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Histoire - Page 9

  • Le pape Léon XIV déclare 174 nouveaux martyrs des camps nazis et de la guerre civile espagnole

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    De Courtney Mares sur le NCR :

    Le pape Léon XIV déclare 174 nouveaux martyrs des camps nazis et de la guerre civile espagnole

    Les martyrs français déclarés vendredi sont morts entre 1944 et 1945, beaucoup après avoir été arrêtés par le régime nazi pour leur ministère et leurs efforts de résistance sous l'occupation allemande.

    Le pape Léon XIV a déclaré vendredi 174 nouveaux martyrs, dont 50 catholiques français morts dans les camps de concentration nazis pendant la Seconde Guerre mondiale et plus de 100 prêtres espagnols tués pendant la guerre civile espagnole.

    Dans un décret signé le 20 juin, le pape a également reconnu un miracle médical survenu en 2007 dans l'unité de soins intensifs néonatals d'un hôpital de Rhode Island grâce à l'intercession céleste d'un prêtre espagnol du XIXe siècle, le père Salvador Valera Parra, rendant possible sa future béatification.

    Foi et résistance : les jeunes martyrs français de la Seconde Guerre mondiale

    Les martyrs français déclarés vendredi sont morts entre 1944 et 1945, beaucoup après avoir été arrêtés par le régime nazi pour leur ministère et leurs efforts de résistance sous l'occupation allemande.

    Parmi eux se trouvaient le père Raimond Cayré, prêtre diocésain de 28 ans, mort du typhus à Buchenwald en octobre 1944 ; le père Gérard Martin Cendrier, franciscain de 24 ans, mort dans le même camp en janvier 1945 ; Roger Vallée, séminariste de 23 ans, mort à Mauthausen en octobre 1944 ; et Jean Mestre, laïc de 19 ans, membre des Jeunesses ouvrières chrétiennes, tué en détention à la Gestapo en mai 1944.

    Ils faisaient partie d'un réseau plus large de clergé, de religieux et de laïcs catholiques (en particulier de laïcs affiliés aux mouvements d'Action catholique) qui ont accompagné clandestinement les travailleurs forcés français en Allemagne après la promulgation du Service du Travail Obligatoire du régime de Vichy en 1943. Certains ont été torturés et tués par les nazis en raison de leur apostolat en Allemagne, tandis que d'autres sont morts « ex aerumis caceris », ou à cause de leurs souffrances en prison.

    La plupart des 50 martyrs périrent dans des camps comme Buchenwald, Mauthausen, Dachau et Zöschen, souvent victimes du typhus, de la tuberculose ou d'exécutions brutales. Parmi eux figuraient quatre franciscains, neuf prêtres diocésains, trois séminaristes, 14 scouts catholiques, 19 membres de la Jeunesse ouvrière chrétienne et un jésuite.

    La majorité de ces martyrs français (plus de 80 %) avaient moins de 30 ans au moment de leur mort. Les plus jeunes des Scouts catholiques, âgés de 21 et 22 ans, furent tous deux exécutés : l'un par balles à Buchenwald, l'autre par décapitation à Dresde en 1944.

    Selon le Vatican, leur persécution était motivée par l'« odium fidei », ou haine de la foi. L'« action apostolique » des martyrs et leur volonté de mourir plutôt que d'abandonner leurs devoirs spirituels étaient perçues comme un affront direct à l'idéologie totalitaire et antichrétienne du régime nazi.

    Les martyrs de la guerre civile espagnole

    Le pape a également déclaré 124 martyrs de la guerre civile espagnole, tous du diocèse de Jaén, tués entre 1936 et 1938. Parmi eux, 109 prêtres diocésains, une religieuse et 14 laïcs catholiques.

    Le Dicastère du Vatican pour les Causes des Saints les a divisés en deux groupes de martyrs pour leurs archives : le père Manuel Izquierdo Izquierdo et 58 compagnons et le père Antonio Montañés Chiquero et 64 compagnons.

    Leur martyre s'est produit dans le contexte de violences anticléricales généralisées pendant la guerre civile espagnole, lorsque de nombreux révolutionnaires, alimentés par la propagande athée, ont profané des églises et exécuté des chefs religieux. Selon le Dicastère pour les causes des saints, leur mort, marquée par les « sentiments antireligieux et antichrétiens » des guérilleros, correspond aux critères de l'Église pour le martyre in odium fidei. 

    En réponse à cette nouvelle, l’évêque de Jaén, Sebastián Chico Martínez, a déclaré : « Ces terres ont été bénies et arrosées tout au long des siècles du christianisme par le sang et le témoignage des martyrs… leurs semailles ont été fructueuses en nouveaux chrétiens et continueront de l’être. » 

    Les martyrs du diocèse de Jaén sont les derniers d'un total de plus de 2 000 martyrs de la guerre civile espagnole déjà reconnus par l'Église et béatifiés sous les pontificats de Jean-Paul II, Benoît XVI et du pape François.  

    La nouvelle cérémonie de béatification des martyrs espagnols aura lieu à Jaén à une date à déterminer.

    Un miracle à Rhode Island ouvre la voie à la béatification

    Le pape a également approuvé une guérison miraculeuse attribuée à l'intercession du père Salvador Valera Parra, prêtre espagnol du XIXe siècle connu pour sa charité lors des épidémies et des catastrophes naturelles à Almería. Il peut désormais être béatifié, grâce à une guérison inexplicable survenue au Memorial Hospital de Pawtucket, dans le Rhode Island, en 2007. 

    Né en 1816, Valera Parra a eu une enfance marquée par une foi profonde. À la mort de son père, Salvador, alors âgé de 13 ans, a été aperçu agenouillé devant le corps, récitant seul l'Office divin. Ce prêtre diocésain espagnol est reconnu pour ses nombreuses œuvres caritatives, notamment la fondation, avec sainte Thérèse Jornet, d'une maison de retraite.

