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Histoire - Page 7

  • Saint Raymond de Peñafort (7 janvier)

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    Du site "Nouvelle Evangélisation" :

    Né près de Barcelone, dans le château familial de Villafranca de Penades, probablement vers 1175, Raymond de Penafort était apparenté aux comtes de Barcelone et aux rois d'Aragon. Il étudia à l'école cathédrale de Barcelone où, à peine âgé de vingt ans, il enseigna la rhétorique et la logique. En 1210, il partit étudier le droit civil et le droit canonique à Bologne. En compagnie de Pierre Ruber, il fit la route à pied, par Arles et Turin ; il s’arrêtèrent quelques jours à Briançon pour constater un miracle que venait d’opérer Notre-Dame de Delbeza qui rendit les yeux et les mains à un jeune homme mutilé par des brigands. Après avoir été reçu docteur (1216), il resta à Bologne où, pendant trois ans, il enseigna le droit canonique avec tant de succès que les Bolonais lui offrirent des appointements prélevés sur les ressources de la ville ; après avoir donné le dixième de son salaire au clergé de sa paroisse, il distribuait le reste aux pauvres, ne gardant pour lui que le strict nécessaire.

    L'évêque de Barcelone, Bérenguer de Palou[1], qui passait par Bologne, au retour d’un pèlerinage à Rome, entendit si fort chanter les louanges de Raymond de Penafort qu'il le recruta pour le séminaire qu'il voulait fonder dans son diocèse, et l'emmena avec lui (1219). A Viterbe où résidait le pape Honorius III, ils rencontrèrent saint Dominique qui leur donna quelques uns de ses frères. Raymond de Penafort fut nommé chanoine de la cathédrale de Barcelone, puis prévôt du chapitre, archidiacre, grand vicaire et official (1220) ; outre qu'il fit donner une grande solennité à l'Ascension, il travailla fort au soin des pauvres qu'il nommait ses créanciers.

    Le Vendredi Saint 1222, il quittait le clergé séculier pour les Dominicains, sans perdre pour autant son influence sur l'évêque et le diocèse de Barcelone. Voyant que ses supérieurs ne le traitaient pas comme les autres novices, le frère Raymond de Penafort demanda qu’on lui imposât une pénitence particulière pour les fautes commises pendant sa vie séculière ; c’est pour répondre à sa demande que le provincial lui ordonna d’écrire la « Summa de pænitentia », premier ouvrage du genre, qui rassemble les cas de conscience à l'usage des confesseurs.

    Lorsque Pierre Nolasque[2], ancien marchand, fonda l'Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie de la Merci pour la rédemption des captifs (1223)[3], pour le rachat des prisonniers faits par les Musulmans, c'est Raymond de Penafort qui, dans la cathédrale de Barcelone, en présence de l'évêque et du roi Jacques I° d'Aragon[4], donna l'habit et le scapulaire aux premiers mercédaires ; il rédigera aussi la règle de ce nouvel ordre pour laquelle il obtiendra l'approbation du pape Grégoire IX (1235).

    Quelques années plus tard (1229), le cardinal de Sainte-Sabine, Jean d'Abbeville[5], fut envoyé comme légat en Espagne pour prêcher la Croisade[6] contre les Maures, et mettre en application les décrets du quatrième concile du Latran ; [7] il devait aussi déclarer nul le mariage de Jacques I° d’Aragon avec Eléonore de Castille. Le légat s'adjoignit Raymond de Penafort qui le précéda dans toutes ses visites canoniques et prit part à tous les actes importants de la légation. Le cardinal de Sainte-Sabine en rendant compte de sa mission au Pape (Pérouse le 25 novembre 1229), mit en avant la coopération efficace de Raymond de Penafort qui, le 28 novembre, fut chargé par Grégoire IX[8] de prêcher dans les provinces d'Arles et de Narbonne la Croisade dirigée par Jacques I° d’Aragon pour chasser les Maures de Majorque.

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  • « Pourquoi les féministes devraient célébrer le Moyen Âge (et l’Église catholique) »

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    « Pourquoi les féministes devraient célébrer le Moyen Âge (et l’Église catholique) »

    « La chevalerie » de l'artiste britannique Edmund Leighton (1901)
    « The Knighting » de l'artiste britannique Edmund Leighton (1901) (photo : domaine public)

    La bataille culturelle est aujourd’hui l’enjeu politique numéro un du monde occidental. Les récentes élections américaines l’ont clairement démontré, quand nombre de démocrates historiques et de minorités ethniques ont reporté leur vote vers le camp républicain par crainte de voir triompher politiquement les théories woke, qui remettent en cause les principes anthropologiques et biologiques les plus universels. Les relations entre hommes et femmes, leur nature intrinsèque et leurs différences, sont un élément fondamental de ces débats de société, qui ont dangereusement polarisé l’Occident ces dernières années. 

