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Politique

  • L'UE contre la vie et la famille : pas de financement pour la FAFCE mais oui à l'avortement

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    De Luca Volontè sur la NBQ :

    L'UE contre la vie et la famille : pas de financement pour la FAFCE, oui à l'avortement

    Le parti Patriots a déposé des questions contestant les critères utilisés par la Commission européenne pour réduire le financement de la Fédération des associations familiales catholiques européennes. Par ailleurs, le Parlement a adopté hier une résolution visant à faire financer les avortements transfrontaliers par l'ensemble des contribuables.

    18/12/2025

    Suite à la décision de la Commission européenne de ne pas allouer de fonds à la Fédération des associations familiales catholiques européennes (FAFCE), les Patriots au Parlement se préparent à un affrontement avec la Commission elle-même. Parallèlement, hier, la majorité à Strasbourg a approuvé la résolution relative au financement des avortements transfrontaliers – dont La Bussola a parlé ici – qui sera à la charge de tous.

    Commençons par la FAFCE . Fin novembre, une nouvelle inquiétante a émergé : la Commission européenne avait justifié la suppression totale du soutien financier à la FAFCE (association regroupant 33 associations issues de 20 États membres de l’UE et fondée en 1997), dont l’objectif principal est la promotion de la famille traditionnelle. Cette suppression a été décidée malgré les dispositions explicites de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, qui, au point 33, paragraphe 1, garantit « la protection économique, juridique et sociale de la famille ». La justification avancée par les services bruxellois était empreinte de préjugés antichrétiens et d’une volonté manifeste de discriminer la famille traditionnelle fondée sur le mariage entre un homme et une femme. Cette décision a été prise, comme indiqué précédemment dans ces colonnes, car « le manque d’informations sur les disparités entre les sexes en matière de participation aux organisations de la société civile pourrait limiter la diffusion des analyses de genre et la compréhension de la manière dont les obstacles à la participation sont levés au sein des différents groupes démographiques… cette approche pourrait enfreindre les mesures de l’Union européenne en matière d’égalité ». La décision de Bruxelles a été qualifiée de « discrimination idéologique », comme l'a dénoncé Vincenzo Bassi, président italien de la FAFCE. La FAFCE avait soumis six propositions de projets à des programmes européens clés tels qu'Erasmus+ et Citoyens, Égalité, Droits et Valeurs (CERV), axées sur des domaines prioritaires pour la Commission : la prévention de l'accès des mineurs à la pornographie, la lutte contre l'isolement des jeunes et la garantie du bien-être numérique et de la protection de l'enfance. Toutes les propositions de la FAFCE ont été rejetées.

    La Fédération des associations familiales catholiques a averti ces derniers jours que, sans fonds européens ou dons correspondants d'un montant de 150 000 euros, elle ne pourra pas poursuivre ses projets en cours et devra licencier une partie de son personnel, réduisant ainsi sa présence dans les débats au niveau européen.

    Il est donc probable que la Commission décide d'apporter son plein soutien à la résolution non contraignante adoptée par le Parlement européen, issue de l'initiative « Ma voix, mon choix : pour un avortement sûr et accessible ». Cette initiative, parrainée par des personnalités telles que George Soros et l'industrie internationale de l'avortement (plus de 300 organisations y ont adhéré, recueillant 1,2 million de signatures), vise à élargir l'accès à l'avortement dans tous les pays de l'UE en prenant en charge les frais de déplacement des femmes contraintes de se rendre dans un autre pays pour avorter. Ce soutien à l'avortement implique donc également un financement important , comme l'ont dénoncé les évêques de la COMECE (Commission des conférences épiscopales des Communautés européennes) dans une déclaration tardive publiée le mardi 16 décembre , soit la veille du vote au Parlement européen. Les députés européens ont approuvé la proposition par 358 voix pour, 202 contre et 79 abstentions. Tous les députés européens italiens de centre-droit présents ont voté contre. Tous les eurodéputés libéraux, socialistes, du Mouvement Cinq Étoiles et de gauche ont voté en faveur de la liberté de voyager pour les femmes ayant recours à l'avortement. La Conférence épiscopale italienne (CEI), présidée par le cardinal Matteo Zuppi, devrait en prendre note. Cette résolution appelle la Commission à mettre en place un mécanisme financier facultatif et volontaire afin d'aider les pays à fournir des soins d'avortement aux femmes qui n'y ont pas accès dans leur pays et qui choisissent de se rendre dans un autre pays où l'avortement est légal.

    La vice-présidente du groupe Patriots , l'eurodéputée hongroise Kinga Gál, et l'eurodéputé de la Ligue du Nord, Paolo Borchia, ont déjà déposé des questions parlementaires contestant les critères d'évaluation de la Commission et interrogeant Bruxelles sur sa volonté de remédier au déclin démographique de l'Europe si elle marginalise les associations qui placent la famille au cœur de leur action sociale. Ce nouveau scandale – cette fois-ci centré sur le refus de financement à des groupes pro-famille, alors que le silence persiste sur le gaspillage de milliards de dollars de fonds publics alloués ces dernières années aux organisations LGBT, pro-avortement et environnementales – confirme une fois de plus que la Commission n'est plus la « gardienne des traités », mais une interprète de plus en plus idéologique, reniant le pluralisme inscrit à l'article 2 du traité sur l'Union européenne et le subordonnant à une vision unique. Exactement comme en Europe de l'Est sous l'Union soviétique.

  • En interdisant le catéchisme et l’entrée dans les églises des enfants, le gouvernement chinois resserre l’étreinte sur l’Église catholique

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    D'Arnaud Alibert (Prêtre assomptionniste, rédacteur en chef à La Croix) sur le site du journal La Croix :

    Interdiction du catéchisme, enfants exclus : l’Église de Chine étouffée

    En accentuant encore davantage son oppression, le gouvernement chinois semble déterminé à étouffer l’Église catholique sur son territoire. Mais l’Église, qui a prouvé sa capacité à négocier et à faire profil bas, sait aussi résister.

    En interdisant le catéchisme et l’entrée dans les églises des fidèles mineurs, le gouvernement chinois resserre l’étreinte sur l’Église catholique. En ce sens, il applique la politique de sinisation, un des axes principaux du dernier congrès du Parti communiste chinois. Sur place où toute parole libre ressemble à un exploit, il ne s’agit donc plus seulement de contrôler l’Église, mais de tarir la transmission de la foi. Ainsi, l’Église chinoise subit, à bas bruit, une logique implacable qui vise à son anéantissement. Mais la résistance du catholicisme à l’oppression a des ressources que Pékin mesure peut-être mal.

