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Histoire - Page 31

  • Nagasaki, ville symbole du catholicisme japonais

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    Datée d'hier, 9 août,  une dépêche de l'Agence Fides :

    Nagasaki, ville symbole du catholicisme japonais

    Tokyo (Agence Fides) - Aujourd'hui, 9 août, on célèbre le 78e anniversaire du bombardement atomique de Nagasaki, le deuxième (et, espérons-le, le dernier) de l'histoire, après celui d'Hiroshima, le 6 août 1945.

    Nagasaki était alors le centre le plus important de la communauté catholique japonaise, avec une histoire remontant au XVIe siècle, faite de persécutions mais aussi d'une communauté qui, pendant des siècles, a gardé la foi en silence, baptisant secrètement ses enfants alors qu'ils ne pouvaient accéder à l'eucharistie faute de prêtres.

    C'est à Nagasaki, en 1597, que 26 catholiques ont été martyrisés et c'est également dans cette ville que 56 autres fidèles ont été tués en 1622.

    La bombe nucléaire a explosé à 500 mètres de hauteur, à un demi-kilomètre de la cathédrale Urakami Tenshudo, la cathédrale de l'Immaculée Conception, dont les flèches avaient été prises comme repère par les pilotes du B-29 qui a largué la bombe au plutonium, appelée "Fat Man".

    À ce moment-là, il y a une trentaine de fidèles dans la cathédrale, qui se confessent pour se préparer dignement aux célébrations de l'Assomption. La cathédrale détruite était la plus grande église catholique d'Asie, construite en 30 ans.

    La bombe atomique de Nagasaki a tué 40 000 personnes sur le coup et en a blessé 75 000. Et à la fin de l'année 1945, 74 000 personnes étaient mortes. (LM) (Agence Fides 9/8/2023)

  • Un prélat belge oublié : Xavier de Mérode, l'aumônier de Pie IX

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    De Fabio Piemonte sur la nuova Bussola Quotidiana :

    Xavier de Mérode, l'aumônier de Pie IX

    Xavier de Mérode

    Un grand protagoniste de son temps qui a réussi à sauver les catacombes et les cimetières chrétiens des premiers plans régulateurs du Royaume d'Italie, en jetant les bases de l'urbanisation de Rome et de la région pontine.

    10_08_2023

    "Je suis chargé d'une mission très sérieuse, celle de veiller aux besoins de l'armée pontificale. Je m'efforcerai de la remplir avec la plus tendre vénération pour le Saint-Père et la plus ardente sollicitude pour ses fils généreux, dont la fidélité, au milieu de si grandes épreuves, est un sûr garant de l'avenir". Tel est le programme auquel Xavier de Mérode (1820-1873) répond avec un zèle apostolique généreux. C'est ce que raconte François-Nicolas-Xavier-Louis Besson (1821-1888) dans une puissante biographie (Xavier de Mérode. Ministro della guerra ed elemosiniere nella Roma di Pio IX sous la direction de Guglielmo Gualandris, Ares, Milan 2023, pp. 416) du ministre de la guerre et de l'aumône du bienheureux Pie IX, qui reproduit abondamment des extraits des nombreuses épîtres de l'archevêque belge.

    Xavier reçut de sa mère le nom d'Apôtre des Indes dans l'espoir de devenir un jour prêtre. Alors qu'il est encore lieutenant, il mûrit sa vocation religieuse en écrivant : "Il n'y a que Dieu à aimer, il n'y a que Dieu à considérer dans cette vallée de larmes. J'espère que Dieu m'inspire, car maintenant je me sens parfaitement heureux".

    Dès son ordination diaconale, il "donne des preuves éclatantes de sa fidélité et de son dévouement à l'Église". Se faisant passer pour un touriste, de Mérode échappe à la surveillance et court récupérer les vases sacrés dans l'église de la Trinité des Monts au nez et à la barbe des sentinelles, défiant ainsi le gouvernement républicain. Défenseur acharné du pouvoir temporel de l'Église, il est appelé, grâce à son intelligence clairvoyante et à son habileté diplomatique, au service du dernier Pape-Re, Pie IX.

    Nommé aumônier du pape, il se préoccupe de la formation spirituelle, culturelle et professionnelle des plus jeunes et veille tout particulièrement à sauver les jeunes enfants en danger de mort grâce au pouvoir rénovateur des sacrements, se rendant personnellement, même la nuit, pour leur administrer l'onction. Dans le domaine caritatif, il consacra des ressources économiques considérables à la création de couvents de religieuses dédiés à l'assistance aux nécessiteux.

    Soucieux d'embellir Rome et les provinces pontificales, il contribue à redessiner le visage de la ville en prévoyant la construction de "routes, aqueducs, chemins de fer et télégraphes, casernes et prisons, écoles et couvents, établissements industriels et agricoles, hospices de toutes sortes". Entre autres travaux publics, il fait construire la route de Subiaco à Frosinone, une nouvelle prison, des écoles à Civitavecchia et la fontaine d'Anagni. Sur la place Termini à Rome, il ordonne que les travaux qu'il n'avait pas pu faire le jour soient réalisés la nuit. En effet, l'archevêque belge est à l'origine de la construction de ce qui deviendra la Piazza della Stazione Termini et des rues qui l'entourent, à savoir Via Firenze, Via Torino et Via Palermo. La via Nazionale elle-même, avant d'être appelée ainsi, était connue sous le nom de via de Mérode en hommage à sa figure.

    Il a également réussi à sauver de nombreuses catacombes et cimetières chrétiens de la destruction par les plans de réglementation du tout nouveau Royaume d'Italie et a donné une impulsion considérable aux études archéologiques visant à identifier ces sites, en collaboration avec le célèbre archéologue Giovanni Battista De Rossi. Accusé d'être un "palazzinaro" sans scrupules, il a en réalité jeté les bases d'une grande partie de l'urbanisation de Rome et de la région pontine, en réalisant des œuvres encore visibles aujourd'hui.

