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Santé - Page 47

  • Covid-19 : un moine témoigne

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    De la solitude du monastère et de sa vie contemplative, le P. Santiago Cantera, prieur de la célèbre Abbaye bénédictine espagnole de la Vallée de « Los Caídos » analyse avec une vision de foi ce qu’a été jusqu’à présent la pandémie et les conséquences qu’elle peut avoir dans l’avenir.

    Interview  par Javier Navascués  publiée sur le portail espagnol Infocatolica et en traduction par Carlota le 17 juin sur le site web « Benoît et moi » :

    Question: La pandémie a aussi touché votre communauté, – plusieurs frères malades, l’un d’entre eux s’est trouvé dans un état grave. Nous avons prié pour lui.

    Réponse: Merci beaucoup pour vos prières. Indubitablement, nous sommes presque tous passés par la maladie, avec à l’origine un moine qui a été contaminé dans un hôpital et qui a ramené le virus au monastère. Grâce à Dieu, nous nous en sommes sortis et nous avons gardé des anticorps, mais il y a eu un autre moine qui s’est trouvé dans un état très grave et heureusement, il va beaucoup mieux et le pronostic est bon.

    Cela a été une expérience dure pour tous mais en même temps enrichissante en de nombreux aspects : l’isolement, dans la cellule, pour ceux qui ont dû le garder durant plusieurs semaines, nous a aidé à vivre pendant un temps comme des moins « reclus » ou des ermites, et cela a permis aux moines qui ont soigné les autres de s’orienter d’une manière exemplaire vers l’exercice de la charité fraternelle.  Cela nous a permis d’expérimenter la faiblesse de la condition humaine face à une épidémie et nous l’avons accueillie comme une épreuve dans laquelle nous nous sommes fortifiés spirituellement, en la vivant comme une preuve de l’amour de Dieu au milieu de la souffrance.

    Un moine de la clôture n’est pas affecté par le confinement mais il l’est par la douleur de l’humanité

    C’est cela, effectivement. L’expérience du confinement est très monastique car le moine cherche la retraite pour la rencontre avec Dieu. Mais comme disait un auteur de l’Antiquité Évagre le Pontique (vers 346-399) : « Un moine est celui qui, à l’écart de tous, est uni à tous ». Le moine, dans sa relation intime avec Dieu, amène devant Lui, au moyen de ses prières et de ses sacrifices, les besoins et les souffrances de toute l’humanité, il demande pardon pour ses péchés et il lui demande de déverser son amour sur tous les hommes, tant sur ceux qui l’aiment que sur ceux qui ne l’aiment pas. Nous pouvons dire que le coronavirus nous a fait mal aussi à nous les moines, non seulement quand nous en avons souffert au niveau personnel et communautaire, mais aussi avant et après la maladie, parce que nous souhaitons le bien des autres. À ce moment-là nous avons fait des demandes spéciales pour la fin de la pandémie durant la Sainte Messe et au cours de la prière, nous avons ajouté la récitation communautaire du Saint Rosaire avec cette intention particulière et nous avons essayé d’aider et d’offrir nos services dès que nous en avons eu la possibilité aux institutions qui pouvaient en avoir besoin. 

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  • L'Église et l'épidémie, premier bilan Le Club des Hommes en Noir

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    Lu sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    « Le Club des Hommes en Noir revient pour une deuxième saison et un nouveau format. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc, sans langue de buis ! Vous pouviez les entendre, grâce au studio vidéo de L'Homme Nouveau vous pouvez maintenant les voir ! Désormais les nouveaux épisodes sont disponibles chaque vendredi.

    Cette semaine, le Club des Hommes en Noir composé des abbés Celier, Barthe et Tanouärn, animé par Philippe Maxence essaye de tirer un premier bilan de l'épidémie. La réaction des autorités ecclésiastiques était-elle juste et proportionnée ? Le salut des âmes est-il resté comme principale préoccupation ? 

     

    JPSC

  • L'appel de François Fillon à une mobilisation internationale immédiate en faveur des chrétiens d'Orient

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    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    Chrétiens d’Orient : François Fillon appelle à « une mobilisation internationale immédiate »

    18 juin 2020

    L’ancien premier Ministre François Fillon appelle dans une vidéo publiée ce jeudi 18 juin à une mobilisation internationale rapide au Moyen et Proche-Orient, particulièrement fragilisés par la crise du Covid-19. Alors que la situation continue de se dégrader, celle « des chrétiens se fragilise de plus en plus » prévient-il.