    Le féminisme radical, qui s'est répandu dans presque toutes les grandes universités des États-Unis et d'Europe ces dernières années et qui considère l'homme blanc et le patriarcat comme la cause de toutes les souffrances des femmes, a considérablement déstabilisé les institutions de la famille et du mariage. Ce phénomène a contribué à la baisse de la natalité et à l'atomisation massive de la jeunesse, accélérant du même coup le processus de déchristianisation en Occident. 

    La grande historienne et médiéviste Régine Pernoud avait anticipé ces dérives lorsqu'elle écrivit Femmes au temps des cathédrales à la fin des années 70, rappelant judicieusement que rien n'a été plus émancipateur et libérateur pour les femmes que l'avènement du christianisme dans l'Antiquité et que les grandes femmes de l'histoire n'ont jamais eu besoin de recourir à la rhétorique marxiste de la lutte des classes et des sexes pour réaliser leur destinée. Sans verser dans l'anachronisme, Pernoud puise dans l'histoire du Moyen Âge, qui a représenté un âge d'or pour le christianisme en Europe , les clés de la réconciliation et de la saine complémentarité entre les deux sexes. 

    Car au-delà des mouvements idéologiques éphémères, le christianisme enseigne des vérités immuables et intemporelles sur la nature humaine, qui seules sont porteuses de l’universalité qui lie les peuples. 

    Le désir largement partagé des hommes et des femmes occidentaux de retrouver le bon sens et un semblant de cohésion sociale est une opportunité que les chrétiens ne devraient pas hésiter à saisir, en commençant par se réarmer intellectuellement.

  • Sainte Geneviève

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    sainte12.jpgAu début de l'année 451, Attila entraîne ses hordes en-deçà du Rhin, prend, pille et brûle Metz la veille de Pâques (7 avril), remonte la vallée de le Seine et vient assiéger Paris.

    Au milieu du désarroi général, sainte Geneviève garde son sang-froid puisant son courage dans la confiance qu'elle a en la Providence. Elle convoque les femmes de Paris et, après leur avoir rappelé les grand exemples de Judith et d'Esther, libératrices de leur peuple, elles les invite à s'unir à elle pour détourner le fléau par la prière, le jeûne et les saintes veilles au baptistère de Saint-Jean-le-Rond. Sûre de l'appui des femmes parisiennes, elle s'adresse aux hommes : Que parlez-vous de vous réfugier en d'autres cités ? Celles-ci seront-elles mieux que Paris abritées contre un coup de main des barbares ? Paris, grâce à la protection du Christ, échappera au carnage.

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  • « Les directives visant à effacer le patrimoine culturel arménien sont mises en œuvre sans retenue » : entretien avec l’évêque Vratnes Abrahamyan

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    De sur The European Conservative :

    « Les directives visant à effacer le patrimoine culturel arménien sont mises en œuvre sans retenue » : entretien avec l’évêque Vratnes Abrahamyan

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  • Basile le Grand et Grégoire de Nazianze (2 janvier)

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    web-saint-january-02-basil-the-great-and-gregory-nazianzen-public-domain.jpgLes catéchèses hebdomadaires de Benoît XVI constituent une ressource remarquable pour aborder les pères et les docteurs de l'Eglise.

    Ainsi, aujourd'hui, pourra-t-on lire les deux enseignements consacrés par Benoît XVI à Basile le Grand, "lumière de l'Eglise", le 4 juillet 2007http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070704_fr.html 

    et le 1er août de la même année : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070801_fr.html.

    Quant à Grégoire de Nazianze, il a été évoqué le 22 août 2007 : http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070822_fr.html

  • Saint Sylvestre, un pape du 4e siècle

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    34065a38.jpgSource : missel.free.fr

    Sylvestre, fils du prêtre Rufin, était un romain, mais ses origines sont obscurcies par toutes sortes de légendes. Sa mère, Justa, confia son éducation au prêtre Cyrinus. Il n’est pas douteux qu’il s’est bien conduit pendant la persécution de Dioclétien (284-305), ce qui lui a valu le titre de « très glorieux. » Il pratiqua l'hospitalité avec le plus grand courage en hébergeant un chrétien d’Antioche, Timothée, qui après avoir fait beaucoup de conversions fut décapité sur l'ordre du préfet de la ville, Tarquinius ; Sylvestre emporta le corps du martyre et, avec le pape Miltiade, il l'ensevelit près du tombeau de saint Paul, dans le jardin d'une pieuse dame, Théona. Tarquinius fit alors arrêter Sylvestre, le somma de livrer les biens de Timothée et d'apostasier. Sylvestre refusa et fut envoyé en prison d’où il fut libéré après que Tarquinius se fut étranglé avec une arête de poisson. Le pape Miltiade l'ordonna prêtre.

