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Politique - Page 4

  • Persuasion, manipulation de masse et propagande

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Persuasion, manipulation de masse et propagande

    Depuis plus d’un siècle, des communicants, propagandistes politiques, cinéastes ou publicitaires bouleversent les règles du jeu politique, font et défont des élections, fabriquent le consentement, défendent les intérêts d’industries polluantes, influencent à leur insu le comportement de millions d’individus.

    Souvent méconnus, agissant pour la plupart dans l’ombre, ils conçoivent et déploient leurs techniques de persuasion en tirant profit des progrès constants des sciences et des techniques. Qui sont ces maîtres de la manipulation de masse ? Dans quel pays commence la révolution de l’art de la persuasion ? 

    L'invité dans l'émission ci-dessus : David Colon professeur agrégé d’histoire à l’IEP de Paris. Il est l'auteur du livre Les maîtres de la Manipulation paru chez Tallandier (362 pages, 21,50€; poche : 368pp, 10,43€)

    Présentation de l'éditeur

    On les appelle doreurs d'image, génies du faire croire, persuadeurs clandestins ou ingénieurs des âmes. Publicitaires, cinéastes ou propagandistes politiques, ces hommes sont passés maîtres dans l’art de la manipulation de masse.

    Ils bouleversent les règles du jeu politique, fabriquent le consentement, infl uencent le comportement de millions d’individus. Souvent méconnus, ils déploient leurs techniques de persuasion en tirant profit des progrès constants des sciences et des techniques.

    David Colon réunit dans ce livre les portraits de vingt des plus grands maîtres de la manipulation des XXe et XXIe siècles. De Goebbels à Walt Disney, sans oublier Lin Biao, Steve Bannon ou encore Mark

    Zuckerberg, l’auteur nous raconte une histoire inédite de l’art de la persuasion.

    Les maîtres de la manipulation: 
    Un siècle de persuasion de masse,
    par David Colon,
    publié le 5 janvier 2023,
    chez Tallandier
    à Paris,
    368 pp,
    ISBN-13 : 979-102105616
  • Bombardement de l'église de la Sainte-Famille à Gaza : communiqué de presse de Mgr Pascal Gollnisch, Directeur général de L'Œuvre d'Orient

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    Communiqué de presse : décès suite au bombardement de l'église de la Sainte-Famille à Gaza

    Paris, le 17 juillet 2025

    L'Œuvre d'Orient apprend avec une grande tristesse le décès de deux personnes suite à l'attaque de l'église catholique de la Sainte-Famille à Gaza. La paroisse, jusqu'à présent épargnée, a été la cible d'un bombardement de l'armée israélienne ce matin. Plusieurs autres personnes ont été blessées, dont le curé, le père Gabriel Romanelli.

    Cette frappe n'est justifiée par aucun objectif stratégique. La paroisse joue un rôle pacificateur et est au service de l'ensemble de la population. Cette action fait suite à l'attaque de Taybeh par des colons, sans intervention des forces de l'ordre israéliennes. 

    Nous condamnons très fortement ce bombardement. Nous demandons aux autorités françaises d'intervenir auprès de l'ambassade d'Israël à Paris. Nous exigeons des autorités israéliennes qu'elles présentent des excuses et qu'elles assurent la sécurité des communautés chrétiennes. 

    Nous présentons nos condoléances à l'ensemble de la communauté chrétienne de Terre Sainte, en particulier à Sa Béatitude le cardinal Pierbattista Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem. Nous les assurons de notre prière, de tout notre soutien et de notre proximité spirituelle avec les chrétiens de Gaza.

    Dans un contexte de bombardements intensifiés sur l'ensemble de la bande de Gaza, L'Œuvre d'Orient rappelle l'urgence d'un cessez-le-feu et d'un accès humanitaire pour protéger les populations les plus vulnérables. Elle demande également sans délai la libération des otages israéliens. 

    Mgr Pascal Gollnisch,

    Directeur général de L'Œuvre d'Orient

     

    Lire également : 

    Des morts et des blessés dans l'attaque israélienne sur la paroisse catholique de Gaza

    Appel de Pizzaballa concernant l'attaque israélienne contre une église de Gaza

  • L'élection d'un juge à la Cour constitutionnelle allemande retardée en raison du tollé suscité par ses opinions sur l'avortement

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    L'élection du juge constitutionnel allemand retardée en raison du tollé catholique

    Les évêques et les laïcs catholiques ont dénoncé les opinions d'un juge proposé comme étant un « scandale politique intérieur ».

    Le vote parlementaire, prévu le 11 juillet, a été reporté après qu'il est devenu clair que Brosius-Gersdorf aurait du mal à obtenir la majorité des deux tiers nécessaire à sa confirmation à ce poste influent.

    Ce retard a révélé les divisions au sein du nouveau gouvernement de coalition du pays, dirigé par Friedrich Merz, le premier chancelier catholique d'Allemagne depuis Helmut Kohl, dont le mandat a pris fin en 1998.

    Qui est Frauke Brosius-Gersdorf ? Comment les catholiques ont-ils accueilli sa nomination ? Et que se passera-t-il ensuite ?

    Le Pilier jette un œil.

    Qui est Brosius-Gersdorf ?

    Frauke Brosius-Gersdorf est professeur de droit à l'Université de Potsdam, dans le nord-est de l'Allemagne.

    En 2023, elle a été nommée à une commission du gouvernement fédéral chargée d'examiner les moyens de réglementer l'avortement en dehors du Code pénal allemand. Cette commission a été critiquée par les pro-vie, car elle semblait poser les bases d'une modification majeure de la loi allemande sur l'avortement.

    En vertu du « compromis sur l’avortement » conclu après la réunification allemande en 1990, l’avortement est généralement illégal mais non punissable au cours des trois premiers mois de grossesse si une femme obtient un certificat après une consultation obligatoire après une période d’attente de trois jours.

