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Histoire - Page 132

  • Le dogme : une balise qui protège le Mystère de toute explication réductrice

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    Sur lalibre.be : une chronique d'Eric de Beukelaer

    Le dogme, balise du mystère

    Le dogme, "cancer de l’Eglise catholique" ? Telle est la thèse d’une récente opinion, parue dans les colonnes de ce journal, présentant le dogme comme "certitude de posséder la vérité". Et affirmant que : "l’Eglise du Christ et des apôtres a vécu presque trois siècles sans dogme". Le coupable serait l’empereur Constantin, au début du IVe siècle : "Dès le départ, les dogmes furent une question d’autorité et de pouvoir politique. On se mit aussitôt à condamner les opposants et à excommunier Arius, prêtre très dévoué d’Alexandrie, qui avait le tort de nier la divinité de Jésus et ne reconnaissait pas la Trinité."

    Voilà une présentation qui plaît à nombre de catholiques, ayant souffert d’une overdose de petits catéchismes - de qualité souvent moyenne. Cependant, cette thèse n’est en rien conforme à l’histoire de l’Eglise… Si ce n’est celle écrite par Dan Brown dans son "Da Vinci Code".

    Pour ceux qui adhèrent à pareille vision, Jésus est un homme inspiré - mais nullement Dieu. Sa divinité serait une perversion idéologique, née avec les siècles. En fait, leur foi est proche de l’islam. Dans le Coran, en effet, Jésus est le plus grand des prophètes (plus grand que Mohammed), mais ce sont ses disciples qui en ont fait un Dieu. Alors que Dieu est le Tout-Autre. Et que c’est blasphème que de vouloir l’humaniser.

    Ici se marque une claire différence avec la foi proclamée par les chrétiens - tant catholiques, orthodoxes que protestants. Pour eux, le christianisme est l’expérience spirituelle d’un Dieu qui cherche l’homme, bien avant que l’homme ne cherche Dieu. Ce Dieu en quête d’humanité, ne se contente pas d’envoyer des messagers - prophètes et autres sages. Il va jusqu’à épouser la condition humaine en Jésus de Nazareth.

    Celui qu’on surnomme le Christ, poursuit Sa mission jusqu’au bout du don de Soi, en prenant sur la croix la place de la victime innocente. Et Il traverse la mort par Sa résurrection au matin de Pâques. De telles affirmations "dogmatiques" se retrouvent à chaque page du Nouveau Testament - rédigé bien avant Constantin (globalement entre l’an 50 et 120).

    Mais au fond, qu’est-ce qu’un dogme ? Pas une définition. En effet, "définir" signifie délimiter conceptuellement. Et Dieu est sans limites. Il est Mystère infini. Le dogme est au contraire une balise qui protège le Mystère de toute explication réductrice. Prenons pour exemple la crise "arienne", qui secoua l’Eglise au IVe siècle, avec une question pertinente : si le Père est Dieu et si Jésus est Dieu, et s’ils ne sont pas la même personne, comment comprendre cela ? Arius, prêtre et théologien d’Alexandrie, proposa une explication brillante et au goût du jour.

    Usant d’une grille de lecture néoplatonicienne, il déclara que le Christ était une "émanation" divine, subordonnée au Père. L’explication plut. Même l’empereur Constantin fut séduit par elle en fin de vie. Ses trois successeurs immédiats firent d’ailleurs de l’arianisme la doctrine officielle de l’empire romain.

    Au système arien s’opposa cependant le Mystère chrétien : si le Sauveur n’était pas de même nature que le Père, alors Dieu n’avait pas réellement épousé la condition humaine. D’où le dogme des conciles de Nicée (325) et Constantinople (381), qui condamnèrent l’arianisme au nom du sens de la foi : la Source que nous nommons "Père", le Verbe que nous nommons "Christ" et le Souffle que nous nommons "Esprit", sont un seul Dieu en trois Personnes. Les mots sont maladroits. La formulation diverge d’ailleurs en grec (hypostasis) et en latin (persona). Mais le dogme ne cherche pas à expliquer le Dieu "trois-en-un" mais bien à en préserver le mystère. "Trinité" est le nom fragile que l’Eglise donne à l’infini brasier du Dieu relationnel (tout à la fois Transcendance, Visage et Immanence). Un Dieu qui aime l’humanité à en mourir.

