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Livres - Publications - Page 47

  • Ukraine : ce que la guerre a changé

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    Lu sur le site du mensuel « La Nef » mai 2022 :

    Pons©DR-620x330.jpg"Il reste beaucoup de questions sans réponse sur ce tragique conflit russo-ukrainien, brouillé par la propagande de chaque camp. L’évolution de la situation permet cependant de comprendre que cette guerre marque un tournant de la géopolitique mondiale.

    Pour la Russie face à l’Ukraine, rien ne sera plus jamais comme avant. Ces deux pays slaves orthodoxes partageaient une même matrice historique, la même religion. Ils avaient le russe en commun, majoritaire sur une moitié du territoire ukrainien. Les horreurs de la guerre ont mis à nu la réalité de ce voisinage complexe. Ouverte depuis la révolution pro-européenne de 2014, la fracture entre les deux pays s’est élargie. Les « frères ukrainiens » penchaient plutôt vers l’Union européenne, plus attirés par la civilisation libertaire et consumériste de l’Occident que par le modèle conservateur et autoritaire de la Russie. La guerre a confirmé ce choix. Les Russes ne l’ont pas compris, alors qu’ils croyaient être accueillis en libérateurs. Même l’Église orthodoxe ukrainienne a rompu avec le patriarcat de Moscou, mettant fin à près de mille ans d’histoire commune.

    Pour les Russes, la désillusion a été immense, accroissant la sauvagerie des combats. Ils avaient sous-estimé la capacité de résistance de l’armée ukrainienne. Ils ont été surpris par la résilience patriotique des Ukrainiens, symbolisée par le président Volodymir Zelenski, dont le courage et la communication efficace ont surpris. Cette évolution avait échappé aux services russes, pourtant réputés efficaces. Quelle que soit l’issue de la guerre – un gain territorial ou diplomatique de Moscou –, l’Ukraine a définitivement conquis son indépendance, accélérant sa marche à l’intégration dans l’Union européenne et, sans doute à terme, au sein de l’Otan.

    L’autre changement majeur concerne l’ouest de l’Europe. Les Européens ont d’abord été sidérés par ce brutal retour du tragique : la guerre, des milliers de morts, des millions de déplacés et de réfugiés, des milliards de destructions. Ils ont réagi par la solidarité, le renforcement. L’UE et l’Otan se sont ressoudées. Les pays qui désarmaient depuis trente ans se sont réveillés. L’Allemagne annonce 100 milliards d’euros de réarmement. Tous les autres pays sont sur la même dynamique martiale : préparation à la haute intensité, renforcement des capacités de cyberguerre et de renseignement. L’Otan, en panne de légitimité depuis la fin de l’Union soviétique, n’est plus dans cet « état de mort cérébrale » observé par Emmanuel Macron en novembre 2021. Elle envisage même de nouvelles adhésions (Finlande, Suède).

    Sur le plan économique aussi, l’Europe fait front. Se disant prête à de gros sacrifices, elle applique des sanctions antirusses très dures et souhaite se libérer de sa dépendance à l’égard du gaz russe. Ce réveil d’une Europe souvent désunie, plutôt hédoniste et passive, sera-t-il durable ? Les sacrifices annoncés seront-ils longtemps acceptés ? L’effet boomerang des sanctions s’annonce en effet terrible pour les consommateurs et les producteurs européens. Une fois le pic de l’émotion passé, cette détermination pourrait faiblir, face aux conséquences sociales liées à la hausse du coût de la vie et de certaines matières premières.

    Pour la Russie, rien ne sera plus comme avant. Sa dynamique de grande puissance est enrayée. Elle n’a pas su s’imposer avec le succès qu’on pouvait attendre d’elle. Quand le fort ne gagne pas face au faible, il perd. Sans victoire militaire ou diplomatique majeure – toujours possible –, on ne retiendra de Vladimir Poutine que son isolement, sa brutalité et son échec dans la bataille des perceptions, notamment en Occident (même si cela est nettement moins vrai en Asie ou en Afrique).

    Cette défaite morale et cet affaiblissement matériel dégradent la force géopolitique de la Russie, d’autant que le conflit renforce la puissance de l’Amérique, engagée dans cette guerre d’attrition du potentiel russe « jusqu’au dernier Ukrainien ». Le sauvetage de l’Ukraine raffermit sa tutelle politique et militaire sur l’Europe. Deux autres acteurs majeurs tirent profit de la blessure de l’ours russe. Sur le devant de la scène, le Turc Reccep Erdogan, ineffable « Monsieur bons offices » d’une crise qui renforce ses ambitions caucasiennes et orientales. Derrière le rideau, le Chinois Xi Jinping. Discret, attentif, il voit venir à lui une Russie affaiblie, en recherche vitale d’alliance. Il en fera un atout majeur dans la grande confrontation qu’annonce le nouveau monde bipolaire sino-américain, né dans les décombres de Marioupol ou de Kharkiv.

    Frédéric Pons "

    Ref. Ukraine : ce que la guerre a changé

    Frédéric Pons est journaliste, grand reporter, écrivain, enseignant, auteur de Poutine. Le grand malentendu (Calmann-Lévy, 2014, rééd. Poche, 2018), best-seller traduit en cinq langues.

