marié à Christine de Saxe avec laquelle il avait déjà eu sept enfants.  Nous sommes en 1539 et Luther préfère éviter tout scandale public, il ne veut pas publiquement justifier une bigamie mais il doit répondre à la demande de Philippe, un libertin endurci infecté par la syphilis, qui lui est « nécessaire pour préserver la puissance militaire de la réforme ».

    Il décide donc d’employer la ruse: espérant que personne ne l’apprendrait, il envoie un message secret à Philippe pour lui dire qu’un mariage supplémentaire peut très bien être dicté par un « impératif de conscience ».  Autrement dit, qu’il n’y a aucun problème à être bigame pour autant que cela ne se sache pas.  Luther et Mélanton écrivent ceci: « Si donc votre Altesse est définitivement décidée à prendre une seconde épouse, notre avis est qu’il est préférable que cela doive rester secret ».  Après les noces, Philippe fit parvenir à Luther qui se livrait depuis déjà longtemps à de plantureux repas bien arrosés « un tonneau de vin qui arriva à Wittenberg au moment où le secret de la bigamie était éventé par la faute de la sœur du landgrave ».

    Sentant arriver les ennuis, Luther, auquel Tommaso Campanella attribue le titre de « Machiavel de la foi », conseille alors à Philippe de déclarer publiquement que Marguerite n’était pas son épouse légitime « en remplaçant l’acte de mariage par un autre acte notarié qui établirait que Marguerite n’était que sa concubine ».  Philippe refuse et demande au contraire à Luther de confirmer publiquement que c’est bien lui qui lui avait concédé la dispense.  Mais Luther, qui n’hésitera pourtant pas en d’autres occasions à utiliser de fausses traductions de passages bibliques pour avoir gain de cause, répond que son conseil était secret « et qu’il devient nul du simple fait qu’il a été rendu public » (Federico A. Rossi di Marignano, Martin Lutero e Caterina von Bora, Ancora, Milano, 2013, p. 343-347; Angela Pellicciari, Martin Lutero, Cantagalli, Siena, 2013, p. 109-113).

    Quelques années auparavant, en 1531, dans l’une de ses nombreuses lettres visant à s’attirer les faveurs des puissants, Luther écrivait au roi Henri VIII d’Angleterre que oui, le mariage était bien indissoluble mais que cependant… avec la permission de la reine il pouvait prendre une seconde épouse, comme dans l’Ancien Testament.  Comme nous le savons, Henri demandera une dispense non pas à Luther mais à Rome.  Le Pape la lui ayant refusée, il prit la balle au bond et en profita pour déclarer le schisme entre l’Angleterre et Rome.  Finalement, de répudiation en répudiation, il atteindra le nombre appréciable de 6 épouses (dont il fit assassiner l’une ou l’autre sans le moindre scrupule).

    Si l’effet évident de la révolution de Luther sur le mariage lui a servi de prétexte pour jeter le froc aux orties ainsi que pour permettre aux princes de répudier leurs épouses légitimes et de vivre en polygamie, c’est surtout sur le plan de la doctrine que tout allait progressivement changer.  Il faut toujours tenir compte d’un élément important: Luther considérait en permanence la noblesse germanique comme étant son interlocuteur privilégié parce qu’il en avait besoin pour triompher dans son combat contre Rome.  Et la noblesse germanique, comme celle des autres pays, s’opposait à Rome non seulement sur des questions de politique et de pouvoir mais également sur la doctrine du mariage: souvent les nobles n’acceptaient pas l’indissolubilité ni les obligations du mariage dictées par Rome (notamment l’interdiction des mariages arrangés et des mariages entre consanguins).

    De plus, pour des raisons propres à leur condition sociale ou pour des questions d’héritage, les nobles réclamaient davantage que les autres le droits des parents de donner ou de refuser leur consentement au mariage de leurs enfants alors que l’Eglise romaine ne reconnaît cette prérogative qu’aux époux eux-mêmes, en tant qu’uniques ministres de leur mariage.  Luther et les réformés répondront donc aux « exigences » de la noblesses et iront même plus loin.  Ils commencèrent tout d’abord à remettre en question l’indissolubilité absolue.