    C’est un cri d’alarme autant qu’un cri du cœur. « Je ne ménagerai pas mes efforts en France, en Europe et au Moyen-Orient pour contribuer au débat public et participer à la prise de conscience des enjeux du maintien des chrétiens chez eux », a assuré François Fillon, ancien premier Ministre et candidat à l’élection présidentielle de 2017, dans une vidéo diffusée par son association « Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient ».

    Agir pour la Paix avec les Chrétiens d'Orient@AgirEnOrient
    Vidéo intégrée
    Dans son intervention de près de sept minutes, il dresse un bilan inquiétant de la situation de plusieurs pays du Proche et Moyen-Orient et alerte sur celle, « de plus en plus fragilisée », des chrétiens. Au Liban, « le chômage frappe 40% de la population, plus de la moitié des Libanais vont tomber sous le seuil de pauvreté » et un début de famine « frappe toutes les communautés », a-t-il assuré. « Dans ce contexte, « la situation des chrétiens se fragilise de plus en plus et 80% des écoles chrétiennes risquent de fermer faute de ressources ». La disparition de ces écoles qui constituent l’une des forces du Liban pourrait entrainer une immigration massive des jeunes Libanais et menacer existence même de la communauté chrétienne.

    Plus largement, rappelant la « situation chaotique en Irak et en Syrie qui reste un champ de bataille entre puissances régionales », François Fillon déclare joindre sa voix « à celle de l’œuvre d’Orient et des ONG engagées au Moyen-Orient pour lancer un cri d’alarme et appeler à une mobilisation internationale immédiate pour assurer la protection des chrétiens d’Orient et avec eux toutes les minorités prises en otage dans les conflits de la région ».

    Mis à part son intervention dans l’émission politique de France 2 « Vous avez la parole » en janvier dernier, quelques semaines avant l’ouverture de son procès sur des emplois fictifs présumés, François Fillon ne s’exprime jamais publiquement. La seule exception concerne l’association Agir pour la Paix avec les Chrétiens d’Orient qu’il a créée quelques mois après son échec à l’élection présidentielle de 2017.

  • Vaccins : recourir à des cellules issues de foetus dont on a volontairement provoqué la mort ?

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Vaccins et cellules issues de fœtus avortés : quel regard éthique?

    16/06/2020

    Source : sciencemag.org (5/6/2020); pop.org (4/6/2020) ;

    Parmi les sociétés pharmaceutiques qui développement actuellement un vaccin contre le coronavirus, au moins cinq d'entre elles utilisent pour ce faire des cellules issues de foetus avortés. Astra Zeneca (en partenariat avec l'Université d'Oxford), Moderna Therapeutics CanSino Biologics/Beijing Institute of Biotechnologyet Inovio Pharmaceuticals font ainsi usage d'une lignée de cellules[1] de foie de foetus dénommée HEK-293, issue d'un foetus avorté en 1972 aux Pays-Bas. Quant à la firme Janssen, société pharmaceutique de Johnson & Johnson, elle a recours à la lignée de cellules foetales PER.C6, dérivée du tissu rétinien d'un foetus de 4 mois avorté aux Pays-Bas en 1985.

    L'utilisation de cellules issues de foetus avortés pour produire des vaccins n'est pas nouvelle. Elle a cours depuis les années 60 et a déjà mené à différents vaccins, dont ceux contre la rubéole, la varicelle, l'hépatite A et le zona. Dans le cadre du développement de vaccins contre le Covid-19, ces cellules sont utilisées pour produire soit des vecteurs viraux (adénovirus) qui transporteront les gènes du nouveau coronavirus, soit la protéine de spicule du coronavirus, qui stimulera une réponse immunitaire. Les laboratoires pharmaceutiques préfèrent généralement utiliser des cellules issues de foetus plutôt que des cellules adultes qui vieillissent plus vite et cessent de se diviser. Les cellules foetales sont aussi moins susceptibles d'être contaminées par des virus ou des bactéries, ou d'avoir subi des mutations génétiques.

    Pourtant, des alternatives ne posant pas le problème éthique de l'origine de ces cellules existent. Pour créer leur vaccin contre le coronavirus, les sociétés Novavax, Sanofi Pasteur, GlaxoSmithKline (GSK), et Sinovac, par exemple, utilisent des lignées de cellules dérivées de façon éthique, de provenance adulte ou animale. Selon David Prentice, directeur de recherche à l'Institut Charlotte Lozier, d'autres technologies sont disponibles pour fabriquer les adénovirus, notamment via l'usage de cellules prélevées lors d'amniocentèses. Une autre façon éthique de procéder serait d'utiliser des cellules issues de foetus décédés naturellement, et pour lesquels les parents ont consenti au prélèvement.

