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Histoire - Page 8

  • Saint François de Sales, "gentilhomme de Dieu", évoqué sur CNEWS

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    Sur CNEWS, dans l'émission consacrée aux "belles figures de l'histoire" du 22 janvier, Aymeric Pourbaix et ses invités Véronique Jacquier et le Père Jean-François Thomas, jésuite, évoquent la grande figure de saint François de Sales.

  • Sur KTO : Damien, le saint des exclus

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    De KTO TV :

    Damien, le saint des exclus

    24/09/2024

    Le Belge, Jozef de Veuster, est né le 3 janvier 1840 à Tremelo, en Belgique, et mort le 15 avril 1889 à Molokaï, à Hawaï. Prêtre missionnaire catholique, membre de la congrégation des Sacrés Coeurs de Jésus et de Marie, on le connait comme saint Damien de Molokaï, car, suivant jusqu’au bout son désir de donner entièrement sa vie, il accepta d’accompagner les lépreux sur la presqu’île où le gouvernement les reléguait, à Hawaï. Durant son ministère, de plus en plus proche de ses fidèles, il poursuivit son intense travail pastoral, contracta la lèpre en 1884 et en mourut en 1889. Lorsqu’il apprit sa maladie, il dit encore : « Que le Bon Dieu soit béni ! » Le documentaire de Bruno Aguila tente de mettre à jour les ressorts de de cette spiritualité qui peuvent conduire un homme à se donner complètement jusqu’à sa vie pour servir le Christ dans ses frères malades.

    Une coproduction KTO/MERAPI PRODUCTIONS 2024 -

    Réalisée par Bruno Aguila

  • Saint Vincent de Saragosse, diacre et martyr (22 janvier)

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    22 Janvier – Saint Vincent de Saragosse, diacre et martyr, † 304 (source)

    VINCENT

    Après saint Fabien, saint Sébastien et sainte Agnès, nous fêtons un quatrième martyr de la persécution de Dioclétien. Celle-ci, qui avait commencé par l’épuration de l’armée (300), frappa ensuite le clergé (303) avant de s’abattre sur les fidèles (304), comme l’avait déjà fait, quarante-cinq ans plus tôt, la persécution de Valérien (258). De même qu’alors le diacre romain Laurent s’était illustré aux côtés du pape Sixte II dans sa confession du Christ, ainsi le fit, sous la grande persécution, le diacre Vincent de Saragosse, qui fut mis à mort à Valence avec son évêque Valère (304 ou 305) après avoir subi la torture. Les deux diacres de Rome et de Saragosse avaient marché l’un et l’autre dans le sillage de leur chef de file saint Étienne, donnant sa pleine valeur au ministère diaconal dans l’Église. Aussi, dès le 4e siècle, les chrétiens de tous pays ont-ils réuni dans un même hommage les trois noms d’Étienne, de Laurent et de Vincent. Le diacre Vincent est à l’Espagne ce que saint Laurent est à Rome et saint Etienne à Jérusalem.

    Vers l’an 303, l’empereur Dioclétien promulguait une loi ordonnant que tous les chefs des Eglises fussent enchaînés et incarcérés. On vit alors un spectacle qui dépasse toute parole : une multitude sans nombre d’hommes jetés dans les prisons autrefois réservées aux brigands, et maintenant tellement remplies d’évêques et de prêtres, qu’il n’y avait plus de places pour les criminels. Un second édit décrétait que tous ceux qui consentiraient à sacrifier aux idoles seraient mis en liberté ; et qu’ils seraient soumis aux plus durs supplices s’ils refusaient.

    La charge de mettre ces édits à exécution en Espagne avait été confiée à un magistrat nommé Dacien. Il exerçait sa fonction avec une atroce férocité. Dans une de ses sanglantes tournées à travers la péninsule, il était arrivé à Saragosse. Cette ville avait pour évêque Valère, vieillard instruit et pieux, mais qu’un défaut de langue empêchait de prêcher ; il se faisait remplacer dans cet office par son diacre Vincent. Celui-ci, né à Huesca d’une famille consulaire, s’était vite signalé par son zèle et son éloquence, et était devenu le bras droit de l’évêque.

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  • Quatorze prêtres guillotinés le 21 janvier 1794

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    D'Evangile au Quotidien :

    BBX Jean-Baptiste Curpin du Cormier
    et treize compagnons
    Prêtres et martyrs à Laval († 21 janvier 1794)

    Jean-Baptiste Curpin du Cormier et treize compagnons, le 21 janvier 1794, juste un an après Louis XVI, furent guillotinés à Laval puis jetés dans une fosse commune à "La Croix Bataille".

    En Octobre 1792, quatorze prêtres lavallois réfractaires (qui refusaient de prêter serment à la Constitution civile du clergé) sont emprisonnés au couvent de Patience où ils ne bénéficient que de deux heures de visite par mois. Ne sont admis à les voir que les frères et sœurs obligatoirement assistés par le concierge du lieu.