    Le miracle concernait un bébé prématuré prénommé Tyquan, né par césarienne d'urgence suite à des complications lors de l'accouchement en 2007. Né sans signe de vie et souffrant d'un grave manque d'oxygène, le bébé ne montrait aucune amélioration au bout d'une heure. Le médecin espagnol traitant, un dévot du Serviteur de Dieu Salvador Valera Parra, a prié pour son intercession. Quelques instants plus tard, le cœur de l'enfant s'est remis à battre.

    Malgré les prévisions des médecins concernant des dommages neurologiques à vie, Tyquan s'est développé normalement et est devenu un enfant sain et actif.

    4 déclarés vénérables pour vertu héroïque

    Lors de l'audience avec le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère du Vatican pour les causes des saints, le pape Léon XIV a également reconnu l'héroïcité des vertus de quatre personnes, les déclarant vénérables. Il s'agit de :

    — João Luiz Pozzobon (1904–1985), diacre brésilien et père de sept enfants, connu pour sa dévotion mariale et fondateur de la campagne du Rosaire des Mères pèlerines du Mouvement de Schoenstatt, aujourd'hui présente dans plus de 100 pays

    — Anna Fulgida Bartolacelli (1923–1993), une laïque italienne qui souffrait de nanisme et de rachitisme et qui était un membre consacré des Ouvriers Silencieux de la Croix, menant une vie de sainteté cachée et de service aux malades

    — Raffaele Mennella (1877–1898), jeune clerc italien des Missionnaires des Sacrés-Cœurs, décédé de la tuberculose à l'âge de 21 ans

    — Teresa Tambelli (1884–1964), Fille de la Charité connue pour son long ministère auprès des pauvres à Cagliari, en Italie

  • Réouverture de la maison natale du saint père Damien De Veuster : un phare de foi et de service

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    De

    Réouverture de la maison natale du saint Père Damien : un phare de foi et de service

    La maison natale restaurée de saint Damien De Veuster à Tremelo, en Belgique, ouvre ses portes avec une nouvelle exposition permanente célébrant la vie de « l'apôtre des lépreux ».

    Une photographie du père Damien De Veuster prise peu avant sa mort orne la tapisserie de canonisation de saint Damien dans le musée de sa ville natale.
    Une photographie du père Damien De Veuster prise peu avant sa mort orne la tapisserie de canonisation de saint Damien au musée de sa ville natale. (photo : Thomas P. Reiter)

    Dans la paisible ville belge de Tremelo, en Flandre, une modeste maison porte l'héritage extraordinaire d'un homme devenu un symbole universel de compassion et de sacrifice. Le 24 mai, la maison natale de saint Damien De Veuster – connu dans le monde entier sous le nom de Père Damien – a rouvert ses portes après d'importants travaux de restauration, offrant aux visiteurs un aperçu renouvelé de la jeunesse de l'un des saints missionnaires les plus appréciés du catholicisme.

    Né Jozef De Veuster en 1840, le futur saint grandit dans cette même maison avant d'entreprendre un voyage qui le mènera des terres agricoles belges jusqu'à l'île hawaïenne reculée de Molokai. Là, il consacrera sa vie à soigner les lépreux (maladie de Hansen), contractant lui-même la maladie et mourant en 1889 à l'âge de 49 ans.

    L'histoire du Père Damien résonne particulièrement fort aux États-Unis, où il est commémoré non seulement comme un saint catholique, mais aussi comme une figure héroïque de l'histoire hawaïenne. Son chemin vers la sainteté a été marqué par des étapes importantes : il a été béatifié par le pape Jean-Paul II en 1995 et canonisé par le pape Benoît XVI en 2009. La même année, une statue lui a été érigée dans le National Statuary Hall du Capitole des États-Unis, représentant l'État d'Hawaï. Sa fête est célébrée le 10 mai et il est le saint patron des lépreux et, officieusement depuis les années 1980, des personnes atteintes du sida.

    Un symbole vivant de la foi en action

    « Cette maison est plus qu’un bâtiment historique », a déclaré le père Juan Carlos Tinjaca de la Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie lors de la cérémonie de réouverture. 

    C'est un symbole vivant, un lieu de mémoire et d'inspiration. C'est là que débuta le chemin de foi et de vie d'un homme qui allait devenir, au-delà des frontières de la Belgique, l'Église, et même la religion elle-même, un symbole universel de compassion humaine.

    Le Père Damien appartenait à la Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, aussi connue sous le nom des Pères de Picpus, dont la spiritualité est centrée sur l'Eucharistie et l'amour incarné de Dieu en Jésus-Christ. Pour saint Damien, l'Eucharistie était sa source de force. Même à Molokaï, dans les circonstances les plus pénibles, il trouvait chaque jour un moment d'adoration. Devant le tabernacle, il trouva le courage, la compassion et la foi de se donner entièrement à ceux que personne d'autre n'osait approcher.

    Un trésor soigneusement restauré

    La restauration de la maison natale de Saint Damien, classée au patrimoine depuis 1952, a été entreprise avec le plus grand soin, en collaboration avec l'Agence belge du Patrimoine et le gouvernement flamand. Cette rénovation complète comprenait la réfection de la toiture, la restauration des façades, la rénovation des boiseries intérieures et extérieures, ainsi qu'une attention particulière portée aux vitraux et à la chambre natale de Damien à l'étage.

    Extérieur du musée Saint-Damien
    Plaque extérieure de la maison natale de saint Damien De Veuster, récemment restaurée et rouverte au sein du musée. (Photo : Thomas P. Reiter)

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  • Saint Jean-François Régis, le "marcheur de Dieu" (16 juin)

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    Du site des Jésuites de l'Europe Occidentale Francophone :

    Saint Jean-François Régis (1597-1640) : biographie par le sanctuaire de Lalouvesc

    st_francois-regis 

    Le saint “marcheur de Dieu” 1597-1640

    Saint Régis

    Jésuite français né à Fontcouverte dans l’Aude, Jean-François Régis est le saint patron des jésuites de la Province de France. Sa vie témoigne de la vitalité des premiers jésuites “missionnaires de l’intérieur” qui parcourent montagnes et vallées pour annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume.

