Culture - Page 32
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Eglise du Saint-Sacrement à Liège (Bd d’Avroy, 132) : Fête de l’Epiphanie le samedi 6 janvier 2024 à 17h00
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Noël est-elle (encore) une fête chrétienne ?
De l'Homme Nouveau (sur youtube) :
Chers Amis,
Dans quelques jours nous aurons la grande joie de célébrer la naissance du Christ. Cette grande fête chrétienne, qui commémore l’Incarnation du Sauveur, est inscrite dans notre tradition et ne laisse personne indifférent.
Mais la venue de l’Enfant Jésus peut-elle encore être considérée comme une fête chrétienne à l’heure de la sécularisation, de la surconsommation et de la subversion complète de ce grand événement par les municipalités ?
Pour ce dernier Club des Hommes en noir de l’année 2023, l’abbé Hervé Benoît, l’abbé Marc Guelfucci et l’abbé Grégoire Célier ainsi que Jean-Pierre Maugendre entourent Philippe Maxence pour souligner l’importance de Noël, en rappeler l’origine, décrire les aspects liturgiques de cette fête ainsi que les pieuses traditions qui y sont liées, tout en dénonçant avec force ce qui dénature aujourd’hui la célébration de Noël.
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Voilà à quoi pourrait ressembler Noël dans quelque temps...
De Marc Fourny sur le Point via le site "Pour une école libre au Québec" :Noël dans 30 ans, enfin laïque, bio, tolérant et morne ?
22 décembre 2023
À force de gommer les différences, de multiplier les règlements et d’aplanir les cultures, voilà à quoi pourrait ressembler Noël dans trente ans...
La famille attablée autour d’un foie gras prometteur, le sapin qui clignote, un feu ronflant dans la cheminée, les santons de Provence au garde-à-vous dans du papier rocher en attendant la naissance du petit Jésus... L’image d’Épinal d’un Noël bientôt révolu ? En exagérant un peu, et avec une pointe d’ironie, on pourrait supposer qu’on n’en est plus très loin, surtout si l’État, qui se mêle de tout sauf de l’essentiel, continue à nous casser les pieds.
À quoi pourrait bien ressembler Noël dans trente ans ? Disparue la crèche, cette manifestation gothique, dangereuse et tendancieuse, au nom de la laïcité et du « vivre ensemble ». Même les églises n’oseront plus la dresser sur les parvis pour éviter toute polémique. Seuls les plus fervents catholiques, comme jadis sous la Révolution, oseront perpétuer encore la tradition au fond de leur salon. Le sapin ? Il est en plastique, interdiction de couper de vrais arbres, et tout juste toléré : pas d’étoile au sommet, qui pourrait rappeler celle de Bethléem, plus d’anges, ces créatures fantasques issues de textes sacrés, encore moins de guirlandes clignotantes, car les écologistes ont si bien œuvré qu’il est désormais interdit, pour cause d’économies de bout de chandelle — c’est le cas de le dire —, d’utiliser ces serpentins électriques. Sans compter le sacro-saint principe de précaution qui a été brandi pour éviter tout risque d’incendie. -
Sur KTO : René Girard, la vérité mimétique
"René Girard est revenu parmi les siens : en ce Noël où il aurait eu cent ans, ses cendres ont rejoint le caveau familial d’Avignon. Le penseur du « bouc-émissaire » avait averti avec prophétisme contre les excès des mouvements de justice sociale."
