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Livres - Publications - Page 44

  • Pour le prochain conclave, que les cardinaux relisent la déclaration « Dominus Jesus »

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction française de diakonos.be)

    Adieu « fratelli tutti ». Avant le conclave, que les cardinaux relisent « Dominus Jesus »

    Depuis quelques mois, une nouvelle revue créée expressément pour eux circule parmi les cardinaux, dans le but avoué de les aider à « se connaître pour prendre les bonnes décisions dans les moments importants de la vie de l’Église ». Autrement dit : en prévision du futur conclave.

    La revue a le titre latin de « Cardinalis », est envoyée à tous les membres du Sacré Collège et peut être lue en quatre langues, y compris en ligne. Elle est éditée en France, à Versailles. La rédaction est assurée par « une équipe de vaticanistes de tous les pays et de diverses tendances ». Le premier numéro est sorti en novembre 2021 avec en couverture le cardinal irakien Louis Raphaël Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens, et le second en avril de cette année avec en couverture le cardinal Camillo Ruini.

    L’interview d’ouverture de ce dernier numéro est en fait consacrée à ce cardinal érudit de 91 ans qui a joué un rôle tout à fait majeur au cours des pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI.

    Settimo Cielo a récemment publié deux réflexions du cardinal Ruini sur Dieu et sur l’homme, c’est-à-dire sur les questions capitales pour la mission de l’Église dans le monde. Et de nouveau, dans cette interview pour « Cardinalis » – réalisée par la vaticaniste américaine Diane Montagna – il insiste sur ce qui sont les vérités « centrales et décisives » du christianisme, sur lesquelles l’Église gagne ou perd tout :

    « Le premier point, qui est aussi le plus important, est celui sur lequel Benoît XVI a beaucoup insisté : la foi et la confiance en Dieu, le primat de Dieu dans notre vie. Le second point, inséparable du premier, est la foi en Jésus Christ Fils de Dieu et notre unique sauveur. Le troisième est l’homme, créé à l’image de Dieu et devenu en Christ son fils adoptif, l’homme appelé à la vie éternelle, l’homme qui aujourd’hui déjà cherche à vivre en fil de Dieu ».

    En particulier, il ne faut pas occulter – souligne Ruini – la vérité de Jésus Christ unique sauveur de tous, affirmée par le Nouveau Testament et réaffirmée par la déclaration « Dominus Iesus » de 2000, un « document fondamental » contre le relativisme présent jusque dans l’Église.

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  • "Peau à peau", parce que la vie n'a pas de prix

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    De gènéthique.org :

    Peau à peau – Héloïse des Monstiers

     

    Phrases chocs, termes crus, rythme haletant, Peau à peau se lit comme un roman policier. Héloïse des Monstiers y raconte la naissance de sa petite Garance, grande prématurée, au terme de 30 semaines d’aménorrhée.

    Le récit est violent, imprégné de colère et de peur. Peur du handicap qui pourrait résulter de cette naissance survenue trop tôt, peur que la vie s’arrête.

    Mais la vie sera plus forte. « C’est toi qui m’enseignes l’amour de la vie »[1], explique Héloïse à sa fille. « J’ai réalisé à quel point la vie est fragile »[2], témoigne-t-elle. Et précieuse, voudrait-on ajouter.

    Dommage qu’en guise de post-face l’auteur semble se sentir obligée d’interroger la pertinence de sauver tous ces petits prématurés, et le coût que cela représente pour la société. Leur vie aurait-elle un prix ? « Du côté des parents, la réponse est évidente. »[3]

    Editeur : Buchet-Chastel

    Date de parution : 03/03/2022

    Nombre de pages : 240

    [1] Peau à peau, édition Buchet-Chastel, p.171

    [2] Ibid. p. 196

    [3] Ibid. p. 231

  • Le cardinal Sarah publie un "Catéchisme de la vie spirituelle"

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    Le cardinal guinéen Robert Sarah publie son cinquième livre en l'espace de cinq années.