    Dans un rapport d'avril 2024, la commission d'experts nommée par le gouvernement a proposé de dépénaliser totalement l'avortement au cours des 12 premières semaines de grossesse. Cette proposition n'a pas été adoptée au Parlement, le gouvernement de coalition dirigé par le chancelier Olaf Scholz s'étant effondré avant même le vote.

    Après des élections fédérales anticipées en février 2025, Merz est devenu le nouveau chancelier allemand, à la tête d'une coalition composée de son Union chrétienne-démocrate de centre-droit et de son parti frère bavarois, l'Union chrétienne-sociale (connue collectivement sous le nom de CDU/CSU, et du Parti social-démocrate de centre-gauche (connu sous son acronyme allemand, SPD).

    En juillet 2025, trois sièges étaient vacants au sein de la Cour constitutionnelle fédérale allemande, composée de 16 membres, dont la tâche principale est de statuer sur la compatibilité de la législation avec la constitution du pays, connue sous le nom de Loi fondamentale .

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  • Le bluff de Trump avec Poutine pour faire payer l'Europe

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    De Gianandrea Gaiani sur la NBQ :

    Le bluff de Trump avec Poutine pour faire payer l'Europe

    Les États-Unis fourniront à l'OTAN des armes pour l'Ukraine, financées par les Européens. Même le faible ultimatum de Trump à Poutine montre que le président américain prend ses distances avec la guerre entre Moscou et Kiev, la transformant en une bonne affaire.

    16_07_2025

    Après avoir forcé ses alliés à dépenser 5% de leur PIB pour la défense, un pourcentage qui conduirait à d'énormes contrats de fournitures « made in USA », Trump semble accommoder « généreusement » une Europe de plus en plus belliqueuse en voulant continuer la guerre ukrainienne contre les Russes mais en même temps lâchement (car elle manque désormais d'armes à fournir à Kiev), en rétablissant les fournitures militaires à l'Ukraine, qui seront cependant entièrement payées par les alliés européens.

    Dans une interview accordée à NBC News , Trump a déclaré : « Nous envoyons des armes à l’OTAN, et l’OTAN finance ces armes à 100 %. Ce que nous faisons, c’est que les armes envoyées vont à l’OTAN, qui les donne ensuite à l’Ukraine, et l’OTAN les finance. » Étant donné que les États-Unis sont membres de l’OTAN, la déclaration de Trump suggère que les 31 autres membres de l’OTAN paieront la facture des futures livraisons à Kiev.

    Trump a présenté l'initiative aux côtés du secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte . « Je suis déçu par le président Poutine, car je pensais que nous serions parvenus à un accord il y a deux mois, mais il ne semble pas avoir été atteint. Par conséquent, nous imposerons des droits de douane très élevés si nous ne parvenons pas à un accord dans les 50 jours. Des droits de douane d'environ 100 % », qui s'appliqueront aux nations commerçant avec Moscou. « J'espère ne pas avoir à le faire », a déclaré Trump à la Maison Blanche, annonçant de nouvelles livraisons d'armes à Kiev, mais réitérant que les alliés européens paieront la facture très élevée. L'accord entre Trump et Rutte prévoit que les partenaires européens de l'alliance achèteront des armes aux États-Unis, notamment des batteries antimissiles Patriot, puis les fourniront à l'Ukraine. « Les États-Unis vendront des milliards de dollars d'équipements militaires à l'OTAN, ce qui permettra de les acheminer rapidement sur le champ de bataille », a déclaré Trump. Rutte a ajouté que grâce à cet accord, l'Ukraine recevra « une quantité considérable » d'armes. « Nous allons travailler avec les systèmes de l'OTAN pour nous assurer de connaître les besoins des Ukrainiens afin de pouvoir préparer les colis », a déclaré Rutte, ajoutant qu'« il est tout à fait logique que les Européens financent les armes envoyées à l'Ukraine » et qu'il est en contact avec « de nombreux pays » souhaitant adhérer à l'accord, notamment la Finlande, le Danemark, la Suède, la Norvège, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Canada. « Et ce n'est que la première vague ; il y en aura d'autres », a-t-il ajouté.

    Selon des sources de l'administration citées par les médias américains, l'aide militaire de 10 milliards de dollars à Kiev serait entièrement financée par l'Europe. Le Washington Post affirme que Trump envisagerait également d'envoyer des armes offensives à Kiev (missiles Tomahawk, JASSM et nouvelles livraisons d'ATACMS), mais aucune information définitive n'est disponible à ce jour à ce sujet. « Je pense que c'est une opportunité de parvenir à la paix… L'Europe est très enthousiaste à propos de cette guerre… elle pense vraiment que c'est une chose très, très importante à faire, sinon elle ne le ferait pas. Elle finance tout ; elle ne paierait pas si elle ne pensait pas que la guerre était importante », a déclaré Trump dans une déclaration embarrassante mais clarifiante. Trump a cependant déçu ceux en Europe (comme Kaja Kallas) et parmi les néoconservateurs américains qui s'attendaient à des mesures beaucoup plus agressives contre Moscou, en offrant à Poutine près de deux mois pour mettre fin à la guerre et gagner du terrain en Ukraine. En réalité, la large marge accordée dans cette sorte d'« ultimatum à Poutine » constitue le signe le plus concret que Trump utilise la guerre en Ukraine pour s'en retirer politiquement et militairement, mais pour se concentrer sur les gains financiers auprès de l'Europe et de Kiev, sans provoquer de véritable escalade dans les relations avec Moscou. « Ce n'est pas ma guerre, c'est celle de Biden ; elle n'aurait jamais éclaté avec moi », a-t-il déclaré à un journaliste.