https://twitter.com/PaulSugy/status/1738099070743322926
De KTO Télévision :
René Girard, la vérité mimétique
30/12/2021
René Girard est considéré comme l’un des grands penseurs de la seconde moitié du XXème siècle. Ce documentaire est un voyage au coeur de son oeuvre, de sa réflexion et de sa vie. Il explore et révèle les multiples aspects de sa fascinante « théorie mimétique ». Proches et fins connaisseurs de Girard se succèdent pour mettre en lumière sa pensée. Celle-ci affirme que le désir et l’imitation alimentent depuis toujours la mécanique du comportement humain, menant à la rivalité et la violence mimétiques, puis à la désignation du bouc-émissaire. A travers les mythes, les sociétés anciennes, les religions, l’Histoire de l’humanité, et jusque dans notre actualité, René Girard apporte l’éclairage singulier de sa vérité universelle où souffle aussi l’Esprit car, pour lui, tous les chemins de l’Homme mènent au Christ.Une coproduction KTO/CRESCENDO MEDIA FILMS 2021 - Réalisée par Yves Bernanos
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Les attaques visant les sites chrétiens en Turquie accusent une hausse significative depuis 2015
De Thibault van den Bossche sur le site de Conflits relayé par l'ECLJ :
L’inquiétante augmentation des attaques de sites chrétiens en Turquie
D’abord, une bonne nouvelle. En Turquie, le nombre et la gravité des attaques terroristes contre les lieux de culte ont diminué au cours de la dernière décennie, selon un rapport de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) publié en novembre 2023.
Les communautés religieuses expliquent que les autorités turques apportent une protection plus efficace et collaborent davantage. En février 2023 par exemple, les autorités turques ont arrêté 15 individus liés à l’État islamique qui auraient reçu l'ordre d'attaquer des églises et des synagogues à Istanbul.
En revanche, les attaques moins spectaculaires visant les lieux de culte et les sites religieux accusent une hausse significative depuis 2015, surtout ceux appartenant aux minorités alévies et protestantes. La Commission américaine déplore que « dans de nombreux cas, la police n'appréhende pas les agresseurs, et dans les cas où les agresseurs sont arrêtés, ils bénéficient souvent d'un traitement indulgent de la part des tribunaux turcs ».
Ainsi, l’analyse de huit médias entre 2003 et 2022 montre que seulement 35 % des assaillants sont identifiés. Presque la moitié de ces assaillants identifiés n’est même pas poursuivie, un quart ne reçoit pas de sanction et seul un quart est effectivement sanctionné.
Les sites religieux menacés par le vandalisme, l’expropriation et la négligence
La Commission américaine relève une multitude de menaces insidieuses dont elle distingue deux types. D’une part, celles issues de l’action humaine : vandalisme, graffitis, chasse au trésor, extraction de pierres, effraction, vol, confiscation de propriété, incendie criminel, attaque et intimidation des membres des communautés minoritaires.
Ces communautés se sentent particulièrement vulnérables lorsque des responsables turcs au plus haut niveau font des déclarations publiques haineuses et discriminatoires. Ainsi par exemple, le 4 mai 2020, le président Erdogan utilise l'expression « terroristes réchappés de l'épée », faisant référence aux survivants du génocide arménien. Deux églises arméniennes d’Istanbul sont attaquées le 8 mai et le 23 mai suivants, tandis que la fondation arménienne Hrant Dink reçoit des menaces de mort.
D’autre part, la Commission américaine relève les dégradations causées au patrimoine des religions minoritaires par le manque d’entretien et la négligence ciblée des autorités turques (érosion, végétation, incendies et activité sismique).
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Philo à BXL / 19 décembre : « Le pilote dans le navire » Anthropologie platonicienne : force, faiblesse et héritage
INVITATION CONFÉRENCE
Mardi 19 décembre, à 19h30, venez philosopher sur le thème
« Le pilote dans le navire »
Anthropologie platonicienne : force, faiblesse et héritage.
Adresse sur place :
Salle - FCE
Rue du Cornet, 51
1040 BruxellesDepuis chez vous :
Vous pouvez également suivre la conférence en direct ici.P.A.F. libre :
Participez à l'enseignement de la bonne philosophie !
L’anthropologie philosophique de Platon est à coup sûr l’une des parties les plus significatives de son apport à la pensée occidentale. Sans le savoir, bien des fantasmes ou des représentations modernes de l’homme capitalisent sur l’antique théorie platonicienne de l’âme, plus ou moins déformée par le prisme des interprétations successives.
Pourtant, en dépit de sa richesse et de son extraordinaire pouvoir de suggestion, la doctrine platonicienne de l’âme souffre de graves défaillances, qui se répercutent de façon exemplaire dans la représentation stoïcienne de l’homme.