    Le christianisme a une longue tradition de patience, y compris sous les pires politiques à son encontre. Au début de notre ère, l’empereur romain, qui voulait s’assurer de la protection des dieux de la cité, n’a pas hésité à multiplier les exactions pour éradiquer les chrétiens. Aujourd’hui, si le motif n’est plus religieux mais matérialiste, la stratégie chinoise a la même visée. Ce faisant, elle commet la même erreur : les chrétiens ne sont pas les ennemis des pouvoirs politiques. Laissés à leur liberté de pratique, ils sont des citoyens sans problème, si ce n’est modèles.

    Église sous tutelle

    Le gouvernement chinois a joué longtemps – et il continue – sur la corde du patriotisme et de la loyauté pour maintenir l’Église sous sa tutelle. En s’attaquant désormais à la liberté, c’est une tout autre partie qui s’ouvre, qui vient percuter la profession de foi chrétienne d’un messie, seul véritable libérateur, qui intime l’ordre de « laisser venir à moi les enfants ». Difficile d’imaginer les croyants et le Vatican négocier ce point.

    On a coutume de dire que le gouvernement communiste sait être patient pour arriver à ses fins. Il pourrait trouver dans l’Église un rival plus patient que lui.

  • Quand le vicaire du Christ prend part à la mêlée médiatique

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    D'Edward Pentin sur le NCR :

    Quand le vicaire du Christ se joint à la mêlée médiatique

    COMMENTAIRE : Quels sont les avantages, les dangers et les conséquences indésirables des échanges informels du pape Léon XIV avec la presse mardi soir à Castel Gandolfo ?

    C'est devenu une nouvelle convention papale.

    Chaque mardi soir, après sa journée de repos désormais habituelle à la résidence d'été papale de Castel Gandolfo, située juste à l'extérieur de Rome, le pape Léon XIV quitte la ville pour le Vatican, s'arrêtant pour discuter avec la presse. 

    Les journalistes interrogent le Saint-Père sur l'actualité, généralement liée à la politique internationale ou à l'Église catholique, et le pape répond spontanément, sans préparation. Ce format rappelle les points presse improvisés, fréquents lors des rencontres entre personnalités politiques et célébrités et médias. 

    Pour un pape, c'est toutefois une première. Aucun souverain pontife, pas même le pape François, pourtant friand d'interviews en tant que pape, ne s'était jamais adressé à la presse de manière aussi spontanée . Les conférences de presse papales en vol, instaurées par saint Jean-Paul II, sont similaires, mais plus rares et encadrées. 

    Les motivations du pape Léon XIV quant à cette approche médiatique restent floues. Il a inauguré cette pratique en juin, lorsque le journaliste Ignazio Ingrao, de la RAI, la chaîne de télévision publique italienne, l'a interpellé à sa sortie du territoire de Radio Vatican, près de Rome. 

    Le Saint-Père semblait à l'aise pour répondre aux questions d'Ingrao, d'autant plus qu'elles portaient sur des sujets qui le passionnent : le développement durable, l'environnement et les menaces qui pèsent sur la paix mondiale. Mais cet échange était frappant en ce que, pour la première fois en dehors d'un voyage papal, il abolissait une certaine distance, pourtant reconnue, que le pape entretient naturellement en tant que Vicaire du Christ.

    Certains apprécient l'aspect terre-à-terre, spontané et convivial de ces échanges ; d'autres estiment que ces rencontres informelles risquent d'estomper la frontière entre le bureau de Petrine et une célébrité politique, même si elles offrent des avantages en termes de relations publiques et d'image.

    Leur atout réside dans leur capacité à rendre le Pape moins distant, plus accessible, plus humain et plus responsable envers les fidèles, à l'ère de la démocratie, de l'exigence de transparence et de l'information en continu. Ils répondent à l'insatiable soif contemporaine de transparence en toutes choses, devenue particulièrement criante au Vatican suite aux scandales d'abus sexuels commis par des membres du clergé, de malversations financières et de mauvaise gouvernance. 

    La franchise inhérente à ces échanges peut permettre aux fidèles de mieux connaître Léon, encore méconnu et quelque peu énigmatique. Le Saint-Père peut également saisir cette occasion pour enseigner, toucher un public plus large qui n'aurait peut-être pas accès à ses messages déjà publiés, et appliquer son enseignement aux problématiques actuelles les plus brûlantes. 

    Pourtant, les qualités mêmes qui justifient cette pratique engendrent aussi de nouveaux risques. Depuis que le pape a commencé à accorder ces interviews « à domicile » à Castel Gandolfo début septembre, les médias l'ont amené à commenter spontanément des questions politiques et des problèmes de société, ce qui a provoqué de nombreuses polémiques indésirables et, de l'avis de certains, évitables. 

    L'exemple le plus significatif remonte à octobre, lorsqu'un collègue d'EWTN a interrogé Léon XIV au sujet de la distinction décernée par le cardinal Blase Cupich de Chicago au sénateur démocrate Dick Durbin de l'Illinois, partisan du droit à l'avortement, pour l'ensemble de son œuvre. En réponse, le pape Léon a présenté le débat comme une éthique « pro-vie » unifiée, semblant ainsi contredire les évêques américains qui s'étaient majoritairement opposés à cette distinction. Léon a également affirmé que quiconque s'oppose à l'avortement mais soutient la peine de mort ou le « traitement inhumain des immigrants » ne peut être véritablement qualifié de pro-vie – une critique claire de la politique de l'administration Trump. 

    Le pape a introduit son propos en déclarant qu'il n'était « pas très au fait » de l'affaire du prix Durbin – une remarque qui, de l' avis des observateurs, aurait dû le dissuader de s'exprimer davantage. Au lieu de cela, en répondant de cette manière, Léon XIV s'est livré à une rare incursion papale dans une affaire particulière de séparation de l'Église et de l'État. Bien que Durbin ait décliné le prix peu après, les propos du pape ont contribué à exacerber les divisions entre les différents camps. 

    Lors d'autres points de presse à Castel Gandolfo, Léon s'est immiscé dans la politique d'immigration américaine et a critiqué la politique étrangère des États-Unis, exhortant le président Trump à ne pas lancer d'invasion militaire du Venezuela . 

    Plus récemment, il a déclaré préférer ne pas commenter le plan de paix américain visant à mettre fin à la guerre russo-ukrainienne, car il ne l'avait pas lu en entier. Il a néanmoins affirmé que certains passages représentaient, « malheureusement », un « changement radical dans ce qui fut, pendant de très nombreuses années, une véritable alliance entre l'Europe et les États-Unis ». Sans le nommer, Léon XIV a déclaré que les récentes déclarations du président Trump concernant l'Europe visaient à « briser ce qui, à mon avis, doit être une alliance essentielle aujourd'hui et pour l'avenir ». Les médias ont interprété ses propos comme une rare réprimande papale à l'encontre d'un président américain en exercice. 

    Est-il donc prudent et nécessaire pour un pape de participer à ces échanges ?  