    Extrêmement critique à l'égard de la manipulation de la communication de masse, de Mérode apostrophe les journalistes comme "des écrivains anonymes, sans mission, sans droits qui, sans aucune responsabilité, mettront une chape de plomb sur tout ce qui leur déplaira et exerceront un empire absolu sur les hommes et les choses. Ce sera le triomphe de l'esprit moderne sous sa forme la plus oppressive et la plus hostile à l'esprit catholique, c'est-à-dire à l'autorité". Ces paroles sont extrêmement prophétiques de l'idéologie dominante d'aujourd'hui, le "politiquement correct".

    Le prélat belge aime chanter le Requiem dans sa chambre, déclarant ironiquement : "C'est ainsi qu'ils chanteront bientôt à Saint-Pierre, lors de mes funérailles ; mais ils chanteront mieux, car je n'y comprends pas grand-chose". Atteint d'une pneumonie aiguë, avant de mourir, il répète aux spectateurs : "Je suis heureux, je suis heureux, parce que je vais à l'éternité".

    En résumé, de Mérode était "un homme aux vues élevées, aux sentiments nobles, au grand esprit et au cœur magnanime" et témoignait avec une foi profonde et une charité laborieuse de ce qu'il enseignait : "L'Église n'est pas votre ennemie, mais votre bienfaitrice et votre mère".

    Espérons qu'une traduction française de ce livre sera bientôt publiée...

  • Saint Dominique (8 août)

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    San-Domenico.jpgVoici la présentation qui nous est faite du fondateur des dominicains par Luc-Henri Gihoul sur leur site belge : (http://www.dominicains.be/)

    Pourquoi nous est-il moins familier et moins connu que St. François d’Assise, son contemporain et son ami ? C’est que St. Dominique, plus peut-être qu’aucun autre saint, apparaît inséparable de son œuvre, c’est-à-dire de l’Ordre qu’il a fondé. Il en résulte qu’à un regard superficiel, sa physionomie peut paraître moins attrayante que celles d’autres saints. On aurait tendance à oublier l’architecte en admirant le monument ! Sa sainteté est celle de l’homme et de l’œuvre mais, à l’origine, St. Dominique c’est son œuvre même. C’est pourquoi il mérite le titre que lui donne la piété filiale de ses fils : « Notre Père St. Dominique. » Comment naquit l’âme apostolique de Dominique ? Il s’identifie tellement à sa mission qu’avant l’inauguration de celle-ci, nous n’avons presque rien à dire de lui. Oui, comme notre Seigneur lui-même, il apparaît soudain au Moyen-Age, après une longue vie cachée, environ 35 ans. Mais nous savons que c’est dans le silence que s’est façonnée son âme. Dans cette obscurité, nous percevons quelques anecdotes qui révèlent déjà le cœur de cet apôtre.

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  • Hélène Carrère d’Encausse : la disparition d'une incarnation du bon sens et de l’intelligence

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    De Jean-Paul Brighelli sur Causeur :

    Hélène Carrère d’Encausse, ou la défense de la langue et de la culture françaises

    Disparition d'une incarnation du bon sens et de l’intelligence


    On a peu vu Hélène Carrère d’Encausse dans les médias depuis deux ans. Pourtant, cette grande spécialiste de la Russie aurait eu certainement des choses à dire sur la guerre en cours. Mais on préfère inviter des spécialistes auto-proclamés stipendiés par les Services américains, et des généraux qui ont glané leurs étoiles dans les cabinets ministériels et prédisent avec gourmandise l’effondrement de la Russie. Ah oui ?

    Peut-être la vieille dame était-elle moins glamour que les imbéciles frétillants qui se répandent sur les ondes. L’épidémie de jeunisme a frappé aussi les rédactions — et pourtant, la jeunesse aussi est un naufrage. La nôtre, en particulier. Et de façon plus générale, tous les jeunes qui vouent un culte à l’idéologie woke[1], mangent exclusivement des crudités et croient que Greta Thunberg pense. Ils n’ont plus des rendez-vous ou des rencarts, mais des dates. Quand ça marche, on ne parle plus d’atomes crochus, mais de crush. Et quand ça foire, c’est hard.

    D’ailleurs, tout est hard pour cette génération de crétins décervelés par un système scolaire qui a répudié les valeurs Travail et Transmission. Symptôme ultime du vide intellectuel, la certitude d’exister pleinement via Tik-Tok. L’individualisme triomphant est le signe le plus certain de l’absence de pensée, et le franglais est son véhicule.

    Avec Hélène Carrère d’Encausse, c’est l’une des dernières représentantes du bon sens et de l’intelligence française qui disparaît. Une génération s’étiole par la force et la faiblesse de l’âge. Qui pense encore, dans l’intelligentsia ? Elisabeth Badinter (79 ans), Régis Debray (82 ans), Sylviane Agacinski (78) ou Alain Finkielkraut (74 ans — un jeunot). La Faucheuse éteindra bientôt ces ultimes voix, et vous vous repaîtrez désormais de Sandrine Rousseau et de Caroline de Haas. Bon appétit.

    Hélène Carrère d’Encausse n’a pas chômé depuis son élection à l’Académie en 1990. Sous sa houlette, la vénérable institution qu’a jadis voulue Richelieu, qui avait compris que la France était certes un territoire, mais aussi une langue et une culture, a affirmé la suprématie du français sur les langues régionales (2008), a condamné l’écriture inclusive (2017), émis des réserves fondamentales sur la marche à féminisation forcée (2019), et la Secrétaire perpétuelle de cette assemblée de doctes a interpelé le Premier ministre Jean Castex en janvier 2022 sur la nouvelle carte d’identité bilingue. Le diable est dans les détails. Cette carte d’identité franco-anglaise (ou plus exactement franco-américaine, appelons les choses par leur nom) est significative d’une allégeance totale à l’Oncle Sam — et elle ne sert à rien sinon à entériner notre servitude, puisque pour entrer aux USA, il faut toujours un visa. À vrai dire, cette soumission, part de loin. Le wokisme n’est que l’un des multiples chevaux de Troie de l’impérialisme yankee.