Nous tâcherons, dans cette troisième conférence, de cerner les apories de l’anthropologie platonicienne en lui appliquant une grille de lecture aristotélicienne, et plus exactement thomiste, qui permet de surmonter les impasses du dualisme et, par ricochet, de tous les héritiers (conscients ou non) de l’illustre philosophe athénien.
- L’accès aux conférences est ouverte à tout le monde :
- Sur place à Bruxelles : Rue du Cornet 51.
- ou également ici, en ligne : en diffusion vidéo sur YouTube.
P.A.F. libre : participez à l'enseignement de la bonne philosophie !
- À l'issue de la conférence, nous aurons le plaisir de partager un moment de convivialité autour d'un verre, favorisant les échanges enrichissants avec le conférencier et tous ceux qui se joindront à nous sur place.
- Toutes les conférences sont disponibles ensuite sur le site www.philo.brussels. Il suffit de souscrire à un accès illimité, pour un prix très modique. Grâce à votre participation, nous avons la joie de poursuivre nos soirées de philosophie pendant de longues années…
- L’accès aux conférences est ouverte à tout le monde :
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Les sept grandes antiennes préparatoires à Noël
De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :
Avent en musique. Sept antiennes à redécouvrir
À partir d’aujourd’hui, le 17 décembre, et jusqu’à l’avant-veille de Noël, on chante au Magnificat des vêpres de rite romain sept antiennes, une par jour, qui commencent toutes par une invocation à Jésus, celui-ci n’étant jamais nommé.
Ce temps de sept jours est très ancien: il remonte au pape Grégoire le Grand, vers l’an 600.
Au début de chaque antienne, Jésus est successivement invoqué comme Sagesse, Seigneur, Rejeton, Clé, Astre, Roi, Emmanuel. En latin: Sapientia, Adonai, Radix, Clavis, Oriens, Rex, Emmanuel.
Si on les lit en partant de la dernière, les initiales de ces mots latins forment un acrostiche: « ERO CRAS”, c’est-à-dire: « Je serai [là] demain », annonçant la venue du Seigneur. La dernière antienne, qui termine l’acrostiche, est chantée le 23 décembre. Le lendemain, aux premières vêpres, la fête de Noël commence.
Les antiennes sont inspirées de textes de l’Ancien Testament qui annoncent le Messie. Mais avec une particularité: les trois dernières antiennes comportent des expressions qui ne s’expliquent qu’à la lumière du Nouveau Testament.
L’antienne « O Oriens » du 21 décembre comporte une référence claire au cantique de Zacharie, le « Benedictus », qu’on lit au chapitre 1 de l’Evangile de Luc: « Nous aurons la visite d’un soleil venu d’en haut afin d’illuminer ceux qui se trouvent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort ».
L’antienne « O Rex » du 22 décembre inclut un passage de l’hymne à Jésus du chapitre 2 de la lettre de Paul aux Ephésiens: « Celui qui des deux [c’est-à-dire les juifs et les païens] n’a fait qu’un peuple ».
Enfin l’antienne « O Emmanuel » du 23 décembre s’achève par l’invocation « Dominus Deus noster », une invocation exclusivement chrétienne puisque seuls les disciples de Jésus reconnaissent le Seigneur leur Dieu dans l’Emmanuel.
Voici donc le texte intégral des sept antiennes, en latin et en français. Avec entre parenthèses les principales références à l’Ancien et au Nouveau Testament:
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I – 17 décembre
O SAPIENTIA, quae ex ore Altissimi prodiisti,
attingens a fine usque ad finem fortiter suaviterque disponens omnia:
veni ad docendum nos viam prudentiae.Ô Sagesse, qui es issue de la bouche du Très-Haut (Ecclésiastique 24, 3), tu déploies ta force d’un bout du monde à l’autre et tu régis l’univers avec force et douceur (Sagesse 8, 1): viens nous enseigner la voie de la prudence (Proverbes 9, 6).
II – 18 décembre
O ADONAI, dux domus Israel,
qui Moysi in igne flammae rubi apparuisti, et in Sina legem dedisti:
veni ad redimendum nos in brachio extenso.Ô Seigneur (Exode 6, 2 Vulgate), guide de la maison d’Israël, qui es apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent (Exode 3, 2) et lui as donné tes commandements sur le mont Sinaï (Exode 20): viens nous sauver avec ton bras puissant (Exode 15, 12-13).
