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Politique - Page 4

  • La mort du fidèle évêque catholique du diocèse de Zhengding, non reconnu comme tel par les autorités chinoises

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    Giulio Jia Zhiguo, le témoin (1935-2025)

    4 novembre 2025  
     

    Jinzhou (Agence Fides) – « Nous avons beaucoup de travail à faire. La Chine est un vaste champ où nous devons semer l'Évangile de Jésus ». Giulio Jia Zhiguo avait déjà 81 ans en février 2016. Et son cœur jeune battait comme toujours au rythme de sa passion missionnaire.

    « Ma vie, disait-il dans une interview recueillie par le portail d'information ecclésiastique et religieux du quotidien italien « La Stampa », consiste à parler de Jésus. Je n'ai rien d'autre à dire ni à faire. Toute ma vie, chaque jour, ne sert qu'à parler de Jésus aux autres. À tout le monde ».
    Il confessait sa foi en Jésus même lorsqu'il s'adressait aux fonctionnaires des services secrets qui venaient parfois le chercher pour l'emmener avec eux, pour des séances d'endoctrinement et des périodes de résidence surveillée.

    Giulio Jia Zhiguo, évêque catholique du diocèse de Zhengding, non reconnu comme tel par les autorités chinoises, a conclu son intense aventure chrétienne sur cette terre mercredi 29 octobre, à l'âge de 90 ans.
     
    Au cours des dernières décennies, il a vécu près de ce qu'il appelait la cathédrale, dans le village de Wuqiu, son village natal, aujourd'hui situé dans la ville-comté de Jinzhou, dans la province du Hebei. C'est là que sa dépouille mortelle a été inhumée le 31 octobre, dans le caveau familial.

    Aujourd'hui, ceux qui l'ont aimé le pleurent, mais ils rendent également grâce pour le don d'avoir rencontré un témoin qui a confessé sa foi en Christ dans les moments heureux comme dans les moments d'épreuve et de douleur. Ils ont vu en lui comment vivent réellement ceux qui persévèrent « entre les persécutions du monde et les consolations de Dieu », comme le répétait saint Augustin.

    Gardés dans la tribulation

    Pour Jia Zhiguo, les gros problèmes ont commencé lorsqu'il était séminariste. De 1963 à 1978, il a connu l'emprisonnement et des périodes de « rééducation par le travail » dans des endroits reculés, froids et inhospitaliers.

    Après la fin des « temps difficiles » de la Révolution culturelle, il a finalement été ordonné prêtre le 7 juin 1980 par Joseph Fan Xueyan, évêque de Baoding, qui lui a également conféré l'ordination épiscopale quelques mois plus tard. Il parlait sans ressentiment, sans revendiquer d'héroïsme pour avoir traversé des temps de tribulations. Même à cette époque, racontait-il dans l'interview citée, « il nous suffisait d'avoir Dieu dans notre cœur. Cela m'a accompagné et protégé pendant tout ce temps. C'est donc son œuvre, pas mon mérite. Il y a eu beaucoup de difficultés, mais Dieu était à mes côtés, et cela suffisait. Nous étions tranquilles, car nous confions tout au Seigneur ».

    Après avoir reçu l'ordination épiscopale, Giulio s'était également rendu au Bureau des affaires religieuses pour informer les fonctionnaires qu'il était devenu évêque. Ils ne l'avaient pas pris au sérieux, car, leur répétaient-ils, personne en Chine ne peut exercer la fonction d'évêque sans la reconnaissance du gouvernement.

    Au cours des décennies suivantes, Jia Zhiguo avait perdu le compte du nombre de fois où ils étaient venus le chercher pour le placer en résidence surveillée. Il racontait tout cela avec une grande sérénité, sans que sa voix ne trahisse la moindre plainte ou le moindre reproche.

    Pendant ces jours passés dans ces conditions, il priait, lisait, célébrait la messe, parlait avec ses « hôtes » : ceux-ci le réprimandaient parce qu'il avait peut-être ordonné de nouveaux prêtres. Et il répondait, sans défense et désarmant, que « c'est ma vie, mon travail. Les prêtres sont ordonnés par l'évêque, et l'évêque, c'est moi, je ne peux rien y faire. Si je ne les ordonne pas, personne ne les ordonne ».

    Et lorsque les fonctionnaires répétaient les formules sur la nécessité d'affirmer et de proclamer « l'indépendance » et « l'autonomie » par rapport à l'Église de Rome, il répondait qu'une séparation était impossible, « parce que je suis un évêque catholique, et être en pleine communion avec l'évêque de Rome fait partie de la foi catholique. Mais eux », ajoutait-il dans l'entretien de 2016, « ne connaissent pas la nature de l'Église, et donc quand je leur dis ces choses avec simplicité, ils restent déconcertés et incertains, et ne savent pas comment me prendre ».

    Se réconcilier dans la communion avec l'Évêque de Rome

    En 2016, l'accord entre le Saint-Siège et le gouvernement de Pékin sur la nomination des nouveaux évêques chinois, qui allait être signé en septembre 2018, était encore loin d'être conclu. Interrogé sur le dialogue en cours entre la République populaire de Chine et le Saint-Siège, Mgr Jia a rappelé les tentatives visant à mettre l'Église de Chine sur la voie d'une séparation totale du pape, ajoutant que « tant que les choses ne seront pas clarifiées, il y aura toujours des motifs de division ». Il a également rappelé les nombreux évêques ordonnés à différentes époques sans le consentement du pape, qui avaient ensuite demandé et obtenu d'être reconnus comme évêques de l'Église catholique. Il a reconnu que ces évêques étaient « en pleine communion avec le pape, mais il y a des prêtres qui n'acceptent pas cela. Ils alimentent les soupçons sur ces évêques et leurs prêtres, condamnent les autres en mettant en doute l'authenticité de leur foi », créant « des divisions sur divisions » et se présentant « comme les seuls vrais croyants ». Il rappelait également que le pape Benoît XVI, dans sa Lettre aux catholiques chinois publiée en 2007, « nous a exhortés à nous unir », et ajoutait : « Nous avons suivi à la lettre ce que dit le pape : la réconciliation avec tous ceux qui sont en communion avec l'évêque de Rome ».

    Concernant les procédures de nomination des nouveaux évêques chinois, alors au centre des négociations, il reconnaissait que « l'on peut trouver le moyen de tenir compte des attentes du gouvernement. Mais il ne faut pas semer la confusion. Il faut que la nomination soit faite par le Pape. La nomination doit venir du pape. Nous, poursuivait-il, nous faisons confiance au pape. Il est le successeur de Pierre et, en communion avec toute l'Église, il garde la foi des apôtres avec l'aide du Saint-Esprit. Ce n'est pas une question de compétences humaines : nous faisons confiance au pape parce que nous avons confiance dans le Seigneur qui soutient et guide son Église, et nous nous en remettons à lui ».

    La bénédiction de vivre avec les orphelins

    La foi en Jésus donnait également à Giulio Jia Zhiguo une vision réaliste des nouvelles urgences pour la mission apostolique de l'Église dans la Chine d'aujourd'hui. Dans l'interview citée, l'évêque reconnaissait que « beaucoup se refroidissent face au matérialisme et au consumérisme croissants. Beaucoup ne viennent plus à l'église pour prier, notamment parce qu'ils sont toujours occupés et ne trouvent jamais le temps ». Même les vocations sacerdotales et religieuses, disait-il, « ont diminué. Beaucoup ne veulent plus donner leur vie à Dieu, en se mettant au service de leurs frères ».