    Le 13 décembre 1793, la guillotine est installée à Laval, place du Blé (actuelle place de la Trémoille) près du Tribunal révolutionnaire.

    À partir du 9 janvier 1794, tous les cultes sont interdits en France. L’église de la Trinité de Laval est transformée en "étable et magasin de fourrage" pour l’armée, puis, plus tard, en Temple de la Raison.
    Le 21 janvier 1794, à 8h30, les quatorze prêtres franchissent le seuil du tribunal où ils vont être jugés par la Commission révolutionnaire. Dix marchent péniblement et quatre sont dans une charrette ; cinq d’entre eux ont plus de 70 ans.

    Entre le 5 janvier et le 2 novembre 1794, en 150 audiences, cette Commission prononcera 328 peines de mort.
    L’accusateur public, Volcler, un ancien prêtre apostat, leur demande une dernière fois de prêter serment. « Aidé de la grâce de Dieu, je ne salirai pas ma vieillesse », lui répond le Père Philippot, 78 ans.
    « Quoi, c'est toi Volcler qui demande ma mort ? Toi que j'ai accueilli dans ma maison, admis à ma table, que j'ai tendrement aimé...», ajoute le père Migoret.
    Ils sont exécutés après avoir été empêchés par leurs gardiens de chanter ensemble un dernier "Salve Regina". Ils seront suivis de 5 vendéens qui comparaissaient eux aussi en tant qu’ennemis de la République.
    Les 4 juges, dont 2 prêtres renégats, qui assistent à l’exécution de la fenêtre d’un immeuble voisin, boivent un verre de vin rouge à chaque tête qui tombe et encouragent la foule à crier avec eux: «Vive la République, à bas la tête des calotins ! ».

    Les corps des 14 prêtres, tout comme les défunts du moment, sont jetés dans une fosse commune, à Avesnières, dans une lande nommée "La Croix Bataille" sur la route d’Entrammes.
    Dès le jour de leur exécution, les prêtres sont vénérés comme des martyrs ; on envoie des enfants tremper des mouchoirs dans leur sang.

    En 1803, un rapport de gendarmerie signale des pèlerinages, allant de 50 à 600 personnes, à "La Croix Bataille", près de la fosse commune où ils ont été ensevelis.

    Le 6 août 1816, suite aux démarches du curé d’Avesnières, les corps des 14 martyrs sont exhumés et déposés dans la chapelle Saint Roch du cimetière paroissial d’Avesnières.

    Le 9 août, ils sont transférés dans le transept sud de l'église d'Avesnières, au pied d'un monument. Une chapelle expiatoire est dressée à "La Croix Bataille" à la mémoire du prince de Talmont et des autres victimes de la Révolution. Le bâtiment est détruit en 1869.

    En 1945, Max Ingrand dessine un vitrail pour la basilique. Les 14 prêtres y sont symbolisés par 14 palmes.

    Le 19 juin 1955, le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) béatifie les 14 prêtres ainsi qu’un curé et quatre religieuses également guillotinés en 1794. Les corps sont transférés dans le chœur de la basilique.

    Les quatorze prêtres guillotinés le 21 janvier 1794 :

    - Jean-Baptiste Turpin du Cormier, 64 ans, curé de la Trinité, reconnu comme le responsable, sera exécuté le dernier à la demande de Volcler, l’accusateur public.
    - Six curés : Jacques André, 50 ans, André Dulion, 66 ans, Louis Gastineau, 66 ans, François Migoret-Lamberdière, 65 ans, Julien Moulé, 77 ans et Augustin-Emmanuel Philippot, 77 ans.
    - Quatre aumôniers : Pierre Thomas, 75 ans, chez les Augustines de Château-Gontier, Jean-Marie Gallot, 46 ans, chez les Bénédictines, Joseph Pelé, 74 ans, chez les Clarisses, et Jean-Baptiste Triquerie, 57 ans, diverses maisons franciscaines.
    - Trois hors ministères : René-Louis Ambroise, 74 ans, Julien-François Morin de la Girardière, 64 ans, et François Duchesne, 58 ans.

  • Sainte Marguerite de Hongrie (18 janvier)

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    Sainte Marguerite de Hongrie

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    Allocution de Sa Sainteté Pie XII

    À l'occasion de la canonisation de sainte Marguerite (19 novembre 1943), le Pape avait préparé une allocution qu'il ne put prononcer en raison des événements. Elle fut publiée, à la demande de Hongrois exilés, avant l'Assomption 1944 et la fête de saint Étienne, premier roi de la nation magyare.

    Comment Notre cœur n'exulterait-il pas, ému d'une joie intime, et très vive, à vous voir aujourd'hui rassemblés autour de Nous, chers Fils et Filles de la noble nation de Hongrie, dont la présence ravive en notre âme et représente les plus doux et chers souvenirs ? Souvenirs ineffaçables de ces grandes assises eucharistiques, au cours desquelles il Nous fut donné de représenter comme Légat Notre prédécesseur Pie XI, de glorieuse mémoire. Nous revoyons l'élan fervent de piété et de foi qui montait impétueusement de vos âmes et des immenses cortèges de votre peuple rassemblé de toutes les parties du royaume.

