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Politique - Page 3

  • George Gänswein parle du relativisme comme d'une menace pour la foi et la liberté

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    De Bryan Lawrence Gonsalves sur omnesmag.com :

    George Gänswein parle du relativisme comme d'une menace pour la foi et la liberté

    L’archevêque a mis en garde à Šiluva (Lituanie) contre les dangers du relativisme, qu’il a décrit comme « un poison qui empoisonne la foi ».

    27 octobre 2025

    liberté de foi

    L'archevêque Gänswein prononce sa conférence. ©Juozas Kamenskas

    Le nonce apostolique en Lituanie, en Lettonie et en Estonie, l'archevêque Georg Gänswein, a rappelé aux chrétiens les dangers du relativisme dans la société actuelle lors d'une récente conférence à Šiluva, en Lituanie. Il a souligné que ce relativisme « conduit à l'érosion, et finalement à la destruction, d'une foi fondée sur la confession de la vérité. Et cela conduit à un empoisonnement de la foi ».

    La conférence, organisée conjointement par le groupe civique lituanien Laisvos visuomenės institutas (Institut d'une société libre), le Syndicat des travailleurs chrétiens lituaniens et la Faculté de théologie catholique de l'Université Vytautas Magnus, a réuni des universitaires, des dirigeants civiques, des intellectuels publics et des membres du clergé pour discuter des principes de la Déclaration de Šiluva.

    Construire positivement

    Il s'agit de la troisième conférence de ce type consacrée à la réflexion sur la Déclaration de Šiluva, publiée le 12 septembre 2021, lors de la fête mariale annuelle de la ville. Ce document public prône la défense des droits humains fondamentaux, la promotion de la vertu et le bien commun de la société. Il reconnaît l'importance d'une société fondée sur les piliers de la vérité, des valeurs familiales, de la dignité humaine et de la foi en Dieu. Il est depuis devenu une référence morale pour les penseurs sociaux catholiques en Lituanie.

    L'archevêque Georg Gänswein, ancien préfet de la Maison pontificale et secrétaire personnel de longue date du pape Benoît XVI, a prononcé le discours d'ouverture, s'appuyant largement sur la philosophie du défunt pontife. Sa conférence a offert une riche réflexion philosophique et théologique sur la foi, la raison et le relativisme, aspects qu'il a décrits comme un « thème constant dans l'œuvre de Ratzinger ». L'archevêque Gänswein a averti que l'affaiblissement de la foi ou de la raison conduit inévitablement à « des pathologies et à la désintégration de la personne humaine ».

    La conférence a été ouverte par les discours de l'archevêque de Kaunas, Kęstutis Kėvalas, et de l'archevêque de Vilnius, Gintaras Grušas, qui ont tous deux souligné le devoir chrétien de défendre la vérité dans la vie publique.

    Dans son discours d'ouverture, l'archevêque K. Kėvalas a appelé à la vigilance contre les tentations d'expérimentation sur la nature et la dignité humaines. Il a également rappelé aux participants que Šiluva, sanctuaire marial connu pour l'une des premières apparitions approuvées d'Europe, symbolise la fidélité à l'ordre divin dans la création. « Le lieu saint de Šiluva invite au respect de l'ordre que le Créateur a donné à ce monde », a-t-il déclaré.

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  • Les tourments du monastère de Sainte-Catherine sont le reflet d’un conflit au sein de l’orthodoxie

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Les tourments du monastère de Sainte-Catherine sont le reflet d’un conflit au sein de l’orthodoxie

    Au sud de Gaza, au cœur de la péninsule du Sinaï, se trouve un monastère chrétien qui fait l’objet lui aussi, ces derniers mois, d’une dispute internationale politique et religieuse sur qui le dirige réellement, une dispute temporairement aplanie à tout le moins le 16 octobre dernier par un « accord commun préliminaire » ratifié par les ministres des Affaires étrangères de Grèce et d’Égypte et, trois jours plus tard, par l’ordination épiscopale d’un nouvel abbé.

    Ce monastère dédié à sainte Catherine d’Alexandrie, dont le corps y est d’ailleurs conservé, se dresse à 1570 mètre de hauteur au beau milieu du désert, à l’endroit du buisson ardent où Dieu s‘est révélé à Moïse et sur le flanc du Mont Sinaï, la montagne sur laquelle le prophète et guide du peuple d’Israël en chemin vers la terre promise a reçu de Dieu les tables de la loi.

    Fondé au VIe siècle par l’empereur byzantin Justinien, il s’agit du plus ancien monastère chrétien à avoir été habité sans interruption jusqu’à nos jours, notamment grâce à la protection que lui a accordée Mahomet en 623, et confirmée ensuite par les sultans ottomans, une protection symbolisée par une petite mosquée construite à l’intérieur à l’époque fatimide.

    Elle abrite la plus riche collection d’icônes byzantines antérieures à la période iconoclaste ainsi qu’une des plus vastes collections au monde de manuscrits antiques, dont le Codex Sinaiticus, datant de la première moitié du IVe siècle, qui se trouve à présent au British Museum, qui contient l’intégralité du texte du Nouveau Testament et une grande partie de la version grecque de l’Ancien.

