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Politique - Page 5

  • L'Église persécutée au Nicaragua : un dossier pour Léon XIV

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    De Luca Volonté sur la NBQ :

    L'Église persécutée au Nicaragua : un dossier pour Léon XIV

    L'activiste Muriel Sáenz a remis au pape un rapport sur la situation des catholiques nicaraguayens sous le régime d'Ortega : ils se tournent vers Rome et lui demandent de ne pas rester les bras croisés.

    09_10_2025

    Ces derniers jours, le Saint-Père Léon XIV a reçu un rapport documentant des années de persécution religieuse de l'Église au Nicaragua sous le régime de Daniel Ortega et Rosario Murillo. Ce rapport, accompagné de lettres de victimes et d'un sachet de café nicaraguayen, lui a été remis par Muriel Sáenz, militante nicaraguayenne des droits des migrants vivant actuellement aux États-Unis, à l'occasion du Jubilé des migrants célébré à Rome.

    Ce rapport, intitulé Nicaragua : une Église persécutée, publié fin août, est la septième édition d'une étude rédigée en exil par l'avocate et chercheuse Martha Patricia Molina. Il détaille 1 010 actions contre l'Église catholique entre avril 2018 et juillet 2025, allant des attaques contre le clergé à celles contre des lieux sacrés et à la suppression de processions traditionnelles. Selon Molina, les données révèlent également l'effet d'intimidation : la baisse du nombre de cas signalés en 2025 ne reflète pas une amélioration des conditions, prévient-elle, mais une intimidation croissante des prêtres et des communautés religieuses. 

    Dans une lettre privée remise au pape, la militante Muriel Sáenz l'a imploré d'intervenir en faveur des prisonniers politiques et de la communauté catholique au sens large, soumise à une répression sévère depuis des années. Les données contenues dans le rapport de Molina sur la persécution au Nicaragua – que nous avons abordées à plusieurs reprises dans ces pages  – sont très claires et ne laissent place à aucun doute. Depuis 2019, plus de 16 500 processions religieuses ont été interdites par les autorités de l'État. Plus de 300 prêtres, religieuses et travailleurs religieux ont abandonné leur service pastoral au Nicaragua, nombre d'entre eux contraints à l'exil. La fermeture d'universités catholiques, de médias et d'organisations caritatives souligne encore davantage le caractère systématique de la répression.

    Même si le rythme des attaques documentées a ralenti (32 cas cette année, contre 183 en 2024), ce déclin ne correspond pas à un regain de tolérance ou de respect de la liberté religieuse, bien au contraire. Au contraire, la censure des agissements du gouvernement et la crainte de dénoncer les abus s'accentuent, parallèlement à une diminution du nombre de prêtres, de paroisses et d'organismes caritatifs encore libres d'exercer leurs activités. En effet, ces dernières semaines, le système répressif de Managua a pris des formes encore plus brutales, avec des rafles familiales . Hommes, femmes, enfants, beaux-frères et frères et sœurs sont arrêtés simultanément, sans mandat, sans explication, et, dans la plupart des cas, disparaissent sans laisser de traces.

    Malheureusement, nous devons une fois de plus rappeler l'état des relations entre le Saint-Siège et Managua. Bien que gelés depuis 2023, date à laquelle le gouvernement a expulsé le nonce et le pape François a dénoncé le régime d'Ortega-Murillo comme une « dictature grotesque », ils n'ont jusqu'à présent pas constaté de dénonciation ferme et continue des abus du régime par le Saint-Siège sous François. Il faut espérer que le pape Léon XIV sera disposé et capable d'orienter l'action de la Secrétairerie d'État vers une plus grande fermeté et une dénonciation publique d'un régime tyrannique et antichrétien. Il est essentiel de veiller à ce que le Saint-Siège, à l'heure où le régime d'Ortega-Murillo renforce sa coopération économique avec la Chine de Xi Jinping, garde le silence face à la persécution croissante des chrétiens et à l'abolition de la liberté religieuse à Managua. 

    L'arrivée de ce nouveau dossier entre les mains du pape Léon XIV démontre que les catholiques nicaraguayens continuent de se tourner vers Rome avec confiance pour obtenir un soutien moral et une défense ferme de la liberté de culte dans leur pays. Pour Sáenz, cet événement était plus que symbolique : il représentait une occasion pour les fidèles nicaraguayens réduits au silence de rencontrer l’Église universelle. « Aujourd’hui, j’ai porté leurs voix au cœur du Vatican », a-t-il déclaré après un bref entretien avec le pape.

    Reste à voir si l’attention du pape se traduira par de nouvelles initiatives et un changement de paradigme dans l’attitude excessivement médiatrice de la Secrétairerie d’État. Par ailleurs, le 23 août, Léon XIV a reçu en audience au Vatican trois évêques nicaraguayens : Mgr Silvio Báez, confirmé par le Saint-Père comme évêque auxiliaire de Managua, bien qu’en exil depuis 2019 ; Mgr Isidoro Mora di Siuna ; et Mgr Carlos Herrera, président de l’épiscopat nicaraguayen, en exil au Guatemala. Il les a encouragés à poursuivre leurs fonctions avec confiance et détermination. Rome a besoin de clarté et de courage. Le pape Léon XIV ne doit pas permettre que les fidèles du Nicaragua soient humiliés et abandonnés comme en Chine.

  • 10 martyrs du déferlement anti-chrétien des années 30' en Espagne (9 octobre)

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    De vatican.va :

    Sts Cirilo Bertrán et 8 comp. et Inocencio de la Inmaculada

    L'Église reconnaît aujourd'hui la sainteté de neuf Frères des Écoles chrétiennes et d'un Père Passionniste. Huit de ces Frères formaient une communauté qui tenait une école à Turôn, au centre d'une vallée minière des Asturies, au nord-est de l'Espagne; ils furent martyrisés en 1934. Le neuvième Frère était de Catalogne et fut tué en 1937 près de Tarragone. Le Père Passionniste était venu à l'école de Turôn confesser les enfants. L'Église les glorifie tous les dix parce qu'ils sont restés fidèles à leur consécration jusqu'à donner leur vie pour la foi et leur mission évangélisatrice.

    La reconnaissance officielle de leur sainteté exalte en même temps la mission, que nous savons délicate et difficile, des éducateurs chrétiens de la jeunesse. Et le fait que les huit Frères de Turôn soient canonisés en communauté peut être un stimulant puissant pour nos communautés éducatives.

    C'étaient pour la plupart de jeunes religieux: quatre avaient moins de 26 ans, et le plus âgé arrivait à peine à 46. Voici leurs noms et quelques renseignements sur chacun d'eux.