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  • De Noël et de la dynamite

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    De Robert Royal sur The Catholic Thing :

    De Noël et de la dynamite

    24 décembre 2024

    Compte tenu de tous les efforts et de tous les problèmes de la race humaine dans un monde déchu, il n'est que juste que nous attendions un peu de paix sur terre et de bonne volonté pour les hommes en cette période de l'année. Le reste de l'année, il n'y a certainement pas d'excès de fraternité et de sentiment d'appartenance. Et précisons-le : Ce n'est pas seulement le fait d'être en vie en ce moment qui nous fait croire que - anno Domini 2024 et peut-être plus encore 2025 - les choses semblent particulièrement troublées : Guerres et rumeurs de guerres, troubles généralisés dans les pays, profondes divisions dans l'Église. Il n'est pas nécessaire de chercher bien loin pour comprendre pourquoi, pour reprendre un célèbre philosophe moderne, seule la venue de Dieu peut nous sauver aujourd'hui.

    C'est du moins la leçon que les temps difficiles devraient nous enseigner.

    Mais il y a une autre leçon à tirer de sa venue. Comme l'a dit l'évêque James Edward Walsh, l'un des premiers missionnaires de Maryknoll en Chine, après des années d'expérience, avant même d'avoir passé près de vingt ans en captivité : « Le christianisme n'est pas une voie de salut privée et un guide de vie pieuse ; c'est une voie de salut mondiale et une philosophie de vie totale. Cela en fait une sorte de dynamite. Aussi, lorsque vous envoyez des missionnaires pour la prêcher, il est bon de se préparer à quelques explosions. »

    Parmi les nombreux paradoxes de la transformation de Dieu en homme, nous devons d'une certaine manière prendre en compte - et non pas « comprendre » comme nous l'entendons habituellement - le fait que le Prince de la paix puisse également être celui qui apporte une épée : l'ultime perturbateur. La véritable paix est-elle, pour nous, déstabilisante ?  En effet, si nous croyons que la chute a mis le monde sens dessus dessous, il s'ensuit que la venue du Rédempteur doit remettre les choses à l'endroit - avec un degré non négligeable de perturbation.

    Et quelle que soit la paix que cette pensée peut nous apporter, l'expérience n'en sera pas moins vertigineuse. Le christianisme n'est pas un doux oreiller sur lequel on peut poser la tête, mais quelque chose qui, parfois, nous submerge immédiatement, et qui, d'autres fois, est un lent mais implacable bouleversement de - n'atténuons pas la vérité - tout. Le monde est ce qu'il a toujours été et, soudain, en même temps, complètement différent.

    Il est bon de se rappeler que les explosions ne se produisent pas seulement « là-bas », ailleurs, sur d'étranges terres de mission. Elles se produisent - et devraient se produire - ici, maintenant, partout aussi. C'est l'histoire des Évangiles. Et même du passé le plus lointain. Un bébé naît dans une ville obscure :

    Mais toi, ô Bethléem Ephrathah,
    toi qui es trop petite pour être parmi les clans de Juda,
    de toi sortira pour moi
    celui qui sera le chef d'Israël,
    dont l'avènement remonte aux temps anciens,
    depuis les temps anciens.

    C'est ce qu'a prophétisé Michée (5:2). Vous vous souvenez de lui ? Non ? Saint Matthieu l'a fait (2:6), même si ces paroles de l'un des plus petits des petits prophètes ont été écrites, oh, peut-être 750 ans avant qu'elles ne se réalisent. Et qu'elles se référaient à des vérités immensément anciennes.


    La Nativité par Piero della Francesca, 1470-5 [The National Gallery, Londres].

    D'un point de vue humain normal, cela ne devrait pas se produire - et n'aurait certainement pas dû refaire le puissant Empire romain et changer le cours de l'histoire de l'humanité. C'est presque injuste de la part de Dieu. Pourquoi se donner la peine de construire toute une civilisation pour la voir reprise et transformée par quelques pauvres pêcheurs, collecteurs d'impôts, un médecin ou un avocat ou deux, quelques notables de province ? Même la destruction de Jérusalem, quelques décennies plus tard, n'y a rien fait.

