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Politique - Page 5

  • Le discours du Pape Léon XIV lors de sa visite officielle au Président de la République italienne

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    VISITE OFFICIELLE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ITALIENNE, SERGIO MATTARELLA

    DISCOURS DE SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIV

    Palais du Quirinal
    mardi 14 octobre 2025

    Monsieur le Président ,

    Je vous remercie pour vos aimables paroles et pour l’invitation à venir ici, au Quirinal, un palais si étroitement lié à l’histoire de l’Église catholique et à la mémoire de nombreux papes.

    En tant qu’Évêque de Rome et Primat d’Italie, il est important pour moi de renouveler, par cette visite, le lien fort qui unit le Siège de Pierre au peuple italien que vous représentez, dans le cadre des relations bilatérales cordiales qui existent entre l’Italie et le Saint-Siège, profondément marquées par une amitié sincère et une collaboration mutuelle efficace.

    Il s'agit, après tout, d'une union heureuse, ancrée dans l'histoire de cette péninsule et dans la longue tradition religieuse et culturelle de ce pays. On en voit les signes, par exemple, dans les innombrables églises et clochers qui parsèment le paysage, souvent de véritables trésors d'art et de dévotion, où la créativité innée de ce peuple, alliée à sa foi authentique et solide, nous a laissé un témoignage d'une grande beauté : artistique, certes, mais surtout morale et humaine.

    Je saisis l'occasion de notre rencontre pour exprimer la profonde gratitude du Saint-Siège pour ce que les autorités italiennes ont fait et continuent de faire à l'occasion de divers événements ecclésiaux difficiles, centrés sur Rome et de résonance universelle.

    Je voudrais exprimer ma gratitude particulière pour les efforts déployés à différents niveaux après le décès de mon vénéré prédécesseur, le pape François.  Ici même, au Quirinal, il déclarait : « Mes racines sont dans ce pays » ( Discours lors de la visite officielle au Président de la République italienne, 10 juin 2017), et son amour pour la terre et le peuple italiens a certainement trouvé ces jours-là un écho touchant et chaleureux, qui s'est également manifesté dans l'engagement profond et réfléchi qu'il a pris lors du conclave qui a suivi pour l'élection du nouveau pontife.

    Je voudrais une fois de plus vous exprimer mes sincères remerciements, Monsieur le Président, ainsi qu'à tout le pays, pour le bel exemple d'hospitalité et d'organisation efficace que l'Italie offre depuis des mois durant l'Année jubilaire, sous divers aspects – logistique, sécurité, préparation et gestion des infrastructures et des services, et bien plus encore –, ouvrant les bras et montrant son visage hospitalier aux nombreux pèlerins qui affluent du monde entier. L'Église universelle célèbre le  Jubilé de l'espérance. Le pape  François , dans la bulle  Spes non confindit , par laquelle il l'a annoncé en mai 2024, a souligné l'importance de « prêter attention au grand bien présent dans le monde afin de ne pas céder à la tentation de se croire submergé par le mal et la violence » (n. 7). Je pense que la belle synergie et collaboration que nous vivons ces jours-ci constitue déjà un signe d’espérance pour tous ceux qui viennent avec foi franchir la Porte Sainte et prier sur les tombeaux de Pierre et des Apôtres.

    Dans quelques années, nous célébrerons le centenaire des  Accords du Latran. À cet égard, il me paraît d'autant plus opportun de réaffirmer l'importance de la distinction mutuelle entre ces domaines. C'est pourquoi, dans un climat de respect cordial, l'Église catholique et l'État italien collaborent pour le bien commun, au service de la personne humaine, dont la dignité inviolable doit toujours primer dans les processus de décision et dans l'action, à tous les niveaux, pour le développement social, en particulier pour la protection des plus vulnérables et des plus démunis. À cette fin, je salue et encourage l'engagement mutuel à fonder toute collaboration sur le  Concordat  de 1984 et dans son plein respect.

    Comme il est malheureusement évident, nous vivons une époque où, à côté de nombreux signes d’espoir, de nombreuses situations de grave souffrance affectent l’humanité dans le monde entier et nécessitent des réponses urgentes et clairvoyantes.

    Le premier engagement que je voudrais rappeler à ce propos est celui en faveur de la paix. De nombreuses guerres ravagent notre planète, et en regardant les images, en lisant les nouvelles, en écoutant les voix, en rencontrant les personnes qui en sont douloureusement affectées, les paroles de mes  prédécesseurs résonnent avec force et force. Comment oublier l'avertissement irréfutable, mais ignoré, de  Benoît XV pendant la Première Guerre mondiale (cf.  Lettre aux chefs des peuples belligérants, 1er août 1917) ? Et, à la veille de la Seconde, celui du vénérable  Pie XII  (cf.  Message radiophonique aux gouvernements et aux peuples en danger imminent de guerre, 24 août 1939) ? Regardons les visages de ceux qui sont bouleversés par la férocité irrationnelle de ceux qui planifient sans pitié la mort et la destruction. Écoutons leur cri et rappelons-nous, avec saint  Jean XXIII , que « tout être humain est une personne, c'est-à-dire une nature douée d'intelligence et de libre arbitre ; il est donc sujet de droits et de devoirs qui découlent immédiatement et simultanément de sa nature même : droits et devoirs qui sont donc universels, inviolables, inaliénables » (Lettre encyclique  Pacem in terris , 11 avril 1963, n. 5). Je renouvelle donc mon appel pressant à continuer d'œuvrer pour le rétablissement de la paix dans toutes les parties du monde et à cultiver et promouvoir toujours davantage les principes de justice, d'équité et de coopération entre les peuples, qui en sont le fondement indispensable (cf. saint Paul VI,  Message pour la célébration de la Première Journée mondiale de la paix, 1er janvier 1968).

    À cet égard, je tiens à exprimer ma gratitude au gouvernement italien pour son engagement à répondre aux nombreuses situations difficiles liées à la guerre et à la pauvreté, en particulier celles des enfants de Gaza, notamment en collaboration avec l'hôpital Bambino Gesù. Ces efforts constituent des contributions fortes et efficaces à la construction d'une coexistence digne, pacifique et prospère pour tous les membres de la famille humaine.