    Luther reconnaît ainsi au moins 4 causes pour le divorce: l’adultère, l’impuissance survenue pendant le mariage (tandis que l’impuissance antérieure au mariage est un motif de nullité, comme pour l’Eglise), la « désertion malicieuse » et l’obstination tenace d’un époux à se refuser au devoir conjugal (à ce propos, il écrivit d’ailleurs que « si la femme néglige son devoir, l’autorité civile doit l’y contraindre ou bien la mettre à mort »).

    Il était inévitable que les ouvertures de Luther en génèrent bien d’autres, comme celle des anabaptistes qui sont favorables à la polygamie ou comme celles de son disciple M. Butzer qui soutiendra que le Christ n’aurait jamais aboli le divorce et qu’il reviendrait donc à l’autorité politique de légiférer sans limites ni conditions en matière de divorce.  En outre, Luther et les réformés insisteront à plusieurs reprises divers sur la nécessité du consentement des parents en reprochant à l’Eglise d’en diminuer l’importance et se battront pour lever l’interdiction du mariage consanguin (Jean Gaudemet. Le mariage en Occident; les mœurs et le droit. Paris : Ed. du Cerf, 1987).

    L’Eglise catholique, de son côté, examinera les positions de Luther pendant le Concile de Trente et réaffirmera une fois pour toutes le caractère sacramentel du mariage et son indissolubilité, refusant la licéité du divorce luthérien et confirmant, malgré les pressions de la noblesse française, que le consentement des parents, s’il était souhaitable, n’était en rien contraignant tout en condamnant l’affirmation luthérienne selon laquelle il serait impossible de vivre chastement.  Les positions issues du Concile de Trente seront réaffirmée par l’Eglise et par tous les papes pendant 500 ans sans le moindre changement.

    Un article de Francesco Agnoli publié sur La Nuova Bussola Quotidiana le 18 août 2016. 

  • Al Andalus : mythe et réalités d'un paradis imaginaire

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    Lu sur le site de France Catholique (traduit par Yves Avril) :

    Le mythe – et la réalité – du “paradis d’Andalousie » par Jude P.Dougherty

    Dario Fernandez Morera, historien de profession aux brillantes références (y compris un diplôme de Stanford University et un PhD de Harvard) s’est attaqué dans un livre qui porte un titre saisissant, Le Mythe du paradis d’Andalousie, à un sujet dont l’intérêt est plus qu’académique.

    Dans les fréquentes controverses sur l’Islam militant, nous entendons souvent parler de ce paradis, particulièrement sous plusieurs formes identifiées dès les premières pages de ce livre :« Au niveau intellectuel l’Islam joua un rôle important dans le développement de la civilisation occidentale. »et « Au Moyen-Âge apparurent deux Europes : l’une, l’Europe musulmane, assurée dans ses défenses, tolérante en matière religieuse, et parvenant à un degré élevé de perfection culturelle et scientifique. L’autre, l’Europe chrétienne, un espace de luttes incessantes dans lequel la superstition passait pour de la religion et où le flambeau de la connaissance crépitait faiblement. » et « Les dirigeants musulmans du passé étaient bien plus tolérants pour les peuples d’une autre foi que ne l’étaient les dirigeants chrétiens. »

    De James Reston, un éminent journaliste américain, longtemps associé au New York Times, on a cette citation : « Dans les arts et l’agriculture, l’étude et la tolérance, Al-Andalusia était un phare de lumière pour le reste de l’Europe… parmi ses plus fines réalisations il y avait sa tolérance. » Reston qui n’est pas un universitaire islamique, se trouvait simplement refléter la mythologie à la mode, peut-être même la ligne éditoriale de son journal.

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  • SOS Chrétiens d’Orient : Première messe au Krak des Chevaliers depuis 1271

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    Vu sur le site web de l’hebdomadaire « Famille chrétienne » :

    « Lors de la visite du Père Aubry, conseiller religieux de l'association SOS Chrétiens d'Orient, la mission en Syrie a eu la chance de redécouvrir les fondements du christianisme, et les volontaires ont terminé une semaine de pèlerinage plus forts que jamais dans leur foi et leurs convictions. Ce dimanche 31 juillet, pour la première fois depuis 1271, la messe a été célébrée au sein de la chapelle de la citadelle croisée en compagnie des Soeurs de Marmarita et de plus de 20 volontaires. Ensemble, prions pour nos martyrs morts pour avoir aimé le Christ.