    6/05/2022

    S’il n’exerce plus de fonction officielle au Vatican, le cardinal Robert Sarah ne chôme pas pour autant. Il publie un nouvel ouvrage qui sortira le 11 mai, le cinquième en cinq ans : « Catéchisme de la vie spirituelle ». Tout est dans le titre. Il existe déjà un catéchisme de l’Eglise catholique, bien sûr, et l’ambition du cardinal n’est évidemment pas d’en écrire une nouvelle version, mais plutôt de se pencher sur l’art de la prière et notre quête intime de Dieu. « Je n’ai pas cherché à écrire un résumé de toute la foi chrétienne, explique le prélat guinéen dans son introduction. Ce livre est un catéchisme de la vie intérieure. Il veut indiquer les principaux moyens d’entrer dans la vie spirituelle, dans un but pratique et non académique ».

    Les sacrements, étapes de la vie du chrétien

    En reprenant les outils moraux, liturgiques, sacramentels, qui permettent de nourrir nos vies spirituelles, l’ouvrage donne les clés pour opérer une conversion quotidienne de notre âme. Comme le montre le cardinal Sarah, ce projet est celui qui devrait habiter tout chrétien, une quête perpétuelle que saint Augustin avait résumée au IVème siècle : « Si tu dis ‘’ça suffit’’, tu es perdu. Aspire toujours à davantage, chemine sans cesse, progresse toujours. Ne reste pas au même endroit, ne recule pas, ne dévie pas. »

    « Qui es-tu Seigneur ? » et « Que veux-tu que je fasse ? » sont les deux questions qui rythment les Evangiles et la vie spirituelle du chrétien, résume le cardinal Sarah. Pour nous aider à les poser, le livre retrace le parcours initiatique que vivent les croyants à travers les sacrements successifs, en nous montrant combien ils font écho à la liturgie et à la vie de Jésus. A notre tour, avec nos faiblesses et nos péchés, nous sommes invités à imiter le parcours du Christ dans notre comportement et dans notre vie intérieure. Avons-nous bien en tête ce à quoi nous engage de communier au corps du Christ ? Qu’attendons-nous véritablement du sacrement de la confirmation, qui nous fait recevoir l’Esprit-Saint ? Les écrits des saints et des docteurs de l’Eglise réunis dans le livre permettent d’agrémenter les Evangiles, dans lesquels toute la vérité de la vie du chrétien est déjà contenue. Ainsi, chaque chapitre permet de redécouvrir le sens parfois occulté des sacrements, et de leur redonner toute leur signification à la lumière des Ecritures.

    Le résultat obtenu est un riche manuel de prière adapté à une époque où la vie intérieure est mise à mal par une société trop bruyante et parfois frénétique. Pour autant, le cardinal Sarah ne se limite pas à la question de la vie intérieure et profite de ce travail pour effectuer plusieurs rappels salutaires sur la place de l’Eglise dans le monde. Pour lui, l’épouse du Christ ne doit pas se complaire dans un rôle d’institution philanthropique et « mondialiste », mais garder à l’œil sa mission première : l’annonce du Christ à chacun, en témoignant de la lumière au milieu des ténèbres.

    Catéchisme de la vie spirituelle, cardinal Robert Sarah, Fayard, 333 pages, 22,90 euros

  • A propos de la science et de la foi : des recherches légitimes

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    À quoi ressemblait la gravité au moment de la création ? Les chercheurs de l'Observatoire du Vatican progressent vers une réponse. Lu sur le National Catholic Register du 5 mai 2022:

    « L'Observatoire du Vatican a annoncé la semaine dernière un nouveau modèle mathématique - rédigé par deux prêtres catholiques - pour décrire le fonctionnement de la gravité au moment de la création de l'univers.

    La découverte repose sur la compréhension des scientifiques de la façon dont les lois de la gravité se sont comportées au moment du Big Bang, lorsque l'univers s'est soudainement et rapidement étendu vers l'extérieur à partir d'un petit point dense connu sous le nom de singularité.

    Le nouveau modèle, proposé par les pères Gabriele Gionti et Matteo Galaverni du diocèse de Reggio Emilia-Guastalla, cherche à décrire, à l'aide de mathématiques, comment la gravité aurait fonctionné au milieu de ce qu'on appelle «l'inflation cosmologique», c'est-à-dire cette expansion rapide de l'univers pendant et après le Big Bang.