    Trump semble ainsi gagner du temps avec la menace d'imposer des droits de douane aux pays commerçant avec la Russie, une menace qui ne semble effrayer ni Moscou ni ses partenaires les plus proches comme la Chine et l'Inde. « La coercition ou la pression ne peuvent résoudre les problèmes », a déclaré hier Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Même l'annonce de nouvelles livraisons d'armes à Kiev a une portée plus politique et économique que militaire et semble davantage viser une Europe soumise que la Russie. Quelques dizaines de missiles supplémentaires ne changeront pas le cours de la guerre.

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  • Pourquoi le ministre des Affaires étrangères du Vatican est-il en Inde ?

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    De Luke Coppen sur le Pillar :

    Pourquoi le ministre des Affaires étrangères du Vatican est-il en Inde ?

    Bien qu'ils constituent une infime minorité, les catholiques indiens sont plus nombreux que ceux de Belgique, d'Irlande et du Portugal réunis.

    L'archevêque Paul Richard Gallagher, secrétaire du Vatican pour les relations avec les États, photographié en 2017. Domaine public.

    Le Secrétariat d'État du Vatican a déclaré le 13 juillet que l'archevêque Paul Richard Gallagher visitait le sous-continent « pour consolider et renforcer les liens d'amitié et de collaboration entre le Saint-Siège et la République de l'Inde ».

    La phraséologie diplomatique n'apportait que peu de détails. Qui l'archevêque anglais rencontrera-t-il en Inde ? Quels types de questions abordera-t-il ? Et à quoi pourrait ressembler un renforcement de la collaboration entre le Saint-Siège et l'Inde ? L'annonce n'a répondu à aucune de ces questions.

    Néanmoins, ces relations sont pertinentes car l'Inde joue un rôle de plus en plus important dans les affaires mondiales, grâce à sa puissance économique croissante et à sa vitalité démographique. Curieuse coïncidence, le Saint-Siège et le gouvernement indien supervisent chacun une population d'environ 1,4 milliard d'habitants, soit environ 17 % de la population mondiale.

    Ce n'est pas la seule raison pour laquelle les relations entre le Vatican et l'Inde sont importantes. Environ 23 millions d'Indiens sont catholiques, ce qui place l'Inde parmi les 20 pays comptant la plus grande population catholique. À titre de comparaison, c'est plus que les populations catholiques de Belgique, d'Irlande et du Portugal réunies.

    Mais malgré la taille relativement importante de la communauté catholique indienne, les catholiques constituent une minorité minuscule et vulnérable au sein d’une population composée à 80 % d’hindous, à 14 % de musulmans et à seulement 2 % de chrétiens.

    Alors, que pourrait faire exactement Gallagher en Inde cette semaine ?

    Rencontrer Modi ?

    L'horaire de Gallagher en Inde n'est actuellement pas disponible, peut-être pour des raisons de sécurité ou parce que certains rendez-vous peuvent ne pas être finalisés.

    Le point le plus important à surveiller est de savoir si l’archevêque obtient une rencontre avec le Premier ministre Narendra Modi, qui domine la vie politique indienne depuis sa première victoire électorale en 2014. On ne s’attend pas nécessairement à ce que Modi rencontre un ministre des Affaires étrangères en visite, donc un rendez-vous avec Gallagher enverrait un signal qu’il apprécie personnellement des relations plus fortes avec le Vatican.

    Gallagher a rencontré Modi en 2021, lorsque le Premier ministre indien s'est rendu au Vatican et a invité le pape François à se rendre en Inde. Modi semblait entretenir une relation chaleureuse avec le pape argentin. Lors de leur nouvelle rencontre en 2024, lors d'un sommet du G7 en Italie, ils se sont embrassés et Modi a renouvelé son invitation. Après le décès du pape François, Modi a décrété trois jours de deuil national en Inde.

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  • Le roi Abdallah II de Jordanie et les églises chrétiennes de Jérusalem protestent contre la violence croissante des colons en Cisjordanie

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    Lu sur le Tagespost :

    Attaques systématiques contre les chrétiens en Terre Sainte

    Le roi Abdallah II et les églises chrétiennes de Jérusalem protestent contre la violence croissante des colons en Cisjordanie.

    14 juillet 2025

    Les patriarches et responsables des Églises de Jérusalem, réunis lundi à Taybeh pour exprimer leur solidarité avec la communauté locale, ont évoqué les violences persistantes perpétrées par des colons israéliens radicaux qui ont attaqué un village chrétien en Cisjordanie. Les responsables des Églises ont évoqué une « vague d'attaques systématiques et ciblées » et ont appelé le monde, et en particulier les chrétiens du monde entier, à prier, à prêter attention et à agir.

    Il y a une semaine, des Israéliens radicaux des colonies voisines ont délibérément allumé des incendies près du cimetière local et de l'église Saint-Georges, datant du Ve siècle. Taybeh est la dernière ville purement chrétienne de Cisjordanie. Selon les patriarches, ces actes constituent « une menace directe et délibérée pour notre communauté locale, mais aussi pour le patrimoine historique et religieux de nos ancêtres et nos lieux saints ».

    Pas d’avenir pour les chrétiens ?