    Et si la foi qui avait été préservée en temps de tribulation semble maintenant, dans certaines situations, « comme une flamme qui ne trouve plus de combustible » (Pape Benoît XVI), il ne sert à rien de se lamenter sur les temps de crise. Au contraire, répétait Mgr Jia, « il faut témoigner que se donner à Dieu est une chose belle, qui apporte une richesse plus grande que celle, illusoire, que nous procurent le matérialisme et le consumérisme ».

    Au cours des dernières décennies de sa vie, l'évêque a souhaité vivre dans une maison qui accueillait environ soixante-dix orphelins, dont plusieurs handicapés, tous pris en charge par des religieuses. Une œuvre « belle et bonne », soutenue également par les dons de bouddhistes. « Pour moi », racontait l'évêque, « cette œuvre est la chose la plus importante, celle qui me tient le plus à cœur. C'est une réalité à laquelle nous ne pouvons renoncer. À travers elle, tous voient l'amour gratuit de Jésus pour chacun de nous ».

    Le corps de l'évêque Giulio Jia Zhiguo a été autorisé à être enterré dans son village natal. Il y reposera pour toujours. Le peuple de Dieu trouvera les moyens de célébrer son dévouement et de trouver du réconfort dans le souvenir de lui et de sa vie exemplaire. C'est ainsi que s'inscrit dans l'histoire le miracle de l'Église en Chine. (Agence Fides 4/11/2025)

  • Un livre, une fiche. Dans le dialogue entre l’Église et les juifs, la « terre d’Israël » n’est plus un tabou

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Un livre, une fiche. Dans le dialogue entre l’Église et les juifs, la « terre d’Israël » n’est plus un tabou

    Le soixantième anniversaire de la déclaration conciliaire « Nostra aetate » sur les relations avec les autres religions, et principalement avec le judaïsme, promulguée le 28 octobre 1964, n’est pas resté sans effet. Il a marqué la reprise du dialogue entre l’Église et les juifs, qui à cette époque avait souffert de « malentendus, de difficultés et de conflits », aggravés par « les circonstances politiques et les injustices de certains », comme l’a reconnu le pape Léon XIV lors des célébrations de cet événement.

    Et en effet, la déclaration « Nostra aetate » a constitué un tournant dans l’histoire millénaire des relations entre chrétiens et juifs. L’Église catholique a reconnu que « les Juifs restent encore très chers à Dieu, dont les dons et l’appel sont sans repentance », irrévocables et que, par conséquent, l’Église aussi « se nourrit de la racine de l’olivier franc sur lequel ont été greffés les rameaux de l’olivier sauvage », où l’olivier franc représente les juifs et l’olivier sauvage les autres nations qui reconnaissent en Jésus le messie, comme le dit l’apôtre Paul dans sa lettre aux Romains.

    Mais ces dernières années, le dialogue entre les deux « oliviers » s’était quelque peu asséché, et les deux parties l’avaient d’ailleurs admis à plusieurs reprises, et notamment le grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni, dans un livre récent présenté par Settimo Cielo.

    Pour repartir du bon pied, le pape Léon a voulu au moins nettoyer l’Église de l’aversion majeure dont beaucoup font encore preuve envers les juifs. Il a cité « Nostra aetate » qui dit que l’Église, « ne pouvant oublier le patrimoine qu’elle a en commun avec les Juifs, et poussée, non pas par des motifs politiques, mais par la charité religieuse de l’Évangile, déplore les haines, les persécutions et les manifestations d’antisémitisme, qui, quels que soient leur époque et leurs auteurs, ont été dirigées contre les Juifs. » Et il a ajouté « Depuis lors, tous mes prédécesseurs ont condamné l’antisémitisme en des termes clairs. C’est pourquoi je confirme moi aussi que l’Église ne tolère pas l’antisémitisme et qu’elle le combat, à cause de l’Évangile lui-même ».

    Et on a également constaté des signaux d’une volonté de renouer le dialogue du côté juif. Il suffit de constater la participation de nombreuses personnalités juives aux événements organisés à Rome en mémoire de « Nostra aetate », avec la présence active du pape en personne.

    L’un de ces événements, organisé par la Communauté de Sant’Egidio, s’est tenu le 28 octobre au Colisée, où l’on a pu assister à un chaleureux échange de salutations entre le pape Léon et le rabbin Di Segni, puis le rabbin David Rosen, directeur du département des affaires interreligieuses de l’American Jewish Committee, et avec le rabbin Pinchas Goldschmidt (voir photo), président des rabbins européens et ancien grand rabbin de Moscou, qui avait choisi de s’exiler volontairement de Russie en 2022 en raison de l’agression contre l’Ukraine.

    Certes, l’une des principales difficultés du dialogue entre l’Église et les juifs tient aux divergences sur l’interprétation des Écritures, où pour les chrétiens, c’est le messie Jésus qui est au cœur de tout, alors que pour les juifs le thème central est la promesse de la terre à la descendance des patriarches. À la suite de « Nostra aetate », les choses ont changé mais pendant des siècles, la conviction des chrétiens a été que les juifs ne pourraient retourner sur leur terre qu’après avoir reconnu comme messie Jésus, qu’ils avaient tué.

    D’où réticence dont l’Église a longtemps fait preuve envers le sionisme et la naissance de l’État d’Israël, qu’elle n’a acceptée qu’en 1994 avec l’ouverture de relations diplomatiques avec le Saint-Siège, toujours dans une optique n’ayant rien de religieux et reposant sur les principes communs du droit international.

    Même le grand rabbin de Milan, Alfonso Arbib, s’exprimant le 31 octobre à l’occasion d’une manifestation à Rome contre la haine antisémite, a reconnu que « le nœud le plus complexe » dans le dialogue entre l’Église et le judaïsme restait « le rapport avec Israël et avec la terre d’Israël ». Si « les relations avec le Vatican ont longtemps été à ce point problématiques, ce qu’elles sont encore en partie », c’est justement parce qu’« on ne reconnaît pas pleinement le lien indissoluble entre le peuple juif et sa terre ».

    Aujourd’hui, personne ne s’attend à ce que les deux parties ne tombent d’accord sur l’interprétation des Écritures, mais les juifs s’attendent certainement à ce que l’Église reconnaisse leur lien essentiel, y compris religieux, avec la terre que Dieu a offerte à Israël.

    Et c’est précisément ce lien que décrit le texte que nous reproduisons ci-dessous.
    Il est extrait de l’une des « Seize fiches pour connaître le judaïsme », publiées cette année en italien et en anglais sur initiative conjointe de la Conférence épiscopale italienne et de l’Union des communautés juives italiennes.

    Ce livre qui contient ces seize fiches – et dont le texte intégral est accessible gratuitement sur le web – est principalement destiné aux écoles, dans le but de promouvoir « la culture et la connaissance comme antidote à toute forme d’antisémitisme ». Et il tombe à point nommé l’époque actuelle où la guerre de Gaza à la suite du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 a échauffé les esprits de nombreux jeunes contre les juifs.

