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Religions - Page 96

  • Le coktail explosif du choc des cultures

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    Lu sur le « salon beige » :

    loiseau.pngL'abbé Fabrice Loiseau, fondateur de la Société des Missionnaires de la Miséricorde Divine, livre ce témoignage exclusif aux lecteurs du Salon Beige, au sujet d'Hakim, arrêté fin octobre alors qu'il s'apprêtait à commettre un attentat à Toulon :

    Arrêté à Toulon fin octobre, Hakim s'apprêtait à commettre un attentat à l'arme blanche sur des marins selon la méthode palestinienne. Après le drame de Paris son histoire pourrait sembler anodine. Pourtant, elle est révélatrice d'un processus de radicalisation. Hakim souhaitait tuer et mourir « martyr » ; c'était devenu une obsession.

    On se connaissait depuis 2011. Hakim était un jeune du centre-ville de Toulon. Ce n’était pas un déséquilibré, ni un monstre. Au contraire, Hakim était un garçon sensible et intelligent. Passionné par le fait religieux, il refusait de pratiquer l'Islam et passait beaucoup de temps sur des sites ésotériques. La figure du Christ l'interpellait. Il souhaitait une religion remplie de symboles et de mystères, je lui ai expliqué notre foi mais il préférait intégrer l'Islam. En quête d'identité, Hakim était bien loin d'une pratique salafiste. Avec son côté « dandy », il ne fut jamais en lien avec des délinquants du quartier, d’où sa difficulté à trouver une arme.

    Passionné par la danse, il était fan de Michaël Jackson, animait des soirées à Saint-Tropez dans des boites de nuit et participait à des concours d'imitation de sa star préférée. 

    En évoluant dans le monde de la nuit et des habits de luxe (il travailla un temps chez Zara), les préoccupations religieuses diminuèrent. Plusieurs personnes le persuadèrent qu’avec son physique il pourrait devenir mannequin. Il monta à Paris et là ce fut l'échec !

    Il ne voulut pas me raconter ce qui s'était passé, je pense qu'il fut humilié, il comprit qu'il ne pourrait devenir mannequin ni poursuivre dans la danse. Il disparut quelques semaines puis je l’ai retrouvé dans la rue avec la barbe et en djellaba. Lorsque je lui ai proposé de discuter, il me répondit : « Non tu es mécréant, ton cœur est endurci, tu ne veux pas connaître la vérité, je n 'ai rien à te dire ». J'ai insisté, je lui dis que je veux comprendre ce qui se passe, pourquoi un tel changement ? « As tu peur de parler au mécréant que je suis ? »lui demandai-je, l' argument fit mouche. Hakim accepte alors de parler un peu et je m'aperçois qu'il a fait siennes toutes les théories salafistes.

    Il s’exprime avec une telle dureté que je comprends qu'il est en lien par internet avec des groupes radicaux, lui qui surfait auparavant sur tous les sites religieux possibles. Le monde pour lui se divise maintenant en deux réalités : les mécréants qui refusent la loi islamique et les vrais musulmans imitateurs du prophète.

    Kim Jackson, comme il se faisait appeler, est devenu partisan du djihad armé, sa piété doit passer par le courage pour soutenir la lutte armée. Je lui demande de rester mon ami. « Ton cœur résiste trop à Allah » me répondit-il. Il partit le visage fermé.

    De mois en mois, je vis sur son visage la haine grandir. Un algérien du bar à chicha me confia : « Hakim, il est devenu fou dans sa tête ». Quelques semaines plus tard, j'apprends par le quartier la convocation d’Hakim par la police, il avait pris ses billets pour la Syrie, son passeport est confisqué. Il était surveillé par la DGSI. Sa mère, une femme courageuse vient faire scandale à la sortie de la mosquée de Toulon : « Vous avez fait de mon fils un terroriste ».L'imam est médusé, il n'y est pour rien, le groupe des salafistes qui a ouvert une librairie à côté de la mosquée se tait. Hakim essaiera de nouveau de partir en car quelques semaines plus tard. Fiché, il se fait repérer et doit rentrer à Toulon où il loge dans un foyer. Il est en contact avec Mustapha, un jeune originaire de Toulon, incarcéré pour apologie du terrorisme puis parti en Syrie. Il essaye de se procurer des armes à feu, en vain. Je le surprends avec de nouveaux amis, il se rapproche de délinquants du quartier, que cherche-t-il à faire ? Les endoctriner, trouver un pistolet, je ne sais. Toujours en djellaba, nous nous croisons pour la dernière fois fin octobre. Voyant ma soutane, il eut un air gêné puis m'évita. J’apprends quelques jours plus tard son arrestation. Un colis de Chine lui est adressé contenant un poignard et deux cagoules, mais le paquet est déchiré et la police prévenue. Hakim se rend sans résistances et avoue : il voulait égorger des militaires de l'arsenal avec son couteau selon la méthode palestinienne, puis mourir en « martyr ». Était-il un loup solitaire ? Était-il commandé ou lâché par Daech ? Je ne sais. L' enquête le dira, mais plusieurs zones d'ombre demeurent dans cette histoire. Une semaine après les massacres de Paris, ce fait est oublié dans la presse. Pour ma part, je suis à la fois triste et soulagé. Triste parce que j'ai échoué, je n'ai pu au cours de ces heures de discussion lui faire prendre conscience du fanatisme de l'État Islamique. Je n'ai pas réussi à lui faire découvrir une spiritualité qui l'aurait sauvé. Triste pour sa maman et sa sœur qui doivent vivre un calvaire.