    Nous rappelant et comme pour y faire écho, le vœu exprimé par la nation hongroise, dans ces journées inoubliables, - journées qui semblent être d'hier malgré le gouffre tragique qui nous en sépare. Nous manifestions alors le souhait que la bienheureuse Marguerite, rejeton de souche royale, compagne souriante et sœur de la sainte pauvreté, violette d'humilité oublieuse d'elle-même, âme eucharistique privilégiée et d'une profonde limpidité, lampe ardente devant le saint Tabernacle, dont la douce flamme scintille vivement encore aujourd'hui, même après le long cours de sept siècles, pût bientôt s'élever pour prendre rang dans la splendeur de la gloire des saints, comme une brillante étoile dans le ciel de la Hongrie. Quand elle pénètre dans les secrets conseils de Dieu, qui régit son Église, toute pensée est aveugle ; comment aurions-Nous pu alors supposer que la divine Providence se servirait de Notre ministère pour répondre à votre désir et accomplir ce vœu d'enchâsser cette nouvelle gemme dans le diadème déjà si brillant et si riche du Royaume de Marie ?

    C'est une admirable histoire que celle de votre patrie ; histoire dans laquelle s'entrelacent luttes et épreuves qui illustrent sa sainte mission au service de Dieu, de l'Église et de la chrétienté ; histoire où alternent des renouveaux et des recommencements héroïques ; histoire dans les fastes de laquelle brillent ces phares lumineux que sont les saints de la dynastie des Arpad, parmi lesquels Étienne resplendit, figure géante de souverain, de législateur, de pacificateur, de promoteur de la foi et de l'Église, véritable homo apostolicus, dont la sainte main droite est au milieu de vous, symbole vénéré des grands gestes qu'il a accomplis et sauvegarde assurée de protection dans les dangers extrêmes.

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  • Le pape saint Marcel Ier (16 janvier)

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    (Source) Marcel Ier (né en ? – mort le 16 janvier 309) Élu pape le 27 mai 308
     
    (« Histoire des souverains pontifes romains » (Tome 1) par A. de Montor paru en 1846,
    « Résumé de l’histoire des papes » par A. Bouvet de Cressé, paru en 1826
    et « Le Vatican ou Portraits historiques des papes » paru en 1825)

    Après la mort du pape Marcellin en octobre 304, le clergé de Rome gouverna l’Église, sans évêque, l’espace de trois ans et demi. Mais après ce temps, on résolut de se mettre sous la conduite d’un saint homme, connu sous le nom de Marcel, qui mit tous ses soins au rétablissement de la discipline qui s’était un peu altérée pendant le trouble des persécutions.

    Prêtre originaire de Rome, fils de Benoît, appartenant à la l’illustre famille Savelli selon certains auteurs, Marcel se signala par son zèle et par sa sagesse. Il divisa Rome en vingt-cinq titres ou paroisses : les prêtres qu’il en nomma titulaires étaient chargés d’administrer le baptême et la pénitence à ceux qui, du paganisme, passeraient au christianisme. Il créa vingt et un évêques, vingt-cinq prêtres et deux diacres. Il s’attira ainsi la haine de ceux qu’il voulait réformer, et bientôt la division se mit parmi les fidèles, et la ville de Rome retentit de querelles et de meurtres.

    Pape Marcel Ier (308 - 309)
    L’empereur Maxence (306-312), rejetant la cause du désordre sur Marcel, lui ordonna de renoncer au titre d’évêque et de sacrifier aux idoles. Incarcéré, Marcel fut condamné à servir de palefrenier dans les écuries impériales. Ses clercs l’en retirèrent environ neuf mois après, et le menèrent chez une sainte veuve nommée Lucine, matrone romaine qui l’accueillit généreusement dans sa maison qu’elle convertit alors en église ; mais Maxence, ayant appris son évasion, le fit reconduire dans ces mêmes écuries, où, soit insalubrité du lieu, soit dénuement absolu des choses nécessaires à la vie, il périt de misère, le 16 janvier de l’année 309.On lui attribue une lettre aux évêques d’Antioche, dans laquelle il aurait déclaré que l’Église romaine devait s’appeler primatiale, et être reconnue comme la tête de toutes les autres. Mais Novaes dit que cette lettre, ainsi qu’une autre adressée à Maxence, doit être considérée comme supposée.Marcel fut enseveli par la bienheureuse Lucine et Jean, prêtre de l’Église romaine, dans la cimetière de Priscille, et de là transféré à l’église de Saint-Marcel, qu’il avait bâtie. Fleury dit de Marcel qu’ « il avait été odieux à plusieurs, parce qu’il voulait obliger ceux qui étaient tombés pendant la persécution, à faire pénitence de leur crime, et la division en vint jusqu’à la sédition et au meurtre. » Marcel n’accomplissait qu’un devoir en intimant cette pénitence, qui était conforme aux règles de l’Église et aux devoirs du pontife chargé de les faire respecter par tous les chrétiens.
  • Saint Remi (15 janvier)