    Un pape n'est ni un homme politique ni un technocrate supranational, mais le vicaire du Christ, oint comme son représentant suprême pour guider les âmes vers le Ciel. Ses déclarations exigent donc non seulement une mûre réflexion et une profonde considération, mais aussi une attention particulière aux réalités transcendantes et éternelles. Sa priorité est de former les consciences, d'affirmer la foi et de préserver l'unité, plutôt que de donner des directives détaillées sur la politique et les affaires temporelles, qui pourraient être instrumentalisées à des fins partisanes. Certains pourraient également prendre ces propos tenus lors d'une interview pour des déclarations magistérielles, alors que ce titre est réservé aux annonces officielles du pape.

    Le pape saint Jean-Paul II, ainsi que les papes Benoît XVI et surtout Pie XII, l’avaient bien compris. Ce dernier se montra extrêmement prudent, évitant les confrontations médiatiques qui auraient pu être perçues comme un acte de partisanerie manifeste.

    Jean-Paul II et Benoît XVI abordaient avec habileté (mais pas toujours) les questions d'actualité brûlantes, selon leur propre perspective et généralement en termes généraux. Ils réagissaient aux événements récents en se référant à la doctrine de l'Église, notamment à son enseignement moral et social, et laissaient aux journalistes le soin d'établir un lien entre cette doctrine et l'actualité du jour. Ce faisant, ils respectaient le principe catholique de subsidiarité, laissant ainsi aux évêques d'un pays ou aux responsables vaticans compétents, tels que le secrétaire d'État, le soin de répondre aux spécificités de ces questions s'ils le souhaitaient.

    Ils respectaient également la distance nécessaire et établie de longue date entre le pape et le peuple. Il ne s'agissait pas d'un motif clérical ni d'une volonté de se croire supérieur aux autres, mais bien du fait que, comme tout prêtre ordonné, il est mis à part, participant à l'autorité et à la médiation du Christ d'une manière que les fidèles ne connaissent pas. Un pape ne doit pas non plus être inaccessible, distant ou physiquement éloigné des gens, mais, par sa certaine distance et son détachement vis-à-vis des affaires temporelles, il reflète l'essence de la sainteté et la dignité de l'office pétrinien. 

    Cette séparation renforce également le mystère qui entoure la fonction papale, consolidant sans doute l'autorité papale – une qualité qui semble aller de soi chez les monarques. Une partie du charme de la reine Élisabeth II résidait dans le fait qu'elle accordait très rarement des interviews aux médias et que, de par son rôle constitutionnel, elle laissait rarement transparaître ses opinions politiques. Cela contribuait à rehausser son aura royale, que les papes possèdent également de par la nature monarchique de leur fonction.

    Enfin, mis à part les journalistes en quête d'un sujet, personne n'exige que le pape Léon XIV partage son point de vue sur une question de politique intérieure particulière avec autant de détails, ni sur aucun autre sujet d'actualité d'ailleurs. Le Saint-Père n'a de comptes à rendre à aucun électorat ; son seul juge est Dieu. Il est également libre de pontifier comme il l'entend, quand et comment, et dispose de nombreuses occasions de le faire, que ce soit dans ses homélies, ses messages ou ses documents magistériels. 

    À l'inverse, ces entretiens spontanés « à domicile » se déroulent selon les conditions d'autrui et exigent une réponse immédiate et non réfléchie, le rendant ainsi vulnérable à la controverse et à la commission d'erreurs doctrinales qui seront probablement interprétées comme magistrales. 

    Compte tenu des problèmes, des risques et des écueils que présentent ces rencontres avec les médias, il serait prudent que le pape Léon XIV et ses conseillers en reconsidèrent le recours. Ils pourraient instaurer des garde-fous et des règles de communication internes. Ou, vu leur faible utilité, les supprimer purement et simplement, ainsi que les conférences de presse en vol. 

    Le silence est d'or. Et à l'ère agitée, versatile et querelleuse des réseaux sociaux, plus que jamais.

  • Les évêques catholiques de l'Union Européenne expriment leur inquiétude concernant les votes du Parlement européen sur l'avortement

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    De kath.net/news :

    Des évêques catholiques expriment leur inquiétude concernant les votes du Parlement européen sur l'avortement.

    17 décembre 2025

    COMECE : « Le débat sur l’avortement n’a pas besoin de nouvelles divisions idéologiques, mais plutôt de mesures politiques prudentes qui protègent et soutiennent véritablement les femmes tout en préservant la vie humaine à naître. »

    Bruxelles/Strasbourg (kath.net/KAP/red) Le Parlement européen abordera la question de l'avortement à deux reprises cette semaine : mercredi, il votera sur une résolution visant à faciliter et à sécuriser l'accès à l'avortement en Europe, à l'initiative d'un groupe de citoyens pro-avortement. Parallèlement, l'avortement sera mentionné pour la première fois dans le cadre de la révision de la directive européenne relative aux droits des victimes. En amont du vote, les évêques catholiques de l'Union européenne ont exprimé de sérieuses réserves. La Commission épiscopale de l'UE (COMECE) a mis en garde contre la normalisation politique de l'avortement et a insisté sur le respect des limites éthiques et juridiques de la législation européenne.

    Dans sa déclaration, la COMECE se réfère à l'enseignement de l'Église catholique, selon lequel la vie humaine est digne d'être protégée dès sa conception. L'avortement ne saurait donc être considéré comme un acte médical ordinaire. Une intervention médicale d'une telle ampleur et aux conséquences éthiques si profondes ne devrait pas être intégrée aux soins de santé courants. Les évêques de la COMECE affirment : « Le débat sur l'avortement ne nécessite pas de nouvelles divisions idéologiques, mais plutôt des mesures politiques prudentes qui protègent et soutiennent véritablement les femmes tout en préservant la vie humaine à naître. »

    Par ailleurs, la COMECE appelle à la retenue institutionnelle. Conformément aux traités européens en vigueur, la réglementation juridique de l'avortement relève de la compétence des États membres. Une initiative européenne dans ce domaine sensible risque de créer de nouvelles tensions au sein de l'Union. Les décisions d'une importance éthique fondamentale ne devraient donc pas être prises de force au niveau supranational.

    Demande de financement pour l'avortement

    Le point de départ du débat actuel est l'initiative citoyenne européenne « Mon corps, mon choix », qui affirme avoir recueilli plus d'un million de signatures. Ce succès oblige le Parlement européen à se saisir de la question. L'initiative plaide pour un accès sûr et légal à l'avortement pour tous les citoyens de l'UE. Compte tenu des disparités importantes entre les réglementations nationales au sein de l'UE, la Commission européenne est invitée à mettre en place un mécanisme de financement volontaire. Ce mécanisme permettrait aux États membres participants de financer les avortements pour les femmes dans le cadre de leur législation nationale respective. Le droit à la vie de l'enfant est relégué au second plan, de même que le fait qu'un avortement ne peut être « sûr » que pour la mère, alors qu'il est destiné à être fatal pour l'enfant.