  • Un comte de Flandre élevé sur les autels

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    s2pm6xj6.jpgLe bienheureux Charles le Bon, comte de Flandre, martyr (+ 1127); fêté le 2 mars (Source : Saints et saintes de l'Eglise)

    Charles Ier de Flandre, dit Charles le Bon né Charles de Danemark (vers 1083 - 2 mars 1127), est le fils du roi du Danemark Knut IV et d'Adèle de Flandre, petit-fils du comte Robert Ier et de Gertrude de Saxe, neveu du comte Robert II et cousin germain du comte Baudouin VII. Il est comte de Flandre de 1119 à 1127. On le fête le 2 mars comme saint.

    Le cours de sa vie
    Knut IV de Danemark ayant été assassiné en 1086, Adèle se réfugie en Flandre, prenant le très jeune Charles avec elle. Charles grandit à la cour de son grand-père Robert Ier et de son oncle Robert II. En 1092 Adèle le quitte pour se marier avec Roger Borsa, duc des Pouilles dans le sud de l'Italie.

    Charles part à la croisade en 1096 avec son oncle, qui meurt en 1111. Il devient un proche conseiller du nouveau comte Baudouin VII (qui était de plusieurs années plus jeune) qui le prend d'affection et lui procure plusieurs avantages. Il lui donne d'abord la seigneurie et le château d'Encre qu'il avait enlevé à Hugues de Camp d'Avène, comte de Saint-Pol. En 1118, Charles épouse l'héritière du comte d'Amiens, Marguerite de Clermont.
    En 1119, il est reconnu par les États convoqués à Rouliers comme successeur de Baudouin VII agonisant. Il devient effectivement comte le 19 juin. Sa prise de couronne est néanmoins vivement contestée. La comtesse douairière Clémence de Bourgogne s’avère son opposante la plus acharnée : elle favorise son propre candidat, Guillaume d'Ypres. Charles vainc un à un tous ses rivaux, et Clémence doit renoncer à une partie de son douaire ; Guillaume, fait prisonnier, est amadoué par quelques seigneuries et une somme d’argent ; Baudoin III, allié à Thomas de Coucy, est vaincu en bataille rangée ; le comte Gauthier d’Hesdin est chassé et privé de ses états ; Hugues Champ d’Avoine voit les forteresses de son comté de Saint-Pol rasées ; le comte de Boulogne Eustache III doit finalement se tenir coi.

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  • Troisième anniversaire de l’abdication de Benoît XVI (28 février 2013)

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    Le 28 février 2013, Benoît XVI quitte le Vatican pour se rendre à Castelgandolfo, résidence d'été des Papes. Il a en effet annoncé le 11 février sa renonciation à sa charge apostolique prenant effet à cette date.

    JPSC

  • Le catholicisme de Descartes et l'ignorance péremptoire de Léa Salamé

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    A lire ICI cette charge salutaire contre de fausses évidences proclamées avec aplomb par une journaliste téméraire...

  • La béatification de Juste Takayama Ukon, un samouraï chrétien, martyr (1552-1615)

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    samurai.jpgLu sur le site des Missions Etrangères de Paris :

    Béatification d’un samouraï chrétien, martyr : Juste Takayama Ukon (1552-1615)

    Le pape François a autorisé, le 21 janvier, la Congrégation pour les causes des saints à promulguer le décret de béatification comme martyr du « Serviteur de Dieu » Justo Takayama Ukon (1552-1615), laïc japonais, samouraï converti au christianisme.

    Cette annonce est l’aboutissement d’une décision de la Conférence des évêques catholiques du Japon qui remonte à 1930, d’introduire à Rome le dossier de béatification de Takayama Ukon. Reprise à la fin de la guerre en 1946, elle fut relancée en mai 1963, deux ans avant la commémoration du 350e anniversaire de sa mort. Elle fut officiellement reprise en 1965, l’année de la clôture du concile Vatican II, car cette demande avait une valeur particulière pour l’Eglise du Japon du fait que jusqu’alors les martyrs japonais avaient été reconnus en groupe : les 26 martyrs de Nagasaki mis à mort le 25 février 1597 et canonisés en 1862 et 205 autres martyrs, morts entre 1617 et 1632 et béatifiés par Pie IX en 1867 (sans omettre les 188 martyrs morts entre 1603 et 1639 et béatifiés par Jean-Paul II le 20 novembre 2008). Juste Ukon deviendra donc le premier martyr béatifié à l’occasion d’une cérémonie à lui seul dédiée.