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  • Contrairement à ce que le pape actuel semble en penser, on ne peut comparer l'avortement et la peine de mort

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    Contrairement à ce que le pape actuel semble en penser, on ne peut comparer l'avortement et la peine de mort :

    Du site "Benoît et moi" :

    Cardinal Ratzinger (déjà en 1993) : on ne peut pas comparer l’avortement et la peine de mort

    Le 9 juillet 1993, le cardinal avait donné une interview dans le cadre d’une conférence internationale sur le Catéchisme de l’Église catholique (publié en 1992, sous sa responsabilité en tant que préfet de la CDF) à l’Escorial, en Espagne. Il y avait répondu avec sa clarté et sa profondeur habituelles à des questions morales d’actualité, notamment sur l’avortement et la peine de mort.

    Extrait:

    Question : Quelle est votre opinion personnelle sur la peine de mort ? Pourquoi l’Église est-elle si stricte sur la question de l’avortement et si « généreuse » sur la peine de mort ? L’Église n’est-elle pas incohérente dans ce cas ?

    Cardinal Ratzinger : Je voudrais commencer par la dernière question.

    On ne peut pas comparer l’avortement à la peine de mort, comme s’il s’agissait de la même chose.

    Dans l’avortement, vous tuez manifestement une personne totalement innocente, en faisant passer vos propres objectifs limités, avant le droit à la vie d’un autre être humain.

    La peine de mort est une chose tout à fait différente. Elle présuppose un crime grave puni par la société.

    En ce qui concerne la première partie de votre question, je voudrais dire que je soutiens personnellement l’abolition de la peine de mort et l’objectif sociopolitique correspondant.

    Mais je n’irai pas jusqu’à dire qu’il faut l’exclure absolument, pour toujours et en toutes circonstances. Je pense à un exemple terrible comme celui d’Eichmann et des autres criminels endurcis du camp de la mort d’Auschwitz. Peut-on dire qu’un État de droit est dans l’erreur lorsqu’il s’agit de savoir si de tels criminels méritent la peine de mort ?

    Dans la politique concrète d’aujourd’hui, je souhaite l’abolition de la peine de mort. Mais ce souhait personnel et cet objectif social ne peuvent se fonder sur une doctrine de la foi au sens où l’Église devrait déclarer la peine de mort incompatible avec la foi et donc l’interdire en tout temps et en toutes circonstances.

    La question de la peine de mort n’est pas directement le sujet ou le contenu de la profession de foi chrétienne. Il s’agit d’un instrument de l’administration de la justice dans l’État, sur lequel on peut exprimer une opinion du point de vue de la foi et de la morale en tant que chrétiens et en tant qu’Église. L’appel à une interdiction inconditionnelle et absolue de la peine de mort ne découle pas nécessairement de la foi chrétienne.

  • Une « nouvelle direction » dans les relations entre catholiques et juifs ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    À quoi pourrait ressembler une « nouvelle direction » dans les relations entre catholiques et juifs ?

    S'exprimant à la veille du deuxième anniversaire de l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas contre Israël, le patriarche latin de Jérusalem a suggéré qu'une nouvelle impulsion était nécessaire, non seulement concernant le peuple juif mais aussi l'État israélien.

    « En tant que catholiques, nous devons aussi comprendre que pour le peuple juif, l'État d'Israël n'est pas un État parmi d'autres. C'est une référence importante », a-t-il déclaré .

    Pourquoi Pizzaballa croit-il qu’il est nécessaire de changer les relations entre catholiques et juifs et comment l’envisage-t-il ?

    Le problème

    Le cardinal Pizzaballa estime que les relations entre catholiques et juifs se sont détériorées depuis l'attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, au cours de laquelle plus de 1 000 civils et membres des forces de sécurité ont été tués.

    Il n'est pas le seul à penser cela. C'est d'ailleurs un point de vue commun des deux côtés.

    Après l'attaque du 7 octobre, Israël a lancé une invasion de Gaza, la bande de terre entre Israël et la mer Méditerranée contrôlée par le Hamas, que les États-Unis et d'autres pays occidentaux ont désignée comme groupe terroriste. Plus de 67 000 Palestiniens ont été tués dans cette guerre à ce jour, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas.

    Fin octobre 2023, le pape François aurait eu une conversation téléphonique « tendue » avec le président israélien Isaac Herzog. Selon le Washington Post, le pape aurait déclaré qu'il était « interdit de répondre au terrorisme par le terrorisme ». Herzog aurait répondu que l'invasion de Gaza était nécessaire pour défendre le peuple israélien.

    Le 22 novembre 2023, le pape François a rencontré séparément au Vatican les proches d'otages israéliens détenus par le Hamas et les familles palestiniennes touchées par la guerre de Gaza. Lors d'une audience générale plus tard dans la journée, le pape a déclaré avoir entendu les souffrances de ces deux groupes.

    « Ce n’est pas une guerre, c’est du terrorisme », a-t-il déclaré.

    Dans un discours de l'Angélus du 17 décembre 2023 , le pape François a condamné le meurtre d'une mère et de sa fille dans l'enceinte de la seule église catholique de Gaza - un acte attribué à des tireurs d'élite israéliens par le Patriarcat latin mais nié par les Forces de défense israéliennes.

    « Certains disent : "C'est du terrorisme et de la guerre" », a déclaré le pape. « Oui, c'est la guerre, c'est du terrorisme. »

    Dans une lettre adressée aux catholiques du Moyen-Orient à l'occasion du premier anniversaire des attentats du 7 octobre, le pape François a exprimé sa solidarité avec le peuple de Gaza, mais a été critiqué pour ne pas avoir fait référence au peuple juif ou à Israël.

    Dans un livre publié en novembre 2024, le pape a déclaré que les allégations selon lesquelles Israël commettait un génocide à Gaza devraient faire l’objet d’une « enquête approfondie », suscitant des critiques de la part des responsables israéliens.

    Le pape François est resté en contact quasi quotidien avec la paroisse de la Sainte Famille de Gaza jusqu'à sa mort le 21 avril 2025.

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  • Les socialistes espagnols veulent inscrire le droit à l'avortement dans la Constitution

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    De José Garcia sur le Tagespost :

    L'Espagne aussi : l'avortement doit être inscrit dans la Constitution

    Les socialistes veulent inscrire le droit à l'avortement dans la Constitution. Le PP conservateur veut y opposer son veto.

    8 octobre 2025

    Lire aussi : Le gouvernement espagnol lance le portail d'information « Je veux avorter »

    Le contexte est une controverse à Madrid : la résolution, initiée par le parti conservateur de droite Vox et soutenue par le PP, visant à informer les femmes sur le « syndrome post-avortement » a cependant été relativisée – il n'existe aucune preuve fiable de l'existence d'un tel syndrome, a déclaré plus tard le maire.

    Selon le gouvernement socialiste-communiste, son inscription dans la Constitution vise à empêcher un futur gouvernement du PP et de Vox, pour qui cette question est une priorité, d'abroger la législation « libérale » actuelle sur l'avortement. Cependant, cet amendement constitutionnel requiert une majorité des trois cinquièmes au Parlement, ce qui requiert l'approbation du PP.

    Norme constitutionnelle « contraire au droit naturel »

    En outre, le gouvernement prévoit de réformer la loi sur l’avortement afin de garantir que « toutes les informations sur l’avortement volontaire soient fondées sur des principes scientifiques objectifs » et soient soutenues par les normes établies par l’OMS et l’American Psychiatric Association.