    Actuellement, 25 des 27 États membres de l'UE autorisent l'avortement sous certaines conditions, comme un accompagnement obligatoire ou le respect de délais précis. Ces délais varient considérablement. À Malte et en Pologne, en revanche, l'avortement n'est autorisé que dans des cas exceptionnels très limités, par exemple lorsque la vie de la mère est en danger. Ces différences illustrent la diversité des perceptions juridiques et sociétales de cette question en Europe.

    L'avortement est inclus pour la première fois dans la législation de l'UE.

    Parallèlement à cette résolution, une révision de la directive européenne 2012/29/UE relative aux droits des victimes fait également l'objet de critiques. Initialement destinée à soutenir les victimes de violences domestiques et sexuelles, cette directive mentionne explicitement l'avortement dans sa nouvelle version, parmi les services de soutien institutionnels. Plusieurs organisations, dont la Fondation NEOS, l'Assemblée pour la Vie et la Fédération européenne One of Us, y voient un précédent problématique.

    Les critiques soulignent qu'il s'agit de la première fois que le terme « avortement » est explicitement inscrit dans le droit de l'UE. Cette inscription revêt une importance non seulement juridique, mais aussi symbolique, car elle donne l'impression que l'avortement fait partie intégrante des soins de santé de base au sein de l'Union européenne. Parallèlement, certains craignent que cela n'accentue à long terme le flou des responsabilités entre l'UE et ses États membres.

    De plus, certains estiment qu'inclure la question de l'avortement dans une directive de lutte contre les violences faites aux femmes n'est pas indispensable. Si la nécessité d'une protection efficace des victimes de violence fait l'objet d'un large consensus, étendre le champ d'application à la politique de reproduction dépasse l'objectif initial. Les observateurs y voient une tentative d'introduire des éléments politiquement controversés dans le droit européen par le biais des instruments de protection existants.

    La prochaine étape du processus législatif est un vote en séance plénière du Parlement européen. Cependant, modifier des passages spécifiques s'avère complexe, car cela affecterait l'ensemble de la directive. Les critiques y voient un dilemme entre la préservation de garanties éprouvées et le rejet d'extensions de fond controversées.

    Un appel à l'objectivité

    Dans ce contexte, la COMECE appelle à un débat objectif et responsable. L’objectif doit être de soutenir les femmes confrontées à des situations de vie difficiles sans pour autant simplifier à l’excès les questions éthiques fondamentales ni minimiser les responsabilités nationales. Le débat autour de l’avortement demeure ainsi un enjeu sociétal et éthique majeur pour l’Union européenne.

  • En Chine, nouvel échec pour l’Église de Rome. Et pourtant, elle fait l’éloge de ceux qui l’humilient

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    En Chine, nouvel échec pour l’Église de Rome. Et pourtant, elle fait l’éloge de ceux qui l’humilient

    Concernant la Chine, le pape Léon a déclaré qu’il n’était pas pressé. À court terme, il a précisé qu’il s’en tiendrait à l’accord secret entre Rome et Pékin en vigueur depuis 2018 et qu’à plus longue échéance, il prendra une décision après avoir écouté toutes les parties, y compris « les catholiques chinois qui, pendant de nombreuses années, ont vécu une sorte d’oppression ou des difficultés à vivre leur foi librement sans devoir choisir un camp ».

    Mais pendant ce temps, le régime de Pékin redouble de brutalité pour humilier l’Église. Et Rome subit. Elle va même jusqu’à rendre hommage à ses persécuteurs dans des déclarations exagérées.

    C’est ce qui s’est passé lors de la dernière nomination d’un évêque chinois, rendue publique le 5 décembre. Il s’agit d’une copie conforme de la précédente, celle qui avait fait titrer Settimo Cielo : « Première gifle de la Chine au pape Léon. Qui encaisse en silence ».

    Ce deuxième affront trouve aussi son origine dans l’interrègne entre la mort du pape François et l’élection de Léon. Fin avril, la rumeur circulait que les autorités chinoises avaient fait « élire » par des assemblées à leurs ordres deux évêques pour deux sièges importants.

    En vertu de l’accord, c’est au nouveau pape d‘approuver ou non ces nominations. Et de fait, le 15 octobre, un communiqué du Saint-Siège confirmait que la première avait bien été acceptée : il s’agissait du nouvel évêque auxiliaire de Shanghai, Ignace Wu Jianlin — dans un diocèse qui comptait déjà deux auxiliaires, mais mis au ban par le régime, ce qui leur avait valu des punitions sévères : le premier, Joseph Xing Wenzi, contraint à se retirer depuis longtemps et le second, Thaddée Ma Daqin, aux arrêts depuis treize ans d’affilée.

    Quant à la seconde nomination, le silence a été rompu le 5 décembre. Avec la précision, dans le communiqué du Vatican, que Léon l’avait approuvée le 11 août — le jour même où il avait signé la nomination de l’évêque auxiliaire de Shanghai.

    Dans le même temps, comme toujours, l’agence officielle de l’Église chinoise asservie au régime publiait son propre communiqué — sans même mentionner le pape Léon, seul habilité à nommer les évêques — et antidatant avant la date fatidique du 30 avril, donc avant le conclave, l’« élection » de ce nouvel évêque.

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  • La Chine est intouchable, le Vatican conspire pour faire taire Jimmy Lai

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    La Chine est intouchable, le Vatican conspire pour faire taire Jimmy Lai.

    Les médias du Vatican et le Saint-Siège ont totalement ignoré la condamnation de l'éditeur catholique hongkongais Jimmy Lai. C'est un autre fruit pervers de l'accord secret sino-vatican : au nom de la raison politique, les catholiques sont abandonnés aux mains de leurs persécuteurs.
    – La condamnation de Jimmy Lai, fruit d'un procès spectacle, par Riccardo Cascioli
    – DOSSIER : Jimmy Lai, un catholique contre le pouvoir

    16/12/2025

    Hier, les condamnations des autorités chinoises et hongkongaises se sont poursuivies suite au verdict de culpabilité pour complot et sédition prononcé contre Jimmy Lai, homme d'affaires et éditeur devenu un symbole de la lutte pour la liberté et la démocratie à Hong Kong. L'Union européenne, par la voix du Service européen pour l'action extérieure, a dénoncé un « procès politique » et « l'érosion de la démocratie et des libertés fondamentales à Hong Kong depuis l'entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale en 2020 », et a exigé « la libération immédiate et inconditionnelle de Jimmy Lai ». Le sénateur italien Giulio Terzi, membre du parti Frères d'Italie, a fait écho à ces critiques, déclarant que « sous de fallacieuses accusations de sédition et de collusion avec des forces étrangères, les juges ont privé un citoyen britannique de sa liberté et terni la réputation de Hong Kong en tant qu'espace de liberté d'expression, de la presse, de religion et d'affaires ». D'autres déclarations fermes ont également été faites par des organisations humanitaires telles que la Fondation du Comité pour la liberté à Hong Kong, Human Rights Watch, Amnesty International et Reporters sans frontières.