    Près de 2 milliards de dollars ont été accordés par le gouvernement des Etats-Unis pour le développement de vaccins contre le Covid-19 dont on sait qu'ils reposent sur des cellules issues de foetus avortés. Pour rappel, depuis 2019 le gouvernement américain ne finance plus - dans ses instituts nationaux de recherche - les projets impliquant l'utilisation de tissus foetaux nouvellement obtenus suite à un avortement. Or, cette interdiction ne s'étend pas aux lignées cellulaires préexistantes à la nouvelle réglementation.

    Dans la mesure où des alternatives existent, est-il justifié d'avoir recours à des cellules qui sont issues, même de façon éloignée, de foetus dont on a volontairement provoqué la mort ? Il doit être fait appel tout particulièrement à la responsabilité de ceux qui financent de tels projets de recherche, afin d'inciter le monde pharmaceutique à privilégier des moyens issus de pratiques respectueuses de la vie et de la dignité humaines.  

    ________________

    [1] Une lignée de cellules ou lignée cellulaire est une population homogène de cellules, stables après des mitoses successives, et ayant en théorie une capacité illimitée de division

  • Benoît XVI en Allemagne pour rendre visite à son frère malade

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    Lu sur le site web cath.ch. :

    cq5dam.thumbnail.cropped.1500.844.jpeg"Le pape émérite Benoît XVI a rejoint la ville de Ratisbonne (Allemagne) ce 18 juin 2020 pour rendre visite à son frère Georg Ratzinger, actuellement malade, a informé le Saint-Siège. Avant son départ, le pape François lui a rendu visite au monastère Mater Ecclesiae.

    Le pape émérite s’est rendu dans son pays d’origine accompagné de Mgr Georg Gänswein, son secrétaire, d’un médecin, d’une infirmière, d’un membre des memores domini, ainsi que du commandant adjoint du corps de gendarmerie de l’État de la Cité du Vatican. Le pape émérite, a déclaré le directeur de la salle de presse du Vatican, Matteo Bruni, restera « le temps nécessaire » à Ratisbonne. C’est la première fois que le pontife quitte l’Italie depuis sa renonciation en 2013.

    Mgr Georg Bätzing, président de la Conférence épiscopale allemande a souhaité la bienvenue à l’ancien pontife allemand,  «un bon séjour en Allemagne et la tranquillité d’esprit nécessaire pour prendre soin de son frère en privé». Les deux frères Ratzinger, de trois ans d’écart, ont été ordonnés prêtres le même jour, le 29 juin 1951 à la cathédrale de Freising. (cath.ch/imedia/cg/rz) "

    Ref. Benoît XVI en Allemagne pour rendre visite à son frère malade

    JPSC

  • IVG : une association de cliniques espagnoles condamnée pour publicité mensongère

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    AVORTEMENT : UNE ASSOCIATION DE CLINIQUES ESPAGNOLES CONDAMNÉE POUR PUBLICITÉ MENSONGÈRE


    Sources: ECLJ, Alfonso Maristany (12/06/2020)
  • La promotion d'une culture favorable à la famille est la meilleure réponse pour lutter contre la maltraitance des personnes âgées

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    Communiqué de presse de la FAFCE :

    Journée mondiale de sensibilisation aux abus envers les personnes âgées : Plus de famille est la réponse pour prévenir les abus envers les personnes âgées

    Bruxelles, le 15 juin 2020

    "La promotion d'une culture favorable à la famille est la meilleure réponse pour lutter contre la maltraitance des personnes âgées. Les associations familiales peuvent jouer un rôle clé dans la lutte contre les méthodes actuelles de prise en charge des personnes âgées, en créant de nouvelles structures de solidarité dans nos communautés. Cependant, pour que les personnes âgées puissent rester dans leur famille, il est essentiel de supprimer tous les obstacles auxquels les familles sont confrontées lorsqu'elles prennent soin de leurs membres les plus vulnérables". Le président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, déclare à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation aux abus envers les personnes âgées. Aujourd'hui, avec un message sur les médias sociaux, le Pape François a déclaré que "Lorsque les personnes âgées ne sont pas soignées, il n'y a pas d'avenir pour les jeunes".