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Le Mystère de Noël, du grégorien au jazz
lien pour acheter les billets :
https://rcf.be/concert-mystere-de-noel
- Samedi 16/12 : Rhode-Saint-Genèse
- Dimanche 17/12 : Bruxelles, église de la Viale
- Vendredi 22/12 : Beauraing -
Que pensent les musulmans français de la laïcité et de la place de leur religion dans la société ?
De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :
L'opinion des musulmans français sur la laïcité et la place de leur religion dans la société
La nouvelle chaîne franco-arabe Elmaniya.tv a commandé à l'Institut français d'opinion publique (Ifop) une enquête auprès des musulmans français, à l'occasion de la journée nationale de la laïcité, le 9 décembre (dossier de l'Ifop en lien ci-dessous). Cette enquête a malheureusement été éclipsée, dès le 11 décembre, par le coup de théâtre de la motion de rejet préalable au projet de loi immigration à l'Assemblée nationale.
Le sondage réalisé par l'Ifop, cœur de cette enquête, offre un aperçu saisissant du sens qu'une large majorité de musulmans français donne à la laïcité, de leur opinion sur la mission de l'école ou encore de leurs points de vue sur des événements récents, telle l'interdiction des abayas à l'école le 3 septembre, ou l'assassinat,, le 13 octobre, du professeur Dominique Bernard à Arras par un ancien élève islamisé. Comme sonnée par le résultat de sa propre enquête, l'Ifop la présente dans des termes précautionneux, proches du fameux « en même temps ». On lit en effet dans le préambule : « Au regard de cette étude menée auprès d'un échantillon représentatif de 1000 musulmans déclarés, la population musulmane apparaît imprégnée d'une vision très ouverte de la laïcité associée à un soutien massif aux manifestations de religiosité dans la société en général et à l'École en particulier (ex : voile, abaya…) ». Comment cette « vision très ouverte de la laïcité » s'accommode-t-elle d' « un soutien massif aux manifestations de religiosité dans la société en général et à l'École en particulier » ? Mystère... Laissons donc de côté cette rhétorique embarrassée pour en venir aux chiffres :
78 % des musulmans interrogés partagent le sentiment que la laïcité telle qu'elle est appliquée aujourd'hui est discriminatoire envers eux.
75 % se disent favorables au « financement public des lieux de culte et des religieux » comme c'est le cas en Alsace-Moselle pour certains cultes » et leurs ministres (curés, popes, rabbins, imams…). Autrement dit, les trois-quarts des sondés souhaitent un retour au régime concordataire appliqué dans toute la France jusqu'au vote de la loi de 1905.
75 % soutiennent le droit des athlètes françaises à porter des couvre-chefs religieux aux prochains Jeux Olympiques en France.
65 % se disent favorables au port de couvre-chefs à caractère religieux dans l'enceinte des collèges et lycées publics -ils sont donc opposés à la loi de 2004 interdisant les signes religieux ostensibles à l'École. Ils sont plus nombreux -75 %- à soutenir le port de signes religieux par les parents accompagnateurs lors des sorties scolaires, et encore plus nombreux -83 %- à désirer l'introduction de menus à caractère confessionnel (halal) à la cantine. 72 % des musulmans sont contre l'interdiction du port des abayas ou des qamis/ djellabas à l'École ; 27 % seulement approuvent l'interdiction des abayas à l'École alors que cette décision du nouveau ministre de l'Éducation nationale est plébiscitée par 81 % des Français.
57 % revendiquent le droit des jeunes filles « à ne pas assister aux cours de natation pour des raisons religieuses ».
50 % soutiennent le droit des élèves à « ne pas assister aux cours dont le contenu heurterait leurs convictions religieuses ».