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    52741404.dtailvitrail2.JPG15 janvier : Saint Remi, Evêque de Reims et apôtre des Francs (437-533) (source)

    La Tradition nous apprend que Saint Remi naquit en 437 à Cerny-en-Laonnois, dans une famille pieuse et emplie de la crainte de Dieu. Son père, Émile, comte de Laon, fut dit-on un extraordinaire administrateur, tandis que sa mère, Sainte Céline, alliait toutes les qualités de mère et de grande dame. Très vite, Remi montra une grande piété et beaucoup d'humilité, en même temps qu'une grande intelligence. Vers sa vingtième année, il se claustra dans une petite maison proche du château de Laon où il continua d'étudier en menant une vie de prière, ne sortant que pour les offices et l'exercice de la charité. Sa réputation grandit au point que lorsque mourut Bennadius, évêque de Reims, le clergé et le peuple de cette ville demandèrent qu'il soit leur évêque bien qu'il n'eût que vingt-deux ans. Remi fit toutes les représentations possibles et imaginables pour échapper à l'élection. Rien n'y fit, les rémois n'en démordirent pas et répondaient à tout, jusqu'à ce que Dieu lui-même s'en vint ratifier leur choix lorsqu'Il envoya un rayon de lumière sur le front de Remi en l'embaumant d'un céleste parfum. Les gens de Reims enlevèrent alors l'élu et le firent sacrer comme XV° évêque de Reims. Il montra dès l'abord toutes les vertus des grands pontifes. Les miracles relevèrent encore l'éclat de sa sainteté. Il ne tarda guère à opérer des miracles comme délivrer des possédés de l'emprise du démon, rendre la vue aux aveugles, préserver de l'incendie et de la mort, changer de l'eau en vin et même ressusciter des morts. Il fonde les diocèses de Thérouanne, Laon et Arras et joue un rôle médiateur avec les Barbares.

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  • L’« option bénédictine » est-elle une stratégie de redressement chrétienne valable ?

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    Comme on le sait, en 2017, le journaliste américain Rod Dreher a publié un livre qui proposait ce que l'on appelle l' option bénédictine, comprise comme un choix stratégique visant à préserver la civilisation chrétienne résiduelle de l'offensive d'une laïcité de plus en plus agressive et répressive. Ce livre a connu un succès mondial, même dans son édition italienne ( L'associazione Benedetto , Edizioni San Paolo, Cinisello Balsano 2018). Quelques années plus tard, sur le blog The American Conservateur, l'auteur revoit et corrige sa proposition à la lumière des objections reçues et des nouveaux développements.


    Cependant, il semble approprié d'examiner brièvement son livre car il contient une bonne analyse historique et de nombreuses indications valables, rassemblant les suggestions d'experts appartenant à diverses confessions chrétiennes. Il semble avant tout nécessaire d'évaluer si la proposition originale « néo-bénédictine » constitue une stratégie valable de résistance culturelle et politique qui permet aux chrétiens de se sauver de la persécution, en vue de préparer une reprise capable de vaincre l'ennemi de la civilisation chrétienne. .

    En fait, après une analyse minutieuse, les doutes ne manquent pas à cet égard.

    La crise actuelle de la civilisation est-elle similaire à celle de l’Antiquité ?

    Le premier doute sur l’option néo-bénédictine vient du fait qu’elle présuppose une similitude entre la crise de l’ancienne civilisation préchrétienne et celle de la civilisation post-chrétienne moderne. Ainsi, selon Dreher, les facteurs qui, vers le Ve siècle, ont déclenché la construction de la civilisation chrétienne pourraient aujourd'hui être repris pour la sauver de l'extinction, en les adaptant évidemment à nos besoins.

    Cependant, cette comparaison entre l’époque du haut Moyen Âge et l’époque contemporaine ne résiste pas à l’analyse historique et remet donc en question les prémisses qui fondent l’option néo-bénédictine.

    Par exemple, la crise civilisationnelle vécue à l’époque du grand saint italien était bien moins grave que celle contemporaine. En fait, la crise du VIe siècle n’était pas unitaire, car elle présentait des aspects de lieu et de secteur très différents ; elle n'était pas dominante, parce qu'elle s'opposait à des facteurs spirituels hérités de la tradition gréco-romaine et surtout à la diffusion rapide du christianisme ; elle n’était pas mondiale, car elle a renversé l’Empire romain d’Occident mais a épargné celui d’Orient. Il suffit de rappeler que, tandis que saint Benoît fondait le monastère de Mont-Cassin, l'empereur Justinien supprimait l'Académie païenne d'Athènes et lançait le code légal du christianisme.