    Mais un détail a été négligé dans ce concert international de protestations : si Jimmy Lai est un symbole de la lutte pour la liberté et la démocratie à Hong Kong, il est avant tout un catholique qui, depuis sa conversion – baptisé en 1997 par le cardinal Joseph Zen, archevêque émérite de Hong Kong – a embrassé d’une manière nouvelle son métier d’éditeur et son combat civique, allant jusqu’à accepter la prison pour vivre pleinement son témoignage de la Vérité.
    Nous nous souvenions, dans l’article que nous lui avions consacré à l’occasion de la remise du prix « Faits pour la Vérité », décerné à son fils Sébastien lors de la Journée de la Boussole le 25 octobre dernier, comment, en 2020, il avait décidé de ne pas quitter Hong Kong, affrontant fièrement son destin : « Si je partais, je renoncerais non seulement à mon destin, mais aussi à Dieu, à ma religion, à mes convictions », avait-il déclaré à l’époque. Son histoire est aussi un symbole de la tragédie que vivent les catholiques de Hong Kong, de plus en plus pris au piège de l'emprise étouffante de Pékin et de son Église catholique patriotique.

    C’est précisément ce qui rend le silence imposé par le Saint-Siège sur son histoire encore plus douloureux et choquant. Non seulement aucune voix ne s’est élevée place Saint-Pierre ces dernières années pour commémorer son emprisonnement en tant que témoin de la Vérité et réclamer sa libération, mais une censure totale s’est abattue sur tous les médias du Vatican. Pour le Saint-Siège, Jimmy Lai n’existe tout simplement pas.

    Comme ces derniers jours, les médias du monde entier couvrent le procès-spectacle et la condamnation de Jimmy Lai, à l'exception des médias du Vatican. Hier, ni Vatican News ni L' Osservatore Romano n'ont consacré une seule ligne au jugement du tribunal de Hong Kong. Cette absence était d'autant plus flagrante que l'attentat de Sydney et les condoléances du pape à la communauté juive, victime du terrorisme, étaient largement médiatisés. Hier après-midi, dans son discours aux donateurs du sapin de Noël et de la crèche de la place Saint-Pierre, le pape a lancé un appel à la fin des violences antisémites. Mais pas un mot, pas une mention de la condamnation d'un catholique à Hong Kong, symbole de la répression subie par tant de catholiques à Hong Kong et en Chine. La page d'accueil de Vatican News traitait de tout, de la migration vers l'Afrique du Sud aux écoles pour enfants de Tegucigalpa, en passant par la révolution non-violente de Martin Luther King, mais pas une seule ligne sur Hong Kong et Jimmy Lai.

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  • Léon XIV : Un pape européen ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV : Un pape européen ?

    L'un des aspects les plus intéressants du pontificat encore très récent de Léon XIV est la place centrale qu'a occupée l'Europe – l'idée d'Europe et les réalités sociopolitiques de l'Europe en ce milieu du XXIe siècle – à travers les paroles, les déclarations et les actions du nouveau pape.

    Léon XIV recentre l'attention de l'Église sur la situation en Europe, replaçant ainsi l'Europe au cœur des enjeux. Ce choix est d'autant plus intéressant qu'il s'agit du deuxième pape américain consécutif.

    Il est vrai que le pape François, premier pape américain, a consacré un voyage à Strasbourg aux institutions européennes (manquant obstinément de visiter la ville et sa cathédrale, qui célébrait alors son millénaire) et a même reçu le prix Charlemagne. Ses discours sur l'Europe, à l'instar de ses voyages, visaient à réveiller la conscience sociale du continent. Son appel à une révolution démographique face à une Europe « grand-mère » reste gravé dans les mémoires, de même que sa préoccupation pour les migrants, manifestée dès son premier voyage à Lampedusa .

    Mais si le pape François avait un œil sur l'Europe et ne méprisait pas les institutions européennes, il ne souhaitait pas pour autant que l'Europe soit au centre du village.

    Concernant le conflit en Ukraine, le pape François a souvent semblé privilégier le discours russe — souvenez-vous de ses déclarations sur l'OTAN aboyant aux frontières de la Russie ? Ou encore son choix, tout à fait inhabituel, de se rendre à l'ambassade de Russie auprès du Saint-Siège au début de l'agression à grande échelle, au lieu de convoquer l'ambassadeur au Vatican ? — plutôt que celui porté sur l'Europe, qui lui apparaissait comme faisant partie du monde occidental, en opposition avec le Sud global dont était issu le pape François.

    Il est vrai que nombre de décisions du pape François semblaient répondre à une logique du Premier Monde plutôt qu'à celle du Tiers Monde — comme par exemple les trois commissions sur le diaconat féminin, le débat ouvert sur les soi-disant viri probati et même sa réforme de Caritas Internationalis — mais en réalité, le pape considérait alors l'Europe comme un continent riche, incapable de compassion envers les migrants et marginalisé dans une histoire du monde qui devait changer.

    Léon XIV est un pape américain, mais il considère l'Europe moins avec suspicion qu'avec préoccupation. Ses propos sur la nécessité d'inclure l'Union européenne dans les pourparlers de paix en Ukraine témoignent de son désir de voir l'Europe pleinement intégrée à la scène internationale.

    Dans cette perspective, l'audience accordée par Léon XIV aux membres du groupe des conservateurs et réformistes européens du Parlement européen le 10 décembre revêt une importance réelle et considérable.

    Dans son discours aux députés européens le 10 décembre, Léon a même relancé le thème des racines judéo-chrétiennes de l'Europe, réaffirmant la contribution du christianisme à la civilisation européenne et évoquant « les riches principes éthiques et les modes de pensée qui constituent le patrimoine intellectuel de l'Europe chrétienne » et « essentiels pour sauvegarder les droits donnés par Dieu et la dignité inhérente de chaque personne humaine, de la conception à la mort naturelle ».

    « Ces principes », a déclaré Léon XIV, « sont essentiels pour sauvegarder les droits divinement conférés et la valeur inhérente de chaque personne humaine, de la conception à la mort naturelle », et « sont également fondamentaux pour répondre aux défis posés par la pauvreté, l’exclusion sociale, la précarité économique, ainsi que par la crise climatique actuelle, la violence et la guerre. »

    « Pour que la voix de l’Église, notamment à travers sa doctrine sociale, continue de se faire entendre, il ne s’agit pas de restaurer une époque révolue », a déclaré Léon, « mais de garantir que les ressources essentielles à la coopération et à l’intégration futures ne soient pas perdues. »

    Ce sont des mots lourds de sens, qui marquent le retour de l'Église sur la scène européenne avec tout son poids et ses valeurs. Et le moment est sans doute venu.

