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Histoire - Page 30

  • Les interviews du Pape : slogans figés et confusion assurée

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Les interviews du Pape : slogans figés, confusion assurée

    Indietrisme*, cléricalisme et ambiguïtés persistantes sur l'inclusion des homosexuels et des transsexuels : c'est le scénario habituel mis en scène également dans l'interview de François avec les jésuites portugais.

    29_08_2023

    Lors de son voyage à Lisbonne pour les Journées Mondiales de la Jeunesse, François a également rencontré, comme il en a l'habitude, ses confrères jésuites, répondant à leurs questions. Le texte de cet entretien est maintenant publié par La Civiltà Cattolica.

    On espère toujours qu'un enseignement important et clair ressortira de ces rencontres, même si le langage utilisé est plutôt informel, comme dans un dialogue entre amis. Mais ce n'est souvent pas le cas pour deux raisons principales. La première est que François poursuit sa propre ligne de pensée et ne se laisse pas le moins du monde interpeller par les questions soulevées. Non pas que ses frères jésuites, en tant que jésuites, posent des questions embarrassantes, mais ils soulèvent des problèmes qui sont immédiatement traités selon les schémas de pensée habituels et avec l'abus des mêmes mots : indiétrisme, cléricalisme, etc.

    La deuxième raison est que François émet des jugements généraux sur des situations très complexes. On comprend qu'on ne peut pas écrire des romans dans une brève interview, mais c'est précisément pour cette raison qu'il faut faire preuve d'une certaine prudence. Par exemple, le Pape exprime ici un jugement très dur et absolument schématique sur le clergé et les catholiques américains, les accusant sommairement d'indiétrisme idéologique : "il y a une attitude réactionnaire très forte, organisée, qui structure une appartenance également affective. Je veux rappeler à ces gens que l'indiétrisme ne sert à rien".

    On a l'impression que dans chaque entretien avec ses frères jésuites, mais on pourrait aussi dire dans chaque entretien tout court, les réponses de François sont standardisées, qu'elles appartiennent à un répertoire conceptuel et linguistique fixe et qu'elles ne connaissent pas d'évolution réelle. Cette fois encore, comme par le passé, François cite Vincent de Lérins à propos de l'évolution du dogme, mais il le cite à demi-mot, citant les mots qui indiquent un progrès mais jamais ceux qui indiquent une continuité parfaite, à savoir "par tous, toujours et partout". Bien que de nombreux experts le lui aient fait remarquer, par exemple le père Nicola Bux, il ne se laisse pas décourager.

    Cette approximation, qui anime les jugements hâtifs et injustes, s'est également manifestée dans ce dialogue avec ses frères jésuites du Portugal sur un sujet concernant la Doctrine sociale de l'Église. Répondant à une question sur l'inclusion des homosexuels et des transsexuels dans l'Église (pouvait-elle manquer ?...), François a fait cette remarque : "Mais ce que je n'aime pas du tout, en général, c'est qu'on regarde à la loupe ce qu'on appelle le "péché de la chair", comme on l'a fait pendant si longtemps à propos du sixième commandement. Si vous exploitez des travailleurs, si vous mentez ou trichez, cela n'a pas d'importance, et ce sont les péchés au-dessous de la ceinture qui comptent".

    Cette affirmation est lacunaire à bien des égards. Tout d'abord, elle exprime un jugement en trois mots et le résultat d'une impression personnelle sur une question très importante et complexe. Elle juge des époques entières de l'histoire, de nombreux prêtres dans les confessionnaux, des éducateurs et des parents par le biais d'un jugement tranchant et peu attrayant. Deuxièmement, il s'agit sans aucun doute d'un jugement erroné, car il ne tient pas compte de la grande attention que la Doctrine sociale de l'Église, la morale catholique et les manuels pour les confesseurs ont accordée à ce que l'on appelle les "péchés sociaux".

    Le catéchisme cite l'escroquerie au juste salaire comme une action qui appelle la vengeance de Dieu. Dans Rerum novarum, Léon XIII a placé au centre de l'action de l'Église ceux qui sont "seuls et sans défense, à la merci de la cupidité des maîtres et d'une concurrence effrénée". Ce jugement de François ne tient pas compte de "ce grand mouvement de défense de la personne humaine", mentionné dans le Centesimus annus (n° 3) de Jean-Paul II, qui a œuvré pour une société plus juste.

    Certes, dans le passé, l'attention portée aux péchés "de chair" était beaucoup plus vive qu'aujourd'hui, où - comme le révèlent de nombreux confesseurs - plus personne ne se confesse pour des actes contraires au sixième commandement. Mais il ne manquait certainement pas d'examens de conscience pour les actes d'injustice sociale et d'exploitation, ni d'actes de réparation pour ces péchés, ni d'interventions publiques de charité, comme l'attestent les saints sociaux et leurs œuvres de charité. En effet, Rerum novarum se terminait par un hymne à la charité. Et combien de générations de prêtres et de laïcs cette encyclique a-t-elle inspirées et guidées ?

    Après tout, si aujourd'hui plus personne ne se confesse pour le sixième commandement, peut-être que tout le monde se confesse pour le septième ? Cette étrange intervention de François semble oublier qu'il n'y a finalement qu'une seule vertu, et que le respect de la dignité de son propre corps et de celui d'autrui permet également de respecter le travailleur ou le pauvre. Le sixième commandement n'est pas quelque chose de privé, mais a de larges répercussions sur la vie sociale et politique, car c'est de la culture des passions débridées que naissent tous les maux de la société. Lors du colloque de Lisbonne, François a beaucoup parlé de l'inclusion des homosexuels et des transsexuels. Nous ne voudrions pas qu'il ait manqué ce lien entre le respect du corps et la justice, entre le sixième et le septième commandement.