    La pandémie de Covid-19 a vu la vulnérabilité accrue des personnes âgées, souvent oubliées dans la gestion de la crise. Vincenzo Bassi poursuit : "De nombreuses personnes âgées ont été laissées seules dans des maisons de soins, où elles n'ont pas pu avoir accès aux mêmes soins médicaux et aux mêmes thérapies vitales que tout autre patient. Nous rappelons aujourd'hui la nécessité de protéger leur dignité et leur vie, même et surtout en période post-pandémique : nous devrions saisir ce moment historique comme une occasion de remodeler la manière dont nous prenons soin des personnes âgées et la manière dont nous reconnaissons leur rôle précieux dans nos communautés. Le travail de toutes les familles qui prennent soin des personnes âgées a également une valeur économique, même sans considération monétaire. C'est pourquoi il devrait être récompensé de manière équitable et encouragé par des politiques appropriées".

    Dans sa dernière résolution, la FAFCE a invité tous les décideurs européens à œuvrer en faveur de politiques favorables à la famille, dans le contexte de la crise économique et de santé publique actuelle, "en investissant efficacement dans la famille et dans son capital humain et social pour sortir de la crise et créer un nouveau point de départ pour l'Europe : les crises d'époque exigent des choix historiques, c'est le moment de repenser notre façon de travailler, de prendre soin des personnes âgées, de valoriser le rôle de la famille et les différentes structures de solidarité en Europe".

    Vendredi dernier, le 12 juin, le secrétaire général de la FAFCE, Nicola Speranza, et la chef de projet, Bénédicte Colin, ont participé à la première réunion du groupe de travail ad hoc, établi avec la COMECE, pour préparer un document de discussion sur les soins aux personnes âgées, dans le cadre des défis démographiques de l'UE, en plaçant le rôle de la famille au centre. Le membre associé de la FAFCE, Nonni 2.0, a été invité à intervenir, apportant son expertise et des témoignages inspirants. Cette première réunion a également vu la contribution active du Dicastère pour le Laïcat, la Famille et la Vie, avec la participation de sa sous-secrétaire, Gabriella Gambino, et du représentant du bureau pour les personnes âgées, les enfants et les personnes handicapées, Vittorio Scelzo. Au début de cette année, le Dicastère a organisé un événement sur "La richesse de nombreuses années de vie", soulignant le fait que les personnes âgées font partie intégrante de la famille.

    "Nous avons trouvé que l'accent mis par ce groupe de travail ad hoc sur le rôle des personnes âgées, qui avait été prévu avant la crise actuelle, était très approprié : une telle réflexion sur la manière de faire face aux défis démographiques actuels est plus que jamais nécessaire, surtout en ce moment historique - déclare le président de la FAFCE. Le phénomène de la maltraitance des personnes âgées est souvent ignoré et négligé, car les personnes âgées vivent aujourd'hui de plus en plus souvent dans des situations d'isolement social. Leur marginalisation dans les maisons de soins les rend plus vulnérables à la violence et aux abus, et il est souvent difficile pour elles de demander de l'aide et de la protection. En outre, non seulement les personnes âgées sont confrontées à des abus physiques sous-déclarés, mais elles souffrent surtout de la violence mentale de la solitude, qui tue aujourd'hui plus que le Coronavirus. Pour surmonter cette solitude, la famille doit redevenir le lieu de la solidarité entre les générations".

    "Les personnes âgées doivent être valorisées comme faisant partie intégrante de la famille. Elles ne sont pas seulement des personnes vulnérables dont il faut s'occuper, mais aussi des membres actifs de nos communautés. Les grands-parents jouent un rôle crucial dans la solidarité intergénérationnelle, et contribuent souvent à alléger la responsabilité des parents dans les soins et l'éducation de leurs enfants - conclut Vincenzo Bassi. Il est crucial de reconnaître les personnes âgées comme des atouts nécessaires à la société : elles participent à la réciprocité des soins et à la solidarité entre les générations, qui sont à la base de toute communauté humaine".

    La Journée mondiale de sensibilisation aux abus envers les personnes âgées a été reconnue par l'Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution A/RES/66/127 adoptée en 2011. Cette résolution "appelle les gouvernements à assurer, selon qu'il conviendra, des conditions permettant aux familles et aux communautés de fournir des soins et une protection aux personnes âgées".

  • « Nous avons perdu de vue ce qu’est la liberté »

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    De François-Xavier Maigre et Agnès Chareton sur le site de l'hebdomadaire le Pèlerin :

    François Sureau : « Nous avons perdu de vue ce qu’est la liberté »

    Nos libertés ont été mises à mal comme jamais durant la pandémie. C’est ce qu’affirme l’avocat François Sureau. S’il porte un regard sans concession sur notre pays, l’espoir de rédemption n’est jamais loin chez ce disciple de saint Ignace et de Charles de Foucauld. Il affleure dans son dernier livre, L’or du temps.