    SOS Chrétiens d'Orient »

    Ref. Première messe au Krak des Chevaliers depuis 1271

    JPSC

  • L’Eglise de Pologne résistera-t-elle aux sirènes de la post-modernité ?

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    JPSC

  • Catholiques expulsés de l’église Sainte Rita à Paris : la parole à la défense

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    De l’abbé Guillaume de Tanoüarn sur son metablog : 

    Ce qui s'est vraiment passé à Sainte-Rita du Quinzième

    L'opération avait été préparée dans le plus grand secret. Elle devait se dérouler sans anicroche dans la moiteur d'un été sans relief. Nous avons pu être au courant de ce que préparait la Préfecture de Police contre l'église Sainte-Rita quelques heures auparavant. Nous savions que les CRS auraient le dernier mot, l'Etat ne possède pas pour rien ce que Max Weber appelle le monopole de la violence légale. Mais nous ne voulions pas que le bouclage de Sainte-Rita en vue de sa destruction par le Promoteur Lamotte, soit un acte purement administratif. Ce haut lieu spirituel devait recevoir l'hommage qui lui est dû, au moins de notre part. Quelques coups de fil plus tard, dans Paris vidé de ses habitants, l'équipe des résistants était constituée. Surprise : le jour J, nous étions une centaine, en comptant ceux qui avaient passé la nuit dans l'église. Nous étions prêts à élever une protestation spirituelle digne de l'esprit des lieux contre le bouclage administratif de l'église Sainte-Rita. Oui une messe. 

    Quel est l'esprit des lieux ? 

    Sainte Rita a été construite au début du XXème siècle - dans un style qui marie harmonieusement le premier béton avec le néo-gothique - par une communauté d'origine anglicane. Ces fidèles se sont très vite appelés eux-mêmes les catholiques apostoliques. Leur rôle ? Diffuser le message décisif pour tous les chrétiens : la fin du monde est proche. C'était au début du XIXème siècle... Aujourd'hui, ce groupe est réduit à des personnes âgées et très peu nombreuses. L'église Sainte Rita avait été louée depuis une vingtaine d'années à des gallicans sans rapport avec Bossuet, que l'on peut définir comme des catholiques dissidents. Ils avaient donné à Sainte Rita un vrai rayonnement spirituel, à travers les bénédictions d'animaux et la prière à sainte Rita, patronne non seulement des causes désespérées mais de la paix dans les familles. Lorsque Mgr Philippe quitte l'édifice, de son propre mouvement, cela crée un grand vide. La communauté est en déshérence.

    C'est dans cette situation que l'un des responsables me demande de venir célébrer la messe pour eux. Comment ne pas recevoir cet appel au secours ? Fin novembre 2015, je propose d'élever une protestation contre les desseins du Promoteur Lamotte, en célébrant la messe chaque dimanche à 16 H (le seul créneau libre dans ma journée, un horaire de messe incongru). Mais bientôt l'église est pleine. J'ai rajouté une messe à 11 H : on a fait le plein durant tout le mois de juin. J'étais prêt à en ajouter encore une... Les églises de Paris - il faut le dire - sont toutes pleines (en particulier dans le XVème), et il n'y a pas concurrence mais une offre encore insuffisante. 

    C'est dans ce contexte qu'une image fait le tour du monde, celle de l'abbé Billot, prêtre du Centre Saint-Paul depuis plusieurs années, maltraité par les policiers qui le traînent à terre alors qu'il se trouve encore en ornement sacerdotaux. Attention ! Il n'y a pas eu de scandale ni de profanation des saintes espèces, simplement une messe, la mienne, "finie au gaz" si vous... sentez ce que je veux dire, et puis des policiers un peu expéditifs avec un ministre de Jésus Christ. 

    Sainte-Rita ne demande qu'à vivre ! Il me semble que le dernier mot de cette affaire ne doit pas rester à la violence policière, ni à des calculs de rentabilité. Il importe que les partis en présence se mettent autour d'une table (sous l'égide par exemple du maire du XVème) pour décider de ce que l'on fera de cette église ? Un parking ? Des logements sociaux ? Ou - ce qu'elle a toujours été - une Maison de l'Esprit saint, où chacun pourra trouver ce Dieu qui se laisse chercher, en particulier dans la splendeur des liturgies traditionnelles ?