    * L'indiétrisme consisterait à vouloir revenir en arrière.

  • Quand le pape fait l'éloge de la Russie impériale au grand dam de l'archevêque de Kiev

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (traduction de diakonos.be):

    Le pape fait l'éloge de la Russie impériale. L'Église ukrainienne lui demande de se rétracter

    28 août 2023

    Ce vendredi 25 août après-midi, le Pape François s’est connecté à Saint-Pétersbourg à l’occasion de la Xè rencontre nationale des jeunes catholiques de Russie et leur a adressé en espagnol ce message vidéo, diffusé le jour suivant par la salle de presse du Vatican, également en version italienne :

    > “Queridos jóvenes, queridas jóvenes: que la paz…”

    Le thème du message du Pape était le même que celui des JMJ de Lisbonne. « Marie se leva et s’en alla en hâte (Luc 1, 39) », avec ces seules paroles susceptibles d’être associées à la guerre déchaînée par la Russie contre l’Ukraine :

    « Je vous souhaite à vous, jeunes Russes, la vocation d’être artisans de paix au milieu de tant de conflits, au milieu de tant de polarisations de toute part, qui affligent notre monde. Je vous invite à être des semeurs, à répandre des graines de réconciliation, de petites graines qui en cet hiver de guerre ne germeront pas pour le moment sur la terre glacée mais qui fleuriront dans un printemps futur ».

    Mais ensuite, avant la bénédiction finale, François, s’est lancé dans une déclaration improvisée en italien, qui n’a pas été publiée par la salle de presse du Vatican mais par le site « Il Sismografo », et que l’on peut écouter dans cette vidéo toujours disponible en ligne :

    « N’oubliez pas votre héritage. Vous êtes héritiers de la grande Russie : la grande Russie des saints, des rois, la grande Russie de Pierre le Grand, de Catherine II, cet empire russe grand, cultivé, de tant de culture, de tant d’humanité. Ne renoncez jamais à cet héritage. Vous êtes les héritiers de la grande Mère Russie, allez de l’avant. Et merci. Merci pour votre façon d’être, pour votre façon d’être Russes ».

    Naturellement, ces déclarations ont eu un grand écho à travers le monde, notamment dans cet article de Francis X. Rocca dans « The Wall Street Journal » :

    > Pope Francis Praises Historical Russian Imperialism Amid War in Ukraine

    Mais surtout, cet éloge sans retenue de la Russe impériale de la part du Pape a incité l’archevêque majeur de l’Église grecque catholique ukrainienne à publier le soir du lundi 28 août la déclaration suivante que nous reproduisons intégralement ici :

    *

    Déclaration de sa béatitude Sviatoslav Shevchuk concernant les déclarations du pontife romain pendant la rencontre avec la jeunesse Russe

    C’est avec grande douleur et inquiétude que nous avons eu connaissance des paroles, attribuées, au Saint-Père François, prononcées pendant la rencontre à distance avec la jeunesse catholique russe, qui s’est déroulée le 25 août dernier en vidéoconférence à Saint-Pétersbourg.

    Nous présumons que les déclarations de Sa Sainteté aient été prononcées de manière spontanée, sans la prétention de donner une analyse historique, et encore moins avec l’intention de soutenir les ambitions impérialistes de la Russie. Malgré cela, nous partageons la grande douleur suscitée par ses observations dans le chef des évêques, du clergé, des moines et des fidèles non seulement de notre Église, mais également d’autres confessions chrétiennes, ainsi que de représentants d’autres confessions religieuses. Dans le même temps, nous partageons également la grande déception de la société civile ukrainienne à la suite de ces déclarations.

    Les déclarations sur la « grande Russie de Pierre I, de Catherine II, de cet empire grand et illuminé, de grande culture et de grande humanité » font référence au pire exemple de l’impérialiste et du nationalisme extrême russe.

    Nous craignons que ces déclarations soient comprises par certains comme un encouragement envers ce nationalisme impérialiste qui est la véritable cause de la guerre en Ukraine. Une guerre que chaque jour sème la mort et la destruction dans notre peuple.

    Les exemples employés par Sa Sainteté ne correspondent en réalité pas à son magistère sur la paix. Au contraire, le Saint-Père a toujours dénoncé toutes les formes d’impérialisme dans le monde d’aujourd’hui et il a mis en garde contre le danger du nationalisme extrême, en soulignant que ce sont bien eux la cause de « la troisième guerre mondiale par morceaux ».

    En tant qu’Église, nous tenons à signaler que, dans le contexte de l’agression de la Russie contre l’Ukraine, de telles expressions inspirent les ambitions néocoloniales du pays agresseur au lieu de dénoncer et de condamner cette manière d’ « être Russes ».

    Afin d’éviter que les déclarations et les intentions du Saint-Père ne soient manipulées, nous attendons de la part du Saint-Siège une explication de la situation.

    L’Église grecque catholique ukrainienne unie à toute la société civile en Ukraine condamne l’idéologie du « monde russe » et toute la façon criminelle d’ « être Russes ». Nous espérons que notre voix sera entendue par le Saint-Père.

    Dans quelques jours, les évêques de notre Église se réuniront à Rome pour célébrer le Synode annuel de l’Église grecque catholique ukrainienne. Nous aurons en outre l’occasion de rencontrer Sa Sainteté et de lui présenter personnellement les doutes et la douleur du peuple ukrainien, confiant en sa sollicitude paternelle envers notre peuple.