    À cette fin, l'engagement commun que l'État italien et le Saint-Siège ont toujours manifesté et continuent de manifester en faveur du multilatéralisme est certainement bénéfique. Il s'agit d'une valeur très importante. Les défis complexes de notre époque rendent en effet plus que jamais nécessaires la recherche et l'adoption de solutions communes. Il est donc essentiel de mettre en œuvre ces dynamiques et ces processus, en rappelant leurs objectifs initiaux, visant principalement à résoudre les conflits et à favoriser le développement (cf.  François , Lettre encyclique  Fratelli tutti , 3 octobre 2020, 172), en favorisant un langage transparent et en évitant les ambiguïtés susceptibles de provoquer des divisions (cf. Ibid.,  Discours aux membres du Corps diplomatique , 9 janvier 2025).

    Nous nous apprêtons à célébrer, l'année prochaine, un anniversaire important : le huitième centenaire de la mort de saint François d'Assise, saint patron de l'Italie, le 3 octobre 1226. Cet événement nous offre l'occasion de souligner l'urgence de prendre soin de notre « maison commune ». Saint François nous a appris à louer le Créateur dans le respect de toutes les créatures, lançant son message du « cœur géographique » de la Péninsule et le transmettant de génération en génération jusqu'à nous, à travers la beauté de ses écrits et le témoignage de lui-même et de ses frères. C'est pourquoi je crois que l'Italie a reçu de manière particulière la mission de transmettre à ses peuples une culture qui reconnaît la terre « comme une sœur avec laquelle nous partageons notre existence, et comme une belle mère qui nous accueille dans ses bras » ( François , Lettre encyclique  Laudato Si' , 1).

    Ces dernières décennies, comme nous le savons, l'Europe a connu une baisse significative de la natalité. Cela exige un engagement à promouvoir des choix favorables aux familles à différents niveaux, en soutenant leurs efforts, en promouvant leurs valeurs et en protégeant leurs besoins et leurs droits. « Père », « mère », « fils », « fille », « grand-père » et « grand-mère » sont, dans la tradition italienne, des mots qui expriment et évoquent naturellement des sentiments d'amour, de respect et de dévouement, parfois héroïque, pour le bien de la communauté familiale et, par conséquent, pour celui de la société dans son ensemble. Je voudrais en particulier souligner l'importance d'assurer à toutes les familles le soutien essentiel d'un emploi digne, dans des conditions équitables et en tenant compte des besoins de la maternité et de la paternité. Faisons tout notre possible pour redonner confiance aux familles, en particulier aux jeunes familles, afin qu'elles puissent envisager l'avenir avec sérénité et grandir en harmonie.

    Dans ce contexte, nous voyons l'importance fondamentale, à tous les niveaux, de respecter et de protéger la vie, à toutes ses étapes, de la conception à la vieillesse, jusqu'au moment de la mort (cf.  François,  Discours à l'Assemblée plénière de l'Académie pontificale pour la Vie, 27 septembre 2021). Je souhaite que cette conscience continue de croître, également en ce qui concerne l'accessibilité des soins médicaux et des médicaments, selon les besoins de chacun.

    Je remercie ce pays pour l'aide généreuse qu'il offre aux migrants, de plus en plus nombreux à frapper à sa porte, ainsi que pour son engagement dans la lutte contre la traite des êtres humains. Ce sont des défis complexes de notre époque, auxquels l'Italie n'a jamais renoncé. Je vous encourage à toujours maintenir une attitude dynamique d'ouverture et de solidarité. Je tiens également à souligner l'importance d'intégrer de manière constructive les nouveaux arrivants aux valeurs et aux traditions de la société italienne, afin que le don mutuel qui naît de cette rencontre entre les peuples soit véritablement enrichissant et bénéfique pour tous. À cet égard, je souligne combien il est précieux pour chacun d'entre nous d'aimer et de transmettre sa propre histoire et sa propre culture, avec ses signes et ses expressions : plus nous nous reconnaissons et nous aimons sereinement, plus il est facile de rencontrer et d'intégrer les autres, sans peur et avec un cœur ouvert.

    À cet égard, on observe aujourd'hui une certaine tendance à sous-estimer, à divers niveaux, les modèles et les valeurs qui se sont développés au fil des siècles et qui façonnent notre identité culturelle, tentant parfois même d'en effacer la pertinence historique et humaine. Ne dédaignons pas ce que nos ancêtres ont vécu et ce qu'ils nous ont transmis, même au prix de grands sacrifices. Ne nous laissons pas séduire par des modèles massifiants et fluides, qui ne favorisent qu'un semblant de liberté, mais qui rendent les personnes dépendantes de formes de contrôle telles que les modes passagères, les stratégies commerciales ou autres (voir Cardinal Joseph Ratzinger,  Homélie lors de la messe d'élection du Pontife romain, 18 avril 2005). Préserver la mémoire de ceux qui nous ont précédés, préserver les traditions qui ont fait de nous ce que nous sommes, est important pour envisager le présent et l'avenir avec conscience, sérénité, responsabilité et perspective.

    Monsieur le Président, pour conclure, je voudrais vous adresser mes vœux les plus chaleureux de réussite, à vous et, à travers vous, à tout le peuple italien. L'Italie est un pays d'une immense richesse, souvent humble et cachée, qui a donc parfois besoin d'être découverte et redécouverte. C'est dans cette merveilleuse aventure que j'encourage tous les Italiens à se lancer, à y puiser de l'espoir et à affronter avec confiance les défis présents et futurs. Merci.

  • Un entretien exclusif avec le cardinal Robert Sarah (Tribune Chrétienne)

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    Dans un entretien exclusif accordé à Tribune Chrétienne, réalisé à Rome le jeudi 9 octobre 2025, le cardinal Robert Sarah est revenu sur les grands défis spirituels et moraux de notre époque, rappelant avec force les fondements immuables de la doctrine catholique (13 octobre 2025).