    La liberté religieuse semble bel et bien menacée en Europe, et les chrétiens sont particulièrement visés. L’Observatoire de l’intolérance et de la discrimination à l’égard des chrétiens en Europe a recensé plus de 2 000 incidents antichrétiens en 2024 , dont le meurtre d’un prêtre en Espagne, des vols et des profanations. On a dénombré 93 incendies criminels d’églises, soit près du double du nombre enregistré en 2023.

    Alors que les agressions se multiplient, des formes subtiles de discrimination se perpétuent sous couvert de l'appareil bureaucratique et au nom de l'égalité. Des articles de presse récents indiquent que la Commission européenne a refusé à sept reprises à la Fédération des associations familiales catholiques d'Europe (FAFCE) l'accès à des fonds européens – alors même que les projets soumis étaient éligibles – au seul motif que la conception de la famille défendue par la fédération – un père, une mère et des enfants – serait incompatible avec les valeurs européennes, notamment celles d'égalité et de non-discrimination.

    Ce n'est pas tout. La World Youth Alliance, une organisation internationale basée aux États-Unis qui sensibilise les jeunes à la dignité de la vie, a reçu des fonds pour des projets, et ces fonds ont déjà été dépensés, ce qui soulève des questions et le risque de devoir les restituer, précisément parce que la bureaucratie européenne a décidé que ces projets violaient également les principes de non-discrimination.

    Mais qu’en est-il alors de Päivi Maria Räsänen, ancienne ministre finlandaise, actuellement jugée par la Cour suprême de Finlande après un procès de six ans ayant traversé plusieurs instances judiciaires ? La raison ? Elle avait exprimé son opposition au soutien apporté par son Église luthérienne à la marche des fiertés LGBT dans un tweet (désormais publié sur X) où elle citait un passage de la Bible condamnant l’homosexualité.

    L’affaire Räsänen illustre comment les « discours de haine » peuvent être utilisés contre les chrétiens. L’affaire FAFCE démontre l’existence d’un préjugé non seulement contre les chrétiens, mais aussi contre les opinions chrétiennes au sein de la société, opinions qui découlent en définitive du droit naturel .

    En replaçant l'Europe au centre du village global, Léon XIV met également ces questions au premier plan et, d'une certaine manière, demande aux hommes politiques de prendre position.

    C’est la « diplomatie de la vérité », citée par Léon XIV dans son premier discours au Corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, le 16 mai .

    À cette occasion, Léon XIV a fait remarquer que « l’Église ne peut jamais s’abstenir de dire la vérité sur
    l’homme et le monde, recourant si nécessaire à un langage franc, ce qui peut donner lieu à quelques malentendus initiaux ».

    Tout cela laisse fortement penser que l'Europe ne sera pas un enjeu secondaire du pontificat de Léon XIV. Ce retour de l'Europe au cœur des préoccupations pourrait également influencer la diplomatie papale. Il s'agit d'un changement de paradigme subtil et progressif – pour reprendre une expression courante sous le pontificat de François – qu'il convient d'observer et d'analyser attentivement.

  • Le Chili élit un président catholique, pro-vie et pro-famille

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    D'InfoVaticana :

    José Antonio Kast : Le Chili élit un président catholique, pro-vie et pro-famille

    José Antonio Kast : Le Chili élit un président catholique, pro-vie et pro-famille

    José Antonio Kast Rist est un avocat et homme politique chilien, et le président élu du Chili après avoir remporté le second tour de l'élection présidentielle qui s'est tenu le dimanche 14 décembre 2025. Chef du Parti républicain et candidat à la présidence à trois reprises, Kast a finalement accédé au palais de La Moneda avec un programme axé principalement sur la sécurité et l'économie, sans toutefois s'éloigner de son profil marqué par la défense de la vie et de la famille.

    Descendant d'immigrants allemands et élevé dans une famille profondément catholique, Kast a fait de sa foi et de ses convictions morales l'un des piliers les plus visibles et constants de sa carrière publique. Dans un entretien accordé à ACdP il y a deux ans, il résumait ainsi sa hiérarchie des priorités :

    « Je suis entré en politique en tant que catholique ; je suis d’abord catholique, ensuite homme politique ; je suis d’abord père, ensuite homme politique. »

    Marié depuis 1991 , père de neuf enfants , il est membre du Mouvement de Schoenstatt . Catholique pratiquant , il a toujours défendu des positions pro-vie et pro-famille, même lorsque cela lui a valu de lourdes conséquences politiques.

    Formation et débuts politiques

    Né à Santiago en 1966 , José Antonio Kast est le benjamin d'une famille de dix enfants d'origine allemande, profondément religieuse ; l'un de ses frères aînés est même devenu prêtre. Il a étudié à l' École allemande de Santiago , puis le droit à l' Université pontificale catholique du Chili .

    Durant ses études universitaires, il adhéra au Mouvement Gremial , une organisation catholique et conservatrice, où il rencontra Jaime Guzmán , fondateur de l'Union démocratique indépendante (UDI) et figure majeure de la pensée politique chrétienne au Chili. Sa relation avec Guzmán influença profondément sa conception de la politique comme un service guidé par des principes moraux objectifs, notamment la défense de la vie et de la famille.

    Sa carrière politique l'a mené à occuper les fonctions de conseiller municipal et de député. Au Congrès, Kast s'est distingué par sa priorité accordée aux débats sur les questions morales et culturelles fondamentales. Il fut l'un des plus fervents opposants à la loi sur le divorce en 2004 et avait alors averti que son adoption engendrerait une lutte permanente sur le terrain des valeurs.

    Rupture avec l'UDI et la fondation du Parti républicain

    En 2016, après deux décennies d'adhésion, Kast a quitté l'UDI, affirmant que le parti s'était éloigné de ses principes fondateurs et avait succombé au « politiquement correct ». Cherchant une plus grande cohérence entre le discours et l'action, il a d'abord fondé Republican Action et, en 2019, le Parti républicain .

    À partir de cette tribune, il a promu un programme explicitement conservateur, qu'il a lui-même résumé par la triade « Dieu, la patrie et la famille » , défendant la vie de la conception à la mort naturelle, la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme et la liberté religieuse.

    Mariage et famille

    Au-delà de sa carrière publique, Kast a toujours insisté sur le rôle central de la famille comme fondement de sa vocation personnelle et politique. Son mariage avec María Pía Adriasola , avec qui il partage plus de trente ans de vie et avec qui il a neuf enfants , a été présenté par lui non comme un simple fait biographique, mais comme une expérience transformatrice qui a façonné ses convictions en matière d'engagement, de responsabilité et de service. Cette dimension était particulièrement manifeste dimanche soir , lorsqu'il a prononcé son premier discours en tant que président élu , remerciant sa famille pour son soutien indéfectible au fil des ans et confiant publiquement son mandat à Dieu , implorant « la sagesse, la modération et la force nécessaires pour relever ce défi ».

