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Politique - Page 2

  • Il y a 80 ans : le martyre des franciscains d'Herzégovine

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    80e anniversaire

    Široki Brijeg, le martyre des franciscains qui ont façonné l'Herzégovine

    Le 7 février 1945, onze franciscains du monastère de Široki Brijeg furent assassinés par les partisans de Tito. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans la seule province d’Herzégovine, 66 franciscains ont été tués. En les éliminant, les communistes voulaient également détruire la culture du peuple qui s’était formée à Široki Brijeg.

    07_02_2025

    L'église de Široki Brijeg immédiatement après la guerre

    Široki Brijeg, Mostar-Čekrk, Mostarski Gradac, Ljubuški, Zagvozd, Kočerin, Izbično, Čitluk, Čapljina, Macelj. Ce ne sont là que quelques-unes des stations du très douloureux Chemin de Croix parcouru par les Franciscains de la Province d'Herzégovine il y a exactement quatre-vingts ans, à partir de février 1945.

    Onze frères du monastère franciscain de Široki Brijeg ont été assassinés par des soldats appartenant à la tristement célèbre onzième brigade dalmate de l'armée de Tito le 7 février 1945 ; Le lendemain, neuf autres frères furent capturés, qui, avec une centaine de civils, s'étaient réfugiés à la centrale hydroélectrique franciscaine sur la rivière Lištica, située non loin du monastère. Ces frères n'eurent pas un meilleur sort que leurs frères : ils furent transférés vers la Dalmatie et massacrés dans des lieux inconnus.

    Déjà dans la nuit du 6 au 7 février , à Mostarski Gradac, cinq autres frères, professeurs et étudiants du séminaire franciscain, avaient été exécutés sans raison apparente. Ils s'étaient réfugiés dans cette paroisse de montagne pour continuer tant bien que mal leurs études de théologie loin des bombardements et des combats qui se déroulaient dans la plaine.

    Une semaine plus tard, le 14 février 1945, ce fut le tour de sept autres frères – dont le provincial, frère Leo Petrović – qui se trouvaient au couvent de Mostar. Une fois cette ville conquise, les partisans les enlevèrent du couvent, les enchaînèrent et les emmenèrent au lieu-dit Čekrk, où ils les tuèrent après les avoir dépouillés de leur habit franciscain, puis jetèrent leurs corps sans vie dans la Narenta (Neretva, en bosniaque).

    Dans les mêmes jours, d'autres massacres de frères eurent lieu à Ljubuški, Izbično, Čitluk, Čapljina, Zagvozd et Vrgorac. En mai, deux frères furent tués dans la maison paroissiale de Kočerin, tandis que trois autres perdirent la vie dans la lointaine Macelj, non loin de la Slovénie et de l'Autriche, en revenant de Bleiburg par la soi-disant Via Crucis du peuple croate . À la fin de la guerre, les frères de la Province franciscaine pleurent 66 de leurs frères tués.

    La Via Crucis continua pour les frères restants . Dans l'après-guerre, le régime communiste organisa des procès-spectacles et, en l'absence totale de preuves sérieuses de culpabilité, 91 frères furent condamnés à des peines de prison , souvent aux travaux forcés, pour un total de 348 ans, dont 225 purgés. Dans les années 1950, la maison d'arrêt de Zenica fut à un moment donné la plus grande communauté franciscaine d'Herzégovine, puisqu'une trentaine de frères y étaient détenus en même temps . Une véritable persécution collective.

    De tels événements ne se sont pas seulement produits en Herzégovine ou contre les franciscains , mais partout dans la Yougoslavie communiste, surtout entre 1945 et 1955. Selon les données du père Anto Baković, il y a eu au final 663 victimes : quatre évêques, 523 prêtres (dont 17 sont morts du typhus suite aux conséquences de leur captivité), 50 grands séminaristes, 38 petits séminaristes, 17 laïcs, 31 religieuses.

    Le plan visant à éliminer l'Église catholique de la Yougoslavie de Tito en persécutant les pasteurs était particulièrement virulent en Herzégovine, lieu de naissance de Poglavnik (Duce) Ante Pavelić et de trois ministres du gouvernement de l'État indépendant de Croatie ; une région que les communistes considéraient donc comme le noyau originel du « nationalisme » et du « chauvinisme » croates qui donneraient naissance au mouvement oustachi, et dont les franciscains étaient considérés comme les principaux responsables, puisqu'ils détenaient l'hégémonie religieuse et culturelle dans cette région.

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  • Un responsable catholique souligne le désespoir face à l'intensification de la guerre dans l'est de la RDC

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    De Ngala Killian Chimtom sur Crux :

    Un dirigeant catholique souligne le désespoir face à l'intensification de la guerre dans l'est de la RDC

    6 février 2025

    YAOUNDÉ, Cameroun – Alors que la situation s’aggrave en RD Congo, le directeur de la communication de Caritas Butembo-Beni a dénoncé le désespoir qui s’est emparé de la population de l’est du Congo suite à une recrudescence de la violence entre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda et les forces armées congolaises.

    Le M23 a pris mercredi le contrôle de la ville minière de Nyabibwe, située à une centaine de kilomètres de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu. Il avait également pris le contrôle de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, une ville de plus de deux millions d'habitants.

    La conquête de Nyabibwe s’est faite en dépit d’un cessez-le-feu déclaré unilatéralement par le M23, bien que le gouvernement de la RDC ait qualifié le cessez-le-feu de « fausse communication ».

    Selon l'OMS, au moins 900 personnes ont été tuées dans la ville de Goma, à l'est de la RDC, à la suite des combats. Environ 2 880 autres ont été blessées.

    Elie Mbulegheti, directeur de Caritas pour Butembo-Beni, a déclaré à Crux que les combats ont créé une situation où les gens ne sont même pas libres de fuir.

    « Depuis que les rebelles du M23 ont repris leurs attaques en 2021, le Nord-Kivu reste sous menace constante, notamment avec la prise de Bunagana, une ville à la frontière entre l’Ouganda et la RDC et proche de la frontière rwandaise. En juin 2023, les rebelles du M23 sont entrés dans le diocèse de Butembo-Beni, prenant le contrôle de Kanyabayonga et de plusieurs autres villages », a déclaré Mbulegheti.