    Ref. Ce qui s'est vraiment passé à Sainte-Rita du Quinzième

    Lire aussi : http://ab2t.blogspot.fr/2016/08/pourquoi-tant-de-haine.html

    Comme une impression de déjà vu. Retour aux années 1970 ?

    JPSC

  • La Turquie a-t-elle sa place en Europe ?

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    Le contre-coup d’Etat en cours dans ce pays ramène la question sur le devant de la scène. Retour corrélatif sur le point  de vue de Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI, exprimé en 2004, quelques mois avant son accession à la papauté :

    “L'Europe est un continent culturel et non pas géographique. C'est sa culture qui lui donne une identité commune. Les racines qui ont formé et permis la formation de ce continent sont celles du christianisme. [...] Dans ce sens, la Turquie a toujours représenté un autre continent au cours de l'histoire, en contraste permanent avec l'Europe. Il y a eu les guerres avec l'Empire byzantin, pensez aussi à la chute de Constantinople, aux guerres balkaniques et à la menace pour Vienne et l'Autriche... Je pense donc ceci:  identifier les deux continents serait une erreur. Il s'agirait d'une perte de richesse, de la disparition du culturel au profit de l'économie. La Turquie, qui se considère comme un État laïc, mais sur le fondement de l'islam, pourrait tenter de mettre en place un continent culturel avec des pays arabes voisins et devenir ainsi le protagoniste d'une culture possédant sa propre identité, mais en communion avec les grandes valeurs humanistes que nous tous devrions reconnaître. Cette idée ne s'oppose pas à des formes d'associations et de collaboration étroite et amicale avec l'Europe et permettrait l'émergence d'une force unie s'opposant à toute forme de fondamentalisme".  (interviewé par Sophie de Ravinel pour le Figaro Magazine, 13 août 2004).

    Et encore :    

    “Historiquement et culturellement, la Turquie partage très peu avec l’Europe et l’englober dans l'Union européenne serait donc une grande erreur. Il vaudrait mieux que la Turquie serve de pont entre l’Europe et le monde arabe ou forme avec ce dernier son propre continent culturel. L'Europe n’est pas un concept géographique mais culturel, qui s’est formé au cours de l’histoire, parfois conflictuelle, fondé sur la foi chrétienne. C’est un fait que l’Empire ottoman a toujours été en opposition à l’Europe. Bien que Kemal Atatürk ait bâti une Turquie laïque dans les années 20, elle reste le noyau de l’ancien Empire ottoman. Elle est donc très différente de l’Europe, qui est aussi un ensemble d’États laïcs, mais avec des bases chrétiennes, même si l’on tente injustement de le nier. Par conséquent, l’entrée de la Turquie dans l’UE serait antihistorique”. (Joseph Ratzinger dans un discours prononcé le 18 septembre 2004 devant les opérateurs pastoraux du diocèse de Velletri (près de Rome, en Italie), repris par le quotidien suisse catholique de Lugano “Il Giornale del Popolo”).

    JPSC

  • Pas de Vatican II pour l’Orthodoxie

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    Des commentateurs religieux du monde catholique ont annoncé abusivement le Concile orthodoxe réuni en Crète de 19 au 27 juin 2016 comme celui de l’aggiornamento de l’Orthodoxie. C’était aller un peu vite en besogne  pour deux raisons. La première est que les Eglises orientales n’éprouvent pas nécessairement, comme l’Eglise latine, la double fascination du Protestantisme et des Lumières de la modernité. La seconde tient à l’ecclésiologie même des chrétiens d’Orient marqués par le caractère autocéphale de leurs communautés religieuses : à commencer par la plus puissante d’entre elles, l’Eglise russe qui  en refusant (pour des motifs  peut-être aussi liés à la première raison) de prendre part à ce concile lui a ôté tout caractère « panorthodoxe ». Lu sur le site Orthodoxie cette confirmation officielle de l’échec (JPSC) :

    église russe.jpg

    « Au titre du protocole N°48 de sa session du 15 juillet 2016, le Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe a pris la décision suivante au sujet du Concile de Crète :