    Je suis soulagé parce que l'irréparable n'a pas été commis. À chaque fois qu'il allait commettre le pire, il a échoué comme si la Providence l'empêchait d'aller plus loin. Je ne peux m'empêcher de crier ma révolte devant ce processus de radicalisation pour l'un des garçons les plus sympathiques et les plus intelligent du quartier. Non Hakim n'était pas un fou ni un monstre ! Fragile il est devenu terroriste après un échec personnel, en fréquentant des salafistes et des sites islamistes. Ce garçon avait soif de spiritualité. C'est une religion dévoyée qui a eu raison de lui…

    Hakim n’est pas un cas isolé dans notre pays. Les pouvoirs publics, la laïcité, les valeurs de la République sont incapables d'empêcher ce phénomène. Si plusieurs facteurs peuvent jouer dans ce processus de radicalisation, il faut d’abord comprendre que c'est une raison religieuse qui a été cause de ce changement. Pris entre une société matérialiste et hédoniste et un terrorisme religieux, Hakim a choisi. Nous sommes dans une guerre religieuse dans laquelle les chars et les avions militaires ne pourront pas grand-chose. Ce drame est révélateur d'une crise de civilisation, les islamistes se nourrissent de nos faiblesses. Combien d'attentats faudra-t-il pour connaître un réveil spirituel pour notre nation ? Je ne désespère pas et je ferais tout pour revoir Hakim. Je vous invite à prier pour lui.

    Abbé Fabrice Loiseau

    Vous pouvez aider les Missionnaires de la Miséricorde ici.

    Ref. Témoignage de l'abbé Loiseau : "Hakim, mon ami devenu terroriste"

    JPSC

  • Afrique : « Le pape est attendu sur les questions familiales »

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    Lu sur le site web de « Famille chrétienne »

    le-pape-francois-et-les-eveques-d-afrique_article.jpg« Historien et auteur de Géopolitique du Vatican, Jean-Baptiste Noé décrypte les enjeux du voyage du pape François en Afrique du 25 au 30 novembre. Entretien.

    Avant François, Jean-Paul II et Benoît XVI s’étaient déjà rendus en Afrique. Quelle est l’influence du Saint-Siège en Afrique ? Antoine Pasquier interview l’auteur :

    Le Saint-Siège a essayé de jouer un rôle dans plusieurs conflits. Ce fut le cas lors du génocide rwandais ou à l’occasion de problèmes politiques entraînant des émeutes et des renversements de régime. L’Église joue un rôle de temporisateur et essaye de rétablir la paix en dialoguant avec les communautés.

    Malheureusement, ces tentatives n’ont pas toujours été couronnées de succès, car les enjeux sont tellement importants (rivalités ethniques, influences politiques et économiques d’autres puissances, occidentales notamment) qu’ils dépassent l’influence du Saint-Siège. La bonne volonté du Saint-Siège n’est pas suffisante pour ramener la paix.

    En revanche, sur le plan humanitaire, l’Église catholique a beaucoup plus de poids. Bien sûr, ce n’est pas le Saint-Siège en tant que tel qui intervient sur le terrain, mais plutôt des institutions humanitaires, comme les communautés religieuses ou la Caritas internationale, très présente en Afrique. Ces institutions interviennent en finançant des hôpitaux, des écoles, en apportant de la nourriture lors de famines. C’est plutôt dans ce domaine-là – une diplomatie humanitaire et de résolution de crise matérielle – que l’Église est efficace.

    C’est le premier pape venant d’un continent du Sud qui met le pied en Afrique. Pourtant, il ne se rend pas dans les pays les plus catholiques. Pourquoi ?

    Il s’agit du tout premier voyage du pape François sur le continent africain et il a choisi des pays situés en périphérie. C’est sa marque de fabrique. Il ne va pas, par exemple, en Côte d’Ivoire alors que c’est le grand pays catholique d’Afrique de l’Ouest. Il ne va pas non plus au Soudan du Sud, très majoritairement catholique. Il préfère se rendre en Centrafrique, où la population chrétienne n’est pas très importante en terme numérique. Il y va pour le symbole, dans un pays déchiré par la guerre. Les conflits en Centrafrique sont séculaires et ils ne vont pas se résoudre parce que le pape vient. Mais sa visite peut être un élément qui contribue à la paix.

    Quelle est la place de l’Église en Centrafrique ?

    L’Église y joue un rôle très important. Lorsque la France a lancé l’intervention Sangaris, la seule autorité avec laquelle les militaires pouvaient discuter, c’était l’archevêque de Bangui. Les pouvoirs publics avaient disparu, le chaos était total, mais il restait la structure ecclésiale qui était seule, tant du côté chrétien que du côté musulman, à être encore reconnue comme une autorité politique. La venue du pape est aussi un encouragement fort pour l’archevêque de Bangui et tous les prêtres du pays.

    Le pape risque-t-il sa vie dans ce pays ?

    Le pape est l’un des rares chefs d’État qui peut aller en Afrique sans risquer sa propre sécurité. Il risque moins sa vie que Barack Obama ou François Hollande. Toutes les communautés, qu’elles soient chrétiennes ou musulmanes, le reconnaissent comme force de paix. Je ne vois pas quel serait leur intérêt de s’en prendre à lui.

    Les évêques africains attendent aussi, de la part de ce pape, outre des condamnations de la pauvreté et de l’exploitation économique du continent, un message fort concernant la colonisation idéologique.

    Le pape François avait déjà évoqué cette question lors de son voyage aux Philippines, et il l’avait reprise lors du dernier Synode sur la famille. Durant celui-ci d’ailleurs, les évêques africains avaient montré, pour la première fois, leur unité et leur solidarité sur la question de la défense de la famille.