    « Les affrontements à Butembo-Beni ont déplacé de nombreuses personnes qui avaient fui Kanyabayonga et Kaina vers les zones centrales. Dans le sud, notamment dans les diocèses de Goma, les rebelles ont déjà infiltré la ville de Goma. La ville de Goma a connu plus de 20 incidents de déplacement, affectant plus de 200 000 ménages. Ces personnes déplacées ont trouvé refuge à Goma », a-t-il déclaré.

    Mbulegheti a cité l'ONU selon laquelle environ 3 000 personnes sont mortes jusqu'à présent, ajoutant que les hôpitaux, généralement dépourvus d'installations médicales adéquates, sont submergés de blessés.

    Il a déclaré que la guerre a fait des milliers d’enfants orphelins qui vivent désormais dans des orphelinats du diocèse et « ils luttent quotidiennement pour avoir accès à l’éducation, à la nourriture et à des conditions de vie décentes. Leurs soignants comptent souvent sur les habitants du quartier et de la ville pour les nourrir et s’occuper d’eux ».

    Les évêques expriment la proximité de l'Église avec les victimes

    Dans une déclaration du 3 février, les membres de la Conférence épiscopale du Congo (CENCO) ont exprimé leur proximité spirituelle avec la population de l'est du Congo, si meurtrie par le conflit.

    « C’est avec une grande tristesse et une profonde préoccupation que nous suivons la détérioration de la situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, particulièrement aggravée par la prise de la ville de Goma par la coalition rebelle AFC/M23, soutenue par le Rwanda, et leur avancée vers la ville de Bukavu », lit-on dans le communiqué.

    Ils ont exprimé « une grande tristesse et beaucoup d’inquiétude » face aux violences dans une déclaration signée par Mgr Fulgence Muteba Mugalu, archevêque de Lubumbashi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

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  • Le pape dénonce l'indifférence à l'égard des souffrances des enfants et condamne fermement l'avortement

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    D'Elise Ann Allen sur le Catholic Herald :

    Le pape dénonce la « crise morale mondiale » provoquée par l'indifférence à l'égard des souffrances des enfants

    5 février 2025

    Le pape François a déploré que des millions d’enfants dans le monde subissent chaque jour la guerre, la pauvreté, les abus, l’exploitation, la dépression et le manque d’espoir pour l’avenir. Il a également critiqué ce qui apparaît trop souvent comme une indifférence mondiale face à une réalité aussi calamiteuse.

    Les commentaires du Saint-Père interviennent au début de la semaine du 3 février, alors que le Pape organisait un Sommet international sur les droits de l'enfant intitulé « Aimez-les et protégez-les ».

    Le pape a également annoncé son intention d’écrire un document, une lettre apostolique ou exhortation, consacré aux enfants. Avec ce document, a-t-il ajouté, il espère « donner une continuité à cet engagement [en faveur des enfants] et le promouvoir dans toute l’Église ».

    Tenu dans la salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican, le sommet a été marqué par des discours liminaires du pape François et du secrétaire d'État du Vatican, le cardinal italien Pietro Parolin, ainsi que du secrétaire du Vatican pour les relations avec les États, l'archevêque britannique Paul Gallagher, entre autres.

    Elle a attiré des participants de haut niveau venus du monde entier, dont l'ancien vice-président américain et lauréat du prix Nobel de la paix Al Gore, la reine Rania Al Abdullah de Jordanie et de nombreux représentants des gouvernements d'Italie, de Gambie, d'Indonésie, d'Égypte et d'Afrique du Sud, ainsi que des représentants d'institutions telles que le Programme alimentaire mondial, la FIFA, Interpol et Mary's Meals.

    Le pape François s'adresse aux participants au Sommet international sur les droits de l'enfant dans la salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican, État de la Cité du Vatican, le 3 février 2025. (Crédit : Vatican Media, via Crux.)

    Dans son discours d’ouverture, le pape a déploré que partout dans le monde, les droits des enfants « soient quotidiennement bafoués et ignorés ».

    Il a souligné que de nombreux enfants sont confrontés à la pauvreté, à la guerre, au manque d’accès aux soins de santé et à l’éducation, ainsi qu’à l’injustice et à l’exploitation, et que même dans les pays les plus riches, « les petits sont souvent vulnérables et souffrent de problèmes que nous ne pouvons pas sous-estimer ».

    Les enfants du monde entier doivent faire face à diverses difficultés, a déclaré le pape, et ceux des pays développés souffrent souvent d’anxiété et de dépression, et beaucoup sont « attirés par des formes d’agression ou d’automutilation ».

    « En outre, une culture de l’efficacité considère l’enfance elle-même, comme la vieillesse, comme une « périphérie » de l’existence », a déclaré le pape, notant que de nombreux jeunes ont du mal à trouver l’espoir en eux-mêmes et dans leur situation, qualifiant cela de « triste et troublant ».

    « Ce que nous voyons tragiquement presque tous les jours ces derniers temps, à savoir des enfants mourant sous les bombes, sacrifiés aux idoles du pouvoir, de l’idéologie et des intérêts nationalistes, est inacceptable », a-t-il déclaré, ajoutant que « rien ne vaut la vie d’un enfant ».

    Le pape François a souligné : « Tuer des enfants, c'est nier l'avenir », et a déploré que là où la guerre est absente, d'autres problèmes tels que la violence liée à la drogue et aux gangs sont répandus, ainsi qu'un « individualisme pathologique » destructeur.

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  • La foi catholique du Premier ministre français critiquée après sa décision de scinder le projet de loi sur la fin de vie

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    De Solène Tadié sur CNA :

    La foi catholique du Premier ministre français critiquée après sa décision de scinder le projet de loi sur la fin de vie

    La décision du Premier ministre français François Bayrou de scinder en deux le controversé projet de loi sur la « fin de vie » — pour séparer la question de « l'aide active à mourir » de celle des soins palliatifs, annoncée le 21 janvier — lui a valu les foudres de ses propres responsables politiques, qui ont remis en cause ses convictions catholiques. 

    Les opposants au projet initial, dont les débats ont été interrompus par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin dernier, y ont vu, au contraire, un choix courageux qui s'efforce de respecter la pluralité des opinions parlementaires sur ces deux questions de société d'une importance centrale.

    Pour le président Emmanuel Macron, ce projet de loi devait être l'une des mesures sociétales phares de son second mandat — avec l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution française, officialisée en mars 2024 — pour satisfaire sa base électorale progressiste, largement favorable à l'euthanasie. 