    Paysages du Haut-Vivarais

    Paysages du Haut-Vivarais

    Le nom de Régis reste lié à celui de Lalouvesc, petite ville d’Ardèche, où il est mort d’épuisement. Depuis les pèlerins ne cessent de venir…

    Qui était saint Jean-François Régis ?

    Régis naît à Fontcouverte en Languedoc en 1597. Son nom de famille va devenir grâce à lui un prénom. La France sort des Guerres de Religion et connaît un vrai printemps d’Église, avec des saints comme François de Sales ou Vincent de Paul.

    Avec “un visage épanoui, un abord gai, riant, franc et familier”, sans parler de son mètre 92, c’est une vraie force de la nature, ce qui lui permet d’intervenir, vigoureusement au besoin, pour fermer la bouche des blasphémateurs, pour défendre des prostituées du Puy contre leurs souteneurs, ou simplement pour parcourir sans relâche les montagnes du Vivarais, des Cévennes et du Velay. Sa ferveur mystique impressionnait : “On aurait dit qu’il respirait Dieu seul … “, de même la chaleur de son accueil pour les montagnards venus par temps de neige à sa rencontre : ” Venez, mes enfants, je vous porte tous dans mon cœur “.

    Au Puy, ” le père des pauvres ” n’arrête pas d’hôpital en prison, de taudis en soupe populaire, de lutte contre le chômage ou le marché noir en maison d’accueil … Et grâce à lui, parfois, la fille de rue devient dentellière!

    Il y laissera sa santé et sa vie. C’est dans ce pays de rude climat, pour apporter à ses “enfants” montagnards la parole de Dieu, qu’il mourut de froid et d’épuisement, un 31 décembre, à Lalouvesc où l’on vient aujourd’hui encore en pèlerinage.

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  • Pentecostes : Factus est repente, de caelo sonus advenientis spiritus vehementis…

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    Soudain, il se fit du ciel le bruit de l’arrivée d’un vent impétueux, là où ils étaient assis, alleluia : tous furent remplis du Saint-Esprit et professant les merveilles de Dieu¨ : une composition musicale de l’un des plus jeunes musiciens écossais, James MacMillan. « Jeune », c’est une façon de parler puisqu’il est né en 1959 ! Mais voilà, en musique la jeunesse n’a pas d’âge. MacMillan est un homme de convictions: politiques (très « à gauche ») et religieuses (catholique dans un pays protestant): Son épouse et lui sont tertiaires dominicains, c’est dire s’ils sont engagés. La référence au sacré est de fait omniprésente dans son œuvre. Ici la superbe « transfiguration » et non défiguration du propre de l’antienne de communion de la messe grégorienne traditionnelle de la Pentecôte.

     

  • Saint Boniface : un grand évêque martyr

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    225px-St_Boniface_-_Baptising-Martyrdom_-_Sacramentary_of_Fulda_-_11Century.jpgLors de l'audience générale du 11 mars 2009, le pape Benoît XVI a consacré sa catéchèse hebdomadaire à saint Boniface. En voici le texte intégral (ZENIT.org)

    Chers frères et sœurs,

    Nous nous arrêtons aujourd'hui sur un grand missionnaire du VIIIe siècle, qui a diffusé le catéchisme en Europe centrale, et dans ma patrie également : saint Boniface, passé à l'histoire comme l'« apôtre des Germains ». Nous possédons beaucoup d'informations sur sa vie grâce la diligence de ses biographes : il naquit dans une famille anglo-saxonne dans le Wessex autour de 675 et fut baptisé avec le nom de Winfrid. Il entra très jeune au monastère, attiré par l'idéal monastique. Possédant de remarquables capacités intellectuelles, il semblait destiné à une carrière tranquille et brillante d'érudit : il devint enseignant de grammaire latine, écrivit plusieurs traités, composa plusieurs poésies en latin. Ordonné prêtre à l'âge de trente ans environ, il se sentit appelé par l'apostolat auprès des païens du continent. La Grande Bretagne, sa terre, évangélisée à peine cent ans plus tôt par les Bénédictins guidés par saint Augustin, faisait preuve d'une foi si solide et d'une charité si ardente qu'elle envoya des missionnaires en Europe centrale pour y annoncer l'Evangile. En 716, Winfrid, avec quelques compagnons, se rendit en Frise (aujourd'hui la Hollande), mais il buta sur l'opposition du chef local et la tentative d'évangélisation échoua. Rentré dans sa patrie, il ne perdit pas courage, et deux ans plus tard il se rendit à Rome pour s'entretenir avec le pape Grégoire II et en recevoir des directives. Le pape, selon le récit d'un biographe, l'accueillit « avec le visage souriant et le regard empli de douceur », et dans les jours qui suivirent il tint avec lui « des conversations importantes » (Willibald, Vita S. Bonifatii, ed. Levison, pp. 13-14) et enfin, après lui avoir imposé le nouveau nom de Boniface, il lui confia avec des lettres officielles la mission de prêcher l'Evangile parmi les peuples de Germanie. 

    illustration : une miniature illustre le double baptême de Boniface

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  • 5 raisons de célébrer en grand le 1700e anniversaire du Concile de Nicée

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    De Mgr Roger Landry sur le NCR :

    5 raisons de célébrer en grand le 1700e anniversaire du Concile de Nicée

    COMMENTAIRE : Chacun de nous est appelé à miser sa vie sur ce que nous professons, tout comme l’ont fait les premiers chrétiens.

    Le concile de Nicée en 325 tel que représenté sur une fresque du Salone Sixtino au Vatican.
    Le concile de Nicée de 325, représenté sur une fresque du Salon Sixtine au Vatican. (Photo : Giovanni Guerra (1544-1618), Cesare Nebbia (1534-1614) / Domaine public/Wikimedia Commons)

    L'Église catholique célèbre cette année le 1 700e anniversaire du premier concile de Nicée, le premier synode œcuménique de l'histoire de l'Église, convoqué par l'empereur Constantin dans ce qui est aujourd'hui la ville turque d'Iznik.  