  • Saint Junipero Serra, premier saint hispanique de l'Eglise d'Amérique du Nord

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    D'Evangile au Quotidien :

    Saint Junípero Serra
    Prêtre franciscain missionnaire en Californie

    fêté le 28 août

    Junípero, au siècle Miquel Josep, Serra, naît le 24 novembre 1713 à Petra sur l'île de Majorque aux Baléares.

    Il entra chez les Franciscains le 14 septembre 1730. Excellent aux études il enseigna la philosophie, avant même d'être ordonné prêtre. Il obtint également un doctorat en théologie de l'université de Palma.
    Junípero Serra part pour le Nouveau Monde en 1749. Il a alors 36 ans et enseigne d'abord la philosophie au collège de Mexico. Mais, de cœur, Serra est un pionnier et un missionnaire. C’est à l’âge de 55 ans que ce petit homme, pas particulièrement robuste et marchant à l'aide d’une canne (séquelle d’une vieille blessure), accepte la tâche de coordonner les activités missionnaires dans la région.
    Il faut d'abord reprendre les missions de la Baja California passées sous l'administration des Franciscains lorsque les jésuites furent expulsés d'Espagne et de toutes les colonies espagnoles par Charles III (en 1768).

    Avec le groupe de 15 franciscains dont il est supérieur il fonde également des nouveaux postes : San Barnabé, près de Monterrey, au nord de la colonie de Nouvelle-Espagne (l'actuel Mexique). De là, il visite les peuples aborigènes de la Californie, région encore inexplorée. En quelques années, les Franciscains fondent 21 missions. L'une d'elles fait l'objet d'une attention particulière du vice-roi de Nouvelle-Espagne, Bucareli. C’est, principalement à dos de mule qu’il couvrira les 750 miles pour rejoindre le site de sa première mission, San Diego, qu’il atteint en 1769. De cette date jusqu’à sa mort, 15 ans plus tard, il aura fondé 9 autres missions (10 au total sur un ensemble, à terme, de 21).

    Le 15 décembre 1774, le Vice-roi Antonio Maria de Bucareli adresse au Père Junipero Serra une lettre où il lui propose de participer à une expédition vers une baie d'importance stratégique, en Californie centrale, sous le commandement du capitaine de marine Juan Bautista de Anza. C'est ainsi qu'un premier camp militaire est établi en ce lieu et les Pères Palou et Cambon y célèbrent la messe pour la première fois devant une modeste cabane, la mission Dolorès. Le lieu recevra le nom de San Francisco en l'honneur de saint François d'Assise.
    Il meurt le 28 août 1784 à Monterey, en Californie, après avoir fondé de nombreuses missions dans le Nouveau monde.

    Junípero Serra a été béatifié le 25 septembre 1988 par St Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) et proclamé Saint le 23 septembre 2015, au Sanctuaire national de l’Immaculée Conception de Washington, par le Pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-) lors de son voyage apostolique aux États-Unis.
    En canonisant Junípero Serra, le Pape François a donné à l'Église nord-américaine son premier Saint hispanique.

  • Réforme liturgique en Inde. Résistance de masse : les prêtres syro-malabars défient le délai du délégué papal

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    Une information publiée sur le site « The Pillar » relayé via le web « il Sismografo »

    Les prêtres de l'archéparchie indienne d'Ernakulam-Angamaly ont défié un ultimatum du délégué spécial du pape François et ont refusé d'adopter une nouvelle forme uniforme de liturgie pour l'Église catholique syro-malabare.

    L'archevêque Cyril Vasil', SJ, envoyé spécial du pape auprès de l'Église syro-malabare sui iuris, a fixé une date limite la semaine dernière, le 20 août, pour que les prêtres et les laïcs abandonnent leur opposition au mode uniforme de célébration de la Sainte Qurbana, l'Eucharistie sacrée . liturgie de l'Église syro-malabare, sous peine de sanctions ecclésiastiques.

    Vasil' a dit aux prêtres dissidents et aux laïcs qu'ils risquaient des sanctions canoniques, y compris l'excommunication, s'ils continuaient à défier l'autorité du synode syro-malabar - l'organe directeur faisant autorité pour l'Église d'Orient - et du pape François.

    Mais dimanche, des centaines de manifestants ont bloqué la célébration de la Sainte Qurbana au Syro-Malabar de la cathédrale Sainte-Marie d'Ernakulam.

    Dans tout le diocèse, les protestations ont empêché le mode uniforme d'être proposé dans la poignée d'églises avec des prêtres disposés à suivre la ligne du Vatican, y compris l'église Saint-Joseph à Chunangamvely, l'église Saint-Thomas à Malayattoor ; et l'église Holy Cross à Manjapra.

    Jusqu'à présent, seules six des plus de 320 paroisses de l'archéparchie ont accepté d'adopter le mode uniforme.

    Malgré la position intransigeante prise par Mgr Vasil' la semaine dernière, les groupes catholiques locaux opposés au régime uniforme bénéficient du soutien de la grande majorité du demi-million de laïcs de l'archiéparchie et de la quasi-totalité du clergé local.

    Vasil' a déclaré la semaine dernière que les manifestants laïcs étaient "utilisés et maltraités" par leurs prêtres qui, selon lui, les traitaient comme "des otages involontaires et souvent involontaires dans leur rébellion sacrificielle".

    Le délégué pontifical a déclaré que la résistance continue à la réforme liturgique était une question d'unité de l'Église, disant aux fidèles locaux qu'ils étaient soit "avec le pape, soit contre lui", et disant qu'une résistance supplémentaire serait un acte de schisme.