    Le 5 novembre, l’ambassade d’Italie près le Saint-Siège accueillera une présentation du libre assortie de discours, tant du président de Conférence épiscopale, le cardinal Matteo Zuppi, que du président de l’Union des communautés juives italiennes, Noemi Di Segni.

    Voici les intitulés de chacune des fiches :

    1. La Bible hébraïque
    2. La Torah écrite et la Torah orale
    3. Le nom de Dieu
    4. L’élection d’Israël
    5. Justice et miséricorde
    6. Préceptes et valeurs
    7. Le calendrier juif et le cycle des fêtes
    8. Le cycle de la vie
    9. Prêtres, rabbins et… prêtres cohanims
    10. Les femmes dans la culture juive
    11. Le peuple d’Israël et la terre d’Israël
    12. Jésus/Yeshua juif
    13. Paul/Shaul juif
    14. Aperçu de l’histoire des Juifs italiens
    15. Le dialogue judéo-chrétien du Concile Vatican II à nos jours
    16. Description de la signification correcte de certains termes

    Et voici donc ce que dit la onzième fiche.

    *

    Peuple d’Israël et Terre d’Israël
    « Eretz Israël », la terre d’Israël, a été le point central des rêves et des aspirations des juifs depuis les temps bibliques. Le Seigneur dit à Abraham : « Quitte ton pays, ta parenté, la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai » (Gn 12, 1) et c’est là qu’Abraham partit, creusa des puits, prit soin de ses troupeaux, se comportant avec droiture envers tous. Et c’est aussi la terre que Dieu a promise aux descendants d’Abraham, qui allaient y retourner après une longue période d’exil et d’esclavage.

    Dans la Torah, la terre d’Israël est appelée terre de Canaan, avec une référence particulière à la terre située à l’Ouest du Jourdain. Le territoire situé à l’Est du Jourdain étant le plus souvent appelé terre de Galaad dans la Torah.

    La terre de Canaan est l’objet de la promesse que le Seigneur a faite aux patriarches : « À toi et à ta descendance après toi je donnerai le pays où tu résides, tout le pays de Canaan en propriété perpétuelle, et je serai leur Dieu. » (Gn 17, 8). Ailleurs dans la Torah, la terre d’Israël est appelée « la terre », sans autre qualification, étant entendu qu’il s’agit d’une terre spéciale.

    Les livres prophétiques utilisent, en plus de la terre de Canaan, le terme « terre d’Israël », qui sera par la suite utilisé de panière prédominante, avec le terme « terre », par les maîtres de la tradition rabbinique, par opposition aux autres terres, appelées « hus la-hares » (hors de la terre ») ou « eretz ha-ammim » (terre des peuples). Parfois, la voix divine l’appelle « ma terre ».

    Un autre nom traditionnellement attribué à Israël est « Eretz ḥemdah » (terre du désir), pour indiquer qu’Abraham, Isaac et Jacob y aspiraient, à un point tel qu’Abraham acheta la grotte de Makpéla pour enterrer sa femme Sarah, que le Seigneur empêcha Isaac de quitter Israël et que Jacob demanda à ne pas être enterré en Égypte, mais bien en terre d’Israël.

    On ne rencontre que très rarement l’expression « terre sainte » dans la Bible, mais néanmoins, la terre est considérée comme un don divin à Israël. Dieu veille de manière spéciale sur cette terre et sur ce qui s’y passe (Dt 11, 12). Elle est, en fait, la propriété exclusive de l’Éternel, et son usage est conditionné au respect de ses lois. Le don fait à Israël n’est pas gratuit. Le Seigneur a fait trois bons dons à Israël : la Torah, la terre d’Israël et le monde à venir, et aucun d’entre eux n’a été donné autrement qu’à travers bien des souffrances (Berakhot 5a).

    Le caractère central d’« Eretz Yisrael » a toujours été au centre du culte et de la conscience juive. Lorsque nous prions, nous nous tournons vers la terre d’Israël, en particulier vers Jérusalem et le lieu où se trouvait le sanctuaire, et la relation avec cette dernière perdure à travers l’observance des fêtes religieuses, qui sont presque toutes liées aux saisons agricoles de la terre d’Israël, et par l’étude des lois concernant l’usage sacré du territoire.

    Ce puissant lien spirituel, mais également physique, est devenu la composante d’une identité collective idéale. L’espérance d’un retour à la terre fait quotidiennement l’objet de nos prières et a suscité le développement d’une immense littérature liturgique et mystique en plus de la prescription de divers préceptes, qui ne sont pas liés exclusivement à la vie agricole. L’application du droit pénal, par exemple, ne peut pas être pratiqué en dehors d’Israël, et même en Israël, certains préceptes requièrent des conditions préalables telles que la souveraineté de l’ensemble du peuple juif sur sa propre terre.

    Au cours de l’histoire, le rapport entre terre, peuple et Torah a exercé une influence décisive dans toutes les communautés juives, et la nostalgie de la patrie perdue a poussé les juifs sur la route du retour. À l’époque où le sionisme politique envoie en Palestine les premières vagues d’immigration, une communauté juive existait déjà dans les antiques villes saintes de Jérusalem, Tibériade, Safed et Chevron, depuis l’Antiquité.

    Le sionisme est le mouvement pour l’autodétermination politique du peuple juif, qui a abouti en 1948 à la naissance de l’État d’Israël. Est-ce que critiquer une décision du gouvernement israélien revient à être sioniste ? Bien sûr que non. En revanche, c’est le cas si on ne reconnaît pas le droit du peuple juif à avoir sa propre existence nationale.

    Avant la naissance de l’État d’Israël, il y avait des juifs sionistes et des juifs antisionistes, il s’agissait d’options légitimes. Être antisioniste aujourd’hui revient à souhaiter la destruction d’un État, certes imparfait, mais démocratique, comptant neuf millions de citoyens.

    Les autorités ecclésiastiques étaient pour la plupart opposées au sionisme et à la naissance de l’État d’Israël, d’abord pour des raisons religieuses liées à la non-reconnaissance de la nature messianique de Jésus, mais depuis 1994, des relations diplomatiques régulières ont été établies entre Israël et le Saint-Siège, avec l’ouverture d’une nonciature en Israël et d’une ambassade israélienne à Rome.

    — — —

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l'hebdomadaire L'Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.

    Ainsi que l'index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • La Chine, Hong Kong et la moralité insoutenable du Vatican

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    La Chine, Hong Kong et la moralité insoutenable du Vatican

    Le silence radio concernant le cardinal Zen, Jimmy Lai, la persécution des catholiques en Chine, le décès de l'archevêque Giulio Jia Zhinguo et l'anniversaire de la canonisation des 120 martyrs chinois. La relation du Saint-Siège avec la Chine contredit la morale catholique.

    3/11/2025

    On peut comprendre que la mission de la diplomatie vaticane dans ses relations avec les États soit d'aplanir les difficultés afin d'assurer la présence de l'Église. Mais est-il permis, dans le cadre de cette diplomatie, d'ignorer la persécution systématique des catholiques dans ces États ? Autrement dit, existe-t-il un intérêt supérieur pour l'Église qui puisse impliquer le sacrifice (au sens d'un abandon à leur sort) de catholiques, individuellement ou en groupe, y compris d'évêques ?