    Le projet de loi relatif à « l’accompagnement des malades et à la fin de vie », présenté initialement en Conseil des ministres le 10 avril 2024, puis à l’Assemblée nationale le 27 mai, comportait deux volets : les soins palliatifs et l’accompagnement des malades, et l’aide active à mourir – soit l’euthanasie et le suicide assisté – pour les maladies incurables et/ou les douleurs qui ne peuvent être soulagées. 

    Le texte prévoyait notamment d’autoriser la fourniture de cette substance mortelle à « une personne qui en fait la demande, pour qu’elle s’en administre elle-même ou, si elle ne peut le faire, pour qu’elle soit administrée par un médecin, une infirmière, un proche ou une personne volontaire de son choix ». 

    « Le projet de loi débattu avant la dissolution aurait fait de la France l'une des législations les plus extrêmes au monde, en prévoyant que l'acte mortel soit accompli par un proche, en exerçant une forte coercition sur le personnel médical et en prévoyant une procédure propice aux abus et aux dérives », a déclaré à CNA Laurent Frémont, maître de conférences à Sciences Po Paris et cofondateur de l' association Démocratie, éthique et solidarités . 

    En effet, si le projet de loi prévoyait une clause de conscience pour les professionnels de la santé, il ne s’appliquait pas aux pharmaciens et ne comportait aucune dimension collective pour un service ou un établissement de santé.  

    Si l’ instabilité gouvernementale qui a suivi les élections européennes du 9 juin et la dissolution de l’Assemblée nationale a fait gagner du temps aux opposants à l’aide active à mourir, ses promoteurs cherchent à rattraper le temps perdu en en faisant une priorité politique. Ainsi, depuis début novembre 2024, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, exhorte le gouvernement à reprendre les discussions sur le projet de loi au plus tard début février. 

    En reprenant cette demande, Bayrou, Premier ministre depuis le 13 décembre 2024, a néanmoins surpris ses propres alliés politiques en annonçant, fin janvier, que le texte initial sur la fin de vie serait finalement scindé en deux. Les débats parlementaires s'articuleront donc autour de deux projets de loi distincts, le premier sur les soins palliatifs, le second sur l'aide active à mourir.  

    « Il faut qu'on puisse voter sur chacun de ces deux textes de manière différente », avait expliqué le leader centriste lors de son annonce, soulignant qu'il n'avait pas l'intention de retarder l'examen du projet de loi au Parlement.  

    Cette décision a été saluée par les critiques du projet initial, qui y voyaient une antinomie flagrante entre les deux parties du projet de loi.

    « Depuis le début des débats sur le sujet, Emmanuel Macron a tenté un "en même temps" particulièrement audacieux en annonçant l'avènement d'un "modèle français de fin de vie" fondé à la fois sur les soins palliatifs et la mort provoquée », a déclaré M. Frémont.

    « Il ne peut y avoir de continuité entre ces deux pratiques radicalement opposées. La mort induite ne peut être un soin, car elle interrompt le soin en éliminant la personne soignée. Malgré une forte opposition des soignants, cette confusion a été entretenue lors des débats qui ont précédé la dissolution. »

    L'annonce a également provoqué une levée de boucliers chez les partisans de l'aide active au suicide, qui y voient une tentative de reporter sine die le débat. Ils ont également pointé du doigt les convictions religieuses de Bayrou, qui n'a jamais fait mystère de sa foi catholique.

    « Le Premier ministre est en pleine illumination mystique », écrit dans un communiqué l'Association française pour le droit à mourir dans la dignité, le comparant au « prédicateur d'une congrégation religieuse » et l'invitant à « mettre de côté ses convictions religieuses et à s'intéresser enfin à l'intérêt général des Français ». 

    Plus nuancés, des responsables politiques du camp présidentiel ont néanmoins estimé que le jugement de l'homme politique était obscurci par ses convictions personnelles, même si lui et son entourage insistaient sur le contraire.

    Pour l'éditorialiste Guillaume Tabard, Bayrou a surtout fait preuve d'habileté politique en se soustrayant aux pressions du président de l'Assemblée nationale et en cherchant à « déminer un sujet brûlant sans l'enterrer ».  

    « En promettant de séparer les deux sujets, François Bayrou montre qu’il a bien saisi l’enjeu de ce débat. Cela permettra d’éviter que les soins palliatifs ne servent de prétexte à la légalisation de la mort administrée en France », a déclaré M. Frémont. 

     
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    Solène Tadié est correspondante Europe du National Catholic Register. Franco-suisse, elle a grandi à Paris. Diplômée en journalisme à l'Université de Rome III, elle commence à couvrir Rome et le Vatican pour Aleteia. Elle rejoint L'Osservatore Romano en 2015, où elle travaille successivement pour la rubrique française et les pages culturelles du quotidien italien. Elle a également collaboré avec plusieurs médias catholiques francophones. Solène Tadié est titulaire d'une licence en philosophie de l'Université pontificale Saint-Thomas d'Aquin.
  • GPA, fin de vie : le nouveau gouvernement belge toujours plus libéral, sauf en matière d’IVG

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    GPA, fin de vie : le nouveau gouvernement belge toujours plus libéral, sauf en matière d’IVG

    5 février 2025

    Vendredi dernier, les parties sont parvenues à un accord pour le nouveau gouvernement fédéral de Belgique. Il compte différentes mesures en matière de bioéthique.

    Vers un « cadre légal » pour la GPA

    Actuellement, il n’existe pas de législation belge relative à la gestation par autrui (GPA). La nouvelle coalition compte instaurer un « accord préalable » entre les « parents d’intention » et la mère porteuse, devant être ratifié par le tribunal de la famille. Les commanditaires se verraient ainsi dotés de « tous les droits parentaux » dès la naissance de l’enfant. « Toute forme de commercialisation de la GPA » sera en revanche interdite (cf. « Il n’y a pas de GPA éthique, c’est un terme marketing »).

    Par ailleurs, l’anonymat des donneurs de sperme et d’ovocytes sera supprimé.

    Des déclarations « anticipées » pour les personnes démentes

    En matière d’euthanasie, l’accord gouvernemental prévoit d’« élargir la déclaration anticipée aux personnes devenues incapables de donner leur consentement en raison d’une démence » (cf. Québec : les demandes « anticipées » d’euthanasie bientôt autorisées). Une question « sur la table depuis plusieurs législatures » qui n’a pas abouti jusqu’à présent.