    D'une certaine manière, c'était l'œuvre de fous. Des gens prêts à mourir pour l'histoire d'un enfant devenu un prédicateur charismatique, qui a fait quelques « miracles » (c'est du moins ce qu'ils disent), qui a été brutalement exécuté et qui est censé être « ressuscité » d'entre les morts. Ce qui, tout le monde le sait, ne peut pas arriver.

    D'une autre manière, il a poussé ses disciples au charabia, ou à de multiples langues que divers peuples comprenaient d'une manière ou d'une autre, ou quoi que ce soit d'autre. Ce Paul de Tarse, qui avait un peu trop étudié pour son propre bien, est devenu religieux et a perdu la tête, commençant à écrire des choses que même Pierre dit être difficiles à comprendre. Et pourtant, lui aussi met les choses sens dessus dessous partout où il passe. Certaines personnes, et c'est compréhensible, le lapident ou le battent. Ils le chassent de la ville. D'autres n'arrivent pas à le comprendre, mais savent qu'il y a quelque chose de vivant comme rien d'autre dans ce torrent de mots.

    Et bien sûr, puisque tout ce qui est pervers et décadent se retrouve à Rome, ces deux-là aussi. Les tuer ne l'arrête pas non plus. Cela prend un certain temps, mais au lieu de cela, eux et toute leur équipe arrêtent Rome, ou du moins l'ancienne Rome. Les barbares s'installent. Ils finissent par devenir chrétiens, les provinces aussi. Il s'ensuit un grand chaos, mais aussi toute une série d'explosions, de l'Angleterre à l'Inde. Et lorsque de nouveaux mondes sont découverts, les perturbations s'y propagent également.

    Et voilà où nous en sommes. Deux mille ans, c'est peu par rapport aux 14 milliards d'années de l'univers. Mais 2000 ans, c'est beaucoup pour des êtres qui atteignent rarement 100 ans. Il est difficile de dire, après tant d'explosions improbables, si la dynamite est proche de la fin (qu'Il avait annoncée) ou si elle n'en est qu'à ses débuts.

    Ce que nous pouvons dire, c'est qu'il ne ressemble à rien d'autre. Aucun enfant venu parmi nous n'a eu un tel impact sur la terre entière. Les prédictions de sa venue semblaient - et semblent - être les divagations de personnes qui sont restées longtemps assises sous le soleil du désert. Les affirmations faites à sa naissance et dans les années qui ont suivi étaient, pour les meilleurs esprits de l'époque, une absurdité. Et les puissants savaient seulement qu'il était suffisamment dangereux pour qu'on l'éradique.

    Mais il ne l'était pas et ne peut pas l'être. Cela n'a aucun sens. Un enfant naît. Il semble vivre et mourir comme tous les autres. Mais il vit. Les gens trouvent encore du réconfort et de la joie en Lui, et sont inspirés, au-delà de tout calcul humain, à miser leur vie sur Lui. Pensez-y.

  • Saint Jean de Kety (23 décembre)

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    Saint Jean de Kety (1390-1473) (source)

    Un professeur que les étudiants aimaient. Un professeur qui était une autorité pour ses collègues enseignants. Un professeur qui priait pour ses jeunes étudiants. Un professeur qui partageait son salaire avec les pauvres. Un professeur qui n’était jamais au-dessus de ceux avec lesquels il travaillait, vivait. Un prêtre- professeur, qui était tout simplement concerné. Tel était justement Saint Jean de Kenty.

    Il naquit le 24 juin 1390 dans la localité de Kęty (à 80 kilomètres de Cracovie). A l’âge de 23 ans, il fut accepté pour étudier dans le Département des Arts libéraux de l’Académie de Cracovie, où il acquit le titre de maître. Il reçut aussi l’ordination, et par la suite servit pendant quelques années en tant que recteur, enseignant et éducateur dans l’école monastique de l’Ordre du Saint-Sépulcre.