    L'or du temps - Blanche - GALLIMARD - Site Gallimard

    Vous venez de publier un récit « fleuve » – 848 pages ! – qui rend hommage à la Seine et aux artistes qui l’ont aimée. Votre livre résonne étrangement avec les temps que nous vivons, comme une ode à la beauté et à l’altérité. Est-ce un hasard ?

    Ce paradoxe temporel m’a frappé comme vous. Je voulais écrire ce livre depuis près de trente ans. Par un effet de coïncidence, le fait qu’il sorte maintenant me remplit d’une joie profonde. S’y développe presque malgré moi une manière de voir le passé, le monde et la vie aux antipodes de ce que nous venons de vivre depuis trois mois.

    Pour quelles raisons ?

    L’épidémie de Covid-19 a donné une particulière acuité à des choses qui étaient déjà en gestation. Et notamment l’idée d’une union nationale, qui me semble absolument factice. Nous avons été sommés d’adhérer à la position du gouvernement. C’est surtout le ton de ces injonctions qui m’a frappé. Cela m’a rappelé un Président précédent (Nicolas Sarkozy, NdLR) qui avait souhaité mener une consultation sur l’identité nationale, tendant à dire que la France était ceci plutôt que cela. Mon livre est une réaction souterraine forte, totale, à cette tentation.

    Dans L’or du temps se dessine en effet le portrait d’une France plurielle, irréductible à toute caricature…

    Cette France que je décris incorpore des éléments antagonistes qui vont de Louis Rossel, le héros de la Commune, au marquis de La Rouërie, l’un des premiers adeptes des libertés bretonnes, mort en 1793, en passant par Blaise Pascal, André Breton et Charles de Foucauld. Cette diversité fait que tout le monde, je crois, peut s’y reconnaître. Il y a l’idée d’une grandeur qui naît de la contrariété des opinions, de l’exercice de libertés différentes, de la diversité des origines. J’ai d’autant plus de plaisir à en parler maintenant que nous avons été priés, à chaque épreuve survenue ces dernières années, de nous rallier à une conception univoque de la nation française.

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  • Assemblée des évêques de France : Mgr de Moulins-Beaufort défend la "liberté de l'Église"

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    De Vatican News :

    Assemblée CEF: Mgr de Moulins-Beaufort défend la "liberté de l'Église"

    Fin de l’assemblée plénière de printemps des évêques de France qui s’est déroulée sur 3 jours en vidéoconférence, pandémie de Covid-19 oblige. La crise sanitaire a d’ailleurs occupé une large partie des discussions. Dans son discours de clôture, Mgr Éric de Moulins-Beaufort en tire les premiers enseignements et s’est attaché à défendre la «liberté de l’Église».

    En quoi consiste cette «Libertas Ecclesiae» ? Pour le président de la CEF, elle ne consiste pas, pour l’Église, à «échapper aux lois des entités politiques» ni «à demander des privilèges»; elle est plutôt et avant tout «la revendication de la liberté de vivre l’amour de Dieu et l’amour du prochain, de servir tout être humain, quelle que soit sa condition sociale, de choisir la chasteté ou la fidélité conjugale, de préférer la pauvreté à la richesse, de s’efforcer de transmuer l’exercice de l’autorité en service de la vie des autres». Cette liberté se traduit aujourd’hui, dans le contexte de la séparation de l’Église et de l’État, par «le fait que l’État laisse l’Église du Christ, et donc, non seulement l’Église catholique mais les Églises protestantes et orthodoxes, et les autres cultes s’organiser à leur guise, du moment que l’ordre public est respecté». Ce principe demeure, martèle Mgr de Moulins-Beaufort, cela, en dépit du confinement et du dé-confinement et le Conseil d’État l’a rappelé: «l’État est dans son droit lorsqu’il édicte des règles sanitaires; il sort de son rôle lorsqu’il prétend déterminer comment les citoyens vont mettre en œuvre ces règles dans l’organisation de leur foi religieuse et du culte qui y est lié». En défendant et en revendiquant sa liberté, l’Église a donc réclamé «le respect de la dignité de chaque citoyen, personne libre, appelé à l’être pleinement en menant sa vie de manière à porter lumière et paix autour de lui, selon sa religion ou sa non-religion».