Si 78 % condamnent le meurtrier de Dominique Bernard à Arras, leur condamnation « manque de fermeté », écrit l'Ifop : « les personnes n'exprimant pas une condamnation totale de l'assassin sont trois fois plus nombreuses dans les rangs des musulmans (16 %) que chez l'ensemble des Français (5 %), notamment parmi les élèves scolarisés actuellement dans l'enseignement secondaire ou supérieur (31 %) ». Autrement dit, 31 % des lycéens et étudiants musulmans trouvent des excuses au meurtrier de Dominique Bernard (en 2020, 16 % des élèves musulmans avaient des indulgences pour l'assassin de Samuel Paty). Alors que l'auteur de la dernière attaque au couteau, hier, 13 décembre, à Rennes, contre une enseignante, est une collégienne de 12 ans, cette enquête ne va pas apaiser le « sentiment d'insécurité » des Français en général, et des enseignants en particulier.
Philippe OswaldPour aller plus loin :
Enquête auprès des Français musulmans sur les questions de religion et de laïcité
Lire aussi : «Chez les Français musulmans, on constate une banalisation d'un “halal way of life”»
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Quand certains politiciens se perdent dans une quête de laïcité mal comprise...
D'Alice Pairo-Vasseur sur le site du Point via didoc.be :
« Certains politiciens se perdent dans une quête de laïcité mal comprise »
L’interview, dans « Le Point » d’une journaliste musulmane convertie au catholicisme, qui témoigne de sa perplexité face à la découverte d’une société sécularisée. Une analyse qui porte sur la France mais s’applique aussi à tout l’Occident.
Dans un essai, la journaliste Claire Koç livre un témoignage personnel sur sa conversion au catholicisme et une réflexion, documentée, sur ce qui demeure, en France, de l’héritage judéo-chrétien.
« Sans l’âme chrétienne de la France, la République ne serait pas ce qu’elle est », insiste Claire Koç, dans Le jour où je me suis convertie, à paraître ce 9 novembre, chez Plon. Née en Turquie, il y a trente-neuf ans, la journaliste, autrice d’un premier livre, Claire, le prénom de la honte (Albin Michel, 2021), dans lequel elle racontait son désir d’assimilation et ce changement d’identité entrepris contre la volonté de sa famille, revient avec le récit de sa conversion au catholicisme.
Un processus de trente années, dont elle raconte l’aboutissement et partage les désillusions. « Je vis dans une France où vouloir devenir catholique est regardé comme absurde », déplore-t-elle. Un livre-témoignage intime, doublé d’une réflexion, documentée, sur les racines judéo-chrétiennes de la France, à l’heure où les églises se vident et le sentiment d’appartenance s’effondre.
Le Point : Votre livre s’ouvre sur le constat suivant : « En me convertissant au catholicisme, j’étais persuadée de m’extraire d’une certaine minorité pour entrer dans la norme. J’avais tort sur toute la ligne. » Expliquez-nous.
Je viens d’une famille issue d’une minorité, les alévis. Une branche de l’islam originaire de Turquie et plus précisément d’Anatolie. J’ai beau avoir grandi en France, mes parents ne se définissaient pas comme français et, entourés de musulmans sunnites — dont les pratiques étaient différentes des nôtres —, ils m’ont élevée dans un carcan minoritariste. En me convertissant au catholicisme, je pensais m’en extraire et me fondre dans la masse. Mais quand j’ai annoncé ma conversion à mes amis français, ils m’ont dit que ce n’était « pas une bonne idée », quand ils n’ont pas montré un rejet complet vis-à-vis de mon choix, voire une hostilité à mon égard. J’ai compris que la religion catholique n’avait pas le vent en poupe, qu’elle ne faisait pas partie des nouvelles « normes » de croyance. Mais aussi qu’il y avait, en France, que l’on dit pourtant « fille aînée de l’Église », un rejet de la foi et de ceux qui l’épousent.
Pour quelles raisons, selon vous ?
Je crois que le « bashing » [dénigrement, NDLR] dont souffre la religion catholique, depuis plusieurs années, lui a été particulièrement délétère. Quasi exclusivement traitée sous l’angle de la pédophilie — ce qui est très grave, entendons-nous — ou de l’intégrisme, elle souffre d’amalgames très dépréciateurs. Quand elle n’est pas moquée, voire ridiculisée. Le cas d’Henri d’Anselme, le « héros au sac à dos » de l’attentat d’Annecy, est, à ce titre, éloquent. Très vite, il a été qualifié, sur les réseaux sociaux, d’« illuminé » et de « facho » pour avoir dit sa foi. Avec ce type de traitement, il n’est pas étonnant que l’athéisme séduise tant de fidèles. Le sentiment d’appartenance à la religion catholique est d’ailleurs passé de 89 % en 1960, à 39 % en 2023 (chiffres de la Conférence catholique des baptisés francophones). Cela interpelle dans un pays aux racines judéo-chrétiennes millénaires…
Est-ce ce qui vous a motivée à rendre publique votre conversion ?