    Ce qui a mis le feu aux poudres, le 28 mai dernier, c’est un arrêt de la Cour d’appel égyptienne d’Ismaïlia, qui a décrété que la propriété du monastère revient à l’Égypte et sous la supervision des ministères des Antiquités et de l’Environnement, restant sauve la faculté des moines d’y habiter.

    Mais dans le même temps, une autre controverse, plus religieuse celle-là, brisait en deux la communauté monastique. Une douzaine de moines, sur un total de 22, s’était rebellée contre Damien, l’abbé du monastère, en poste depuis 1974. Et la principale raison de ce conflit était le niveau d’autonomie ou de dépendance du monastère envers le patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem, dirigé depuis 2005 par Théophile III.

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  • Belgique : la « réalisation d’une euthanasie » intègre la nomenclature médicale

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Belgique : la « réalisation d’une euthanasie » intègre la nomenclature médicale

    27 octobre 2025
     

    En Belgique, suite à un arrêté royal daté du 18 septembre et publié le 30 septembre au Moniteur belge, la « réalisation d’une euthanasie » a intégré la nomenclature médicale[1]. En conséquence, à partir du 1er novembre, les médecins pratiquant une euthanasie toucheront des « honoraires spécifiques », précise l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (INAMI). Ceux-ci s’élèveront à 180,24 euros.

    Le montant perçu est destiné à couvrir « le coût du matériel, à l’exception des médicaments, la pratique de l’euthanasie ainsi que la constatation du décès et l’établissement de l’acte de décès » (cf. Belgique : les médecins désormais rémunérés 180,24 euros par euthanasie). L’application du système du tiers payant est en outre « obligatoire ». « Le patient ne paiera aucune quote-part personnelle et le médecin sera directement rémunéré par la mutualité. »

    Une « indemnité » était déjà prévue pour « l’avis médical » délivré dans le cadre d’une demande d’euthanasie. Seuls les médecins « agréés » peuvent y prétendre. En ce qui concerne la « réalisation d’une euthanasie », tous les médecins, « quel que soit leur code de compétence », pourront « attester cette prestation ».

    [1] sous le numéro 107251–107262

    Source de la synthèse de presse : Le Spécialiste, PM/P.S (23/10/2025)

  • Le Nigéria est engagé dans un sombre tunnel vers l'islamisation : les chrétiens en paient le prix

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    De La Sélection du Jour :

    Comprendre le cas nigérian : entre tribalisme, ingérences et épuration des chrétiens

    Par Raphaël Lepilleur.

    Synthèse n°2583,

    Publiée le 27/10/2025 -

    Le Nigéria semble être dans un sombre tunnel vers l'islamisation. Comme souvent, les chrétiens en paient le prix... Enfants, femmes et hommes y sont fréquemment massacrés.

    Le Nigeria est une poudrière. Géant divisé entre ethnies, religions, ambitions politiques et ingérences, il bascule vers une prise de pouvoir islamique. Au nord, les Peuls sèment la terreur. Boko Haram et l'État islamique en Afrique de l'Ouest prospèrent, tandis que l'armée, dominée par les musulmans, ferme les yeux. Dans ce chaos, les chrétiens sont les premières cibles, massacrés en silence.

    Les chrétiens sont aujourd'hui les plus persécutés au monde. C'est une réalité établie, comme le fait que les pays où l'on tue, emprisonne et torture des personnes pour leur foi sont à majorité musulmane ou communiste. Pour le cas nigérian, on fera l'économie des raccourcis « musulmans contre chrétiens », qui ne sont que partiellement vrais… Le Nigeria, c'est plus de 250 ethnies et près de 500 langues (qui n'ont jamais coexisté pacifiquement sur le long terme). 3 grands blocs dominent : les Haoussas-Peuls au nord, musulmans (les Peuls ayant conquis les Haoussas début 1 800, pour créer ensemble le califat de Sokoto, renversé par les Britanniques), les Yorubas au sud-ouest, musulmans, et les Igbos au sud-est, chrétiens. Il y a aussi un animisme ancestral, peu perceptible, puisque traditionnellement pratiqué en privé, tandis qu'une autre religion est affichée pour la vie publique. Les Igbos forment un peuple commerçant, profondément attaché à l'éducation et à la réussite. Dans les années 1960, post-indépendance britannique, ils tentent de faire sécession, déclenchant une guerre civile qui fera plus d'un million de morts (guerre du Biafra). Depuis, ils se voient comme les parias persécutés. Les Peuls sont historiquement nomades et prosélytes, présents dans tout le Sahel, du Sénégal jusqu'au Soudan. Depuis une vingtaine d'années, une partie s'est radicalisée, souvent sous influence wahhabite et salafiste, par des prêcheurs formés en Arabie saoudite, au Qatar ou dans des écoles financées par des ONG islamiques.