    Dans les années qui suivirent, il obtînt la chaire du département des Arts et en même temps il commença des études dans le Département de théologie. Il se distinguait par sa grande ambition dans l’acquisition du savoir. Il était très fiable quant à son travail. Après l’obtention du titre de bachelier en théologie, Jean de Kenty devint chanoine du chapitre de la collégiale de Saint Florian à Cracovie

    La vérité au-dessus de tout

    Saint Jean de Kenty devint célèbre pour son amour de la recherche de la vérité. Dans chacune de ses activités, le travail intellectuel, la transcription d’œuvres, l’éducation de la jeunesse, il voulait être fidèle à l’Evangile. Il éprouvait un grand respect pour chaque homme. Il ne tolérait pas qu’en sa présence quiconque soit calomnié. On peut ici également citer la légende de son agression par des brigands pendant un pèlerinage. Selon la tradition, les voleurs exigèrent tout l’argent qu’il avait sur lui. Lorsqu’ils l’obtinrent, ils s’éloignèrent de lui satisfaits. Le professeur se souvint cependant rapidement qu’il avait deux morceaux d’or cousus dans son vêtement et pensa : « Seigneur ! Que vais-je faire ? Il n’est pas digne de mentir, même à des bandits ! ». Il courut donc vers les voleurs et leur donna également cet or. Les brigands virent alors qu’ils avaient affaire à un saint, ils lui rendirent tout ce qu’ils lui avaient pris auparavant et, lui demandant pardon, l’invitèrent dans leur repaire.

    Prie et travaille

    Fréquenter Dieu était pour lui la chose la plus importante dans la vie. Il consacrait de nombreuses heures durant la journée à la prière et à l’adoration du Très Saint Sacrement dans l’église Sainte-Anne à Cracovie. Il ne séparait jamais la piété de ses occupations didactiques ou de ses réflexions intellectuelles. Saint Jean de Kenty manifestait également une grande dévotion pour la Passion du Seigneur. Son autel-confession qui se trouve dans l’église Sainte-Anne a été installé en face de l’autel représentant la scène de la descente du Seigneur Jésus de la Croix, ce qui souligne encore son amour pour la Passion du Seigneur. Saint Jean de Kenty adorait sans cesse le Corps de Jésus Christ. Le Saint professeur s’occupa toute sa vie de la transcription des livres, des grandes œuvres, entre autres celles de Saint Augustin. Durant toute sa vie il recopia environ 18 000 pages. En tant que théologien, il résolvait les problèmes liés à l’éthique conjugale, les addictions, les relations interpersonnelles. Il prêchait des pénitences très sévères envers les époux adultères, et se caractérisait par une position toute aussi décidée s’agissant de l’interruption de grossesse. 

    L’homme, la légende

    Il existe de nombreuses légendes montrant la grande bonté et la miséricorde qu’il manifestait envers toutes les personnes qu’il rencontrait. Il était célèbre pour l’aide qu’il apportait aux pauvres étudiants, aux misérables ou aux sans-logis. Une des légendes rapporte que lors d’un hiver sévère il fit don de son manteau et de ses souliers à un sans-logis. Une scène à la cantine des professeurs a également été rapportée : le professeur Jean, mis au courant de l’arrivée d’un mendiant, proclama : « le Christ est arrivé ! » et ordonna qu’on l’accueillît. C’est peut-être de là qu’est venue la tradition de laisser un couvert supplémentaire à la table de la Veillée de Noël ?

    Jean de Kenty vivait modestement dans une petite cellule au Collegium Maius. Il menait une vie d’ascète : il finissait chaque travail, chaque manuscrit par des remerciements à l’intention de Dieu un et trinitaire, de la Très Sainte Mère et de tous les Saints. En outre il signait tous ses manuscrits de la sorte : « par un certain Jean ».

    Il mourut en odeur de sainteté le 24 décembre 1473 à Cracovie. Jusqu’à la fin de sa vie il continua à travailler intellectuellement à l’Université de Cracovie. Il fut enterré dans l’église Sainte-Anne près de la chaire de laquelle il prononçait ses sermons de son vivant. Après la mort de Jean de Kenty on venait en pèlerinage sur sa tombe, on observait également de nombreux miracles par son intercession. Du fait du culte croissant du Saint on construisit à ce même emplacement une église plus grande,  qui pourrait contenir des foules de fidèles.

    Jean de Kenty fut canonisé le 16 juillet 1767 par le pape Clément XIII. Il est entre autres le patron de la jeunesse qui apprend et étudie, ainsi que des professeurs.

  • Pourquoi s'indigner des horreurs nazies et taire celles du communisme ?

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    De Chantal Delsol, publié sur le site de La Nef :

    Communisme et nazisme : pourquoi une telle différence de traitement ?

    La Nef n°373 Octobre 2024, mis en ligne le 20 décembre 2024.