    Au contraire, la crise que nous traversons aujourd’hui présente les graves caractéristiques d’être unitaire, dominante et mondiale ; elle nécessite donc une solution à la fois unitaire, dominante et globale, c’est-à-dire une solution radicale.

    Par ailleurs, la crise de civilisation vécue à l’époque de saint Benoît était très différente de celle contemporaine. En effet, le christianisme naissant prospérait en Europe de l’Est et survivait faiblement en Europe occidentale malgré l’effondrement de Rome et les invasions barbares ; l'Église grandissait et commençait la conversion des peuples nordiques. Pour restaurer la civilisation, les moines bénédictins n'avaient qu'à restaurer les bases culturelles et les structures politico-juridiques de la société, transformant les peuples barbares de facteurs destructeurs en facteurs constructifs. En effet, des réformes bénédictines et carolingiennes sont nés l'Empire franco-germanique à l'Ouest et les royaumes slaves à l'Est, destinés à durer plus d'un millénaire.

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  • Qui était vraiment George Pell ?

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    D'Edward Pentin sur le NCR :

    Une nouvelle biographie du cardinal Pell publiée deux ans après sa mort subite

    Tess Livingstone souligne dans son livre la résilience du cardinal Pell face à l'adversité et comment sa foi inébranlable lui a servi de source de force tout au long de ses épreuves.

    L'auteur Tess Livingstone (à droite) et la couverture de sa biographie du cardinal George Pell
    L'auteure Tess Livingstone (à droite) et la couverture de sa biographie du cardinal George Pell (photo : avec l'aimable autorisation de Carmel Communications et d'Ignatius Press)

    Deux ans après la mort inattendue du cardinal George Pell, une nouvelle biographie du chef de l'Église australienne plus grand que nature a été publiée, promettant de servir de document historique définitif sur la vie et les réalisations du cardinal. 

    Intitulée Cardinal George Pell : Pax Invictus (« Paix aux invaincus »), une amie de longue date du défunt prélat et correspondante du journal The Australian, Tess Livingstone, a écrit une biographie complète et faisant autorité en 38 chapitres, incluant les nombreux défis auxquels le cardinal Pell a été confronté au cours de ses dernières décennies.

    S'appuyant sur la biographie beaucoup plus courte de Livingstone publiée en 2002 avant qu'il ne soit nommé cardinal, Pax Invictus - des mots tirés d'une inscription sur un mémorial de guerre de Melbourne que le cardinal Pell admirait depuis longtemps - comprend ses premières années dans le sud de l'Australie en tant que fils d'un propriétaire de pub alors qu'il aspirait à devenir joueur professionnel de football australien, ainsi que sa période de formation à l'Université d'Oxford et à l'Université pontificale urbanienne de Rome. 

    Mais cette version très développée d'Ignatius Press couvre désormais les nombreux événements importants qui ont eu lieu au cours des 20 dernières années, y compris ce que Livingstone décrit comme son travail « énorme » pour le comité Vox Clara qui a aidé à guider la nouvelle traduction anglaise du Missel romain et sa création de la chapelle et de la maison d'hôtes Domus Australia à Rome qui est devenue l'un de ses « endroits préférés » dans la Ville éternelle.

    Livingstone décrit en détail le rôle bien connu et essentiel joué par le cardinal dans la réforme des finances du Vatican, notamment les nombreux défis auxquels il a été confronté au cours du processus, et les souffrances qu’il a endurées en raison d’une erreur judiciaire très médiatisée en Australie qui l’a vu passer 404 jours en prison en 2019 et 2020 sur de fausses accusations d’abus sexuels sur des enfants. « Avec le recul, c’était tellement illogique », dit Livingstone au Register. « C’était tellement ridicule. »

    Dans une interview accordée au Register dans le hall d’un hôtel situé à quelques rues de l’oratoire de Brompton, dans le centre de Londres, Livingstone a confié que la mise à jour du livre avait été lancée par un appel téléphonique du père jésuite Joseph Fessio, directeur d’Ignatius Press, qui lui avait demandé de développer sa première édition. La notoriété du cardinal Pell avait « explosé » depuis lors, a-t-elle déclaré, « donc beaucoup de choses ont été ajoutées à ces chapitres ».

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  • Il y a tellement de choses que nous pouvons savoir – et que nous devons savoir – sur Jésus, Marie et les miracles

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    De

    Il y a tellement de choses que nous pouvons savoir – et que nous devons savoir – sur Jésus, Marie et les miracles

    L' ouvrage Christ, Science, and Reason du Père Robert Spitzer offre une richesse d'arguments et de documentation tout en offrant un contraste utile entre le christianisme et le libéralisme moderne.

    Le Père Robert Spitzer, SJ, observe dans Christ, Science et Raison que la réfutation de ceux qui ont nié l'existence de Jésus en tant que personnage historique peut se résumer en un seul mot : Tacite. Cet historien romain du premier siècle est l'une des pierres de touche des études classiques et, depuis des générations, les étudiants en latin sont censés analyser des extraits de ses Annales , comme celui qui confirme les persécutions brutales des premiers chrétiens par l'empereur fou Néron.