    Le PP refuse cependant son soutien. Le siège du parti a déclaré que l'avortement était « légal et réglementé en Espagne, et confirmé par une décision juridiquement contraignante ». Le secrétaire adjoint aux Finances, Juan Bravo, a accusé Sánchez de rechercher la « confrontation » et de « semer le brouillard » ; toute action supplémentaire « ne servirait qu'à créer des divisions ».

    Le mouvement pro-vie a vivement réagi. Selon l'agence de presse Europa Press, Alicia Latorre, présidente de la Fédération des associations pro-vie et coordinatrice de la plateforme « Sí a la Vida » (Oui à la vie), a averti : « Cela nous place à l'avant-garde des civilisations les plus cruelles, rétrogrades et autodestructrices. » Une telle norme constitutionnelle « fermerait la porte à toute réforme » et violerait « la loi naturelle, le bon sens et toute conscience honnête ».

    « Il n’y a pas de droit de tuer »

    Selon le journal espagnol « El Debate », Álvaro Ortega, directeur de la clinique « Fertilitas » et président de la fondation « +Vida », fait référence à l'article 15 de la Constitution espagnole : « Toute personne a droit à la vie. » Cet article a été formulé de telle sorte que « la vie à naître est également protégée. » « La vie humaine est constitutionnellement protégée, mais l'avortement demeure inconstitutionnel . » Ortega évoque une « incohérence historique » et appelle à une loi favorisant la maternité : « Nous sommes très en retard en Europe en matière d'assistance à la maternité et d'accompagnement à la naissance. »

    Le cabinet « Cristian Lawyers » annonce une action en justice contre le « déni public des conséquences psychologiques » et cite une décision de la Cour suprême contre la publicité mensongère d'une association hospitalière. Europa Press cite la Fondation Redmadre, qui affirme que les femmes qui cherchent du soutien après un avortement « présentent parfois des symptômes similaires à ceux du syndrome de stress post-traumatique ».

    La Fondation Neos de Jaime Mayor Oreja décrit l'initiative comme une « tactique de diversion » face aux scandales politiques et souligne : « Il n'y a pas de droit de tuer ; la vie humaine est le premier droit, sans lequel aucun autre droit ne peut être garanti. »

    Le gouvernement rétorque que l'Espagne – à l'instar de la France en 2024 – envoie un signal contre une « offensive mondiale » contre les droits reproductifs. Les critiques au sein du PP, cependant, y voient un calcul tactique : cette décision force le Parti populaire, divisé, à se positionner entre l'électorat centriste et le parti Vox, en pleine ascension.

  • Le Collectif pour l’Inclusion et contre l’Islamophobie en Belgique (CIIB) est suspecté par l’État belge de lien avec les Frères musulmans

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    Du site de l'Institut Thomas More :

    Le CIIB · Une association frériste au cœur de Bruxelles

    Fadila Maaroufi et Aymeric de Lamotte

    En collaboration avec Florence Bergeaud-Blackler (CERIF)

    Septembre 2025 • Note 77 •


    Fadila Maaroufi et Aymeric de Lamotte présentent la note en vidéo


    Le Collectif pour l’Inclusion et contre l’Islamophobie en Belgique (CIIB) est suspecté par l’État belge de lien avec les Frères musulmans

    Le 9 juillet 2025, la presse belge francophone a publié des extraits d’un rapport de la Sûreté de l’État qui qualifiait le CIIB de « groupe de pression de tendance Frères musulmans » dont l’activité présente des risques « de subversion des valeurs », « d’ingérence » vis-à-vis des institutions publiques et « d’influence » sur le processus démocratique. Le rapport lie le CIIB aux Frères musulmans dès l’origine, en relevant que parmi ses sept fondateurs se trouvent « un membre des Frères musulmans ainsi qu’un activiste de l’idéologie des Frères musulmans ». L’identité du Frère musulman en question n’est pas précisée. Le rapport conclut que le CIIB « est lié aux Frères musulmans du fait d’antécédents historiques, du soutien ponctuel dont il bénéficie et du narratif qu’il propage »

    Origine, gouvernance et financements du CIIB

    Ses fondateurs l’ont immédiatement présentée « comme le pendant belge du Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF) ». Pour rappel, le CCIF a été dissous par le ministère de l’Intérieur français en 2020. En outre, la Sûreté de l’État qualifie le CIIB de « volet belge du Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) ». Après la dissolution du CCIF, le CCIB prend la précaution de changer son nom en CIIB. L’association est abondamment subventionnée : pour la période 2018-2024, le CIIB a perçu, selon nos recherches, au minimum près de 275 000 euros de fonds publics. Une part importante de son financement vient par ailleurs du privé. À titre d’exemple, le CIIB a reçu près de 575 000 dollars de l’Open Society Foundation de Georges Soros entre 2017 et 2023.

    Une idéologie similaire à celle des Frères musulmans, axées sur la lutte contre « l’islamophobie »

    Ce concept fonctionne comme un instrument politique visant à disqualifier toute critique de l’islam et plus particulièrement toute remise en question des mouvements islamistes et de leurs objectifs sociopolitiques. La société belge cessera d’être islamophobe que le jour où elle permettra l’expression et la pratique intégrale de leur conception de l’islam dans l’espace public. Il s’agit pour la société belge de s’adapter intégralement à leur vision de l’islam et non l’inverse.

    Proximité des personnes impliquées dans le CIIB avec la mouvance frériste

    Mustapha Chairi par exemple, le fondateur et président jusqu’en 2024, s’est affiché à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux réalisant le geste de « Rabia » qui est un signe de ralliement aux Frères musulmans en Égypte. Le second fondateur, Hajib El Hajjaji, a cotisé pendant plusieurs années à la Ligue des Musulmans de Belgique que la Sûreté de l’État considère comme « la branche belge de la confrérie internationale des Frères musulmans ».

    Des indices probants du rattachement du CIIB au tissu associatif frériste

    En effet, des structures fréristes européennes, comme l’ENAR et le FEMYSO, mentionnent explicitement le CIIB comme partenaire sur leur site internet. En outre, le milieu associatif frériste coopère activement (actions, événements, communiqués communs) et propage un discours semblable. À titre d’exemple, en 2017, de nombreuses associations (ENAR, CCIF, CCIB, FEMYSO, MRAX) ont réagi ensemble pour condamner un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne qui autorise les employeurs à interdire les signes religieux visibles dans le cadre d’une politique générale de neutralité.

    Le CIIB a largement pénétré le monde politique et institutionnel, notamment le parti Écolo

    En effet, parmi les sept fondateurs du CIIB, cinq sont des membres actifs de ce parti, investis de responsabilités non négligeables. À titre d’exemple, Hajib El Hajjaji et Farida Tahar sont respectivement parlementaires Écolo au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et au Parlement bruxellois. Habijb El Hajjaji a été longtemps administrateur d’Unia tandis qu’il est toujours administrateur de Myria.