  • Du monastère Mater Ecclesiae à Santa Marta, la coexistence mouvementée de deux Papes

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    De Manuela Tulli sur ANSA :

    Du Monastère à Santa Marta, la coexistence de deux Papes

    Un livre de Massimo Franco, un voyage à travers les équilibres difficiles du Vatican.
     © ANSA

    22 avril 2022

    MASSIMO FRANCO, "LE MONASTÈRE".

    BENOÎT XVI, NEUF ANS DE LA PAPAUTÉ DE L'OMBRE" (SOLFERINO, PP. 288, euro 18.00)

    Deux papes, un régnant et un émérite, deux résidences anormales dans l'histoire du Vatican, deux "cercles" d'amis et de partisans. C'est ainsi que le monastère Mater Ecclesiae, où vit Benoît XVI, et Santa Marta, où le pape François a choisi de résider, laissant vide l'appartement qui lui était réservé au Palais apostolique, "sont devenus des pôles antagonistes, au-delà et même contre la volonté des "deux papes" ; presque par la force de l'inertie, sous la pression de cercles de pouvoir trop tentés de régler des comptes anciens et nouveaux et de rompre la continuité miraculeuse que les deux pontifes âgés ont tenté et tentent de sauvegarder". C'est ce qu'écrit Massimo Franco, chroniqueur du Corriere della Sera et l'un des plus grands connaisseurs des "salles du Vatican", dans le livre publié aujourd'hui par le journal : "Il Monastero. Benoît XVI, neuf ans de papauté de l'ombre" (Solferino).

    Le temps de Joseph Ratzinger en tant que Pape émérite a maintenant dépassé les huit années de pontificat (2005-2013) pendant lesquelles il a "régné". Et si sa loyauté envers François, jamais remise en cause, confirmée par l'affection de Bergoglio pour son prédécesseur, conduit à parler de "continuité", il n'en reste pas moins que le Monastère est le point de référence de nombreuses personnalités qui le voient en quelque sorte alternatif, gardien de l'orthodoxie, par rapport au pontificat plus pastoral de François. Sinon "l'endroit où les personnes blessées par François vont se faire soigner". Et ils sont nombreux", comme le dit le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui semble se référer aussi à lui-même, comme l'écrit Franco.

    En fait, c'est comme si les deux résidences, distantes de quelques centaines de mètres seulement mais qui semblent beaucoup plus éloignées en termes de style et de personnes qui les fréquentent, étaient les catalyseurs, au-delà de la volonté de Bergoglio et de Ratzinger, de deux façons de concevoir l'Église. Deux visions que l'on cherche souvent à ne pas trop expliciter, mais qui reviendront inévitablement s'affronter ouvertement lors d'un prochain Conclave. Mais surtout, "la question de la renonciation papale, qui n'est pas encore réglementée et qui est confiée à la bonne volonté et au sens des responsabilités du renonçant et de son successeur, est toujours présente et non résolue", rappelle Massimo Franco. Au cours des neuf dernières années, il a souvent été question de la nécessité de "réguler" la démission d'un pape, mais en fait, à ce jour, il subsiste "un vide qui jette une ombre d'incertitude bien au-delà de l'expérience du monastère et de la coexistence de Benoît et de François", indique le livre.

    L'essai est un véritable "voyage" physique dans ce lieu éloigné du monde mais en fait au cœur du Vatican où Benoît a choisi de vivre. Mais c'est aussi un voyage dans l'histoire de l'Église catholique de ces neuf années, parmi les protagonistes qui fréquentent les deux résidences, Monastère et Santa Marta, comme interlocuteurs privilégiés.

    Parmi les personnes les plus proches de Ratzinger, outre le secrétaire historique, Monseigneur Georg Ganswein, Franco a recueilli le témoignage de l'ancien préfet du Saint-Office, le cardinal Müller. C'est lui qui s'exprime le plus directement, sans mâcher ses mots, lorsqu'il parle de la "cour des faux amis de François" ou des "théologiens du dimanche", les qualifiant d'"amateurs". Partant de ce qui, pour le théologien allemand, pourrait devenir "un schisme", et dont Ratzinger serait "très inquiet", ou plutôt des positions plus progressistes de l'Église allemande, il souligne que "les amis du Saint-Père en font la promotion, qui en réalité ne l'utilisent que lorsque cela les arrange, pour mener à bien leur stratégie". C'est le drame de son pontificat", dit-il, en faisant référence à Bergoglio.

    Le livre parle également de l'écho des scandales financiers et de ceux liés à la pédophilie. Il évoque également l'ouverture à la Chine, ainsi que les "couacs" qui ont affecté les relations entre les deux institutions "vaticanes", comme la lettre "coupée" de Benoît XVI ou le livre écrit par Ratzinger et Card. Robert Sarah. La figure de Benoît XVI, "pâle, fragile, amaigri, et en même temps intellectuellement lucide, d'un pape émérite capable de distribuer de moins en moins de mots, mais qui, quand il le fait, continue à provoquer un énorme écho", se détache de tout cela. (ANSA).

  • Le rapport Sauvé sur la sellette

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    De sur Riposte Catholique :

    Rapport Sauvé: un livre pour remettre les pendules à l’heure

  • La vision sobre et douce du cardinal Sarah sur le mariage

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    Du Père Paul Scalia sur le National Catholic Register :

    La vision sobre et douce du cardinal Sarah sur le mariage

    Comme l'enseigne l'Église, et comme le réaffirme le cardinal, le foyer est le lieu où Notre Seigneur lui-même a commencé et où son Royaume grandit.