    Bien que les pompiers aient pu éteindre l'incendie avant la destruction des lieux saints, les responsables des Églises grecque orthodoxe, latine et melkite demandent du soutien face aux « attaques répétées et systématiques de ces radicaux, qui deviennent de plus en plus fréquentes ». Leur appel précise : « Ces derniers mois, les radicaux ont conduit leur bétail vers des fermes chrétiennes à l'est de Taybeh, les rendant au mieux inaccessibles et, au pire, détruisant les oliveraies dont dépendent les familles. »

    Le mois dernier, plusieurs maisons ont été attaquées et une pancarte a été érigée sur laquelle on pouvait lire : « Il n’y a pas d’avenir pour vous ici. » Les responsables de l’Église ont écrit : « L’Église est fidèlement présente dans cette région depuis près de 2 000 ans. Nous rejetons fermement ce message d’exclusion et réaffirmons notre engagement en faveur d’une Terre Sainte, mosaïque de différentes confessions vivant ensemble en paix, dans la dignité et la sécurité. »

    Le Conseil des Patriarches et Chefs d'Églises exige que les autorités israéliennes tiennent les radicaux violents responsables de leurs actes. Même en temps de guerre, les lieux saints doivent être protégés. « Nous exigeons une enquête immédiate et transparente sur les raisons pour lesquelles la police israélienne n'a pas répondu aux appels de détresse de la communauté locale et pourquoi ces actes odieux restent impunis. Les attaques des colons contre notre paisible communauté doivent cesser, ici à Taybeh comme ailleurs en Cisjordanie. »

    Il s'agit clairement d'« attaques systématiques contre les chrétiens que nous observons dans toute la région ». Les diplomates, les responsables politiques et les représentants des Églises du monde entier devraient « défendre notre communauté œcuménique de Taybeh par la prière et une voix claire, afin que sa présence soit assurée et qu'elle puisse vivre en paix, prier librement, cultiver ses terres sans danger et jouir d'une paix qui semble bien trop rare ».

    Terrorisation quotidienne

    Le roi Abdallah II de Jordanie a également condamné les attaques de colons extrémistes contre l'église Saint-Georges et le cimetière chrétien historique de la ville de Taybeh. Il a qualifié l'incendie des arbres du cimetière par les colons de « violation flagrante du caractère sacré des morts, des lieux saints chrétiens et de la présence chrétienne en Terre sainte ».

    Le roi Abdallah a déclaré lundi que « la gravité des attaques des colons, leur terreur quotidienne des Palestiniens et leur agression systématique contre des dizaines de villages, villes et camps dans les territoires palestiniens occupés exigent une réponse internationale immédiate et décisive pour mettre fin à ces attaques ». Il a ajouté qu'il était important de protéger la population civile palestinienne, de sécuriser ses lieux saints et de défendre son droit à vivre dans la liberté et la dignité.

  • Au Pakistan, les chrétiens accusés de blasphème continuent de réclamer justice

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Les chrétiens accusés de blasphème continuent de réclamer justice

    14 juillet 2025  
     

    Lahore (Agence Fides) – Depuis 12 ans, Asif Pervaiz, un chrétien pakistanais de 42 ans, est en prison et a été condamné à mort en 2020 par un tribunal de Lahore pour blasphème. Son cas est l’un des nombreux cas où les accusations sont fausses et où un innocent a été piégé. Aujourd'hui, sa famille dénonce à l'Agence Fides les retards de la justice au Pakistan : « En avril dernier, grâce à l'avocat Saif-ul-Malook, la date de l'appel avait enfin été fixée. Mais le juge l'a annulée de manière inattendue, sans donner de raisons », explique Waseem Anwar, frère du condamné, qui, avec sa famille et celle d'Asif Pervaiz, a dû déménager pour des raisons de sécurité, craignant des représailles, comme cela peut arriver aux proches des personnes accusées de blasphème. Waseem Anwar, qui travaille dans une usine textile comme son frère, s'occupe également de la femme d'Asif et de ses quatre enfants.

    L'affaire dans laquelle il a été impliqué s'est déroulée en 2013, dans l'usine textile où Asif travaillait. Quelqu'un a pris son téléphone portable et a envoyé des SMS blasphématoires. « C'est l'un de ses collègues qui a fait cela, par envie, jalousie et mépris envers les chrétiens », raconte Waseem. « Malheureusement, lors du procès en première instance, le tribunal a rejeté son témoignage dans lequel Asif niait les accusations et l'a condamné à mort ». Asif Pervaiz a également expliqué que le superviseur de son usine l'avait confronté, l'invitant à se convertir à l'islam, mais qu'il avait refusé. Muhammad Saeed Khokher, le plaignant, a nié avoir voulu convertir Parvaiz. Après la condamnation en première instance, la famille a péniblement cherché de l'aide pour organiser l'appel. Mais à ce jour, il n'a toujours pas été possible d'ouvrir un nouveau procès.

    « Les cas de fausses accusations de blasphème, après un long processus judiciaire, peuvent finalement aboutir à une issue favorable », rappelle à Fides l'avocat catholique Khalil Tahir Sandhu, qui a défendu de nombreuses victimes devant les tribunaux. « Il n'en reste pas moins que les accusés innocents peuvent passer de nombreuses années en prison et que leurs familles subissent des dommages irréparables, sans aucune indemnisation ni sanction pour ceux qui portent de fausses accusations », note-t-il.

    Parmi les affaires qui ont connu une issue favorable, le 8 juillet dernier, un tribunal de Lahore a acquitté deux jeunes chrétiens d'une fausse accusation de blasphème, née d'une dispute mineure. Adil Babar et Simon Nadeem étaient âgés respectivement de 18 et 14 ans lorsqu'ils ont été accusés en 2023 et, deux ans plus tard, ils ont été acquittés.

    Le cas d'un catholique acquitté de blasphème après avoir passé 23 ans en prison a fait grand bruit. Anwar Kenneth, aujourd'hui âgé de 71 ans, avait été arrêté en 2001 pour blasphème présumé et condamné à mort en juillet 2002 par un tribunal de Lahore. En juin dernier, après avoir examiné cette affaire chaotique, la Cour suprême a ordonné son acquittement en reconnaissant sa maladie mentale.