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    • Les auteurs

    Fadila Maaroufi est anthropologue et militante laïque belgo-marocaine. En 2020, elle cofonde l’Observatoire Européen des Fondamentalismes dont le siège social est à Bruxelles. L’Observatoire se donne pour mission de diffuser et de partager des connaissances théoriques, critique et pratiques, sur les fondamentalismes religieux et ce qui les soutient. Elle a copublié avec notamment Florence Bergeaud-Blackler, Georges Dallemagne, Nadia Geerts et Céline Pina Cachez cet islamisme : voile et laïcité à l’épreuve de la cancel culture (La Boîte à pandore, 2021). Le travail de lanceur d’alerte de Fadila Maaroufi et de l’Observatoire Européen des Fondamentalismes à propos de l’avancée de l’islamisme a fait l’objet — et fait toujours l’objet — de contestations judiciaires, notamment de la part de la députée bruxelloise Farida Tahar, qui ont toutes été déclarées non fondées jusqu’à présent. Elle est lauréate du Prix international de la Laïcité 2024 par le Comité Laïcité République 

    Aymeric de Lamotte a rejoint l’équipe de l’Institut en 2021 et est directeur général adjoint de l’Institut Thomas More. Il dirige Justitia, le collectif d’avocats de l’Institut Thomas More qui offre une réponse juridique aux nouvelles intolérances. Il est avocat au barreau de Bruxelles depuis 2015. Il défend, entre autres, de nombreuses personnes physiques et morales qui luttent contre le wokisme (décolonialisme, culture de l’annulation, théorie du genre, etc.) et l’islamisme. Il est le conseil de Fadila Maaroufi, de l’Observatoire Européen des Fondamentalismes et de Florence Bergeaud-Blackler en Belgique 

    Florence Bergeaud-Blackler est chargée de recherche au CNRS au sein du laboratoire Groupe Sociétés, Religions, Laïcité et fondatrice du CERIF (Centre européen de recherche et d’information sur le frérisme). Titulaire d’un doctorat en anthropologie et d’une habilitation à diriger des recherches, elle est spécialisée dans l’étude des normativités islamiques dans les sociétés sécularisées, les procédés d’endoctrinement salafiste et le marché halal. Elle a notamment publié Le frérisme et ses réseaux. L’enquête (éditions Odile Jacob, 2023) et Le marché halal ou l’invention d’une tradition (éditions du Seuil, 2017) 

    L’analyse et le diagnostic ont été réalisés par Florence Bergeaud-Blackler. La rédaction finale et les recommandations sont faites par Fadila Maaroufi et Aymeric de Lamotte.

  • Israël et les trois derniers papes. Le récit du grand rabbin de Rome

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo, en français sur diakonos.be :

    Israël et les trois derniers papes. Le récit du grand rabbin de Rome

    Le dialogue entre le grand rabbin de Rome Riccardo Di Segni (photo) et le journaliste Juif « dissident » Gad Lerner – vient de faire l’objet d’un livre récemment publié en Italie sous le titre « Ebrei in guerra » — et qui consacre un chapitre entier consacré aux relations entre l’Église de Rome et Israël. Avec des observations très intéressantes, d’autant plus après le oui du Hamas à la libération de tous les otages et après les déclarations du Secrétaire d'État du Vatican Pietro Parolin à l'Osservatore Romano, à l'occasion du deuxième anniversaire du massacre du 7 octobre.

    Di Segni précise d’emblée que « la condition juive est complexe, la religion et la nation sont étroitement liées ». Et ce sont précisément les réponses de l’Église catholique à cette complexité, avec ses hésitations et ses contradictions, qui ont rythmé ces les hauts et les bas des relations entre les deux religions ces dernières décennies.

    D’après le grand rabbin de Rome, ce dialogue a atteint son apogée avec Benoît XVI qui « a écrit des choses très importantes et positives sur le judaïsme ».

    Benoît XVI a su aller au cœur de l’incompréhension entre ces deux confessions. « Alors qu’aux yeux des chrétiens, il est incompréhensible que les Juifs ne croient pas dans le Christ, pour les Juifs en revanche il paraît incompréhensible que les chrétiens y croient. Cette incompréhension mutuelle peut être une source d’agressivité ou à des impasses dans la communication, on peut en revanche l’éviter en renvoyant cette question à la fin des temps et en réfléchissant plutôt à ce qu’on peut faire ensemble aujourd’hui ». Et c’est bien cet « aspect pratique du dialogue qui qui a prévalu en substance avec Benoît XVI, malgré sa fermeté de principe ».

    Et c’est bien ce qui s’est passé avec Benoît XVI. Dans le premier des trois volumes de son « Jésus de Nazareth », il commente le Discours sur la Montagne en attribuant à ce qu’avait écrit sur le sujet le rabbin américain Jacob Neusner, qui s’était imaginé vivre à l’époque de Jésus et l’écouter, le mérite de lui avoir « ouvert les yeux sur la grandeur des paroles de Jésus et sur le choix devant lequel nous met l’Évangile », pour « la franchise et le respect » avec lequel ce Juif croyant disait ne pas pouvoir suivre Jésus.

    Et s’il fallait démontrer encore une fois combien Benoît XVI allait au cœur des deux confessions, on peut citer son rejet de l’expression « frères aînés » que tant de papes, à commencer par Jean XXIII jusqu’au pape François, ont utilisée pour s’adresser aux Juifs. Pour lui, cette expression « n’est pas très appréciée de ces derniers, d’autant que dans la tradition juive, le ‘frère aîné’, c’est-à-dire Ésaü, est également le frère abject ». À ses yeux, les Juifs sont plutôt « nos ‘pères dans la foi’ », selon une expression qui « décrit plus clairement notre lien avec eux ».

    Mais avec François, bien des choses ont changé, et pour le pire, selon le rabbin Di Segni.

    Le livre de Lerner fait allusion à un signal prémonitoire. Il s’agit de la visite de François au Grand Temple de Rome, le 17 janvier 2016, au cours de laquelle le pape « a soigneusement éviter de citer l’État d’Israël » et donc « le lien particulier avec la terre » qui caractérise le peuple Juif.

    D’ailleurs, à l’époque, le grand rabbin de Rome n’avait pas caché son mécontentement face à ce silence : « Bien des signes – avait-il dit – rappellent le rapport essentiel et religieux que nous entretenons avec la terre qui nous a été promise. Comprendre ce lien ne devrait pas poser de difficulté pour ceux qui respectent la Bible, et pourtant c’est encore le cas ».

    Et en effet, en ce qui concerne l’existence de l’État d’Israël, le Saint-Siège a toujours adopté « une perspective qui n’est pas religieuse en soi mais qui repose sur les principes communs du droit international », comme l’a expliqué le jésuite Juif et citoyen israélien David Neuhaus, grand expert du dialogue judéo-chrétien dans « La Civiltà Cattolica » du 16 mai 2024.