    Alors que les structures politiques s’effondrent dans plusieurs pays et que la pauvreté humaine et économique est toujours aussi présente, la famille reste le dernier facteur de stabilité. Le pape est attendu sur cette question. Il devra rassurer les évêques africains et maintenir la tunique du Christ sans couture. Ce ne sera pas la face visible de son voyage peut-être, mais ce sera bien en arrière-plan de celui-ci.

     Ref. Afrique : « Le pape est attendu sur les questions familiales » 

    Pour s’en tenir aux ordres de grandeur (en Afrique, les recensements n’ont pas la même rigueur qu’en Europe), la république centrafricaine est un petit pays (un peu plus de 4 millions d’habitants) où le christianisme  est, sauf erreur, majoritaire à 80% (la plupart sont catholiques), même s’il est vrai que la minorité musulmane y est très agitée. Cette ancienne colonie française se trouve  à la frontière nord du Congo (ex belge) qui compte aujourd’hui 70 millions d’habitants, dont 80%  sont chrétiens (50% catholiques et 30 %  protestants ou assimilés) contre 5 % de musulmans ; les autres sont demeurés animistes. L’ancien Congo Belge est incontestablement le plus  grand pays chrétien d’Afrique subsaharienne : loin devant la Côte d’Ivoire citée dans cet article (21 millions d’habitants dont 38% de musulmans, 25% de catholiques, 6% de protestants le reste étant demeuré animiste)

    JPSC    

  • Une importante découverte archéologique à Jérusalem

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    Lu sur ihsnews.net :

    forteresse-jerusalem-300x168.jpgDécouverte archéologique de taille à Jérusalem

    Dans cette période particulièrement chargée et lourde au niveau de l’information, la Rédaction d’IHSnews a décidé de vous offrir une journée de pause avec une actualité tournée vers des informations plus légères mais toutes aussi utiles pour l’équilibre tant naturel que spirituel. 

    Avec ce que les archéologues décrivent comme une « solution à l’une des plus grandes énigmes archéologiques de l’Histoire de Jérusalem », les chercheurs de l’Autorité israélienne des Antiquités ont annoncé mardi avoir trouvé les vestiges d’une forteresse utilisée par le roi grec de la dynastie des Séleucides Antiochus IV Épiphane, pendant son siège de Jérusalem en 168 avant notre ère.

    Une section de la fortification a été découverte sous le parking Givati de la Cité de David au sud des murailles de la Vieille Ville et du mont du Temple.

    La fortification aurait fait partie d’un système de défense connu sous le nom de la forteresse Acra, construite par Antiochus pendant qu’il cherchait à étouffer une rébellion sacerdotale juive centrée autour du Temple.

    Antiochus est connu dans la tradition juive comme le méchant de la fête de Hanoukka qui cherchait à interdire les rites religieux juifs, suscitant la révolte des Maccabées.

    La forteresse Acra a été utilisée par les Séleucides d’Antiochus pour surveiller le Temple et maintenir le contrôle sur Jérusalem.

    La forteresse était tenue par des « Juifs hellénisés », qui, selon de nombreux chercheurs, se sont ensuite engagés dans une guerre civile à part entière avec les « Juifs traditionalistes » représentés par les Maccabées. Les mercenaires payés par Antiochus complétaient ses forces de défense.

    La découverte des fondations de l’Acra met un terme à plus d’un siècle d’intense spéculation sur son emplacement, ont déclaré mardi les archéologues.

    La forteresse est mentionnée dans le Livre des Maccabées I et II, et par l’historien juif de l’époque romaine Flavius Joseph.

    Le patrimoine archéologique de la période du contrôle grec séleucide de Jérusalem est rare, un fait qui a contribué à la difficulté de résoudre ce long mystère.

    Mais ces derniers mois, les chercheurs creusant sur le site ont lentement déterré un mur massif, la base d’une tour « avec des proportions impressionnantes », de 20 mètres de long et de quatre mètres de large, a précisé l’Autorité israélienne des Antiquités.

    La base extérieure de la paroi était revêtue d’une couche de poussière, de pierres et de plâtre, une pente glissante délibérément ajoutée à la paroi pour rendre difficile l’escalade des murs par les attaquants.

    Les fouilles, qui se poursuivent depuis 10 ans, ont également révélé des pierres de fronde en plomb, des pointes de flèches et les pierres tirées par une baliste et une ancienne catapulte en bronze.

    Les pierres de baliste ont été estampillées avec l’image d’une fourche, le symbole du règne d’Antiochus. Des pièces trouvées à l’emplacement des fouilles étaient datées du règne d’Antiochus IV au règne d’Antiochos VII, décédé en 129 avant notre ère.

    Ces trouvailles sont des « restes silencieux des batailles qui ont eu lieu là à l’époque des Hasmonéens », la famille sacerdotale qui a mené la rébellion des Maccabées, ont précisé les archéologues.

    La forteresse Acra est restée un bastion symbolique et stratégique de la puissance séleucide à Jérusalem, jusqu’à ce qu’elle ait finalement été conquise par Simon Maccabée en 141 avant notre ère, après un long siège au cours duquel le souverain hasmonéen a essentiellement poussé les défenseurs grecs à la famine.

    « Cette découverte sensationnelle nous permet pour la première fois de reconstruire l’aménagement de la population et l’apparence réelle de la ville à la veille de la révolte des Hasmonéens », se sont extasiés les responsables des fouilles Dr Doron Ben-Ami, Yana Tchekhanovets et Salomé Cohen.

    « Les nouvelles découvertes archéologiques témoignent de la mise en place d’un bastion bien fortifié, construit sur la haute falaise rocheuse donnant sur les pentes abruptes de la colline de la Cité de David », ont-ils expliqué.