    Un rapport de l'ONG « Human Rights Watch » (HRW), publié en juin 2025 et intitulé « A conspiracy to grab the land » (Une conspiration pour s'emparer des terres), affirme : « Les lois pakistanaises sur le blasphème sont discriminatoires, elles refusent l'égalité devant la loi aux non-musulmans et facilitent les violences à l'encontre de toute personne accusée de ce délit. Le blasphème est un crime officiellement passible de la peine de mort au Pakistan et les lois sont depuis longtemps utilisées pour assouvir des vendettas personnelles et persécuter les membres de communautés religieuses minoritaires, avec de graves conséquences. Une simple accusation de blasphème peut, en fait, équivaloir à une condamnation à mort : au cours de la dernière décennie, des dizaines de personnes ont été tuées dans des violences collectives à la suite d'accusations (non prouvées, ndlr) de blasphème ».. En outre, poursuit le texte, « les personnes qui portent des accusations de blasphème le font souvent pour des raisons économiques, telles que l'intention d'acquérir des terres appartenant à autrui. Bien que les cibles des accusations de blasphème et de la violence encouragée par la loi appartiennent à tous les groupes socio-économiques et religieux du Pakistan, la plupart des victimes proviennent de groupes marginalisés ».

    Pour des raisons économiques, ces personnes ne peuvent pas bénéficier d'une bonne défense juridique : « Un préjugé profondément ancré dans le système pénal pakistanais, explique le rapport de HRW, se traduit par des erreurs judiciaires à l'encontre des personnes accusées de blasphème. Les autorités ne traduisent presque jamais en justice les auteurs de violences commises au nom du blasphème, tandis que les personnes accusées en vertu de lois discriminatoires – généralement sans preuve – sont soumises à de longues périodes de détention provisoire, à l'absence d'un procès équitable et à des procès inéquitables pouvant entraîner des peines d'emprisonnement de plusieurs années ».

    (PA) (Agence Fides 14/7/2025)

  • Le totalitarisme qui a marqué le XXe siècle trouve son origine historique sinon intellectuelle dans la Révolution française

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    De Gérard Leclerc sur France Catholique :

    L’homme transformé et la menace totalitaire

    Le totalitarisme moderne est un antichristianisme. Ce que met en évidence Philippe Pichot-Bravard, qui remonte dans son nouveau livre aux origines de ce mal.
     

    Exécution de Louis XVI, musée Carnavalet, Paris.

    En 1978, paraissait le livre de François Furet Penser la Révolution française, dont l’effet intellectuel fut considérable. En remettant en cause le récit classique des événements et de leur explication, tels qu’ils étaient formulés par l’université républicaine, il imposait un nouveau regard. Nouveau regard qui s’inscrivait aussi dans la perception du totalitarisme moderne que Soljenitsyne avait rendue inévitable : « Aussitôt qu’elle a fini par imposer la République, il est clair que la Révolution française est beaucoup plus que la République, expliquait le philosophe russe. Elle est une annonciation que n’épuise aucun événement. » L’idée de régénération de l’humanité qui s’affirme dans les discours en 1789 implique l’emballement révolutionnaire qui conduira à la Terreur.

    Un projet de régénération

    Qu’on le veuille ou pas, le totalitarisme qui a marqué le XXe siècle trouve son origine historique sinon intellectuelle dans la Révolution française, car le projet de régénération de l’espèce humaine ne saurait avoir de limites. Et ce n’est pas pour rien que les bolcheviques, en 1917, affirmeront la volonté d’accomplir ce que les Jacobins n’avaient pu mener à bien. Mais si l’on prend quelque distance avec les événements et leur récit, on s’aperçoit que l’on est face à un prodigieux dossier, celui qu’impose l’étude exhaustive du totalitarisme moderne, le qualificatif moderne étant d’ailleurs inutile car il s’agit d’un phénomène entièrement lié à la modernité. Or ce dossier, Philippe Pichot-Bravard vient de le reconstituer dans un travail impressionnant de synthèse, qui part des origines idéologiques, montre l’importance de la séquence 1789-1794, traverse les deux expériences terribles du communisme et du nazisme et se conclut sur un avertissement sérieux quant à la présence de l’esprit totalitaire au sein des démocraties modernes.

    Autant dire qu’un résumé de ce dossier serait inadéquat à la richesse du contenu et aux dimensions d’une recherche qui a amené l’auteur à des lectures considérables. On ne se permettra que quelques remarques. Philippe Pichot-Bravard consacre un de ses chapitres à un écrivain italien de premier ordre, Eugenio Corti, dont le roman intitulé Le Cheval rouge fait part de l’histoire d’une génération, celle des jeunes gens nés après la Première Guerre mondiale, qui ont fait l’expérience concrète des deux totalitarismes sanglants de leur siècle. L’horreur inhumaine est le propre des Soviétiques et des nazis. Elle s’affirme ainsi dans un hôpital militaire en Pologne : « D’un côté les Soviétiques avant de déguerpir ont massacré des milliers de bourgeois de la ville, y compris beaucoup de femmes et de prêtres, en les tuant d’une balle dans la nuque ; de l’autre, les nazis, en arrivant, ont tué tous les fous enfermés à l’hôpital psychiatrique, s’emparant des bâtiments pour en faire un hôpital militaire. » Corti oppose aux assassins le témoignage de religieuses polonaises qui se dévouent au chevet d’innombrables blessés. C’est un chrétien qui réfléchit à ce débordement d’horreur, en discernant l’antichristianisme intégral du totalitarisme. Ce qui impose de se référer au passage de l’humanisme chrétien à l’humanisme autocentré et ses conséquences anthropologiques.

    Les dangers du transhumanisme

    Mais c’est surtout la conclusion du livre sur lequel il conviendrait de s’attarder. Nos démocraties modernes, qui sont heureusement parvenues à vaincre les totalitarismes du siècle précédent, sont-elles indemnes « contre la tentation de l’État de s’emparer de la société et de l’homme lui-même, jusque dans son intériorité, afin de le transformer à sa guise » ? Que penser, par exemple, du transhumanisme qui entend améliorer l’humanité sur tous les plans, intellectuel, émotionnel et moral, grâce aux progrès des sciences et des biotechniques ? Non, la menace totalitaire n’est pas derrière nous, elle se profile sous des aspects nouveaux, d’autant plus redoutable.