    Les Haoussa-Peuls tiennent une grande partie de l'appareil d'État, de l'armée et de la haute administration, avec les Yorubas. C'est dans leurs zones et dans leurs rangs que prospèrent Boko Haram et l'État islamique en Afrique de l'Ouest (EIAO), branche de Daesh. Pour faire simple, les premiers incarnent la sauvagerie jihadiste primitive qui se veut « pure » (donc peu « inclusive »), tandis que les seconds adoptent une approche plus stratégique et pragmatique, dans le but de rallier un maximum de musulmans. L'EIAO a pris le dessus sur Boko Haram, bien qu'ils se fassent encore la guerre. Dans tout cela, les milices peules sont les principaux responsables des massacres. Elles ne sont ni Boko Haram ni EIAO, mais sont instrumentalisées et armées par ces groupes. Ce sont des bras armés, motivés par la foi et par des conflits locaux liés à la terre, à l'élevage, à l'agriculture ou à la domination ethnique. En pratique, les Peuls tuent tout ce qui n'est pas peul, et surtout ce qui est chrétien. La volonté d'imposer la charia et la haine viscérale du non-musulman sont les points communs. Ajoutez à cela le pétrole du Delta du Niger (en zone chrétienne), la corruption endémique, l'explosion démographique, les multiples ingérences étrangères (Qatar, Arabie saoudite, USA, France, Chine)...

    Leur mode opératoire est quasiment médiéval. Des escadrons à moto et en pick-up qui surgissent en pleine nuit dans des villages de quelques centaines d'habitants. Et là, c'est l'horreur. Aux cris « d'Allah akbar », les villages sont incendiés, femmes/enfants/hommes massacrés, églises rasées (souvent brûlées avec les fidèles rassemblés à l'intérieur), corps mutilés, brûlés vifs, égorgés, viols collectifs… Les massacres des minorités chrétiennes du nord sont très fréquents. Dans le sud, on ne vit pas cette réalité. Boko Haram, de son côté, multiplie les enlèvements. On se souvient des centaines d'écolières kidnappées… Les chiffres (estimations très difficiles, vu le contexte) font état de plus de 50 000 morts depuis 2009, et plus de 3,5 millions de déplacés. On peut parler d'une logique génocidaire, d'une épuration ethnique et religieuse (populaire dans les régimes musulmans et communistes).

    Depuis la fin de la dictature militaire en 1999, le Nigeria repose sur une règle non écrite, mais sacrée : le pouvoir (président/Premier ministre) doit toujours être partagé entre un chrétien et un musulman. En 2023, cette règle a été brisée pour la première fois. Cela renforce l'idée d'une prise de pouvoir islamique (avec une surestimation de la population du nord, qui permettrait de frauder les élections). Dans les faits, les massacres se sont intensifiés depuis cette élection. Pour de nombreux religieux et défenseurs des droits humains, c'est le basculement vers un régime islamique. De là à imaginer une complicité entre le pouvoir yoruba et les Peuls, il n'y a qu'un pas. Des liaisons dangereuses, car une tentative de coup d'État menée par des militaires (largement acquis aux Peuls) aurait d'ailleurs été déjouée. Présidence aussi visée pour corruption et soupçonnée de « complicité néocolonialiste ». L'actuel chef d'État est un ancien président de la CEDEAO (censée incarner l'unité de l'Afrique de l'Ouest, mais perçue par certains comme un relais des intérêts mondialistes). Pour l'activiste controversé Kemi Seba, le mondialisme et le néolibéralisme sont les ennemis communs de tous les peuples et leurs architectes ne reculent devant rien. Même si cela implique de fermer les yeux sur une logique génocidaire… Quand géopolitique, jihad et conflits locaux s'entremêlent, ce sont souvent les chrétiens qui en paient le prix.

    À retenir

    • Le Nigéria, c'est plus de 250 ethnies, mais 3 dominent. Les Haoussa-Peuls musulmans au nord, les Yorubas musulmans au sud-ouest et les Igbos chrétiens au sud-est.
    • Le pays à toujours été divisé par des logiques tribales et claniques. Les milices peuls, armées par Boko Haram et la branche de Daesh locale, sont les principaux coupables des massacres.
    • Un bilan vertigineux. On peut parler d'une logique d'épuration ethnique et religieuse. Pour la première fois de son histoire, le pouvoir politique est entièrement musulman.
    • Le pouvoir politique yoruba serait complice, dans le but d'éradiquer la population chrétienne... Le spectre du Moyen Orient, des frères musulmans, des salafistes, plane sur le pays... Beaucoup fermeraient les yeux pour préserver leurs intérêts et un certain équilibre géopolitique. 

     

    La sélection
     

    Nigéria: la foi sous le feu de la persécution

    >>> A lire sur le site de Portes Ouvertes.

  • A propos des vachers musulmans, des martyrs catholiques et du déclin institutionnel

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    De Robert Royal sur The Catholic Thing :

    A propos des vachers musulmans, des martyrs catholiques et du déclin institutionnel

    27 octobre 2025

    Il est courant aujourd'hui de déplorer la perte généralisée de confiance dans les institutions : gouvernements, écoles, collèges et universités, tribunaux, autorités médicales, religions et (notamment) l'Église catholique. Il existe de nombreuses raisons, bonnes ou mauvaises, à cette perte de confiance. Dans la plupart des cas, il s'agit simplement d'une réaction face à l'incapacité de nos institutions à remplir leur mission. Parfois, les défaillances sont si étranges que l'on est tenté de renoncer soi-même à ces organismes.