    Il est évident que l’on touche là un point particulièrement sensible des relations entre l’Église catholique et Israël, et le rabbin Di Segni n’a pas manqué de le souligner dans son livre :

    Les chrétiens et les juifs, dit-il, ont en commun la Bible hébraïque, mais « les interprétations peuvent être radicalement différentes. Dès les pages initiales du premier livre, la Genèse, le thème de la promesse de la terre aux descendants des patriarches est central, à tout le moins du point de vue juif ». Mais « pour les chrétiens, le thème central est autre, c’est l’annonce du Messie ». Pour pendant des siècles, leur conviction a été que les Juifs n’auraient pas pu retourner dans leur terre sans reconnaître d’abord en tant que Messie ce Jésus qu’ils avaient tué.

    Mais aujourd’hui « cette vieille réponse ne fonctionne plus », poursuit Di Segni, « un croyant catholique devrait se poser un problème d’interprétation. Le pape Benoit XVI avait bien dit quelque chose en ce sens, même si ce n’est pas aussi explicite du point de vue doctrinal ».

    Mais avec François ? Le jugement du rabbin Di Segni sur l’avant-dernier pape est très critique.

    Concernant le conflit à Gaza, « le pape a très clairement choisi son camp au lendemain du 7 octobre, quand il avait d’emblée qualifié d’acte terroriste tant l’action du Hamas que la réponse redoutée du côté israélien, quelle qu’elle puisse être. »

    Ce constat repose notamment sur l’audience à égalité que le pape avait donnée le 22 novembre suivant à des familles d’otages juifs détenus par le Hamas et à des parents de terroristes palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, à grand renfort de déclarations que la guerre menée par Israël était elle aussi « du terrorisme », et même « un génocide ».

    Après le 7 octobre, déclare Di Segni, « on aurait pu s’attendre à un peu d’empathie et de solidarité de la part de ses amis ». Mais au contraire, « nous avons eu droit à une équidistance glaciale, pour ne pas dire à un alignement avec l’autre camp […], jusqu’à faire l’éloge du gouvernement iranien », comme ce fut effectivement le cas après une audience du pape avec Ebrahim Raïssi, si l’on s’en tient au compte-rendu publié par le président iranien de l’époque.

    Quant aux racines de cette attitude de Francois, elles sont à chercher, selon le grand rabbin de Rome, dans « deux raisons particulières » : la première étant « le souci du sort des chrétiens dans les pays arabes », avec les « compromis avec les régimes islamistes » qui s’en sont suivis ; la seconde étant « la provenance d’origine du pape François, davantage tiers-mondiste qu’occidentale ».

    Que la provenance géographique de Jorge Maria Bergoglio ait eu une influence sur sa vision géopolitique est une thèse également partagée et soutenue par David Neuhaus, dans l’article de « La Civiltà Cattolica » que nous avons cité.

    Il n’est donc pas étonnant que François ait fait l’objet de nombreuses critiques publiques de la part de représentants du rabbinat et du judaïsme dans le monde entier. Sans que jamais ce pape fasse mine de les prendre en compte.

    En effet, on a beaucoup parlé des silences de François envers le judaïsme.

    Et dernièrement encore avec sa décision improvisée d’expédier de quelques brèves salutations l’audience accordée le 6 novembre 2023 à une délégation des rabbins d’Europe, sans même prendre la peine de lire le discours préparé pour l’occasion.

    Sans oublier le précédent du 9 mai 2019 concernant son habitude de critiquer ses opposants en les traitant de « pharisiens », dans le sens d’hypocrites, de cupides, de légalistes et de vaniteux.

    À l’occasion d’un entretien avec le pape François, les rabbins Di Segni et Giuseppe Laras l’avaient prié de cesser d’employer le terme de « pharisien » de manière offensante. Et le cardinal Kurt Koch, responsable des relations avec le judaïsme, avait tenté de remédier à la situation en préparant pour le pape un discours à lire devant un colloque international à l’Université pontificale grégorienne qui était justement consacré au thème « Jésus et les pharisiens ».

    Ce discours mettait en lumière que dans le Nouveau Testament, il n’y a pas que des controverses entre Jésus et les pharisiens. On y fait également l’éloge de deux pharisiens comme Gamaliel et Nicodème. Jésus lui-même déclare que certains pharisiens sont « proches du règne des cieux » parce qu’ils mettent en avant le commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Sans parler de la fierté avec laquelle l’apôtre Paul se décrit comme pharisien. Tout le contraire du stéréotype négatif souvent utilisé par le pape.

    Mais de manière incompréhensible, François avait renoncé à lire ce discours, se bornant à saluer les participants.

    Quant à l’accusation de « génocide » adressée à Israël de la part du pape François, il y a bien eu plusieurs tentatives de la part de la Secrétairerie d’État et de la salle de presse du Vatican d’en atténuer les effets, sans résultat.

    Avec le nouveau pape Léon XIV, le chapitre sur Israël reste encore à aborder. Mais à tout le moins, jusqu’à présent, il le fait avec davantage de clarté, en adoptant des positions distinctes et parfois éloignées, comme on a pu le voir après les bombes sur l’église catholique de Gaza et à l’issue de son entretien tendu avec le président israélien Isaac Herzog, confirmé par des communiqués respectifs très dissonants. Au cours de son interview avec Elise Ann Allen dans le livre sorti le 18 septembre, il est très peu question d’Israël, mis à part cette mise au point sur le « génocide » :

    « Officiellement, le Saint-Siège considère qu’on ne peut faire aucune déclaration sur le sujet, pour le moment. Il existe une définition très technique de ce que pourrait être le génocide, mais de plus en plus de personnes soulèvent cette question, dont deux associations israéliennes pour les droits de l’homme ».

    — — —

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l'hebdomadaire L'Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.

    Ainsi que l'index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • Lituanie : la Marche pour la vie à Vilnius a réuni des milliers de personnes

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    De  sur le NCR :

    La Marche pour la vie à Vilnius, en Lituanie, attire des milliers de personnes et suscite un soutien à la cause pro-vie.

    Les témoignages personnels ont fait partie des témoignages édifiants du week-end.

    Des jeunes filles portent des affiches qui signifient « Chaque vie est importante et précieuse » lors de la Marche pour la vie à Vilnius, en Lituanie, le 4 octobre 2025.
    Des jeunes filles brandissent des affiches sur lesquelles est écrit « Chaque vie est importante et précieuse » lors de la Marche pour la vie à Vilnius, en Lituanie, le 4 octobre 2025. (Photo : Erlendas Bart)

    Le cœur de la capitale lituanienne s'est animé de musique, de discours et de témoignages personnels poignants alors que des milliers de personnes se sont rassemblées samedi pour la « Žygis už gyvybę » (« Marche pour la vie »), un événement dédié à la célébration du caractère sacré de la vie et à la sensibilisation à la nécessité de sa protection.

    La marche a attiré des participants de toute la Lituanie ainsi que des pays voisins, notamment de Lettonie, d'Estonie et de Pologne.