    « Il a été décidé de :

    1. Reconnaître que le Concile qui a eu lieu en Crète et auquel ont participé les Primats et les évêques de dix des quinze Églises orthodoxes autocéphales, a constitué un événement important dans l’histoire du processus conciliaire dans l’Église orthodoxe, initié par la Première conférence panorthodoxe de Rhodes en 1961.
    2. Souligner que le fondement de la coopération panorthodoxe au cours de tout le processus conciliaire était constitué par le principe du consensus.
    3. Constater que l’accomplissement du Concile en l’absence d’accord de la part de plusieurs Églises orthodoxes autocéphales transgresse ledit principe, en conséquence de quoi le Concile qui a eu lieu en Crète ne peut être considéré comme panorthodoxe, et les documents qui y ont été adoptés [ne peuvent être considérés] comme exprimant le consensus panorthodoxe.
    4. Prendre note à ce sujet de la position du Saint-Synode du Patriarcat d’Antioche.
    5. Après réception des copies officiellement certifiées des documents approuvés par le Concile de Crète, confier à la Commission biblico-théologique, leur publication et leur étude, prenant également en compte de possibles réactions et remarques de Leurs Excellences les évêques, des institutions ecclésiastiques d’enseignement, des théologiens, clercs, moines et laïcs. À l’issue de leur étude sous tous les aspects, présenter les conclusions au Saint-Synode. »

    Ref. Décision du Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe au sujet du Concile de Crète

  • Il y a 70 ans, quand le général Mihaïlovic était assassiné par les communistes yougoslaves

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    De Miloslav Samardjic* sur le site de France Catholique

    70e anniversaire de l’assassinat du Général Mihaïlovic par les communistes yougoslaves

    Par Miloslav SAMARDJIC *

    Beaucoup a été écrit sur le général Draja Mihaïlovic, mais ce n’est que maintenant que des documents, disponibles depuis une dizaine d’années, sont enfin analysés et lui rendent vraiment justice sur son rôle dans la 2de Guerre mondiale. Quant à son procès, à l’issue duquel il fut assassiné, il y a 70 ans, le 17 juillet 1946, la plaidoirie complète n’en a été publiée qu’en 2015.

    L’avocat de la Défense, le Dr Dragic Joksimovic savait que son client était déjà condamné à mort. Il savait aussi que le même sort lui serait réservé s’il décidait de remplir sa mission, mais cela ne l’a pas découragé. Le 8 juillet 1946, dans la grande salle de l’immeuble qui était, avant guerre, celui de la Garde royale, le président du Tribunal militaire de la Yougoslavie socialiste, fondée moins de neuf mois plus tôt, le colonel Mihailo Djordjevic, a appelé, à 19 h 15 précises, le Dr Joksimovic, à faire sa plaidoirie pour ce procès qui durait depuis presque un mois.

    Le général Draja Mihaïlovic, 53 ans, était le commandant de l’Armée Royale yougoslave, plus connue dans la population comme les «  Tchetniks  », pendant la Seconde Guerre mondiale. C’était un officier spécialisé dans la guérilla et dans le renseignement, qu’il avait étudiés en France avant la guerre. Il avait multiplié les actes de résistance contre l’occupation allemande et ses alliés. Le général de Gaulle l’avait décoré de la Croix de Guerre en 1943, mais c’est au milieu de cette année-là que les Alliés occidentaux, et notamment Churchill, l’avaient trahi au profit des communistes yougoslaves, par un réalisme politique qui se révélera une faiblesse inutile. Mihaïlovic, privé de tout secours, malade, incroyablement calomnié, poursuivit la lutte pour la liberté jusqu’en mars 1946 où il fut capturé par ruse, emprisonné puis horriblement torturé durant deux mois.

    Le Dr Joksimovic, 53 ans lui aussi, visiblement exténué et de santé fragile, s’est levé et a demandé à la cour que lui soient accordées deux faveurs. La première était de laisser la parole à un confrère défendant un autre accusé parce que, debout depuis quatre heures du matin et habitant loin, il tenait maintenant à peine sur ses jambes. Le juge Djordjevic lui a répondu  : «  C’est maintenant votre tour, voulez vous parler oui ou non  ?  ».

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