    De Gaulle considérait déjà Jean Monnet comme le petit télégraphiste d’Eisenhower. En 1968, l’un des leaders du mouvement étudiant, Jacques Sauvageot, alors « patron » de l’UNEF (hier atlantiste en sous-main, aujourd’hui islamo-gauchiste), était financé par la CIA : c’est ce qu’affirme Yves de Gaulle dans un documentaire intitulé De Gaulle, un homme à abattre : le général gênait les Américains depuis 1940. Puis ce furent Giscard et sa dérive atlantiste, Juan Manuel Barroso extrait par la CIA de son groupuscule maoïste pour diriger l’Europe sous la houlette américaine, la France participant, sans déclaration de guerre, au bombardement criminel de Belgrade, Sarkozy rejoignant le commandement intégré de l’OTAN, et j’en passe. Oui, le mal vient de très loin. C’est en 1964 que le professeur Etiemble publie Parlez-vous franglais ?. Que dirait-il aujourd’hui, où les jeunes beuglent « Fuck you » au lieu de dire, en bon français, « Allez-vous faire foutre » — la seule réponse à lancer à tous ceux qui maltraitent la langue en croyant être originaux alors qu’ils sont esclaves volontaires.

    L’invasion de l’américain dans la langue française n’est pas anecdotique : elle est le véhicule d’une terreur idéologique dont la motivation ultime est la conquête de marchés : tout comme les attaques contre De Gaulle visaient à mettre la main sur les ressources énergétiques de l’Afrique du Nord et à transformer le Maghreb en base avancée de la lutté contre l’URSS, l’américanisation aveugle qui déferle sur les ondes sert les intérêts du bloc Atlantique dans tous les événements récents : qui niera que la guerre russo-ukrainienne, la rupture d’un gazoduc en Baltique, l’asservissement de la France au gaz de schiste américain ou à l’énergie allemande — le bon petit soldat de l’Amérique depuis le Plan Marshall — sont des coups de boutoir sur notre indépendance et notre existence même ?

    A lire aussi: Le wokisme ne passera pas!

    Hélène Carrère d’Encausse avait bien cerné le danger. Interrogée par Le Figaro en février 2022 sur le « risque de fracture sociale et générationnelle », elle répondait avec une acuité intellectuelle que je me souhaite si un jour j’atteins son âge : « La fracture est déjà doublement là. Il y a d’un côté les happy few, les sachants pour qui l’anglais apparaît comme la langue de la mondialisation et la voie unique du progrès. Il y a de l’autre côté le bon peuple condamné à admirer ou à adopter ce modèle. Les gens ont l’impression de vivre en dehors de cet univers où se décide leur destin. Les protestations auxquelles on assiste procèdent d’un sentiment de dépossession de leur identité réelle, qui est d’abord celle de la langue. L’insécurité linguistique est là ! Les gens ne savent plus comment parler. Si vous ajoutez au problème du franglais celui de l’écriture inclusive, les gens ne comprennent plus leur propre langue… ». Il faut réagir, et vite. Boycottons les produits qui croient intelligent de se vendre en parlant américain. Giflons nos enfants et nos petits-enfants quand ils baragouinent un anglais approximatif par ignorance — la qualité qu’ils partagent le mieux. Et dégageons à la première occasion un Président qui n’est que l’employé des multinationales de Wall Street.


    [1] Le numéro d’été de La Revue des deux Mondes est consacré au wokisme, et sa lecture réjouit l’esprit.

  • Lumumba : une histoire encombré de mythes

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    De Paul Vaute sur son blog "Le Passé belge" :

    Lumumba, « une histoire encombrée de mythes »

    La « responsabilité morale » du gouvernement belge dans l’assassinat du Premier ministre congolais demeure la vérité « officielle » depuis qu’une commission d’enquête parlementaire a conclu en ce sens. Mais la responsabilité des acteurs locaux et les crimes que suscita le « héros de l’indépendance » sont absents de ce récit (1960-1961)

    Le retour d’un héros: sous ce titre, un film récemment promotionné relate les manifestations et célébrations qui ont accompagné et suivi la restitution aux représentants de la République démocratique du Congo (RDC), le 20 juin 2022, d’une relique supposée de Patrice Lumumba. Le documentaire donne largement la parole au sociologue Ludo De Witte, auteur d’un livre qui fit grand bruit, il y a plus de vingt ans, en présentant l’assassinat du leader du Mouvement national congolais (MNC) et de deux de ses compagnons, le 17 janvier 1961, comme le résultat d’un complot fomenté par les milieux dirigeants politiques et économiques belges [1]. En dépit du fait que la commission d’enquête parlementaire mise sur pied à la suite de cette parution arriva, quant à elle, à de tout autres conclusions…

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  • De Westerplatte à Lisbonne... et partout ailleurs

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    De George Weigel sur le Catholic World Report :

    De Westerplatte à Lisbonne... et partout ailleurs

    À de très nombreuses reprises au cours des deux dernières décennies, on m'a demandé d'expliquer le magnétisme unique de Jean-Paul II pour les jeunes. Ma réponse a toujours été double.

    2 août 2023

    Le pape Jean-Paul II lors de son premier voyage en Pologne en juin 1979. (Image : Wikipedia)

    Westerplatte, une étroite péninsule encadrant la baie de Gdańsk, a été le théâtre de l'une des premières batailles de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Le 1er septembre 1939, le cuirassé allemand Schleswig-Holstein a ouvert le feu sur la petite garnison polonaise de Westerplatte, espérant que les Polonais, largement inférieurs en nombre et en armement, hisseraient le drapeau blanc. Cette impression est erronée. Les Polonais - pour la plupart des jeunes sans expérience du combat - ont non seulement résisté au bombardement en mer, mais ont également repoussé les assauts amphibies des marines allemands, subissant de ce fait de lourdes pertes. Finalement, le 7 septembre, la garnison polonaise se rendit, mais elle avait tellement impressionné les agresseurs que le commandant allemand autorisa l'officier polonais à la tête de la garnison de Westerplatte à conserver son épée de cérémonie.

