Courir aux périphéries pour « dialoguer » semble souvent être la seule idée et le seul programme des activistes qui peuplent les comités Théodule de l’Eglise postconciliaire. Pour quoi faire et pour quels résultats ? L’hebdomadaire « Famille chrétienne » a posé la question à Mgr Khaled Akasheh, évêque jordanien et secrétaire de la commission pour les rapports avec l’islam au Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux :
"Quelles sont les conditions d’un dialogue interreligieux fécond ?
Le dialogue interreligieux n’est fécond que si l’on respecte la vérité objective sur soi-même et celui avec lequel on dialogue. Mais si l’on se met à dire des mensonges, ou à en rester aux « salamalecs », et aux embrassades, alors c’est une perte de temps, et cela peut même être dangereux. Ce n’est que si l’on témoigne de la vérité dans la charité que le dialogue est au service du règne de Dieu.
Il faut aussi beaucoup de précision théologique, notamment dans les termes que l’on emploie. Le cardinal Tauran dit souvent que tous les mots que nous avons en commun avec les musulmans sont des « pièges ». En effet, chrétiens et musulmans croient à la vie éternelle, mais d’une manière très différente. C’est la même chose pour le « Dieu unique », le mot est le même, mais la réalité est très différente : pour les musulmans, c’est uniquement un Seigneur alors que pour nous il est un Père. Ainsi, un évêque ne peut pas parler de l’islam comme d’une « religion céleste », ou parler du« sacré Coran », sinon, il n’est pas fidèle à la théologie chrétienne. Comme dit aussi le cardinal Tauran, on ne dialogue pas à partir d’ambiguïtés.
Nous devons par ailleurs accepter la revendication de vérité de chacun des interlocuteurs. Je dis donc aux musulmans : « Nous n’avons rien contre vous, ni contre le Coran ou Mahomet. Mais nous sommes dans la même situation que vous : pouvez-vous accepter une révélation postérieure à celle de Mahomet ? Non ! Et bien c’est la même chose pour nous, accepter l’origine divine de votre religion comme vous le revendiquez, ce serait mentir, ou ne pas connaître la théologie chrétienne ».