    Voici l’inévitable question qui se pose face à la relation établie par le Saint-Siège avec la Chine communiste : il y a quelques jours à peine, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État ( photo LaPresse), évoquait une « lueur d’espoir » en référence à l’accord provisoire secret sur la nomination des évêques signé avec la Chine en octobre 2018 et renouvelé par périodes de deux ans jusqu’en 2024, date à laquelle il a été prolongé jusqu’en 2028. Il reconnaissait avec bienveillance que l’accord « ne prétend certainement pas avoir résolu, ni résoudre, tous les problèmes », notamment au vu des violations flagrantes et humiliantes (pour le Saint-Siège) de cet accord concernant la nomination des évêques.

    Mais il y a un autre aspect que nous souhaitons souligner : le silence que s’impose le Saint-Siège face à l’emprisonnement d’évêques, de prêtres et de laïcs, ainsi qu’aux mesures de plus en plus restrictives imposées par les autorités de Pékin à la pratique du culte. Au nom de la « germe d’espérance » – que beaucoup considèrent pourtant comme une illusion – d’un avenir de relations normalisées avec la Chine, le silence est maintenu sur le présent, marqué par une intensification de la persécution des catholiques. De plus, on feint de nier l’existence d’une Église chinoise « clandestine », qui refuserait de se soumettre à la volonté du régime de placer l’Église sous le contrôle et la direction du Parti communiste chinois.

    Il est choquant, à cet égard, que les médias du Vatican aient passé sous silence ces derniers jours le décès, à l'âge de 90 ans, de Mgr Giulio Jia Zhiguo, ordinaire de Zhengding, dans la province du Hebei. Mgr Jia Zhiguo, après avoir passé quinze ans en prison et en résidence surveillée, fut ordonné évêque en 1981 et fut sans doute la figure la plus emblématique de l'Église clandestine. Il contribua énormément au développement de l'Église dans le Hebei et fut constamment pris pour cible par les autorités chinoises, au point d'être assigné à résidence épiscopale depuis 2010.
    Aucun hommage ne lui fut rendu ; Pékin aurait sans doute mal pris une telle omission.

    Et puisque le cardinal Parolin aime beaucoup à affirmer que l'accord secret actuellement en vigueur est en parfaite continuité avec ce que saint Jean-Paul II et Benoît XVI ont fait et souhaité, il convient de rappeler que lorsque Monseigneur Jia Zhiguo a été arrêté pour la énième fois en 2009, le Saint-Siège (sous le pontificat régnant de Benoît XVI) a effectivement protesté, déclarant publiquement qu'une telle action créait des « obstacles au dialogue constructif » que l'Église essayait d'établir avec les autorités chinoises.

    Il convient de rappeler que saint Jean-Paul II a canonisé 120 martyrs chinois il y a exactement 25 ans, malgré la forte opposition du gouvernement de Pékin, et ce, le 1er octobre, jour de la fête nationale de la République populaire de Chine. Inutile de préciser que les médias du Vatican ont aujourd'hui « oublié » cet événement, et que ces 25 années se sont écoulées dans le silence.

    Le cas le plus retentissant concerne sans doute Hong Kong. Comme chacun sait, l'ancienne colonie britannique, rétrocédée à la Chine en 1997, est aujourd'hui étouffée par Pékin, qui a renié le principe « Un pays, deux systèmes », censé garantir l'indépendance de l'État colonial pendant cinquante ans. L'Église de Hong Kong n'est pas sous la juridiction de l'Église catholique chinoise, pourtant le Saint-Siège garde le silence face à cette répression qui touche de nombreux catholiques et facilite même l'intégration du diocèse de Hong Kong au processus de « sinisation ».

    Aucune protestation du Vatican concernant le procès du cardinal Joseph Zen, âgé de 93 ans et en liberté conditionnelle depuis des années ; et pas un mot pour Jimmy Lai, dont nous avons beaucoup parlé ces derniers jours et à qui La Bussola a décerné le prix « Faits pour la vérité » lors de la Journée Bussola le 25 octobre dernier.

    Jimmy Lai, 78 ans, est un converti au catholicisme qui, malgré lui, est devenu un symbole de la lutte pour la liberté à Hong Kong. Le verdict d'un nouveau procès, dont les audiences se sont terminées en août, est attendu dans les semaines à venir, voire les jours suivants. Il est détenu à l'isolement depuis cinq ans dans des conditions épouvantables et souffre de graves problèmes de santé. Le risque de décès en prison est élevé, comme nous l'a confié son fils, Sébastien. Plusieurs gouvernements ont plaidé pour sa libération, et même le président américain Donald Trump est intervenu en sa faveur lors du sommet de la semaine dernière avec Xi Jinping.
    Mais le Vatican n'a pas soufflé mot de son état de santé.

    Le cardinal Zen, Jimmy Lai et les autres catholiques emprisonnés à Hong Kong et en Chine peuvent être sacrifiés et abandonnés à leurs bourreaux au nom d'un prétendu bien futur pour l'Église chinoise. Par conséquent, pour le Secrétariat d'État du Vatican, la réponse à la question posée au début est : oui, il est permis d'abandonner les catholiques à leur sort pour un prétendu bien supérieur.

    Pourtant, l'Église nous a toujours enseigné qu'il n'est jamais légitime de sacrifier la vie ou la dignité d'une personne pour un prétendu bénéfice de la communauté.

    Nul ne nie les difficultés que la diplomatie vaticane peut parfois rencontrer dans ses relations avec les États, et il est clair qu'elle doit agir avec prudence et équilibre ; mais il est intolérable que l'on puisse théoriser la suspension de la morale, comme cela se fait au Vatican à l'égard de la Chine. Cette conduite diplomatique est un scandale pour l'Église, et nous en subirons bientôt les conséquences.

  • C'est un grand redressement intérieur qu'il nous faut, pas la peur d'un remplacement ni le fatalisme d'un renoncement

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    D'Emmanuel Tourpe sur le site de la Libre (libre accès) :

    Devant les peurs migratoires : grand remplacement ou grand redressement ?

    L'avenir appartient à ceux qui rêvent haut : c'est un grand redressement intérieur qu'il nous faut, un destin attirant et désirable – pas la peur d'un remplacement ni le fatalisme d'un renoncement.

    2-11-2025

    Une chronique d'Emmanuel Tourpe (tourpe@hotmail.com), philosophe, théologien, homme de médias

    "L'avenir appartient à ceux qui investissent tôt". Cette publicité d'une banque française – un jeune homme tapotant sur son ordinateur, de toute évidence pour placer des actions – m'arrête net près d'une colonne Morris. Autant je reste de marbre devant les convulsions politiques et budgétaires de l'heure, autant ce marketing de degré zéro m'attriste subitement au milieu de la rue.

    À quel moment avons-nous donc troqué les idéaux de Mai 68 ("l'imagination au pouvoir") pour un appel aussi vide, n'offrant plus pour horizon que l'argent ? Boltanski et Chiapello ont donné la clé : Mai 68 voulait libérer l'homme de la société de consommation, mais le capitalisme a su recycler cette révolte ; l'autonomie, la créativité et la liberté en sont devenues les slogans. L'utopie anti-matérialiste s'est muée en moteur du marché.