    Lors de la célébration de la liturgie de la parole avec une foule de jeunes Polonais à Westerplatte, au cours de son pèlerinage pastoral de 1987 dans son pays natal, Jean-Paul II, s'exprimant lentement et avec force dans son beau polonais sonore, a invoqué la mémoire de la génération de Westerplatte tout en lançant un défi mémorable :

    C'est ici, à Westerplatte, en septembre 1939, qu'un groupe de jeunes Polonais, sous le commandement du major Henryk Sucharski, a résisté avec une noble obstination, s'engageant dans une lutte inégale contre l'envahisseur. Une lutte héroïque.

    Ils sont restés dans la mémoire de la nation comme un symbole éloquent.

    Il faut que ce symbole continue à parler, qu'il soit un défi... pour les nouvelles générations...

    Chacun de vous, jeunes amis, trouvera aussi sa propre "Westerplatte". Une dimension des tâches qu'il doit assumer et remplir. Une cause juste, pour laquelle on ne peut que se battre. Un devoir, une obligation, à laquelle on ne peut se soustraire, qu'il n'est pas possible de déserter. Enfin, un certain ordre de vérités et de valeurs qu'il faut "maintenir" et "défendre" : en soi et au-delà de soi...

    En un tel moment (et ces moments sont nombreux, il ne s'agit pas de quelques exceptions) ... souviens-toi ... [que] le Christ passe et qu'il dit : "Suis-moi". Ne l'abandonnez pas.

    À de très nombreuses reprises au cours des deux dernières décennies, on m'a demandé d'expliquer le magnétisme unique de Jean-Paul II pour les jeunes - en particulier lorsque, dans ses dernières années, il ne ressemblait en rien au "Jean-Paul Superstar" de l'article de couverture du magazine Time du 15 octobre 1979, le pape de 59 ans qui venait de faire vibrer le Madison Square Garden. Ma réponse a toujours été double.

    Premièrement, Jean-Paul était d'une honnêteté transparente. Il pouvait parler comme il l'a fait à Westerplatte en 1987 parce que ses interlocuteurs savaient qu'il ne leur demandait pas de prendre un risque qu'il n'avait pas pris, qu'il ne leur demandait pas de porter un fardeau qu'il n'avait pas porté, qu'il ne leur demandait pas de faire preuve d'un courage qu'il n'avait pas montré. Cette transparence a fait de lui un personnage incontournable, non seulement sur la côte baltique de la Pologne en 1987, mais aussi lors des Journées mondiales de la jeunesse, de Buenos Aires en 1987 à Toronto en 2002.

    Deuxièmement, Jean-Paul II n'a pas cherché à plaire aux jeunes. Pour les jeunes adultes de la culture occidentale contemporaine, il n'y a que de la flatterie, tout le temps : dans l'éducation, dans les divertissements populaires, dans la publicité, et même dans la religion. Le message implicite de ce flatterie est qu'une vie sans sacrifice, discipline ou courage est possible. Mais de quel genre de vie s'agit-il ? Jean-Paul, qui a eu plus de contacts pastoraux avec les jeunes adultes que n'importe quel pape dans l'histoire moderne, savait que les jeunes voulaient quelque chose de plus que la facilité : il a compris par expérience qu'au plus profond du cœur des jeunes se trouve une aspiration au sens, à la noblesse, à la grandeur.

    Ainsi, au lieu de se montrer complaisant, Jean-Paul a lancé un défi. Dans une infinité de variations sur un même thème, il a dit aux jeunes de toutes les situations culturelles imaginables : "Ne vous contentez jamais de moins que la grandeur spirituelle et morale que la grâce de Dieu rend possible dans votre vie. Vous échouerez. Mais n'abandonnez jamais. Relevez-vous, dépoussiérez-vous, cherchez la réconciliation et la pénitence. Mais n'abaissez jamais, au grand jamais, la barre de vos attentes. Le Christ est avec vous et il ne vous abandonnera jamais. Ne l'abandonnez pas".

    Les ministères sur les campus qui fleurissent aujourd'hui dans le monde entier sont ceux qui suivent ce modèle et qui interpellent au lieu de flatter. Les associations de jeunes adultes qui assument avec succès la tâche d'être des catholiques en mission permanente sont celles qui offrent un catholicisme complet plutôt qu'un catholicisme allégé. Alors que les Journées mondiales de la jeunesse 2023 se déroulent cette semaine à Lisbonne, j'espère qu'un défi similaire à la conversion, au courage et à la mission évangélique retentira. Car le message de Westerplatte est un message pour tous ceux qui sont rassemblés dans la capitale du Portugal et, en fait, pour les catholiques du monde entier.

    (La chronique de George Weigel "The Catholic Difference" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver).

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, où il est titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont Witness to Hope : The Biography of Pope John Paul II (1999), The End and the Beginning : Pope John Paul II-The Victory of Freedom, the Last Years, the Legacy (2010), et The Irony of Modern Catholic History : Comment l'Église s'est redécouverte et a poussé le monde moderne à se réformer. Ses ouvrages les plus récents sont The Next Pope : The Office of Peter and a Church in Mission (2020), Not Forgotten : Elegies for, and Reminiscences of, a Diverse Cast of Characters, Most of Them Admirable (Ignatius, 2021), et To Sanctify the World : The Vital Legacy of Vatican II (Basic Books, 2022).

  • Le cardinal Willem Jacobus Eijk évoque l'héritage de saint Titus Brandsma et partage son histoire personnelle

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    De Vatican News (Deborah Castellano Lubov):

    Le cardinal Eijk parle du courage de répondre à la haine des nazis par l'amour de Dieu

    Dans une vaste interview accordée à Vatican News, le cardinal Willem Jacobus Eijk, archevêque d'Utrecht (Pays-Bas), se souvient des nouveaux martyrs qui, confrontés à l'hostilité et aux atrocités pendant la Seconde Guerre mondiale, ont embrassé leur croix avec amour, comme le nouveau martyr hollandais, saint Titus Brandsma. Il partage également son histoire personnelle : il a renoncé à sa carrière de médecin pour suivre le Seigneur dans la prêtrise, une décision qu'il "ne regrette jamais".