    L'Église catholique a bien sûr perdu beaucoup de confiance à cause de la crise des abus sexuels. Même si l'Église a été injustement critiquée alors que d'autres institutions – comme les écoles publiques – ont des antécédents comparables, voire pires, sans que leur réputation en soit vraiment affectée, cette humiliation a été un signal d'alarme. Ou aurait dû l'être, si l'Église dans son ensemble avait adopté des mesures efficaces pour remédier à ce problème bien réel. Pourtant, de manière inexplicable, nous avons des prêtres célèbres comme Marko Rupnik S.J., accusés d'abus et de blasphèmes stupéfiants, mais toujours en activité. Comme d'autres.

    Et à un niveau moins scandaleux, considérons la récente controverse suscitée par les propos du cardinal Parolin sur la persécution des chrétiens au Nigeria. Une porte-parole de l'organisation Aid to the Church in Need, qui a publié la semaine dernière un rapport sur la persécution des catholiques dans le monde, a défendu l'affirmation du cardinal selon laquelle les catholiques nigérians étaient souvent victimes de conflits sociaux et non religieux. Elle a qualifié ces propos d'improvisés, visant simplement à reconnaître la complexité de la situation.

    C'est peut-être vrai, mais c'est précisément ce qu'une personne occupant un poste à haute responsabilité – Parolin est le secrétaire d'État du Vatican – dit de manière presque aléatoire qui est révélateur. (Un « lapsus révélateur », si vous croyez à ce genre de choses.) Ce qui nous donne confiance, ou non, dans le jugement d'une personne, c'est en partie sa capacité à évaluer correctement les proportions dans des situations toujours complexes.

    Mgr Parolin avait raison de dire qu'il existe d'autres causes que l'antagonisme religieux pour expliquer le massacre des chrétiens au Nigeria. En particulier, la concurrence pour les terres entre les éleveurs musulmans fulani et les agriculteurs chrétiens. Mais ce n'est qu'une petite partie du problème. (L'affirmation occasionnelle du Vatican selon laquelle le « changement climatique » explique les mauvaises actions entre également dans cette catégorie.) Et il est vrai que même certains musulmans « modérés » sont attaqués par des islamistes radicaux au Nigeria.

    Mais attirer l'attention sur cette question secondaire alors que quelque 8 000 chrétiens ont été tués, principalement par des islamistes radicaux précisément en raison de leur foi, depuis le début de l'année 2025 seulement, suggère une volonté presque délibérée de ne pas énoncer le véritable problème.

    La persécution et le martyre des chrétiens nigérians sont si graves que le Washington Post, journal résolument laïc et progressiste, m'a récemment invité à rédiger un article d'opinion (ici). Ne manquez pas les commentaires si vous avez besoin d'une preuve supplémentaire du nombre d'Américains qui, ces derniers temps, sont devenus complètement fous.

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  • Une guerre démographique fait rage, et ceux qui la fomentent veulent notre extinction

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    De l'

    Une guerre démographique fait rage, et ceux qui la fomentent veulent notre extinction.

    Le 17e rapport Van Thuân est publié

    « La guerre démographique. Voulons-nous notre extinction ? » Tel est le titre du 17e Rapport sur la doctrine sociale de l'Église dans le monde, édité par l'Observatoire du cardinal Van Thuân et récemment publié par Cantagalli. Quinze experts examinent la véritable « bombe atomique » de l'humanité actuelle, la glaciation démographique et la planification politique en matière de procréation et de population. L'alarme est lancée : la population mondiale décline ; en 2024, 10 000 enfants de moins sont nés en Italie qu'en 2023. Si la situation perdure, le dernier Italien mourra d'ici 2150. Le rapport contient tous les chiffres, mais pas seulement.

    Le titre du rapport est d'un réalisme provocateur, et il nous confronte à la réalité : une guerre est en cours, et ceux qui la planifient se fient à leur instinct. La guerre démographique est une véritable guerre, à la fois comme sujet de discorde et comme instrument de conflit. Les deux principaux aspects de cette guerre démographique abordés par le rapport sont les politiques antinatalistes et les politiques d'immigration. Le rapport ne se contente pas d'aborder la bioéthique ou la morale personnelle, mais propose une analyse franchement politique. Le pouvoir mondial utilise aujourd'hui ces deux outils, et les populations en deviennent les otages.

    Depuis le rapport Kissinger de 1974, Mémorandum de sécurité nationale n° 200, intitulé « Implications de la croissance démographique mondiale pour la sécurité et les intérêts étrangers des États-Unis », qui a ouvert la voie à l'antinatalisme mondial, la planification mondialiste de la natalité et des migrations a eu pour objectif d'entraver le développement de certains pays et de maintenir les équilibres de pouvoir existants, car ils avantagent les détenteurs du pouvoir mondial. La politique démographique n'est ni secondaire ni marginale ; elle est interconnectée avec l'économie, la médecine et la culture, entendues principalement comme l'organisation de mentalités et de modes de vie répandus.

    Les soins de santé sont également devenus l'instrument d'une guerre qui sème la mort, comme toutes les guerres. La légalisation forcée de l'avortement et de l'euthanasie équivaut à une guerre mondiale. Comme dans toutes les situations de guerre, les soins de santé ont proféré de nombreux mensonges pour désorienter l'ennemi : ils ont modifié la définition scientifique de la conception et de la mort. 