    Les participants marchent le long de l'avenue Gediminas en direction de la place de la cathédrale de Vilnius lors de la Marche pour la vie à Vilnius, en Lituanie, le 4 octobre 2025. Crédit : Erlendas Bart
    Les participants marchent le long de l'avenue Gediminas en direction de la place de la cathédrale de Vilnius lors de la Marche pour la vie à Vilnius, en Lituanie, le 4 octobre 2025. Crédit : Erlendas Bart

    La manifestation du 4 octobre a débuté en début d'après-midi près de la Bibliothèque nationale Martynas Mažvydas, attirant un public diversifié composé de familles, d'étudiants, de militants, d'artistes et de membres du clergé. Portée par diverses organisations civiles et religieuses, la marche visait à affirmer la valeur de chaque vie humaine.  

    Des personnalités religieuses extérieures à la Lituanie ont exprimé leur soutien à l'initiative, notamment l'archevêque catholique letton de Riga, Mgr Zbigņevs Stankevičs, et l'évêque luthérien letton, Mgr Rinalds Grants, qui ont tous deux exprimé leur solidarité avec les objectifs de la marche. L'évêque auxiliaire de Kaunas, en Lituanie, Mgr Saulius Bužauskas, a participé en personne à la marche.

    Les participants se sont réunis près de la Bibliothèque nationale de Lituanie pour la cérémonie d'ouverture, où les intervenants ont partagé leurs points de vue personnels, médicaux, sociaux et philosophiques. Parmi eux, le Dr Lina Šulcienė a souligné la nécessité morale et spirituelle d'une société plus compatissante.

    « Notre conscience profonde nous appelle à une autre voie que la culture de la mort », a-t-elle déclaré. « Notre humanité profonde appelle à une culture de la vie, marquée par la solidarité, une compassion sincère et une sensibilité à l'égard des êtres humains, respectueuse de leur vie. »

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  • Les leçons de Lépante pour les combats d'aujourd'hui

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    De Michael Warsaw sur le National Catholic Register (archive 30 septembre 2021) :

    Les leçons de Lépante

    Ce qu'il faut pour combattre le sécularisme militant et l'expansionnisme pro-avortement reste identique à ce qui a fait pencher la balance à Lépante : la confiance en Dieu et l'intercession de la Vierge.

    Procession of Our Lady of Fatima.
    Procession de Notre-Dame de Fatima. (photo : Nuki Sharir / Shutterstock)

    Il y a quatre cent cinquante ans ce mois-ci, le 7 octobre 1571, les forces navales chrétiennes ont remporté l'une des plus importantes victoires de l'histoire mondiale, en détruisant une flotte considérablement plus importante de l'Empire ottoman lors de la bataille de Lépante, au large de la Grèce.

    Cet événement qui a changé la face du monde, en endiguant de manière décisive la vague d'expansionnisme militaire musulman dans le bassin méditerranéen, est commémoré chaque 7 octobre dans le calendrier liturgique de l'Église, lors de la fête de Notre-Dame du Rosaire. En fait, la fête était initialement connue sous le nom de fête de Notre-Dame de la Victoire, un titre conféré en reconnaissance du rôle critique que la prière d'intercession mariale a joué dans la victoire de la bataille de Lépante. 

    Compte tenu de ce contexte historique, il est toujours opportun, en ce jour et pendant tout le reste du mois d'octobre, de réfléchir à l'importance de se tourner vers Marie lorsque nous sommes confrontés à des défis personnels ou collectifs dans nos vies.

    C'est particulièrement pertinent cette année, alors que la foi catholique est à nouveau mise au défi par des forces qui semblent imparables pour de nombreux observateurs. La bataille d'aujourd'hui est, bien sûr, très différente du défi que l'Europe chrétienne a affronté il y a 450 ans à Lépante, l'attaque venant maintenant principalement du sécularisme et d'une hostilité sociétale croissante envers toutes les formes de religion.

    Au fond, cependant, ce qu'il faut pour combattre le sécularisme militant reste identique à ce qui a permis de renverser la vapeur à Lépante, contre toute attente : la dépendance à l'égard de Dieu par la foi en la personne de Jésus et le recours à Notre Seigneur par l'intercession de sa Sainte Mère.

    À l'heure actuelle, aux États-Unis, cette bataille spirituelle est engagée de manière très visible dans le domaine de l'avortement. À la suite de l'adoption de la loi texane sur les battements de cœur et de la décision subséquente de la Cour suprême des États-Unis de ne pas bloquer sa mise en œuvre, le lobby de l'avortement et ses alliés du Parti démocrate au Congrès et à la Maison-Blanche se sont mobilisés de façon spectaculaire en faveur du droit à l'avortement. 

    Sous la direction de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, une catholique favorable au droit à l'avortement, la Chambre des représentants a adopté à la hâte la loi dite "Women's Health Promotion Act". Ce projet de loi pernicieux vise non seulement à consacrer la législation Roe v. Wade, mais aussi à étendre encore davantage la licence d'avortement sans restriction de notre nation en supprimant le droit des États individuels à adopter des lois restreignant l'accès à l'avortement. Il vise également à priver les travailleurs de la santé catholiques et ceux d'autres confessions du droit de refuser de coopérer à des avortements pour des raisons de conscience religieuse.

    Pour sa part, le président Joe Biden, un autre politicien catholique favorable à l'avortement, a réagi à la loi texane en s'engageant à lancer une offensive "pangouvernementale" en faveur de l'avortement. Il a déjà tenu sa promesse en soutenant la loi sur la promotion de la santé des femmes et en engageant une action en justice contre la loi Heartbeat pour des raisons constitutionnelles.

    Mais ce n'est pas vraiment la loi texane qui a poussé l'activisme pro-avortement à un tel degré de fièvre. C'est l'examen prochain par la Cour suprême des États-Unis d'une autre affaire, Dobbs v. Jackson Women's Health Organization, concernant une loi du Mississippi qui interdit les avortements après 15 semaines de gestation. 

    De nombreux observateurs juridiques avertis pensent que la Cour est sur le point d'annuler l'interdiction de Roe v. Wade concernant les restrictions à l'avortement avant 20 semaines, lorsqu'un bébé à naître est considéré comme viable en dehors de l'utérus de la mère. Et il est fort possible que la majorité des juges conservateurs de la Cour aille encore plus loin dans son arrêt Dobbs et annule complètement Roe, renvoyant ainsi les lois sur l'avortement à l'autorité exclusive des États. 

    Dans un tel contexte, où la vie de millions d'Américains à naître est potentiellement en jeu, les catholiques fidèles doivent soutenir la campagne visant à restreindre le plus possible le mal de l'avortement dans notre pays. 

    Avec cet objectif en tête, EWTN, Relevant Radio et l'Institut Napa ont conjointement lancé un effort pour prier et promouvoir le Rosaire quotidien pendant le mois d'octobre pour "la fin de l'avortement légal en Amérique et une vague de soutien aux futures mères". Cette initiative s'inscrit dans le contexte spécifique de l'affaire Dobbs, que la Cour suprême examinera en décembre. Nous espérons que de nombreuses autres organisations catholiques se joindront à cet effort en priant le chapelet quotidien en octobre à cette intention, et mobiliseront ainsi des millions d'Américains dans la prière.