    « Ce bastion contrôlait tous les moyens d’approche au Temple et coupait le Temple de la partie sud de la ville. Les nombreuses pièces de monnaie datant du règne d’Antiochus IV [Épiphane] à celle d’Antiochus VII [Sidétès] et le grand nombre de pots de vin (amphores) qui ont été importés de la région égéenne à Jérusalem et ont été trouvés sur le site, témoignent de l’âge de la citadelle, ainsi que de l’identité non-juive de ses habitants ».

    P. N. Harrister

  • Quand Koz s'adresse à une Association des Maires de France "désespérante d'aveuglement et d'idéologie"

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    Adresse à l’Association des Maires d’une drôle de France

    by Koz

    Il y aura toujours deux types de réponse aux événements que nous avons connus en janvier et la semaine dernière, et que nous connaîtrons encore. Ne m'en veuillez pas de ne ménager aucun suspense : entre les deux, je préfère la mienne à la réponse illusoire et idéologique qu'est l'autre. Elle ne nous surprend pas : il a déjà fallu lui répondre en février dernier.

    Elle est illusoire parce qu'elle s'imagine pouvoir éradiquer le sentiment religieux du cœur de l'Homme. On peut l'estimer erroné, mais ceux qui pensent l'éradiquer poursuivent une chimère. Elle est idéologique, parce qu'elle postule la supériorité d'une option philosophique et/ou spirituelle sur une autre. On me répondra qu'il n'en est rien, qu'il est seulement question de garder les convictions religieuses dans la fameuse sphère privée. C'est évidemment au mieux une hypocrisie, au pire un mensonge délibéré : quand une option a le droit de s'exprimer publiquement tandis que l'autre devait être tue, c'est bien que l'on accorde une supériorité à la première. Il n'est plus question ici d'une quelconque neutralité, mais bien d'un parti pris, qui nous éloigne radicalement de l'esprit allégué de la laïcité.

    Votre association, des Maires de France, a présenté ce 18 novembre un vade-mecum sur la laïcité désespérant d'aveuglement et d'idéologie.

    Ainsi faites-vous preuve d'un manque historique de sens de l'à-propos en réclamant une loi, une seule, sur cet enjeu évident et la menace éminente auxquels le pays fait face : la présence de crèches dans les mairies. Tant pis si la loi de 1905 dit déjà tout sur ce sujet, l'existence de jurisprudences divergentes vous est insupportable.

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  • La France et la Russie "alliées contre les "serviteurs de Satan"

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    EUROPE/RUSSIE - Pour le chef du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, la France et la Russie sont alliées contre les terroristes « serviteurs de Satan » comme contre le national-socialisme

    Moscou (Agence Fides) – « La Russie et la France étaient alliées durant la dernière grande guerre et elles ont vaincu ensemble la Peste brune (le national-socialisme NDR). Maintenant, nous devons nous opposer ensemble à la plaie du terrorisme international, pour l’avenir de nos nations ».

    Ce sont quelques-unes des phrases les plus éloquentes écrites par le Métropolite orthodoxe Hilarion de Volokolamsk, chef du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, dans le libre de condoléances ouvert à l’Ambassade de France à Moscou, lors de sa visite au siège diplomatique français le 17 novembre. Dans son message – indique le communiqué du département patriarcal parvenu à l’Agence Fides – le « ministère des Affaires étrangères de l’orthodoxie russe a exprimé également les condoléances du Patriarche de Moscou, Cyril, pour les victimes innocentes des attentats de Paris. Les terroristes de l’Etat islamique autoproclamé – a écrit entre autre le Métropolite Hilarion – « sont des serviteurs de Satan, même s’ils utilisent des slogans religieux pour couvrir leurs crimes monstrueux ». Face à leur planification de la terreur, « nous devons tous être unis ». (GV) (Agence Fides 19/11/2015)

  • La « guerre contre l’Occident » ne peut mettre fin au dialogue avec l’islam, assure le cardinal Tauran

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    Interpellé par I.media, le cardinal français fustige aussi "le vide spirituel de l’Europe" et le manque d’éducation qui font naître des vocations au djihad. Interview lue sur le site « aleteia » :

    « Si les récents attentats de Paris (France) ont tout d’une « guerre contre l’Occident », le dialogue de l’Église catholique avec « la partie saine » de l’islam doit se poursuivre. C’est la conviction du cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, pour qui les chrétiens doivent avoir « le courage de la différence » dans le monde actuel, en étant attentifs à ne pas laisser « germer la haine ». Interpellé par I.media, le cardinal Tauran fustige aussi « le vide spirituel de l’Europe » et le manque d’éducation qui font naître des vocations au djihad.

    I.media : Comment avez-vous perçu les attaques perpétrées à Paris ?

    Cardinal Jean-Louis Tauran : Il s’agit d’une guerre contre l’Occident, une guerre contre une civilisation ! Il faut évidement faire travailler la raison, car même dans une guerre il y a des lois. C’est à mes yeux une nouvelle ère qui voit le jour car, autrefois, le terrorisme visait une personne, un pays ou un groupe… et désormais c’est le monde entier qui est visé. C’est une situation absolument précaire, tout peut désormais arriver n’importe où. Nous assistons aux premiers pas d’un nouveau monde qui commence aujourd’hui, non pas demain, et bien mal, avec des conséquences pour une ou deux générations. Mais le danger serait de laisser germer la haine, et c’est là que les chrétiens doivent montrer le pouvoir de l’amour.

    De tels actes remettent-ils en question le dialogue avec l’islam ?
    Non, bien au contraire ! Ces actes donnent bien sûr peu de crédibilité au dialogue interreligieux, mais la majeure partie des musulmans n’est pas comme cela. Ce sont des gens qui vivent normalement, qui ont l’amour du travail, d’élever leurs enfants, etc. Le dialogue est aussi notre devoir, en tant que chrétiens.