    Les effets de la gravité sur les grands objets de l'univers, tels que les planètes et les étoiles, sont décrits par les scientifiques selon la théorie de la relativité générale d'Albert Einstein . En revanche, les plus petits objets de l'univers - atomes, électrons, quarks, etc. - se comportent selon des règles très différentes, connues sous le nom de mécanique quantique.

    En tant que tel, les scientifiques recherchent depuis des années une théorie quantique de la gravité - une théorie qui expliquerait comment la gravité fonctionnait pendant le Big Bang, lorsque l'univers était incroyablement lourd et dense, mais aussi incroyablement petit. Les recherches des prêtres font partie d'un effort plus large de la communauté scientifique pour comprendre les tout premiers instants de l'univers.

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  • Michel Schooyans R.I.P.

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    Professeur émérite de l’Université Catholique de Louvain, Michel Schooyans n’est plus

    Mgr Michel Schooyans s’est éteint mardi 3 mai à l’âge de 91 ans. Prélat d’honneur du pape, il était membre de plusieurs académies pontificales.

    Photo extraite de son site internet

    Originaire de Braine l’Alleud, il a été ordonné prêtre pour l’archidiocèse de Malines-Bruxelles en 1955. Il devient docteur en Philosophie à l’Institut supérieur de Philosophie de l’Université catholique de Louvain (1958), docteur en philosophie et Lettres de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’UCL (1960) et docteur en Théologie à la Faculté de Théologie de l’Université catholique de Lisbonne (1978).

    Il a mené une partie de sa carrière d’enseignant à l’université pontificale catholique de São Paulo (PUC-SP), au Brésil (1959 à 1969) où il exerçait également un ministère paroissial dans un quartier déshérité de la mégalopole. Dans le même temps, à partir de 1964, il était professeur à l’Université Catholique de Louvain. Il y enseigne la philosophie politique, les idéologies contemporaines, la morale sociale et les problèmes démographiques, thèmes sur lesquels il a écrit une vingtaine d’ouvrages. Souvent invité dans différentes universités d’Amérique latine et d’ailleurs, il a développé cette analyse qui se retrouvait dans ces ouvrages*.

     « Désormais, la souveraineté des nations n’est plus qu’une simple façade » osait-il répondre
    aux questions posées par l’agence Zenit en 2009.

    Rencontre entre Mgr Michel Schooyans et le pape Jean-Paul II (photo extraite de son site internet)

    Ces dernières années, Mgr Schooyans restait professeur émérite de l’Université catholique de Louvain, à qui il a donné ses archives (correspondances, etc). Il était membre de l’Académie pontificale des sciences sociales du Saint-Siège, membre de l’Académie pontificale pour la vie, ainsi que de l’Institut royal des relations internationales de Bruxelles.

    (d’après Wikipedia)

    Michel Schooyans, le goût de la vie

    *Michel Schooyans a notamment publié:

    • « La face cachée de l’ONU » (2000)
    • « Le terrorisme à visage humain » (2006)
    • « Les idoles de la modernité » (2010)
  • Anne Junker expose ses illustrations à l'abbaye de Brialmont (Tilff)

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    L'exposition d'une illustratrice passionnée, tantôt pour l'édition, tantôt pour des commandes (faire-part et autres aquarelles), dont le plus grand bonheur reste d'illustrer des images au gré de ses envies et de son inspiration.

    Vernissage à l'Abbaye de Brialmont (Tilff) le samedi 7 mai, de 14h30 à 17h. L'exposition est visible du mardi 3 mai au samedi 28 mai 2022 (drink offert avec des produits du terroir)

    10% du prix des illustrations seront reversés aux bonnes œuvres de l'abbaye, notamment l'accueil de familles ukrainiennes.

    flyer-expo-anne-junker-600px.jpg

    Les infos pratiques:  

    Lieu : j'aurai le plaisir d'exposer mes illustrations dans le magasin de l'abbaye Notre-Dame de Brialmont. Si vous souhaitez mélanger art et nature, il y a des départs de balades depuis l'abbaye. Pour mélanger culture et culte, il y a des offices (horaires sur le site web).