    L'archiéparchie d'Ernakulam-Angamaly est la plus grande éparchie de l'Église catholique syro-malabare et est le siège de l'archevêque majeur, ou chef, de l'Église syro-malabare. L'église syro-malabare est la deuxième plus grande des églises catholiques orientales.

    Le mode uniforme, adopté par le synode de l'Église en 2021, est un compromis entre l'ancienne tradition de l'Église syro-malabare, dans laquelle le prêtre regardait vers l'est ( ad orientem ), et l'émergence d'une pratique d'influence latine post-Vatican II dans certains églises, où le prêtre fait face au peuple tout au long de la liturgie ( versus populum ).

    « Voulez-vous rester prêtres de l'Église catholique — l'Église dirigée par le divin maître Jésus-Christ qui a confié à saint Pierre et à ses successeurs le droit de délier et de lier, d'encourager les frères dans la foi, d'enseigner et de gouverne?" a demandé Vasil' aux prêtres de l'archiéparchie la semaine dernière.

    « Il ne peut jamais y avoir de bénédiction de Dieu sur la désobéissance à sa volonté, peu importe combien vous essayez de la couvrir avec des phrases pieuses et même des prières. Il n'y aura jamais la bénédiction de Dieu sur les manifestations illégales et la rébellion », a déclaré le délégué papal.

    Malgré les avertissements de Vasil et la date limite du 20 août, le clergé local a continué à dénoncer le mode uniforme et le délégué papal, y compris au sein de la propre Compagnie de Jésus de Vasil.

    Pr. George Pattery, ancien président de la Conférence jésuite d'Asie du Sud, a déclaré samedi aux médias locaux que Vasil "semble militariser l'Eucharistie avec son dernier avertissement sur la liturgie syro-malabare sous couvert d'obéissance", et a appelé à une plus authentique processus d'engagement avec les catholiques locaux.

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  • Sainte Hélène (18 août)

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    Ste Hélène

    18 août

    « Les Grandes Heures d’Anne de Bretagne » (1508)

    THE RACCOLTA — Grandes Heures d'Anne de Bretagne folio 207v :...
    Invention (trouvaille) miraculeuse de la sainte Croix par sainte Hélène, impératrice,
    mère de Constantin premier empereur romain converti au Christianisme.

    Sainte Hélène, née vers 248 probablement dans la grande Bretagne, vivait à Drepanum, près de Nicomédie, dans une condition des plus humbles, lorsqu’elle attira l’attention de Constance Chlore, jeune officier de l’armée, qui revenait de son ambassade chez les Perses. Il l’épousa, en eut un fils, Constantin, mais fut obligé de la répudier pour devenir empereur. Lorsque Constantin monta sur le trône (en 306), il fit venir sa mère près de lui et la combla de marques de respect ; elle eut le titre d’Auguste et son nom fut gravé sur les monnaies.

    Pièce de monnaie romaine (avers) frappée à Sirmium en l’an 306

    Diamètre de la pièce originale : 20 mm (photo A.W.-JMS)

    Monnaies Empire Romain HELENE, HELENA Follis, folles, Thierry Dumez  Numismatique
    Sainte Hélène impératrice (Fl. Helena Augusta)

    On ne sait à quel moment elle est devenue chrétienne ; peut-être l’était-elle de naissance, peut-être n’abandonna-t-elle le culte des idoles que plus tard. Mais saint Paulin nous apprend qu’elle contribua à la conversion de Constantin. Elle n’intervint qu’assez tard dans les affaires religieuses de l’État.

    Constantin, trompé par les fausses accusations de sa femme  Fausta, ayant fait périr son fils Crispus, sainte Hélène en conçut un grand chagrin ; et lorsque l’empereur, dans un mouvement de sauvagerie païenne, eut cru devoir sacrifier Fausta aux mânes de son fils, elle résolut, bien qu’âgée de soixante-dix-neuf ans, d’aller faire aux Lieux saints un pèlerinage d’expiation, avec le secret désir d’y retrouver la vraie Croix.

    Munie des pleins pouvoirs de Constantin, elle partit à la fin de l’année 326. Rien n’était triste et désolé comme l’état où la dernière conquête romaine avait laissé Jérusalem : on n’y voyait que des ruines ou des temples païens élevés par Adrien, superbes, mais vides ; la ville ne contenait presque plus de Chrétiens. Lorsque l’impératrice demanda à être conduite au Calvaire, on ne put lui en indiquer l’endroit. Enfin, après de longues recherches, on commença des fouilles et, quelques jours plus tard, on trouva en terre, à côté les unes des autres, trois croix de bois conservées intactes. Celle qui avait porté le Sauveur fut reconnue, ainsi que le rapporte saint Ambroise, à l’inscription placée autrefois par Pilate en trois langues différentes, et que l’on put encore parfaitement distinguer :

    « Jésus de Nazareth, Roi des Juifs ».

    fresque du Pinturincchio. (XVe siècle).
    La Leggenda della Vera Croce. Agnolo Gaddi, Ritrovamento delle tre croci e riconoscimento della Vera Croce
    Sainte Hélène découvre la vraie Croix.

    « À la nouvelle de cette découverte, un cri de joie s’échappa de toutes les familles chrétiennes. Dieu venait de consacrer par un dernier miracle le triomphe déjà merveilleux de Son Église. » Quel spectacle pour tous ces persécutés de la veille « que l’instrument du supplice divin sortant tout d’un coup des entrailles de la terre, et devenant comme un signe de domination et de victoire » !