    Enseignements du confinement

    L’archevêque poursuit avec une longue réflexion sur la période de confinement qui n’a pas permis aux fidèles de s’approcher des sacrements ou de participer à des célébrations eucharistiques. L’assemblée salue ainsi la créativité dont ont fait montre les fidèles et les prêtres pour que le plus grand nombre puisse s’associer aux messes célébrées. «Les efforts déployés ont permis de vivre le confinement non pas comme un enfermement en soi mais dans l’ouverture du cœur et de l’esprit vers les autres».

    La question de l’impatience manifestée par beaucoup de fidèles de renouer avec les célébrations a aussi été évoquée. Cette soif sacramentelle ainsi que le lien entre corps eucharistique et corps ecclésial doit donner lieu à un «travail théologique»: «que cherchons-nous dans la communion sacramentelle, ou plutôt qu’y recevons-nous? Peut-elle être dissociée du «sacrement du frère»? (…) Le désir ardent de la communion sacramentelle ne trouve toute sa vérité qu’en nourrissant la charité qui édifie le Corps du Christ», souligne Mgr de Moulins-Beaufort.

    L’ouverture vers les autres qu’a induit ce confinement a donné lieu à de multiples initiatives de partage et de solidarité, qui n’ont, au demeurant, pas été le seul fait de chrétiens. L’assemblée des évêques, par la bouche de son président, a ainsi tenu à rendre hommage «aux femmes et hommes qui se sont donnés avec dévouement»: personnel soignant, enseignants, et détenteurs de «métiers que l’on dit “petits”». Et de souhaiter que ces personnes reçoivent des marques concrètes de reconnaissance sociale, «que ce soit par une nouvelle organisation des hôpitaux ou par des revalorisations salariales».

    (...)

  • La nouvelle technocratie de la santé : un cauchemar de plus

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    De Joseph Junker dans la rubrique "Opinions" (contribution externe) de la Libre :

    Un cauchemar de plus : la nouvelle technocratie de la santé est désormais devenue un fait

    Une opinion de Joseph Junker, ingénieur civil et père de famille.

    Je me suis endormi un tantinet agité hier. Non pas que je sois angoissé par le virus, non. Ce qui cause mon tourment, vraiment, ce sont toutes ces procédures. Les 40 pages du plan Covid de l’école des enfants m’avaient déjà passablement énervé. La signature obligatoire de l’instruction Corona présentée par la société de titre-service quant à elle m'a donné mal à la tête. Puis sont venus le "logigramme décisionnel" régissant les interactions sociales au boulot ; la procédure #safetogether de mon coiffeur ; Le pictogramme dans les WC sensé m’expliquer comment faire ; la gamme opératoire de sécurité inventé par mon patron (et donc géniale) ; l’analyse de risques du travail du livreur de pizzas…Et ne parlons même pas de la procédure édictant les règles pour les camps de jeunesse, qui m'a appris que l'infortuné Akéla de mes fils sera contraint et forcé de tenir un "registre de contacts" détaillé durant tout le camp, à présenter aux "inspecteurs Corona" en cas de contrôle... Horresco Refferens !

    Tous documents aussi ridicules les uns que les autres, et au but plus ou moins avoué de couvrir les arrières des personnes qui les ont édictées. Bref, mes nuits de jeune père de famille se sont trouvé un cauchemar de plus : la technocratie de la santé est désormais devenue un fait.

    Qu'est-ce qu'une technocratie ?

    Il fut un temps où la bureaucratie du Plan régnait sur le monde. Son économie planifiée tenait d'une main de fer l’espace marxiste, prétendant y planifier l’économie d’une manière rationnelle et égalitaire. Dans l'espace capitaliste également, c’était l’ère des super-organisateurs et de l’état stratège et du bureau du Plan. Petit à petit, toute cette technocratie fut conspuée, répudiée comme non efficiente, et remplacée uniformément par le marché et sa fameuse main invisible sensée maximaliser les gains de tout échange économique. Ce fut la prise de pouvoir de la finance, sans doute certes plus efficace, mais qui n’en a pas moins remplacé la vieille technocratie du plan par sa propre technocratie, ses grands argentiers, ses directeurs des finances et Project officers, ses costs controllers, ses tableaux de résultats absurdes à n’en plus finir, ses revues de projets mensuelles etc.. Toutes choses destinées à garantir à l’actionnaire la valeur de l’entreprise qu’il achète et les profits qu’il peut en escompter. Transformant petit à petit l’entreprise en tableur Excel géant, la nouvelle technocratie financière, surpuissante, a fait la pluie et le beau temps, détermine ce qui compte ou ne compte pas dans l’entreprise, ce qui mérite d’être monitoré et ce qui ne mérite pas de l’être, et par là-même, ce qui existe… et ce qui n’existe pas.