    Selon Mgr Kikuchi, évêque de Niigata, « Ukon n’a pas été mis à mort comme on pu l’être les autres martyrs du Japon. Nombreux sont les catholiques japonais aujourd’hui à penser que le martyre n’a rien à voir avec leur vie dans le Japon contemporain car ils ne risquent pas d’être mis à mort au nom de leur foi en Christ. Mais ce que nous dit la vie d’Ukon, c’est que la mort ‘in odium fidei’ n’est pas la seule voie vers le martyre : une vie de martyr, c’est aussi une vie par laquelle on donne tout à Dieu, on renonce à tout pour l’amour de Dieu ».

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  • Le Mexique catholique, un cas unique en Amérique latine

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    Dans ce pays l’Église romaine a survécu aux persécutions antireligieuses les plus dévastatrices. Et elle résiste davantage qu’ailleurs au défi des sectes pentecôtistes. Un enfant mexicain martyr sera bientôt canonisé  Le Mexique que le pape François est en train de parcourir est un cas atypique par rapport à d’autres pays d'Amérique latine. De Sandro Magister sur son site « Chiesa »

    jpg_1351232.jpg

    Sa population catholique est, en chiffres absolus, la deuxième du monde, derrière celle du Brésil, et le pourcentage de catholiques par rapport à la population totale - 81 % - n’est dépassé que par celui du Paraguay.

    C’est précisément par cette présence de catholiques, nombreuse et surtout solide, que le Mexique se distingue par rapport à d’autres pays latino-américains. Cela pour au moins deux raisons.


    La première raison est sa
    résistance à l’expansion des communautés protestantes de tendance charismatique ou pentecôtiste, alors que celles-ci gagnent du terrain dans d’autres pays, en particulier au Brésil et en Amérique centrale.


    Au Brésil, les catholiques constituaient, il y a encore quelques décennies, la quasi-totalité de la population. Aujourd’hui, ils n’en représentent plus que 61 %.

    Pour ce qui est de l’Amérique centrale, ils regroupent aujourd’hui moins de la moitié des habitants au Honduras, avec 46 %, et environ 50 % au Guatemala, au Salvador et au Nicaragua.

    Au Mexique, l'érosion du catholicisme provoquée par les sectes qui viennent d’être citées se manifeste presque uniquement dans le Chiapas, région qui se situe à la frontière avec le Guatemala et qui est l’une des étapes du voyage du pape François.

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  • Vient de paraître chez Gallimard : « Simon Leys, Navigateur entre les mondes »

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    Philippe Paquet publie une biographie magistrale de l’écrivain belge. L’auteur des "Habits neufs du président Mao" fut un brillantissime intellectuel. Compte-rendu de Guy Duplat dans « La Libre » sous l’intitulé  « Simon Leys, la passion de la vérité ».

    leys-2.jpg"Bernard Pivot qui avait reçu Simon Leys à "Apostrophes" pour une émission mémorable, écrivait en 2011 : "Simon Leys est l’écrivain vivant que j’admire le plus au monde. Son érudition, sa lucidité (premier intellectuel à dénoncer les crimes de la Révolution culturelle), son courage (injurié, diffamé par les nombreux et influents admirateurs français de Mao), ses talents de sinologue, de conteur, d’historien, de critique, de traducteur, d’écrivain tout simplement, dans sa pratique d’une langue élégante, précise, efficace, sa modestie, sa gentillesse, sa générosité."

    Philippe Paquet, journaliste à "La Libre Belgique" et sinologue, reprend tous ces aspects de la personnalité de Simon Leys dans la monumentale biographie qu’il publie chez Gallimard. Il n’y parle pas du "petit tas de secrets" qu’est la vie de tout homme, disait Malraux, mais dresse son portrait intellectuel et littéraire. Si on admet que l’intelligence et l’érudition peuvent être jouissives, on comprendra que ces près de 700 pages se lisent d’un souffle, avec une joie profonde.