    Sainte Hélène, dont on avait peu parlé jusqu’alors, devint l’héroïne du monde chrétien. On s’entretint partout de ses vertus, on s’aperçut qu’au milieu des honneurs elle avait toujours mené une vie humble et sainte. Constantin mit à sa disposition toutes ses richesses pour bâtir un monument digne de renfermer les reliques sacrées. Après avoir commencé la construction de trois églises, sur le Saint-Sépulcre, à Bethléem et au jardin des Oliviers, elle quitta les Lieux saints et mourut en allant rejoindre l’empereur, qui se trouvait alors en Illyrie. C’était l’an 328, saint Sylvestre Ier étant pape et Constantin empereur.

  • En 1970, Ratzinger voyait clair; la babelisation de l’Église était alors identique à aujourd’hui, à une différence près

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction Diakonos.be) :

    En 1970, Ratzinger était clairvoyant. La babel de l’Église était alors identique à aujourd’hui, à une différence près

    Ce 4 juin 1970, à Munich en Bavière, devant un millier de personnes suspendues à ses lèvres, un certain Joseph Ratzinger, professeur de théologie à l’Université de Ratisbonne tenait une conférence intitulée « Pourquoi je suis encore dans l’Église ».

    Le texte de cette conférence a été publié en italien d’abord par les éditions Queriniana en 1971, puis chez Rizzoli en 2008, et enfin dans le volume VIII de l’ « Opera omnia » sorti des presses de la Librairie Éditrice du Vatican.

    Nous vous proposons ici la partie initiale de cette conférence, celle dans laquelle Ratzinger décrivait l’état de l’Église catholique des turbulentes années de l’après-concile et de l’après mai 1968.

    En la relisant aujourd’hui, à plus d’un demi-siècle d’écart, on est impressionné de constater à quel point la même « confusion babélique » de ces années-là se soit prolongée et étendue jusqu’à aujourd’hui, avec pour unique différence supplémentaire importante qu’elle a fini par atteindre la chaire pontificale, avec Jorge Mario Bergoglio.

    *

    Pourquoi je suis encore dans l’Église

    de Joseph Ratzinger

    Des raisons pour ne plus rester dans l’Église, il y en a beaucoup aujourd’hui, et elles vont dans tous les sens. Ceux qui se sentent poussés à tourner le dos à l’Église ne sont plus seulement ceux qui se sont éloignée de la foi de l’Église, ceux qui trouvent l’Église trop en retard, trop médiévale, trop hostile au monde et à la vie, mais également ceux qui ont aimé la figure historique de l’Église, sa liturgie, son indépendance des modes du moment, son reflet d’éternité. Ceux-là ont l’impression que l’Église est en train de trahir sa véritable nature, qu’elle capitule devant la mode et qu’elle est donc en train de perdre son âme : ils sont déçus comme un amoureux qui subit une trahison amoureuse et envisage sérieusement la rupture.

    Mais d’un autre côté, les raisons pour rester dans l’Église sont également très contradictoires. Ceux qui restent ne sont plus seulement ceux qui conservent envers et contre tout leur foi dans la mission de l’Église, ou ceux qui ne veulent pas renoncer à une vieille habitude à laquelle ils tiennent (même s’ils en font rarement usage). Ceux qui restent aujourd’hui dans l’Église avec le plus de vigueur sont justement ceux qui rejettent toute sa réalité historique et qui contestent avec passion le sens que ses ministres cherchent à lui donner ou à lui conserver. Malgré qu’ils veuillent en finir avec tout ce que l’Église est et a été, ils sont fermement déterminés à ne pas se laisser mettre à la porte, parce qu’ils espèrent pourvoir transformer l’Église en ce qu’elle devrait devenir selon eux.

    Et c’est ainsi que l’on se retrouve face à une véritable confusion babélique pour l’Église, car non seulement les raisons pour et contre elle se retrouvent emmêlées de la façon la plus étrange mais surtout parce qu’une entente semble quasi impossible. Et surtout, cela suscite la méfiance, parce que l’être-dans-l’Église a perdu son propre caractère sans équivoque et que personne n’ose plus avoir confiance en la sincérité de l’autre. L’affirmation pleine d’espérance que Romano Guardini a lancée en 1921 nous semble aujourd’hui inversée : « Un processus de grande envergure a commencé : l’Église s’éveille dans les consciences ». Aujourd’hui, au contraire, cette phrase devrait sonner comme ceci : « Un processus de grande envergure est en cours : l’Église s’éteint dans les âmes et se divise dans les communautés ». Dans un monde qui tend à l’unité, l’Église se déchire dans des ressentiments nationalistes, critiquant ce qui est différent et glorifiant les particularismes locaux. Entre les partisans de la mondanité et ceux de la réaction qui s’accrochent trop aux signes extérieurs et au passé, entre le mépris de la tradition et la confiance positiviste d’une foi prise à la lettre, il ne semble pas il y avoir de juste milieu. L’opinion publique assigne inexorablement une place à chacun. Elle a besoin d’étiquettes claires et ne s’encombre pas de nuances : celui qui n’est pas pour le progrès est contre lui ; il faut être soit conservateur soit progressiste.

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  • Saint Etienne, roi de Hongrie (16 août)

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    Etienne_de_Hongrie_Tatry.jpgde missel.free.fr

    L'Occident, réunifié par les Carolingiens, pouvait croire achevées les invasions barbares, quand, à la fin du IX° siècle, des peuplades venues du midi de l’Oural, les Magyards, poussés par les Petchénègues, envahirent la cuvette du Danube puis s’aventurèrent jusqu'en Lorraine et en Italie du Nord. L’origine de ces hordes de Magyards ou de Hongrois[1] est mystérieuse ; si leur langue se rattachait au finois et au basque, leur civilisation était proche des Turcs et des peuples de la steppe asiatique ; ils rappelaient les Huns ou les Avars, fixés dans la plaine danubienne aux V° et VII° siècles ; nomades qui combattaient à cheval, ils attaquaient les abbayes, rançonnaient les villes pour entasser le butin dans des chariots, et vendre comme esclaves les femmes et les jeunes gens.