    Des continents entiers, comme l'Europe, risquent de voir leur puissance mondiale diminuée par leur hiver démographique programmé et leurs politiques d'immigration perturbatrices. La grande crise financière de 2008 trouve son origine, comme le rappelle également ce rapport, dans la baisse de la natalité et l'affaiblissement de la famille. L'Union européenne persécute les États membres qui mènent des politiques natalistes. Partout, des luttes intestines s'engagent autour de la baisse de la natalité et des taux de natalité.

    La natalité et l'immigration nous obligent à explorer les racines des questions sociales actuelles, et les questions radicales sont toujours sources de conflits, de luttes et de guerres. Elles sont radicales à la fois parce qu'une société y survit ou s'y suicide, et parce qu'aucun autre problème social ne peut être résolu sans les résoudre. La radicalité implique également des solutions opposées, comme une sorte de guerre civile à mort : les phénomènes démographiques ne sont pas spontanés, mais résultent d'une planification politique du pouvoir.

    La culture, elle aussi, est un secteur influencé par les politiques démographiques. Les thèses d'Emil Mihai Cioran dans L'Inconvénient de Naître ne sont qu'un exemple parmi tant d'autres de la vaste littérature dissuasive sur la contraception. La littérature sur l'infanticide est également abondante et ne se limite pas aux ouvrages de Peter Singer. David Benatar, auteur de Better Never to Have Been: The Harm of Coming Into Existence , a considérablement alimenté le mouvement d'extinction. Si l'on ajoute à cela la culture du genre, les modes de vie de la postmodernité éveillée et l'extrémisme environnementaliste en faveur de l'extinction… on peut conclure que même ceux qui mobilisent la culture mènent une guerre démographique.

    Commandez dès maintenant le 17ème Rapport de notre Observatoire.

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  • Un cardinal hongrois torturé par les communistes commémoré 50 ans après sa mort

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    De Bohumil Petrík sur CNA :

    Un cardinal hongrois torturé par les communistes commémoré 50 ans après sa mort

    Cardinal József Mindszenty
    Le cardinal József Mindszenty en 1974. | Crédit : Mieremet, Rob/Anefo, CC BY-SA 3.0 NL, via Wikimedia Commons

    Les dirigeants de l’Église hongroise se sont récemment réunis à Rome pour commémorer le vénérable cardinal József Mindszenty, le prélat persécuté décédé en exil il y a 50 ans et devenu un symbole durable de la résistance aux régimes totalitaires.

    « Rome et la patrie — ce sont les deux étoiles et les deux objectifs qui m'indiquent aussi la direction à suivre. » Cette citation de Mindszenty est présentée dans une exposition actuellement présentée à l'Académie hongroise de Rome, soulignant la fidélité du cardinal au Saint-Siège et à son pays durant une période de répression brutale en Europe centrale.

    Mindszenty fut emprisonné sous plusieurs régimes en Hongrie. Il fut évêque de Veszprém pendant la Seconde Guerre mondiale, puis nommé archevêque d'Esztergom avant d'être élevé au rang de cardinal. Après la prise du pouvoir par les communistes en Hongrie en 1948, il fut arrêté pour « activité antigouvernementale », torturé et emprisonné.

    « Avant son arrestation en 1948, il cherchait naturellement des liens avec d'autres prélats dans les pays voisins dominés par les communistes », a déclaré le cardinal Péter Erdő, archevêque d'Esztergom-Budapest, dans des commentaires à CNA.

    Il a nommé le cardinal Josef Beran de Prague, le cardinal Stefan Wyszyński de Cracovie et le bienheureux cardinal Aloysius Stepinac de Zagreb dans le cadre de ce qu'il a appelé une « grande symphonie » de leadership épiscopal à une époque de persécution sous le communisme.

    « C'est pourquoi Pie XII, dans une lettre solennelle, a mentionné tous ces témoins de la foi. C'était une phrase puissante qui reconnaissait leur témoignage », a ajouté Erdő.

    « Témoins de la foi — Rayon d'espoir »

    L’ambassade de Hongrie près le Saint-Siège a rendu hommage à Mindszenty lors d’un événement intitulé « Témoins de la foi — Rayons d’espoir », organisé dans le cadre du Jubilé 2025, dont le thème est « Pèlerins de l’espoir ».

    « Ce n'est pas un hasard si cet événement s'inscrit dans le cadre du jubilé », a déclaré le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les Causes des Saints. « Le cardinal Mindszenty a honoré la dignité du cardinalat par sa vie et son sens du sacrifice. »

    « Il a été emprisonné sous le nazisme et le communisme. Cela signifie qu'il a tenu bon et a défié les idées reçues », a souligné Édouard Habsbourg-Lorraine, ambassadeur de Hongrie auprès du Saint-Siège, qui a également révélé détenir une relique du cardinal.

    Lors du soulèvement hongrois de 1956, Mindszenty fut libéré et se réfugia à l'ambassade des États-Unis à Budapest, où il resta quinze ans. En 1971, il fut autorisé à quitter le pays et commença à voyager beaucoup, principalement pour rendre visite aux communautés hongroises de la diaspora, notamment aux États-Unis.

    « Après l’isolement forcé, rencontrer des gens et vivre ma vocation à travers un engagement actif m’a apporté de la joie », a déclaré un jour Mindszenty.

    Il meurt en exil à Vienne, en Autriche, en 1975.

    Anticommuniste ou bon berger ?