    Journaliste héroïque et saint, prêtre et martyr du XXe siècle, Saint Titus Brandsma, prêtre carmélite et théologien néerlandais, a combattu le nazisme, jusqu'à ce que cela lui coûte la vie. Le cardinal Willem Jacobus Eijk, archevêque d'Utrecht, aux Pays-Bas, se souvient de son héritage, tué "en haine de la foi" dans le camp de concentration de Dachau en 1942, après avoir refusé de publier de la propagande, s'être élevé contre les tactiques nazies et s'être opposé aux lois anti-juives qu'ils promulguaient. Le cardinal Eijk soutient que Titus n'est pas un saint parce qu'il a été martyr, mais qu'il a été martyr parce qu'il "était déjà un saint".

    En 1985, le pape Jean-Paul II a déclaré Titus bienheureux, affirmant qu'il avait "répondu à la haine par l'amour". Le pape François a canonisé saint Titus Brandsma en 2022.

    Dans cet entretien, le cardinal Eijk revient sur l'impact de Brandsma, ainsi que sur le saint témoignage d'un prédécesseur, le cardinal-archevêque d'Utrecht, qui, avec beaucoup d'amour, s'est opposé aux horreurs nazies. Il souligne également la valeur de la récente création par le pape François d'une commission vaticane chargée de recueillir les témoignages de tous les martyrs chrétiens modernes pour la foi, au sein du dicastère pour les causes des saints, en vue du jubilé de 2025, dans le but de dresser un catalogue de tous les chrétiens qui ont versé leur sang pour confesser le Christ et témoigner de l'Évangile.

    L'archevêque d'Utrecht explique également comment les catholiques ordinaires, quelle que soit leur vocation, peuvent s'inspirer des martyrs et servir le Christ, comme il l'a fait en tant que médecin, avant de se mettre au service de l'Église en Hollande.

    Malgré son amour pour la médecine, le cardinal ne regrette pas d'avoir rejoint la prêtrise, affirmant que "rien ni personne ne peut enlever cette joie spirituelle profonde et intérieure que le Seigneur m'a donnée, et qui est ancrée au fond de mon âme". 

    Votre Éminence, le pape François a récemment consacré une commission, au sein du dicastère pour les causes des saints, aux nouveaux martyrs qui ont perdu la vie dans des circonstances aussi incroyables que variées, par amour intransigeant pour le Christ et l'Évangile. Selon vous, quel est l'intérêt pour l'Église de se souvenir d'eux de cette manière ?

    Je crois que le pape François a plusieurs raisons d'accorder un grand intérêt aux martyrs à travers cette commission. Tout d'abord, nous ne devons pas oublier que la foi chrétienne est la foi la plus persécutée dans le monde entier aujourd'hui. Des milliers de chrétiens perdent la vie chaque année à cause de leur foi au Christ. Nous ne devons pas l'oublier. Il est dommage que l'on n'en parle pas en Europe occidentale, mais c'est un fait bien établi par diverses organisations.

    Deuxième point : vous savez, nous avons aussi en Europe occidentale une sorte de persécution silencieuse de la foi chrétienne. Il est difficile de montrer ou d'exprimer publiquement sa foi en Europe occidentale. Je pense que c'est moins le cas aux États-Unis. Mais les personnes qui travaillent dans les entreprises, dans les hôpitaux ou, par exemple, dans les écoles, si elles sont des catholiques convaincues, doivent être prudentes dans l'expression de leur foi. C'est un point très important.

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  • 31 juillet : 30e anniversaire de la disparition du roi Baudouin

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    De Vincent Delcorps sur cathobel :

    Baudouin Ier : le premier roi des Belges (vraiment) catholique

    A l’époque comme avec le recul, les témoignages abondent. Ils révèlent un homme qui sort de l’ordinaire. Qui offrait à ses interlocuteurs une exceptionnelle qualité de présence. Une écoute, un regard, susceptibles d’offrir à l’autre le sentiment d’exister. Et si la foi ne peut tout expliquer, on ne peut comprendre Baudouin sans s’intéresser à sa relation à Dieu.

    La quête de sens dès l’enfance

    Nous sommes le 29 août 1935. Baudouin n’a pas encore 5 ans quand sa vie bascule dans un tragique virage, au bord du lac des Quatre-Cantons, en Suisse. Brièvement inattentif, son père, Léopold III, perd le contrôle de sa voiture. Il s’en remettra. Mais Astrid, son épouse, ne se relèvera pas. Un véritable tournant. « Evidemment, il est impossible de connaître le cœur des personnes », nuance Vincent Dujardin. « De plus, certaines archives demeurent inaccessibles. Mais il semble que la mort de sa mère ait joué un rôle important dans la vie de foi de Baudouin. Cet événement l’a conduit à s’interroger assez jeune sur l’au-delà. » C’est donc très tôt que le prince manifeste un intérêt marqué pour les questions de sens et de religion. Au fil des ans, plusieurs aumôniers lui permettent de creuser sa quête. Et devenu adolescent, c’est tous les jours qu’il désire participer à l’eucharistie – parfois au grand dam de son père.

    Car contrairement à ce qu’on pourrait penser, la foi catholique ne relève pas alors de l’évidence au Palais de Bruxelles. C’est dans la religion protestante que Léopold Ier avait grandi. Léopold II n’avait aucun sens du religieux. Albert Ier était très marqué par le protestantisme. Et Léopold III avait, après son abdication, une vision panthéiste – il croyait en un Dieu présent en tout plus que dans la transcendance d’un Dieu monothéiste. « Le chemin de Baudouin est donc un chemin assez personnel », remarque Vincent Dujardin. « En fait, il sera le premier roi des Belges catholique! »

    Le roi catholique… de tous les Belges!

    Nous sommes le 17 juillet 1951. Baudouin n’a pas encore l’âge de la majorité, mais le voilà déjà appelé à prêter serment. Toujours bien vivant, son père a été emporté par la fièvre de la Question royale. Une épreuve de plus pour un jeune homme qui n’a pas été épargné par la vie (perte de sa mère, guerre, exportation, exil, abdication de son père…). Le voilà à présent appelé à régner sur un pays qu’il connaît mal. Meurtri, en outre, par la douloureuse impression de trôner à la place de son père.