    Simon Leys (1935-2014), ce fut d’abord "Les Habits neufs du président Mao", bombe à fragmentation qui explosa en 1971, en pleine vague maolâtre en France. Un Belge (son vrai nom était Pierre Ryckmans), qui fut sept ans enseignant à Hong Kong et était devenu un grand sinologue, installé alors à Canberra en Australie, y démontrait que "le Roi est nu", que "la Grande révolution culturelle prolétarienne" n’avait rien de culturel mais tout d’une sanglante lutte interne pour le pouvoir dans la tradition des pires empereurs de jadis.

    Ce livre allait à l’encontre de toutes les thèses portées en France, par les intellectuels, de Barthes à Kristeva et Sollers, aveuglés par la Chine écarlate.

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  • Saint Philippe Neri sur les écrans

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     (source)

    Après les téléfilms sur Jean XXIII, Don Bosco, Padre Pio et Bakhita, Saje s’apprête à sortir en DVD un film magnifique inspiré de la vie de Saint Philippe Néri, en Version française et Version originale sous-titrée.

    Aujourd’hui, comme pour ces précédentes vies de saints dont le doublage a pu être financé par des tiers, nous souhaitons faire appel à la générosité des internautes en mettant en place une campagne de financement du doublage du film "Saint Philippe Néri", sur le site de crowdfunding CredoFunding.

    Ce site permet aux internautes de financer des projets chrétiens via des dons qui engendrent des contreparties. Ainsi, en fonction de la somme versée, le contributeur reçoit un (ou plusieurs) cadeau(x).

    Vous trouverez donc le détail de ces contreparties sur la page de financement de CredoFunding, en cliquant ici.

    En attendant, voici une vidéo où vous pourrez découvrir les premières images du film, en cliquant ici.

    Synopsis du film "Saint Philippe Néri"

    Dans la ville de Rome du XVIème siècle, mêlant splendeur et conflits, un prêtre se démarque : il descend de sa chaire pour être dans les rues, et tendre ainsi la main à des centaines d’enfants orphelins qui vivent dans les ruelles sombres. Avec joie, foi et détermination, Philippe Neri rassemble autour de lui une petite foule d’enfants ; il chante, joue et danse avec eux, leur redonnant espoir. Il crée le premier Oratoire pour eux : une communauté où chaque enfant a la possibilité d’envisager un avenir. La hiérarchie de l’Église est tout d’abord effrayée par les méthodes non conventionnelles de Neri... Mais peu à peu, le pape évolue dans son appréciation de l’œuvre du saint homme…

  • Il y a trois ans, la démission de Benoît XVI mettait fin à un pontificat inachevé

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    De Luc Gagnon (http://www.egards.qc.ca/?p=2095), cet article publié le 21 avril 2013 :

    Le siècle, les hommes, les idées. Un pontificat inachevé (texte intégral)

    Nombre de commentaires plats ont accompagné la renonciation au ministère pétrinien de l’illustre Benoît XVI, dont celui, bête à souhait, du laïciste président François Hollande, agrémenté d’une blague de potache digne de sa promotion Voltaire de l’ENA. La plupart des journalistes ont surtout relevé les anecdotes insignifiantes, mais «sensationnelles», qui ont marqué son pontificat: sa remarque peu diplomatique au sujet de la violence islamique à Ratisbonne, son opposition au préservatif en Afrique, les prêtres pédophiles en Occident, la levée de l’excommunication qui frappait les évêques lefebvristes. On a souligné le contraste entre sa personnalité réservée et contemplative, et l’attitude conquérante et apostolique de son prédécesseur, Jean-Paul II le Grand.

    Le journaliste Jean-Marie Guénois, responsable des questions religieuses au Figaro, a bien identifié le sens profond du ministère de Benoît XVI, très clair dès son discours à la Curie romaine du 22 décembre 2005 sur la lecture ecclésiale et théologique du Concile Vatican II. Il y prônait une «herméneutique de la continuité» par opposition à une «herméneutique de la rupture». Le pape a voulu réconcilier l’Église avec elle-même, avec sa mémoire, avec son être historique et ontologique, contre les imposteurs néomodernistes qui voudraient qu’elle soit née en 1965. Telle fut la grande œuvre de son pontificat, oeuvre hélas à peine esquissée. C’est là toute ma tristesse de fidèle catholique: le 19 avril 2005, j’avais accueilli avec une telle joie, une gaudium magnum, sur la place Saint-Pierre-de-Rome, l’annonce du camerlingue de la Sainte Église romaine: «Habemus papam! Eminentissimum ac reverendissimum Josephum cardinalem Ratzinger, qui sibi nomen imposuit Benedicti» .