    La différence de traitement entre le nazisme et le communisme est toujours propre à nous stupéfier. Depuis un demi-siècle on ne s’indigne que des horreurs nazies, alors que celles du communisme sont pratiquement passées sous silence. On n’en finirait pas de citer les innombrables films sur la Shoah, tandis que les goulags sont passés presque inaperçus. Certains auteurs plus sincères et moins trouillards, comme Ernst Nolte, qui avaient le front de signaler en passant que Hitler a trouvé ses méthodes terrifiantes chez Staline, ou bien que le régime soviétique a fait beaucoup plus de morts que le nazisme, ont été vilipendés. Un manichéisme persistant désigne le diable dans le nazisme, et dans le soviétisme, un régime qui, en voulant le bien des humains, s’est fourvoyé par naïveté…

    Comment expliquer cela ? Sans doute par l’origine de chacun des totalitarismes. Il faut revenir, pour le comprendre, à l’origine de la modernité, c’est-à-dire à la saison révolutionnaire (XVIIIe siècle). Le mouvement d’émancipation qui secoue alors l’Occident est vu comme la promesse du bonheur humain. Les Lumières suscitent au XIXe siècle en Occident cet immense mouvement que l’historien Olivier Grenouilleau appelle la grande moralisation du monde : abolition de l’esclavage, lutte contre l’alcoolisme, émancipation des femmes, puis, un peu plus tard, lutte contre la peine de mort, la torture, etc. En même temps, monte (en partant de l’Allemagne) un courant anti-Lumières, qu’on peut situer entre Jacobi et Herder : volonté de sauver les traditions religieuses et morales. Or il se trouve que ces deux courants vont se donner au XXe siècle, par exacerbation, chacun leur extrême. Le communisme représente l’extrême des Lumières et le nazisme, l’extrême des anti-Lumières. Le communisme invente une utopie de l’émancipation totale. Le nazisme invente lui aussi une utopie en voulant restaurer des traditions fantasmées – vouloir revenir au passé est aussi utopique qu’aller vers un avenir idéalisé : on peut aimer le passé, mais de toutes façons, nous n’y retournerons pas.

    Naturellement, l’un et l’autre entrent en folie et en horreurs. Mais en tant qu’excès de l’émancipation, le communisme n’est pas haï : il a manqué de mesure, certes – c’était par compassion pour les humains. À l’inverse, en tant qu’excès des anti-Lumières, le nazisme est considéré comme suppôt de Satan. C’est la réputation extraordinaire dont bénéficient les Lumières en Occident qui explique la différence de traitement entre les deux totalitarismes. Naturellement cette différence de traitement n’est pas honnête. Elle n’a pas de légitimité, mais elle a des causes.

    Je voudrais ajouter un point. Il y a une dizaine d’années, j’ai été invitée à un colloque à la frontière de la Pologne et de l’Ukraine, sur la similarité des deux totalitarismes. Il y avait là un tiers de Russes, un tiers de Polonais et un tiers d’Allemands. Après avoir disserté pendant trois jours pour dire à quel point nazisme et communisme se ressemblaient, il y a eu un dîner d’adieu au cours duquel un Russe a été invité à chanter en s’accompagnant de sa guitare. Il a chanté un vieux chant léniniste dans lequel il est dit que les Polonais doivent être esclavagés et tués, d’une violence extrême, et à ma grande surprise, les Polonais se sont mis à chanter avec les Russes, pleins de joie – certains mêmes montaient sur les tables pour taper du pied avec le rythme. J’ai demandé la parole et j’ai demandé si on pouvait demander aux Allemands de chanter ensemble un chant nazi : à ces mots, comme on pouvait s’y attendre, tous les Allemands ont piqué le nez sur leur assiette. Alors je leur ai demandé pourquoi les deux totalitarismes, dont ils venaient de démontrer la similitude pendant trois jours, étaient si différemment traités. Ils m’ont donné leurs raisons. Le nazisme, disaient-ils, a duré douze ans. Cela peut être considéré, dans une vie humaine, comme une parenthèse, terrible évidemment, mais une parenthèse, qu’on peut rejeter loin de soi. Tandis que le communisme a duré plus d’un demi-siècle : le temps pour un humain d’entendre les berceuses de sa mère, d’aller à l’école, de tomber amoureux, de fonder une famille, de découvrir ses cheveux blancs. Bref : toute la vie, et chacun n’a qu’une seule vie, il n’est donc pas possible de dire que tout y était cafardeux et terrible. On se remémore les bons moments sous le communisme parce qu’on n’a eu que cela. Cela explique, je crois, en partie, pourquoi les Russes ne rejettent pas le communisme comme les Allemands rejettent le nazisme. Ce régime a duré si longtemps qu’il faisait partie intégrante de leur vie. Il faut naturellement ajouter à cela leur nationalisme, qui les empêche de juger leur propre régime, et l’interdiction qui leur a été faite de savoir vraiment ce qui s’était passé pour en tirer des leçons, comme en Allemagne.