  • L'Occident reste indifférent alors que des chrétiens sont massacrés et persécutés dans le monde entier

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    L'Occident reste indifférent alors que des chrétiens sont massacrés et persécutés dans le monde entier

    Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées au Nigeria depuis 2009, mais ce n'est même pas le pire endroit où être chrétien

    Un policier monte la garde à l'intérieur de l'église catholique Saint-François, au lendemain d'une attaque qui a visé des fidèles à Owo, au Nigeria, en 2022.

    Depuis le début du siècle, ce « massacre silencieux » aurait fait 62 000 victimes chrétiennes au Nigeria.

    En Corée du Nord, les personnes reconnues comme chrétiennes peuvent être tuées sur-le-champ par les forces gouvernementales ou envoyées dans des camps de travail.

    Au Pakistan, les lois sur le blasphème entraînent la peine de mort et environ 25 % de toutes les affaires de blasphème concernent des chrétiens, alors qu'ils représentent moins de 2 % de la population.

    Pour beaucoup, la persécution des chrétiens évoque les images anciennes des Romains jetant des gens aux lions, mais on assiste à une recrudescence mondiale des massacres et de l'oppression de ceux qui suivent Jésus-Christ.

    La tragédie croissante au Nigeria a récemment attiré l'attention, mais dans l'ensemble, l'Occident a ignoré le sort des chrétiens massacrés en masse.

    Et pourtant, l'Occident n'est pas à l'abri du fanatisme anti-chrétien. La situation n'est pas aussi grave que dans d'autres parties du monde, mais il existe une intolérance croissante à l'égard des chrétiens en Occident qui, si elle n'est pas maîtrisée, pourrait avoir des effets profonds sur notre société.

    Selon Michael Higgins dans le National Post, le Canada a besoin de faire un sérieux examen de conscience lorsque l'incendie de plus de 100 églises chrétiennes passe pratiquement inaperçu et que le musicien et pasteur chrétien Sean Feucht est banni de certaines salles parce que ses « opinions » soulèvent des questions de sécurité.

    Cependant, c'est le niveau effroyable de violence et de mort au Nigeria qui a commencé à éveiller les consciences.

    Fin septembre, l'humoriste et commentateur Bill Maher a condamné les médias pour ne pas avoir rendu compte de ce qu'il a qualifié de tentative de génocide au Nigeria.

    Des personnes en deuil pleurent lors d'un enterrement collectif près de l'église Saint-Sébastien à Negombo, au Sri Lanka, le 24 avril 2019, après que neuf kamikazes ont perpétré plusieurs attentats qui ont tué plus de 350 personnes le dimanche de Pâques.

    Des chrétiens coptes de la ville égyptienne de Minya se préparent à enterrer leurs morts le 3 novembre 2018, au lendemain d'une embuscade tendue par des terroristes contre trois bus transportant des pèlerins chrétiens en route vers un monastère isolé dans le désert, qui a fait plusieurs morts et blessés.

    « Si vous ne savez pas ce qui se passe au Nigeria, c'est que vos médias sont nuls. Vous vivez dans une bulle », a-t-il déclaré.

    « Je ne suis pas chrétien, mais ils tuent systématiquement les chrétiens au Nigeria. Ils en ont tué plus de 100 000 depuis 2009. Ils ont brûlé 18 000 églises.

    C'est bien plus qu'une tentative de génocide, contrairement à ce qui se passe à Gaza. Ils essaient littéralement d'exterminer la population chrétienne de tout un pays. Où sont-ils ceux qui protestent contre cela ? »

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  • Matthieu Lavagna : comment réfuter les mauvais arguments pro-avortement

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    De Teresa Aguado Peña sur Omnes :

    Matthieu Lavagna : comment réfuter les mauvais arguments pro-avortement

    L'auteur de « La raison est pro-vie » remet en question les mythes sur le fœtus, démonte les arguments simplistes tels que « des amas de cellules » ou « mon corps, ma décision », et montre pourquoi le débat sur la vie n'est pas seulement religieux mais une question de raison.

    10 octobre 2025

    Matthieu Lavagna

    Matthieu Lavagna ©Avec l'aimable autorisation de l'auteur

    En rapport

    Matthieu Lavagna, diplômé en mathématiques, philosophie et théologie, dans son livre « La raison est pro-vie », analyse l'avortement d'un point de vue scientifique, philosophique et éthique, déconstruisant les mythes les plus répandus sur le fœtus et défendant la protection de la vie humaine dès la conception. Il y aborde les arguments concernant l'avortement, le statut moral du fœtus et l'urgence de défendre la vie humaine dès la conception.

    Pourquoi écrire un livre sur un sujet aussi tabou et sensible ?

    Parce que l'avortement est un acte banalisé dans la plupart des sociétés modernes. Le nombre d'avortements (IVG) est très élevé chaque année, et cette pratique est considérée comme de plus en plus banale. On constate également que nombre de nos contemporains sont très mal informés sur cette question. Les faits scientifiques et biologiques liés à l'avortement sont souvent mal expliqués au public, et en pratique, les arguments pro-vie sont rarement entendus. Ce livre vise à combler ce manque d'information et à éclairer objectivement le lecteur sur cette question, d'un point de vue scientifique et philosophique.

    En fin de compte, c'est le statut moral du fœtus qui est en jeu. Pourquoi ?

    En effet. Gregory Koukl résume parfaitement la situation avec cette phrase : « Si le fœtus n’est pas un être humain, il n’y a aucune raison de justifier la légalisation de l’avortement. Inversement, si le fœtus est un être humain, aucune justification à la légalisation de l’avortement n’est valable. »

    Dans le débat sur l'avortement, tout le monde admet que le fœtus est éliminé. Mais qu'est-ce qu'un fœtus ? S'il ne s'agit que d'un amas de cellules, l'avorter n'est pas plus immoral que de se couper les ongles ou d'aller chez le dentiste. Si le fœtus n'est pas un être humain, l'avortement devrait quand même être légal. Aucun problème. Mais si le fœtus est un être humain, et que tous les êtres humains ont droit à la vie, il y a de bonnes raisons de penser que l'avortement est immoral et devrait être interdit. J'explique cela en détail dans le livre.