    Malgré mon optimisme du premier moment, soutenu par le prophétique sermon de l’entrée en conclave du doyen Ratzinger contre la «dictature du relativisme», je ne m’attendais pas à une telle piété, une telle justesse, un tel discernement de ce magnifique théologien allemand: le Saint-Esprit nous comble de grâces, au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Élu à soixante-dix-huit ans, à la suite d’un long pontificat qu’il a bien servi, certains parlaient d’un «pape de transition». Je n’y ai jamais cru et je n’y crois toujours pas. Tandis que Jean-Paul II a parcouru le monde et qu’il a voulu, d’une certaine façon, réinventer l’Évangile dans un esprit personnaliste avec sa production littéraire excessive et inassimilable, dont son encyclique fondatrice Redemptor hominis, Benoît XVI a tenté de se recentrer sur la réforme de l’Église ad intra et sur l’essence de la foi chrétienne par l’enseignement du catéchisme, de la Sainte Écriture et des Pères de l’Église. Le pape polonais était un poète et un philosophe personnaliste, alors que le pape allemand était un théologien imprégné des Pères de l’Église.

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  • Le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles dénonce une tendance à privatiser la religion

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    Un communiqué de l’agence Belga, reproduit par « La Libre », a repris hier la position que le  nouvel archevêque avait exprimée sur RTL et que nous avons rapportée ici.

    « Le nouveau chef de l'Eglise catholique belge, Jozef De Kesel, a déploré mercredi sur Bel-RTL une tendance de la société à "privatiser la religion", alors que la Chambre a ouvert un débat sur la laïcité de l'Etat. 

    "Je sais bien qu'il y a cette tendance dans une société moderne et sécularisée, une société que j'accepte, c'est la mienne (...) Mais cette tendance - vouloir privatiser la religion (...), sans droit de cité dans le domaine public, où même la visibilité pose problème -, je ne trouve pas cela un bon signe", a affirmé Mgr De Kesel.

    A ses yeux, "c'est au moment où la différence se manifeste que le respect commence". Il demande "en quoi cela me dérange de voir quelqu'un porter une kippa".

    A la Chambre, la commission de révision constitutionnelle a ouvert une réflexion sur les valeurs et les principes de l'Etat, prolongeant un débat mené dans la presse sur la séparation entre l'Eglise et l'Etat, le caractère de l'Etat, la prééminence de la loi sur le prescrit religieux et les valeurs de la société.

    En toile de fond, la limitation du port de signes convictionnels dans l'espace et la fonction publics, voire l'inscription de la laïcité de l'Etat dans la Constitution, plutôt que sa neutralité.

    Sur ce dernier point, "je ne suis pas très favorable", répond Jozef De Kesel. "Je suis tout à fait d'accord avec la séparation entre l'Eglise et l'Etat, l'Etat est neutre. Mais la société n'est pas neutre. Là vivent les croyants aussi, dans un pluralisme actif", a commenté le président de la conférence épiscopale. »

    Neutralité ou pluralisme de l’Etat ? Le débat n’est pas neuf.

    Face à la diversité idéologique, philosophique, religieuse et culturelle, à quels principes obéissent aujourd’hui les institutions de l’Etat et de ses démembrements ?  L’espace public n’est-il pas aussi plus que l’addition des collectivités publiques, celui d’une société civile exprimant la pluralité des opinions, cultes, associations ou partis ? L’Eglise et  les communautés religieuses ou philosophiques n’ont-elles pas un rôle à jouer  pour construire cet espace public et les collectivités auxquelles celui-ci donne naissance ? Enfin, la neutralité et le pluralisme n’ont-ils pas aussi leurs propres limites : les pays ont aussi une mémoire, une histoire, des traditions, bref une culture. Sous prétexte de neutralité, les pouvoirs publics ne peuvent l’ignorer.