    Mais devant ce miroir publicitaire, je vois surtout ce qu'il reste de notre projet de société : une liberté vide, un sens de la vie réduit à des "placements". Quel échec pour la génération de la liberté sans entraves de nous avoir ainsi enfermés dans la superficialité et l'individualisme. Était-ce cela, la plage sous les pavés ? Ce sont les rives d'un égout existentiel. C'est vraiment cela que nous proposons à nos jeunes ?

    Me revient alors la mise en garde de Pierre Brochand, ancien patron de la DGSE, qui alarme le Tout-Paris en ce moment : l'immigration incontrôlée, la disparition des repères collectifs et la montée de l'individualisme menaceraient la paix civile. La "société des individus", centrée sur les désirs personnels, a dissous l'idée de bien commun. L'État, débordé, ne garantit plus ni ordre ni solidarité. Sans sursaut, dit-il, la France risque la fracture, voire le chaos. Il faut protéger notre culture.

    Le mot n'est pas prononcé mais le thème du "Grand Remplacement" de Renaud Camus résonne derrière cet appel angoissé. Eh bien, moi, devant cette réclame écœurante, je vois autre chose. Un grand Effacement – par notre faute.

    Le vrai danger est intérieur : un déficit civilisationnel. S'il y a remplacement, c'est qu'il y a d'abord un estompement de notre puissance culturelle propre. La nature a horreur du vide : comme Rome, nous ne tomberons pas sous la poussée des barbares, mais par l'effondrement de notre garde spirituelle. Ce qui est grand tient dans la tempête – et nous sommes devenus médiocres dans nos désirs, visions, et projets communs.

    Voici donc à quoi nos idéaux de Mai 68 se sont donc réduits : investir, acheter, soigner nos pensions, maximiser nos congés, éviter les contraintes, y compris d'enfants ; défendre nos libertés tournées vers nous-mêmes ; nous enfoncer dans la peur de perdre et la hargne à gagner, faire ce que je veux quand je veux où je veux : tout est "moi, ma gueule – et mon pognon".

    Et l'on s'étonne que ce vide d'idéal soit menacé par le plein de convictions de cultures plus habitées de transcendance ? Qu'un "grand remplacement" de rêves saturés se substitue à nos illusions?

    Non, la réponse n'est pas dans la peur de l'autre ni dans la défense d'une société fatiguée. Elle est dans le relèvement spirituel – et certes pas à la manière des resucées de Charles Maurras, comme dans le dernier livre d'Éric Zemmour (La messe n'est pas dite) : revenir à la source, à ce qui fit la grandeur et l'attraction de notre culture, mais à la manière d'un rayon qui réchauffe et non d'une identité figée. Redonnons l'envie non pas de nous "remplacer", mais de s'intégrer à une vision du monde redevenue nôtre, qui ne se réduise ni à la liberté abstraite ni à l'argent insipide, mais porte un élan violent, combatif vers le vrai toujours plus grand, le beau toujours plus sublime et le bien toujours plus commun.

    Theodor Haecker, inspirateur de la Rose Blanche, écrivait dans son Virgile, père de l'Occident : "L'homme, isolé, n'est pas l'homme, et il ne peut, à lui seul, faire l'unité de sa diversité. Chez Virgile, la piété et la grandeur ne font qu'un : son héros n'est pas celui qui conquiert, mais celui qui porte. Rome fut grande parce qu'elle désira de grandes choses ; sa grandeur ne fut pas avidité, mais service : la volonté de donner un ordre au monde."

    L'avenir appartient à ceux qui rêvent haut : c'est un grand redressement intérieur qu'il nous faut, un destin attirant et désirable – pas la peur d'un remplacement ni le fatalisme d'un renoncement.

  • Personne n'est en sécurité dans la nouvelle Syrie

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    L'archevêque de Homs : Personne n'est en sécurité dans la nouvelle Syrie

    Les Syriens, persécutés comme ils l'étaient sous Assad, et les musulmans courent autant de danger que les chrétiens. Le prélat, ami et confrère du père Dall'Oglio, lui aussi enlevé, témoigne : « Si j'ai réussi à échapper à mes ravisseurs, c'est grâce à la force de la prière. »

    31/10/2025

    La Fondation pontificale Aide à l'Église en Détresse, qui se consacre à l'assistance aux chrétiens persécutés dans le monde entier, a récemment publié son Rapport 2025 sur la liberté religieuse , également relayé par La Nuova Bussola Quotidiana. Pour marquer la parution de ce document, qui analyse le niveau de liberté religieuse dans 196 pays, la section italienne de la Fondation a organisé à Florence, en collaboration avec le diocèse local et l'association Agata Smeralda, la rencontre publique « Témoins d'espérance de la Syrie blessée ». L'invité d'honneur était Son Excellence Monseigneur Jacques Mourad, moine syriaque catholique et ancien abbé du monastère Saint-Élian, archevêque de Homs à partir de 2023. Monseigneur Mourad a un parcours singulier : né et élevé à Alep, il est issu d’une famille de syriaques catholiques qui a fui Mardin (aujourd’hui en Turquie) en 1915 en raison des persécutions des Jeunes-Turcs contre les chrétiens, notamment les Arméniens (le tristement célèbre génocide), mais aussi les syriaques catholiques, les Chaldéens, les orthodoxes grecs et les Assyriens.

    Après des études de théologie au Liban, il entre dans la communauté monastique de Mar Moussa, fondée par le père jésuite italien Paolo Dall’Oglio, enlevé en 2013, vraisemblablement par des militants de l’État islamique. Ordonné prêtre, Mourad répond à la demande de son évêque de restaurer l’ancien monastère de Mar-Élian, dans la région de Homs, dont il devient l’abbé. En 2015, il est lui-même victime d’un enlèvement par l’État islamique, mais parvient à s’échapper après quatre mois de captivité.

    En marge de la réunion publique, Monseigneur Mourad a accordé un long entretien à Nuova Bussola Quotidiana au sujet de la Syrie et de son expérience personnelle en tant que chrétien.

    Monseigneur Mourad, dans un entretien accordé à l'Agence Fides le 31 janvier, vous aviez évoqué la profonde confusion qui régnait en Syrie après la prise de pouvoir par l'ancien groupe d'Al-Qaïda, Hayat Tahrir al-Sham. Quelle a été la situation aujourd'hui, près d'un an plus tard ?

    Il est difficile de se prononcer, car la situation est complexe et surtout parce que le nouveau gouvernement manque de clarté : ceux qui sont au pouvoir adoptent une stratégie de manipulation, c'est-à-dire qu'ils disent une chose et en font une autre. Les relations avec la population sont marquées par une absence totale de franchise. Pour les nouveaux dirigeants, la population syrienne, composée en grande partie de résistants ayant souffert et été persécutés sous le régime d'Assad, est une population de « flul » (alliés, terme sous-entendu par l'ancien régime) à persécuter.