    Le concile, qui commença le 20 mai 325, fut convoqué une douzaine d'années seulement après la légalisation du christianisme par Constantin. Durant les 250 ans de persécution antichrétienne, où la profession de foi chrétienne menait souvent au martyre, les disputes théologiques furent minimes. L'existence chrétienne était une question de vie ou de mort, et seuls les adultes prêts à professer leur foi dans le sang étaient baptisés.  

    Cependant, une fois le christianisme légalisé, le coût de la croyance et de la proclamation de l'Évangile s'est considérablement réduit. Des conceptions théologiques, souvent restées sous-jacentes, ont pu se propager.  

    À Alexandrie, en Égypte, l'une des capitales intellectuelles du monde antique, un prêtre nommé Arius commença à remettre en question la nature divine de Jésus, son origine et sa relation avec Dieu le Père. Il soutenait que Jésus-Christ n'était pas réellement divin – incréé, éternel et de même nature que Dieu le Père – mais plutôt créé par le Père avant les temps, remettant en cause non seulement la conception chrétienne du Fils de Dieu, mais aussi celle de la Trinité.  

    La confusion arienne commença à se propager rapidement. Le patriarche Alexandre d'Alexandrie tenta en vain de réprimer les erreurs d'Arius et le tort qu'elles causaient à la foi des multitudes. Constantin, cherchant à remédier à l'instabilité politique et aux divisions nées du conflit, écrivit des lettres et envoya un émissaire pour tenter de résoudre le conflit, mais Arius persévéra. Constantin convoqua alors le premier concile universel, réunissant 318 évêques pour résoudre la controverse et rétablir l'ordre.   

    Le principal résultat du Concile fut la condamnation des idées d’Arius et la formulation du Credo de Nicée.  

    Dans sa section sur le Christ, le « Symbole » (Credo) devint une réponse directe aux idées ariennes, confessant Jésus comme « Seigneur », « Lumière issue de la Lumière, vrai Dieu issu du vrai Dieu » et « consubstantiel ( homoousios ) au Père ». Le Credo de Nicée fut élargi lors du deuxième concile œcuménique, tenu à Constantinople en 381, pour inclure une section sur le Saint-Esprit, « l'Église une, sainte, catholique et apostolique », et d'autres enseignements chrétiens qui avaient été occasionnellement remis en question entre-temps – tels que la résurrection de la chair, la nature de la vie éternelle et l'importance du baptême pour le pardon des péchés.

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  • Le pape Léon XIV rend hommage au cardinal Iuliu Hossu, martyr de la foi au cours de la persécution communiste en Roumanie

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    D'Angela Ambrogetti sur ACIStampa :

    Iuliu Hossu modèle d'homme libre, courageux et généreux jusqu'au sacrifice suprême
    L'acte commémoratif du bienheureux cardinal roumain et martyr qui a protégé les juifs

    Papa Leone XIV all'atto commemorativo del beato Iuliu Hossu |  | Vatican Media

    2 juin 2025

    « Nous sommes réunis aujourd'hui dans la Chapelle Sixtine pour commémorer, en cette année jubilaire consacrée à l'espérance, un apôtre de l'espérance : le bienheureux cardinal Iuliu Hossu, évêque gréco-catholique de Cluj-Gherla, pasteur et martyr de la foi au cours de la persécution communiste en Roumanie. Aujourd'hui, il entre en quelque sorte dans cette chapelle, après que saint Paul VI, le 28 avril 1969, l'a créé cardinal in pectore, alors qu'il était en prison pour être resté fidèle à l'Église de Rome ».

    C'est ainsi que le pape Léon XIV a salué les participants à l'acte commémoratif du bienheureux cardinal Iuliu Hossu, évêque gréco-catholique de Cluj-Gherla, pasteur et martyr de la foi pendant la persécution communiste en Roumanie. Le pape a rappelé que « l'année en cours est une année spéciale dédiée au cardinal Iuliu Hossu, symbole de fraternité au-delà de toutes les frontières ethniques ou religieuses. Son processus de reconnaissance comme 'Juste parmi les Nations', lancé en 2022, est basé sur son engagement courageux pour soutenir et sauver les juifs de Transylvanie du Nord lorsque, entre 1940 et 1944, les nazis ont mis en œuvre le plan tragique de les déporter dans des camps d'extermination ». Le Pape a retracé les moments forts de sa vie et a déclaré que « sa vie a été un témoignage de foi vécue pleinement, dans la prière et le dévouement au prochain. Avec l'esprit des martyrs : « une foi inébranlable en Dieu, sans haine mais avec la miséricorde qui transforme la souffrance en amour envers les persécuteurs. Ils demeurent aujourd'hui encore une invitation prophétique à surmonter la haine par le pardon et à vivre la foi avec dignité et courage ».

    Léon XIV a souligné que « proche de la souffrance du peuple juif, qui a culminé dans le drame de l'Holocauste, l'Église sait bien ce que signifient la douleur, la marginalisation et la persécution. C'est précisément pour cette raison qu'elle ressent l'engagement de construire une société centrée sur le respect de la dignité humaine comme une exigence de conscience ». Voici le message du cardinal Hossu : « Ce qu'il a fait pour les Juifs de Roumanie, les actions qu'il a entreprises pour protéger son prochain, malgré tous les risques et les dangers, le montrent comme un modèle d'homme libre, courageux et généreux, jusqu'au sacrifice suprême. C'est pourquoi sa devise « Notre foi est notre vie » devrait devenir la devise de chacun d'entre nous ».