    Alors que certains critiques considéraient Mindszenty comme trop politique dans son anticommunisme et son antisémitisme, les dirigeants de l’Église hongroise ont souligné sa mission pastorale.

    « C'était un bon pasteur qui, sans parler haut et fort, parlait clairement contre le communisme », a déclaré à CNA l'évêque György Udvardy de Veszprém.

    Erdő et Udvardy, qui ont tous deux participé à la commémoration de Rome, ont noté que Mindszenty a été déclaré vénérable - la reconnaissance par l'Église de ses vertus héroïques.

    « L’histoire est complexe, mais nous prions pour sa béatification », a déclaré Udvardy.

    Durant ses années d'exil, Mindszenty aurait été en désaccord avec la décision du pape Paul VI de déclarer vacant l'archidiocèse d'Esztergom.

    Cependant, Erdő a précisé : « Les médias ont exagéré le désaccord. Il n'a jamais désobéi. Une fois la décision du Saint-Père prise, le cardinal Mindszenty l'a acceptée sans résistance. »

    Un panneau de l'exposition présente une citation du cardinal : « Quoi qu'il arrive, ne croyez jamais qu'un prêtre puisse être l'ennemi de ses fidèles. Le prêtre appartient à chaque famille, et vous appartenez à la grande famille de votre pasteur. »

    Bohumil Petrík est le seul journaliste slovaque et de toute l'ex-Tchécoslovaquie accrédité auprès du Saint-Siège. Il a été stagiaire chez EWTN à Rome, à Radio Vatican et au service communication du Parlement européen à Bruxelles. Originaire de Slovaquie, il a étudié en République tchèque et vit actuellement à Rome.
  • Les attaques contre les lieux de culte sont une « pandémie »

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    De Victoria Cardiel sur le CWR :

    Un consultant auprès des évêques européens : les attaques contre les lieux de culte sont une « pandémie »

    L'église historique de l'Immaculée Conception de Saint-Omer, dans le département du Pas-de-Calais, au nord de la France, a été ravagée par un incendie criminel dans la nuit du 2 septembre 2024. (Crédit : Avec l'aimable autorisation du Père Sébastien Roussel)

    24 octobre 2025

    La montée de la violence et des attaques contre les lieux de culte et les croyants, traditionnellement associées aux régions de conflit, a connu une recrudescence inquiétante ces dernières années en Europe, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord.

    Selon  le dernier rapport  de l'Aide à l'Église en Détresse (AED), en 2023, la France a enregistré près de 1 000 attaques contre des églises, et plus de 600 actes de vandalisme ont été recensés en Grèce.

    José Luis Bazán
    José Luis Bazán, conseiller juridique de la Commission des conférences épiscopales de l'Union européenne (COMECE) à Bruxelles. | Crédit : Victoria Cardiel/EWTN News

    Des augmentations similaires ont été observées en Espagne, en Italie et aux États-Unis, où les attaques ne visent pas seulement les biens des églises mais comprennent également des perturbations des services religieux et des attaques contre le clergé.

    « Ces attaques reflètent un climat d'hostilité idéologique envers la religion », a déclaré José Luis Bazán, l'un des auteurs du rapport, dans une déclaration à ACI Prensa, le partenaire d'information en langue espagnole de CNA.

    Pour Bazán, les incidents ne sont plus seulement des épisodes isolés : « Les attaques ou les actes de vandalisme contre les lieux de culte sont pandémiques. »

    Bazán s'est concentré sur un phénomène qui traverse les continents : « Je parle essentiellement de l'Europe et du monde anglo-saxon — Canada, États-Unis, Nouvelle-Zélande, Australie — et, par extension, aussi de l'Amérique latine, en particulier du Cône Sud : Chili et Argentine. »

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  • Le MR et Les Engagés sont favorables à l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution

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    Y a-t-il encore quelque chose de bon à attendre de notre classe politique et en particulier des Engagés, ce produit dérivé et dénaturé de ce qui fut jadis le Parti Social Chrétien ?

    De Martine Dubuisson sur le site du Soir :

    MR et Les Engagés favorables à l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution

    En échange de son soutien à la suppression du Sénat, le PS demande à la majorité de constitutionnaliser le droit à l’avortement. MR et Engagés sont d’accord.

    Vendredi, dans Le Soir, le président du PS annonçait que son parti accepterait de voter la suppression du Sénat, voulue par la majorité Arizona, mais qu’il conditionnait le soutien socialiste (depuis l’opposition) à un préalable majeur : l’inscription dans la constitution du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Cela, sachant que le vote du PS est indispensable pour supprimer le Sénat, puisque cela requiert une majorité des deux tiers afin de modifier la Constitution, et que le gouvernement De Wever ne demande pas l’appui des partis extrémistes (Vlaams Belang et PTB).

    Les partis de la majorité sont-ils prêts à inscrire l’IVG comme droit fondamental dans la Constitution ?

    Au MR, oui. Puisque, nous confirme le chef de groupe à la Chambre, Benoît Piedboeuf, le parti libéral a déposé une proposition de loi au Parlement en vue d’inscrire dans la Constitution le « droit à disposer de son corps », qui ne concerne pas que l’avortement mais aussi l’euthanasie… Du côté des Engagés, aussi, on se dit « favorable au principe de faire entrer le droit à l’avortement dans la Constitution, ce point est dans notre programme électoral. »

    Si cela ne devrait pas davantage poser de problème aux socialistes flamands, nous n’avons pas obtenu de réponse de la N-VA et du CD&V, les partis de la majorité Arizona susceptibles d’être plus frileux en la matière. Mais d’aucuns regrettent « les petits jeux du PS » dans le cadre du dossier de la suppression du Sénat...