    Book cover of Cardinal Robert Sarah.
    Couverture du livre du cardinal Robert Sarah. (photo : Courtesy photo / Ignatius)

    23 avril 2022

    Couples, réveillez votre amour !

    Cardinal Robert Sarah ; 

    Ignatius Press, 2021

    Au cœur de la foi catholique se trouve l'union curieuse de la douceur et de la sévérité, de la tranquillité domestique et du combat spirituel. 

    Pensez aux apparitions de la Sainte Vierge Marie. Elle apparaît toujours comme une belle dame ou même, dans le cas de Guadalupe, comme une jeune fille. Elle parle poliment, voire tendrement aux voyants. Elle utilise des diminutifs pour Juan Diego, l'appelant "Juanito, Juan Dieguito". Elle demande à Bernadette de lui faire la "grâce" de venir la voir. En même temps, elle apparaît à Guadalupe pour renverser la religion démoniaque des Aztèques. 

    Certains des premiers mots qu'elle adresse à Bernadette sont vivifiants : "Pénitence, pénitence, pénitence." Elle avertit les enfants de Fatima d'une guerre imminente et leur montre même l'enfer. La Vierge est toujours la femme belle et douce... marchant sur la tête d'un serpent.

    Marie n'est qu'une image de son Fils, dont la vie est caractérisée par ce paradoxe de la paix et de la lutte. Sa naissance apporte l'annonce de la "paix sur la terre", ainsi que le massacre des innocents par Hérode. Il passe 30 ans dans la tranquillité de Nazareth et les trois années restantes dans la controverse, la persécution et finalement l'exécution. Sa proclamation du Royaume comporte des paroles de grande miséricorde et de compassion, ainsi que de sévères réprimandes et condamnations. 

    Ce paradoxe de notre foi caractérise l'ouvrage du cardinal Sarah, Couples, Awaken Your Love ! (Ignatius Press, 2021), un recueil de courtes réflexions tirées de sa retraite de 2019 pour les couples mariés à Lourdes. Le préfet émérite de la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements comprend bien à la fois la beauté du mariage et de la vie familiale, ainsi que son rôle central dans le combat spirituel pour le Royaume de Dieu. 

    Ceux qui connaissent les écrits du cardinal savent qu'il est un étudiant et un critique avisé du déclin de l'Occident. Il sait que le déclin du mariage et de la famille est au cœur de notre désarroi. Aujourd'hui, des sociologues honnêtes peuvent mettre en évidence toutes sortes d'avantages de ce que nous appelons à tort le "mariage traditionnel" (existe-t-il un autre type de mariage ?), tant pour les conjoints que pour les enfants. Et à mesure que les taux de mariage et de natalité diminuent, leur importance devient plus évidente. 

    Mais en tant qu'homme de foi profonde et de prière, le cardinal Sarah comprend que la bataille n'est pas d'abord ou en fin de compte une question de politique ou de politique, ou même de culture. La bataille porte sur la dignité et le but transcendants du mariage, une institution créée par Dieu et destinée à amener les gens à Dieu ; une institution que Dieu nous a confiée comme modèle de salut, du mariage entre le Christ et l'Église. En effet, le salut lui-même consiste à participer au mariage entre le Christ et l'Église et à être introduit dans la parenté avec Dieu.

    La famille, en outre, a reçu la dignité de la présence de Notre Seigneur lui-même : " Il descendit avec eux et vint à Nazareth, et il leur obéit " (Luc 2, 51). Cette seule ligne a conféré au mariage et à la famille une dignité surpassée. Certes, les mariages solides et les familles saines présentent de nombreux avantages terrestres. Mais le fait que le Fils éternel de Dieu soit venu au monde et ait passé la plus grande partie de sa vie terrestre "soumis" à Joseph et Marie en dit plus long que tout autre chose sur l'importance du mariage et de la famille.

    Pour le cardinal Sarah, les enjeux sont élevés. L'amour lui-même doit être sauvé. "Jésus est venu sauver l'amour humain", et les couples mariés sont appelés à participer avec lui à cette mission. Ils sont donc au centre du grand conflit entre le bien et le mal. "Oui, nous parlons bien d'une bataille... de vie et de mort... [L]e terrain est maintenant préparé pour la révolution finale, qui correspond aussi au 'combat final' mentionné par le Livre de l'Apocalypse." Des mots forts. Mais ils ne font que reprendre les avertissements de la lettre aux familles de 1994 de saint Jean-Paul II : 

    "[L]a famille est placée au centre de la grande lutte entre le bien et le mal, entre la vie et la mort, entre l'amour et tout ce qui s'oppose à l'amour. C'est à la famille qu'est confiée la tâche de s'efforcer, avant tout, de libérer les forces du bien...".
    C'est de la haute voltige. Alors, comment les couples doivent-ils réagir ? La solution du cardinal ne consiste pas à proposer des changements de politique ou à encourager un plus grand activisme sur la place publique. Ces choses ont leur place, c'est certain. Mais la place publique et la culture ne sont pas le cœur de la bataille. Ni le pape Jean-Paul II ni le cardinal Sarah n'ont voulu dire que les couples et les familles devaient monter aux barricades dans la guerre culturelle. Ils voulaient dire quelque chose de plus obscur et de plus puissant à la fois.

    Le cardinal Sarah nous oriente (comme l'Église l'a toujours fait) vers la sainteté, le silence et la prière. C'est là que les couples puisent leur force, tant pour vaincre les forces du mal que pour faire grandir le Royaume de Dieu. La grande et effrayante bataille est gagnée par le biais du mariage et de la vie de famille. Le foyer est le lieu où Notre Seigneur lui-même a commencé et où son Royaume grandit.