    Et le Pape de conclure que son exemple « qui a anticipé les contenus exprimés plus tard dans la Déclaration Nostra Aetate du Concile Œcuménique Vatican II - dont le 60ème anniversaire approche -, ainsi que votre amitié, soient une lumière pour le monde d'aujourd'hui : disons “non” à la violence, à toute violence, encore plus si elle est perpétrée contre des personnes sans défense et désarmées, telles que les enfants et les familles »

    Dans le message envoyé à cette occasion, Sa Béatitude Lucian Cardinal Mureșan, Archevêque Majeur de l'Eglise Gréco-Catholique de Roumanie, rappelle que « dans la société d'aujourd'hui, si divisée et troublée, marquée aussi par un affaiblissement de l'espérance et une certaine méfiance dans les relations humaines, la vie du Cardinal Hossu interpelle nos consciences et nous dit que la soif de justice et de vérité sera satisfaite et qu'il est possible, avec l'aide du Seigneur, de rester dignes et libres, qu'il est possible d'aimer et de pardonner ».

    Le cardinal Mureșan se souvient de l'avoir rencontré pendant les années de détention forcée : « Iuliu Hossu était avant tout un homme de Dieu, qui nous a légué sa lutte incessante pour la Vérité et la Justice. Où Iuliu Hossu a-t-il trouvé la force et le courage dans ses épreuves ? Où Iuliu Hossu a-t-il trouvé la force de pardonner et d'aimer ceux qui le persécutaient ? Dans son amitié avec le Seigneur et dans le service sincère et généreux de ceux qu'il a rencontrés sur le chemin de la vie ». Et il conclut par une citation du cardinal Hossu, « prononcée dans les derniers moments de sa vie, alors qu'il exhortait les générations futures à préserver et à défendre le trésor de la foi avec tout leur dévouement : »Mon combat est terminé ! Le vôtre continue ! Portez-le jusqu'au bout ! »

    Hier après-midi, à l'autel de la Chaire de la basilique Saint-Pierre au Vatican, une Divine Liturgie solennelle a été célébrée en langue roumaine, organisée par l'archiéparchie de Făgăraș et Alba Iulia et l'éparchie de Cluj-Gherla en mémoire du bienheureux cardinal Iuliu Hossu.

    La célébration a été organisée à proximité de la date du 2 juin, car elle marque les six ans de la béatification des sept évêques catholiques grecs roumains martyrs - dont le cardinal Iuliu Hossu - béatifiés par le pape François le 2 juin 2019, sur le Champ de la liberté à Blaj, en Roumanie.

    Parmi les intervenants de cet après-midi, Silviu Vexler, président de la Fédération des communautés juives de Roumanie.

  • Pour ou contre le Pape François ? Léon XIV sait comment agir, il a été à l’école des Pères de l’Église

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    De Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Pour ou contre le Pape François ? Léon XIV sait comment agir, il a été à l’école des Pères de l’Église

    Le professeur Lugaresi, qui est l’auteur de l’article publié sur cette page, est un grand spécialiste des Pères de l’Église.

    Tout comme le Pape Léon XIV, qui par ses citations fréquentes des Pères de l’Église, à commencer par « son » Augustin, montre qu’il en comprend la pensée avec une rare profondeur.

    C’est justement cette familiarité du nouveau pape avec la grande « tradition » chrétienne qui est une clé décisive – selon le professeur Lugaresi – pour comprendre comment il entend remplir son rôle de successeur de Pierre, dans le sillage non seulement de ses derniers prédécesseurs mais de toute l’histoire de l’Église, reconduisant ainsi « toute chose à la vérité originelle ».

    L’article qui va suivre est extrait d’un texte plus long, que l’on pourra lire dans son intégralité sur le blog « Vanitas ludus omnis » du professeur Lugaresi.

    L’illustration représente la chaire de Saint Pierre flanquée des Pères de l’Église Ambroise, Augustin, Athanase et Jean Chrysostome, dans l’abside de la basilique Saint-Pierre, réalisée par le Bernin.

    *

    Du bon usage de la tradition. Une note sur le « style » de Léon XIV

    de Leonardo Lugaresi

    Dans la plupart des analyses de nombreux observateurs sur les premiers pas du pontificat de Léon XIV, l’usage des catégories de continuité et de discontinuité me semble prévaloir jusqu’ici, appliqué en comparaison avec le pontificat précédent.

    Cependant, ce critère me semble largement inadéquat pour comprendre le sens de ce qui est en train de se passer dans l’Église, et il n’aide pas particulièrement à comprendre l’un des aspects du style de pensée et de gouvernement du Pape Léon XIV, qui semble pourtant déjà se dessiner avec netteté, surtout sur le plan de la méthode.

    Dans toutes les premières interventions du nouveau pape, on est frappé par le naturel avec lequel il se fait constamment référence à la tradition de l’Église à travers de grands auteurs qui en sont témoins : d’Ignace d’Antioche à Éphrem le Syrien, Isaac de Ninive, Syméon le Nouveau Théologien, Benoît de Nursie, Léon le Grand, en passant à plusieurs reprises par « son » Augustin. Des références brèves, mais qui ne sont pas de pure forme, au contraire, elles sont toutes pertinentes pour les thèmes abordés par le pape. Ces références patristiques s’accompagnent constamment de renvois au magistère des papes modernes, en particulier de Léon XIII et de François.

    Et c’est justement sur ce dernier élément que je voudrais attirer l’attention. On pourrait facilement l’interpréter soit comme une preuve de continuité substantielle du nouveau pape avec son prédécesseur, duquel il ne se distinguerait qu’en surface par des différences de tempérament évidentes et manifestes ; soit, au contraire, comme une posture purement tactique et instrumentale visant à prévenir ou à désamorcer des réactions potentiellement hostiles envers une papauté qui ferait mine d’amorcer une rupture substantielle avec cette soi-disant « Église de François ».

    Je crois que ces deux approches sont erronées l’une comme l’autre. Ce que le Pape Léon a exprimé, dans chacun de ses actes et dans chacune de ses déclarations pendant ses premières semaines de pontificat n’est rien d’autre que la conception authentiquement catholique de tradition.