    Du point de vue scientifique, vous montrez qu’il existe un consensus général sur le fait que le fœtus est un être humain.

    Oui. Le fœtus est biologiquement un être humain, car c'est un organisme vivant appartenant à l'espèce  Homo sapiens . Cet organisme génétiquement distinct se développe continuellement jusqu'à sa maturité. Dès la conception, il possède l'intégralité de son patrimoine génétique, qui le caractérise en tant qu'individu. Les manuels d'embryologie sont unanimes pour affirmer que la vie humaine commence dès la conception.

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  • María Corina Machado, fidèle dévote de la Vierge Marie, prix Nobel de la paix

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    D'Ángel Alberto Morillo sur Vida Nueva :

    María Corina Machado, fidèle dévote de la Vierge Marie, prix Nobel de la paix

    Un chapelet sur la poitrine, cette dirigeante de l'opposition a confié à la Mère de Dieu l'espoir que tous ses enfants en exil puissent « rentrer chez eux ».

    María Corina Machado, leader de l'opposition

    María Corina Machado Parisca, femme politique, ingénieure industrielle, professeure et principale dirigeante de l'opposition au Venezuela, a reçu le prix Nobel de la paix.

    Son rôle d’architecte de la lutte démocratique au Venezuela, face à un régime chaviste qui persécute quiconque pense différemment, est bien connu, car Machado est également une dévote fervente de la Vierge Marie.

    Durant la campagne présidentielle de 2024, au milieu des sabotages, y compris sa disqualification en tant que candidate, elle est toujours apparue déterminée, portant des chapelets, faisant campagne pour son remplaçant, Edmundo González.

    Pour elle, « ce n'était pas seulement une lutte politique » à proprement parler, mais « une lutte spirituelle ». Elle a visité une ville où les habitants accrochaient des chapelets au cou.

    Après le 28 juillet, jour où Nicolás Maduro s’est déclaré vainqueur des élections sans montrer les décomptes de voix validant sa victoire, une féroce persécution a éclaté.

    Depuis lors, Machado est resté cachée, bien protégée, toujours convaincue que tout « passerait ». Ainsi, dans les moments les plus difficiles, on l'a vu prier le rosaire.

    Une foi inébranlable

    En fait, sa dévotion est telle que lors de la solennité de la Nativité de la Vierge – ce 8 septembre – il a publié un message sur X pour l’anniversaire de la Mère de Dieu, qu’au « Venezuela nous commémorons également avec le Jour de la Vierge de la Vallée, notre Vallita, et le jour de l’apparition à Guanare de notre sainte patronne, la Vierge de Coromoto ».

    Elle a profité de l'occasion pour prier pour le pays, « pour la Liberté et pour chacun de nous, ses enfants ». Machado est mère de trois enfants : Ana Corina, Ricardo et Henrique. Comme des millions de femmes, elle rêve du retour de ses enfants à la maison.

    Elle adresse son message marial à tous les Vénézuéliens, leur rappelant que « la Vierge Marie veut nous rappeler qu'elle est présente avec nous chaque jour ! Une mère est TOUJOURS avec ses enfants ; elle nous accompagne dans les moments de solitude, elle nous donne de la force quand nous tombons. »

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  • Il fut un temps où les catholiques allemands luttaient pour la foi...

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    De  sur The Catholic Thing :

    Quand les catholiques allemands ripostaient

    10 octobre 2025

    Il fut un temps où les catholiques allemands luttaient pour la foi. Il y a cent cinquante ans, la moitié des évêques de Prusse furent emprisonnés, ainsi que des centaines de curés, laissant plus d'un millier de paroisses orphelines. Tous avaient refusé de se conformer aux diverses lois prussiennes, souvent appelées « lois de mai », destinées à étouffer l'indépendance de l'Église catholique au profit d'un protestantisme « œcuménique ». Les catholiques laïcs allemands réagirent en fournissant des refuges au clergé, en payant les amendes que l'État leur infligeait et en achetant aux enchères le mobilier des évêques. Et ce n'était qu'un début.

    Comme l'explique Roger Chickering dans son récent ouvrage « L'Empire allemand, 1871–1918 » , cette lutte entre l'État allemand et les catholiques s'est instaurée pendant des années et révèle une Église catholique allemande orthodoxe, pieuse et profondément fervente. Non seulement elle constitue une différence manifeste avec l'Église allemande d'aujourd'hui, qui perd des fidèles , mais elle explique aussi probablement pourquoi l'expérience germano-américaine – qui comptait un pourcentage si élevé de catholiques – a été si dynamique, nous donnant des saints tels que saint Jean Népomucène Neumann et sainte Marianne Cope.

    Le conflit en Allemagne débuta en 1837, lorsque le gouvernement prussien emprisonna l'archevêque de Cologne suite à un différend concernant des mariages mixtes entre catholiques et protestants. Dans les décennies qui suivirent, le catholicisme allemand connut un regain de vigueur. En 1844, plus d'un demi-million de catholiques se rendirent en pèlerinage à Trèves pour assister à l'exposition du Saint Manteau. On assista également à une augmentation spectaculaire du nombre d'organisations religieuses : entre 1837 et 1864, le nombre de monastères en Bavière quintupla .

    Cela inquiétait de nombreux protestants allemands, notamment les libéraux et les membres du gouvernement, qui estimaient que la réalisation de l'unification allemande et de la Réforme protestante nécessitait la destruction du pouvoir de Rome en Allemagne. Anéantir l'Église catholique en Allemagne, estimaient-ils, reviendrait à éliminer un intrus étranger du corps politique allemand, vestige d'un passé superstitieux, et à instaurer une seule Église nationale protestante allemande.

