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Politique - Page 7

  • France : signer l'Appel à une politique de prévention de l'avortement

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    De l'ECLJ :

    Appel à une politique de prévention de l’avortement

    27,104 SIGNATURES

    TEXTE DE L'APPEL

    Le recours massif à l’avortement est un problème social et de santé publique auquel la société doit répondre par une politique de prévention.

    L’avortement est un problème de santé publique

    Chaque année, en France, près de 215 000 femmes mettent un terme à leur grossesse ; plus de 8 millions d’avortements ont été pratiqués depuis 1975 ce qui représente un quart des naissances. Le taux d’avortement en France demeure l’un des plus élevés d’Europe et augmente en particulier chez les jeunes : près de 10 % des lycéennes franciliennes ont avorté et 31 % ont déjà pris la « pilule du lendemain » au moins une fois.

    L’avortement a des conséquences indéniables, culturelles, démographiques, économiques et sociales considérables. 42 % des femmes ayant avorté avant l’âge de 25 ans vivent une dépression. La moitié des femmes mineures ayant avorté souffrent d’idées suicidaires. Les femmes qui avortent ont trois fois plus de risques de subir des violences physiques, mentales ou sexuelles que les femmes qui ont mené à terme leur grossesse.

    Selon un sondage IFOP de 2016, 89 % des Françaises reconnaissent que « l’avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes » et 72 % d’entre elles estiment que « la société devrait davantage aider les femmes à éviter le recours à l’IVG ».

    Il est possible de réduire le recours à l’avortement 

    L’avortement n’est pas une fatalité ; de nombreux pays sont parvenus à en réduire le recours par des politiques de prévention.

    En Italie, par exemple, le nombre d’avortements a chuté de 56 % entre 1982 et 2013, atteignant 102 000, soit moitié moins qu’en France pour une population à peine moindre. Les taux d’avortement et de contraception y sont parmi les plus faibles d’Europe. En Allemagne, le nombre d’IVG est passé de 135 000 à 99 000 entre 2001 et 2015, et de 13 000 à moins de 5 300 en Lettonie entre 2004 et 2013, etc.

    Aux États-Unis, le taux de grossesse adolescente a été réduit de moitié entre 1990 et 2010 grâce à une campagne visant à la responsabilisation et à la valorisation de la sexualité et de la vie humaines. Le nombre d’élèves de terminale se déclarant abstinents a doublé, passant de 33 % à 66 %, provoquant une réduction des deux tiers des avortements chez les jeunes, un recul des maladies sexuellement transmissibles et une amélioration de leur équilibre affectif et psychologique.

    De nombreuses mesures concrètes de prévention méritent d’être mises en œuvre, visant en particulier à mieux éduquer les jeunes, à aider les femmes et à responsabiliser les pères.

    Réduire le recours à l’avortement doit être une priorité 

    Réduire le recours à l’avortement n’est pas seulement un devoir pour le bien des femmes, des enfants et de toute la société, c’est également une obligation contractée par la France en droit international. La France s’est en effet engagée à soutenir la famille, la maternité et les enfants « avant comme après la naissance » (Convention relative aux droits de l'enfant), à « réduire le recours à l’avortement » et à « prendre des mesures appropriées pour aider les femmes à éviter l’avortement » (Conférence du Caire, 1994). Le Conseil de l’Europe a également invité les Etats européens « à promouvoir une attitude plus favorable à la famille dans les campagnes d’information publiques et à fournir des conseils et un soutien concret pour aider les femmes qui demandent un avortement en raison de pressions familiales ou financières » (APCE, 2008).

    L’appel

    Le recours massif à l’avortement est un problème social et de santé publique qui touche toute la société et engage notre avenir.

    Nous appelons les responsables politiques à prendre l’engagement de mettre en œuvre une véritable politique de prévention de l’avortement, en particulier auprès des jeunes.

    Pour ALLER PLUS LOIN

    Téléchargez le Rapport de l’ECLJ pour une politique de prévention de l’avortement (50 p., novembre 2016).

    Commandez le livre Droit et prévention de l'avortement en Europe, LEH Editions, 270 p., novembre 2016.

     droit prévention avortement LEH

    Articles thématiques :

    Sur Causeur : Veut-on entraver tout débat sur l’IVG ?

    Sur GènéthiqueL’avortement ne pourra jamais être un « droit fondamental », ni une « liberté »

    Délit d'entrave numérique : l'impossible normalisation

    Sur Valeurs actuellesLe paradoxe de la contraception

    Sur AleteiaPourquoi l'avortement est-il devenu un « dogme » ?

  • France : le sens des scènes de liesse après l’inscription de la liberté d'avorter dans la Constitution

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    De Jeanne Smits sur Réinformation TV :

    Le sens des scènes de liesse après l’entrée de la liberté de l’« IVG » dans la Constitution

    liesse liberté IVG constitution

    Une « standing ovation » a accueilli dans l’hémicycle géant du château de Versailles les résultats du vote des sénateurs et des députés en faveur de l’inscription de l’avortement dans la Constitution de la Ve République. Sur la place du Trocadéro, ce ne furent que hurlements de joie, cris, larmes, danses au rythme d’ABBA, pendant que les féministes pleuraient d’émotion et saluaient l’aboutissement de cinquante ans de « combat » depuis l’adoption de la loi Veil en décembre 1974. D’abord, le premier ministre Gabriel Attal l’a fait applaudir debout pendant près d’une minute par l’ensemble des parlementaires. A l’heure des résultats de vote : 780 votes « pour », seulement 72 contre et 50 abstentions, les illuminations de la Tour Eiffel ont commencé à scintiller et un panneau lumineux s’est affiché pour laisser défiler des messages en plusieurs langues : #MonCorpsMonChoix, #IVGConstitution. L’heure était à la liesse collective autour de cette « sacralisation » du permis de tuer, et le mot « historique » était sur toutes les lèvres en cette soirée en vérité hystérique. Comme un sabbat de sorcières ou une danse païenne rituelle célébrant le sacrifice humain…

    Ces démonstrations d’euphorie n’ont pas de sens eu égard à l’objet de ce qui a été si largement approuvé : la « liberté garantie » de pouvoir subir une intervention médicale mettant fin à la vie portée par une femme – à la vie d’un des êtres qu’elle aurait le plus chéris au monde s’il avait pu voir le jour. On n’acclame pas en vociférant le droit, fût-il constitutionnel, de subir une extraction de molaire ou une ablation d’amygdale. Tout cela ne se comprend que si l’embryon est un être à part, un gêneur qu’on écarte parce qu’il vous met devant une responsabilité et un devoir rejetés, une manifestation de la bonté de l’existence et de la générosité de Dieu qui donne la vie, et la donne en abondance.