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  • En Pologne, 15 religieuses tuées lors de l'invasion soviétique en 1945 béatifiées

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    D'Isabella Piro sur Vatican News :

    Messe avec le rite de béatification de Christophora Klomfass et de 14 religieuses. Messe avec le rite de béatification de Christophora Klomfass et de 14 religieuses.  
    En Pologne, 15 religieuses «témoins de la paix» tuées en 1945 béatifiées
    Le préfet des Causes des saints a présidé la messe à Braniewo, dans l'archidiocèse de Warmie, pour l'élévation aux autels de sœur Christophora Klomfass et de ses quatorze compagnes, religieuses de la congrégation de Sainte-Catherine Vierge et Martyre. Elle sont été martyrisées en 1945 lors de l'invasion soviétique du pays. «Elles ont opposé à l'oppression la force de la faiblesse», a estimé le cardinal Marcello Semeraro, tournant ses yeux vers l’Ukraine voisine.

    Sœur Christophora Klomfass et ses quatorze compagnes «réaffirment aujourd'hui par leur témoignage la valeur éternelle de Dieu et de la bonté, tandis que leurs meurtriers ne sont commémorés que pour l'horreur du mal qu'ils ont commis». Ainsi le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère des Causes des saints et représentant du Pape Léon XIV a résumé la vie et le martyre des quinze religieuses de la congrégation de Sainte-Catherine Vierge et Martyre qui ont été béatifiées ce samedi 31 mai, à Braniewo, dans l'archidiocèse de Warmie, dans l’ouest de la Pologne.

    Le cardinal Stanisław Dziwisz, archevêque émérite de Cracovie, et l'archevêque métropolitain de Warmie, Mgr Józef Górzyński ont participé à la messe célébrée sur le parvis de la basilique Sainte-Catherine, entourés de nombreux fidèles. Il s'agit de la deuxième béatification dans le pays en quelques jours: le 24 mai, en effet, à Poznań, le père Stanisław Streich a été proclamé bienheureux.

    Pardon et conversion

    Présidant la célébration, le cardinal Marcello Semeraro a décrit les religieuses, martyres de l'invasion soviétique en 1945, comme des «voix de la conscience qui ne peuvent être réduites au silence» et des prophétesses «toujours actuelles de la paix sur la terre et d'une humanité réconciliée et unie». L'enseignement qu'elles ont délivré, a ajouté le cardinal italien, se résume en deux mots: «pardon et conversionElles nous invitent à pardonner, c'est-à-dire à éloigner de nous la tristesse du ressentiment et de la haine. Elles nous exhortent à nous convertir et à convertir: dans nos milieux de vie, en choisissant chaque jour la paix, la fraternité, le respect de la liberté d'autrui, la sérénité dans les relations humaines», a -t-il déclaré.

    Victimes de violence et d'abus à cause de leur foi

    Sœur Klomfass et ses compagnes ont souffert le martyre en raison de leur foi. La première à mourir fut Christophora elle-même, tuée le 21 janvier 1945, alors qu'elle n'avait pas encore 42 ans. Une semaine plus tard, le 27 janvier, les sœurs Sekundina Rautenberg et Adelgard Bönigk sont capturées par l'armée russe. Les chapelets qu'elles portent à la taille sont attachés à une voiture et elles sont traînées dans les rues de Rastenburg (aujourd'hui Kętrzyn), jusqu'à ce qu'elles meurent.

    La violence, les mauvais traitements, les marches forcées et les blessures mortelles ont écourté la vie des autres religieuses: Mauritia Margenfeld a été capturée par l'Armée Rouge à Allestein, a été maltraitée à plusieurs reprises par les soldats, puis emmenée à marche forcée à Praschnitz (aujourd'hui Przasnysz), pour être forcée le lendemain à marcher jusqu'à Zichenau (aujourd'hui Ciechanów), à 27 km de là. De là, elle a été déportée à Toula où elle a soigné des patients atteints du typhus. Elle meurt des suites des mauvais traitements subis le 7 avril. La dernière à mourir dans l'ordre chronologique est Saveria Rohwedder, le 25 novembre, des suites des coups qui lui ont été infligés par un soldat russe qui s'est acharné sur elle simplement parce qu'elle portait un habit religieux. Alors qu'elle était impitoyablement battue, elle a dit à son bourreau: «Je te pardonne».

    Une image des 15 nouvelles religieuses bienheureuses
    Une image des 15 nouvelles religieuses bienheureuses   (Montage: Norbert Block/Fotos: Katharinenschwestern)

    La persécution «subtile» des chrétiens aujourd'hui

    80 ans plus tard, la persécution des chrétiens existe toujours et elle est réelle, bien que «plus subtile, parfois, effectuée avec les armes de la culture et des moyens de communication», a noté le préfet. Elle se manifeste comme «une action contradictoire, fausse et moqueuse qui inonde continuellement les foyers et les familles, les esprits et les consciences». Le véritable martyre quotidien, a souligné le cardinal Semeraro, est donc de «s'opposer aujourd'hui à cette culture, un engagement qui n'est pas sans conséquences pour tous ceux qui accomplissent un travail éducatif en pleine cohérence avec le message du Christ et pour la promotion d'une humanité authentique».

    La force de la faiblesse surmonte les atrocités

    Dans l'histoire des 15 nouvelles bienheureuses, le préfet du dicastère des Causes des saints identifie deux éléments significatifs: le premier est «l'atrocité» avec laquelle les soldats de l'Armée Rouge ont infligé des violences aux religieuses, les contraignant à une mort violente et féroce. «Une atrocité qui semblait dépasser toutes les limites, a souligné le cardinal, qui n'avait aucun scrupule à piétiner la dignité de l'être humain et ne respectait pas la dignité de ces femmes, ni leur statut de femmes consacrées». Le cardinal a également relevé «la force d'esprit et la persévérance de ces religieuses, qui ont su s'opposer à l'oppression avec la force de leur faiblesse», mettant en œuvre une véritable «pédagogie du martyre».