    Malheureusement pour les catholiques, les protestants libéraux et leurs alliés bénéficiaient d'une majorité au Reichstag de 1871 dans la nouvelle Allemagne impériale et exploitèrent ce pouvoir pour introduire une nouvelle disposition dans le code pénal fédéral, prévoyant une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à deux ans pour tout ecclésiastique qui abordait les affaires de l'État d'une manière susceptible de troubler la paix publique. Le « paragraphe de la chaire » fut le premier coup de semonce de ce qui allait être appelé la « guerre culturelle » ou Kulturkampf .

    Une série de lois anticatholiques s'ensuivit. Une loi autorisait l'État à démettre les ecclésiastiques de leurs fonctions d'inspecteurs scolaires locaux. Une autre interdisait aux ordres religieux d'enseigner dans les écoles publiques. Une autre encore bannissait les Jésuites et plusieurs autres ordres d'Allemagne. D'autres encore exigeaient que le clergé allemand soit formé dans les universités allemandes et qu'il passe un « test culturel » qui n'était pas exigé des étudiants en théologie protestante. Les mesures disciplinaires papales étaient soumises au contrôle de l'État prussien.

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  • Slovaquie : interdiction de la GPA et réaffirmation de la souveraineté nationale en matière bioéthique

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Réforme constitutionnelle en Slovaquie : interdiction de la GPA et réaffirmation de la souveraineté nationale en matière bioéthique

    Le 26 septembre, le Conseil national de la République a adopté une série d'amendements à la Constitution slovaque, incluant plusieurs changements visant à renforcer la souveraineté nationale sur différents sujets, y compris en matière bioéthique.

    La réforme constitutionnelle a été adoptée par 3/5e des députés – soit exactement la majorité minimale requise pour une réforme constitutionnelle – grâce au vote de certains membres de l’opposition.

    Parmi les amendements, figurent :

    1. la préservation de la souveraineté nationale de la Slovaquie sur les « enjeux d’identité nationale », tels que les enjeux « culturels et bioéthiques relatifs à la protection de la vie et à la dignité humaine », mais aussi à la vie privée et à la vie de famille, au mariage, à la parentalité et à la famille, à la moralité publique, au statut personnel, à la culture et à la langue, ainsi qu’aux décisions sur des thèmes en lien avec la santé, la science, l’éducation, la formation, le statut personnel et la succession (article 6 de la Constitution amendée, para. 6-7);
    2. l’interdiction des conventions de mère porteuse visant « à porter un enfant pour une autre personne » (article 15, para. 5) ;
    3. la garantie de l’égalité salariale entre hommes et femmes (article 36 para. 3) ;
    4. la reconnaissance de l’homme et de la femme en tant que « parents d’un enfant » (article 41 para. 2) ;
    5. la possibilité de l’adoption reconnue aux couples mariés ou à l’un des membres du couple, ou par une personne célibataire dans le cas exceptionnel où cela correspond aux intérêts de l’enfant (article 41 para. 5) ;
    6. la reconnaissance des droits des parents en matière d’éducation et de formation des enfants sur les sujets liés à la vie intime et à la sexualité, et l’inclusion de la protection de la santé et de la prévention des abus dans l’enseignement des enfants, « de manière appropriée à leur âge » (article 41 para. 7) ;
    7. la reconnaissance exclusive des sexes mâle et femelle tels que définis biologiquement (article 52a).

    Sur le plan bioéthique, on retiendra l’affirmation de la souveraineté nationale de manière générale et l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA) en particulier.

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  • La « droite » et la « gauche » ont-elles leur place dans l’Église catholique ?

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    De R. Jared Staudt sur le CWR :

    La « droite » et la « gauche » ont-elles leur place dans l’Église catholique ?

    Les factions sont peut-être inévitables, voire nécessaires, comme l'a concédé Paul. Mais le Corps du Christ, en revanche, ne peut être divisé dans son essence.

    Les divisions partisanes profondément ancrées aux États-Unis ont récemment pris une tournure violente. Les affiliations politiques révèlent des visions contradictoires de l'avenir du pays et, de plus en plus, de la vie humaine elle-même.

    La liberté est-elle absolue et doit-elle progresser quelles qu'en soient les conséquences ? Ou existe-t-il des vérités et des biens fondamentaux qui doivent être préservés et respectés ?

    Nous parlons souvent de la division fondamentale entre ces positions générales de droite et de gauche, de conservatrice et de libérale, comme étant uniquement politique, sans réaliser le lien catholique surprenant avec leur origine.

    Il est courant d'entendre les catholiques s'opposer à l'utilisation d'étiquettes droite-gauche et conservatrices-libérales dans l'Église. Néanmoins, il est impossible de nier l'existence de factions qui se sont largement développées dans ce sens. Les factions ne sont pas nouvelles, bien sûr, comme l'a clairement expliqué saint Paul aux Corinthiens : « D'abord, lorsque vous vous réunissez en Église, j'apprends qu'il y a des divisions parmi vous ; et je le crois en partie, car il faut qu'il y ait des divisions parmi vous, afin que soient reconnus parmi vous les véritables » (1 Co 11, 18-19). Les controverses sur la doctrine, la liturgie et la morale tendent à diviser en deux factions principales, et les étiquettes conservatrices et libérales reflètent, de manière généralement précise, les positions de préservation ou d'innovation.

    Les divisions contemporaines au sein de l'Église, bien que différentes des camps politiques, convergent souvent de manière surprenante. Cette réalité a récemment pris le devant de la scène lorsqu'une figure majeure du camp catholique progressiste, le cardinal Blaise Cupich, a suscité une vive controverse en cherchant à honorer un homme politique démocrate, le sénateur Dick Durbin, auteur d'un long historique de soutien à l'avortement. En revanche, les ecclésiastiques engagés dans la défense de la vie humaine, du mariage et de la liberté religieuse trouvent souvent des alliés au sein du Parti républicain. D'ailleurs, trois évêques américains siègent actuellement à la Commission sur la liberté religieuse du président Trump. Compte tenu des dynamiques internes et externes à l'Église, les distinctions « gauche-droite » ou « libéral-conservateur » ne doivent pas être écartées comme inapplicables ou hors de propos.