    Journée hystérique, pas historique : la liesse des sectateurs de l’IVG

    Ces cris de satisfaction étaient ceux d’une caste qui a pris le pouvoir dans les domaines politique et médiatique et entraîné avec elle une grande partie du peuple : cris de haine et d’orgueil rejetant avec superbe la loi de Dieu et le respect de la vie qu’Il donne, ricanement démoniaque dans le sillage de celui qui nous promet d’être « comme des dieux », et qui n’est que meurtre et mensonge. L’assassinat des tout-petits est à sa gloire, son mensonge est de dire que ces innocents ne sont rien, alors que créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, ils sont appelés à la Rédemption et à la vie sans fin auprès de la Trinité bienheureuse.

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  • Avortement : l’exception française

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    De Grégor Puppinck sur le site de l'European Centre for Law & Justice :

    IVG : l’exception française

    Le débat sur la constitutionnalisation de l’avortement est étrangement faussé, comme si l’essentiel de la question ne devait pas être posé. Du côté des partisans de la constitutionnalisation, on avance le besoin de se prémunir contre une hypothétique menace de remise en cause de l’IVG. Du côté des opposants, on avance des arguments juridiques.

    Mais ces arguments omettent l’essentiel. Ils omettent le fait même de l’avortement, et l’objet qui en est la victime. Mais cette réalité-là, il est convenu de ne plus en parler. Ils omettent aussi la réalité matérielle de l’avortement, que nous devrions pourtant pouvoir regarder en face : quelles sont les causes et les conséquences de l’avortement, quelle est notre situation par rapport aux autres pays européens ? Nous verrons alors que la France fait figure d’exception, pour le pire.

    Deux fois plus d’avortements en France qu’en Allemagne

    Selon Eurostat, la France détient le record de l’Union Européenne en nombre d’avortements pratiqués chaque année. En 2022, on compte 320 avortements pour 1000 naissances selon la DREES (2023), ce qui place la France en tête des pays européens, largement devant l’Allemagne ou la Suisse qui comptaient respectivement 129 et 125 avortements pour 1000 naissances (Eurostat, 2020).

    Non seulement, le recours à l’avortement en France est le plus élevé d’Europe, mais il ne diminue pas. Nous sommes passés de 202 180 en 2001 à 234 300 avortements en 2022, soit le maximum jamais atteint. À l’inverse, le recours à l’avortement a diminué considérablement chez la plupart de nos voisins. Selon les dernières données de Eurostat disponibles, le recours à l’IVG baisse dans tous les pays européens sauf en France, au Royaume Uni et en Espagne. Cette baisse n’est pas due au seul vieillissement de la population car le taux d’avortements par naissance a baissé considérablement.

    Seule la Bulgarie a encore un taux d’avortements équivalent à celui de la France

    Il a baissé dans les anciens pays communistes. La Roumanie est ainsi passée de 400 IVG pour 1000 naissances en 2014 à seulement 160 en 2020. De même, en Europe de l’Ouest : de 2001 à 2021, le taux d’avortements est passé de 151 à 119 pour 1000 naissances en Allemagne et de 266 à 159 avortements pour 1000 naissances en Italie (selon les instituts nationaux de statistiques d’Allemagne et d’Italie). Ainsi, depuis 2000, le nombre total d’IVG a été réduit de moitié en Italie pour atteindre 63 653, et de 30 % en Allemagne, où il n'est plus que de 94 596 en 2023, selon Eurostat.

    La comparaison avec nos voisins européens démontre que la France pourrait faire bien mieux, sans même modifier la loi. C’est d’ailleurs ce que veulent les Français puisque 73 % d’entre eux estiment que la société devrait aider les femmes à éviter l’IVG, selon un sondage de l’IFOP de 2020. C’est aussi ce à quoi la France s’est engagée. Lors de la Conférence sur la Population et le Développement de 1994, qui est restée une référence en droit international, la France s’est engagée, avec les autres membres des Nations Unies, à « réduire le recours à l’avortement » et à « prendre des mesures appropriées pour aider les femmes à éviter l’avortement ».

    L’IVG n’est plus « compensée » par les naissances

    Longtemps, les responsables politiques ne se sont pas inquiétés de cette exception française, car le taux élevé d’avortements était compensé, disait-on, par un taux également élevé de la natalité. Ce n’est plus le cas : les naissances diminuent alors que l’IVG augmente. Depuis 2010, les naissances ont baissé de 20 % pour atteindre 678 000 en 2023, tandis que le taux de fécondité recule encore à 1,68 enfant par femme. Il est globalement inférieur à deux enfants par femme depuis 1975, année de légalisation de l’avortement. À présent, c’est l’immigration qui contribue « pour près des trois quarts à la hausse de la population » en France selon l’INSEE.

    L’IVG causée par la pauvreté

    Plutôt que de glorifier l’avortement dans la Constitution, il faudrait s’interroger sur les causes de son augmentation en France. L’une d’entre elles, généralement ignorée, est l’accroissement de la pauvreté. Toutes les études sociologiques le démontrent : plus une femme est pauvre et isolée, plus elle est exposée au risque de subir un avortement. Selon la DREES, les femmes seules ont un risque supérieur de 37 % à celui des femmes en couple de subir un avortement. Quant aux femmes faisant partie des 10 % les plus pauvres, leur risque de subir un avortement est supérieur de 40 % par rapport aux 10 % des femmes les plus riches, à groupe d’âge et situa­tions conjugales identiques. Ce déterminisme social de l’avortement est confirmé encore par le sondage de l’IFOP dont il ressort que la moitié des femmes françaises estime que la « situation matérielle » constitue « l’influence principale qui pousse une femme à recourir à l’IVG ».

    Lorsque l’on prend conscience que l’avortement est souvent causé, et même contraint, par la pauvreté et la solitude, on comprend alors qu’il puisse causer de réelles souffrances chez celles qui le subissent. Ici encore, les études le démontrent. L’avortement est lié à un risque accru de dépression, d’addictions à la drogue ou à l’alcool, d’idées suicidaires, etc.[1] 92 % des femmes déclarent d’ailleurs que l’avortement laisse des traces difficiles à vivre, elles sont 96 % chez les 25-34 ans (IFOP).