    Le futur ne s’annonce pas meilleur, et déjà on voit poindre de nouvelles technocraties. La technocratie carbonique par exemple. Tout comme son prédécesseur financier qui prétendait de rationaliser les ressources, elle part d’un objectif honorable : mieux respecter l’environnement. Sauf que, plutôt que de remettre en question les technocraties qui l’ont précédée, elle tente de purement et simplement s’y substituer. Ainsi l’empreinte écologique et son étonnante métrique, ou encore le bilan carbone font office de nouveau PIB, quand on ne tente pas de remplace ce dernier par le Bonheur national brut. Tous calculs qui possèdent leurs propres modes de quantification, leurs hypothèses et leurs propres dynamiques, et une manière implicite de faire exister ou disparaître les choses auxquelles par essence ils s’intéressent ou non. Une étonnante (et décevante) manière qu'on certains écologistes de remettre en question le système… sans réellement le remettre en question.

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  • "Euthanasie, une pente glissante ?" Incontestablement ! (Reportage)

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    [REPORTAGE] « EUTHANASIE, UNE PENTE GLISSANTE ? » SANS AUCUN DOUTE

    10 juin 2020

    Bruno Aguila était « jusqu’il y a peu favorable à l’euthanasie », « sans y avoir vraiment réfléchi ». Un jour, un soignant belge l’invite à s’y intéresser de façon moins superficielle. Ce qui le conduira à un documentaire Euthanasie, une pente glissante ? qui a été diffusé sur KTO lundi 8 juin dernier.

    Légalisée en Belgique en 2002 après avoir brandi « l’épouvantail de la souffrance », le nombre d’euthanasies n’a cessé d’augmenter dans ce pays, pour atteindre près de 2700 personnes en 2019 (cf. En 2019, +12,5% d'euthanasies en Belgique ). Alors qu’Eric Vermeer, infirmier en soins palliatifs et psychiatrie témoigne : « J’ai pu recevoir certaines demandes d’euthanasies. Devant lesquelles de manière très très douce, très respectueuse, j’osais me permettre de poser des questions parfois un peu frontales du style ″Est-ce que vous désirez mourir ou ne plus souffrir ?″ » « Dans la majeure partie des cas, les personnes demandaient une meilleure qualité de vie plutôt qu’un arrêt de vie », affirme-t-il.

    Un témoignage que ne démentirait sans doute pas Nora, accueillie dans un service de soins palliatifs après le verdict de l’oncologue qui ne lui donnait que quelques jours à vivre. Après un bain, des soins reçus en musique et une séance de maquillage, sa fille s’est exclamée « Que tu es belle maman ! » Ce à quoi elle a répondu : « Ce n’est pas le maquillage qui m’a rendue belle, c’est le regard des infirmières ». Nora a rejoint son domicile après six mois passés dans l’unité.

    N’évacuant aucun sujet, de la confusion entretenue avec la sédation palliative à l’acharnement thérapeutique, le documentaire évoque toutes les dérives successives : l’euthanasie de personnes qui ne sont pas en phase terminale, pour démence, pour souffrance psychique -schizophrénie, anorexie, autisme, dépression, l’euthanasie des enfants... Finalement la logique est implacable : l’euthanasie légale devient « normale, banale et presque morale ». A tel point qu’un établissement ne peut plus obtenir d’accréditation s’il ne propose pas de procédure d’euthanasie.

    La Belgique a mis en avant le besoin d’encadrer les euthanasies clandestines pour la légaliser. Mais pour le philosophe Jacques Ricot, « quel que soit l’endroit où vous mettez le curseur, il y a toujours des transgressions. Nous sommes ainsi faits nous autres les humains que quelles que soient les lois qui existent, il y a toujours des transgressions. C’est vrai pour le code de la route et c’est vrai pour le reste de la vie en commun. » « Légaliser, c’est tout de même banaliser, affirme-t-il. On encadre une pratique qu’on n’a pas su interdire, qu’on n’a pas su éradiquer. » Ainsi pour le philosophe, la légalisation est plus « un aveu d’impuissance » qu’« une volonté de s’attaquer réellement aux causes de l’euthanasie ».

    Alors la légalisation de l’euthanasie, tout en faisant mine de répondre à « une demande sociétale », devient en fait « une offre de la société » qui amène ceux qui ne la demandent pas à « culpabiliser ». Car les pressions familiales et les arguments économiques ne sont pas loin. « Un jour ou l’autre, un peu comme la génération d’aujourd’hui critique celle d’avant pour avoir été inconsciente sur les problèmes de l’écologie, une génération viendra qui dira ″mais qu’est-ce que vous avez fait ?″ », annonce Jacques Ricot.