    L’extrême gauche et l’extrême droite reçoivent les mêmes faveurs ou défaveurs que les totalitarismes correspondants. Mélenchon, ce sont les Lumières, et Le Pen, les anti-Lumières. Le crédit ou le discrédit attenants sont de l’ordre du symbole et ne regardent plus les réalités. Nous sommes dans le mythe.

    Lire également : Un cardinal portugais défend sa décision de participer à un rassemblement du Parti communiste

  • Pierre Canisius, jésuite et catéchiste (21 décembre)

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    374px-Saint_Petrus_Canisius.jpgLe mercredi 9 février 2011, lors de l'audience générale du mercredi, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Pierre Canisius, fêté le 21 décembre

    Chers frères et sœurs,

    Je voudrais vous parler aujourd’hui de saint Pierre Kanis, Canisius, forme latinisée de son nom de famille, une figure très importante du XVIe siècle catholique. Il était né le 8 mai 1521 à Nimègue, en Hollande. Son père était bourgmestre de la ville. Alors qu’il était étudiant à l’université de Cologne, il fréquenta les moines chartreux de Sainte Barbara, un centre dynamique de vie catholique, ainsi que d’autres hommes pieux qui cultivaient la spiritualité dite devotio moderna. Il entra dans la Compagnie de Jésus le 8 mai 1543 à Mayence (Rhénanie-Palatinat), après avoir suivi un cours d’exercices spirituels sous la direction du bienheureux Pierre Favre, Petrus Faber, l’un des premiers compagnons de saint Ignace de Loyola. Ordonné prêtre en juin 1546 à Cologne, dès l’année suivante, comme théologien de l’évêque d’Augsburg, le cardinal Otto Truchsess von Waldburg, il participa au Concile de Trente, où il collabora avec deux confrères, Diego Laínez et Alfonso Salmerón.

    En 1548, saint Ignace lui fit terminer sa formation spirituelle à Rome et l’envoya ensuite au Collège de Messine pour accomplir d’humbles travaux domestiques. Ayant obtenu à Bologne un doctorat en théologie le 4 octobre 1549, il fut destiné par saint Ignace à l’apostolat en Allemagne. Le 2 septembre de cette même année, 1549, il rendit visite au Pape Paul III à Castel Gandolfo, puis se rendit dans la basilique Saint-Pierre pour prier. Là, il implora l’aide des grands saints apôtres Pierre et Paul, afin qu’ils accordent une efficacité permanente à la Bénédiction apostolique pour son grand destin, pour sa nouvelle mission. Dans son journal, il note certaines phrases de cette prière. Il dit: «J’ai alors ressenti qu’un grand réconfort et que la présence de la grâce m’étaient accordés au moyen de ces intercesseurs [Pierre et Paul]. Ils confirmaient ma mission en Allemagne et semblaient me transmettre, comme apôtre de l’Allemagne, le soutien de leur bienveillance. Tu sais, Seigneur, de combien de façons et combien de fois en ce même jour tu m’as confié l’Allemagne pour laquelle, par la suite, je continuerais à être sollicité, pour laquelle je désirerais vivre et mourir».

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  • La sainteté des carmélites de Compiègne guillotinées en 1794 est reconnue

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    Les martyrs de Compiègne de la Révolution française canonisés après avoir « marché ensemble »

    De Xavier Sartre sur Vatican News :

    Les carmélites de Compiègne, guillotinées en 1794, sont saintes

    Les carmélites déchaussées de Compiègne, guillotinées en 1794 en pleine Terreur pendant la Révolution française, sont saintes. Le Pape François a signé ce mercredi matin le décret reconnaissant leur canonisation équipollente. Deux autres religieux seront béatifiés après la reconnaissance de leur martyre pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Elles sont devenues le symbole de la haine antireligieuse qui a sévi en France pendant la Révolution et des excès de la Terreur. Les carmélites déchaussées de Compiègne sont maintenant saintes. Le Pape a décidé d’étendre à l’Église universelle le culte de la bienheureuse Thérèse de Saint-Augustin et de ses quinze compagnes de l’ordre des Carmélites déchaussées de Compiègne, martyres, tuées en haine de la foi le 17 juillet 1794 à Paris. Elles sont désormais inscrites au martyrologe romain. En d’autres termes, il s’agit d’une canonisation équipollente, c’est-à-dire qu’aucun miracle n’a été nécessaire pour qu’elles deviennent saintes. Ce fut déjà le cas pour leur béatification en 1906 par le Pape saint Pie X.