    L’homme transformé. But des révolutions totalitaires, Philippe Pichot-Bravard, éd. Via Romana, juin 2025, 252 pages, 24 €.

  • Le décolonialisme, je présume ?

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    Du blog "Le paassé belge" de Paul Vaute :

    Le décolonialisme, je présume ?

    L’AfricaMuseum de Tervuren s’est fait dénonciateur de l’intervention belge à Stanleyville contre les Simba. Le retour de boomerang est venu des associations d’anciens paras-commandos mais aussi d’universitaires congolais. Ceux-ci ont souligné le caractère humanitaire de l’action qui mit fin aux exactions des rebelles (1964)

       En septembre 1964, alors que le Congo a sombré dans le chaos, une insurrection fait tache d’huile sur la moitié du pays. C’est celle dite des Simba (Lion en swahili), issus des tribus animistes de la province du Kivu et de la Province-Orientale. Elle permet au chef marxiste Christophe Gbenyé de prendre le contrôle de Stanleyville (Kisangani aujourd’hui) où il proclame la république populaire. Dans la foulée, il fait procéder parmi les Belges et d’autres Européens à ce qui sera considéré comme la plus grande prise d’otages de notre temps. En accord avec le gouvernement de Léopoldville, dirigé par Moïse Tshombé, et avec le soutien de la force aérienne américaine ainsi que d’une colonne de mercenaires, la Belgique envoie en novembre 600 commandos pour une opération de sauvetage baptisée « Dragon rouge » . Menée de main de maître, la mission sera considérée comme une réussite. Elle permet la libération de quelque 2000 personnes, mais elle n’a pas pu empêcher le massacre d’une centaine de captifs isolés.

       Cet épisode a été depuis critiqué ou réécrit – selon les points de vue – à l’issue de la rénovation du musée royal de l’Afrique centrale, devenu communément l’AfricaMuseum, rouvert à Tervuren en 2018. Avec pour propos « d’exposer une vision contemporaine et décolonisée de l’Afrique » [1], les travaux ont notamment conduit à « recadrer » quinze sculptures nichées dans la grande rotonde, laudatives comme on pouvait l’être jadis sur l’action de l’homme blanc: lutte contre l’esclavage, civilisation, bien-être… L’une d’elles illustre le thème de la sécurité apportée au Congo. Arsène Matton (1873-1953) y a représenté la Belgique protégeant dans les plis de son drapeau un homme et un enfant endormi.

    Lire la suite sur "le Passé belge" 

  • Un ancien leader de la théologie de la libération appelle les évêques d'Amérique latine à se concentrer sur le Christ

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    De Monasa Narjara sur CNA via le CWR :

    Un ancien leader de la théologie de la libération appelle les évêques d'Amérique latine à se concentrer sur le Christ

    Frère Clodovis Boff appartient à l'Ordre des Servites de Marie. (Crédit : Lennoazevedo, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons)

    Sao Paulo, Brésil, 12 juillet 2025

    Le frère Clodovis Boff a écrit une lettre ouverte aux évêques du Conseil épiscopal d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAM), réunis récemment en assemblée, demandant : « Quelle bonne nouvelle ai-je lu ? Pardonnez ma franchise : aucune. Vous, évêques du CELAM, vous répétez toujours la même histoire : problèmes sociaux, problèmes sociaux et problèmes sociaux. Et cela dure depuis plus de cinquante ans. »

    « Chers frères aînés, ne voyez-vous pas que cette musique vieillit ? » a demandé le prêtre, membre de l'Ordre des Servites de Marie, en réaction au document final de la 40e Assemblée générale ordinaire du CELAM, tenue fin mai dans l'archidiocèse de Rio de Janeiro, au Brésil.

    « Quand nous apporteras-tu la bonne nouvelle de Dieu, du Christ et de son Esprit ? De la grâce et du salut ? De la conversion du cœur et de la méditation de la Parole ? De la prière et de l'adoration, de la dévotion à la Mère du Seigneur et d'autres thèmes semblables ? Bref, quand nous enverras-tu un message véritablement religieux et spirituel ? »

    Clodovis Boff, avec son frère Leonardo Boff, fut l'un des philosophes les plus importants de la théologie de la libération. Cependant, en 2007, il publia l'article « Théologie de la libération et retour aux fondamentaux » dans le 68e numéro de la Revue ecclésiastique brésilienne.

    Il y affirme que « l’erreur de la théologie de la libération… a été de mettre les pauvres à la place du Christ, d’en faire un fétiche et de réduire le Christ à un simple rôle de soutien ; alors que le Christ a fait le contraire : il s’est mis à la place des pauvres, pour les rendre participants de sa dignité divine. »

    La lettre, écrite le 13 juin — fête de saint Antoine de Padoue, docteur de l'Église — a été envoyée « en premier lieu au président général du CELAM », le cardinal Jaime Spengler, archevêque de Porto Alegre au Brésil, et « à tous les présidents du CELAM régional », a déclaré Boff à ACI Digital, le partenaire d'information en langue portugaise de CNA.

    Le prêtre a déclaré aux évêques qu’il avait osé leur écrire « parce que depuis longtemps » il voit « avec consternation, des signes répétés que notre Église bien-aimée court un danger vraiment grave : celui de s’aliéner son essence spirituelle, à son propre détriment et à celui du monde ».

    « Quand la maison brûle, n'importe qui peut crier », a expliqué Boff. Après avoir lu le message du CELAM, il a ressenti quelque chose il y a près de vingt ans : « Ne supportant plus les tergiversations répétées de la théologie de la libération, un tel élan est né du plus profond de mon âme » et il a dit : « Assez ! Je dois parler. »

    « C'est sous l'impulsion d'une impulsion intérieure similaire que j'ai écrit cette lettre, espérant que l'Esprit Saint y aurait contribué », a-t-il souligné. « Jusqu'à présent, je n'ai reçu que la réaction de Don Jaime, président du CELAM, et de la CNBB », la Conférence nationale des évêques du Brésil, a déclaré le frère à ACI Digital.