    C'est ainsi que le peuple syrien a souffert et souffre encore aujourd'hui…

    Bien sûr. Le peuple subit innocemment les représailles contre Assad, et le paradoxe est que le nouveau gouvernement utilise, encore plus raffiné, les mêmes méthodes criminelles déjà éprouvées par l'ancien régime. De plus, le peuple syrien est appauvri : le nouveau gouvernement a licencié la plupart des fonctionnaires, les laissant sans salaire. Les rares qui ont pu conserver leur emploi sont payés en livres syriennes, tandis que les nouveaux arrivants le sont en dollars : 60 dollars par mois pour les premiers, 500 dollars pour les seconds. Le gouvernement a récemment déclaré que la situation allait changer le mois prochain et que tous seraient payés de la même manière. Espérons-le.

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  • Là où le Christ n'est pas roi, le chaos règne (Mgr Robert Mutsaerts)

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    Ci-dessous la traduction du discours de Mgr Robert Mutsaerts (évêque auxiliaire de Bois-le-Duc aux Pays-Bas), prononcé le 23 octobre 2025 lors de la Conférence sur l'identité catholique (C.I.C) qui se tient chaque année à Pittsburgh (source) :

    Là où le Christ n'est pas roi, le chaos règne .

    "On parle beaucoup des crises de notre époque : divisions politiques, incertitudes économiques, menace de guerre. Pourtant, sous ce tumulte se cache une crise plus profonde, souvent négligée : une crise spirituelle. Comme l'observait mon héros Chesterton, nous avons tendance à nous préoccuper des mauvais dangers. Nous craignons les guerres et les effondrements financiers, alors que la véritable menace est la corruption morale et spirituelle qui ronge l'âme.

    À la base, notre monde moderne a négligé la dimension spirituelle. Ce n'est pas tant le chaos qui nous entoure que le vide intérieur qui déstabilise la société. Les gens se perdent car ils ne savent plus pourquoi ils sont là – un problème profondément spirituel. Nous avons besoin d'idéaux plus élevés et d'une boussole morale, et non de simples slogans politiques. Lorsque l'humanité détourne le regard de Dieu, un vide se crée, comblé par des substituts : idéologies, modes et obsessions qui masquent le malaise sans jamais le guérir.

    À une époque où la foi était encore vivante, l'impossible se produisit : le christianisme conquit l'Empire romain, édifia des cathédrales, engendra l'art, la littérature et des systèmes juridiques. Mais le monde moderne, qui se prétend rationnel et éclairé, a abandonné les miracles et vit dans une pauvreté spirituelle. Il nie le surnaturel et se plaint ensuite de son absence. C'est là la tragédie du monde moderne. Il dit : « Montrez-moi un miracle, et alors je croirai. » Mais en réalité, c'est l'inverse : croyez, et alors vous verrez le miracle. Le miracle n'est pas que Dieu apparaisse dans toute Sa splendeur et Sa majesté ; le miracle, c'est qu'Il Se soit tenu dans un atelier, en train de scier des planches.

    « L'idolâtrie ne se commet pas seulement en érigeant de faux dieux, mais aussi en érigeant de faux démons ; en faisant craindre aux hommes la guerre, l'alcool ou les lois économiques, alors qu'ils devraient craindre la corruption spirituelle et la lâcheté. » – G.K. Chesterton

    Cette remarque spirituelle de 1909 résonne aujourd'hui comme une prophétie. Nous identifions toutes sortes d'ennemis terrestres – du changement climatique aux épidémies virales – et nous nous mobilisons contre eux, tout en ignorant les ennemis invisibles de l'âme : l'absurdité de la vie, la décadence morale et le désespoir. C'est comme si l'humanité s'affairait à éteindre un petit feu dans le jardin, tandis que les fondations de la maison – le socle spirituel – s'affaissent lentement.

    L'un des aspects les plus remarquables et radicaux de l'envoi des apôtres par Jésus est son commandement : « Si quelqu'un ne vous reçoit pas et ne vous écoute pas, secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre lui. » Nous voyons ici quelque chose de presque impensable de nos jours : la certitude absolue de la foi. C'est un point crucial : le catholicisme n'est pas une opinion parmi d'autres sur Dieu et le monde. Il est la vérité, toute la vérité et rien que la vérité (je connais cette réplique d'une série télévisée américaine). Et la vérité n'est pas sujette à débat, à synodalité ou à compromis. Les apôtres n'ont pas reçu l'ordre de débattre, de négocier indéfiniment ni de s'adapter aux désirs de leurs auditeurs. Si quelqu'un n'accepte pas ce que proclament les apôtres, il passe à autre chose.

    C'est tout le contraire du christianisme moderne, qui s'excuse souvent lui-même et se contorsionne par tous les moyens pour rester acceptable et pertinent aux yeux du monde séculier. L'injonction de secouer la poussière de ses pieds n'est pas un appel au mépris, mais un signe de la vérité objective de la foi. Refuser le Christ n'est pas une question d'interprétation, mais un rejet tragique de la réalité elle-même. Un avertissement retentit ici pour l'Église occidentale : n'ayez pas peur d'être impopulaire. Les apôtres ne l'étaient pas non plus. Et pourtant, ils ont changé le monde.

    Les apôtres appellent à la repentance, à la conversion. Non pas à une spiritualité vague, ni à un message général d'amour, de paix et de compréhension, mais à la conversion – l'appel à un mode de vie radicalement nouveau. La religion n'est pas une simple préférence personnelle sans conséquences. Le christianisme n'est pas un mode de vie spirituel optionnel. C'est le chemin du salut. Et c'est pourquoi la mission des apôtres est la mission de l'Église à travers les âges. L'Église n'est pas une institution neutre qui préserve le patrimoine culturel. Elle est une défenseure de la vérité, une Église qui ne se soumet pas aux caprices du temps mais accomplit sa mission sans compromis. L'Église qui prend sa mission au sérieux sera persécutée. L'Église qui cherche à plaire au monde sera ignorée.

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  • Qu'en est-il de la persécution des chrétiens étrangers en Turquie ?

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    De Thibault van den Bossche sur le site de l'ECLJ :

    La persécution des chrétiens étrangers en Turquie

    28 Octobre 2025

    Depuis plusieurs années, la Turquie mène une politique de harcèlement systématique à l’encontre des chrétiens étrangers, sous prétexte de préservation de la sécurité nationale. Expulsions arbitraires, interdictions d’entrée et surveillance intrusive visent à éliminer toute activité chrétienne, en particulier protestante. Cette persécution silencieuse mais ciblée, en violation manifeste des engagements internationaux de la Turquie, est tolérée – voire justifiée – par les juridictions nationales. Le présent article expose les mécanismes de cette répression, met en lumière des cas emblématiques, et propose des pistes de réponse juridique et diplomatique.