    Face à un tel tableau, l’attitude des responsables politiques est difficilement compréhensible. Comment la gauche fait-elle pour ignorer la réalité sociale de l’IVG, pour ne pas voir cette misère ? Et pourquoi la droite est-elle si timorée alors qu’il y a tellement de bien à faire ? C’est peut-être cela la plus grande exception française en la matière : le « tabou de l’avortement », ce tabou qui nous empêche de réfléchir et d’agir de façon raisonnable. Et c’est ce tabou que l’on se propose à présent de graver dans la Constitution, pour en faire un principe indiscutable.

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    [1] Voir notamment l’étude de P. K. Colman, « Abortion and Mental health: quantitative synthesis and analysis of research published 1995-2009, The British Journal of Psychiatry, Vol. 199, no. 3, 2011.

  • France : la hiérarchie catholique unanime contre l'inscription de l'avortement dans la Constitution

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du Jour :

    La hiérarchie catholique unanime contre l'inscription de l'avortement dans la Constitution

    « La France sera le premier pays au monde à protéger dans sa Constitution la liberté des femmes à disposer de leur corps » s'est écrié le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, en se félicitant d'avance du « vote historique » des sénateurs, le 29 février. Quatre heures de débats auront suffi pour dégager une majorité de 267 voix contre 50 (cf. Gènéthique magazine, 29 février). Le vote du Sénat a ouvert la voie à l'inscription de l'avortement dans la Constitution par l'ensemble des parlementaires réunis ce lundi en congrès à Versailles. Sur X (ex-Twitter), Emmanuel Macron s'est immédiatement réjoui du vote des sénateurs : « Je me suis engagé à rendre irréversible la liberté des femmes de recourir à l'IVG en l'inscrivant dans la Constitution. Après l'Assemblée nationale, le Sénat fait un pas décisif dont je me félicite. » A l'issue du Congrès, totalement prévisible, « le président devrait promulguer la révision constitutionnelle le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes », annonce La Croix (29 février).

    Si des personnalités et des associations se sont publiquement opposées à l'inscription de l'avortement dans la Constitution de la France, l'Église catholique est la seule institution mondiale à l'avoir totalement désavouée. Alors qu'on évoque actuellement des désaccords au sein de sa hiérarchie sur des sujets tels que l'accueil des migrants ou la bénédiction de couples homosexuels, elle apparaît soudée face à l'avortement, en dépit de l'opinion publique (huit Français sondés sur dix se disent favorables à l'inscription de l'IVG dans la Constitution). Le 7 février, après le vote de l'Assemblée nationale française (30 janvier), le directeur de Radio Vatican et du site Vatican News, Massimiliano Menichetti, s'étonnait d'un tel projet : « Comment est-il possible de juxtaposer dans la charte fondamentale d'un État le droit qui protège la personne et celui qui sanctionne sa mort ? » Il se faisait ainsi l'écho fidèle du pape François qui, lors de sa visite à Marseille, en septembre dernier, s'était publiquement ému du sort des « enfants à naître, rejetés au nom d'un faux droit au progrès, qui est au contraire une régression de l'individu ». Deux ans plus tôt, le 15 septembre 2021, le Pape avait fait une réponse des plus « carrées » au journaliste d'American Magazine, Gerard O'Connell : « Qui pratique l'avortement tue, sans demi-mesure. » Expliquant pourquoi « l''Église est si dure sur cette question », il avait ajouté : « ... si elle acceptait cela, c'est comme si elle acceptait le meurtre au quotidien. » (Zenit, 16 septembre 2021). Dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (2013, n°213), le pape François plaide pour « les enfants à naître, qui sont les plus sans défense et innocents de tous , en pleine cohérence avec ses prédécesseurs, notamment Jean-Paul II qui avait solennellement dénoncé « la suppression délibérée d'un être humain innocent » dans l'encyclique Evangelium Vitae (1995, n°58).

    Le mois suivant le voyage du Pape à Marseille, la Conférence des évêques de France avait rappelé son « inquiétude à l'idée que la liberté d'avorter puisse être inscrite dans la Constitution » (CEF, 29 octobre 2023). Après le vote du Sénat, elle a fait part de sa « tristesse », redisant « que l'avortement, qui demeure une atteinte à la vie en son commencement, ne peut être vu sous le seul angle du droit des femmes. » La CEF achève son communiqué en assurant qu'elle « sera attentive au respect de la liberté de choix des parents décidant, même en des situations difficiles, de garder leur enfant, et de la liberté de conscience des médecins et de tous les personnels soignants, dont elle salue le courage et l'engagement » (CEF, 29 février).

    Plusieurs évêques ont argumenté dans le même sens sur le site de leur diocèse. « Une société qui constitutionnalise la culture de mort, qu'elle en ait conscience ou non, se fragilise elle-même en profondeur » a averti Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, dénonçant « une dangereuse inversion des valeurs » dans une déclaration (29 février). Mgr Luc Crepy, évêque de Versailles, lieu du Congrès, a publié ce message (27 février) : « Avec tous les évêques de France, je redis ma tristesse et ma profonde opposition devant cette évolution. C'est bien au contraire le respect de toute vie, de sa conception à sa mort naturelle, qui devrait être reconnu comme faisant partie du socle commun sur lequel se fonde notre société »« Les parlementaires, réunis en Congrès le 4 mars, s'honoreront-ils d'un sursaut de conscience ou bien deviendront-ils responsables devant l'histoire de la plus grande transgression qui soit, celle de l'interdit de tuer ? » interpelle Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne (1er Mars). La veille du vote des sénateurs, Mgr Olivier de Germay, archevêque de Lyon, primat des Gaules, avait pointé cette « contradiction » : « Si la loi était adoptée, la France mettrait au même niveau l'égale dignité de toute vie humaine  principe à valeur constitutionnelle  et la liberté d'accès à l'avortement. Comment expliquer une telle contradiction ? » (Église catholique à Lyon, 27 février, en lien ci-dessous).

    Pour aller plus loin :

    L’IVG dans la Constitution ?

    >>> Lire le communiqué sur le site : Eglise catholique à Lyon

    Lire aussi : France: le Vatican dénonce le "droit" à supprimer une vie humaine

  • Qu'est-ce que le langage inclusif et pourquoi est-il dangereux ?

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    De Julieta Villar sur CNA :

    Qu'est-ce que le langage inclusif et pourquoi est-il dangereux ?