  • « Redonnons à la maternité sa pleine dignité » et protégeons-la (Léon XIV)

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    DISCOURS DU SAINT-PÈRE LÉON XIV AUX ENSEIGNANTS ET ÉTUDIANTS DE L'INSTITUT THÉOLOGIQUE PONTIFICAL JEAN-PAUL II POUR LES SCIENCES DU MARIAGE ET DE LA FAMILLE

    Salle Clémentine
    Vendredi 24 octobre 2025

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    Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
    Que la paix soit avec vous !

    Bonjour, buenos dias, good morning !

    Chers frères et sœurs,

    C'est avec joie que je vous souhaite la bienvenue, vous qui formez la communauté académique internationale de l'Institut théologique Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille. Je salue le Grand Chancelier, le Cardinal Baldassarre Reina, le Président, Mgr Philippe Bordeyne, les Vice-présidents des sections extra Urbe, les professeurs, les bienfaiteurs, vous tous, chers étudiants et étudiantes, ainsi que les anciens élèves venus de divers pays à l'occasion du Jubilé. Soyez tous les bienvenus !

    Dans les différents contextes sociaux, économiques et culturels, les défis qui nous interpellent sont différents : partout et toujours, cependant, nous sommes appelés à soutenir, défendre et promouvoir la famille, avant tout par un style de vie cohérent avec l'Évangile. Sa fragilité et sa valeur, considérées à la lumière de la foi et de la raison saine, engagent vos études, que vous cultivez pour le bien des fiancés qui deviennent époux, des époux qui deviennent parents, et de leurs enfants, qui sont pour tous la promesse d'une humanité renouvelée par l'amour. La vocation de votre Institut, né de la vision prophétique de Saint Jean-Paul II dans le sillage du Synode de 1980 sur la famille, apparaît ainsi encore plus clairement : constituer un corps académique unique réparti sur les différents continents, afin de répondre aux besoins de formation en étant le plus proche possible des couples et des familles. De cette manière, il est possible de mieux développer des dynamiques pastorales adaptées aux réalités locales et inspirées par la tradition vivante de l'Église et sa doctrine sociale.

    En participant à la mission et au cheminement de toute l'Église, votre Institut contribue à l'intelligence du magistère pontifical et à l'actualisation constante du dialogue entre la vie familiale, monde du travail et la justice sociale, en abordant des questions d'actualité brûlantes, telles que la paix, le soin de la vie et de la santé, le développement humain intégral, l'emploi des jeunes, la durabilité économique, l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, autant de facteurs qui influencent le choix de se marier et d'avoir des enfants. En ce sens, votre mission spécifique concerne la recherche et le témoignage commun de la vérité : en accomplissant cette tâche, la théologie est appelée à se confronter aux différentes disciplines qui étudient le mariage et la famille, sans se contenter de dire la vérité à leur sujet, mais en la vivant dans la grâce du Saint-Esprit et à l'exemple du Christ, qui nous a révélé le Père par ses actions et ses paroles.

    L'annonce de l'Évangile, qui transforme la vie et la société, nous engage à promouvoir des actions organiques et concertées en faveur de la famille. La qualité de la vie sociale et politique d'un pays se mesure en effet notamment à la manière dont il permet aux familles de bien vivre, d'avoir du temps pour elles-mêmes, en cultivant les liens qui les unissent. Dans une société qui exalte souvent la productivité et la rapidité au détriment des relations, il devient urgent de redonner du temps et de l'espace à l'amour que l'on apprend dans la famille, où s'entremêlent les premières expériences de confiance, de don et de pardon, qui constituent le tissu de la vie sociale.

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  • Le marchandage stupéfiant que Paul Magnette se propose d'imposer au monde politique belge

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    Dans le Soir de ce jour (p. 5), cette info stupéfiante sur le marchandage que Paul Magnette se propose d'imposer au monde politique belge : 

    Supprimer le Sénat ? Le PS est d’accord… si l’on inscrit le droit à l’IVG dans la Constitution

    Les voix du PS, dans l’opposition, sont nécessaires pour voter la suppression du Sénat voulue par la majorité Arizona. En échange de son soutien, le parti de Paul Magnette exige l’inscription dans la Constitution du droit à l’avortement.