    Parmi les catholiques, cependant, on peut percevoir des réactions vives après ces attentats revendiqués au nom de Dieu, certains reprochant à l’Église catholique d’être trop complaisante avec l’islam…
    Nous ne dialoguons pas avec ces gens ! Nous dialoguons avec la partie saine (de l’islam, ndlr), en espérant qu’elle ait de l’influence sur ces gens-là. L’Église reconnaît qu’il y a des parcelles de vérité dans les autres religions. Tout ce qui est différent de nous n’est pas mauvais. Quant au terrorisme religieux, le pape François l’a dit, c’est un blasphème. On ne peut pas se servir ainsi de Dieu, c’est un mensonge.

    Dès lors, où de tels actes trouvent-ils leur origine ?
    Ce terrorisme se nourrit du vide spirituel de l’Europe. Tous ces jeunes gens qui s’enrôlent trouvent là une identité, un but, de l’argent. Ce qui manque en Europe, c’est la dimension spirituelle. Pourquoi tous ces jeunes partent-ils ? Parce qu’ils n’ont rien chez eux : pas de travail, pas de but dans la vie, et on leur donne immédiatement 1 000 dollars par mois, avec une catéchèse musulmane très rapide. La solution passe par l’éducation : l’école et l’université. Prenez par exemple un pays comme le Liban. Qu’est-ce qui a fait ce pays ? C’est l’école. Musulmans et chrétiens étaient tous ensemble, depuis le jardin d’enfants jusqu’au baccalauréat. La manière dont on enseigne l’Histoire est aussi très importante.

    Comment chacun de nous peut-il lutter contre cette barbarie ?
    On lutte contre de tels actes en redoublant de cohérence dans notre vie. Un chrétien, dans le monde d’aujourd’hui, c’est quelqu’un qui pose question. À l’inverse, si nous ne posons pas question, nous ne sommes pas « le sel de la terre ». Il faut avoir le courage de la différence dans le monde d’aujourd’hui. En Europe, par exemple, un jeune enfant qui ose dire à l’école qu’il est le seul de sa classe à aller au catéchisme, qui est l’objet de la dérision de ses camarades, commence déjà à savoir ce que c’est que d’être chrétien.

    La France n’a pas tardé à réagir en bombardant massivement des sites liés à Daesh en Syrie. Est-ce la solution à vos yeux ?
    Il y a le devoir d’un gouvernement d’assurer la sécurité des citoyens, la France est en état de légitime défense. Mais la France ne doit pas être seule, elle doit être accompagnée par la communauté internationale, en particulier pour aller sur le terrain.

    Dans ce contexte, la visite du pape François en République centrafricaine fin novembre comporte-t-elle des risques ?
    Je crois que le Pape a toujours envie d’y aller. Il ne faut pas non plus s’enfermer dans la peur, car alors les djihadistes gagnent. Ils sont réellement dans une lutte contre la civilisation occidentale. D’ailleurs, Abou Bakr al-Baghdadi, le calife de l’État islamique, a dit qu’il voulait punir « l’imbécile de Hollande », mais surtout la ville de Paris, « capitale de la perversion » !

    Et punir Paris qui « porte la bannière de la croix en Europe »…
    J’aimerais bien que Paris porte l’étendard de la croix, mais je ne crois pas que ce soit le cas !

    Propos recueillis au Vatican par Antoine-Marie Izoard, I.media »

    Ref. La « guerre contre l’Occident » ne peut mettre fin au dialogue avec l’islam, assure le cardinal Tauran

    JPSC

  • Fabrice Hadjadj : «Il faut prendre le glaive pour étendre le Royaume de l’amour»

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    Lu sur le site de « Famille chrétienne » :

    fabrice-hadjadj_article.jpg« Nous avions perdu la guerre. Je ne parle pas d’une absence de succès. Au contraire, nous avions pris l’habitude de nous endormir dans le confort et les succès, jusqu’à ce qu’une maladie, un accident, un fait divers, un mal sans lutte ni ennemi, nous emportent comme un ordinateur plante, dans une insignifiance en deçà de l’absurde.

    Nous nous étions ramollis, nous avions perdu toute virilité, réduits à l’état d’enfants gâtés piquant leur crise, de pantins soucieux de leur cardio-training, de bisounours consommateurs de porno. Nous voulions non pas la paix qu’on fait, mais celle qu’on nous fiche, peu importe à quel prix de dévastations, de « dégâts collatéraux ». Mais «la paix est œuvre de justice », dit Isaïe, et il est normal, quand on refuse ce combat pour la justice, que notre paix apparente nous saute à la figure. Et voilà que flâner dans la rue ne va plus de soi, comme pour des promeneurs blasés. La guerre nous a regagnés. C’est déjà quelque chose dans l’ordre de l’éveil. Mais, cette guerre, la gagnerons-nous ? Combattrons-nous le « bon combat», selon le mot de saint Paul ?

    C’est la figure de l’amour qui domine dans la vie chrétienne, celle du frère, du fils, de celui qui dialogue, de celui qui compatit. Mais nous ne pouvons plus oublier celle du guerrier. Guerrier dont les armes sont d’abord spirituelles, mais guerrier quand même. Certes, contrairement à ce que croit un certain darwinisme, la vie est communion avant d’être combat, don avant d’être lutte. Mais parce que cette vie est blessée dès l’origine, sans cesse attaquée par le Malin, il faut lutter pour le don, combattre pour la communion, prendre le glaive pour étendre le Royaume de l’amour.