    Pas d’accord en matière d’IVG

    En ce qui concerne la question de l’avortement, la coalition indique vouloir « poursuivre le débat sociétal ». Différents partis ont essayé d’augmenter le délai autorisé pour avorter mais le CD&V [1] s’y est toujours opposé. Sammy Mahdi, le président de ce parti, a déclaré que tout allongement au-delà de 14 semaines était « non discutable » (cf. Luxembourg : le gouvernement s’oppose à l’allongement du délai légal pour avorter). Or seul un consensus au sein des partis de la majorité pourrait aboutir à une modification de la loi.

    Enfin, l’accord prévoit la création d’un dispositif d’« accouchement discret ». Les données des mères y ayant recours seront conservées par un organisme indépendant et transmises plus tard à l’enfant s’il le souhaite.

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    [1] Chrétiens-démocrates et Flamands

    Source : RTL Info (01/02/2025)

    Lire également : Fin du 15 août, élargissement de l’euthanasie, GPA… le programme du nouveau gouvernement belge

  • Église catholique en Chine : l'étrange cas de l'évêque Ji Weizhong

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    De sur Bitter Winter :

    Église catholique en Chine : l'étrange cas de l'évêque Ji Weizhong

    Dans plusieurs cas, nous voyons le schéma suivant à l’œuvre, qui ne correspond probablement pas à l’accord. Premièrement, le PCC « élit » un évêque et annonce publiquement la nouvelle. Deuxièmement, pendant plusieurs mois, il n’y a aucune réaction du Saint-Siège, ce qui suggère fortement qu’il n’avait pas été informé auparavant de l’élection. Troisièmement, après une pause de plusieurs mois, le pape « nomme » l’évêque – dont le PCC avait déjà annoncé l’élection des mois plus tôt. Quatrièmement, une cérémonie de consécration a lieu où le mandat papal n’est pas du tout mentionné comme s’il n’était pas pertinent, tandis qu’une lettre d’approbation est lue par la « Conférence des évêques » de l’ Église catholique patriotique , qui n’est pas reconnue comme telle par Rome.

    Le dernier cas de ce genre concerne l’évêque Ji Weizhong. Le PCC a informé que le 19 juillet 2024 , Ji a été élu évêque du diocèse de Lüliang. Il est intéressant de noter qu’à cette date, le diocèse de Lüliang n’existait pas encore. Le PCC souhaitait qu’un tel diocèse soit créé dans le cadre du plan du PCC visant à réduire le nombre de diocèses catholiques chinois et à les adapter aux divisions administratives de la Chine. Le 19 juillet 2024, pour le Vatican, Lüliang faisait toujours partie du diocèse de Fenyang. Aucun évêque de Lüliang ne pouvait être valablement élu car il n’y avait pas de diocèse de Lüliang.

    Comme dans d’autres cas précédents, notamment celui impliquant le nouvel évêque de Shanghai , des négociations sous la table auraient dû suivre et le 20 janvier 2025, le Bulletin officiel du Saint-Siège a annoncé que « le 28 octobre 2024 », le pape François avait supprimé l’ancien diocèse de Fenyang, érigé le nouveau diocèse de Lüliang et nommé le père Ji Weizhong évêque de Lüliang.

    Une autre question intéressante est de savoir pourquoi, si le Pape avait pris les décisions de « ratifier » les décisions du PCC sur les diocèses et l’évêque le 28 octobre 2024, le communiqué de presse correspondant n’a été publié que le 20 janvier 2025. 

    La réponse est qu'il était urgent de « légitimer » la consécration publique de l'évêque Ji Weizhong, qui a eu lieu précisément le 20 janvier . Comme d'habitude, lors de la cérémonie de consécration, aucune approbation ou mandat pontifical n'a été mentionné, tandis qu'une lettre de la Conférence épiscopale chinoise a été lue, comme si cet organisme non reconnu par le Vatican était la source de la légitimité de l'évêque plutôt que le pape.

    L’ accord Vatican-Chine de 2018 sur la nomination des évêques continue de fonctionner de manière assez curieuse.

  • Ce que l'IA chinoise DeepSeek dit (et ne dit pas) à propos du christianisme

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    De Courtney Mares sur le NCR :

    Ce que l'IA chinoise DeepSeek dit (et ne dit pas) à propos du christianisme

    Certaines réponses étaient franches, d’autres ont disparu quelques instants plus tard – mais toutes ont révélé quelque chose sur l’état de l’Église catholique en Chine.

    DeepSeek-R1, le nouveau chatbot chinois basé sur l'intelligence artificielle, fait beaucoup parler de lui. La semaine dernière, il a dépassé ChatGPT d'OpenAI en tant qu'application pour smartphone la plus téléchargée, a secoué Wall Street en déclenchant une vente massive d'actions liées à l'IA et a fait sourciller les internautes en raison de ses politiques strictes d'autocensure.

    Comme d'autres modèles de langage étendu (LLM), DeepSeek-R1 peut répondre à des questions de culture générale, générer du texte et résoudre des problèmes mathématiques complexes. Mais il a également été conçu pour éviter les sujets que le gouvernement chinois considère comme « sensibles » — notamment certains événements historiques, des questions politiques et même des questions de foi.

    Pour les chrétiens, ce dernier point est particulièrement troublant. Lorsqu’on les interroge sur Jésus, le catholicisme, l’accord Vatican-Chine, la politique de l’enfant unique et la persécution des chrétiens en Chine, DeepSeek-R1 révèle une approche soigneusement contrôlée – une approche qui, parfois, avertit activement les utilisateurs des répercussions potentielles de la pratique de leur foi et leur conseille de « faire preuve de discrétion ».

    Alors, jusqu’où s’étend la censure de DeepSeek en ce qui concerne le christianisme ?

    Pour le savoir, le Register a effectué une série de tests. 

    Les résultats ont été révélateurs. Certaines questions ont reçu une réponse complète, pour être censurées quelques instants plus tard. D’autres ont déclenché un monologue interne de l’IA alors qu’elle débattait de la manière de répondre. Dans certains cas, DeepSeek a même fourni des conseils précis aux chrétiens sur la façon de s’y retrouver dans les restrictions religieuses en Chine, notamment un guide étape par étape sur la rédaction d’une homélie qui résisterait à l’examen du gouvernement.

    Voici ce que nous avons trouvé :

    Le christianisme de base ? Pas mal.

    Nous avons commencé avec des questions simples :

    Je souhaite en savoir plus sur Jésus et le christianisme. Que pouvez-vous me dire et où dois-je aller pour en savoir plus ?
    Dois-je devenir catholique ?