    Vernissage: le samedi 7 mai de 14h30 à 17h.
    La boutique reste accessible aux clients du magasin durant le vernissage. Il est possible d'y faire des emplettes durant le vernissage ( livres, champignons, pains, cosmétiques, tisanes,...)

    Horaires du magasin :
    - Le mardi de 14h à 17h
    - Du mercredi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 17h

    L'adresse :
    Abbaye Notre-Dame de Brialmont,
    Château de Brialmont
    4130 Tilff.
    (à 12 minutes de Liège)

    www.annejunker.com

  • Les dégâts irréversibles du transgenrisme à l'adolescence

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Ados transgenres, des dégâts irréversibles

    Dans Dommages irréversibles, un saisissant essai jamais idéologique mais purement factuel, la journaliste Abigail Shrier au Wall Street Journal montre comment des adolescentes américaines décident de changer de sexe sous l’influence d’internet. Un phénomène qui pourrait bientôt toucher la France. Extraits publiés par Le Figaro. Quelques corrections orthotypographiques.

    La dysphorie de genre, anciennement appelée « trouble de l’identité de genre », se caractérise par un malaise profond et persistant vis-à-vis de son sexe anatomique. […]. Historiquement, elle n’a concerné qu’une infime partie de la population (environ 0,01 %) et presque exclusivement des garçons. Au cours de la dernière décennie, la donne a changé de façon spectaculaire. L’Occident a vu une augmentation subite du nombre d’adolescents affirmant souffrir de dysphorie de genre et s’identifiant comme « transgenres ».

    Pour la première fois dans l’histoire de la médecine, des adolescentes de sexe féminin à la naissance ne sont pas seulement présentes parmi ceux qui s’identifient ainsi, mais constituent la majorité du groupe. Pourquoi ? Que s’est-il passé ? Comment un groupe d’âge (les adolescents) qui avait toujours été minoritaire parmi les personnes concernées en est-il venu à constituer la majorité ?

    La solitude des ados à l’ère numérique

    Aux États-Unis, l’adolescence est pratiquement synonyme chez les filles d’angoisse de ne pas être physiquement à la hauteur. […] Les personnages des réseaux sociaux — c’est-à-dire les « amis » les plus intéressants pour les ados d’aujourd’hui et avec lesquels ils passent le plus de temps — ne présentent pas de telles imperfections. Soigneusement choisies et « facetunées » [au visage retouché], leurs photos définissent un standard de beauté qu’aucune fille réelle ne peut atteindre. Et elles sont constamment dans la poche des adolescentes, nourrissent leurs craintes de ne pas être à la hauteur, alimentent leur obsession pour leurs propres défauts ou ce qu’elles perçoivent comme tels, tout en les exagérant considérablement. Beaucoup d’adolescentes de la génération Z qui tombent dans les filets du phénomène transgenre appartiennent à la classe moyenne supérieure.

    Maternées par des parents pour qui « élever » est un verbe actif, voire l’œuvre d’une vie, elles sont souvent des élèves brillantes. Jusqu’à ce que la folie transgenre les frappe, ces adolescentes se distinguent par leur gentillesse, leur serviabilité et leur absence totale de rébellion. […] Internet ne leur laisse jamais un jour, ni même une heure, de répit. Elles veulent ressentir les émotions fortes de l’amour adolescent, mais la plus grande partie de leur vie se passe sur un iPhone. Elles essaient l’automutilation. Elles tâtent de l’anorexie. Les parents les envoient chez des psychiatres qui leur prescrivent des médicaments en guise de ouate pour amortir leurs humeurs, ce qui aide — à moins que ressentir quelque chose n’ait été le but.