    Si nous ne retrouvons pas cette virilité guerrière, celle qui faisait chanter à saint Bernard la « louange de la nouvelle milice », nous aurons perdu contre l’islamisme aussi bien spirituellement que matériellement. Beaucoup de jeunes, en effet, se tournent vers l’islam parce que le christianisme que nous proposons ne contient plus d’héroïcité ni de chevalerie (alors que Tolkien est avec nous), mais se réduit à de gentils conseils de civisme et de communication non-violente.

    Quel est le vrai terrain de cette guerre ? Certains voudraient nous faire croire que ce qui fait la force des terroristes du vendredi13 dernier, c’est qu’ils ont été entraînés, formés dans des camps de Daech, de sorte que le combat serait encore celui de la puissance techno-capitaliste fabriquant un armement plus lourd. En quoi un jeune type bloqué aux portillons de sécurité, et qui se fait sauter avec des explosifs rudimentaires, est-il un soldat expérimenté ? Nous savons – et l’expérience récente d’Israël l’a prouvé – que n’importe qui peut s’improviser tueur du moment qu’il est possédé par une résolution suicidaire. Ce qui fait sa force de destruction, prête à exploser n’importe quand, n’importe où, ce n’est pas son habileté militaire, c’est son assurance morale.

    Qu’avons-nous à opposer pour empêcher la contagion? Nos «valeurs» peuvent lever des armées de consommateurs, pas de combattants. Aussi est-ce là que se situe le combat élémentaire – à la hauteur d’une foi qui sait affirmer un vrai martyre – contre la parodie diabolique du martyre qu’est l’attentat-suicide.

    Le communiqué de Daech revendiquant l’« attaque bénie » parle de Paris comme de la capitale « qui porte la bannière de la croix en Europe ». On aimerait qu’il dise la vérité. La guerre est ici : dans le courage de porter une espérance assez forte pour que nous puissions donner nos vies et donner la vie. 

    Fabrice Hadjadj »

    Ref. Fabrice Hadjadj : «Il faut prendre le glaive pour étendre le Royaume de l’amour»

    JPSC

  • Vendredi noir à Paris

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    De Thomas Flichy de La Neuville, professeur à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr sur le site de « L’Homme Nouveau » :

    « Alors même que la France n’a pas fini de dénombrer ses morts, les premiers indices qui ont filtré sur les attentats du 13 novembre,  indiquent que ceux-ci se situent dans la logique des précédents mais à une échelle démultipliée.

    L’organisation matérielle

    A l’instar des attentats contre Charlie Hebdo, les terroristes ont utilisé des kalachnikovs. Si les frères Kouachi disposaient d’explosifs civils, ils n’en avaient pas fait usage. Cette fois-ci, des ceintures d’explosifs ont été actionnées sur le modèle des terroristes de l’Etat islamique. Une dizaine de personnes avaient été impliquées dans l’organisation des attentats de janvier 2015, conformément à ce que préconise l’ouvrage de subversion islamiste d’Abu Bakr Naji : « Un groupe actif d’une dizaine d’individus prépare une opération très simple, cette action ne nécessite qu’un ou deux individus »[ B. NAJI, Gestion de la barbarie, Editions de Paris, 2007, p. 73.], même si l’organisation d’attentats multiples est plus complexe, il est probable que ce nombre n’ait guère varié, pour des raisons de confidentialité.

    La justification politique et religieuse

    La justification politique et religieuse des attentats, qui a pu être entendue par les victimes d’hier - l’action de la France en Syrie ayant été désignée - fait écho aux attentats de Charlie Hebdo dans lesquels A. Coulibaly présentait son action comme une réponse aux opérations militaires françaises contre les groupes djihadistes en Afrique et au Moyen-Orient et contre les islamistes sur le territoire national. Pour les attentats contre Charlie Hebdo, les terroristes avaient pris soin de légitimer scrupuleusement et rationnellement leur action religieuse. Pour ces attentats toutefois, les victimes avaient été soigneusement choisies, à l’inverse de celles d’hier, dont l’élimination répond davantage à l’injonction de Boubakar al-Hakim qui écrivait dans Dar-al-islam n°3 de mars 2015, le journal de propagande de l’EI, « ne pas chercher de cibles spécifiques. Tuez n’importe qui. Tous les mécréants sont des cibles pour nous »[Dar-al-islam n°3, mars 2015, « Interview du frère Abou Mouqâtil al-Tounsi : djihad en Tunisie », p. 18-21.].

    Les attentats du 13 novembre pourraient s’expliquer par le fait que l’Etat islamique soit de plus en plus réticent à accueillir des djihadistes européens en son sein. Ceux-ci sont encouragés à faire la guerre chez eux. En tout état de cause, l’objectif est le même : forcer les Etats occidentaux à déployer des forces de sécurité supplémentaire tout en désignant comme ennemi le terrorisme en lieu et place du projet de subversion politique qui le sous-tend.

    Ref. Les attentats de Paris du 13 novembre dans le sillage de Charlie Hebdo

    Il ne suffit pas de bombarder du haut du ciel le territoire d’un Etat islamiste qui contrôle la population au sol et dont la cinquième colonne est infiltrée partout et singulièrement en Europe. La guerre électronique c’est bon pour les romans de fiction. JPSC

  • Un véritable tsunami de désespérés va s'abattre sur l'Europe

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    De swissinfo.ch :

    «Un tsunami de désespérés va s'abattre sur l'Europe»

    Par Gemma d'Urso, Lugano

    Pour Grégoire III Laham, seul un miracle a permis aux chrétiens de Syrie de survivre à cinq ans de guerre civile.

    De passage à Lugano, le patriarche de l’Eglise catholique melkite basée à Damas a lancé un véritable cri d’alarme à propos de la guerre qui secoue son pays depuis près de cinq ans. Grégoire III Laham a enjoint les évêques suisses à organiser une conférence épiscopale ayant pour but de ramener la paix dans le berceau de la chrétienté.