    Pour mémoire, en Belgique, les sénateurs Philippe Mahoux, Christine Defraigne, Josy Dubié, Jean-Jacques De Gucht, Paul Wille et Olga Zirhen avaient déjà déposé le 06.11.2007 une  proposition de loi « visant à appliquer la séparation de l'État et des organisations et communautés religieuses et philosophiques non confessionnelles ». Sous prétexte de neutralité, cette proposition prévoyait, entre autres, la suppression du « Te Deum » officiel organisé lors de la fête nationale et celle de tous les signes religieux des lieux publics comme les maisons communales ou les tribunaux, voire les cimetières. Ses auteurs n’ont pas trouvé de majorité parlementaire pour soutenir la proposition, qui fut alors retirée.

    Et dans son arrêt Lautsi du 18.03.2011, la Cour européenne des droits de l’homme a jugé que  la présence d’un crucifix dans les salles de classe des écoles publiques italiennes ne violait pas le droit à l’éducation tel qu’il doit être dispensé dans ce type d’écoles. Un arrêt sans doute appelé à faire jurisprudence.

    Dans un débat organisé à l’Université de Liège par l’Union des étudiants catholiques le 25 avril 2012 , la parole avait  été donnée sur ce point à un éminent spécialiste du droit public belge: Francis DELPÉRÉE, sénateur et professeur émérite de droit constitutionnel à l’Université Catholique de Louvain (U.C.L.) pour savoir ce qu’il est de l’usage actuel des concepts de neutralité et de pluralisme dans le droit public belge, sans avoir besoin de réinventer le monde.

    Tentons de résumer son propos :

    Les mots ne sont pas toujours univoques. Il suffit d’ouvrir un dictionnaire pour le vérifier. Au sens premier, être neutre signifie s’abstenir, ne pas prendre parti. Cela peut valoir pour un individu ou une collectivité. Le pluralisme au contraire est un principe actif, valorisant la diversité : la société civile peut-elle, en effet, s’accommoder d’un espace public circonscrit par la seule expression d’une « volonté générale » que les appareils étatiques sont censés exprimer ? 

    Le seul service public que la constitution qualifie de « neutre » est l’enseignement organisé par les Communautés. L’orateur pense que cette qualification n’est pas exclusive mais exemplative. Le terme « pluralisme » n’appartient pas au vocabulaire de la constitution mais le régime des droits et libertés que celle-ci instaure implique la chose, tout comme la diversité que la loi organise ou favorise au sein des collectivités belges. 

    Neutralité, pluralisme : sur l’application de ces deux concepts, la doctrine et la jurisprudence ont-elles été plus loquaces ?  

    La doctrine distingue plusieurs types de neutralité possibles : passive, active et organisationnelle. 

    La « neutralité passive » consiste à ne pas tenir compte dans l’espace public des appartenances philosophiques, idéologiques ou religieuses des personnes. Selon le Conseil d’Etat (arrêt du 20.05.2008), c’est un principe constitutionnel lié au droit à la non-discrimination et à l’égalité. Il s’applique aux institutions publiques, à leurs agents et usagers (mais pas aux mandataires publics ni aux citoyens comme tels).

    La « neutralité active » fait acception de la diversité des appartenances philosophiques, idéologiques ou religieuses : elle recherche l’équilibre ou la pondération des tendances là ou la neutralité individuelle est jugée impossible à atteindre : par exemple, dans l’information radiotélévisée (arrêt Lenaerts du 26.07.1968) ou les fonctions culturelles (loi du 16.07. 1973).

    La « neutralité organisationnelle », enfin, s’applique aux programmes et au recrutement des maîtres de l’enseignement organisé par les Communautés. 

    Le pluralisme se déduit des articles 10 (égalité) et 11 (protection des tendances idéologiques et philosophiques) de la constitution. Il se décline sous deux formes : le pluralisme externe que manifeste la pluralité des institutions privées et publiques (enseignement, soins de santé, aide sociale etc.) et le pluralisme interne que traduit l’intégration de groupes idéologiques différents dans la direction d’une institution publique (cela va de la Banque nationale aux Transports publics en passant la sécurité sociale ou la radiotélévision…). 