    C'est pourquoi le cardinal ajoute à ses réflexions une section sur les prières des couples. Pour le lecteur profane, cela pourrait sembler une pensée pieuse déplacée par rapport à la gravité des choses qui précèdent. Mais le cœur catholique sait que la bataille est toujours dans ces petites choses. 

    Ainsi, le cardinal Sarah établit un programme et des prières à dire quotidiennement par les couples. Il sait combien la situation est grave. Il sait aussi que le pouvoir du Royaume de Dieu réside dans l'église domestique. Les grandes batailles spirituelles se gagnent dans les petites batailles que les couples et les familles mènent pour être des lieux de prière, de pardon, de communion et d'amour.

    Nous sommes tous conscients que la famille est dans la ligne de mire du diable et au centre de tant de décadence culturelle. Nous sommes moins conscients que la famille n'est pas sans défense, que le fait de vivre la vérité du mariage et de la famille est en soi une chose puissante pour l'Église et le monde. Le cardinal Sarah met cela en évidence en présentant une évaluation sobre de notre époque et une belle exhortation à la simple vérité de l'amour conjugal qui triomphe.

  • L'affaire Galilée ou le mythe de la résistance à "l’obscurantisme catholique"

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    La vérité sur l'affaire Galilée, l'hypothèse sans preuve (rediff)

    24 avril 2022

    Dans un ouvrage qui fera date, Aimé Richardt, lauréat de l’Académie française pour sa biographie de Fénelon (1994), décrypte le mythe Galilée en rétablissant une vérité historique fondée sur une étude minutieuse des textes. Dans La vérité sur l’Affaire Galilée, l’auteur donne les raisons de la condamnation du Florentin en la replaçant dans le contexte des connaissances historiques et scientifiques de l’époque. Un ouvrage préfacé par Mgr Huot-Pleuroux, ancien Secrétaire général de l’Épiscopat.

    Le 22 juin 1633, un certain Galilée fut condamné à Rome par le tribunal du Saint Office. La sentence prononcée par des cardinaux de l’Eglise catholique — appelés en la circonstance « inquisiteurs généraux », fut la suivante : « Nous te condamnons dit le jugement à la prison formelle de ce Saint Office pour le temps qu’il nous plaira de fixer. De plus, au titre d’une pénitence salutaire, nous t’ordonnons de réciter les 7 psaumes de la pénitence salutaire, une fois par semaine, pendant les trois prochaines années... ». Et pourtant, Galilée ne fit pas un seul jour de prison… Il ne récita pas plus les psaumes de la pénitence salutaire puisqu’il confia ce pensum à sa fille religieuse qui s’en acquitta dûment. Et Galilée termina ses jours tranquillement à Arcetri, près de Florence, où il vécut jusqu’à sa mort en 1642.

    Le nom de Galilée est généralement associé à un symbole, parfois même à un mythe, celui de la résistance à l’obscurantisme religieux en général et catholique en particulier. Pourtant qui connaît réellement Galileo Galilei, fils de Vincenzio Galilei né à Pise le 15 février 1564 ? Quelles furent ses spécialités scientifiques ? Qu’a-t-il inventé et légué à la science et à la postérité ? Peut-on parler à son endroit de victime de l’Église et de l’obscurantisme ? Bref, pourquoi Galilée fut-il condamné par l’Église catholique ? C’est ce que l’émission ci-dessous vous propose de découvrir en compagnie de l’historien Aimé Richardt, grand prix d’Histoire de l’Académie française, pour son Fénelon, et auteur récemment de La Vérité sur l’affaire Galilée [1].

    Écoutez l'émission de Canal Académie avec Aimé Richardt (1 heure 1 minute) :

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  • Comment être « aussi chrétien que possible » devant le problème de la guerre et de la paix ?

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    De Dominique Greiner sur le site du journal La Croix :

    « Pax Nostra », les chrétiens face à la guerre 

    Pour définir l’attitude à adopter devant l’actualité sociale et historique, le philosophe et théologien jésuite Gaston Fessard met en œuvre une méthode de discernement. Un livre de 1936 qui résonne avec notre époque.,

    20/04/2022

    Pax Nostra, examen de conscience international

    de Gaston Fessard

    Nouvelle édition présentée et augmentée par Giulio de Ligio et Frédéric Louzeau

    Cerf, 540 p., 39 €

    Le 16 mars 1935, Hitler annonce officiellement la reconstitution de l’armée allemande, bafouant les termes du traité de Versailles. Une décision « acclamée par un peuple fier sans doute d’avoir retrouvé le sentiment de son indépendance, mais aussi, pour une part fanatisé », alors que, à Paris, « le seul fait de maintenir six mois de plus une classe sous les drapeaux soulevait une vague d’impopularité et fournissait un regain d’énergie à l’activité pacifiste », relève le jésuite Gaston Fessard dans l’introduction de cet ouvrage paru en 1936, où l’inquiétude pointe : « La guerre vient : elle est à nos portes. »

    Que faire dans un tel contexte ? Comment être « aussi chrétien que possible » devant le problème de la guerre et de la paix ? « Quelle attitude adopter à l’intime de l’âme et dans la vie quotidienne ? », s’interroge le jésuite, qui perçoit les impasses sur lesquelles débouche la lutte acharnée entre des visions complètement opposées sur l’attitude à adopter devant le réarmement de l’Allemagne.