    Les étiquettes politiques « droite » et « gauche » remontent à la Révolution française, notamment à l'Assemblée nationale, où les représentants se plaçaient à droite ou à gauche du président de l'Assemblée, selon qu'ils soutenaient les droits du roi (la droite), la position de la majorité des catholiques, ou l'abolition de la monarchie (la gauche) et, par conséquent, les droits de l'Église. Après la chute du roi, ceux qui étaient considérés comme de droite étaient favorables à une restauration de l'Ancien Régime, tandis que la gauche continuait de prôner une libéralisation accrue de la société selon des principes républicains ou démocratiques.

    Cette division politique avait une énorme signification religieuse, car un camp avançait la notion française de laïcité (la suppression de tout rôle public de l'Église) et la légalisation du divorce, tandis que l'autre cherchait à restaurer l'union du trône et de l'autel.

    Après la Révolution française, les papes ont soutenu la restauration des monarques catholiques et ont même sanctionné les prêtres qui prônaient la démocratie. Le concile Vatican II, cependant, a permis une réhabilitation des catholiques affichant des positions associées au libéralisme politique en favorisant une plus grande ouverture au monde moderne. Vatican II a largement enterré la traditionnelle division droite-gauche entre catholiques, qui avaient soutenu soit la restauration de la monarchie, soit la démocratie moderne (bien que le mot « démocratie » n'apparaisse pas dans ses documents).

    Le clivage droite-gauche des dernières décennies se situe désormais principalement entre ceux qui soutiennent les valeurs traditionnelles de la démocratie moderne (la nouvelle droite) et ceux qui continuent à pousser la révolution contre toute forme d’autorité et de moralité traditionnelles (la nouvelle gauche).

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  • Immigration : s'inspirer de la sagesse de saint Thomas d'Aquin

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    De John M. Grondelski sur le CWR :

    Réflexions sur la sagesse de saint Thomas d'Aquin sur l'immigration

    Le Docteur Angélique distingue trois sortes d’étrangers et trois sortes de traitement.

    8 octobre 2025

    Détail de « Saint Thomas d'Aquin » (1605) d'Adam Elsheimer [WikiArt.org]

    Léon XIII devint pape en février 1878. Dans les dix-huit mois suivant son élection, il publia son encyclique Aeterni Patris , dans laquelle il recommandait saint Thomas d'Aquin, le considérant comme porteur d'une « sagesse d'or » et promouvait le renouveau des études thomistes comme référence de la philosophie catholique. Avec Rerum Novarum , Aeterni Patris compte parmi les encycliques léonines ayant eu l'influence la plus durable.

    L'étude sérieuse de saint Thomas a cependant connu des hauts et des bas. Comme pour Humanae vitae , les œuvres du Docteur angélique ont probablement été davantage évoquées que lues.

    C'est pourquoi je voudrais souligner un texte négligé : Summa theologiae I-II, question 105, article 3. La question est : « si les préceptes judiciaires concernant les étrangers ont été formulés de manière appropriée. » Sa réponse : Oui.

    Le sujet est plus sérieux que la question ne le laisse penser à première vue. Trop souvent, la négligence intellectuelle catholique se contente de prouver Exode 23:9 concernant la non-oppression des étrangers ( voir James Martin SJ, sur X ). Le traitement de Thomas est bien plus subtil et conforme à la tradition théologique catholique, même si l'on peut se demander combien d'évêques l'ont lu et médité.

    Saint Thomas examine la manière dont l'Ancien Testament abordait les étrangers en contact avec Israël et, surtout, ne met pas tous les « étrangers » dans le même panier. Il distingue trois types d'étrangers et trois types de traitement :

    • Passagers : Étrangers transitant simplement par Israël. On pourrait les appeler « en transit ». Ils devaient être protégés afin de pouvoir traverser Israël sans être inquiétés et, finalement, quitter Israël.
    • Étrangers résidents : Ceux qui souhaitaient s’installer définitivement. Thomas ne considère pas la règle de l’Exode « soyez gentils avec les étrangers » comme l’histoire complète. Leur présence était conditionnelle et progressive, conditionnée par l’intégration en Israël. La plupart des étrangers ne pouvaient être intégrés immédiatement car ils étaient idolâtres. Israël ne pouvait pas mettre en danger le véritable culte de Yahvé, comme les Juifs l’avaient appris du harem de Salomon ou de la Jézabel d’Achab. Le syncrétisme était une menace constante – et le talon d’Achille – pour Israël. Les étrangers ne pouvaient être accueillis qu’« après un certain temps, et une génération, afin que les coutumes des Juifs soient fermement enracinées en eux avant qu’ils ne participent à leur communion ». L’assimilation – avant tout religieuse, mais aussi culturelle – était essentielle au bien commun.
    • Nations hostiles : les Ammonites, les Moabites et les Amalécites. Ils étaient tenus à distance ; même les individus pacifiques de ces peuples ne pouvaient être admis qu’après des générations et après avoir démontré un « acte de vertu ». Certains étaient exclus « à perpétuité ». Même en tenant compte des exagérations sémitiques dans la Bible, Thomas reconnaît que la justice n’exige pas une ouverture immédiate. La preuve fondamentale n’est pas l’ouverture jusqu’à ce qu’il y ait une raison de fermer la porte, mais une porte fermée par laquelle l’admission pouvait occasionnellement se faire par la force d’une « dispense ». Ruth la Moabite en est un exemple : « Ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu mon Dieu » (Ruth 1:16).