    DeepSeek a géré ces problèmes assez bien, en proposant des réponses similaires à celles que vous obtiendriez de ChatGPT. Mais il y avait une particularité : DeepSeek permet aux utilisateurs de voir son « processus de réflexion » interne avant de générer une réponse finale. Dans ce cas, l'IA a réfléchi :

    Bon, je veux en savoir plus sur Jésus et le christianisme. Hmm, par où commencer ? Je suppose que j'en sais un peu plus d'après ce que j'ai entendu, mais je ne suis pas sûr de ce qui est exact. Laissez-moi réfléchir...

    En fin de compte, le chatbot a recommandé de lire les quatre Évangiles, d’explorer des œuvres comme Mere Christianity de CS Lewis et de visiter des églises pour découvrir différentes manières d’adorer.

    De même, lorsqu'on lui a demandé si quelqu'un devrait devenir catholique, DeepSeek a répondu :

    Je dois faire preuve de respect et ne pas les forcer à prendre une décision. Au contraire, je dois leur fournir des conseils pour les aider à prendre leurs propres décisions. Éviter les préjugés.

    Il a ensuite suggéré d'assister à la messe, de prier le rosaire, de lire le Catéchisme de l'Église catholique , de parler à un prêtre et de rejoindre un programme RCIA. Pas un mauvais conseil.

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  • «Les chrétiens sont les victimes innocentes de la guerre entre le Hezbollah et Israël»

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    Interview / Père Abdo Raad

    «Les chrétiens sont les victimes innocentes de la guerre entre le Hezbollah et Israël»

    Malgré la prolongation de la trêve entre le Hezbollah et Israël jusqu'au 18 février, il y a une "dévastation indescriptible" au Liban et "les prévisions pour le futur proche ne sont pas roses". Et les chrétiens sont les premières victimes du conflit. La Bussola interviewe le père Abdo Raad, un melkite libanais.

    05_02_2025

    Au Liban, la trêve entre le Hezbollah et Israël, qui avait expiré le 27 janvier, a été prolongée jusqu'au 18 février. Selon les accords conclus deux mois plus tôt, à cette date, le Hezbollah devait se retirer à 30 km de la frontière avec l'État juif, laissant le contrôle de la région sud à l'armée régulière libanaise, et les forces israéliennes (FDI) devaient se retirer du pays. En réalité, l'armée israélienne occupe toujours le secteur oriental du sud du Liban et a provoqué la mort d'au moins trente citoyens libanais qui tentaient de regagner leurs villages, encouragés par les dirigeants des partis chiites.

    Le père Abdo Raad, prêtre melkite libanais (c'est-à-dire de rite grec-catholique) du diocèse de Sidon, actuellement Fidei donum dans le diocèse de Campobasso-Bojano, vient de rentrer du sud du Liban. Nous profitons de cette occasion pour lui demander de nous dire comment se déroule actuellement la vie dans la région, et notamment quelles sont les difficultés auxquelles les chrétiens sont confrontés.

    Père Abdo, quelle est la situation au Sud-Liban en ce moment ?
    Durant les quatre jours que j'ai passés dans le sud du pays, j'ai visité l'évêque melkite de Tyr, S.E. Georges Iskandar, et les paroisses de quelques villages du diocèse : Tibnin, Safad al-Battikh, Derdghaya, Baraashit. Je n'ai pas pu me rendre dans les villages frontaliers car ils sont toujours occupés par Israël et il n'est pas permis d'y aller ; Partout où je suis allé, j’ai vu une dévastation indescriptible. Les prévisions pour un avenir proche ne sont pas roses : il ne semble pas que le Hezbollah ait la volonté de remettre ses armes à l'armée libanaise, étant donné que l'Etat hébreu est le premier à ne pas respecter la trêve et a même déclaré qu'il ne voulait pas quitter le Liban avant d'avoir complètement éliminé les armes et les hommes du Hezbollah.

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  • Quand les talibans sévissent à Bruxelles

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    L' "Opinion" de Jean de Codt, magistrat, publiée dans la Libre de ce 4 février 2024 : 

    Les talibans sont-ils parmi nous ?

    La relégation de la sculpture de Victor Rousseau n'est pas un fait isolé. Un messianisme terrestre veut réaliser, de force si nécessaire, un paradis, celui d'une société bienveillante et égalitaire, vivant sur une terre immaculée. Mais qui est le juge de ce qui est pur ?

    Voici un quart de siècle, la communauté internationale apprenait avec effarement la destruction, à la dynamite et à la pelleteuse, de trois statues géantes, datées du VIe siècle de notre ère, situées à Bamyan en Afghanistan. Représentant le prince Siddharta Gautama, dit "l'Éveillé" ou "Bouddha", ces œuvres monumentales, héritées de la période préislamique, n'étaient plus en phase avec la société théocratique recherchée par les "talibans", ou étudiants en théologie, qui avaient pris le pouvoir à Kaboul.

    Depuis l'antique Égypte

    C'est une expérience humaine éternelle : l'heure est rarement à la transmission. La tentation est plutôt d'affirmer notre supériorité en effaçant des héritages jugés encombrants. Un autre exemple peut être trouvé dans la haute Antiquité égyptienne : d'un règne à l'autre, les autorités ordonnaient le martèlement des cartouches contenant le nom des pharaons dont la présence dans l'espace public était devenue inopportune.

    Rien de nouveau sous le soleil. Il y a quelques jours, la presse nous apprenait, sur un ton dont la neutralité cachait mal la stupéfaction, la décision du gouvernement bruxellois, pourtant en affaires courantes, de ranger au magasin des accessoires l'œuvre monumentale du sculpteur belge Victor Rousseau, intitulée 'La maturité', qui embellit depuis cent ans un square du centre de Bruxelles. Le reproche adressé par ces sévères censeurs aux six personnages sculptés dans le marbre de Carrare, est également de n'être plus en phase avec la société actuelle. Du moins est-ce la justification avancée par l'exécutif bruxellois qui, quoique sortant et bientôt sorti, se sent habité par l'urgence de prendre position sur ce que doit être notre "vivre-ensemble". Il définit celui-ci comme étant fondé sur le rejet de toute vision patriarcale des rapports sociaux et familiaux.

    Assurément, comparaison n'est pas raison. Le chef-dœuvre de Victor Rousseau, grand prix de Rome en 1911, ne sera pas mis en pièces, mais seulement déplacé au square Gutenberg, à proximité du quartier européen. Il faut croire que l'air qu'on y respire est différent, moins intolérant à l'obsolescence des œuvres d'art. La statue ne quittera donc pas, si on comprend bien, l'espace public. On nous le promet du moins, et on assure même que ce sera pour son bien, car elle sera restaurée.