    « Les mardis en amoureux » : le rendez-vous hebdomadaire du couple Kast

    L'une des traditions les plus commentées dans la vie de famille de Kast est le « Mardi des rendez-vous », nom qu'ils ont donné à leur rendez-vous hebdomadaire en soirée. L'idée a germé au début de leur relation, alors que le jeune couple connaissait des tensions dues au manque de temps passé ensemble. Un ami proche, le père Horacio Rivas, leur a suggéré d'instaurer un jour fixe pour ces rendez-vous (une expression chilienne pour désigner une sortie en amoureux), à l'instar de ses réunions politiques. « Le prêtre nous a proposé d'instaurer les "Mardis des rendez-vous" : tout comme il rencontrait des présidents de parti les autres jours, il ferait de même avec moi le mardi. Et tout s'est arrangé », se souvient Adriasola, évoquant comment cette routine hebdomadaire a contribué à reconstruire leur relation, comme elle l'a raconté dans des interviews accordées à El País et Emol.

    Président élu : Chili 2026-2030

    Au second tour de l'élection présidentielle, le 14 décembre 2025 , José Antonio Kast a battu la candidate de gauche Jeannette Jara et est devenu président élu du Chili . Ce résultat, confirmé après le dépouillement officiel, marque un tournant majeur dans le paysage politique chilien.

    Kast accédera à la présidence le 11 mars 2026 , après deux tentatives précédentes en 2017 et 2021. Sa victoire, axée sur un programme sécuritaire et économique, symbolise également une réaction du Chili contre le programme culturel progressiste et une réaffirmation des valeurs traditionnelles.

    Durant la campagne présidentielle, loin d'adoucir son message, il a publiquement réaffirmé ses convictions :

    « Nous allons reparler de Dieu, de la patrie et de la famille. Ce sont les valeurs qui ont fait la force de notre nation, et nous n’avons aucune raison d’avoir peur de ce qu’elles nous disent. »

  • Soutenons la FAFCE injustement exclue des financements européens

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    La FAFCE exclue des financements européens !

    Vendredi 12 décembre 2025 

    Madame, Monsieur,

    Alors que l'année 2025 touche à sa fin, je tiens à vous faire part des difficultés que traverse actuellement la Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE).

    Ces derniers mois, après avoir déposé six candidatures à des projets européens de promotion de la jeunesse et de la protection de l'enfance, la FAFCE s'est vue exclue des financements de la Commission européenne, au nom de violations présumées des principes d'égalité et des valeurs de l'UE.

    En tant que président de la FAFCE, je considère cela comme une discrimination idéologique.

    Comment une fédération d'associations dont la mission première est la promotion de la famille peut-elle être exclue de projets financés par l'UE tels que CERV ou Erasmus+ ?

    ● Une évaluation de la Commission européenne indique que « le manque d'informations sur les disparités de genre au sein des organisations de la société civile peut limiter la profondeur de l'analyse de genre et la compréhension de la manière dont les obstacles à la participation sont pris en compte dans différents groupes démographiques ».

    ● La même évaluation indique que « cette approche peut enfreindre les dispositions de l'UE en matière d'égalité ». Ces deux jugements catégoriques entraînent une pénalité de 30 % sur la note.

    ● La Commission européenne a également indiqué que « bien que les valeurs de l'UE soient correctement intégrées, la proposition devrait fournir des explications plus claires sur la manière dont des principes tels que la dignité humaine, la démocratie et l'égalité sont mis en œuvre ».

    ● La Commission européenne explique également que « le langage inclusif et les mesures d'accessibilité sont mentionnés. Cependant, les garanties contre la discrimination ou la victimisation restent limitées ».

    Il s'agit d'une discrimination idéologique à l'encontre d'organisations de la société civile comme la FAFCE, qui n'a cessé de promouvoir le dialogue et de défendre la dignité de chaque personne. Je déplore que les propositions de la FAFCE soient pénalisées alors même qu'elles présentent les familles comme un instrument d'inclusion sociale et de protection ; un projet entier était même consacré à l'éducation numérique des mineurs. La richesse de la société civile européenne réside dans son pluralisme, un principe inscrit à l'article 2 du traité sur l'Union européenne. Aucune organisation ne devrait être pénalisée pour avoir défendu une position légitime dans l'espace public. 

    La Commission, en tant que « Gardienne des traités », doit au contraire faire preuve d'une extrême vigilance et veiller à ne pas engendrer de discrimination, quelle qu'elle soit, entre les organisations, notamment en matière d'accès aux financements.

    Fondée en 1997, la FAFCE est la seule ONG familiale au niveau de l'UE à conserver le terme « catholique » dans sa dénomination officielle. Aujourd'hui, nous comptons 33 associations membres issues de 21 pays. Malgré nos ressources limitées, notre action de plaidoyer, qui porte sur des sujets tels que le déclin démographique, l'équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, la protection de l'enfance, les méfaits de la pornographie et les questions de vie et de dignité humaine, reste très efficace. C'est donc de manière constructive que notre Fédération contribue au bien commun en Europe.

    C'est pourquoi je vous demande à chacun d'entre vous d'aider la FAFCE à poursuivre sa mission de promotion de la famille. Notre Fédération a besoin de 150 000 € pour continuer ses projets en cours ; faute de quoi en 2026 nous serons contraints de licencier nos employés dévoués et de réduire notre présence, la voix de la famille au sein de l'Union européenne.

    Je suis convaincu que la Providence et votre précieuse contribution aideront FAFCE à traverser cette période difficile.

    Bien cordialement,

    Vincenzo Bassi

    President de la FAFCE

    Vous souhaitez faire un don ? Merci !

    FAFCE FÉDÉRATION ASSOCIATIONS

    IBAN : FR76 1027 8060 3900 0211 3760 155

    BIC : CMCIFR2A

    « L’Europe réduit son financement aux associations familiales catholiques »

    Un article de Avvenire (en italien)

    Le travail de la FAFCE n’est possible que grâce à votre soutien.

    La FAFCE ne bénéficie d’aucun financement public.

    Son action de plaidoyer en faveur de la famille repose directement sur les dons.

    En faisant un don, vous contribuez au financement de nos activités et de notre bureau à Bruxelles. Ce bureau assure notre présence active auprès de l’UE et du Conseil de l’Europe, en apportant notre expertise et en formulant des propositions en faveur de politiques favorables à la famille.

    Avec nous, promouvez la beauté de la famille !

    Aidez la FAFCE !

    La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE) représente 33 associations nationales et locales : nous sommes la voix des familles catholiques au niveau européen. La FAFCE bénéficie du statut participatif auprès du Conseil de l'Europe depuis 2001 et est membre de la Plateforme des droits fondamentaux de l'Union européenne.