    Pacifisme et nationalisme

    « À voir parfois la violence des oppositions qui, à l’intérieur même d’un pays, mettent aux prises des gens que tout par ailleurs devrait rapprocher, on pourrait se demander si la coupure ici n’est pas plus radicale que celle qui sépare deux nations ennemies », écrit le théologien et philosophe. Chez les uns et les autres, il y a « un même élan vers le bien et le bonheur, un même désir d’y faire participer le monde entier. Osons le dire : leur âme est une identique charité. » Mais, poursuit-il, si l’on examine de près le pacifisme et le nationalisme, non sous l’angle des principes mais au regard de leurs conséquences, il apparaît que le premier peut se transformer en « ennemi de la paix » et le second en « ennemi de la nation ». Ainsi le désir de paix, mû au départ par un mouvement de vraie charité, peut tomber dans l’illusion et manquer de charité à l’égard du prochain, victime de l’agression d’un autre pays.

    « L’amour de la paix, élan généreux, se corrompt : l’attitude pacifique se change en Pacifisme, et ce n’est plus à un Idéal que je me sacrifie, c’est à une Idole que je commence par sacrifier mon prochain », écrit le jésuite, qui voit dans cette attitude un manque de réalisme moral, mais aussi social et politique.

    Les exigences de la charité

    Le nationalisme ne résiste pas mieux à la critique : « Il n’est pas très difficile d’accaparer le drapeau national, et la vénération naturelle qu’il inspire est un voile assez favorable aux égoïsmes. » D’où l’urgence «de hâter la maturation des consciences qui devront réaliser la synthèse des opposés », de « développer les facteurs affectifs qui concourent à unir les hommes », de penser en même temps le désir de paix intérieure et la paix entre les nations.

    C’est à cette tâche que se consacre l’auteur en opérant un travail de discernement qui comporte sept étapes. Un des enjeux est de penser la signification de la charité chrétienne pour les relations internationales, sachant que la complexité du réel ne permet pas d’en transposer directement les exigences du plan individuel au plan collectif. Un livre dense, qui résonne fortement avec l’actualité présente. À lire et à relire pour se donner les moyens d’opérer « l’examen de conscience international » dont le monde de 2022 a grandement besoin.

  • L'Église est en pleine crise, mais elle peut se relever même dans ses heures les plus sombres. La leçon de l'histoire

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (traduction de Diakonos.be):

    L'Église est en pleine crise, mais elle peut se relever même dans ses heures les plus sombres. La leçon de l'histoire

    Pascal

    Dans la réflexion en vue d’un futur conclave – un raisonnement qui va crescendo parmi les cardinaux, comme Settimo Cielo est en train de le relayer – l’urgence de remettre au centre les questions capitales sur Dieu et sur l’homme se fait de plus en plus pressante, ces questions sur lesquelles l’Église tient ou tombe, pas pour seulement ralentir la décadence de l’Église actuelle, qui s’étale sous les yeux de tous, mais au contraire pour avoir confiance en une renaissance de vitalité chrétienne, même dans un monde largement indifférent et hostile.

    L’Église a déjà, par le passé, connu des périodes de décadence. La déchristianisation actuelle en fait partie. Mais rien ne dit que celle-ci doive être irréversible ni inéluctable, comme aucune des décadences précédentes ne l’a d’ailleurs été.

    Parce que dans l’histoire de l’Église, il y a eu aussi des saisons de renaissance religieuse. Qui n’ont d’ailleurs pas toujours été à l’initiative ni sous la conduite de la hiérarchie catholique. Au contraire, il n’est pas rare que celles-ci aient été animées de manière autonomie par des hommes cultivés, des intellectuels chrétiens cependant capables d’interpréter et d’inspirer même des mouvements de masse importants.

    Pour celui qui s’interroge sur l’Église d’aujourd’hui, il est donc plus instructif que jamais de retracer le déroulement de ces saisons. Et c’est ce que fait Roberto Pertici, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Bergame, dans cet essai qu’il a rédigé pour Settimo Cielo.

    Le professeur Pertici identifie au moins trois renaissances religieuses dans les cinq cents dernières années. La première est encouragée par le concile de Trente mais plonge ses racines dans le quinzième siècle et prend corps surtout dans le dix-septième siècle en France, le siècle de Pascal (portrait) et de « Port-Royal », pour ensuite décliner avec l’avènement des Lumières.

    La seconde fleurit après la Révolution française et Napoléon, dans le climat du romantisme et des nouvelles libertés. Elle est à la fois culturelle et politique, elle va de Chateaubriand à Rosmini, du « Génie du Christianisme » aux « Cinq plaies de la sainte Église ». Elle s’éteint après le raidissement anti-libéral de la hiérarchie ecclésiastique et l’émergence du positivisme scientifique.

    On retrouve la troisième à la croisée du dix-huitième et du vingtième siècle, il s’agit de celle du « Renouveau catholique », des grands convertis, de Bernanos à Eliot en passant par Chesterton, Papini avec son « Histoire du Christ ». Elle s’éteint à la moitié du siècle dernier avec le déclin du paradigme conservateur comme l’a analysé le professeur Pertici sur Settimo Cielo le 31 août 2020.

    Et la quatrième ? Le concile Vatican II a essayé de la lancer, celle fois sous l’impulsion des autorités de l’Église elles-mêmes. Mais sans y parvenir, par les raisons que Pertici a examinées dans un autre article de Settimo Cielo du 14 septembre 2020.