    Valeurs désuètes

    Ce qui inquiète, c'est l'affirmation de l'exécutif affirmant qu'il y va d'une œuvre dont l'iconographie et les valeurs sont "désuètes ". On pourrait se demander d'abord, de quel droit et avec quelle légitimité une autorité politique ou administrative pourrait déclasser une œuvre d'art au nom de sa prétendue désuétude. Sommes-nous obligés de partager ce verdict ?

    Aurions-nous perdu le droit de penser ? Le droit d'aimer ? Est-il criminel de considérer que la famille traditionnelle n'est pas une structure frappée de caducité, même si ceux qui la rejettent font plus de bruit que ceux, nombreux encore, qui s'y tiennent ?

    On aimerait bien, ensuite, savoir jusquoù ira la condamnation de l'art en tant que témoin et interprète de l'époque où il a surgi. Victor Rousseau est issu dune humble lignée de tailleurs de pierre. Repéré par Joseph Poelaert, il a travaillé sous sa direction au chantier du palais de justice de Bruxelles. Voilà bien un monument qui "n'est plus en phase" avec la justice actuelle. Son architecture et sa décoration sculptée renvoient à d'anciens héritages gréco-romains, imbibés de stéréotypes figés sur la famille et le pouvoir masculin. Va-t-on, pour autant, vouer aux gémonies la phénoménale colonnade de la place Poelaert ? Il est vrai que l'énormité de la bâtisse oppose, aux velléités de la déplacer, une pesanteur insurmontable.

    "Le sculpteur de l'âme"

    On a dit de Victor Rousseau qu'il était "le sculpteur de l'âme". Il faisait plus qu'habiller les formes. Il donnait un souffle de vie à la matière. Sa sculpture est marquée par le rythme et le mouvement. Elle puise son inspiration dans la représentation du corps féminin dont l'artiste dévoile la sensualité avec retenue. Est-il possible que cette grâce ne soit plus en phase avec notre temps ? Je ne peux y croire.

    Peut-être y a-t-il une autre explication. Notre temps semble traversé par une sorte de messianisme terrestre. Il s'agit de réaliser, de force si nécessaire, un paradis, celui d'une société bienveillante et égalitaire, vivant sur une terre immaculée. Pour y arriver, ce courant de pensée met en place une police de la pensée, une inquisition qui cherche à purger notre passé historique et culturel de ses impuretés. Mais qui est le juge de ce qui est pur ?

    La relégation de la sculpture de Victor Rousseau n'est pas un fait divers, isolé, et insignifiant. Elle s'inscrit dans un mouvement profond de déconstruction du passé et de rétrécissement de l'avenir. On déboulonne les statues. Godefroid de Bouillon est toujours là, place Royale, mais il ne perd rien pour attendre.

    À la tête de mon lit

    Lorsque j'étais enfant, mon père avait accroché à la tête de mon lit un petit cadre contenant une phrase calligraphiée. Je l'ai lue si souvent quelle s'est gravée dans ma mémoire : "Garder sa raison au milieu des fous, sa foi au milieu des superstitions, sa dignité au milieu des caractères amoindris et son indépendance parmi les moutons de Panurge, c'est, de tous les miracles, le plus rare, le plus beau et aussi le plus difficile à accomplir."

    Si l'on veut que la liberté fleurisse encore sur notre terre, il est temps de se retrousser les manches et de prendre quelques bonnes résolutions. En voici trois : arrêtons de penser comme tout le monde c'est-à-dire de penser comme ceux qui ne pensent pas ; retrouvons la fierté de ce que nous sommes et de ce que notre civilisation a apporté au monde ; créons enfin un syndicat de la liberté d'expression afin de voler au secours de tous ceux que la culture de l'annulation s''emploie à culpabiliser et à réduire au silence.

  • L'édition revue et largement complétée des "Habits neufs du terrorisme intellectuel" vient de paraître

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    Des propos recueiillis par Christophe Geffroy sur le site de la Nef (février 2025) :

    Les habits neufs du terrorisme intellectuel | Jean Sévillia | Perrin

    Les habits neufs du terrorisme intellectuel : entretien avec Jean Sévillia

    Jean Sévillia, journaliste, essayiste et historien, est chroniqueur au Figaro Magazine, il nous offre ici une édition largement revue de son best-seller de 2000, la moitié de l’ouvrage étant inédite.

    La Nef – Qu’est-ce que le « terrorisme intellectuel » et quelle en est l’origine ? Comment reliez-vous ce phénomène à celui du « politiquement correct » ?
    Jean Sévillia – Il s’agit d’un mécanisme qui s’est mis en place dans l’immédiat après-guerre, quand le parti communiste occupait une position hégémonique dans le monde intellectuel. Il consistait à classer dans le camp du Bien, au prix de mensonges, d’omissions et d’amalgames, tous ceux qui avaient combattu l’occupant pendant la guerre, et a contrario de placer dans le camp du Mal tous ceux qui avaient collaboré avec les nazis, que ce soit vrai ou non. Cette vision manichéenne a permis de ranger le communisme dans les valeurs positives et l’anticommunisme dans les négatives. Par la suite, l’idéologie dominante a changé. Après le stalinisme, dans les années 1960, on est passé au tiers-mondisme avec le culte de Mao ou Fidel Castro ; dans les années 1970 au déconstructivisme façon pensée 68 ; dans les années 1980 à l’antiracisme et à l’antifascisme (en l’absence de fascisme) ; dans les années 90 au droit-de-l’hommisme, etc. À chaque fois, les opposants étaient caricaturés, diabolisés et rangés dans le camp du Mal par les représentants du prétendu camp du Bien. Le terrorisme intellectuel est la mise en œuvre du politiquement correct du moment par une minorité qui exerce une véritable dictature dans le domaine des idées.