    À Rome ce mercredi, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort qui avait présenté au Pape en 2021 la demande d'une poursuite de leur processus de canonisation au nom des évêques des France, se réjouit de la canonisation équipollente de ces figures importantes de l'histoire de France, magnifiées par Georges Bernanos ou Francis Poulenc.

    La réaction de Mgr Éric de Moulins Beaufort, président de la Conférence des évêques de France :
    «Les carmélites de Compiègne sont de belles figures de la liberté chrétienne à vivre jusqu'au bout dans différentes circonstances historiques, a-t-il confié à Radio Vatican-Vatican News. Pour ma part, j'espère que cette canonisation contribuera un peu à un apaisement de notre mémoire française qui doit assumer des violences qui ont été dans notre histoire et qui font parties de celle-ci, mais à travers lesquelles des témoignages de foi, d'espérance et de charité ont été données, qui font aussi parties de la beauté de l'histoire française».

    Victimes de la Terreur

    Contraintes de quitter leur monastère le 14 septembre 1792, en pleine vague anticléricale, elles trouvent refuge dans des localités différentes et doivent revêtir des habits civils, le port des habits religieux étant interdits par les nouvelles autorités. Peu après, mère Thérèse de Saint-Augustin propose aux sœurs de sa communauté d’offrir leur vie pour le salut de la France. Le 27 novembre de la même année, elles récitent un «acte de don de soi» écrit par la prieure, plus tard complété par une intention pour que les exécutions au moyen de la guillotine et pour la libération des personnes incarcérées.

    Avec l’entrée en vigueur de la Terreur, les carmélites sont dans le viseur des révolutionnaires. Leurs logements sont perquisitionnés le 21 juin 1794, elles sont arrêtées le lendemain, accusées de poursuivre leur vie consacrée et de sympathie pour la monarchie. Le 12 juillet elles sont transférées à la prison de la Conciergerie. Le 16, elles célèbrent la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, élevant des hymnes de joie et profitent de ces quelques jours d’incarcération pour reprendre leur vie communautaire. Elles sont jugées le 17 et exécutées le même jour sur le site de l’actuelle place de la Nation.

    Sur le trajet les menant à l’échafaud, et alors qu’elles montent les unes après les autres les marches vers la guillotine, elles chantent des psaumes, entonnent le Veni creator renouvelant leurs vœux à la prière avant d’être décapitées. Leur dignité et leur dévotion lors de leur exécution imposa le silence à la foule impressionnée.

    Deux nouveaux bienheureux

    Au cours de son entretien avec le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère des Causes des saints, le Pape a autorisé la promulgation de plusieurs autres décrets. Le martyre du serviteur de Dieu Eduard Profittlich, jésuite, administrateur apostolique d’Estonie, mort en 1942 dans une prison soviétique a ainsi été reconnu. Autre martyr tué pendant la Seconde Guerre mondiale, le serviteur de Dieu Elia Comini, prêtre de Saint-François-de-Sales, tué en haine de la foi par les nazis en 1944 en Italie. La date de leur béatification sera communiquée plus tard. Par ailleurs, les vertus héroïques des serviteurs de Dieu Áron Márton, évêque d’Alba Iulia en Roumanie, mort en 1980, Giuseppe Maria Leone, prêtre italien mort en 1902, et Pierre Goursat, fidèle laïc français, fondateur de la communauté de l’Emmanuel, mort en 1991, ont été reconnues. Ils deviennent ainsi vénérables.

  • Sur KTO : Bienheureuses - La Véritable histoire des Carmélites martyres de Compiègne

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    De KTO TV :

    Bienheureuses - La Véritable histoire des Carmélites martyres de Compiègne

    17/07/2024

    Ce documentaire, s’appuyant sur les travaux récents de la recherche historique, propose de raconter la véritable histoire des Carmélites de Compiègne et de montrer l’écho actuel de leur offrande. Car ces religieuses, avant de monter à l’échafaud, ont prié et obtenu du Seigneur, la fin de la Terreur. Le film suit le travail de la petite équipe carmélitaine qui oeuvre à la cause de canonisation, et offre des témoignages de personnes touchées par les Bienheureuses. Une coproduction KTO/DE GRAND MATIN 2024 - Réalisée par François Lespés