    Un élément va singulièrement le soutenir: sa foi. Croire en Dieu l’aide à trouver un sens à sa vie. Mais aussi à faire preuve de courage, à poser des choix. « Il voulait toujours bien faire, agir en conscience », souligne Vincent Dujardin. « Il essayait de traduire dans son rôle de roi les valeurs en lesquelles il croyait. Notamment les valeurs de la famille, le souci pour la jeunesse, la solidarité, l’accueil… Il a essayé de vivre le message de l’Evangile. » Discrètement, il arrivera au roi des Belges de se rendre dans un hôpital, au chevet de personnes mourantes, sans journaliste ni relais sur les réseaux sociaux – encore inexistants. Et lorsqu’il est de voyage en Ethiopie, le roi brave toutes les consignes de sécurité en embrassant des personnes atteintes de la lèpre…

    Mais si le monarque est catholique, il est bien le roi de tous les Belges. L’homme en est conscient. Trop clairement afficher ses convictions religieuses risque de jouer contre lui. Rétrospectivement, il n’y a sans doute qu’en 1990, sur la question de l’avortement, que la foi de Baudouin a une véritable incidence politique. « Mais même sur ce dossier, il a agi en étant couvert par son gouvernement », souligne Vincent Dujardin. « Sur l’ensemble de son règne, je ne connais pas un seul cas où il aurait mené de politique parallèle. »

    Le roi Baudouin, un homme de prière

    Nous sommes le 15 décembre 1960. Baudouin a déjà 30 ans et il se marie enfin. A ses côtés, une Espagnole. Catholique, naturellement. « Sans doute n’aurait-il pas pu épouser une femme qui ne partageait pas sa foi », souligne Vincent Dujardin. Quelques mois plus tôt, les tourtereaux se sont fiancés sous le regard de la Vierge, à Lourdes. Un lieu que Baudouin affectionne particulièrement. L’homme est très attaché à la spiritualité mariale.

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  • Wokisme et cancel culture : où nous emmènent-ils ?

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    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana

    Wokisme et cancel culture : où nous emmènent-ils ?

    26 juillet 2023

    Depuis l'époque de la Révolution française, la destruction de la mémoire historique fait partie de la guerre déchaînée contre la civilisation chrétienne. Qu'il suffise de penser non seulement à la dévastation d'églises et de monuments qui eut lieu entre 1789 et 1795, mais à la profanation de la basilique de Saint-Denis lors de l'ouverture des tombeaux des souverains français et de l'exhumation et de la dispersion de leurs dépouilles mortelles, avec une signification symbolique évidente : toute trace du passé devait être physiquement effacée, conformément au décret de la Convention du 1er août 1793. La damnatio memoriae a caractérisé l'histoire de la gauche européenne depuis, jusqu'à la « culture de l'annulation » et l'idéologie du « sillage » de nos jours.

    La "cancel culture" est la culture de l'effacement de la mémoire : une vision idéologique selon laquelle l'Occident n'a pas de valeurs universelles à proposer au monde mais seulement des crimes à expier pour son passé. Le terme woke est un adjectif de la langue anglaise, qui signifie « rester éveillé », purger la société de toute injustice raciale ou sociale héritée du passé. L'utopie de « l'homme nouveau » suppose en effet de faire table rase du passé : l'espèce humaine doit devenir « matière première » informe pour être remodelée, refondue comme de la cire molle. La prochaine étape est celle du "transhumanisme", la régénération de l'humanité à travers les outils de la science et de la technologie.

    Cependant, ce processus destructeur, dans son dynamisme incontrôlable, risque de submerger la gauche politique elle-même. Conchita De Gregorio, journaliste italienne appartenant à ce monde, dans un article paru dans La Stampa du 7 juillet, relate trois épisodes marquants qui se sont déroulés en France et qui l'ont alarmée.

    Le premier épisode est celui-ci : « Dans une célèbre école de danse recherchée par les familles du Marais, quartier fief des élites progressistes parisiennes, les parents des petits danseurs ont demandé au directeur de l'école que les professeurs n'instruisent pas les enfants et les adolescents dans le mouvements justes en les touchant avec les mains, mais avec un bâton ». La raison en est que tout contact entre les corps, y compris la main qui dirige le torse ou accompagne un pas tenté pour la première fois, est potentiellement du harcèlement sexuel.

    Le second épisode concerne des cours de théâtre dans un Institut Supérieur des Beaux-Arts de Paris. Au moment de la photo de groupe, l'institutrice demande à une fille de s'attacher les cheveux en queue de cheval «puisque sa magnifique chevelure afro somptueuse s'étendant horizontalement couvrait complètement les visages des camarades de classe à sa droite et à sa gauche». Toute la classe se révolte, dénonçant la manifestation du racisme. Le directeur oblige l'enseignant à écrire une lettre de démission ou à démissionner.

    Le troisième épisode concerne une célèbre féministe qui « soutient la liberté des femmes islamiques de ne pas porter le voile. Attention : non. Le porter, très libre, et ne pas le porter, tout aussi libre ». La gauche l'accuse d'islamophobie, d'être de droite, de s'être vendue. et la polémique qui surgit provoque l'assignation d'une escorte à la féministe. Entre féminisme et islamophilie, la gauche choisit l'islamisme, car il se caractérise par une plus grande haine envers l'Occident.

    Un tableau plus large et plus approfondi de ce qui se passe en France est offert par un livre qui vient de paraître chez Avenir de la Culture, sous la direction d'Atilio Faoro (La Révolution Woke débarque en France, Paris 2023, p. 86). Les auteurs expliquent que le Wokisme, héritier de la Terreur soviétique et des Grandes Purges, est une idéologie globale qui veut transformer la société en un vaste champ de rééducation. Pour les fanatiques de cette idéologie, "la gastronomie française est raciste", "la littérature classique est sexiste", "un homme peut être enceinte", les 4.600 communes qui portent le nom d'un saint doivent être "débaptisées", la basilique Notre-Dame est un symbole d'oppression et devrait être redéfini « Notre Dame des rescapés du pédocriminalité ». La langue française elle-même devrait être déconstruite, par exemple en remplaçant le terme "hommage", qui renvoie à une langue féodale, par celui de "femmage", tout comme au lieu de "patrimonio" le terme "mariage" devrait être utilisé, afin ne pas concéder le moindre avantage sémantique au machisme.