    Le 10 août 955, l'empereur romain-germanique Otton le Grand battit les tribus hongroises à Lechfeld, près d’Augsbourg. Dès lors, les Hongrois se regroupèrent pour se sédentariser sous la famille des Arpads. Dix-huit ans plus tard, quand le duc Géza épousa Sarolta, fille du chef de Transylvanie, le christianisme, venu de Byzance et de Bulgarie, pénétra en Hongrie. De l’union de de Geza et de Sarolta naquit Vajk (ou Vaïk ou Baïk) vers 969, à Esztergom[2]. Après la mort de Sarolta, Géza épousa Ethelgide (ou Adélaïde), fille du prince polonais Miesco qui s’était converti au christianisme en 966. Des missionnaires slaves, comme Vojtech, le futur saint Adalbert, évêque de Prague, entrèrent en Hongrie, en même temps que les évêques bavarois Pilgrim de Passau et Wolfgang de Ratisbonne.

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  • 16 août : saint Etienne, un roi de Hongrie méconnu

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    9782213619422.jpgEn 2004, Marie-Madeleine de Cevins publiait chez Fayard une biographie historique consacrée à saint Etienne de Hongrie.

    Voici la présentation de l'éditeur :

    "Premier roi de Hongrie (1000-1038) de la dynastie arpadienne, Étienne Ier de Hongrie ou Szent István (Saint Étienne) est le fondateur du royaume de Hongrie

    Les Français ignorent superbement Étienne de Hongrie ou ne se font de lui qu'une idée caricaturale : celle d'un païen à la tête de hordes sauvages, qui; serait soudain converti à la religion du Christ en entraînant ses guerriers avec lui.

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  • 14 août : saint Maximilien Kolbe

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    maximilien Kolbe.jpgLe Père Maximilien Kolbe est né le 8 janvier 1894 à Zdunska Wola en Pologne, et baptisé le même jour à l'église Notre Dame de l'Assomption. Ses parents, ouvriers tisserands sont de fervents catholiques. Ils habitent une modeste maison où ils ont installés un petit autel à Notre Dame. Les enfants reçoivent une solide éducation. Raymond, délicat et chétif avait un tempérament vif et obéissant. Très doué pour les études, il va à l'école de Pabianice.

    Un événement marque l'enfance de Raymond. En 1904-1905, sa maman le gronde, il prie Marie et se trouvant à l'église, la Vierge lui apparaît tenant dans ses mains deux couronnes : une blanche signe de la pureté, et une rouge signe du martyr. Il les accepte toutes les deux. Toute sa vie se réalisa selon ce dessein. Dès ce moment, il se confie totalement à Marie. La prière devient pour lui source de grâces et de conversion.

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  • Faire aimer l'Immaculée, le testament de saint Maximilien Kolbe

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    De Chiara Chiessi sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Faire aimer l'Immaculée, le testament du père Kolbe

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    13-08-2022

    Dans son "testament spirituel", prononcé à Rome en 1933, saint Maximilien Kolbe a légué à ses confrères la mission de répandre la dévotion à l'Immaculée, le chemin vers Jésus, "jusqu'aux extrémités de la terre". Pour y parvenir, il faut s'appuyer sur trois armes (prière, travail, souffrance) et utiliser tous les moyens, à commencer par la presse.

    A l'occasion de la fête de saint Maximilien Marie Kolbe (1894-1941), qui tombe le 14 août, nous approfondissons les enseignements de son "testament spirituel", prononcé à Rome en mai 1933. Nous voyons ici à l'œuvre toute sa grande et ardente âme d'apôtre marial, désireux d'amener l'humanité entière à Marie, jusqu'au bout du monde et jusqu'au martyre, dans le camp de concentration d'Auschwitz.

    Au retour de son voyage missionnaire au Japon, saint Maximilien est resté quelques jours à Rome, au Collège séraphique international. Là, après avoir convoqué tous les clercs dans l'Aula Magna, il prononce son testament spirituel. "Nous devons donc tous nous approcher de l'Immaculée Conception pour pouvoir nous approcher plus facilement de Jésus. [...] Nos pères ont lutté pour l'Immaculée Conception, et maintenant, après la victoire, il ne nous est pas permis de nous reposer, car c'est précisément maintenant que ce qui est connu en théorie doit être traduit en pratique".

    Auparavant, le saint polonais avait expliqué comment ses prédécesseurs franciscains s'étaient battus avec acharnement pour la définition du dogme de l'Immaculée Conception, et comment il appartient maintenant à la génération actuelle de faire en sorte que l'Immaculée Conception règne dans chaque cœur. On se souvient en effet de la querelle menée par le théologien franciscain Duns Scot, qui a vécu entre le 13e et le 14e siècle, originaire d'Écosse et surnommé le Thin Doctor en raison de la subtilité de sa pensée. Pour affirmer la doctrine de l'Immaculée Conception, Scot s'est opposé à la pensée thomiste de l'époque, à savoir que la Vierge a été sanctifiée pendant qu'elle était dans le sein de sa mère, mais après avoir été marquée par le péché originel. Scot a surmonté l'obstacle avec la thèse de la rédemption préventive : en prévision des mérites de son Fils, la Vierge a été rachetée par Jésus.