    Selon Tacite, lorsque de terribles incendies éclatèrent à Rome, ils semèrent la mort et la désolation dans toute la ville. Inévitablement, les soupçons se tournèrent vers l'empereur fou, qui avait exprimé le désir de démolir puis de reconstruire plusieurs secteurs de la capitale. Personne n'osa porter d'accusations ouvertes, mais les critiques de l'empereur furent même assez audacieux pour faire circuler un prétendu témoignage oculaire selon lequel Néron aurait accueilli la vue de l'énorme incendie avec joie et chants :

    Aussi, pour faire taire la rumeur, Néron rendit-il la justice et infligea-t-il les tortures les plus exquises à une classe de gens haïs pour leurs abominations, que le peuple appelait chrétiens. Christus, de qui ce nom tire son origine, fut puni de la plus grande peine sous le règne de Tibère par un de nos procurateurs, Ponce Pilate, et une superstition des plus funestes, ainsi réprimée pour un moment, éclata de nouveau non seulement en Judée, première source du mal, mais même à Rome, où toutes les choses hideuses et honteuses de toutes les parties du monde trouvent leur centre et deviennent populaires.

    Ici, les préjugés évidents de Tacite contre le christianisme ne font que renforcer son témoignage selon lequel, oui, un personnage extraordinaire en Judée avait fondé une nouvelle forme de culte avant d'être exécuté sous l'autorité de Ponce Pilate. Du point de vue de l'apologiste chrétien, les Annales de Tacite peuvent être mises en parallèle avec le fait que certains des athées militants les plus éminents d'autrefois niaient avec enthousiasme l'existence même de Jésus de Nazareth en tant que personnage historique.

    Tout comme le Talmud babylonien et l'historien juif hellénisé Flavius ​​Josèphe, l'ouvrage de Tacite révèle que ce déni est une erreur flagrante de la part du mouvement athée, erreur qui a été commodément oubliée par ceux qui aiment se moquer du créationnisme. Les athées n'ont pas toujours été aussi rigoureux intellectuellement que certains d'entre eux voudraient le croire.

    Quant au nouveau livre du Père Spitzer, il peut être considéré comme une suite naturelle à La science aux portes de Dieu . Des « Cinq voies » de Thomas d’Aquin au Pari de Pascal, les arguments fondamentaux en faveur de la croyance en Dieu sont familiers à la plupart des catholiques catéchisés. Moins connus, peut-être, sont les arguments et les preuves qui pointent vers une compréhension spécifiquement chrétienne de Dieu. « Oui », pourrait répondre le païen moderne honnête et perspicace, « il existe une sorte de Premier Moteur, une force spirituelle, un Être suprême par lequel nous vivons, nous mouvons et avons notre être. Mais pourquoi supposer que cet Eternel s’intéresse personnellement à nous, et encore moins que nous devrions l’identifier – ou L’identifier – à un prédicateur messianique d’il y a quelques millénaires ? »

    C'est une bonne question. La réponse du Père Spitzer commence par le témoignage du comportement humain. D'une part, la doctrine selon laquelle le Christ diffère non seulement en degré mais en nature de tout autre être humain n'a pas été inventée au Moyen-Âge, mais remonte à ses premiers disciples. Quoi que nous puissions dire, croire en la deuxième personne de la Trinité n'était clairement pas la solution de facilité :

    L’Église primitive aurait pu proclamer Jésus « prophète martyr », ce qui aurait permis aux convertis de l’adorer sur sa tombe et de prier par son intercession. Cette affirmation plus modeste l’aurait rendu acceptable aux yeux du public juif qui l’aurait alors classé parmi les « saints ». Pourquoi alors les dirigeants de l’Église apostolique ont-ils proclamé sans complexe et dangereusement que « Jésus est Seigneur » ? Pourquoi ont-ils subi des pertes sociales et financières, une aliénation religieuse et même des persécutions et la mort, alors que tout cela aurait pu être évité en renonçant simplement à l’implication de sa divinité ? La réponse la plus probable est qu’ils croyaient vraiment qu’il était divin.

    Ce fil conducteur nous conduit à des apôtres comme saint Paul, qui est passé du mépris du christianisme comme blasphème à la volonté de mourir pour lui. Il semble peu plausible qu’il ait simplement inventé l’histoire de sa rencontre sur la route de Damas, étant donné la sévérité avec laquelle un Juif pieux comme Saul aurait considéré le sacrilège et l’impiété. L’autre possibilité – l’hallucination – ne peut être logiquement exclue, mais l’affirmer simplement comme un fait est une pirouette commode. En supposant que nous n’excluons pas simplement l’expérience directe de l’au-delà, nous devons au moins admettre la possibilité que Paul ait eu une véritable rencontre.