    Au cœur de la pensée de Thomas se trouve l’idée que l’assimilation des étrangers sert le bien commun : « Si l’on permettait aux étrangers de s’immiscer dans les affaires d’une nation dès qu’ils s’y installaient, de nombreux dangers pourraient survenir, car les étrangers n’ayant pas encore fermement à cœur le bien commun pourraient tenter quelque chose de nuisible au peuple. »

    Le traitement nuancé de Thomas contraste fortement avec les déclarations – et la pratique – de certains évêques américains (mais pas seulement...). Alors qu'ils se réclament de la souveraineté des États et du contrôle des frontières, dans la pratique existentielle, les « exigences » des immigrants prennent presque toujours le pas sur ces engagements théoriques. Les exceptions constantes deviennent des incitations perverses, alimentant une immigration clandestine toujours plus importante.

    Il est peut-être nécessaire que le nouveau Léon (XIV) sur le trône papal rappelle les écrits de l'ancien Léon (XIII) sur la pertinence du Docteur angélique. Il serait peut-être aussi temps de mettre en place un programme de rattrapage pour la classe épiscopale, afin que l'enseignement de l'Église sur la justice, le bien commun et la prudence dans l'intégration des étrangers soit à nouveau pris au sérieux.

     
    John M. Grondelski (Ph.D., Fordham) a été doyen associé de la Faculté de théologie de l'Université Seton Hall, à South Orange, dans le New Jersey. Il publie régulièrement dans le National Catholic Register et dans des revues théologiques. Les opinions exprimées ici sont les siennes.
  • Les évêques catholiques appellent l'Union Européenne à nommer un envoyé spécial pour la liberté religieuse

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    De Nicolás de Cárdenas (ACI Prensa) sur CNA :

    Les évêques catholiques appellent l'UE à nommer un envoyé spécial pour la liberté religieusesharethis sharing button

    8 octobre 2025

    Les représentants des évêques catholiques auprès de l'Union européenne ont réitéré leur appel au bloc pour qu'il agisse fermement contre la persécution anti-chrétienne dans le monde en rétablissant le poste d'envoyé spécial pour la liberté religieuse.

    À l’issue de son assemblée d’automne, la Commission des conférences épiscopales de l’Union européenne (COMECE, selon son acronyme) a noté que « la liberté de pensée, de conscience et de religion est un droit humain inaliénable consacré par l’article 10 de la Charte des droits fondamentaux de l’UE » qui continue d’être « gravement menacé dans de nombreuses régions du monde ».

    Dans un communiqué, les évêques ont exprimé leur « consternation croissante » face à « la discrimination et à la persécution subies par les individus, les minorités religieuses et les communautés de foi – principalement chrétiennes – qui sont « ciblés en raison de leurs croyances ».

    Dans le même temps, la COMECE a reconnu que l'UE « a constamment affirmé son engagement en faveur des droits de l'homme comme pilier central de son action extérieure ». Elle a toutefois noté que « les mécanismes existants sont en eux-mêmes très précieux, mais manquent de l'autorité et de la visibilité nécessaires pour faire face à cette crise avec la vigueur et la cohérence nécessaires ».

    « La gravité de la situation exige une réponse plus ferme, plus dévouée et plus institutionnalisée », ont poursuivi les évêques, affirmant que l’UE « a la responsabilité particulière de défendre ces valeurs au-delà de ses frontières ».

    À cet égard, ils ont souligné que « le poste d'envoyé spécial de l'UE pour la promotion de la liberté de religion ou de conviction en dehors de l'UE a été créé en 2016 et a joué un rôle déterminant dans la promotion de cette cause sur la scène internationale ». Ils ont également souligné que « la nomination d'une personne à ce poste améliore la capacité de l'UE à surveiller, signaler et réagir efficacement aux violations de la liberté de religion dans le monde ».

    C’est pourquoi ils avertissent : « Nous sommes profondément préoccupés par le fait que ce poste important soit resté vacant pendant une période prolongée, ce qui envoie un signal inquiétant aux communautés persécutées à travers le monde et à ceux qui violent la liberté religieuse en toute impunité. »

    Les prélats représentant l’Église catholique dans les pays de l’Union européenne ont dénoncé que le maintien du poste vacant « suggère une diminution de la priorité de ce droit fondamental dans la politique étrangère de l’UE, précisément à un moment où sa défense est devenue plus urgente que jamais ».

    En conséquence, les évêques de la COMECE ont exhorté la Commission européenne « à nommer sans plus tarder un nouvel envoyé spécial de l’UE, en renforçant son mandat et en allouant des ressources humaines et financières adéquates pour remplir sa mission ».

    Ce n'est pas la première fois que ce poste devient vacant depuis sa création en 2016. Le premier à occuper ce poste était le Slovaque Ján Figel, qui a occupé ce poste jusqu'en 2019.

    Le poste est resté vacant pendant un an et demi, jusqu'en mai 2021, date à laquelle le Chypriote Christos Stylianides a été nommé. Cependant, Stylianides a quitté son poste six mois plus tard. La candidature de l'Italien Mario Mauro a ensuite été proposée, mais n'a pas reçu le soutien nécessaire.

    Ce n'est qu'en décembre 2022 que la Commission européenne a nommé le Belge Frans van Daele, dont le mandat est désormais expiré sans que la Commission européenne n'ait proposé de remplaçant à ce jour.

    Cet article a été initialement publié par ACI Prensa, le partenaire d'information en espagnol de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.

    Nicolás de Cárdenas est correspondant d'ACI Prensa en Espagne depuis juillet 2022. Au cours de sa carrière de journaliste, il s'est spécialisé dans les sujets socio-religieux et a également travaillé pour des associations civiles locales et internationales.

  • L'Église persécutée au Nicaragua : un dossier pour Léon XIV

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    De Luca Volonté sur la NBQ :

    L'Église persécutée au Nicaragua : un dossier pour Léon XIV

    L'activiste Muriel Sáenz a remis au pape un rapport sur la situation des catholiques nicaraguayens sous le régime d'Ortega : ils se tournent vers Rome et lui demandent de ne pas rester les bras croisés.