    3 mars 2024

    Le mouvement en faveur d'un langage dit inclusif trouve son origine dans le mouvement féministe, où les activistes considéraient comme sexiste la forme générique masculine des mots, qui a toujours été comprise comme incluant à la fois les hommes et les femmes. 

    Par le passé, par exemple, personne ne pensait que le fait de dire "pour le bien de l'humanité" excluait les femmes. Cependant, le mouvement féministe a attiré l'attention sur ce que les activistes considéraient comme la nature "patriarcale" du langage.

    Diverses publications ont commencé à utiliser des termes ou des formes de mots qui indiquaient clairement qu'un travail pouvait être exercé aussi bien par des hommes que par des femmes. Ainsi, "pompier" est devenu "firefighter" et "mankind" est devenu "humankind", etc.

    Si certains de ces changements ne sont pas si spectaculaires ou perceptibles en anglais, l'introduction d'une formulation inclusive dans des langues telles que l'espagnol, où les noms sont grammaticalement masculins ou féminins, devient tout à fait évidente en raison de la nouvelle modification des terminaisons des noms.

    Le langage non sexiste est également devenu un problème en Allemagne, car les noms allemands sont également soit masculins, soit féminins.

    Le langage inclusif a également été identifié comme "l'un des outils" de l'idéologie du genre, une école de pensée qui a été critiquée à plusieurs reprises par l'Église catholique. 

    Le pape François a mis en garde contre cette école de pensée à plusieurs reprises. Le 1er mars dernier, par exemple, le Saint-Père a souligné que l'idéologie du genre "efface les différences et rend tout identique ; effacer les différences, c'est effacer l'humanité".

    Que signifie un langage inclusif ?

    L'Académie royale espagnole, considérée comme l'autorité suprême en matière d'espagnol correct, décrit le langage inclusif comme "un ensemble de stratégies visant à éviter l'utilisation générique du masculin grammatical".

    En abordant la question, l'académie a déclaré que le masculin générique est "fermement établi dans la langue et n'implique aucune discrimination sexiste" et que les terminaisons artificielles des noms neutres en termes de genre inventées récemment "qui sont censées être inclusives en termes de genre sont ... inutiles puisque le masculin grammatical remplit déjà cette fonction". 

    Dans un article paru en mai 2022 dans le journal argentin La Nación, Alicia María Zorrilla, présidente de l'Académie argentine des lettres, a déclaré que le langage inclusif est basé sur l'erreur de prendre au pied de la lettre le concept selon lequel, dans le langage, le masculin [forme d'un mot] se réfère toujours aux hommes seulement.

    La riposte

    Dans une interview accordée à Edgardo Litvinoff sur YouTube, le lauréat du prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa a déclaré qu'au sein du féminisme, "il y a des excès" qu'il estime "très important de combattre", par exemple dans le domaine de la langue.

    "Nous ne pouvons pas forcer le langage en le dénaturalisant complètement pour des raisons idéologiques ; cela ne fonctionne pas comme ça, les langues ne fonctionnent pas comme ça, et donc le soi-disant langage inclusif est une sorte d'aberration au sein du langage", a-t-il noté.

    Le cardinal Fernández s'exprime

    En 2022, alors qu'il était encore archevêque de La Plata, en Argentine, l'actuel préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, le cardinal Víctor Manuel Fernández, a mis en garde contre "l'imposition idéologique" que le "langage inclusif" peut déclencher.

    En juin de la même année, Fernández a écrit dans une colonne du journal argentin La Nación : Fondamentalement, l'intention ne semble pas être d'"incorporer tout le monde", mais de faire disparaître la conception même de "masculin-féminin". L'objectif est que ce qui était appelé "sexe" laisse place à une construction personnelle qui "fabrique" l'identité que chacun se forge.

    "Détruire la langue et exiger de tous qu'ils se soumettent à une certaine idéologie ne peut qu'être contre-productif et, en raison de la loi du pendule, entraînera davantage d'intolérance et de tensions", a-t-il averti.

    Des réactions de plus en plus vives

    En 2021, le ministère français de l'éducation a interdit l'utilisation du langage inclusif dans les établissements d'enseignement car, selon le Daily Mail, de telles modifications "constituent une menace pour la langue". L'Académie française, une institution vieille de près de 400 ans semblable à son homologue espagnole, a déclaré que le langage inclusif était "nuisible à la pratique et à la compréhension" du français.

    L'administration nationale de l'éducation publique de l'Uruguay a, pour sa part, établi des restrictions en 2022, déterminant que "le langage conforme aux règles de la langue espagnole" devait toujours être utilisé.

    La ville de Buenos Aires, en Argentine, a interdit le langage inclusif en 2022, arguant que cette variante de la langue crée des difficultés pour les élèves dans l'apprentissage des règles grammaticales.

    Plus récemment, le gouvernement argentin, dirigé par le président récemment élu Javier Milei, a étendu l'interdiction à tous les domaines de l'administration publique nationale. Le porte-parole du bureau du président, Manuel Adorni, a annoncé le 27 février que les modifications artificielles de la terminaison des mots pour les rendre neutres du point de vue du genre étaient désormais interdites.

    Julieta Villar est diplômée en communication sociale de l'université nationale de La Matanza (Argentine). Elle a commencé sa carrière professionnelle en tant que rédactrice à l'Agence argentine d'information catholique (AICA). Elle a collaboré à la presse graphique, aux médias et à des tâches de communication dans des organisations de la société civile. Depuis octobre 2022, elle fait partie de l'équipe d'ACI Prensa en tant que correspondante pour l'Argentine, la Bolivie, le Chili et l'Uruguay.

  • Communiqué de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron à propos de l’inscription de l’IVG dans la Constitution française

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    Communiqué de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron à propos de l’inscription de l’IVG dans la Constitution française

    C’est avec consternation que nous apprenons les résultats du vote du Sénat, à la suite de l’Assemblée nationale, ouvrant la voie à l’inscription dans la Constitution française de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à l’IVG ». 50 sénateurs seulement se sont courageusement élevés contre l’idéologie dominante. C’est une nouvelle avancée de la « culture de mort » (Jean Paul II) ou de la « culture du déchet », tant décriée par le Pape François.