    Selon Boff, Spengler, qui était son « élève dans les années 1980 à Petrópolis », était « réceptif à la lettre, appréciant le fait que j’aie exprimé mes pensées, ce qui pourrait aider à réviser les voies de l’Église dans les Amériques ».

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  • Assisterons-nous passifs au drame qui se joue au Nigéria ?

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    De John Pontifex sur The Catholic Herald :

    Attaques meurtrières au Nigéria

    11 juillet 2025

    « C'était terrifiant pour nous. Quand nous avons entendu des coups de feu, nous nous sommes écroulés par terre. Nous avons donné notre vie à Dieu. »

    Malgré tous ses efforts pour paraître calme, la voix du père Ukuma Jonathan commença à faiblir tandis qu'il racontait les événements catastrophiques de la nuit précédente.

    Soudain, tout s'est écroulé : c'était une nuit pluvieuse à Yelwata, dans l'État de Benue au Nigeria, lorsque des militants peuls ont débarqué sur la ville de plusieurs directions.

    Les hommes armés se sont d'abord dirigés vers l'église Saint-Joseph de Yelwata, où le père Jonathan est curé. À l'intérieur, plus de 700 chrétiens déplacés dormaient. Il a expliqué que la police avait repoussé les militants, mais qu'elle manquait de puissance de feu pour les empêcher de lancer une attaque sur la place du marché voisine, où des centaines d'autres personnes déplacées à l'intérieur du pays dormaient dans des hébergements provisoires.

    Au cours d'une tuerie de deux heures, jusqu'à 200 personnes ont péri. Nombre d'entre elles ont été piégées et brûlées vives après que les militants ont utilisé du carburant pour incendier les portes de leurs logements. D'autres ont été abattues, et d'autres encore ont été tuées à coups de machette alors qu'elles tentaient de s'échapper.

    Le lendemain matin, alors qu'il venait de se rendre sur les lieux du massacre, le Père Jonathan m'a confié : « Ce que je viens de voir est horrible. Ceux qui tentaient de s'échapper avaient été massacrés. Des cadavres étaient éparpillés partout. »

    Ce qui s'est passé à Yelwata cette nuit-là, le vendredi 13 juin, n'était pas un incident isolé de persécution. Durant le week-end de Pâques, du 18 au 20 avril, 72 chrétiens auraient été tués lors d'attaques, également dans l'État de Benue. Le week-end précédant le dimanche des Rameaux, d'autres attaques ont eu lieu dans des villages de certaines régions de l'État, tuant plus de 100 chrétiens. Le même mois, 40 autres chrétiens ont été tués dans l'État voisin du Plateau.

    En mai, des militants ont tué au moins 20 personnes dans la zone de gouvernement local de Gwer West à Benue.

    Les preuves recueillies par des organisations de soutien aux chrétiens persécutés, notamment l'Aide à l'Église en Détresse (AED) et Portes Ouvertes, illustrent clairement l'ampleur de la persécution au Nigeria. Rien que l'année dernière, 3 100 fidèles auraient été tués et 2 830 autres enlevés.

    Ce qui rend l'atrocité de Yelwata si particulière, c'est le nombre impressionnant de morts lors d'une seule attaque. Comme me l'a confié un prêtre : « C'est de loin la pire atrocité que nous ayons jamais vue. Il n'y a rien eu de comparable. »

    Collectivement, ces atrocités – centrées sur l’État de Benue mais en aucun cas exclusives à celui-ci – portent les caractéristiques d’un génocide en devenir.

    La Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide définit le génocide comme « des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».

    Les dirigeants religieux et les organismes de surveillance des persécutions ont affirmé que les atrocités commises à Benue et ailleurs présentent de nombreuses caractéristiques inhérentes au génocide, telles que définies par la Convention de 1948. Il s'agit notamment de « tuer des membres du groupe, de causer de graves atteintes à leur intégrité physique ou mentale, et de soumettre délibérément le groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ».

    L'atrocité de Yelwata était une attaque contre des personnes déplacées. Nombre d'attaques à Benue et ailleurs dans la région témoignent d'une volonté répétée de déplacer de force des communautés. Dans le cas de Yelwata, il s'agissait manifestement de cibler un groupe déjà chassé de ses foyers.

    Le père Jonathan m’a dit que dans les 12 heures qui ont suivi le massacre, la ville était presque déserte, des milliers de personnes fuyant vers les villes voisines comme Daudu.

    Un facteur crucial pour que la violence atteigne le seuil technique du génocide est la démonstration d'intention. Aucune déclaration ou indication de ce type n'a été rapportée par les auteurs des attaques à Benue et ailleurs dans la ceinture centrale. Mais pour les responsables de l'Église de la région, le caractère systématique et constant des attaques illustre clairement les motivations des agresseurs.

    De son côté, l’ordinaire du diocèse, l’évêque Wilfred Chikpa Anagbe de Makurdi – que l’Aide à l’Église en Détresse a accueilli en mars lors d’événements à Westminster et en Écosse – a clairement indiqué à plusieurs reprises que les attaques dans son diocèse étaient de la plus haute ampleur.

    Reprenant ses propos au Parlement et plus tôt au Congrès américain, l’évêque Anagbe m’a récemment dit : « En effet, [c’est] à cause du nombre de personnes tuées et délogées des terres ancestrales [que] nous parlons d’un génocide. »

    L'évêque s'exprimait début juin, juste après une soudaine recrudescence des attaques qui, selon lui, avaient forcé la fermeture de 17 paroisses en une semaine.