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  • La réforme de la curie romaine

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    Le pape a publié le 19 mars la nouvelle constitution apostolique de la curie romaine, Prædicate Evangelium, l’une des réformes importantes à laquelle il s’est attelé dès le début de son pontificat. Sur le site web du mensuel « La Nef » » (mai 2022), on peut lire une présentation de cette réforme par Mgr Dominique Le Tourneau, qui est un canoniste reconnu (*) :

    « Cette constitution apostolique procède à une réorganisation du gouvernement central de l’Église catholique pour tenir compte de l’évolution des défis pastoraux qu’elle doit relever. Cela apparaît clairement au titre significatif donné par le pape François à ce document : Prædicate Evangelium. Il rappelle que l’Église est missionnaire par essence. Ce sont, en effet, les mots employés par notre Seigneur au moment de prendre congé de ses apôtres et de remonter auprès de son Père. Il leur laisse ce commandement : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16, 15).

    Par curie romaine on entend l’ensemble des personnes et des organismes du gouvernement central de l’Église qui aident le Souverain Pontife dans sa charge de direction de l’ensemble du corps ecclésial et de sa mission universelle dans le monde. L’article 12 précise à cet égard que « la curie romaine est composée de la Secrétairerie d’État [mentionnée en premier], des dicastères et des organismes juridiquement égaux entre eux ».

    Le premier dicastère remonte au IVe siècle, avec la Chancellerie apostolique. La première organisation systématique des organismes de la curie romaine est due au pape Sixte V, qui, en 1588, crée quinze congrégations (1). Fréquemment modifiée, elle subit une profonde réorganisation opérée par le pape saint Pie X qui limite les fonctions de la curie au domaine purement spirituel et détermine avec précision les compétences de chaque congrégation (2).

    Selon le préambule de la constitution apostolique, la présente réforme de la curie vise à « permettre que la communauté des croyants puisse s’approcher le plus possible de l’expérience de communion missionnaire vécue par les apôtres avec le Seigneur pendant sa vie terrestre et, après la Pentecôte, sous l’action de l’Esprit Saint, par la première communauté de Jérusalem ».

    À l’époque contemporaine, saint Paul VI avait réorganisé la curie romaine en 1975 par la constitution apostolique « Regimini Ecclesiæ Universæ » ; et saint Jean-Paul II en avait modifié à son tour la structure et le fonctionnement par la constitution apostolique « Pastor Bonus », de 1988. De telles dispositions n’ont rien de surprenant.

    Il est précisé que les nouvelles normes sur la curie romaine entrent en vigueur le 5 juin 2022, solennité de la Pentecôte.

    Désormais la curie romaine comprend seize dicastères. Cette réforme diminue le nombre de dicastères dans un souci de rationalité, en procédant à des regroupements. Au fil des années, les petites retouches apportées à l’organisation centrale de l’Église peuvent rattacher une institution ecclésiale d’un dicastère à un autre, sans que cela affecte le moins du monde la qualification canonique de l’institution concernée.

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  • La Chrétienté serait-elle morte de s’être prise trop au sérieux ?

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    De sur le site de la revue Catholica :

    La fin de la Chrétienté, de Chantal Delsol

    30 Avr 2022

    Après dix ans d’une thèse d’État rédigée sous l’égide de Julien Freund – Tyrannie, dictature, despotisme : problèmes de la monocratie dans l’Antiquité –, Chantal Delsol a infléchi sa passion spéculative vers la pensée de la cité contemporaine, dans la lignée d’Hannah Arendt[1]. Elle en partage la dénonciation des systèmes totalitaires, et le goût des synthèses, sans en égaler la pertinence. Sa façon de tendre à la vérité et simultanément d’en redouter le prestige conduit cette « libérale-conservatrice », et s’affirmant telle, à trouver à l’agnosticisme relatif un charme inattendu, fauteur d’une sécurité bien incertaine.