  • Le Décalogue : un « kit de survie minimal » pour toute société

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    «  Être libre dans nos têtes  »

    propos recueillis par Robin Nitot sur le site de France Catholique

    vendredi 5 juin 2020

    Pour Rémi Brague, le Décalogue constitue un « kit de survie minimal » pour toute société.

    En ces temps de déconfinement, Rémi Brague, intellectuel catholique parmi les plus reconnus, nous prend à contre-pied. Quand certains se projettent dans le futur utopique du «  monde d’après  », le philosophe, fin connaisseur de l’histoire occidentale et auteur de Des vérités devenues folles (Salvator), préconise le retour à la sagesse des Anciens ! Entretien à bâtons rompus.

    Mondialisation, croissance, absence de frontières… L’actualité nous force à remettre en question certains «  dogmes  » que nous héritons de ce que vous appelez le «  projet moderne  » et sa démesure. Cette actualité vous donne raison ?

    Rémi Brague : Je ne suis quand même pas assez paranoïaque pour m’imaginer qu’un virus se serait mobilisé pour confirmer mes bouquins. Et pas assez cruel non plus pour me réjouir de ce que l’expérience soit concluante, si elle doit coûter la mort de milliers de cobayes… Très nombreux sont ceux qui font remarquer que les phénomènes et les «  dogmes  » correspondants que vous nommez trouvent leurs limites avec la pandémie qui nous frappe. Il est bien clair qu’un monde globalisé permet la diffusion des virus autant qu’il facilite les voyages des personnes, l’échange des marchandises ou services et la diffusion de la culture. Tout ceci a été cent fois redit et je n’ai pas à le répéter.

    En revanche, il serait peut-être intéressant de se demander quel est le moteur de ces transformations, qui en sont la monnaie. C’est ce que j’ai appelé, après quelques autres, le «  projet moderne  ». Il me semble se situer plus profond et trouver également ses limites à un niveau plus fondamental. J’ai essayé de le dégager : une grande aptitude à produire des biens, couplée à une totale incapacité de dire en quoi l’existence des êtres humains, en tant qu’espèce, sur cette planète est un bien. La pandémie actuelle nous rappelle que notre vie ne va pas de soi, et nous force à nous demander si la vie vaut la peine non pas d’être vécue — puisque nous sommes de toute façon embarqués —, mais d’être donnée.

    Alors que le projet moderne prétendait libérer l’homme, nous voici contraints de nous enfermer dans nos domiciles. Quelle leçon en tirez-vous ?

    La liberté que visait le projet moderne ne consistait pas à sortir d’une cage matérielle. Notre enfermement actuel ne change pas ce qu’il y a dans nos crânes, à l’intérieur desquels nous sommes de toute façon confinés en permanence. Si nous ne sommes pas capables d’être libres dans nos cervelles, nous ne le serons nulle part ailleurs, même seuls dans les grands espaces. Essayons d’abord de penser par nous-mêmes, loin de la doxa obligatoire. Essayons de ne pas vouloir seulement ce qu’on — publicité, propagande, médias, etc. — nous demande de vouloir.

    Pouvait-on être libre en confinement ?

    L’un des mensonges modernes consiste peut-être à nous faire croire que la liberté consiste uniquement à ne pas avoir d’entraves extérieures, qu’elles soient physiques ou politiques, les menottes ou la menace d’une répression exercée par une police secrète d’État. Cette absence de contraintes est évidemment une excellente chose, et qui a la chance d’y avoir échappé en naissant au bon endroit et à la bonne époque doit s’en féliciter. Mais une telle liberté négative n’est qu’un début. Encore faut-il savoir quoi faire une fois les mains «  libres  », comme on dit. Et c’est là que commencent les vraies difficultés.

    Car «  Serré, fourmillant, comme un million d’helminthes, / Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons  » (Baudelaire) qui n’ont de cesse que de nous réduire à une captivité d’autant plus efficace qu’elle est discrète, voire inconsciente. Ces démons sont, comme leur père Satan, tout ce qui nous amène à désespérer du destin que Dieu veut pour nous, à savoir la sainteté, tout ce qui limite notre désir, né pour l’infini, en l’orientant vers des biens de pacotille : plaisir, puissance, richesse, etc.

    Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le magazine 'France Catholique'.