    Comme je l'ai indiqué précédemment, la nature de la menace laïque actuelle contre la vie et la liberté des croyants, aux États-Unis et dans d'autres pays, est sensiblement différente de la menace militaire que représentaient les forces navales de l'Empire ottoman musulman à Lépante. Le monde est très différent de ce qu'il était en 1571, lorsque le pape Saint Pie V a rallié les dirigeants de l'Europe chrétienne pour former une Sainte Ligue et faire face à un agresseur violent par une action militaire. Mais l'élément le plus central de la réponse de saint Pie V peut et doit être imité. Avant la grande bataille navale, il a ordonné que les églises de la ville de Rome restent ouvertes 24 heures sur 24 pour les prières et a préconisé en particulier la récitation du rosaire afin de susciter l'intercession de la Vierge Marie.

    Les non-croyants se moquent des fidèles qui recourent à des armes spirituelles pour faire face à de graves problèmes terrestres, mais les croyants ne s'y trompent pas. À maintes reprises au cours des crises qui ont marqué les 2000 ans d'histoire de l'Église, des ressources inattendues se sont matérialisées pour fournir exactement ce qui était nécessaire pour surmonter un obstacle apparemment insurmontable lorsque des prières d'intercession étaient adressées à la Mère de Jésus. 

    C'est précisément la raison pour laquelle la fête de Notre-Dame du Rosaire est célébrée chaque 7 octobre. Et ces prières mariales sont exactement ce que nous devons faire maintenant tout au long de ce mois, alors que la plus haute cour de justice de notre pays se prépare à entendre l'affaire qui pourrait finalement mettre fin au cadre national de l'avortement légal. 

    Que Dieu vous bénisse !

    Lire également : La conscience européenne moderne est née à Lépante

  • L'échec courageux de Maria Steen prouve que le catholicisme en Irlande n'est pas encore fini

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    De Portia Berry-Kilby sur The Catholic Herald :

    4 octobre 2025

    L'échec courageux de Maria Steen prouve que le catholicisme en Irlande n'est pas encore fini

    En l'espace de quelques décennies seulement, l'île d'Émeraude est passée d'un État synonyme de catholicisme dévot, pour le moins, à un État qui affiche ses références progressistes sur la scène internationale, ne montrant que peu de respect pour la religion de ses ancêtres.

    C'est certainement l'une des raisons, sinon la raison principale, pour laquelle la récente candidature de Maria Steen à la présidence irlandaise a tant attiré l'attention en Irlande. Voici une personne qui n'a pas honte de sa foi catholique et qui est très populaire auprès d'une grande partie du public pour ses positions intransigeantes sur les questions de moralité et de religion.

    L'émergence de Steen comme candidate populaire à la présidence, bien qu'elle ait été écartée par l'establishment, donne l'espoir que le pays retombe amoureux de la foi oubliée de ses ancêtres.

    Les élites de l'establishment aiment dépeindre l'Irlande comme une utopie libérale, libérée du catholicisme prétendument oppressif d'antan. Et, il faut l'admettre, elles ont de bonnes raisons de le croire. La fréquentation des messes n'a cessé de diminuer depuis les années 1970 et ne s'est jamais rétablie ; la Covid a aggravé la baisse de la fréquentation des offices dominicaux, avec une diminution pouvant atteindre 40 % depuis le début de la pandémie.

    Même le catholicisme culturel des Irlandais semble être en déclin, les mariages catholiques passant de plus de 60 % des mariages il y a dix ans à seulement 35 % en 2023. Et on ne peut nier la signification déprimante du fait qu'une population majoritairement catholique ait été la première à approuver le mariage homosexuel par un vote populaire national, comme l'a fait l'Irlande en 2015, suivi par l'approbation par l'Irlande d'un amendement constitutionnel en 2018 qui a supprimé les garanties pro-vie.

    Il est facile de comprendre pourquoi l'establishment libéral considère que l'Irlande est trop cool pour l'Église.

    Mais même si Steen n'a pas réussi à se qualifier pour l'élection présidentielle irlandaise – ce qui soulève d'autres questions sur le déficit démocratique au cœur du processus de qualification –, le large soutien public qu'elle a recueilli suggère que les valeurs catholiques traditionnelles ont toujours leur place dans un État irlandais de plus en plus libéral.

    En effet, si Steen, mère de cinq enfants scolarisés à domicile, réputée pour ses opinions pro-vie, pro-famille et pro-mariage traditionnel, peut obtenir d'aussi bons résultats, les valeurs catholiques qu'elle représente ne peuvent pas être si répugnantes pour la conscience publique.  

    Certains voudraient nous faire croire que ce n'est pas le cas. Le politicien irlandais Michael McDowell suggère : « En tant que libéral, j'estime que l'élection [de Steen] aurait été un pas en arrière pour l'Irlande en laquelle je crois. » Mais la popularité de Steen contredit l'idée selon laquelle le conservatisme culturel de l'Irlande catholique est aussi déplacé et inapproprié que des personnes comme McDowell aiment à le prétendre.

    Après tout, lorsqu'on leur a demandé l'année dernière de voter sur un amendement à la Constitution qui aurait effectivement effacé les obligations (longtemps négligées) de l'État envers les femmes au foyer, les Irlandais ont fait preuve de bon sens et ont fermement rejeté cet amendement absurde. La vague de laïcité libérale ne peut aller très loin.

    Certes, il existe encore un fossé important entre les conservateurs privés de leurs droits qui ripostent et un renouveau catholique à grande échelle, mais il y a plus d'une lueur d'espoir dans l'île d'Émeraude. Lors d'une messe de la veillée pascale à Dublin cette année, un nombre record d'adultes ont été baptisés dans la foi catholique. Sans oublier que l'année dernière, 21 hommes ont commencé à étudier pour devenir prêtres, le nombre le plus élevé depuis plus d'une décennie.

    Dans la sphère catholique au sens large, des initiatives telles que la Mater Dei Academy et la Mater Dei Education comblent un vide dans le paysage de l'éducation catholique en proposant un programme scolaire authentiquement catholique qui contribue à former l'esprit et l'âme des jeunes Irlandais.

    Bien sûr, cela peut sembler insignifiant comparé à la vague déferlante de valeurs libérales et progressistes qui balaye la société dominante. Mais de petites graines peuvent donner naissance à de grandes pousses.

    Et l'Irlande sait très bien qu'elle peut jouer dans la cour des grands en matière d'influence culturelle et religieuse. Après tout, c'est l'Irlande qui a contribué à préserver les trésors du christianisme pendant l'âge sombre.

    Les moines et les monastères de l'Irlande d'aujourd'hui ne susciteront peut-être pas le prochain renouveau du christianisme, mais peut-être que cette mère de cinq enfants qui pratique l'enseignement à domicile y parviendra.