    La France, qui détient déjà le triste record du nombre annuel d’avortements (233 000 en 2022), sera l’un des premiers pays à inscrire l’IVG dans la Constitution comme un droit fondamental, performance qui devrait assurément nous faire honte. La classe politique est-elle si dénuée de conscience éthique pour en arriver à un si déplorable résultat ? Les députés et les sénateurs se laisseront-ils interpeller par ces paroles fortes de saint Jean Paul II : « Lorsqu’une majorité parlementaire ou sociale décrète la légitimité de la suppression de la vie humaine non encore née, même à certaines conditions, ne prend-elle pas une décision ‘tyrannique’ envers l’être humain le plus faible et sans défense ? La conscience universelle réagit à juste titre devant des crimes contre l’humanité dont notre siècle a fait la triste expérience. Ces crimes cesseraient-ils d’être des crimes si, au lieu d’être commis par des tyrans sans scrupules, ils étaient légitimés par l’assentiment populaire ? » (Évangile de la vie n. 70). Car, ce qui est présenté comme une victoire du droit des femmes est en réalité une nouvelle atteinte contre la vie humaine en son commencement, autrement dit : un « crime abominable » (Concile Vatican II), le « meurtre délibéré d’une personne humaine innocente », comme l’a rappelé avec force le Pape saint Jean Paul II dans son encyclique l’Évangile de la Vie.

    N’y a-t-il pas d’ailleurs une offense faite à la science, une sorte de régression scientifique, quand on invoque « le droit de la femme à disposer de son corps », comme si la génétique moderne n’avait pas montré depuis longtemps que l’embryon est dès la première cellule fécondée un organisme vivant, distinct de celui de sa mère et dont la molécule d’ADN contient toute l’information génétique qui fera de cet embryon telle ou telle personne humaine, avec toutes ses caractéristiques propres ?

    À travers ce projet de loi constitutionnelle, on prétend ni plus ni moins valoriser la femme contre l’enfant à naître qui demeure le grand oublié des débats. Ce faisant, on est loin de résoudre le problème des femmes, souvent contraintes à avorter en raison de difficultés sociales et économiques, environ 70% des femmes ayant recours à l’IVG. Les nombreuses confidences reçues au confessionnal de la part de femmes ayant eu recours à l’avortement – et beaucoup de psychologues pourraient en dire autant – nous confirment dans l’idée que l’avortement est toujours un drame et une source de profonds traumatismes pour la femme.

    Les parlementaires, réunis en Congrès le 4 mars, s’honoreront-ils d’un sursaut de conscience ou bien deviendront-ils responsables devant l’histoire de la plus grande transgression qui soit, celle de l’interdit de tuer ? En tout cas : « Dieu se fera le juge exigeant de toute violation du commandement ‘tu ne tueras pas’, placé à la base de toute la convivialité de la société. Il est le ‘goël’, c’est-à-dire le défenseur de l’innocent » (Évangile de la Vie n. 53).

    J’invite donc les fidèles du diocèse qui le pourront à prier et à jeûner à cette intention, le lundi 4 mars, alors que le Congrès sera appelé à ratifier ce projet de loi constitutionnelle.

    Bayonne, le 1er mars 2024.

     

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  • Bruxelles, 13 mars : Conférence exceptionnelle du cardinal Fridolin Ambongo

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    13 MARS | CONFÉRENCE EXCEPTIONNELLE DU CARDINAL AMBONGO (RDC)

    L’UP Sainte-Croix d’Ixelles a l’honneur d’accueillir le cardinal Fridolin Ambongo de Kinshasa pour une conférence à La Cambre, en collaboration avec l’Ordre Souverain de Malte, le Pôle Jeunes XL et les Grandes Heures de la Cambre.

    Quand : Le 13 mars 2024

    Heure : 20h15

    Au programme : Conférence, messe animée par les jeunes et un drink

    Les tickets sont disponibles en ligne.

    ***

    Avant d’être appelé à l’épiscopat, Mgr Ambongo a servi en tant que curé de paroisse et en tant que professeur : Il est également membre profès de l’ordre des Frères mineurs capucins. Consacré évêque en 2004, il a été évêque de Bokungu-Ikela de 2004 à 2016, et administrateur apostolique de Kole de 2008 à 2015, puis administrateur apostolique (2016) puis archevêque de Mbandaka-Bikoro et administrateur apostolique du diocèse de Bokungu-Ikela entre 2016 et 2018, et coadjuteur de l’archevêque de Kinshasa en 2018. Il devient le 1er novembre 2018 archevêque de Kinshasa puis cardinal le 5 octobre 2019. 

    C’est depuis lors l’un des chefs de file parmi les évêques en faveur de la paix nationale. Il s’exprime très régulièrement au Congo sur des causes qui lui sont chères :

    En mai 2016 il accepte d’aller témoigner à La Haye en faveur de Jean-Pierre Bemba accusé par la Cour pénale internationale de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, qui sera acquitté en 2018. Entre 2016 et 2018, il dénonce les tentatives répétées du président congolais Joseph Kabila de repousser les élections au Congo. En 2018, après les violents affrontements consécutifs à la situation politique, il co-signe un texte au nom des évêques déclarant que les prélats « déplorent l’attaque sur la vie humaine » et offrent leurs condoléances aux familles des « victimes innocentes » tuées dans les affrontements.

    Fridolin Ambongo condamne l’exploitation des ressources naturelles et estime que les énergies renouvelables contribuent à atténuer l’impact du changement climatique dans le monde.En mars 2015, il affirme avoir reçu des menaces de mort.

    Enfin plus récemment, alors que le 18 décembre 2023, le Saint-Siège publie la déclaration pontificale Fiducia supplicans, par laquelle elle permet « de bénir « simplement » les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe ». Fridolin Ambongo Besungu indique son désaccord dans un courrier du 20 décembre 2023 adressé au Pape.

    ***

    Accéder au site de l’UP Ste-Croix

    Visiter le site du Pôle XL Jeunes

    Aller sur le site des Grandes Heures de La Cambre

    Et enfin le site de l’Ordre Souverain de Malte Belgique.

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    Date / Heure

    Date(s) - 13 mars 2024
    20h15 - 22h00

    Lieu

    Abbaye de la Cambre, 11
    1000 1000 Bruxelles

  • CLARA Life exprime sa solidarité avec les femmes, les professionnels de santé, et les défenseurs de la vie en France

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    CLARA Life exprime sa solidarité avec les femmes, les professionnels de santé, et les défenseurs de la vie en France

    Bruxelles, 29 février 2024 - Face à l'adoption par le Sénat français de la réforme inscrivant l'IVG dans la Constitution française, CLARA Life exprime sa profonde préoccupation. Cette décision, bien qu'elle soit un choix législatif mais immorale d'un pays voisin, renforce notre détermination à soutenir les femmes en difficulté et à protéger la vie dès sa conception.