    Le « terrorisme intellectuel » est-il le fait de la seule gauche ?
    Dans l’absolu, non. Il se trouve qu’en France, pour un certain nombre de raisons historiques et sociologiques, les secteurs de la société qui contribuent à forger les mentalités et les représentations des citoyens sont massivement orientés à gauche : l’Éducation nationale, la presse écrite et le système médiatique (plus des deux tiers des journalistes votent à gauche et même très à gauche), l’Université, le monde de la recherche scientifique, les grandes institutions culturelles, le milieu associatif. En face, la droite institutionnelle ne s’est jamais vraiment intéressée au débat d’idées, partant du principe qu’il vaut mieux abandonner la culture à la gauche, comme on donne un os à ronger à son chien, pour mieux se concentrer sur la gestion économique du pays et la géopolitique. Fatale erreur qui a laissé libre cours à une succession de vagues idéologiques qui ont imprégné la société en profondeur. J’ajoute que la droite populiste ne se signale pas spécialement par son appétit pour le débat intellectuel. Par conséquent, si la droite a participé au terrorisme intellectuel, c’est passivement, en n’apportant pas de réponse de fond aux idées fausses, en ignorant les enjeux concrets qui existent derrière les questions intellectuelles.

    Comment le « terrorisme intellectuel » a-t-il évolué entre 2000, année de la première édition de votre livre, et aujourd’hui ? Quels sont ses nouveaux avatars et que disent-ils de notre époque ?
    Sur le plan idéologique, nous avons assisté à une forte accentuation des questions dites sociétales dans le sens d’un bouleversement des repères anthropologiques traditionnels (mariage pour tous, PMA, transition de genre, etc.), et à l’apparition, au sein de la nébuleuse du wokisme, d’un courant explicitement racialiste et communautaire (l’islamo-gauchisme). Pour le reste, la dominante idéologique n’a pas varié. Ce qui est nouveau, c’est la démultiplication des moyens de communication (naissance des chaînes d’information en continu, développement du tout écran et notamment du téléphone mobile que tout le monde a sur soi et qui est à la fois un poste de radio, un téléviseur et un ordinateur connecté à Internet). Nouveauté également, l’invention, au début des années 2000, des réseaux sociaux, devenus depuis un phénomène massif. Autant de canaux qui, aspect positif, sont des moyens d’expression pour la pensée libérée du politiquement correct, mais aussi, versant négatif, autant de portes d’entrée du terrorisme intellectuel. Les réseaux sociaux, par ailleurs, qui cultivent la polémique et la petite phrase qui feront du buzz mais qui peuvent aussi déboucher sur des procès car nous assistons à une judiciarisation croissante du débat d’idées, ne sont guère une école de formation des esprits. Dès lors qu’ils existent, il faut les utiliser, mais à bon escient, sans jamais en être prisonnier.

    Voyez-vous un signe d’espoir ?
    Oui, parce que des brèches ont été ouvertes, depuis une quinzaine d’années, dans la citadelle du politiquement correct, et que les plus anciens combattants ont été rejoints par une jeune génération brillante. C’est un progrès, mais cela ne signifie pas que la bataille est gagnée.

    Propos recueillis par Christophe Geffroy

    Jean Sévillia, Les habits neufs du terrorisme intellectuel, préface de Mathieu Bock-Côté, Perrin, 2025, 414 pages, 23 €.

  • Les guerres contre la religion en Europe

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    De John M. Grondelski sur Crisis :

    Les guerres contre la religion en Europe

    Les récentes attaques contre la religion en Europe montrent que le pays qui a porté le christianisme à maturité a désespérément besoin d’être réévangélisé.

    Malgré tous les discours sur la « diversité » et l’« inclusivité » dans l’Église et dans le monde, les catholiques aux États-Unis (et en particulier les théologiens catholiques) sont devenus quelque peu insulaires et provinciaux. Lorsque j’ai commencé à étudier la théologie dans les années 1970 et 1980, les traductions d’ouvrages de théologiens européens étaient monnaie courante chez les éditeurs catholiques. Aujourd’hui, elles sont rares, tandis que la plupart des éditeurs catholiques se contentent soit de poudre de spiritualité vaporeuse, soit d’une version de l’amélioration personnelle « à faire soi-même » avec un peu d’eau bénite.

    Je fais ces observations à la lumière de deux histoires que j’ai récemment lues en Europe et qui n’ont pas eu beaucoup de diffusion aux États-Unis, alors qu’elles auraient dû l’être.

    En Pologne, une pétition a été déposée auprès du Parlement pour interdire la confession pour les moins de 18 ans. Son objectif est, apparemment, de protéger les mineurs contre les abus sexuels. Elle qualifie la confession d'instrument de contrôle médiéval.

    Il ne faut pas oublier qu'il existe en Pologne une minorité virulente qui est anti-catholique. Il s'agit de l'assortiment habituel de dissidents sexuels, notamment menés par des femmes honteuses du fait que la Pologne soit presque le dernier pays à protéger la vie humaine à naître et de vieux communistes qui cherchent d'une manière ou d'une autre à retrouver ce sentiment de « nous sommes aux commandes ». On y trouve également quelques catholiques qui se détestent eux-mêmes.

    La Constitution impose au Parlement de traiter les pétitions qui lui sont valablement soumises. Une pétition similaire avait déjà été rejetée pour vice de forme.

    Etant donné que même les communistes imposés à la Pologne par les Russes ont généralement évité toute confrontation directe avec l’Eglise, il ne faut pas s’attendre à ce que les sycophantes laïcistes de Bruxelles, qui entourent le Premier ministre Donald Tusk, se précipitent sur ce troisième rail. Ils admettent déjà au moins que la liberté de religion, garantie par la Constitution polonaise et surtout par leurs chers « traités européens », ferait obstacle à cette démarche. Après tout, si l’on ne peut pas se confesser, on ne peut théoriquement pas recevoir la communion ou d’autres sacrements de la vie, du moins dans certaines circonstances. 

    Mais le fait que cet effort ait été déployé même dans une Pologne catholique (certes en déclin) en dit long. D’abord, que la Pologne reste la « nouvelle Irlande », la cible d’une élite à l’intérieur et à l’extérieur du pays qui cherche à séparer la culture nationale de ses racines catholiques. Ensuite, que l’échec de l’Église – surtout sous le pape François – à procéder à des « incendies contrôlés » pour nettoyer les broussailles, la paille et les mauvaises herbes des prêtres prédateurs entrave la réforme ecclésiastique et érode la confiance générale. Ce qui a valu à Rupnik et McCarrick d’être punis, ce ne sont pas leurs aventures sexuelles, mais l’absolution de leurs « complices » dans la confession.

    Les Polonais ont au moins un argument en leur faveur : cette pétition émane des anticatholiques habituels. C'est mieux qu'en Allemagne où, comme je l'ai observé en avril dernier, c'est une commission de l'archidiocèse de Fribourg qui a voulu interdire la confession aux mineurs jusqu'à l'âge de la confirmation (dans ce diocèse, vers 15 ans). Sous couvert de prévenir les abus, elle a aussi ravivé la vieille agitation des années 70 qui ne veut pas disparaître : supprimer la première confession avant la première communion.