    Il ne s'agit pas de folies mais de conséquences cohérentes avec une vision du monde qui rejette la mémoire historique de l'Occident, et en particulier ses racines chrétiennes.

    Or la culture, qui est l'exercice des facultés spirituelles et intellectuelles de l'homme, a besoin, pour se développer, d'une mémoire qui préserve et transmette ce que l'homme a déjà produit dans l'histoire. La mémoire est la conscience de ses racines et des fruits que ces racines ont produits. «La fidélité de la mémoire – a observé le philosophe allemand Josef Pieper – signifie en réalité qu'elle « garde » les choses et les événements réels tels qu'ils sont et ont été réellement. La falsification de la mémoire, contraire à la réalité, opérée par le « oui » ou le « non » de la volonté, est la vraie et propre ruine de la mémoire ; puisqu'elle contredit sa nature intime qui est de « contenir » la vérité des choses réelles » (La prudenza, Morcelliana, Brescia 1999, p. 38).

    Pour imposer un mensonge, il faut détruire la vérité, qui est contenue dans la mémoire. C'est pourquoi l'effacement de la mémoire, qui contient la vérité de l'histoire, est un crime contre l'humanité et la révolution éveillée en est l'expression. Le wokisme se développe en Occident pour détruire l'Occident, mais il n'a rien à voir avec l'histoire et l'identité de notre civilisation, dont il constitue une antithèse radicale. Les détracteurs de l'Occident qui se laissent séduire par des recettes comme l'Eurabie islamique, la Troisième Rome moscovite ou le néocommunisme chinois embrassent un itinéraire suicidaire. L'idéologie éveillée est la dernière étape d'une maladie qui vient de loin et qui ne peut être guérie en tuant le patient. Wokisme et annuler la culture ne sont pas l'acte de mort de l'Occident, mais les cellules tumorales d'un organisme qui était sain et peut encore guérir, s'il y aura, comme nous l'espérons, l'intervention radicale du Chirurgien Divin.

  • Une crise pire que la controverse arienne du IVe siècle

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    D'Edward Pentin sur son blog :

    Professeur Rist : L'Église catholique pourrait être confrontée à une crise pire que la controverse arienne du 4e siècle

    24 juillet 2023

    La récente suspension d'un prêtre italien pour avoir écrit une critique savante de l'exhortation apostolique Amoris Laetitia du pape François était une décision insensée et "totalement injuste", mais qui souligne la profondeur d'une crise dans l'Église qui pourrait être pire que la controverse arienne, a déclaré le professeur John Rist.

    Considéré comme l'un des meilleurs spécialistes de l'Église en matière de philosophie ancienne, de lettres classiques, de philosophie et de théologie du christianisme primitif, M. Rist estime que la suspension du père Tullio Rotondo en avril n'aurait jamais eu lieu sous un pontificat antérieur et attribue cette décision en partie à une papauté trop centralisée qui a permis à de "mauvais papes" d'agir sans loi et en toute impunité.

    Le père Rotondo, docteur en théologie et auteur de plusieurs livres, reste suspendu a divinis par son évêque, Mgr. Camillo Cibotti d'Isernia-Venafro, pour avoir écrit "Trahison de la saine doctrine par "Amoris Laetitia" - Comment le pape François et certains de ses collaborateurs diffusent une morale contraire au dépôt de la foi" (la traduction française peut être lue dans son intégralité en ligne ici).

    Selon sa description, le livre met en lumière "diverses erreurs que le pape et certains de ses collaborateurs répandent au sujet du sacrement de la confession, de la conscience morale, de la loi morale et de la peine de mort". Il comprend également une critique de poids de certains écrits du nouveau préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, l'archevêque Victor Manuel Fernández.

    Le professeur Rist, qui en 2019 faisait partie des 19 signataires d'une lettre adressée aux cardinaux et évêques du monde entier accusant le pape François d'hérésie, a déclaré que la suspension du père Rotondo était symptomatique d'une crise doctrinale qui, selon lui, est "encore plus grave" que celle de la Réforme.

    "Il faut remonter à la controverse arienne pour trouver quelque chose de comparable", m'a dit M. Rist récemment à son domicile de Cambridge. "Mais je pense qu'en termes de dommages qu'elle pourrait causer, de ce qui pourrait arriver à l'Église à l'avenir, cette affaire va causer plus de problèmes, plus que tout ce que nous avons vu auparavant.

    Le philosophe anglais cite le père Rotondo dans son nouveau livre, Infallibility, Integrity and Obedience : The Papacy and the Roman Catholic Church, 1848-2023 (Infaillibilité, intégrité et obéissance : la papauté et l'Église catholique romaine, 1848-2023), qui sera publié jeudi 27 juillet.

    Dans ce livre à paraître, Rist expose les développements qui ont conduit à la crise doctrinale et structurelle actuelle de l'Église, et explique pourquoi il pense qu'une mauvaise compréhension de la nature et de la définition de l'infaillibilité papale est à l'origine de la crise à laquelle l'Église est confrontée aujourd'hui. Il propose également des solutions pour inverser les décisions conciliaires et individuelles qui ont conduit à la situation actuelle, et pour récupérer le rôle propre du pape pour le bien de l'Église.

    Professeur Rist, que pensez-vous de la suspension du père Rotondo pour avoir écrit le livre dont vous avez rédigé la préface ?

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  • Quand le Saint Sépulcre livre ses derniers secrets

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    Lu sur le site du Point :

    Le Saint-Sépulcre livre ses derniers secrets

    EXCLUSIF. La directrice des fouilles archéologiques réalisées au Saint-Sépulcre revient sur les découvertes qu’elle a faites à Jérusalem en juin dernier.