    L’Église d’aujourd’hui se trouve à ce croisement, entre une renaissance religieuse inachevée et l’avancée inexorable de la déchristianisation, face à un futur dans lequel tout peut encore arriver.

    Voici ci-dessous la première partie de l’essai de Pertici. La seconde partie et la conclusion suivront dans quelques jours.

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  • Un "converti littéraire" : Joris-Karl Huysmans

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    De KTO Télévision :

    Joris-Karl Huysmans, Le converti littéraire

    18/04/2022

    Alors qu’il vient d’achever son chef d’oeuvre A rebours, Joris-Karl Huysmans entame un cycle de quatre romans qui retracent les étapes successives de sa lente et douloureuse conversion à la religion catholique. Cette entreprise inédite soulève son cortège de questions non résolues qu’exprime le personnage de Durtal, alter ego de l’auteur, écrivain comme lui. Aux interrogations spirituelles et morales: que faire de sa propre vie ? Quels choix devons-nous prendre pour nous réaliser en tant qu’être humain ? S’ajoute une interrogation propre au métier d’écrivain : comment décrire sous forme de roman une conversion, événement unique et tortueux qui relève de l’inexprimable ? Dans cette recherche, celui qui est « entré en catholicisme comme dans une gouttière » (Léon Bloy), place l’Art face à la foi. La quête spirituelle n’est jamais loin de la quête esthétique. Une production Baïkal Production 2021 - Réalisée par Paul Bégin

  • "Moscou utilise toute la violence qui couve dans la société russe"

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    De Stefano Montefiori sur le site du Cooriere della Sera :

    Giuliano da Empoli : "Moscou utilise toute la violence qui couve dans la société russe".

    L'écrivain raconte dans un roman politico-fictionnel la vie et les actes de Vladislav Surkov, le "magicien du Kremlin" qui a aidé Poutine à transformer le pays en dystopie.

    desc imgL'écrivain Giuliano Da Empoli. A côté de son premier roman en français : Le magicien du Kremlin. Tous les hommes de Poutine (à paraître le 14 avril chez Gallimard)

    Vladislav Surkov était le conseiller officiel de Poutine sur l'Ukraine, mais avant cela, il était l'homme qui a aidé à porter le nouveau Tsar au pouvoir. Il y a un an, Surkov a pris du recul, mais il est le seul à mériter l'expression sinistre de "Sorcier du Kremlin", titre du roman passionnant que Giuliano da Empoli vient de lui consacrer. Dans le livre, qui paraîtra chez Gallimard le 14 avril, Vladislav Sourkov devient Vadim Baranov car "les faits sont réels, les dialogues et la vie privée imaginés", explique da Empoli dans un café parisien. "L'idée, sur laquelle j'ai commencé à travailler il y a sept ou huit ans, était d'entrer dans la tête de ces personnages et la fiction, paradoxalement, est le seul moyen d'arriver à une forme de vérité".

    Le mage du Kremlin parle de théâtre d'avant-garde et de dictature, de spin doctors et de violence - le cœur du régime Poutine depuis le début -, des lumières tamisées de la bourgeoisie occidentale et de la dureté implacable des lustres de Moscou ou de Saint-Pétersbourg, et de la réalité parallèle qui a toujours été propagée aux Russes, bien avant les mensonges sur le massacre de Buca. Achevé il y a un an, ce livre est un aperçu de l'abîme de ces heures.

    Pourquoi la phrase d'ouverture est-elle une citation d'Alexandre Kojève, "La vie est une comédie qu'il faut jouer sérieusement" ?

    "Dans un monde gris d'anciens fonctionnaires et hommes d'affaires du KGB, Surkov est diplômé de l'Académie d'art dramatique de Moscou, écrit des romans sous un pseudonyme et des paroles pour un groupe de rock gothique, a des posters du rappeur américain Tupac Shakur à la maison, et prend son travail de spin doctor comme une performance artistique.

    Combien cela pèse-t-il dans la construction du régime de Poutine et aussi dans la tragédie de ces jours-ci ?

    "C'est fondamental, car Surkov importe dans la propagande politique l'approche du théâtre d'avant-garde : il ne communique pas la réalité, il la crée. Une réalité qui, au moins au début, prévoit le pouvoir absolu de Poutine mais aussi le faux contre-pouvoir des partis d'opposition qui sont en fait totalement contrôlés et même encouragés par Surkov. Une réalité qui ressemble beaucoup à l'extraordinaire roman dystopique Noi d'Evgenij Zamjatin, qui a prédit en 1920 la société de contrôle omniprésent qui domine aujourd'hui en Russie et qui se ressent également en Occident avec les médias sociaux, de Tinder à Facebook."

    De Surkov à Poutine, la valeur fondamentale semble être le cynisme.

    "Cynisme et ironie. Ils sont très présents, non seulement chez les dirigeants, mais dans l'ensemble de la société russe. Lorsque vous passez par trois systèmes de valeurs en l'espace de quelques décennies, chaque fois interprétés de manière absolue et excessive - le communisme, puis le capitalisme sauvage, puis le nationalisme actuel enveloppé de valeurs orthodoxes sacrées - le résultat est que personne ne croit plus en rien.

    Beaucoup ont affirmé que le Poutine sanguinaire de ces dernières semaines est un homme différent de ce qu'il était auparavant. Il l'est ?