    Lire également : Pologne : « Traitement inhumain » contre le père Olszewski

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  • Les premières décisions de Trump révèlent les dommages causés par la complicité du Vatican avec le mondialisme dirigé par les démocrates

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    D'Edward Pentin sur son blog :

    Les premières décisions de Trump révèlent les dommages causés par la complicité du Vatican avec le mondialisme dirigé par les démocrates, selon un universitaire italien

    À peine quinze jours après le début de la présidence Trump, les dégâts causés par l'alliance trop étroite du pape et du Vatican avec le mondialisme dirigé par les démocrates sur diverses questions morales deviennent évidents, a déclaré le chef d'un groupe de réflexion de l'Église italienne.

    Dans un commentaire du 29 janvier intitulé « Trump et le Vatican : la guerre en cours », le professeur Stefano Fontana a écrit que les premières décisions politiques de l'administration Trump ont révélé à quel point l'alignement étroit du Vatican sur un programme mondialiste progressiste a causé « de grands dommages » en affaiblissant sa voix sur un certain nombre de questions morales graves.

    Fontana est directeur de l' Observatoire international Cardinal Van Thuan sur la doctrine sociale de l'Église, un organisme de recherche fondé en 2003 qui met l'accent sur la fidélité à l'enseignement social établi de l'Église. L'évêque Giampaolo Crepaldi, ancien secrétaire du Conseil pontifical Justice et Paix, a contribué à la fondation de l'observatoire et y contribue régulièrement.

    Décrivant le mondialisme comme un « système post-démocratique totalitaire » et « élitiste », Fontana a déclaré qu’il a réuni un large éventail d’institutions puissantes gérées par le Parti démocrate américain et comprenant les grandes entreprises technologiques, les médias, le monde universitaire, les institutions « philanthropiques », les gouvernements, les agences internationales et les dirigeants de l’Union européenne. Parmi les questions clés qu’il a promues figuraient l’immigration illimitée, l’idéologie du genre et un programme vert radical.

    L'existence de ce système, a-t-il dit, est désormais confirmée par le fait que nombre de ses partenaires changent d'orientation sur certaines politiques à la suite du retour au pouvoir de Trump. Dans le même temps, Fontana estime que la nouvelle administration Trump a « ouvert la porte à un contre-système ».

    Quant au rôle de l'Église, il estime qu'il existe « de nombreuses raisons » de soutenir que ses dirigeants ont « contribué à ce système totalitaire », et il a souligné « de nombreuses convergences » telles que les objectifs de l'administration Biden, du Forum économique mondial, de la Commission européenne et de l'OMS « pour n'en citer que quelques-uns ».

    Il a notamment écrit que les dirigeants de l'Église catholique n'ont pas réussi à libérer l'Église de ce « pouvoir idéologique dominant » et « des mailles d'un système ». Dans le même temps, il a déclaré qu'ils n'ont pas réussi à soutenir les évêques qui étaient prêts à lui résister, par exemple en refusant la Sainte Communion à des politiciens catholiques pro-avortement tels que Biden ou Nancy Pelosi.

    Au lieu de cela, a-t-il déclaré, le Vatican a envoyé des « messages de soutien et de bons vœux » à Klaus Schwab, le fondateur du Forum économique mondial, en faisant valoir que le WEF « pourrait faire beaucoup pour le bien commun ». Fontana a souligné ce qu’il considère comme une contradiction entre servir le bien commun et prôner une immigration incontrôlée, un « totalitarisme sanitaire » pendant la pandémie de COVID et promouvoir une idéologie climatique qui « manque de fondements scientifiques et apporte la pauvreté aux masses travailleuses ».

    « Tout cela et bien plus encore démontre une ligne d’obséquiosité envers le système actuel de contrôle social », écrit Fontana, ajoutant que les politiques que l’Église a soutenues, « soit en les proposant elle-même, soit en gardant le silence sur leurs aspects négatifs, ont causé de grands dommages ».

    Fontana a également cité comme exemple de cette complicité la faible voix de l’Eglise en matière d’avortement et d’idéologie du genre. « Sa voix est devenue faible et presque absente, préférant intervenir sur les questions d’immigration et d’environnement », a-t-il écrit. « Mais entre-temps, le système libéral mondial a étendu le droit [à l’avortement] à la naissance, l’inscrivant dans la Constitution  comme en France, le déclarant comme un droit de l’homme comme au Parlement européen , et de nombreux pays légalisant la distribution de pilules abortives par correspondance. »

    « Lorsque, grâce aux nominations faites par Trump lors de son premier mandat, la Cour suprême a aboli la législation précédente comme inconstitutionnelle et a redonné compétence en la matière aux États, le Vatican en a tout simplement pris acte », écrit Fontana. « Maintenant, Trump libère les pro-vie emprisonnés, mais l’Église n’a mobilisé aucune protestation pour leur défense. On n’a pas entendu un mot. »

    Il a ajouté qu'aucun évêque n'a exprimé de regrets pour avoir fermé des églises et des sanctuaires en obéissance à l'OMS pendant la pandémie, « d'avoir soutenu les mensonges intéressés de virologues payés » et d'avoir forcé les prêtres de son diocèse à se faire vacciner.

    Fontana a également noté que le pape François n'a pas corrigé son slogan selon lequel se faire vacciner contre le Covid était « un acte d'amour », et a ajouté que, pour lui, les actions et les déclarations de l'Église concernant l'idéologie du genre montrent que l'Église n'est « pas disposée à mener une quelconque bataille sur ce sujet ».

    « L'homosexualité est désormais acceptée comme quelque chose de naturel : 'Dieu nous aime tels que nous sommes' », a-t-il écrit, citant des paroles récentes du pape François à une personne transgenre et citant Fiducia Supplicans qui autorise les bénédictions non liturgiques des couples de même sexe.

    Fontana a également souligné la « reconnaissance légale des couples homosexuels » par l'Église, jusqu'alors interdite, et le cardinal Blase Cupich s'est déclaré en faveur de l'adoption par les couples de même sexe.

    En résumé, Fontana a déclaré que l’alignement de l’Église sur ces politiques de mondialisme a entraîné des dommages à la société, des crises économiques, des tensions sociales et un affaiblissement de l’enseignement de l’Église sur des questions morales clés.