    (...) « Je le pose en préalable car ils ont besoin de nos voix » « Nous posons une condition : nous soutiendrons la suppression du Sénat seulement si la majorité accepte de constitutionnaliser le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) », nous révèle en effet Paul Magnette. « Le but n’est pas de bloquer la suppression du Sénat, nous sommes d’accord sur le principe, je l’avais proposé moi­même. Ce n’est donc pas une manœuvre dilatoire, mais la majorité a besoin de nous. Que peut-­on demander en échange ? Dans la continuité de notre combat et dans un contexte où le droit à l’avortement est menacé de toutes parts – aux Etats­-Unis bien sûr, mais en Italie on rend les conditions de plus en plus difficiles, sans parler de la Pologne ou de la Hongrie –, réaffirmer que l’IVG est un droit fondamental est pour nous une déclaration de principe extrêmement importante. C’est un droit fondamental qui doit figurer dans la Constitution. C’est le moment de le constitutionnaliser. »

    Concrètement : « On n’entamera pas les travaux sur la suppression du Sénat tant qu’on n’a pas la garantie de l’inscription de ce droit fondamental dans la Constitution. Nous serions le deuxième pays d’Europe, voire du monde, à le faire, après la France. Nous voulons donc un accord politique et que l’on vote d’abord le droit à l’IVG avant de voter la suppression du Sénat. Je le pose en préalable car ils ont besoin de nos voix. »

    Que l’on comprenne bien : il s’agit de faire inscrire le principe du droit à l’avortement dans la Constitution, pas ses modalités. Ces modalités continueront, elles, à être débattues en commission, dans la foulée du rapport des experts préconisant l’autorisation de l’IVG jusqu’à 18 semaines (ce que refusent le CD&V et la N­VA), la suppression du délai d’attente, la dépénalisation complète… Comme en France, la Constitution prévoirait donc sobrement que l’IVG est un droit fondamental pour toutes les femmes et que la loi en fixe les modalités.

    « Dix chances sur dix »

    Et Paul Magnette se montre optimiste (question de stratégie toujours…) : « Certains partis ont des réticences sur le nombre de semaines durant lequel l’avortement est autorisé, mais personne ne semble remettre en cause l’IVG ellem-ême. » Il se donne donc « dix chances sur dix » d’arriver à la faire inscrire dans la Constitution, même s’il n’en a pas encore parlé aux autres formations. « A priori, aucun parti ne devrait refuser. » ...

  • Belgique : Siska (26 ans) sera bientôt euthanasiée pour trouble dépressif sévère

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    En Belgique, la jeune Siska sera bientôt euthanasiée à 26 ans pour trouble dépressif sévère

    22 octobre 2025

    Siska De Ruysscher, une jeune Belge de Flandre-Orientale, a eu 26 ans le 17 octobre. Suicidaire depuis ses 13 ans, elle a demandé à être euthanasiée. Avant l’injection qui mettra fin à ses jours, dans quelques semaines, elle raconte son histoire avec l’espoir d’une prise de conscience collective et d’une amélioration de la prise en charge des autres patients.

    Suicidaire depuis ses 13 ans, Siska a enchaîné les passages à l’acte

    Victime de harcèlement dès l’école maternelle, Siska souffre de profonde dépression depuis ses 13 ans. Elle a fait sa première tentative de suicide à 14 ans, et aura tenté une quarantaine de fois, au total, de mettre fin à ses jours (cf. Stimulation cérébrale profonde : trois Espagnols renoncent à l’euthanasie).

    Elle décrit les symptômes de la dépression profonde : « Mon corps, comme mon psychisme, n’en peut plus. Je suis épuisée. Travailler ne m’est plus possible, les plus petites choses du quotidien : se lever, s’habiller, ouvrir les volets… sont des obstacles insurmontables » (cf. Une adolescente qui voulait être euthanasiée traitée par neuromodulation).

    Siska dénonce les insuffisances du système de soins psychiatriques belge

    La jeune femme essaie de soigner ses troubles mentaux depuis ses 13 ans, aujourd’hui elle ne peut que déplorer les manquements dans la prise en charge des troubles psychiatriques en Belgique. De nombreux patients doivent attendre des mois avant de pouvoir commencer un suivi. Les hospitalisations de longue durée en psychiatrie présentent de nombreuses failles. La jeune femme a dû côtoyer des personnes souffrant de troubles dépressifs graves, de troubles du comportement, de toxicomanie ou qui sortaient de centres de détention pour mineurs. Elle explique que les patients « s’entraînent les uns les autres, et certains prennent un mauvais chemin ».

    A 17 ans, Siska a dû passer plusieurs semaines en cellule d’isolement. Il n’y a pas suffisamment de personnel pour veiller à la sécurité du patient, alors celui-ci doit dormir sans oreiller ni couverture. Siska y a terriblement souffert de la solitude, alors que justement, elle avait besoin de soutien. « La porte est verrouillée et tu dois attendre qu’on vienne te chercher (…) ils n’ont pas le temps de venir s’occuper de toi ».

    Peu avant son euthanasie, la jeune femme espère que son discours entraînera une prise de conscience

    Siska ne voit aucune issue. Elle a demandé une euthanasie qui lui a été accordée (cf. Belgique : une victime des attentats euthanasiée à 23 ans). La date est fixée, l’administration d’une substance létale aura lieu dans les prochaines semaines.

    D’ici là, Siska souhaite porter un message en faveur d’une meilleure prise en charge des patients atteints de maladies psychiatriques : « Indépendamment de mon parcours, beaucoup de choses peuvent être différentes et meilleures ».

    « C’est très difficile, surtout pour mon entourage. J’utilise le peu d’énergie et de force qui me restent pour encourager les autres à raconter leur histoire. J’espère ainsi que le mouvement prendra de l’ampleur et marquera le début d’un changement. »

    Sources de la synthèse de presse : VRT, Jens Van Reet et Joppe De Hert (15/10/2025) ; RTL info (18/10/2025)