    "Je ne dirais pas ça. La violence que nous voyons se dérouler ces semaines-ci est à l'origine de la domination de la société russe par Poutine".

    Le livre rappelle le terrible moment du "11 septembre russe", les attentats qui, en 1999, ont dévasté deux immeubles dans la banlieue de Moscou et qui ont déclenché les atrocités de la deuxième guerre en Tchétchénie. Est-ce que cela a été un tournant ?

    "Poutine était déjà au pouvoir à l'époque, mais pas très populaire : il ne dépassait pas les 3% dans les sondages. Ces mystérieux attentats, dont les auteurs n'ont jamais été identifiés mais qui ont été attribués aux Tchétchènes, ont permis à Poutine de se présenter comme le sauveur de la patrie menacée. Grozny a été rasée ou presque, et cette violence a permis à Poutine d'imposer non seulement son pouvoir mais aussi sa popularité".

    La guerre en Ukraine répond-elle au même besoin ?

    "Régulièrement, Poutine a besoin de se défouler à l'extérieur de la violence qui couve dans la société russe et sur laquelle il a construit son régime. Dans mon livre, j'imagine un dialogue nocturne au cours duquel Poutine réfléchit à la popularité durable de Staline parmi les Russes. Les Occidentaux pensent que c'est parce que les Russes ont oublié les purges, dit-il, mais c'est le contraire. Staline reste populaire précisément à cause des massacres : il savait comment traiter les ennemis du peuple.

    Si la vie est une grande pièce de théâtre à jouer sérieusement, cela explique aussi les contre-vérités russes sur le massacre de Buca et d'autres atrocités.

    "L'extraordinaire inversion est qu'aujourd'hui les fake news sont déguisées en vérification des faits en Ukraine. Les corps laissés dans la rue ? Selon les Russes, ce sont des acteurs."

    Comment peuvent-ils penser qu'ils sont pris au sérieux ?

    "C'est de la propagande à usage interne, avant tout, mais il y a des gens en Occident qui y croient. La réalité ne compte pas pour beaucoup dans le théâtre d'avant-garde. Peu importe que la version officielle soit crédible et bien faite. Au contraire, il est préférable de donner deux, trois, voire cinq explications différentes, et si elles sont farfelues, tant pis. Le but n'est pas de convaincre, de donner des certitudes, mais de détruire toute certitude."

    Pourquoi Surkov a-t-il quitté le Kremlin ?

    "Ceux comme lui, les manipulateurs subtils, à ce stade, ont perdu. Face à la violence nue, il y a peu de place pour eux. Mais l'héritage de Vladislav Surkov demeure. Si vous n'avez pas la force d'imposer votre ordre, optez pour le chaos. Je crains que ce soit la stratégie que Poutine adoptera en Ukraine."

  • Un contre-point au dernier livre de Chantal Delsol sur "la fin de la chrétienté"

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    De Philippe de Labriolle sur le site de l'Homme Nouveau dans Tribune libre :

    Requiem pour une chrétienté défunte ? Contre-point au dernier livre de Chantal Delsol

    Requiem pour une chrétienté défunte ? Contre-point au dernier livre de Chantal Delsol

    Chantal Delsol, philosophe spécialiste de l’Antiquité gréco-romaine, élève de Julien Freund, a infléchi en cours de carrière sa passion spéculative vers l’étude de la pensée contemporaine. Professeur des Universités, désormais émérite, elle a publié de nombreux essais dont la tenue intellectuelle et la hauteur de vue lui ont valu d’être élue, en 2009, à l’Académie des sciences morales et politiques. Le dernier en date : La fin de la chrétienté, vient de paraître aux éditions du Cerf.

    Cette catholique, mère de six enfants (dont un adoptif), élevée dans un milieu favorisé du Lyonnais, n’a jamais caché son aversion pour le communisme, lequel était encore, durant ses études, l’opium des intellectuels, selon l’expression heureuse de Raymond Aron. Libérale-conservatrice, selon ses dires, soutien discret mais fidèle des choix de société cruciaux tels que le refus du mariage pour tous, ou la dénonciation de l’effondrement général du niveau scolaire, cette observatrice attentive de ses semblables jouit d’un crédit notable auprès des milieux catholiques soucieux de le rester.

    Un livre accessible et… décevant 

    Cette Fin de la Chrétienté méritait donc l’étude, en raison de l’excellente réception dont l’ouvrage a fait l’objet, d’une part, et de son contenu, provocateur plus encore que décevant, d’autre part. Son succès tient aussi à son accessibilité. En 170 pages lisibles par un presbyte assis sur ses lunettes, l’affaire est conclue. La Chrétienté n’est pas l’Eglise. « Il s’agit de la civilisation inspirée, ordonnée, guidée par l’Eglise ». Elle a duré 16 siècles, de l’Edit de Milan à la dépénalisation de l’IVG. Elle est désormais défunte. Elle a lassé les peuples qu’elle animait, et savez-vous de quelle façon ? « Nous avons profané l’idée de vérité, à force de vouloir à tout prix identifier la Foi à un savoir » (p.125). Cet abus aurait précipité sa fin. La croyez-vous inconsolable de ce désastre ? Que nenni : « Renoncer à la Chrétienté n’est pas un sacrifice douloureux. » (p.170). In cauda venenum.