    Ayant reçu une éducation catholique dans le sérail favorisé du lyonnais, cette observatrice de nos semblables et de leurs tropismes sera un soutien fidèle pour des choix de société cruciaux tels que le refus du mariage pour tous, ou la dénonciation de l’effondrement général du niveau scolaire. Sous l’influence d’un père biologiste et maurrassien, elle agrée le cadre religieux de sa formation, redoute les prométhéens, mais revendique une démiurgie d’esprit affranchi. La tenue intellectuelle de ses travaux et sa carrière enviable de professeur des universités lui vaudront d’être élue, en 2009, à l’Académie des sciences morales et politiques. Disposant d’un crédit notable auprès des milieux catholiques soucieux de le rester, l’académicienne ainsi distinguée peut-elle à bon droit conserver ce public sans quelque mise en garde de celui-ci ? L’excellente réception de cette fin de la Chrétienté est étonnante, et même assez choquante, si l’on considère que ce drame sociétal sans précédent est ici confirmé comme une sanction historique sans appel, tout autant que dédramatisé dans ses conséquences prévisibles. Qu’est-ce que la  Chrétienté ? « Il s’agit de la civilisation inspirée, ordonnée, guidée par l’Eglise ». Elle a duré seize siècles, de l’Édit de Milan à la dépénalisation de l’IVG. Elle est désormais défunte, pour avoir lassé les peuples qu’elle animait. Que s’est-il passé ? « Nous avons profané l’idée de vérité, à force de vouloir à tout prix identifier la Foi à un savoir » (p.125). Face à l’hybris, et la sanction immanente, ses yeux sont secs, et son cœur plus encore : « Renoncer à la Chrétienté n’est pas un sacrifice douloureux » (p. 170). Dont acte.

    En clair, la Chrétienté serait morte de s’être prise trop au sérieux. L’harmonie entre l’Église et la cité terrestre n’aurait pas survécu à la tyrannie de la vérité, aggravée du refus radical de la Modernité. Cette thèse choyée des novateurs pourrait suffire à repousser l’ouvrage, si n’était en question le sens de ce nouvel assaut de la part d’une érudite passant pour proche des milieux traditionnels. À vrai dire, si la thèse n’est pas neuve, il n’était pas d’usage qu’elle soit applaudie jusque par ces derniers.

    Lire la suite sur le site de la revue Catholica

  • Ukraine : ce que la guerre a changé

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    Lu sur le site du mensuel « La Nef » mai 2022 :

    Pons©DR-620x330.jpg"Il reste beaucoup de questions sans réponse sur ce tragique conflit russo-ukrainien, brouillé par la propagande de chaque camp. L’évolution de la situation permet cependant de comprendre que cette guerre marque un tournant de la géopolitique mondiale.

    Pour la Russie face à l’Ukraine, rien ne sera plus jamais comme avant. Ces deux pays slaves orthodoxes partageaient une même matrice historique, la même religion. Ils avaient le russe en commun, majoritaire sur une moitié du territoire ukrainien. Les horreurs de la guerre ont mis à nu la réalité de ce voisinage complexe. Ouverte depuis la révolution pro-européenne de 2014, la fracture entre les deux pays s’est élargie. Les « frères ukrainiens » penchaient plutôt vers l’Union européenne, plus attirés par la civilisation libertaire et consumériste de l’Occident que par le modèle conservateur et autoritaire de la Russie. La guerre a confirmé ce choix. Les Russes ne l’ont pas compris, alors qu’ils croyaient être accueillis en libérateurs. Même l’Église orthodoxe ukrainienne a rompu avec le patriarcat de Moscou, mettant fin à près de mille ans d’histoire commune.

    Pour les Russes, la désillusion a été immense, accroissant la sauvagerie des combats. Ils avaient sous-estimé la capacité de résistance de l’armée ukrainienne. Ils ont été surpris par la résilience patriotique des Ukrainiens, symbolisée par le président Volodymir Zelenski, dont le courage et la communication efficace ont surpris. Cette évolution avait échappé aux services russes, pourtant réputés efficaces. Quelle que soit l’issue de la guerre – un gain territorial ou diplomatique de Moscou –, l’Ukraine a définitivement conquis son indépendance, accélérant sa marche à l’intégration dans l’Union européenne et, sans doute à terme, au sein de l’Otan.