    La charité comme accomplissement de la foi

    Les nouvelles bienheureuses auraient pu fuir et se mettre à l’abri, mais elles ne l'ont pas fait, choisissant de rester proches des personnes qu'elles soignaient au quotidien, démontrant ainsi que «la charité, l'amour gratuit et la désintérêt de soi pour le Christ et les frères sont des valeurs fondamentales de la foi»a encore fait remarquer le cardinal Semeraro. «C'est un élan vers l'avenir, qui donne un sens au temps et l'oriente vers une rencontre; c'est vivre chaque circonstance avec la certitude de ne pas être seul, de pouvoir compter sur une présence qui est plus grande que tout et que tous».

    Ainsi, «face à ceux qui semblaient alors les plus forts et qui, ivres de matérialisme, remplaçaient l'unique vrai Dieu par des idoles humaines fragiles et éphémères», les quinze religieuses ont démontré que «le bien triomphe toujours du mal» et que le message évangélique d'amour l'emporte sur «l'idéologie de la haine et de la violence».

    L'invocation de la paix

    Enfin, quelques jours après le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, célébré le 8 mai, le préfet du dicastère des Causes des saints a souhaité que la béatification des religieuses puisse représenter «une invocation à la paix pour le monde entier, avec une pensée particulière pour la guerre qui se déroule» en Ukraine, non loin de la Pologne. «Plus jamais la guerre! -a conclu le cardinal, rappelant l'appel de Léon XIV dans son premier Regina Cæli du 11 mai- surtout lorsqu'elle frappe cruellement des innocents, souvent des enfants».

  • Le culte du Sacré Coeur

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    Historique sur le culte du Sacré Cœur

    Il n’est plus étrange aujourd’hui que d’affligeants démagogues entretiennent chez les fidèles l’illusion que la dévotion au Sacré Cœur n’est pas plus ancienne que le XVII° siècle. Il faut être bien ignorant de la réalité pour le croire ou essayer de le faire croire, puisque les origines de cette dévotion qui a pris de nos jours un si vaste et si heureux développement, remontent haut dans l'histoire de la piété chrétienne. « Le culte du Cœur de Jésus, écrivait au siècle dernier le cardinal Pie, c'est la quintessence du christianisme, c'est l'abrégé et le sommaire substantiel de toute la religion.[1]  » Néanmoins, il ne faudrait pas non plus exagérer démesurément l’histoire de cette dévotion, en lui assignant une origine trop ancienne. Certes, si dès sa naissance, l'Eglise offrit à Dieu un culte d'amour, multipliant les hommages envers l'immense charité du Christ pour nous, cela ne suffit point pour dire que les premiers chrétiens ont honoré le Sacré Cœur, ni même qu'ils ont rendu un culte spécial à l’amour de Jésus. Ce n’est que l'un après l’autre, et même assez lentement, que les éléments de cette dévotion furent mis en lumière.

    Dans l'Ancien Testament, le cœur désigne la source même de la personnalité de l'homme, qui lui permet de choisir librement et intelligemment. C'est dans le cœur que l'homme rencontre Dieu.

    Quand l'Ancien Testament parle du cœur de Dieu (une dizaine de fois) il semble désigner son attachement et le don profond de lui-même qu’il fait à l'homme. Lorsque le Seigneur vit «  que la malice de l'homme était grande sur la terre et que son cœur ne formait que pensées mauvaises à longueur de journée…il s'affligea dans son cœur [2] » ; mais, après le déluge, lorsqu'il agréa les sacrifices de Noé comme « le parfum apaisant »c'est « en son cœur » qu'il fait serment de ne plus frapper la terre et de sauver définitivement la création[3].

    David reçut comme un don de l'amour du Seigneur sa connaissance des choses divines : « A cause de ta Parole et selon ton cœur, tu as fait toute cette grande chose que d'instruire ton serviteur[4] . » Après que Salomon en eut achevé la construction, Yahvé consacra le Temple, promettant sa protection au peuple qui observera ses commandements ; Dieu y accueillera les prières et les sacrifices, ses « yeux et son cœur y seront tous les jours[5]. »

    Job dit que le Seigneur est « sage de cœur et robuste de force.[6]  » Au prophète Jérémie, Dieu révèle son cœur comme l'expression de ce qu'il est, don d'amour : « J'ai livré ce que mon cœur a de plus cher [7] » ; « Même si Moïse et Samuel se tenaient devant moi, mon cœur ne reviendrait pas vers ce peuple.[8]  » « Mais lorsque Dieu entend les désolations d'Ephraïm : voilà pourquoi mon cœur frémit pour lui.[9]  » Enfin, lors de l'annonce de l'Alliance, Dieu dit : « Je mettrai ma joie à leur faire du bien, je les planterai solidement dans ce pays, de tout mon Cœur et de toute mon âme.[10]  » On entend le même cri de Yahvé chez le prophète Osée : « Mon cœur bouleversé en moi, toutes mes compassions s'émeuvent.[11] »

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  • Jeanne d'Arc, une figure de foi et d'amour (30 mai)

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    Le texte intégral du « panégyrique de Jeanne d’Arc » prononcé par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, le samedi 30 mai 2015 en la cathédrale Notre-Dame de Rouen. (source)

    Jeanne d'Arc, figure de foi et d'amour

    Le cardinal Vingt-Trois encourage les Français à redécouvrir la figure de sainte Jeanne d’Arc, dont la vie « fut d’abord une affaire de foi chrétienne », et qui a « fait la guerre par amour des gens opprimés par la violence et les destructions sauvages, amour de son roi et de son pays, amour même de ses ennemis qu’elle s’emploie à convaincre de se retirer avant le combat ».

    Dans le cadre des « Fêtes Jeanne d’Arc », le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, avait prononcé ce « panégyrique de Jeanne d’Arc » le samedi 30 mai 2015 en la cathédrale Notre-Dame de Rouen – ville où mourut la sainte.