    Sommaire

    1. Introduction : Une recrudescence des persécutions et du harcèlement juridique visant les chrétiens étrangers en Turquie

    2. Population chrétienne en Turquie : déclin brutal, et danger pour les chrétiens non turcs

    3. Qui sont les chrétiens étrangers visés par la Turquie ?

    3.1. Missionnaires occidentaux et membres engagés de l’Église

    3.2. Conjoints de citoyens turcs

    3.3. Réfugiés chrétiens ex-musulmans

    4. Cadre juridique utilisé pour expulser les chrétiens étrangers de Turquie et affaiblir le christianisme national

    4.1. Le droit turc de l’immigration : les restrictions N-82 et G-87

    4.2. Des expulsions systématiques pour affaiblir le christianisme local

    5. Le déni de justice devant les tribunaux turcs

    5.1. Amanda Jolyn Krause et autres (2024)

    5.2. Dave et Pamela Wilson

    5.3. Rachel et Mario Zalma

    5.4. David Byle

    5.5. Expulsion des conjoints de citoyens turcs : l’affaire Subasiguller

    6. Recherche de justice devant la CEDH

    6.1. Cox c. Turquie (2010)

    6.2. Bremner c. Turquie (2015)

    6.3. Wiest c. Turquie (affaire pendante)

    7. Expulsion des convertis chrétiens étrangers

    7.1. Violations du principe de non-refoulement et persécutions au retour

    7.2. M.B. et autres c. Turquie (2010)

    8. Protections internationales pour les chrétiens étrangers de Turquie

    8.1. Le traité de Lausanne

    8.2. La Convention européenne des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques

    9. Recommandations pour la protection de la liberté religieuse des chrétiens en Turquie

    9.1. Le gouvernement turc doit garantir la liberté religieuse des ressortissants étrangers

    9.2. Le Conseil de l’Europe doit demander des comptes à la Turquie pour ses violations systématiques de la liberté religieuse

    9.3. L’Union européenne doit utiliser ses instruments politiques et financiers pour défendre la liberté religieuse en Turquie

    10. Comment l’ECLJ défend les chrétiens persécutés ?

    10.1. De manière générale

    10.2. L’affaire Andrew Brunson : un symbole de la répression religieuse en Turquie

    10.3. L’intervention de l’ECLJ dans l’affaire Kenneth Wiest à la CEDH

    11. Conclusion : Mettre fin à la persécution des chrétiens étrangers en Turquie

    12. Questions fréquemment posées

    12.1. Quel est le statut juridique des chrétiens étrangers en Turquie ?

    12.2. Que signifient les règlements d’interdiction d’entrée N-82 et G-87 ?

    12.3. Quelles lois internationales protègent les chrétiens en Turquie ?

    12.4. Qui sont les victimes de la persécution religieuse en Turquie ?

    12.5. Comment la CEDH réagit-elle à la persécution des chrétiens étrangers en Turquie ?

    13. Photos des victimes

  • La situation des chrétiens persécutés est « urgente et doit être prise en compte »

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    D'Andrea Gagliarducci sur le NCR :

    La situation des chrétiens persécutés est « urgente et doit être prise en compte », déclare un responsable des secours hongrois.

    Tristan Azbej, secrétaire d'État hongrois pour les chrétiens persécutés, explique comment Hungary Helps, l'agence d'aide internationale de son pays, met en pratique la vision du pape pour un épanouissement humain authentique.

    Lundi, le pape Léon XIV a rencontré le Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Le contenu de leurs échanges n'a pas été divulgué, mais la situation des chrétiens persécutés et des communautés chrétiennes menacées à travers le monde a particulièrement préoccupé M. Orbán. 

    L'administration d'Orbán a créé une unité gouvernementale dédiée à cette question en 2016 ; et en 2018, cette unité s'est élargie pour inclure Hungary Helps , une agence qui fonctionne comme une organisation à but non lucratif soutenant les efforts d'aide et les projets de développement dans diverses communautés du Moyen-Orient, d'Asie et d'Afrique.

    L’organisation Hungary Helps est actuellement dirigée par Tristan Azbej , secrétaire d’État hongrois chargé des chrétiens persécutés. Cet été, il s’est entretenu avec le Register lors d’un séjour à Rome avec des membres du Réseau international des législateurs catholiques, une organisation qui rassemble des intellectuels et des personnalités politiques catholiques du monde entier. Comme le veut la tradition, le groupe a été reçu en audience par le Saint-Père le 23 août.

    Le pape a déclaré à la chaîne que « l’épanouissement humain authentique découle de ce que l’Église appelle le développement humain intégral , c’est-à-dire le plein épanouissement de la personne dans toutes ses dimensions : physique, sociale, culturelle, morale et spirituelle. Cette vision de la personne humaine s’enracine dans la loi naturelle, l’ordre moral que Dieu a inscrit dans le cœur de l’homme, dont les vérités profondes sont éclairées par l’Évangile du Christ. »

    Azbej a déclaré au Register que le message du pape s'inscrit pleinement dans les objectifs du programme qu'il dirige. Dans cet entretien, il évoque les résultats de l'initiative « Hungary Helps », l'importance de Dieu dans le contexte géopolitique actuel et la possibilité de lancer d'autres initiatives similaires dans d'autres pays.

    Vous avez dit que le message du Pape à l'ICLN fait écho au travail de Hungary Helps. De quelle manière, et comment ? 

    Ce fut un privilège d'écouter les sages conseils prodigués aux hommes politiques catholiques par le pape Léon XIV. Il nous a parlé de l'épanouissement humain authentique, qui consiste à garantir la liberté de chercher la vérité, de pratiquer sa religion et d'élever sa famille en paix, ainsi que le respect de la création et la solidarité entre les classes sociales et les nations. L'objectif de Hungary Helps est précisément celui-ci : permettre aux communautés chrétiennes de vivre en paix avec leurs voisins et d'exercer leur liberté de religion, et les aider à construire un développement harmonieux pour un avenir durable et juste.

    Quels sont les résultats obtenus jusqu'à présent par Hungary Helps ? 

    Depuis le lancement du programme Hungary Helps en 2017, la Hongrie a soutenu, à ce jour, plus de 350 projets dans 64 pays à travers le monde, pour un budget total d'environ 100 millions d'euros (111 millions de dollars), par l'intermédiaire de l'agence Hungary Helps. Elle a ainsi pu apporter une aide, d'une manière ou d'une autre, à près de 2 millions de personnes. Le principe fondamental de l'action hongroise est d'aider les communautés touchées par les crises à rester et à prospérer dans leurs pays d'origine et de permettre un retour digne aux réfugiés et aux personnes déplacées. 

    L'un des objectifs explicites, mais non exclusifs, des efforts déployés en Hongrie est de permettre aux chrétiens persécutés ou discriminés en raison de leur foi de préserver leur identité, leur patrimoine matériel et immatériel, et de rester et de prospérer dans leurs pays d'origine. C'est toujours une grande joie pour moi de recevoir des témoignages, comme celui concernant l'école syriaque orthodoxe que nous avons contribué à construire à Erbil et qui a permis de convaincre cette communauté de ne pas émigrer, car elle a désormais accès à une éducation de qualité sur place. Dans d'autres domaines, nous nous contentons de soutenir ou de compléter la mission sociale de l'Église. Par exemple, j'ai été profondément touché de rencontrer des personnes au Kenya qui, grâce à notre soutien, ont pu quitter les bidonvilles de Nairobi pour retourner sur leurs terres natales et y reconstruire leur vie et leur travail. 