    Nous réitérons notre engagement à proposer des alternatives à l'IVG en Belgique, en offrant aux femmes enceintes des services d'écoute, d'accompagnement et d'orientation. Nous défendons aussi ardemment les droits des médecins à exercer leur clause de conscience, un principe fondamental de leur éthique professionnelle, malheureusement rejeté par le Sénat français.

    En cette période cruciale, CLARA Life renouvelle sa solidarité avec les femmes, les professionnels de santé, et tous les défenseurs de la vie en France. Nous poursuivons notre mission de promouvoir une culture de la vie, en valorisant chaque existence humaine et en apportant un soutien concret aux femmes et aux familles.

    Dans cet esprit, nous vous invitons chaleureusement à nous rejoindre à la Marche pour la Vie, un événement phare pour la défense de la vie, qui se tiendra à Bruxelles, Place Poelaert, le 21 avril 2024 à 14h. Cet événement sera l'occasion de manifester notre soutien aux valeurs que nous chérissons et de renforcer notre communauté engagée pour la vie.

    Ensemble, faisons entendre notre voix pour la protection de la vie à tous ses stades. Rejoignez-nous dans cette marche pacifique et unie pour un avenir où chaque vie est valorisée et respectée. 

    Pour CLARA Life,
    Wouter Suenens, Président

    Notre mission se poursuit. Mais votre contribution est cruciale. Pour plus de détails sur l'emploi des dons, cliquez iciChaque don renforce notre combat pour la vie et la dignité humaine.

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    MERCI BEAUCOUP

  • L'Église est toujours la cible : pourquoi l'archevêque de San Francisco veut mettre l'accent sur les martyrs du communisme

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    Du Pillar :

    L'Église est toujours la cible : Pourquoi l'archevêque Cordileone veut mettre l'accent sur les martyrs du communisme

    29 février 2024

    L'archevêque de San Francisco a déclaré cette semaine au Pillar qu'il fallait faire plus pour marquer le témoignage des catholiques héroïques qui s'opposent aux régimes totalitaires dans des pays comme le Nicaragua et la Chine.

    Les remarques de l'archevêque Salvatore Cordileone sont intervenues alors que l'Institut Benoît XVI de l'archidiocèse de San Francisco lance un nouveau projet visant à commémorer les martyrs du communisme.

    Tout au long du XXe siècle, de nombreux cardinaux, évêques, prêtres, religieux et laïcs ont été persécutés par des régimes marxistes totalitaires. La persécution se poursuit aujourd'hui dans des pays comme la Chine et le Nicaragua, où le gouvernement impose des restrictions sévères à la pratique de la foi et emprisonne les catholiques qui témoignent de la liberté religieuse et de la dignité humaine.

    Alors que nombre de ces martyrs sont commémorés nation par nation, dans des catégories telles que les "martyrs de Chine", l'institut affirme que cette catégorisation, bien que logique, tend à enterrer ce que ces martyrs et autres héros ont en commun : ces hommes et femmes de foi se sont dressés face aux idéologies totalitaires qui se sont répandues à travers le monde aux 20e et 21e siècles.

    Dans un entretien accordé à The Pillar, l'archevêque de San Francisco Salvatore Cordileone explique pourquoi il estime nécessaire de reconnaître, de commémorer et de célébrer le témoignage des martyrs du communisme dans le monde entier, et ce qu'il pense qu'ils peuvent enseigner à l'Église sur la persécution.

    Monseigneur, vous lancez un projet de commémoration des "martyrs du communisme". Cela pourrait sembler à beaucoup de gens une sorte de chose du 20e siècle. S'agit-il de se souvenir du passé ?

    Le passé et le présent. Ces idéologies marxistes totalitaires prennent différentes formes, mais elles consistent toutes en un contrôle et une oppression par l'État des personnes qui émettent des objections. Le communisme en est la forme la plus explicite, mais il en existe d'autres. 

    C'est certainement ce qui se passe souvent dans le monde d'aujourd'hui. Vous voyez ce qui se passe en Chine, ce qui se passe au Nicaragua. C'est toujours d'actualité.

    Pensez-vous que cela ait un impact particulier sur l'Église, ou que l'Église ait un rôle particulier à jouer dans le témoignage contre ce type d'oppression ?

    Les deux à la fois. 

    L'Église est particulièrement touchée. L'Église est toujours la cible de ces régimes parce qu'elle est prête à donner une voix aux sans-voix et à défendre les pauvres. Et les pauvres ont tendance à avoir la foi et à faire confiance à l'Église. 

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  • Triste France...

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    De Gènéthique magazine :

    IVG dans la Constitution : le vote téléguidé des sénateurs

    29 février 2024

    La tension est palpable à 16h30 au Sénat lorsque l’examen du projet de loi visant à inscrire l’avortement dans la Constitution débute. La pression politique et médiatique des derniers jours pèse sur les épaules des sénateurs, et laisse penser qu’ils ne pourront résister à la vague des promoteurs de l’avortement. Quatre heures de débats suffiront à modifier la Constitution par 267 voix contre 50. Le sujet de l’avortement annihile-t-il tout courage politique ?

    Un ton solennel, un débat qui se veut juridique

    Le garde des Sceaux emprunte un ton particulièrement solennel pour ouvrir le débat, tout en mettant la pression. « J’ai l’honneur de demander au Sénat l’inscription dans notre Constitution de la liberté des femmes de disposer de leurs corps […]. Une démocratie ne peut maîtriser son destin si les femmes qui y vivent ne peuvent maîtriser le leur ». Il joue aussi la carte du plaidoyer juridique, affirmant que le principe d’une Constitution « est aussi de réunir l’ensemble des droits et libertés fondamentales ». Mais encore qu’il est nécessaire d’accorder une valeur constitutionnelle à la liberté de la femme, quand la liberté de conscience ou le principe de sauvegarde de la dignité de la personne humaine contre toute forme de dégradation seraient les seuls à l’avoir. Ou que la « liberté garantie » ne serait pas un « ovni juridique ». Enfin, il veut rassurer : « si je devais résumer cette révision constitutionnelle, je dirais : protection de la loi Veil, pas extension ».