    Steen, au moins, a donné une voix crédible à la cause du conservatisme social d'inspiration catholique. Espérons que ce n'est que le début d'une évolution positive.

  • Plus de 3 000 participants à une grande manifestation pro-vie à Vienne

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    De kath.net/news :

    Plus de 3 000 participants à une grande manifestation pro-vie à Vienne

    4 octobre 2025

    Trois évêques catholiques impliqués - Cobra a évacué Karlskirche avant le début de la manifestation - Des extrémistes de gauche tentent de perturber la manifestation - Des politiciens de l'ÖVP et du FPÖ étaient présents au rassemblement

    Vienne (kath.net/KAP) Environ 3 000 personnes ont manifesté samedi lors de la « Marche pour la vie » de Vienne pour une meilleure protection de la vie et un soutien accru aux femmes enceintes. Aux chants « Aimez-les tous les deux » – en référence aux mères et aux enfants – et « Vienne est pro-vie », elles ont défilé après un programme scénique devant l'église Saint-Charles, traversé la Ringstrasse de Vienne, fermée à la circulation, jusqu'à la Heldenplatz, puis de là, jusqu'à la Karlsplatz. L'objectif commun, selon l'association interconfessionnelle organisatrice, est de rendre l'avortement inutile en Autriche. La manifestation, organisée chaque année depuis 2006, était rythmée par des ballons roses, une musique joyeuse et une participation majoritairement composée de jeunes et de familles, comme l'a résumé Felicitas Trachter, présidente de la « Marche pour la vie ». Grâce à une importante présence policière, aucun incident n'a été à déplorer.

    Il n'y a pas eu de confrontation directe avec les contre-manifestants qui avaient appelé sur les réseaux sociaux pour perturber la marche. Trois évêques catholiques, Klaus Küng, Franz Scharl et Stephan Turnovszky, ont également participé au plus grand rassemblement pro-vie d'Autriche. Au cours du programme, Ruben Avram, pasteur de l'Église pentecôtiste roumaine de Brunn am Gebirge et membre de la direction de la communauté chrétienne Elim, a évoqué la nécessité de donner la parole aux personnes sans voix dans la société, en particulier aux femmes confrontées à des conflits liés à la grossesse et aux enfants à naître. L'Autriche doit proposer des alternatives à l'avortement. « Les enfants sont une bénédiction, pas un échec ni un frein à la carrière », a insisté le prêtre.

    Le slogan « Mon choix – mon corps » pourrait être accepté à condition qu'il ne concerne que la femme, mais un enfant à naître « a son propre corps et a également droit à la vie ». Dialogue pour la vie : Petra Plonner, de l'initiative citoyenne fairaendern.at, a souligné que les femmes choisissent souvent l'avortement non pas de leur propre initiative, mais sous la pression et dans des situations de désespoir. Une pétition qu'elle a lancée auprès du gouvernement du Land de Salzbourg plaide actuellement pour un meilleur soutien aux femmes enceintes.

    Maria Czernin, de Pro Life Europe, a souligné que les conversations informelles, par exemple entre étudiants, sont souvent déterminantes pour la survie d'un enfant. Descendre dans la rue une fois par an ne suffit pas à instaurer un changement culturel favorable à la vie : il est également nécessaire de ne pas hésiter à dialoguer et d'exprimer ses propres opinions. Czernin a également critiqué le fait que les étudiants autrichiens soient contraints de cofinancer des avortements grâce à leurs cotisations à l'ÖH.

    Deux hommes politiques, Caroline Hungerländer (vice-présidente de Vienne) et Hubert Keil (Parti de la Liberté de Basse-Autriche), ont également pris la parole. Hungerländer a rapporté que l'engagement en faveur de la protection de la vie avait rencontré un rejet considérable en politique, contrastant clairement avec la joie de vivre ressentie lors de la marche. Keil a remercié les participants pour leur « geste courageux » et a souligné que la liberté « commence là où l'on est le plus vulnérable ». Le droit fondamental à la vie doit être défendu avec véhémence, car il est fondamental pour tous les autres droits fondamentaux ; pourtant, il est souvent tabou.

    Leo Stolberg, président de l'association « Jeunesse pour la vie », reconnue par la Conférence épiscopale autrichienne, a présenté la campagne internationale de prière « 40 jours pour la vie », qui se déroule à Vienne depuis deux semaines, en face d'une clinique d'avortement sur Mariahilfer Gürtel. Les premiers problèmes avec les autorités ont été résolus et, depuis jeudi, la campagne bénéficie également d'une autorisation officielle, a indiqué M. Stolberg. Menée par des bénévoles et se poursuivant jusqu'au 2 novembre, cette campagne attire l'attention sur la protection de la vie par la prière silencieuse et vise à offrir un soutien spirituel aux femmes. Il n'existe pas d'approche directe.

    Mgr Küng : Chaque être humain est une créature

    La veille de la marche, un office religieux présidé par Mgr Küng a eu lieu en l'église Saint-Charles de Vienne. L'évêque retraité de St. Pölten a appelé les personnes présentes à défendre courageusement la dignité de chaque être humain, de sa conception à sa mort. « Chaque être humain est une référence à son Créateur », a déclaré Mgr Küng. Il est également important d'apporter soutien et attention aux personnes en situation de crise ou d'urgence, et de leur faire comprendre qu'elles ne sont pas seules et qu'elles peuvent recevoir de l'aide. C'est particulièrement vrai pendant la grossesse. « La voix de celles qui ont déjà vécu cette expérience est particulièrement importante ici », a déclaré Mgr Küng. Le sermon a établi des liens entre la vision de la création de saint François d'Assise, célébrée samedi dans l'Église catholique, et la protection de la vie.

    Manfred M. Müller, de l'association « Prêtres pour la Vie », a décrit l'avortement comme une atteinte à la confiance fondamentale en la bonté de la création divine. Selon les estimations publiques – les statistiques ne sont pas disponibles –, entre 30 000 et 60 000 enfants sont avortés chaque année en Autriche. « Cela représente quatre à huit classes par jour dont l'existence même est niée », a déclaré le prêtre. Parallèlement, une cérémonie de prière a eu lieu au Campus Hub de Vienne, près de la gare centrale, avant la « Marche de la Vie ». Déploiement Cobra à l'église Saint-Charles. Immédiatement après la cérémonie, l'église Saint-Charles a dû être évacuée par l'unité spéciale Cobra après que les fidèles présents dans l'église ont d'abord entendu le tic-tac d'un sac placé près de la boîte à aumônes, puis, peu après, la découverte d'un sac clignotant derrière un pilier. Les deux se sont avérés être des faux. Apparemment, l'intention était de provoquer une panique générale pendant la cérémonie et de perturber la marche qui suivrait, selon le recteur de l'église Saint-Charles, Marek Pucalik, et Johannes Pasquali, de l'Association de la Joie de l'église Saint-Charles, cités dans le journal « Krone ». Ils ont qualifié l'attaque de violente et l'ont condamnée.

  • Grand événement européen pour la vie (15 octobre, Bruxelles)

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