    Les remarques du Père Spitzer nous offrent également un contraste intéressant entre le christianisme et le libéralisme moderne. Alors que les premiers chrétiens acceptaient volontiers le martyre pour avoir proclamé des vérités indésirables aux Juifs comme aux Romains, le libéralisme s’est imposé en Occident en grande partie grâce à un mélange de dissimulation, de manipulation et de violence révolutionnaire. Voltaire, par exemple, prétendait respecter la foi ou s’en moquait, selon le moment. Avant les années 1990, aucun libéral n’aurait osé prêcher ouvertement le « mariage gay » ou l’ouverture des frontières, et encore moins le transgendérisme, car peu de libéraux, voire aucun, ont eu le courage de reconnaître les implications à long terme de leur propre enseignement – ​​et encore moins de subir l’équivalent politique du martyre pour cela. (Combien de libéraux éminents aujourd’hui sont assez francs pour reconnaître que leurs doctrines impliquent en fin de compte un système post-humain, un système qui pourrait bien se révéler tout à fait répugnant pour nous tous, libéraux inclus ?)

    Quoi qu’il en soit, si l’on revient au livre du Père Spitzer, on constate qu’il consacre une grande partie de son texte à des miracles modernes tels que celui de Fatima. Comme peu de lecteurs auront besoin d’un compte rendu détaillé du miracle du Soleil, où des dizaines de milliers d’observateurs ibériques ont vu le Soleil danser dans le ciel, il suffit de résumer brièvement le commentaire du Père Spitzer. Cet événement a été vu par un très grand nombre de personnes, observe-t-il, ce qui rend difficile le rejet pur et simple de l’événement de Fatima – ce qui a à son tour forcé les négateurs à adopter un récit d’hypnose de masse ou d’illusion de la part des religieux et des crédules.

    Pourtant, comme le répond le père Spitzer, parmi les témoins oculaires se trouvaient des sceptiques qui s’étaient rendus sur les lieux « spécialement pour réfuter le « miracle », mais qui [plus tard] ont rapporté les mêmes événements que ceux qui s’attendaient à un miracle ». De plus, certains phénomènes objectifs seraient particulièrement difficiles à expliquer par des hallucinations : le séchage soudain et inquiétant du sol et des vêtements des spectateurs après des pluies torrentielles, par exemple. En tout cas, prononcer allègrement « hallucination collective » ressemble une fois de plus à une gesticulation.

    Bien que la foi ne repose sur aucun événement particulier évoqué dans les chapitres trois à six – Lourdes, les miracles eucharistiques, le Suaire de Turin – il est certainement utile d’être ouvert d’esprit aux manifestations divines. En effet, à la lumière de l’effort évident des médias pour exciter le public au sujet des OVNI, il est ironique de constater que les autorités sont si satisfaites de leur hypothèse a priori selon laquelle il est impossible que les récits traditionnels d’intervention de puissances supérieures dans l’histoire humaine soient fondés sur des faits.

    La vérité existe-t-elle ou non ?

    Sur une note plus positive, il est intéressant de penser à la façon dont nous pourrions apprendre et grandir en contemplant le miraculeux. Dans certains cas, des sceptiques se sont convertis, ce qui nous donne plus de raisons d’espérer pour l’homme. Dans d’autres cas, des croyants ont acquis une appréciation plus profonde des doctrines de la Trinité, de Notre-Dame et de la Création. Comme l’histoire récente en témoigne, le monde est toujours plus surprenant que tout ce que les planificateurs, les experts et les prétendus contrôleurs auraient pu prédire.

    Christ, Science, and Reason: What We Can Know about Jesus, Mary, and Miracles
    By Fr. Robert Spitzer, S.J
    Ignatius Press, 2024
    Paperback, 370 pages

  • Saint Raymond de Peñafort (7 janvier)

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    Du site "Nouvelle Evangélisation" :

    Né près de Barcelone, dans le château familial de Villafranca de Penades, probablement vers 1175, Raymond de Penafort était apparenté aux comtes de Barcelone et aux rois d'Aragon. Il étudia à l'école cathédrale de Barcelone où, à peine âgé de vingt ans, il enseigna la rhétorique et la logique. En 1210, il partit étudier le droit civil et le droit canonique à Bologne. En compagnie de Pierre Ruber, il fit la route à pied, par Arles et Turin ; il s’arrêtèrent quelques jours à Briançon pour constater un miracle que venait d’opérer Notre-Dame de Delbeza qui rendit les yeux et les mains à un jeune homme mutilé par des brigands. Après avoir été reçu docteur (1216), il resta à Bologne où, pendant trois ans, il enseigna le droit canonique avec tant de succès que les Bolonais lui offrirent des appointements prélevés sur les ressources de la ville ; après avoir donné le dixième de son salaire au clergé de sa paroisse, il distribuait le reste aux pauvres, ne gardant pour lui que le strict nécessaire.