    Arrivé expressément de Rome, où il a participé au récent synode de l'Eglise catholique, le patriarche de l’Eglise catholique melkite était l'hôte du Collège Pie XII de Lugano. En 2001, c'était lui qui avait accueilli le Pape Jean-Paul II à Damas et l'avait fait entrer dans une mosquée. Une première dans l'histoire.

    Orateur principal de la conférence sur la situation des chrétiens au Moyen-Orient, organisée par l'association «Chrétiens sans frontières» qui vient de se constituer au Tessin, Grégoire III a lancé un cri d'alarme: «Un véritable tsunami va s'abattre sur l'Europe, celui de l'exode de tous les désespérés et persécutés qui vont fuir la guerre et la stratégie de la terreur mise en place par l’Etat islamique. Pour endiguer ce flux qui représentera un véritable danger pour l'Europe laïque et auquel vous n'êtes pas préparés, les chrétiens et les musulmans modérés du monde entier doivent s'unir pour ramener la paix. Seule une coalition internationale interreligieuse sera plus efficace que les bombes, soyons-en conscients.»

    Grégoire III Laham, un Syrien né au Liban et qui s'exprime couramment en plusieurs langues, dont le français et l'italien, a rappelé l'importance de la Syrie dans l'histoire du christianisme, «né à Damas», a-t-il précisé. Il a souligné que, de tout temps, le gouvernement de la famille Assad a garanti la liberté de culte aux chrétiens de Syrie. Aujourd'hui cependant, l'avancée des combattants islamistes menace la vie même de ses coreligionnaires, notamment à Alep et Homs, deux villes prises pour cibles par les troupes de l'Etat islamique.

     

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  • Quand un évêque catholique baptise son père musulman

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    Découvrez l'histoire fascinante de l'archevêque Thomas Luke Msusa qui se confie sur sa foi, sa conversion et sa vocation. Sur le site « Aleteia » :

    ambuye-msusa-png1.png« En discutant avec la plupart des 48 évêques d’Afrique actuellement à Rome pour le synode sur la famille, on entend parfois des histoires merveilleuses de leur pays, de leur culture, et même de leur propre famille.

    C’est le cas de Mgr Thomas Msusa, archevêque de Blantyre, au sud du Malawi. Né musulman, il s’est converti au catholicisme. Âgé de 53 ans, il est vice-président de l’association de huit pays membres des Conférences épiscopales d’Afrique orientale. Il a été ordonné prêtre au sein des Missionnaires de la Compagnie de Marie, connus sous le nom de Missionnaires Montfortains. Il nous partage l’histoire de sa conversion et celle de son père.

    Aleteia : Monseigneur, nous avons entendu dire qu’au Malawi, de nombreux musulmans se convertissent au christianisme. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

    Mgr Thomas Msusa : C’est exact. J’ai travaillé dans le diocèse de Zomba pendant dix ans. Chaque veillée pascale réunissait 100 à 150 adultes à la cathédrale, et beaucoup d’autres dans les paroisses.

    Je leur demandais comment ils s’étaient convertis. Ils me disaient dit que c’était en écoutant Radio Maria qui est très importante dans notre pays et est toujours présente aux grandes messes. Avant Radio Maria, ils n’entendaient que la propagande contre l’Église catholique. Connaissant la vérité sur l’Église, ils décidaient alors de se convertir au catholicisme.

    Ce n’est pas un problème dans notre pays. Dans mon village, 99,9 % de la population est musulmane. Mon père était lui-même imam.

     Vous avez été élevé dans la foi musulmane ?
    J’ai quitté la maison à 7 ans, car je voulais aller à l’école. Je suis resté à la paroisse. À 12 ans, j’ai été baptisé à ma demande. Je voulais devenir comme les prêtres. Ils m’ont donc envoyé au séminaire. À mon retour, n’étant pas le bienvenu dans ma famille, je suis resté à la paroisse.

    J’ai été ordonné prêtre, et pour remercier Dieu, j’ai voulu célébrer une messe à la maison. J’ai demandé aux plus anciens de l’Église sur place et à mon oncle – déjà converti – d’organiser une messe à l’extérieur.

    Beaucoup de gens dont ma famille et mon père sont venus. Il m’a dit : « Je ne voulais pas te laisser rejoindre l’Église, mais je crois que maintenant nous irons probablement au paradis grâce à toi ».

    Votre père s’est-il converti au catholicisme ?
    Devenu évêque, je suis rentré à la maison et ai invité les gens à venir. Mon père s’est agenouillé en disant : « J’ai besoin du baptême ». Je lui ai dit : « Père, toutes ces années tu m’as dit que j’irais en enfer. Veux-tu y aller avec moi ? » (rires). J’ai ajouté : « Si tu veux devenir catholique, tu dois suivre la formation au christianisme qui dure trois ans ». Il a accepté, et je l’ai baptisé en 2006.

    Je retourne au Malawi le 29 octobre pour ramener la paix dans ma famille. Mon père, aujourd’hui très âgé et très malade, doit déclarer devant tous qu’il a voulu devenir chrétien, pour éviter des problèmes à sa mort. Ce sera ma responsabilité – notre responsabilité en tant que chrétiens – de lui offrir une sépulture chrétienne.

    Autre exemple, au début il me disait : « Tu vas t’éloigner de notre culture ». Aujourd’hui, même le chef traditionnel m’a donné un village, me nommant chef. Je m’occupe de 62 familles. En tant qu’évêque j’ai beaucoup de responsabilités, et c’est ma sœur Cristina qui est maintenant le chef.