    Philippe Bas (LR) répondra à cet exposé par la défense de son amendement visant à supprimer le terme « garantie » (cf. IVG dans la Constitution : un quasi plébiscite des députés en première lecture). « Les libertés sont garanties du seul fait qu’elles sont inscrites dans les textes constitutionnels. […] Quand on ajoute un mot dans la Constitution, c’est bien pour qu’il ait une portée. […] Si nous ajoutons ce terme “garantie” nous allons susciter chez le juge un travail d’interprétation […] qui pourrait mettre en péril l’équilibre entre les droits de l’enfant à naître et la liberté de la femme d’interrompre sa grossesse » souligne-t-il. Bruno Retailleau (LR) insistera à son tour : « sur le plan juridique, une “garantie” est l’obligation d’assurer quelque chose à quelqu’un. On peut mettre en cause le garant en cas de manquement ». Mais cela ne suffira pas. L’amendement est rejeté par 214 voix contre 104, présageant déjà le vote final.

    Alain Milon (LR) tentera, à son tour, de répondre au garde des Sceaux en défendant la clause de conscience des médecins (cf. « L’inscription de l’IVG dans la Constitution menace la liberté de conscience du personnel médical »). « A l’instar de ceux qui pourraient un jour contester le droit à l’IVG, d’autres pourraient également contester le droit de conscience des professionnels de santé » relève-t-il (cf. IVG : « la disparition de la clause de conscience conduirait des soignants à démissionner »). Mais cette tentative retombera vite à plat, ses pairs la rejetant à 219 voix contre 85.

     Une idéologie qui s’impose : incohérence entre votes et propos

    Les habituels discours féministes sont déclamés. Selon Anne Souyris (Groupe Ecologiste – Solidarité et Territoires) : « En votant la constitutionnalisation de l’IVG, nous gravons dans le marbre “mon corps m’appartient” ». Selon Mélanie Vogel (Groupe Ecologiste – Solidarité et Territoires) « nous choisissons de ne plus jamais revenir en arrière ». Elle se félicite en outre de « faire de la politique en grand et en vrai [avec] Aurore Bergé, Mathilde Panot,… ». Dominique Vérien (UC) se préoccupe quant à elle : « Des réseaux militants s’activent pour remettre en cause ce droit (…) la campagne d’autocollants des anti-IVG sur les vélos, ce n’est pas aux Etats-Unis, c’est en France ! »

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  • L'absurdité "genrée" est une absurdité dangereuse

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    De George Weigel sur le Catholic World Report :

    L'absurdité "genrée" est une dangereuse absurdité

    C'est ce qui arrive lorsque ce que les spécialistes appellent "l'individualisme expressif" - l'égocentrisme sous stéroïdes - supplante la vision biblique de la condition humaine :

    28 février 2024

    Dean Acheson, secrétaire d'État américain de 1949 à 1953, est enterré au cimetière Oak Hill de Washington. Lorsque j'ai lu récemment que le vingtième successeur d'Acheson, Antony Blinken, avait envoyé un câble sous-titré "Meilleures pratiques en matière d'identité de genre" aux diplomates américains du monde entier, les mettant en garde contre les "messages nuisibles et d'exclusion" véhiculés par l'utilisation de termes tels que "mère/père", "fils/fille" et "mari/femme", j'ai été tenté de me rendre au cimetière d'Oak Hill pour vérifier si la dépouille mortelle du secrétaire d'État Acheson se retournait dans sa tombe.

    Acheson a intitulé son brillant mémoire de 1969 "Present at the Creation" (Présent à la création), ce qu'il était certainement, puisque les initiatives dans lesquelles il a joué un rôle clé, telles que le plan Marshall, l'OTAN et le traité de paix japonais, sont devenues l'architecture de sécurité internationale qui a soutenu la défaite du communisme pendant la guerre froide. Le secrétaire d'État Blinken pourrait-il s'inspirer de son distingué prédécesseur et intituler ses mémoires "Présent à la destruction" ? De quoi, demanderez-vous ? De ce qu'Acheson et d'autres ont fait.

    Pensez à ce qui se passe dans le monde lorsque M. Blinken a envoyé ce câble. Les guerres font rage en Ukraine et à Gaza. L'Amérique latine s'effondre politiquement et économiquement, avec pour conséquence une crise sans précédent des migrants et des réfugiés à la frontière sud de l'Amérique. La Russie construit une arme nucléaire basée dans l'espace qui pourrait éliminer le réseau de communication par satellite de l'Amérique. Les mandataires de l'Iran sèment la pagaille au Moyen-Orient et perturbent le commerce international vital dans la mer Rouge. La Chine poursuit ses tentatives d'intimidation de Taïwan. Les crises de gouvernance en Afrique subsaharienne sont trop nombreuses pour être dénombrées. Le président des États-Unis n'arrive pas à s'entendre avec les présidents du Mexique et de l'Égypte. Le principal candidat républicain à la présidence informe ses admirateurs qu'il dirait à Vladimir Poutine de "faire ce qu'il veut" aux alliés de l'OTAN qui ne consacrent pas 2 % de leur PIB à la défense.

    Et au milieu de tout cela, le secrétaire d'État américain a jugé important d'ordonner à ses diplomates de "rester attentifs aux changements de pronoms et de les soutenir", tout en substituant "vous tous" ou "les gens" à l'expression potentiellement offensante "Mesdames et Messieurs" ?

    Ce n'est pas seulement un non-sens, c'est un non-sens dangereux. Il s'agit d'un dérapage par rapport au véritable travail de diplomatie. Il érode encore la crédibilité américaine aux yeux de Vladimir Poutine, de Xi Jinping et des mollahs apocalyptiques de Téhéran, qui pourraient bien conclure qu'une superpuissance putative obsédée par "l'identité sexuelle fluide" ne constituera pas un obstacle à leurs desseins agressifs. Elle envoie au reste du monde un signal d'insouciance terminale. Elle offense les nations et les cultures souvent qualifiées de "traditionnelles", mais qui sont en fait les dépositaires du bon sens.

    Du point de vue de l'analyste catholique des affaires mondiales, pour qui la politique est toujours en aval de la culture, c'est ce qui se produit lorsque ce que les spécialistes appellent "l'individualisme expressif" - l'égocentrisme sous stéroïdes - supplante la vision biblique de la condition humaine : Il y a des vérités intégrées dans le monde et en nous, y compris la vérité selon laquelle nous sommes un homme et une femme, distincts mais complémentaires, ordonnés à la communion et à la fécondité. Les idées, comme toujours, ont des conséquences, et les idées désespérément défectueuses de la culture woke - le culte de la fausse trinité de Moi, Moi-Même et Moi - ont maintenant corrompu la diplomatie américaine, mettant en danger à la fois notre pays et le monde.