    L'évêque de Barcelone, Bérenguer de Palou[1], qui passait par Bologne, au retour d’un pèlerinage à Rome, entendit si fort chanter les louanges de Raymond de Penafort qu'il le recruta pour le séminaire qu'il voulait fonder dans son diocèse, et l'emmena avec lui (1219). A Viterbe où résidait le pape Honorius III, ils rencontrèrent saint Dominique qui leur donna quelques uns de ses frères. Raymond de Penafort fut nommé chanoine de la cathédrale de Barcelone, puis prévôt du chapitre, archidiacre, grand vicaire et official (1220) ; outre qu'il fit donner une grande solennité à l'Ascension, il travailla fort au soin des pauvres qu'il nommait ses créanciers.

    Le Vendredi Saint 1222, il quittait le clergé séculier pour les Dominicains, sans perdre pour autant son influence sur l'évêque et le diocèse de Barcelone. Voyant que ses supérieurs ne le traitaient pas comme les autres novices, le frère Raymond de Penafort demanda qu’on lui imposât une pénitence particulière pour les fautes commises pendant sa vie séculière ; c’est pour répondre à sa demande que le provincial lui ordonna d’écrire la « Summa de pænitentia », premier ouvrage du genre, qui rassemble les cas de conscience à l'usage des confesseurs.

    Lorsque Pierre Nolasque[2], ancien marchand, fonda l'Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie de la Merci pour la rédemption des captifs (1223)[3], pour le rachat des prisonniers faits par les Musulmans, c'est Raymond de Penafort qui, dans la cathédrale de Barcelone, en présence de l'évêque et du roi Jacques I° d'Aragon[4], donna l'habit et le scapulaire aux premiers mercédaires ; il rédigera aussi la règle de ce nouvel ordre pour laquelle il obtiendra l'approbation du pape Grégoire IX (1235).

    Quelques années plus tard (1229), le cardinal de Sainte-Sabine, Jean d'Abbeville[5], fut envoyé comme légat en Espagne pour prêcher la Croisade[6] contre les Maures, et mettre en application les décrets du quatrième concile du Latran ; [7] il devait aussi déclarer nul le mariage de Jacques I° d’Aragon avec Eléonore de Castille. Le légat s'adjoignit Raymond de Penafort qui le précéda dans toutes ses visites canoniques et prit part à tous les actes importants de la légation. Le cardinal de Sainte-Sabine en rendant compte de sa mission au Pape (Pérouse le 25 novembre 1229), mit en avant la coopération efficace de Raymond de Penafort qui, le 28 novembre, fut chargé par Grégoire IX[8] de prêcher dans les provinces d'Arles et de Narbonne la Croisade dirigée par Jacques I° d’Aragon pour chasser les Maures de Majorque.

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  • « Pourquoi les féministes devraient célébrer le Moyen Âge (et l’Église catholique) »

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    « Pourquoi les féministes devraient célébrer le Moyen Âge (et l’Église catholique) »

    « La chevalerie » de l'artiste britannique Edmund Leighton (1901)
    « The Knighting » de l'artiste britannique Edmund Leighton (1901) (photo : domaine public)

    La bataille culturelle est aujourd’hui l’enjeu politique numéro un du monde occidental. Les récentes élections américaines l’ont clairement démontré, quand nombre de démocrates historiques et de minorités ethniques ont reporté leur vote vers le camp républicain par crainte de voir triompher politiquement les théories woke, qui remettent en cause les principes anthropologiques et biologiques les plus universels. Les relations entre hommes et femmes, leur nature intrinsèque et leurs différences, sont un élément fondamental de ces débats de société, qui ont dangereusement polarisé l’Occident ces dernières années. 

    Le féminisme radical, qui s'est répandu dans presque toutes les grandes universités des États-Unis et d'Europe ces dernières années et qui considère l'homme blanc et le patriarcat comme la cause de toutes les souffrances des femmes, a considérablement déstabilisé les institutions de la famille et du mariage. Ce phénomène a contribué à la baisse de la natalité et à l'atomisation massive de la jeunesse, accélérant du même coup le processus de déchristianisation en Occident. 

    La grande historienne et médiéviste Régine Pernoud avait anticipé ces dérives lorsqu'elle écrivit Femmes au temps des cathédrales à la fin des années 70, rappelant judicieusement que rien n'a été plus émancipateur et libérateur pour les femmes que l'avènement du christianisme dans l'Antiquité et que les grandes femmes de l'histoire n'ont jamais eu besoin de recourir à la rhétorique marxiste de la lutte des classes et des sexes pour réaliser leur destinée. Sans verser dans l'anachronisme, Pernoud puise dans l'histoire du Moyen Âge, qui a représenté un âge d'or pour le christianisme en Europe , les clés de la réconciliation et de la saine complémentarité entre les deux sexes. 

    Car au-delà des mouvements idéologiques éphémères, le christianisme enseigne des vérités immuables et intemporelles sur la nature humaine, qui seules sont porteuses de l’universalité qui lie les peuples. 

    Le désir largement partagé des hommes et des femmes occidentaux de retrouver le bon sens et un semblant de cohésion sociale est une opportunité que les chrétiens ne devraient pas hésiter à saisir, en commençant par se réarmer intellectuellement.