    Parmi ces attaques, l'une d'elles a visé son propre village, Aondona. Les commentateurs nigérians sur les persécutions perpétrées contre lui ont suggéré que cette attaque était une réponse directe à sa décision de dénoncer les violences dans une déclaration faite au Congrès américain en mars.

    L'évêque Anagbe a également clairement indiqué que les attaques étaient motivées par l'idéologie islamiste. Il m'a confié : « Ces terroristes mènent un djihad, conquièrent des territoires et les rebaptisent en conséquence. »

    Des témoins qui ont survécu au massacre de Yelwata ont déclaré au père Jonathan qu’ils avaient entendu les militants qui avançaient crier « Allahu Akbar » (« Dieu est grand »).

    L'islamisme militant n'est pas toujours perceptible dans les attaques qui ont ravagé de nombreuses régions du Nigéria, notamment dans le nord. Lors de mon voyage dans le nord-ouest en mars, notamment dans les États de Kebbi, Katsina et Sokoto, les responsables religieux que j'ai rencontrés ont décrit les motivations variées des bandits, de nombreux bergers cherchant principalement à accéder aux pâturages pour leur bétail.

    D'autres, y compris des survivants d'enlèvements et d'agressions, ont déclaré que le principal motif des militants était l'enlèvement contre rançon, beaucoup croyant apparemment - à tort dans la plupart des cas - que les chrétiens étaient plus susceptibles que les musulmans de payer.

    Bien que l’identité et les motivations des assaillants puissent être remises en question dans certaines régions du nord du Nigeria, le schéma systématique et prévisible de la violence dans la ceinture centrale, en particulier à Benue, indique non seulement un motif militant islamiste mais aussi des signes indiquant que les attaques atteignent un point de basculement.

    Exprimant son espoir que « les gens du monde entier soient informés du génocide qui se déroule contre notre peuple à Benue », l’évêque Anagbe m’a dit : « Ce qui se passe dans mon village et mon diocèse n’est rien d’autre que des attaques terroristes contre des villageois innocents afin de s’emparer de leurs terres et de les occuper. »

    Certains responsables politiques occidentaux ont attribué ces attaques au changement climatique, affirmant que les bergers nomades recourent à des mesures de plus en plus désespérées pour trouver des pâturages face à la désertification. Le clergé sur place a dénoncé ces explications, avertissant qu'elles masquent la véritable nature idéologique de la violence.

    Le Nigéria est souvent cité comme le pays le plus dangereux au monde pour les chrétiens, avec des milliers de prêtres et de fidèles menacés de déplacement, d'enlèvement et d'assassinat. Derrière ces statistiques se cachent les histoires de personnes qui vivent quotidiennement en danger pour des raisons liées à leur foi.

    Des membres du clergé de haut rang, dont l’identité reste confidentielle pour des raisons de sécurité, m’ont averti qu’à moins que la communauté internationale n’agisse rapidement et de manière décisive, l’attaque contre les chrétiens de Benue s’aggravera, menaçant d’une catastrophe bien plus vaste dans toute la ceinture centrale et au-delà.

    Un homme, Salomon, que j'ai rencontré dans un village presque désert du diocèse de Zaria, m'a raconté comment, après avoir été kidnappé, il a été contraint de réciter le credo islamique. Devant son refus, il a été fouetté, entravé aux chevilles et jeté dans une fosse remplie d'eau froide jusqu'au cou.

    Il m'a raconté comment sa foi l'avait aidé à survivre et à rester fort mentalement. « Je savais qu'il y avait des gens comme vous, qui priaient pour nous. »

    Pour Solomon, et bien d'autres comme lui, l'espoir de changement ne pourra naître que lorsque la communauté internationale prendra conscience de la gravité de la situation au Nigeria. Le monde doit reconnaître que l'idéologie extrémiste joue un rôle crucial dans une catastrophe qui, si elle n'est pas déjà un génocide, semble en devenir un. Le courage et l'exemple de l'évêque Anagbe, qui s'exprime ouvertement, signifient que nul ne pourra dire qu'il n'a pas été prévenu.

    John Pontifex est responsable de la presse et des affaires publiques de l'Aide à l'Église en Détresse (Royaume-Uni).

  • Les Eglises orientales de Belgique organisent une manifestation ce dimanche pour réclamer la protection des chrétiens en Syrie

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    De cathobel :

    Les Eglises orientales de Belgique organisent une manifestation ce dimanche pour réclamer la protection des chrétiens en Syrie

    Les Eglises orientales de Belgique organisent une manifestation ce dimanche pour réclamer la protection des chrétiens en Syrie
    Cette manifestation pacifique se tiendra ce dimanche 13 juillet au coeur du quartier européen à Bruxelles. © CC-BY-Bernard Gagnon
     

    Les Eglises orientales de Belgique invitent les citoyens belges à les rejoindre le dimanche 13 juillet à 14h devant le Conseil européen pour réclamer la protection des chrétiens de Syrie et un soutien aux victimes de l’attentat dans l’église Mar Elias de Damas, le 22 juin dernier.

    Cette initiative, à laquelle s’associe Solidarité-Orient, est portée par différentes communautés chrétiennes orientales : syriaque catholique et orthodoxe, grecque orthodoxe, chaldéenne et maronite.

    Même si nous sommes en période de vacances, nous pensons qu’il est important de bouger avant qu’il ne soit trop tard, exprime le père Thomas Dibo Habbabé, responsable de la paroisse syriaque catholique Notre-Dame de la Délivrance à Woluwé-Saint-Lambert. Les minorités chrétiennes qui vivent en Syrie sur leur terre ancestrale ont le droit de vivre leur foi en liberté et le nouveau régime doit assurer la protection de tous ses citoyens.”

    Les différentes communautés orientales espèrent donc interpeller responsables politiques et mandataires européens. Certains représentants de ces communautés prendront la parole et des pancartes avec les visages des martyrs de Damas seront exposées.

    Source : Solidarité-Orient

    Affiche de l'évènement :