    L’autre changement majeur concerne l’ouest de l’Europe. Les Européens ont d’abord été sidérés par ce brutal retour du tragique : la guerre, des milliers de morts, des millions de déplacés et de réfugiés, des milliards de destructions. Ils ont réagi par la solidarité, le renforcement. L’UE et l’Otan se sont ressoudées. Les pays qui désarmaient depuis trente ans se sont réveillés. L’Allemagne annonce 100 milliards d’euros de réarmement. Tous les autres pays sont sur la même dynamique martiale : préparation à la haute intensité, renforcement des capacités de cyberguerre et de renseignement. L’Otan, en panne de légitimité depuis la fin de l’Union soviétique, n’est plus dans cet « état de mort cérébrale » observé par Emmanuel Macron en novembre 2021. Elle envisage même de nouvelles adhésions (Finlande, Suède).

    Sur le plan économique aussi, l’Europe fait front. Se disant prête à de gros sacrifices, elle applique des sanctions antirusses très dures et souhaite se libérer de sa dépendance à l’égard du gaz russe. Ce réveil d’une Europe souvent désunie, plutôt hédoniste et passive, sera-t-il durable ? Les sacrifices annoncés seront-ils longtemps acceptés ? L’effet boomerang des sanctions s’annonce en effet terrible pour les consommateurs et les producteurs européens. Une fois le pic de l’émotion passé, cette détermination pourrait faiblir, face aux conséquences sociales liées à la hausse du coût de la vie et de certaines matières premières.

    Pour la Russie, rien ne sera plus comme avant. Sa dynamique de grande puissance est enrayée. Elle n’a pas su s’imposer avec le succès qu’on pouvait attendre d’elle. Quand le fort ne gagne pas face au faible, il perd. Sans victoire militaire ou diplomatique majeure – toujours possible –, on ne retiendra de Vladimir Poutine que son isolement, sa brutalité et son échec dans la bataille des perceptions, notamment en Occident (même si cela est nettement moins vrai en Asie ou en Afrique).

    Cette défaite morale et cet affaiblissement matériel dégradent la force géopolitique de la Russie, d’autant que le conflit renforce la puissance de l’Amérique, engagée dans cette guerre d’attrition du potentiel russe « jusqu’au dernier Ukrainien ». Le sauvetage de l’Ukraine raffermit sa tutelle politique et militaire sur l’Europe. Deux autres acteurs majeurs tirent profit de la blessure de l’ours russe. Sur le devant de la scène, le Turc Reccep Erdogan, ineffable « Monsieur bons offices » d’une crise qui renforce ses ambitions caucasiennes et orientales. Derrière le rideau, le Chinois Xi Jinping. Discret, attentif, il voit venir à lui une Russie affaiblie, en recherche vitale d’alliance. Il en fera un atout majeur dans la grande confrontation qu’annonce le nouveau monde bipolaire sino-américain, né dans les décombres de Marioupol ou de Kharkiv.

    Frédéric Pons "

    Ref. Ukraine : ce que la guerre a changé

    Frédéric Pons est journaliste, grand reporter, écrivain, enseignant, auteur de Poutine. Le grand malentendu (Calmann-Lévy, 2014, rééd. Poche, 2018), best-seller traduit en cinq langues.

  • Du monastère Mater Ecclesiae à Santa Marta, la coexistence mouvementée de deux Papes

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    De Manuela Tulli sur ANSA :

    Du Monastère à Santa Marta, la coexistence de deux Papes

    Un livre de Massimo Franco, un voyage à travers les équilibres difficiles du Vatican.
     © ANSA

    22 avril 2022

    MASSIMO FRANCO, "LE MONASTÈRE".

    BENOÎT XVI, NEUF ANS DE LA PAPAUTÉ DE L'OMBRE" (SOLFERINO, PP. 288, euro 18.00)

    Deux papes, un régnant et un émérite, deux résidences anormales dans l'histoire du Vatican, deux "cercles" d'amis et de partisans. C'est ainsi que le monastère Mater Ecclesiae, où vit Benoît XVI, et Santa Marta, où le pape François a choisi de résider, laissant vide l'appartement qui lui était réservé au Palais apostolique, "sont devenus des pôles antagonistes, au-delà et même contre la volonté des "deux papes" ; presque par la force de l'inertie, sous la pression de cercles de pouvoir trop tentés de régler des comptes anciens et nouveaux et de rompre la continuité miraculeuse que les deux pontifes âgés ont tenté et tentent de sauvegarder". C'est ce qu'écrit Massimo Franco, chroniqueur du Corriere della Sera et l'un des plus grands connaisseurs des "salles du Vatican", dans le livre publié aujourd'hui par le journal : "Il Monastero. Benoît XVI, neuf ans de papauté de l'ombre" (Solferino).