    Mais revenons au testament du père Kolbe, qui condense en quelques lignes les principaux enseignements que le saint a voulu transmettre à ses enfants : "Lorsque vous apprendrez ma mort, sachez que vous êtes, par testament, mes héritiers. Jusqu'à présent, nous avons tous travaillé ensemble pour l'Immaculée Conception ; lorsque je serai mort, rappelez-vous que c'est votre tour de continuer, c'est à vous que je recommande la Milice de l'Immaculée Conception. Sans limites et sans retenue, consacrez-vous à la cause de l'Immaculée Conception, affrontez pour elle tous les sacrifices, jusqu'à l'effusion de sang s'il le faut et vous devez répandre la Milice de l'Immaculée Conception jusqu'aux extrémités de la terre, car c'est une cause sainte et c'est la volonté de la divine Mère que nous, Frères Mineurs Conventuels, qui dans le passé avons prôné son Immaculée Conception, répandions maintenant aussi son culte. Voici mon testament".

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  • Liturgie: un délégué du Vatican fait face au rejet de l'Église indienne

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    Le site web sismografo  rapporte encore une querelle liturgique dans la galaxie autoritaire du pape François :

    «  L'archevêque Cyril Vasil, qui a été nommé délégué pontifical pour l'archéparchie d'Ernakulam-Angamaly par le pape François, est arrivé au Kerala le 4 août.

    Les catholiques, y compris les prêtres d'un archidiocèse du sud de l'Inde, disent qu'ils ne coopéreront pas avec un délégué pontifical qui est arrivé pour aider à trouver une solution au différend liturgique vieux de plusieurs décennies dans leur église syro-malabare de rite oriental.

    Une délégation de cinq membres de quelque 400 prêtres de l'archidiocèse d'Ernakulam-Angamaly a rencontré le 8 août le délégué pontifical Mgr Cyril Vasil de Slovaquie pour lui faire part de sa décision.

    "Nous avons fait part de notre difficulté à nous engager davantage avec lui", a déclaré le père Jose Edassery, qui faisait partie de la délégation de cinq membres

    Le prélat, ancien secrétaire du Bureau des Églises orientales et chef du diocèse gréco-catholique de Kosice en Slovaquie, est arrivé le 4 août à la base de l'Église dans l'État du Kerala, dans le sud du pays.

    Vasil, dans une exhortation pastorale du 5 août, a demandé aux catholiques de l'archidiocèse de prier pour le succès de sa mission. Il a déclaré que le pape l'avait nommé pour mettre en œuvre la "décision synodale sur le mode uniforme de célébration".

    Un mémorandum que les prêtres ont remis à Vasil, dont une copie a été mise à la disposition d'UCA News, indique qu'ils ne peuvent pas coopérer avec lui pour une telle mission.

    « Nous réitérons par la présente notre fidélité au Saint-Père le Pape François. Mais, nous avons des réserves à mettre en pratique l'exhortation concernant le mode uniforme de célébration de la messe », indique le mémorandum.

    La nomination papale remise en question

    Le mémorandum indique que l'archevêque jésuite est catégorique sur la mise en œuvre du mode de messe approuvé par le synode dans l'archidiocèse sans avoir aucun dialogue avec ceux qui s'y opposent.

    « Vous avez déclaré catégoriquement qu'il n'y a pas de place pour le dialogue et que vous n'avez aucun mandat pour faire part de nos demandes et préoccupations au Saint-Père. On sent que votre langage et votre approche sont parfois plus menaçants que dialogués », ont déclaré les prêtres dans le mémorandum.

    "Ce faisant, nous avons le sentiment que votre mission est devenue inefficace avant même qu'elle ne décolle."

    "Nous avons décidé de ne pas avoir de discussion ou de dialogue avec Mgr Vasil" car il n'est pas prêt à nous écouter, a déclaré Riju Kanjookaran, porte-parole du Mouvement archidiocésain pour la transparence (ATM), un forum de prêtres, de religieux et de laïcs. dans l'archidiocèse.

    L'AMT a également soulevé des objections à la lettre de nomination de Mgr Vasil. Selon AMT, Vasil a été nommé à l'insu du Saint-Siège. »

    Le père Edassery a déclaré à UCA News le 9 août que les prêtres "n'auront aucun problème à tenir une discussion avec Vasil à condition qu'il rende publique sa lettre de nomination et ses termes et conditions"

    Au milieu des allégations selon lesquelles le prélat n'aurait pas de lettre de nomination papale, les nouvelles du Vatican du 10 août ont déclaré que le pape François l'avait nommé délégué pontifical avec des facultés spéciales "pour résoudre la situation de l'archéparchie d'Ernakulam-Angamaly".

    Sa tâche sera de « veiller à la mise en œuvre de la réforme liturgique approuvée par le Synode de l'Église archiépiscopale syro-malabare », a-t-il déclaré en citant un communiqué du Dicastère des Églises orientales du Vatican.

    La nomination de Vasil a été concédée au préfet du Dicastère, Mgr Claudio Gugerotti, le 23 juin, selon un communiqué publié par le Dicastère le 10 août, a indiqué Vatican News .

    Langue de dialogue recherchée 

    Le mémorandum du prêtre demandait également la destitution de Mgr Andrews Thazhath , qui a été nommé administrateur apostolique de l'archidiocèse d'Ernakulam-Angamaly le 30 juillet 2022.

    Depuis lors, le différend s'est transformé en manifestations sans précédent, notamment des combats de rue et des procès qui ont conduit à la fermeture de la basilique cathédrale d'Ernakulam le 24 décembre 2022.

    L'archevêque Vasil parle la même langue que l'archevêque Thazhath, présumé Kanjookaran.

    L'archevêque Vasil n'a pas pu être contacté pour ses commentaires.