    Dans une société de chrétiens « vivant comme si Dieu n’existait pas », la « leçon de Jeanne d’Arc » est nécessaire, a-t-il souligné : « Quand il aurait été si commode de se taire, d’oublier, voire de renier l’appel de Dieu, quand une simple abjuration semblait capable de lui sauver la vie, elle ne voulut connaître que la fidélité à Celui qui était son seul Seigneur. »

    Panégyrique de sainte Jeanne d’Arc, par le card. Vingt-Trois

    Le 30 mai 1431, après avoir été jugée par le tribunal ecclésiastique et avoir été livrée à la justice séculière des anglo-normands, Jeanne d’Arc fut brûlée vive à Rouen sur la Place du Vieux-Marché et ses cendres jetées à la Seine depuis le pont où nous lui avons rendu hommage ce matin. Un quart de siècle plus tard, la sentence fut rapportée et Jeanne d’Arc réhabilitée. Prise dans l’étau d’une guerre civile dont notre pays a malheureusement trop souvent éprouvé les dégâts, Jeanne d’Arc a très vite, -et pour longtemps-, symbolisé une figure du patriotisme et de l’unité nationale. Sa canonisation en 1920 s’inscrit aussi dans la reconnaissance de ce symbole.

    Cette canonisation a marqué un tournant dans les relations entre l’Église catholique et l’État français. Après les luttes passionnées qui avaient abouti à la loi de Séparation en 1905, les gouvernants des années vingt, héritiers politiques des grandes figures de la lutte anticléricale, n’ont pas hésité à prendre leur part de l’hommage rendu à Jeanne d’Arc. Au lieu d’ignorer, de combattre ou même d’interdire les solennités johanniques, ces gouvernants républicains trouvèrent plus utile à la société d’en faire une fête nationale et d’y associer étroitement l’État français lui-même. Le président de la République protestant, Gaston Doumergue n’hésita pas à présider personnellement en 1929 les fêtes johanniques à Orléans.

    Dans les mêmes années vingt, l’Action Française se taillait une réputation militante à coups d’agressions, verbales ou physiques. Se présentant comme le dernier rempart du nationalisme et la seule école du patriotisme, elle fustigeait l’invasion de la France par des vagues d’immigration et faisait monter la haine contre ceux qu’elle appelait les « métèques ». Elle tentait de récupérer la fête de Jeanne d’Arc, récemment canonisée, et d’en tirer une caution religieuse que son opposition déclarée à la hiérarchie catholique lui rendait d’ailleurs inaccessible.

    La laïcité de la République progressait mieux par l’inclusion des différences et leur gestion raisonnable que par l’interdit et l’exclusion des particularités. Ces gouvernants, sans renoncer à leurs convictions laïques, comprenaient que la force et la richesse d’une société dépendent plus de la vitalité de ses corps intermédiaires que de leur effacement, de leur marginalisation et moins encore de leur extinction. Leur laïcité était assez vigoureuse, -et peut-être, pour certains, était-elle devenue assez sereine !-, pour ne point trembler d’entretenir des relations publiques avec l’Église catholique.

    Il n’est pas anecdotique que Jeanne d’Arc fût l’occasion symbolique de cette nouvelle étape des relations entre l’État français et l’Église catholique. Sa figure héroïque était demeurée très vive dans la conscience collective. Les épreuves récentes et sanglantes de la Première Guerre mondiale pour la défense du territoire national donnaient à sa canonisation un ton d’authentique actualité dans une France où le patriotisme n’avait pas encore sombré dans la défaveur qui l’identifie trop commodément à un nationalisme étroit.

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  • Fêté ce 27 mai : saint Augustin de Cantorbery

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    (Source) Augustin était prieur du monastère de Saint-André du Mont Coelius, l'une des sept collines de Rome quand le pape saint Grégoire le Grand vint le soustraire à la paix du cloître. Le pape se souciait fort du salut des Anglo-Saxons, ces barbares païens qui avaient envahi le brumeux pays des Bretons et que ces Bretons refusaient d'évangéliser. Pour eux, ils étaient leurs occupants envahisseurs. Avec quarante compagnons, moines comme lui, saint Augustin est envoyé par le pape en Angleterre, avec une escale à Lérins, une à Paris et d'autres encore, car la route est longue de Rome à Cantorbery.

    La mission romaine reçoit l'appui d'Ethelbert, roi du Kent dont la femme est chrétienne. Il les installe à Cantorbery. La ferveur et l'éloquence des moines romains impressionnent le roi qui demande, à son tour, le baptême. Saint Augustin échoua par contre auprès des Celtes chrétiens du pays de Galles par manque de tact selon saint Bède le Vénérable. Lorsqu'il convoqua leurs évêques pour les amener à le reconnaître comme primat nommé par le pape et à adopter la liturgie romaine, il crut bon de rester sur son siège au lieu d'aller à leur rencontre. Les clercs bretons, irrités par l'ingérence de ces moines romains dans leur pays, repartirent sans rien céder. Saint Augustin continua d'opérer de nombreuses conversions chez les Anglais et fonda le siège de Cantorbery dont il devient l'évêque. Il se dépense alors pour asseoir la jeune Église d'Angleterre et multiplie les tentatives pour réconcilier les chrétiens bretons et anglais. Il y faudra cent ans.

    Je sais que le Dieu tout puissant, à cause de ton amour pour ce peuple qu’il a voulu choisir, a montré de grands miracles. Il est donc nécessaire que ce don céleste te donne de la joie en même temps que de la crainte, de la crainte en même temps que de la joie… Nous devons nous rappeler la réponse du Divin Maître à ses disciples qui revenaient tout joyeux de leur prédication : « Ne vous réjouissez pas de cela, mais de ce que vos noms sont inscrits dans le ciel. »
    (Lettre du pape saint Grégoire à saint Augustin de Cantorbéry)

    Mémoire de saint Augustin, évêque de Cantorbéry en Angleterre. Envoyé avec d’autres moines romains par le pape saint Grégoire le Grand pour annoncer l’Évangile au peuple des Angles, il fut accueilli avec bienveillance par le roi du Kent, Éthelbert, et imitant la vie apostolique de l’Église primitive, il convertit à la foi chrétienne le roi lui-même et beaucoup de son peuple, et établit plusieurs sièges épiscopaux sur cette terre. Il mourut le 26 mai, vers 604.
    Martyrologe romain