    Comme c'est généralement le cas avec le mensonge, l'idéologie du genre qui infeste actuellement le Département d'État cherche à s'imposer par le pouvoir bureaucratique et l'intimidation personnelle. Ainsi, sous la direction de M. Blinken, le département d'État a décrété un troisième "marqueur" de genre sur les passeports américains pour les personnes qui ne s'"identifient" pas comme homme ou femme ; il a nommé le premier "envoyé spécial des États-Unis pour la promotion des droits de l'homme des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer et intersexuées (LGBTQ+)" ; et il a informé le personnel du département d'État que ceux qui cherchent à obtenir une promotion doivent "faire progresser" la DEI (Diversité, équité et inclusion, au sens où les wokesters entendent ces termes par ailleurs honorables). Il ne s'agit pas tout à fait de l'avenir totalitaire que George Orwell décrivait comme "une botte frappant un visage humain - pour toujours". Mais il s'agit néanmoins d'une coercition au nom du mensonge.

    Un ami ayant un sens aigu de l'histoire, revenant de Rome à Washington via Londres le mois dernier, m'a envoyé un courriel acerbe depuis un salon d'Heathrow, disant qu'il avait l'impression d'aller de Sodome à la chute de Constantinople. Je lui ai conseillé de boire un autre verre, notamment parce que "Rome" est réparable. Mais le câble du secrétaire d'État Blinken suggère que l'analogie entre notre époque américaine et la chute de Constantinople n'est pas complètement farfelue. Et cette nouvelle chute ne sera pas arrêtée par l'un ou l'autre des deux candidats présidentiels narcissiques et âgés qui incarnent, au lieu de la remettre en question, la culture de l'égocentrisme qui tue l'Amérique et entrave notre capacité à contribuer à la construction d'un monde meilleur.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, où il est titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont Witness to Hope : The Biography of Pope John Paul II (1999), The End and the Beginning : Pope John Paul II-The Victory of Freedom, the Last Years, the Legacy (2010), et The Irony of Modern Catholic History : Comment l'Église s'est redécouverte et a poussé le monde moderne à se réformer. Ses ouvrages les plus récents sont The Next Pope : The Office of Peter and a Church in Mission (2020), Not Forgotten : Elegies for, and Reminiscences of, a Diverse Cast of Characters, Most of Them Admirable (Ignatius, 2021), et To Sanctify the World : The Vital Legacy of Vatican II (Basic Books, 2022).

  • Peut-on réellement consentir à mourir ?

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    De gènéthique.org (lettre mensuelle de février 2024) :

    Consentement et fin de vie : consentir à mourir ?

    27 FÉV, 2024

    Alors qu'en France le projet de loi sur la fin de vie devrait être prochainement discuté, même si le calendrier n’est pas clairement fixé (cf. Fin de vie : un calendrier difficile à fixer), Aline Cheynet de Beaupré, professeur de Droit privé à l’Université d’Orléans et spécialiste des sujets bioéthiques, nous éclaire sur la question du consentement face à l’euthanasie ou au suicide assisté. Peut-on réellement consentir à mourir ?

    Lire les questions de fin de vie sous l’angle juridique du consentement met en exergue la profonde complexité du sujet. Consent-on à l’euthanasie pour mourir ou ne plus souffrir ? L’euthanasie est-elle demandée ou proposée ? Les questions sont nombreuses.

    En droit des contrats, le consentement désigne la manifestation de volonté des parties. Cum-sentire c’est « sentir avec », soulignant ainsi l’accord, la conformité ou l’acquiescement à quelque chose. Appliqué à la fin de vie, le chemin simple allant de l’« offre » à l’« acceptation de l’offre », valable en droit des contrats, devient à la fois flou et complexe, mais aussi juridiquement insatisfaisant et malmenant le consentement.

    Consentir par avance ?

    Les évolutions observées à l’étranger en matière d’euthanasie montrent que le « demandeur » peut craindre, ou vouloir prévenir, une souffrance future. Au moment de sa « demande de mort provoquée », il n’est donc pas un patient, mais un « futur potentiel patient » vis-à-vis de pathologies ou de symptômes qui ne sont pas (encore) là. Comment décider par avance d’une situation inconnue, existentielle et changeant notre vision des choses ?

    Selon le Code de la Santé Publique (CSP), les directives anticipées[1] peuvent être rédigées par une personne atteinte d’une maladie grave ou qui « pense » être proche de sa fin de vie, ou par une personne qui « pense » être en bonne santé ou n’est pas atteinte d’une maladie grave. Les deux « modèles » sont prévus pour « le cas où je ne serais plus en mesure de m’exprimer au moment de la fin de ma vie ». La loi Leonetti de 2005 leur a conféré une valeur légale, mais leur statut juridique est imprécis.

    Ces « directives » ne sont en effet pas impératives, et les soignants peuvent ne pas les suivre lorsqu’elles apparaissent « manifestement inappropriées ». Tel fut, par exemple, le cas pour homme demandant non pas qu’on arrêtât les traitements, mais qu’on le maintînt en vie. Au regard de sa situation, la demande a été considérée comme étant « manifestement inappropriée »[2] (cf. Conseil constitutionnel : les directives anticipées pourront être écartées).

    Les « exemples » médiatisés de Line Renaud ou de l’ami de Marina Carrère d’Encausse confirment la complexité du problème. Line Renaud a fait un AVC en 2019, mais aucune directive anticipée n’a été évoquée autour de cet « incident ». Idem pour le compagnon de Marina Carrère d’Encausse. Pourtant, les discours véhiculés dans ces deux « histoires » invitent à des directives à spectre large de « non maintien en vie ».

    En cas de directives anticipées, le rédacteur, qu’il soit malade ou non, n’est pas assisté d’un soignant. S’il est malade, il serait pourtant « bon » que ses « directives » soient « éclairées » par un professionnel. S’il n’est pas malade, il est encore plus « seul » pour prendre des options, gravissimes et vitales, sur des sujets qu’il ignore : la maladie, la souffrance et la mort. Le consentement est dès lors tout sauf « éclairé ».

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