    Propos recueillis par 

    17 juillet 2023

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  • Le Vatican accorde l'indulgence plénière pour les célébrations du jubilé de saint Thomas d'Aquin

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    De Courtney Mares sur le National Catholic Register :

    Le Vatican accorde l'indulgence plénière pour les célébrations du jubilé de saint Thomas d'Aquin
    Saint Thomas d'Aquin a été canonisé le 18 juillet 1323 par le pape Jean XXII.

    The lunette of one of the side doors depicting St. Thomas Aquinas, detail of the facade of the Church of Santa Maria Novella in Florence, Italy.
    La lunette de l'une des portes latérales représentant saint Thomas d'Aquin, détail de la façade de l'église Santa Maria Novella à Florence, Italie. (photo : Zvonimir Atletic / Shutterstock)

    16 juillet 2023

    Le Vatican accorde une indulgence plénière à quiconque participe aux deux années de célébrations jubilaires de saint Thomas d'Aquin qui précéderont le 800e anniversaire de sa naissance.

    En commençant par le 700ème anniversaire de la canonisation d'Aquin le 18 juillet, l'Ordre Dominicain célèbre trois anniversaires significatifs du "Docteur Angélique" pendant le jubilé.

    L'Aquinate a été canonisé le 18 juillet 1323 par le pape Jean XXII. L'Église marquera ce 700e anniversaire ce mardi par une messe à 18 h 30 à l'abbaye de Fossanova, l'abbaye située à une soixantaine de kilomètres au sud de Rome où l'Aquinate est décédé. Le pape François a désigné le cardinal Marcello Semeraro, préfet du bureau des saints du Vatican, comme son envoyé spécial pour la messe.

    Le 7 mars 2024, l'Église commémorera le 750e anniversaire de la mort de l'Aquinate. Le théologien est mort en 1274 alors qu'il se rendait au concile de Lyon. Il est tombé malade pendant le voyage et s'est arrêté à l'abbaye cistercienne de Fossanova. 

    Trois mois avant sa mort, l'Aquinate a vécu une révélation intense en offrant la messe alors qu'il était sur le point d'achever son œuvre la plus importante, la "Summa Theologiae" ou "Résumé de la théologie". Après avoir vécu cette révélation, l'Aquinate dit à son ami et secrétaire, le frère Réginald : "La fin de mes travaux est arrivée. Tout ce que j'ai écrit apparaît comme de la paille après les choses qui m'ont été révélées", et il n'écrivit plus jamais.

    Le corps de l'Aquinate fut conservé à l'abbaye de Fossanova jusqu'à la fin du XIVe siècle, lorsque ses reliques furent transférées à Toulouse, en France, où fut fondé l'Ordre des Prêcheurs et où le tombeau de l'Aquinate peut être vénéré aujourd'hui dans l'église des Jacobins.

    L'année du double jubilé de l'Ordre dominicain culminera avec la fête de saint Thomas d'Aquin, le 28 janvier 2025, date du 800e anniversaire de la naissance de l'Aquinate.

    Thomas d'Aquin est né en 1225 dans la ville italienne de Roccasecca, à environ 75 miles au sud-est de Rome, qui à l'époque faisait partie du royaume de Sicile.

    Le pape François a publié en début de semaine une lettre en latin dans laquelle il fait l'éloge de l'Aquinate pour sa "grande sagesse spirituelle et humaine".

    "Il a brillé par une intelligence et une clarté justes, et tout en examinant avec révérence les mystères divins avec raison, il les a contemplés avec une foi fervente", a écrit le pape. 

    Comment obtenir l'indulgence

    L'indulgence peut être obtenue en effectuant un pèlerinage dans un lieu saint lié à l'Ordre dominicain, soit pour participer aux célébrations du jubilé, soit pour "consacrer au moins un temps approprié à un pieux recueillement", en concluant par la prière du Notre Père, la récitation du Credo et l'invocation de l'intercession de la Vierge Marie et de saint Thomas d'Aquin.

    Toute église, sanctuaire ou chapelle actuellement confiée à l'Ordre dominicain peut répondre aux exigences du pèlerinage.

    Selon un décret de la Pénitencerie apostolique du Vatican, l'indulgence plénière est accessible aux "fidèles vraiment pénitents et charitables" dans les conditions habituelles.

    Les conditions habituelles d'une indulgence plénière exigent que la personne soit en état de grâce, qu'elle se détache complètement du péché et qu'elle prie aux intentions du pape.

    La personne doit également confesser sacramentellement ses péchés et recevoir la communion jusqu'à environ 20 jours avant ou après les prières pour l'indulgence.

    La Pénitencerie apostolique a précisé que l'indulgence peut également s'appliquer "aux âmes des fidèles défunts encore au purgatoire".

    Le Catéchisme de l'Église catholique définit l'indulgence comme "une rémission devant Dieu de la peine temporelle due à des péchés dont la culpabilité a déjà été pardonnée".

    Les personnes âgées, les malades et les personnes qui ne peuvent quitter leur domicile pour une raison grave peuvent également obtenir l'indulgence plénière "si, méprisant tous leurs péchés et avec l'intention de remplir les trois conditions habituelles le plus tôt possible, ils s'associent spirituellement aux célébrations du Jubilé devant une image de saint Thomas d'Aquin, offrant au Dieu miséricordieux leurs prières ainsi que les peines et les maux de leur vie".

    L'indulgence peut être obtenue jusqu'à la fin du jubilé de saint Thomas d'Aquin, le 28 janvier 2025. 

    "Que la célébration du double jubilé de la vie de saint Thomas nous incite à servir Dieu et l'Église avec un grand dévouement et une profonde humilité", a écrit le père Gerard Francisco Timoner III, maître de l'Ordre dominicain.

    Le maître dominicain a rappelé que l'Aquinate avait dit à Frère Reginald "de ne chercher aucune récompense en ce monde si ce n'est d'être avec Dieu - Domine, non nisi Te, 'Seigneur, rien d'autre que toi'".