    C’est un village de chrétiens et musulmans ?
    Les deux. Après le synode africain en 2006, j’ai invité les catholiques et les musulmans. Nous avons commencé par célébrer la messe et mangé ensemble. Je leur ai dit : « Oubliez vos problèmes, ce jour est un jour de fête ». Les catholiques ont reçu la communion en présence des musulmans. Depuis, chaque année, tout le monde attend cet événement avec impatience.

    Ref. Quand un évêque catholique baptise son père musulman

    JPSC

  • Entretiens sur l'islam avec le Professeur Marie-Thérèse Urvoy

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    Entretiens sur l'islam
    avec le professeur Marie-Thérèse Urvoy

    Format 13 x 20 

    90 pages, 10 €

    septembre 2015

    4e de couverture

    Marie-Thérèse Urvoy est professeur d’islamologie, de philosophie et d’histoire médiévale arabes à l’Institut catholique de Toulouse, ainsi que professeur associée à l’École doctorale Bordeaux Montaigne. Elle dirige l’équipe de recherche CISA (Christianismes, islams et sociétés arabes) ainsi que la collection « Studia Arabica » aux Éditions de Paris.

    Entretiens avec le Professeur Marie-Th�r�se Urvoy

    Dans ces entretiens, Madame Urvoy nous fait l’amabilité de répondre en toute vérité à de nombreuses questions que peuvent se poser les Français sur l'islam et sur son interaction avec la religion chrétienne et la société laïque.


    Louis Garcia dirige les éditions Docteur angélique. Il étudie inlassablement la philosophie, la métaphysique et la théologie des diverses religions depuis une trentaine d’années.

     

    Quelques extraits ICI

     

    Table des matières

    I. Biographie


    II. Les origines de l’islam
    Le Coran et sa langue
    Le prophète de l’islam
    Quel islam ?


    III. Islam et société
    République et charîa 
    Le laxisme de la justice


    IV. La psychologie de l’islam


    V. Le dialogue islamo-chrétien


    VI. L’exigence de vérité 
    « Nulle contrainte en religion » (Coran II, 256)
    « Celui qui tue un homme, c’est comme s’il tuait toute l’humanité » (V, 32)
    « Repousse le mal par le bien » (Coran XIII, 22)
    « L’amitié avec les chrétiens (nazaréens) » (Coran V, 82)

  • Le pape à Cuba et aux États-Unis : quelle réponse aux vrais défis ?

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    L’éditorial d’Aymeric Pourbaix dans « famille chrétienne » a le mérite de la clarté sur la nature  de ces défis:

    Pape-Francois-ciel (1).jpgÀ Cuba, la Vierge du Cuivre, sa sainte patronne, est un peu comme Notre-Dame de la Garde à Marseille. Un symbole national ! C’est dans son sanctuaire que pour la première fois les esclaves de l’île, emmenés par leur aumônier, conquirent leur liberté.

    Image d’une Église qui progresse dès lors qu’elle apparaît comme une force de libération. C’est vrai aujourd’hui en Asie ou en Afrique. L’Amérique du Sud, elle, a cru un temps en une libération de type marxiste, appuyée sur une certaine théologie. Mais c’est d’abord une libération des esprits et des cœurs dont il s’agit, et qui remet les choses dans l’ordre : la conversion intérieure avant celle de la politique. Cela explique le positionnement délicat et parfois mal compris du pape à Cuba, face à l’idéologie qui asservit le peuple depuis plus de cinquante-cinq ans. Dans un régime à bout de souffle, le Saint-Siège voit loin et veut éviter la guerre civile… au prix de lourds sacrifices pour ses fidèles.

    Qu’en est-il de l’autre côté du golfe du Mexique, aux États-Unis, seconde étape du voyage du pape François ? Quelle libération prêchera-t-il à la première puissance mondiale, emblématique d’un Occident – nous – considéré comme chrétien, mais sécularisé et anesthésié par le consumérisme ? Face à cette idéologie qui ne dit pas son nom, l’œuvre de ré-évangélisation semble colossale. Aux évêques américains, en 2008, Benoît XVI avait déjà décrit cette « apostasie silencieuse », athéisme pratique où la foi se dévitalise de l’intérieur. Résultat : on vit comme si Dieu n’existait pas. Et dans le même temps, l’État américain s’acharne à restreindre la liberté d’action des institutions catholiques. Niant ainsi la dimension incarnée et les œuvres de la foi. Comme à Cuba finalement…

    Mais les catholiques américains disposent d’un atout majeur : le nombre de vocations sacerdotales, qui remonte depuis plus de quinze ans. Condition essentielle pour la mission, afin de redevenir ce « corps eucharistique » dont parle le théologien William Cavanaugh. Selon cet enseignant de Chicago, l’eucharistie n’est pas un simple culte privé, mais bien une action publique, et même politique. Car dans la liturgie, les fidèles reçoivent un don gratuit qui s’oppose radicalement à la société de consommation. Et ils y manifestent aussi qu’ils ne sont pas vraiment du monde, mais d’abord citoyens du Ciel. Stimulant.

    Autre point d’appui pour l’Église: les familles, que le pape rejoindra pour la Rencontre mondiale de Philadelphie. Occasion de préciser son souhait, exprimé mercredi dernier, que la famille « domestique le monde » en nous défendant contre les agressions de l’argent-roi et des idéologies destructrices (gender ). À condition, bien sûr, que l’Église donne aux familles les moyens de réaliser cette ambition. En renforçant le sacrement de mariage plutôt qu’en l’affaiblissant par des exceptions au principe d’indissolubilité ! Mais cela, ce sera le sujet du synode qui suivra. 

    Ref. Le pape à Cuba et aux États-Unis : libération

     JPSC