    Le différend liturgique a commencé dans l'Église une décennie après le Concile Vatican II lorsque des tentatives ont commencé à faire revivre la liturgie de l'Église. Un groupe voulait faire revivre la liturgie dans le respect des traditions anciennes tandis qu'un autre voulait moderniser la liturgie.

    Le traditionaliste voulait que les prêtres fassent face à l'autel tout au long de la célébration eucharistique, tandis que le moderniste voulait qu'ils fassent face à la congrégation. Le synode de l'Église en 1990 a conçu la messe qui demandait aux prêtres de faire face à l'autel pendant la prière eucharistique et de faire face au peuple à d'autres moments, ce qui était considéré comme une formule compromettante.

    En novembre 2022, à l'exception de l'archidiocèse d'Ernakulam-Angamaly, les 35 diocèses de l'Église ont mis en œuvre la messe approuvée par le synode.

    L'Église compte environ 5 millions de catholiques et un demi-million d'entre eux dans l'archidiocèse….

    Ref. Un délégué du Vatican fait face au rejet de l'Église indienne

  • L'influence du nestorianisme sur l'Islam naissant

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    D'Annie Laurent sur le site "Clarifier" :

    PFV n°97 : les hérésies chrétiennes dans le Coran – le nestorianisme et ses dérivés

    10 août 2023

     

    Chers amis lecteurs,

    Le concile œcuménique de Nicée, tenu en 325 pour juguler l’arianisme (cf. PFV n° 96), ne permit pas d’en finir avec le phénomène des hérésies au sein des communautés chrétiennes d’Orient. D’autres doctrines, incompatibles avec la foi de l’Église, et condamnées comme telles, ont fait leur apparition : nestorianisme, monophysisme, monothélisme, docétisme, pélagianisme.

    Il convient donc de s’interroger sur l’influence qu’elles ont pu exercer sur la doctrine coranique et sur les conditions dans lesquelles ces emprunts ont pu inspirer la nouvelle religion monothéiste, l’islam, lors de son élaboration à partir du VIIème siècle.

    Compte tenu de la complexité du sujet, Annie Laurent a jugé utile, selon sa compréhension, d’y consacrer trois nouvelles Petites Feuilles Vertes : n° 97, 98 et 99. C’est donc la première de cette série que vous trouverez ci-dessous.
    Bonne lecture à tous ! 

    L’équipe de CLARIFIER


                 Au-delà des nombreuses doctrines gnostiques et messianistes qui pullulaient en Orient (cf. PFV n° 95), l’arianisme a sans doute été l’une des hérésies chrétiennes les plus influentes auprès de l’islam naissant puisque le Coran a adopté le cœur de sa doctrine, à savoir la négation absolue de la divinité du Christ et de la Trinité (cf. PFV n° 96). On ne peut toutefois pas négliger d’autres emprunts, inspirés eux aussi d’idées hétérodoxes, telles que le nestorianisme, le monophysisme et le monothélisme, qui résultaient de facteurs aussi variés que les malentendus culturels et linguistiques, les écrits apocryphes ou les rivalités politiques et ecclésiales (cf. PFV n° 96). Outre qu’elles ont contribué à briser l’unité chrétienne par les schismes qui en résultèrent, leurs formulations ont inspiré certaines croyances islamiques inscrites dans le Coran, préparant ainsi les consciences orientales à l’acceptation de l’islam.

    LE NESTORIANISME

    Son initiateur, Nestorius (v. 382-451), était un moine syrien devenu patriarche de Constantinople en 428. Il avait été formé à la Didascalée (École de théologie) d’Antioche, dominée par la personnalité de Théodore (350-428), évêque de Mopsueste en Cilicie (Turquie actuelle). De tendance « rationalisante », cette École tendait à privilégier l’humanité de Jésus au détriment de sa divinité. Il s’agissait au fond d’éviter l’absorption d’une nature par l’autre et ainsi d’épargner à la divinité tout mélange avec l’humain.

     

    Nestorius rejetait donc l’union hypostatique des deux natures dans l’unique personne du Verbe ; il en arrivait finalement à l’existence de deux Christ : l’homme et Dieu. Dans son rapport sur ce sujet, intitulé Traité de l’incarnation, le moine saint Jean Cassien (360-432), abbé du monastère Saint-Victor de Marseille, a exposé ainsi la doctrine nestorienne : « Jésus-Christ, né de la Vierge, est un homme sans plus (homo solitarius) ; ayant pris le chemin de la vertu, il a obtenu par sa vie pieuse  et religieuse, par la sainteté de son existence, que la Majesté divine s’unît à lui ; sa dignité lui vient, non pas de la splendeur de son origine, mais des mérites qu’il s’est acquis » (cité par l’islamologue Roger Arnaldez, À la croisée des trois monothéismes, Albin Michel, 1993, p. 50).

    Selon l’historien syrien Edmond Rabbath (1902-1991), Nestorius considérait que « seule la nature humaine du Christ a subi les souffrances de la crucifixion ». “Ce n’est pas Dieu, disait-il, qui a souffert sur la Croix, mais il était uni à la chair qui a été crucifiée”. Cette doctrine donnait lieu à l’abandon du dogme de la Rédemption, un des piliers du christianisme, sans lequel la religion du péché originel et du salut par le Divin Sauveur eût été complètement défigurée » (L’Orient chrétien à la veille de l’islam, Publication de l’Université Libanaise, Beyrouth, 1989, p. 17-18).

    Or, dans la même ligne, le Coran occulte la réalité du péché originel et donc la nécessité d’un salut pour les hommes. Ce sujet sera traité dans une PFV à venir (n° 99).

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