  • URGENT – Mobilisez vos députés européens contre la résolution MVMC

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    De One of Us :

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    URGENT – Mobilisez vos députés européens contre la résolution MVMC 

    Chers amis,

    Mardi et mercredi prochain auront lieu le débat et le vote en plénière sur l’initiative citoyenne européenne pro-avortement My Voice My Choice (MVMC). Une contre-résolution déposée par des députés conservateurs PPE et ECR sera votée juste avant la résolution MVMC de la commission parlementaire FEMM.

    Si la contre-résolution est adoptée, la résolution MVMC tombera automatiquement.

    Nous vous demandons d’urgence de mobiliser vos réseaux et d’envoyer des courriels massifs (en français)  à vos députés européens, afin de leur demander de :

    Voter POUR la contre-résolution B10-0557/2025,

    Vous pouvez trouver la liste de vos députés européens par pays et par groupe politique ici : https://www.europarl.europa.eu/meps/fr/search/advanced

    Nous recommandons en priorité de contacter les députés PPE, Concervateurs et Reformistes, Patriotes pour l'Europe, ENS et les non-inscrits.

    Nous vous prions d’envoyer ces courriels durant le week-end, ou au plus tard lundi, compte tenu de l’urgence du vote.

    Ne laissons pas l’idéologie l’emporter.

    Ne laissons pas le principe de subsidiarité être affaibli ou manipulé.

    Vous trouverez ci-dessous un modèle de message à traduire et à transmettre à vos députés.

    Modèle d’email pour les députés européens 

    Objet : Merci de voter POUR la contre-résolution B10-0557/2025

    Madame/Monsieur [Nom du député],

    En vue du vote sur My Voice My Choice, je me permets de vous demander de :

    Soutenir la contre-résolution B10-0557/2025 lors du vote de mercredi 17 decembre 2025. 

    Si cette contre-résolution est adoptée, la résolution MVMC portée par Abir Al-Sahlani au sein de la commission FEMM tombera automatiquement.

    Merci de défendre le principe de subsidiarité et d’empêcher toute tentative d’étendre les compétences de l’Union dans des domaines qui relèvent légalement des États membres.

    Cordialement,

    [NomPrénom / Organisation]

  • Sur la dénatalité catastrophique qui touche les pays européens

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    D'Olivier Rey sur La Nef :

    La débâcle de la natalité

    Olivier Rey vient de publier un texte remarquable (Olivier Rey, Défécondité. Ses raisons, sa déraison, Tracts/Gallimard n°71, 2025, 60 pages, 3,90 €.) sur la dénatalité catastrophique qui touche les pays européens. Il explique pour nous sa puissante argumentation.

    Paul Valéry disait que « deux dangers ne cessent de menacer le monde : l’ordre et le désordre ». Sur ce modèle nous pourrions dire : deux dangers ne cessent de menacer la population humaine : le trop ou le trop peu. On connaît les paroles que le Seigneur a adressées à l’homme et à la femme : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre. » Quand les êtres humains n’étaient que deux, la multiplication était certes à recommander ! Cela étant, le Seigneur a dit « emplissez la terre », non « suremplissez-la ». Comme en toute chose, une mesure est à respecter.

    Au cours des dernières décennies, c’est le danger de la surpopulation qui a été mis en avant, avec pour exemple paradigmatique le livre du biologiste Paul Ehrlich intitulé La Bombe P, publié en 1968. Le développement industriel, amorcé à la fin du XVIIIe siècle, a profondément modifié les équilibres traditionnels, notamment le régime démographique. La baisse rapide de la mortalité, combinée au maintien pendant un certain temps de taux de natalité élevés, a entraîné une augmentation sans précédent de la population humaine, d’abord en Europe, puis sur les autres continents de manière plus explosive encore. Ainsi la population mondiale est-elle passée d’environ un milliard et demi d’individus, en 1900, à plus de huit milliards aujourd’hui, et continue d’augmenter.

    Lire la suite sur le site de La Nef

  • Espagne : le diocèse de Jaén se prépare à la béatification de 124 martyrs de la guerre civile

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    D'InfoVaticana :

    Jaén se prépare à la béatification de 124 martyrs de la guerre civile

    Jaén se prépare à la béatification de 124 martyrs de la guerre civile

    Le diocèse de Jaén vit une période de ferveur spirituelle intense en préparation de la béatification de 124 martyrs de la guerre civile espagnole, hommes et femmes qui ont donné leur vie pour leur fidélité au Christ durant les persécutions. La célébration, qui aura lieu le samedi 13 décembre à 11h00 à la cathédrale, sera présidée par le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour les causes des saints.

    Une veillée pour préparer le cœur

    En prélude à cet événement majeur, le diocèse a organisé trois jours de prière cette semaine et invite à une veillée de prière ce vendredi à la cathédrale. Elle débutera à 19h30 et comprendra des moments de recueillement autour des témoignages de certains martyrs. La chorale « Face à Dieu » assurera l'accompagnement musical.

    Le diocèse souhaite que les fidèles vivent ce temps comme une véritable préparation. Comme le rappelle l'Église de Jaén, ces 124 martyrs ont donné leur vie « par amour du Christ », et leur exemple continue d'inspirer la foi de toute la communauté aujourd'hui.

    L'importance de cette béatification pour Jaén

    La Lettre pastorale de l’évêque de Jaén, publiée à l’occasion de cet événement et qui explore la vie et l’héritage des nouveaux bienheureux, souligne que ces hommes et ces femmes font partie de la « immense nuée de témoins » qui, à travers les siècles, ont soutenu l’Église par leur fidélité. Elle rappelle que nombre d’entre eux sont morts en pardonnant à ceux qui leur ont ôté la vie, manifestant ainsi une espérance fondée uniquement sur le Christ.

    L’évêque Sebastián Chico Martínez décrit cette béatification comme un signe providentiel en cette Année jubilaire de l’espérance. Le sang de ces chrétiens, souligne-t-il, « est devenu une semence fertile », et leur témoignage est un appel à renouveler la foi en un temps qui a toujours besoin de chrétiens fermes, sereins et capables de pardonner.

    Une célébration de la foi et de la gratitude

    L'événement central sera l'Eucharistie célébrée samedi à la cathédrale de Jaén. Lors de cette célébration, l'Église reconnaîtra officiellement le martyre de ces 124 fidèles assassinés par haine de la foi et autorisera leur vénération publique. Par cette mesure, leur dévouement absolu au Christ, en une période marquée par la persécution religieuse, sera confirmé.

    Pour le diocèse de Jaén, il ne s’agit pas seulement d’une reconnaissance historique, mais d’un véritable élan spirituel. Le souvenir de ces martyrs – prêtres, personnes consacrées et laïcs – est une invitation à vivre la foi avec plus de profondeur et de clarté, sans tiédeur, et avec la sérénité de ceux qui savent en qui ils ont placé leur espérance.