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  • Basilique de Koekelberg, 19 novembre : "mercredi rouge"

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  • George Gänswein parle du relativisme comme d'une menace pour la foi et la liberté

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    De Bryan Lawrence Gonsalves sur omnesmag.com :

    George Gänswein parle du relativisme comme d'une menace pour la foi et la liberté

    L’archevêque a mis en garde à Šiluva (Lituanie) contre les dangers du relativisme, qu’il a décrit comme « un poison qui empoisonne la foi ».

    27 octobre 2025

    liberté de foi

    L'archevêque Gänswein prononce sa conférence. ©Juozas Kamenskas

    Le nonce apostolique en Lituanie, en Lettonie et en Estonie, l'archevêque Georg Gänswein, a rappelé aux chrétiens les dangers du relativisme dans la société actuelle lors d'une récente conférence à Šiluva, en Lituanie. Il a souligné que ce relativisme « conduit à l'érosion, et finalement à la destruction, d'une foi fondée sur la confession de la vérité. Et cela conduit à un empoisonnement de la foi ».

    La conférence, organisée conjointement par le groupe civique lituanien Laisvos visuomenės institutas (Institut d'une société libre), le Syndicat des travailleurs chrétiens lituaniens et la Faculté de théologie catholique de l'Université Vytautas Magnus, a réuni des universitaires, des dirigeants civiques, des intellectuels publics et des membres du clergé pour discuter des principes de la Déclaration de Šiluva.

    Construire positivement

    Il s'agit de la troisième conférence de ce type consacrée à la réflexion sur la Déclaration de Šiluva, publiée le 12 septembre 2021, lors de la fête mariale annuelle de la ville. Ce document public prône la défense des droits humains fondamentaux, la promotion de la vertu et le bien commun de la société. Il reconnaît l'importance d'une société fondée sur les piliers de la vérité, des valeurs familiales, de la dignité humaine et de la foi en Dieu. Il est depuis devenu une référence morale pour les penseurs sociaux catholiques en Lituanie.

    L'archevêque Georg Gänswein, ancien préfet de la Maison pontificale et secrétaire personnel de longue date du pape Benoît XVI, a prononcé le discours d'ouverture, s'appuyant largement sur la philosophie du défunt pontife. Sa conférence a offert une riche réflexion philosophique et théologique sur la foi, la raison et le relativisme, aspects qu'il a décrits comme un « thème constant dans l'œuvre de Ratzinger ». L'archevêque Gänswein a averti que l'affaiblissement de la foi ou de la raison conduit inévitablement à « des pathologies et à la désintégration de la personne humaine ».

    La conférence a été ouverte par les discours de l'archevêque de Kaunas, Kęstutis Kėvalas, et de l'archevêque de Vilnius, Gintaras Grušas, qui ont tous deux souligné le devoir chrétien de défendre la vérité dans la vie publique.

    Dans son discours d'ouverture, l'archevêque K. Kėvalas a appelé à la vigilance contre les tentations d'expérimentation sur la nature et la dignité humaines. Il a également rappelé aux participants que Šiluva, sanctuaire marial connu pour l'une des premières apparitions approuvées d'Europe, symbolise la fidélité à l'ordre divin dans la création. « Le lieu saint de Šiluva invite au respect de l'ordre que le Créateur a donné à ce monde », a-t-il déclaré.

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  • Les tourments du monastère de Sainte-Catherine sont le reflet d’un conflit au sein de l’orthodoxie

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Les tourments du monastère de Sainte-Catherine sont le reflet d’un conflit au sein de l’orthodoxie

    Au sud de Gaza, au cœur de la péninsule du Sinaï, se trouve un monastère chrétien qui fait l’objet lui aussi, ces derniers mois, d’une dispute internationale politique et religieuse sur qui le dirige réellement, une dispute temporairement aplanie à tout le moins le 16 octobre dernier par un « accord commun préliminaire » ratifié par les ministres des Affaires étrangères de Grèce et d’Égypte et, trois jours plus tard, par l’ordination épiscopale d’un nouvel abbé.

    Ce monastère dédié à sainte Catherine d’Alexandrie, dont le corps y est d’ailleurs conservé, se dresse à 1570 mètre de hauteur au beau milieu du désert, à l’endroit du buisson ardent où Dieu s‘est révélé à Moïse et sur le flanc du Mont Sinaï, la montagne sur laquelle le prophète et guide du peuple d’Israël en chemin vers la terre promise a reçu de Dieu les tables de la loi.

    Fondé au VIe siècle par l’empereur byzantin Justinien, il s’agit du plus ancien monastère chrétien à avoir été habité sans interruption jusqu’à nos jours, notamment grâce à la protection que lui a accordée Mahomet en 623, et confirmée ensuite par les sultans ottomans, une protection symbolisée par une petite mosquée construite à l’intérieur à l’époque fatimide.

    Elle abrite la plus riche collection d’icônes byzantines antérieures à la période iconoclaste ainsi qu’une des plus vastes collections au monde de manuscrits antiques, dont le Codex Sinaiticus, datant de la première moitié du IVe siècle, qui se trouve à présent au British Museum, qui contient l’intégralité du texte du Nouveau Testament et une grande partie de la version grecque de l’Ancien.

    Ce qui a mis le feu aux poudres, le 28 mai dernier, c’est un arrêt de la Cour d’appel égyptienne d’Ismaïlia, qui a décrété que la propriété du monastère revient à l’Égypte et sous la supervision des ministères des Antiquités et de l’Environnement, restant sauve la faculté des moines d’y habiter.

    Mais dans le même temps, une autre controverse, plus religieuse celle-là, brisait en deux la communauté monastique. Une douzaine de moines, sur un total de 22, s’était rebellée contre Damien, l’abbé du monastère, en poste depuis 1974. Et la principale raison de ce conflit était le niveau d’autonomie ou de dépendance du monastère envers le patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem, dirigé depuis 2005 par Théophile III.

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  • Belgique : la « réalisation d’une euthanasie » intègre la nomenclature médicale

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Belgique : la « réalisation d’une euthanasie » intègre la nomenclature médicale

    27 octobre 2025
     

    En Belgique, suite à un arrêté royal daté du 18 septembre et publié le 30 septembre au Moniteur belge, la « réalisation d’une euthanasie » a intégré la nomenclature médicale[1]. En conséquence, à partir du 1er novembre, les médecins pratiquant une euthanasie toucheront des « honoraires spécifiques », précise l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (INAMI). Ceux-ci s’élèveront à 180,24 euros.

    Le montant perçu est destiné à couvrir « le coût du matériel, à l’exception des médicaments, la pratique de l’euthanasie ainsi que la constatation du décès et l’établissement de l’acte de décès » (cf. Belgique : les médecins désormais rémunérés 180,24 euros par euthanasie). L’application du système du tiers payant est en outre « obligatoire ». « Le patient ne paiera aucune quote-part personnelle et le médecin sera directement rémunéré par la mutualité. »

    Une « indemnité » était déjà prévue pour « l’avis médical » délivré dans le cadre d’une demande d’euthanasie. Seuls les médecins « agréés » peuvent y prétendre. En ce qui concerne la « réalisation d’une euthanasie », tous les médecins, « quel que soit leur code de compétence », pourront « attester cette prestation ».

    [1] sous le numéro 107251–107262

    Source de la synthèse de presse : Le Spécialiste, PM/P.S (23/10/2025)