    Bref, entre la neutralité et le pluralisme, la Belgique ne choisit pas, elle conjugue et décline ces concepts sous des modes divers. Une symphonie peut-être inachevée mais pas à jeter…

    Le texte complet de la conférence peut être consulté ici: neutralité ou pluralisme dans l'espace public 

    Ref. L'archevêque de Malines-Bruxelles dénonce une tendance à privatiser la religion

    JPSC

  • Le chant des offices de la liturgie liégeoise médiévale : une conférence de Marcel Pérès à l’église des Bénédictines au Boulevard d’Avroy le dimanche 14 février 2016 à 15h30

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    Académie  de  Chant  grégorien à Liège

    Secrétariat :  Jean-Paul Schyns,  Quai Churchill , 42/7  4020  Liège

    E-mail :  academiedechantgregorienliege@proximus.be

    Tél. 04.344.10.89      Site :    http://www.gregorien.be

        

     Église de l’abbaye des Bénédictines de Liège

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    Boulevard d’Avroy, 54 

    Dimanche 14 février 2016 à 15h30 

    LE CHANT DES OFFICES DE LA LITURGIE LIÉGEOISE MÉDIEVALE

    Trinité, Fête-Dieu, Saint Lambert 

    CONFÉRENCE 

    donnée par  

    Marcel-Peres (1).jpg 

    MARCEL PÉRÈS

     Directeur de l’Ensemble « Organum » et du CIRMA (Centre Itinérant de Recherche sur les Musiques Anciennes).

     

    Les manuscrits présentés portent encore beaucoup d’éléments constitués au cours de la renaissance carolingienne et offrent de précieuses indications sur l’art de la scansion du plain-chant, comme le montrera aussi l’interprétation vocale d’extraits de ces manuscrits.

     

     P.A.F : 10 € (à l’entrée)

    Renseignements et réservations : 04.344.10.89 (J.P. Schyns) ou 04. 223.77.20 (demander Sœur Petra)

    Voir aussi : 

    http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com/archive/2016/01/22/academie-de-chant-gregorien-a-liege-trois-sessions-et-deux-c-5748645.html

  • Jésus et l'islam ou quand le voile se déchire

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    D'Odon Lafontaine sur le site d'EEChO :

    Islamologie : le voile se déchire

     

    Jésus et l'islam

    La série documentaire Jésus et l’islam de Jérôme Prieur et Gérard Mordillat sur la chaîne Arte a rencontré un franc succès d’audience.  Cette série présente en sept épisodes d’une heure chacun environ les analyses d’une vingtaine d’islamologues appelés à présenter leurs points de vue sur les origines historiques de l’islam, l’angle proposé de la place de Jésus dans l’islam ne constituant en fait qu’un alibi et une accroche marketing (on peut revoir ces émissions sur le web). L’association EEChO était représentée, parmi ces chercheurs de toutes origines et obédiences, en la personne de François-Xavier Pons, qui portait nos analyses. Les réalisateurs n’ont retenu de son propos que quelques minutes. Ce qui nous amène à formuler dès maintenant certaines réserves sur cette série, émises en quelque sorte « de l’intérieur », pour mieux pouvoir en tirer les enseignements par la suite.

    Un format douteux

    Son format tout d’abord, suscite des interrogations : la série est réalisée à partir de la succession d’interventions, apparemment « brutes de décoffrage », de spécialistes et chercheurs filmés en plan rapproché. Fait rare et appréciable, c’est leur parole qui est (ou semble) mise en valeur, les différentes interventions étant entrecoupées du discours d’une « voix off ». Un discours global est ainsi déroulé, au fil des affirmations des uns et des autres, par delà leurs contradictions éventuelles que cette « voix off » vient plus ou moins démêler. Et voilà où le bât blesse : nous ne pouvons savoir réellement quel est le point de vue des intervenants. Nous ignorons les questions que leur ont posées les réalisateurs et auxquelles ils répondent. Les artifices du montage, des coupes, du séquencement des interventions donnant l’illusion que les chercheurs se répondraient l’un l’autre, permettent ainsi aux réalisateurs de leur faire épouser habilement leur propre parti-pris, parfois au mépris de tout souci de vérité ou de la plus élémentaire déontologie journalistique. On se souvient en effet du véritable travail de propagande antichrétienne qu’ils avaient réalisé précédemment avec leurs séries Corpus Christi (1996-1997), L’Origine du christianisme (2000) et l’Apocalypse(2008) en usant exactement des mêmes méthodes. EEChO n’existait pas encore, et nous ne pouvions donc alors réfuter leurs mensonges. D’autres s’en sont heureusement chargés, avec un certain brio. Nos travaux sur l’histoire des Apôtres et du christianisme des origines ont depuis apporté les éclairages nécessaires.

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