    Le temps de Joseph Ratzinger en tant que Pape émérite a maintenant dépassé les huit années de pontificat (2005-2013) pendant lesquelles il a "régné". Et si sa loyauté envers François, jamais remise en cause, confirmée par l'affection de Bergoglio pour son prédécesseur, conduit à parler de "continuité", il n'en reste pas moins que le Monastère est le point de référence de nombreuses personnalités qui le voient en quelque sorte alternatif, gardien de l'orthodoxie, par rapport au pontificat plus pastoral de François. Sinon "l'endroit où les personnes blessées par François vont se faire soigner". Et ils sont nombreux", comme le dit le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui semble se référer aussi à lui-même, comme l'écrit Franco.

    En fait, c'est comme si les deux résidences, distantes de quelques centaines de mètres seulement mais qui semblent beaucoup plus éloignées en termes de style et de personnes qui les fréquentent, étaient les catalyseurs, au-delà de la volonté de Bergoglio et de Ratzinger, de deux façons de concevoir l'Église. Deux visions que l'on cherche souvent à ne pas trop expliciter, mais qui reviendront inévitablement s'affronter ouvertement lors d'un prochain Conclave. Mais surtout, "la question de la renonciation papale, qui n'est pas encore réglementée et qui est confiée à la bonne volonté et au sens des responsabilités du renonçant et de son successeur, est toujours présente et non résolue", rappelle Massimo Franco. Au cours des neuf dernières années, il a souvent été question de la nécessité de "réguler" la démission d'un pape, mais en fait, à ce jour, il subsiste "un vide qui jette une ombre d'incertitude bien au-delà de l'expérience du monastère et de la coexistence de Benoît et de François", indique le livre.

    L'essai est un véritable "voyage" physique dans ce lieu éloigné du monde mais en fait au cœur du Vatican où Benoît a choisi de vivre. Mais c'est aussi un voyage dans l'histoire de l'Église catholique de ces neuf années, parmi les protagonistes qui fréquentent les deux résidences, Monastère et Santa Marta, comme interlocuteurs privilégiés.

    Parmi les personnes les plus proches de Ratzinger, outre le secrétaire historique, Monseigneur Georg Ganswein, Franco a recueilli le témoignage de l'ancien préfet du Saint-Office, le cardinal Müller. C'est lui qui s'exprime le plus directement, sans mâcher ses mots, lorsqu'il parle de la "cour des faux amis de François" ou des "théologiens du dimanche", les qualifiant d'"amateurs". Partant de ce qui, pour le théologien allemand, pourrait devenir "un schisme", et dont Ratzinger serait "très inquiet", ou plutôt des positions plus progressistes de l'Église allemande, il souligne que "les amis du Saint-Père en font la promotion, qui en réalité ne l'utilisent que lorsque cela les arrange, pour mener à bien leur stratégie". C'est le drame de son pontificat", dit-il, en faisant référence à Bergoglio.

    Le livre parle également de l'écho des scandales financiers et de ceux liés à la pédophilie. Il évoque également l'ouverture à la Chine, ainsi que les "couacs" qui ont affecté les relations entre les deux institutions "vaticanes", comme la lettre "coupée" de Benoît XVI ou le livre écrit par Ratzinger et Card. Robert Sarah. La figure de Benoît XVI, "pâle, fragile, amaigri, et en même temps intellectuellement lucide, d'un pape émérite capable de distribuer de moins en moins de mots, mais qui, quand il le fait, continue à provoquer un énorme écho", se détache de tout cela. (ANSA).

  • Le rapport Sauvé sur la sellette

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