    09_10_2025

    Ces derniers jours, le Saint-Père Léon XIV a reçu un rapport documentant des années de persécution religieuse de l'Église au Nicaragua sous le régime de Daniel Ortega et Rosario Murillo. Ce rapport, accompagné de lettres de victimes et d'un sachet de café nicaraguayen, lui a été remis par Muriel Sáenz, militante nicaraguayenne des droits des migrants vivant actuellement aux États-Unis, à l'occasion du Jubilé des migrants célébré à Rome.

    Ce rapport, intitulé Nicaragua : une Église persécutée, publié fin août, est la septième édition d'une étude rédigée en exil par l'avocate et chercheuse Martha Patricia Molina. Il détaille 1 010 actions contre l'Église catholique entre avril 2018 et juillet 2025, allant des attaques contre le clergé à celles contre des lieux sacrés et à la suppression de processions traditionnelles. Selon Molina, les données révèlent également l'effet d'intimidation : la baisse du nombre de cas signalés en 2025 ne reflète pas une amélioration des conditions, prévient-elle, mais une intimidation croissante des prêtres et des communautés religieuses. 

    Dans une lettre privée remise au pape, la militante Muriel Sáenz l'a imploré d'intervenir en faveur des prisonniers politiques et de la communauté catholique au sens large, soumise à une répression sévère depuis des années. Les données contenues dans le rapport de Molina sur la persécution au Nicaragua – que nous avons abordées à plusieurs reprises dans ces pages  – sont très claires et ne laissent place à aucun doute. Depuis 2019, plus de 16 500 processions religieuses ont été interdites par les autorités de l'État. Plus de 300 prêtres, religieuses et travailleurs religieux ont abandonné leur service pastoral au Nicaragua, nombre d'entre eux contraints à l'exil. La fermeture d'universités catholiques, de médias et d'organisations caritatives souligne encore davantage le caractère systématique de la répression.

    Même si le rythme des attaques documentées a ralenti (32 cas cette année, contre 183 en 2024), ce déclin ne correspond pas à un regain de tolérance ou de respect de la liberté religieuse, bien au contraire. Au contraire, la censure des agissements du gouvernement et la crainte de dénoncer les abus s'accentuent, parallèlement à une diminution du nombre de prêtres, de paroisses et d'organismes caritatifs encore libres d'exercer leurs activités. En effet, ces dernières semaines, le système répressif de Managua a pris des formes encore plus brutales, avec des rafles familiales . Hommes, femmes, enfants, beaux-frères et frères et sœurs sont arrêtés simultanément, sans mandat, sans explication, et, dans la plupart des cas, disparaissent sans laisser de traces.

    Malheureusement, nous devons une fois de plus rappeler l'état des relations entre le Saint-Siège et Managua. Bien que gelés depuis 2023, date à laquelle le gouvernement a expulsé le nonce et le pape François a dénoncé le régime d'Ortega-Murillo comme une « dictature grotesque », ils n'ont jusqu'à présent pas constaté de dénonciation ferme et continue des abus du régime par le Saint-Siège sous François. Il faut espérer que le pape Léon XIV sera disposé et capable d'orienter l'action de la Secrétairerie d'État vers une plus grande fermeté et une dénonciation publique d'un régime tyrannique et antichrétien. Il est essentiel de veiller à ce que le Saint-Siège, à l'heure où le régime d'Ortega-Murillo renforce sa coopération économique avec la Chine de Xi Jinping, garde le silence face à la persécution croissante des chrétiens et à l'abolition de la liberté religieuse à Managua. 

    L'arrivée de ce nouveau dossier entre les mains du pape Léon XIV démontre que les catholiques nicaraguayens continuent de se tourner vers Rome avec confiance pour obtenir un soutien moral et une défense ferme de la liberté de culte dans leur pays. Pour Sáenz, cet événement était plus que symbolique : il représentait une occasion pour les fidèles nicaraguayens réduits au silence de rencontrer l’Église universelle. « Aujourd’hui, j’ai porté leurs voix au cœur du Vatican », a-t-il déclaré après un bref entretien avec le pape.

    Reste à voir si l’attention du pape se traduira par de nouvelles initiatives et un changement de paradigme dans l’attitude excessivement médiatrice de la Secrétairerie d’État. Par ailleurs, le 23 août, Léon XIV a reçu en audience au Vatican trois évêques nicaraguayens : Mgr Silvio Báez, confirmé par le Saint-Père comme évêque auxiliaire de Managua, bien qu’en exil depuis 2019 ; Mgr Isidoro Mora di Siuna ; et Mgr Carlos Herrera, président de l’épiscopat nicaraguayen, en exil au Guatemala. Il les a encouragés à poursuivre leurs fonctions avec confiance et détermination. Rome a besoin de clarté et de courage. Le pape Léon XIV ne doit pas permettre que les fidèles du Nicaragua soient humiliés et abandonnés comme en Chine.

  • 10 martyrs du déferlement anti-chrétien des années 30' en Espagne (9 octobre)

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    De vatican.va :

    Sts Cirilo Bertrán et 8 comp. et Inocencio de la Inmaculada

    L'Église reconnaît aujourd'hui la sainteté de neuf Frères des Écoles chrétiennes et d'un Père Passionniste. Huit de ces Frères formaient une communauté qui tenait une école à Turôn, au centre d'une vallée minière des Asturies, au nord-est de l'Espagne; ils furent martyrisés en 1934. Le neuvième Frère était de Catalogne et fut tué en 1937 près de Tarragone. Le Père Passionniste était venu à l'école de Turôn confesser les enfants. L'Église les glorifie tous les dix parce qu'ils sont restés fidèles à leur consécration jusqu'à donner leur vie pour la foi et leur mission évangélisatrice.

    La reconnaissance officielle de leur sainteté exalte en même temps la mission, que nous savons délicate et difficile, des éducateurs chrétiens de la jeunesse. Et le fait que les huit Frères de Turôn soient canonisés en communauté peut être un stimulant puissant pour nos communautés éducatives.

    C'étaient pour la plupart de jeunes religieux: quatre avaient moins de 26 ans, et le plus âgé arrivait à peine à 46. Voici leurs noms et quelques renseignements sur chacun d'eux.

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