    En clair, la Chrétienté serait morte de s’être prise au sérieux. L’harmonie entre l’Eglise et la cité chrétienne n’aurait pas survécu à la tyrannie de la vérité, aggravée du refus radical de la Modernité. Cette thèse choyée des novateurs, sans discontinuité depuis  les abbés démocrates du XIXe siècle et les modernistes de la Belle Epoque jusqu’à nos jours, pourrait suffire à remiser l’ouvrage, si n’était en question le sens de ce nouvel assaut de la part d’une érudite passant pour proche des milieux traditionnels. A vrai dire, si la thèse n’est pas neuve, et sauf à n’être pas comprise, il n’était pas d’usage, dans nos rangs, qu’elle soit applaudie !

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  • "Consoler, être consolé" : conférence par Anne-Dauphine JULLIAND, le 20 avril à Louvain-la-Neuve

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    Du site de la paroisse de Blocry :

    Consoler, être consolé – Anne-Dauphine JULLIAND

    Conférence le 20 avril – Socrate 10 - Louvain-la-Neuve

    Anne-Dauphine Julliand, bien connue pour son livre Deux petits pas sur le sable mouillé, a sorti récemment un nouvel ouvrage livre, Consolation (Les Arènes 2020). Nous devions la recevoir lors de la St-Valentin, le 11 février dernier, mais le décès de son fils Gaspard l’a empêchée d’honorer son engagement. Elle est maintenant disposée à venir à Louvain-la-Neuve (auditoire Socrate 10), pour une conférence qui sera intitulée : Consoler, être consolé. Elle parlera avec son cœur, comme chaque fois, et en connaissance de cause. Une leçon d’humanité, de bienveillance et d’espérance.

    Libre participation aux frais.

    Inscription souhaitée

    S'inscrire pour la conférence

    Contact : Charles Delhez sj, pour l’Unité pastorale Blocry-Louvain-la-Neuve. 0498/79.21.11

     
    « Loïc et moi sommes en paix. Nous n’avons aucune colère. Nous ne cherchons pas de réponse à ce mystère. Nous l’avons aimé de toutes nos forces, et nous l’aimons encore. » A.-D. Julliand, lors des funérailles de Gaspard, 28 janvier 2022..

    Anne-Dauphine Julliand, Consolation, Les Arènes, 2020

    Nul ne peut dire qui a le droit de se plaindre, de pleurer, de désespérer. Qu’elle qu’en soit la cause. On ne peut se faire juge de la douleur d’autrui. (p. 32)

    On nous dit souvent que nous sommes tous deux plus forts de l'épreuve que nous avons vécue ensemble. Je ne pense pas que l'épreuve consolide les couples. Au contraire, la souffrance les fragilise dangereusement. Ce qui nous renforce, sans pour autant nous rendre indestructibles, ce n'est pas d'avoir vécu le malheur ensemble, mais c'est de nous être consolés. La consolation est la plus belle manifestation de l'amour. (p. 66)

    On entend parfois ceux qui ont été éprouvés affirmer qu'ils ne voudraient pas revenir à leur vie d'avant. Que leur existence maintenant a pris une tout autre dimension. Ce qu'ils vivent désormais n'est pas la vie après la souffrance. Celle-ci n'est pas un instant qui passe. C'est leur vie avec elle. Mais une souffrance acceptée et apaisée, qui permet de mieux percevoir la beauté de la vie, parce qu'elle a été consolée. (p. 193)

  • La religion chrétienne est de loin la religion la plus attaquée en France

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    D' sur le site du Figaro Vox :

    «La religion chrétienne est de loin la plus attaquée en France»

    «Le catholicisme, sa morale, ses dogmes et sa philosophie, sont devenus des contre-modèles universels», Marc Eynaud.
     
    «Le catholicisme, sa morale, ses dogmes et sa philosophie, sont devenus des contre-modèles universels», Marc Eynaud. Diocèse de Saint-Denis

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans son premier ouvrage, le journaliste Marc Eynaud relate les actes de profanation et les agressions à l'encontre des catholiques. Il explique comment la France, fille aînée de l'Église, en est arrivée à ce calvaire contemporain.

     

    Marc Eynaud est journaliste et auteur de Qui en veut aux catholiques ?, aux éditions Artège.


    FIGAROVOX. - Votre ouvrage s'intitule « Qui en veut aux catholiques ? » Ne craignez-vous pas de tomber dans un des travers de notre époque : la victimisation ? Quel est son objet ?

    Marc EYNAUD. - La victimisation c'est « l'action de victimiser » si on en croit le Larousse. L'objectif de ce livre est justement l'inverse. Les profanations, incendies, attaques et autres apparaissent peu dans l'actualité sinon totalement décorrélées et traitées comme des faits divers banals. Pardonnez-moi de citer cette phrase d'Albert Camus qui a été trop employée mais « Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde ». On ne provoque pas de peur en nommant les choses, en les mettant en lumière mais surtout en les expliquant. Bien au contraire, on rejette le fantasme pour en appeler au palpable, on bannit le sentiment pour faire apparaître la réalité. L'objectif c'est de regarder la réalité en face, de l'appréhender et surtout de comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là. « Qui en veut aux catholiques » ne veut pas dire « Les catholiques sont des victimes ». On pourrait d'ailleurs pousser le raisonnement en citant le Christ lui-même sous la plume de l'évangéliste Matthieu : « Vous serez haïs de tous à cause de Mon Nom ». Ce n'est ni un avertissement, ni une phrase destinée à faire peur mais un constat qui sonne comme une évidence tranquille.

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