La conversion est, en effet, un processus très intime. Et ce livre est avant tout un appel à la tolérance. Il y a un paradoxe à ce que notre société moderne, dans laquelle on parle tant de liberté et d’ouverture, montre une telle intolérance à la liberté de conscience. Laquelle émane d’ailleurs majoritairement de ceux qui en appellent à la tolérance et au « pas d’amalgame » avec les autres religions.
Plus largement, cette propension à dénigrer le christianisme m’inquiète, car la France lui est intrinsèquement liée. Et s’attaquer à la culture judéo-chrétienne revient à s’attaquer à l’Histoire de notre pays. Lequel a été façonné par elle et lui doit une large part de son héritage politique, artistique, législatif et moral (valeurs, éthique sociale…) Outre qu’il déprécie les Français dont les ancêtres chrétiens ont défendu ces terres, ce rejet pour ce qu’on est relève presque de la psychanalyse ! Il témoigne, du moins, d’un grand malaise identitaire.
Quel enjeu y a-t-il à réaffirmer cet héritage ?
Il en va de notre identité collective. Si la culture judéo-chrétienne s’efface, alors quelles seront nos références, quel sera notre modèle ? Sans socle commun, tout pays est en partition. Par ailleurs, les progressistes y trouvent peut-être encore leur compte, mais comment peuvent-ils croire que demain, un enfant — en particulier issu de l’immigration — embrasse ce pays qu’eux-mêmes rejettent ? Les politiciens qui veulent retirer les crèches dans l’entrée des mairies, utiliser la formule « fêtes de fin d’année » au lieu de « Noël » ou déboulonner des statues de saints se perdent — sciemment ou non — dans une quête de laïcité mal comprise et les prive d’un héritage fondamental à la compréhension de notre pays et de ses racines.
Vous consacrez, justement, une large part de votre livre à la laïcité, rappelant qu’elle est née du christianisme lui-même…
Absolument. Car si la France est chrétienne, la République est laïque. Et c’est parce que l’histoire de notre pays est profondément ancrée dans le christianisme — qui régissait tout jusqu’à la séparation de l’Église et de l’État — qu’il a accouché de la laïcité, actrice essentielle de l’équation entre spiritualité, liberté de conscience et citoyenneté. Aussi, lorsqu’on s’attaque à la foi chrétienne, ce sont aussi ces digues que l’on risque de détruire. Lesquelles, menacées par des radicaux, sont aujourd’hui plus essentielles que jamais…
Alice Pairo-Vasseur est journaliste au « Point ». Référence du livre : Claire Koç, Le jour où je me suis convertie, éditions Plon, 192 pages.
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Les pièces grégoriennes du deuxième dimanche de l'Avent
Deuxième dimanche de l’Avent (Triors et Ligugé)
2. Grad. Ex Síon03:073. Allelúia Laetátus sum02:174. 4 Offert. Déus02:185. Comm. Jerúsalem súrge00:55Les moines de l’abbaye Notre-Dame de Triors chantent les cinq pièces de cette messe, isolées pour les choristes. L’émission complète avec ses commentaires vous fera remonter dans le temps.
Découvrir la suite sur le site d'Una Voce
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Au risque de l’histoire : heurs et malheurs des missions en Asie
De KTO TV sur youtube (Au risque de l'histoire) :
Le journaliste Christophe Dickès, et ses invités se penchent sur des moments-clés de l'Histoire de l'Eglise, pour en exposer, de manière aussi claire que précise, les enjeux et les faits :
30/11/2023 : L’histoire des missionnaires envoyés en Asie évoque souvent des destins lumineux, marqués par de violentes persécutions. Les témoignages abondent sur les tortures infligées aux chrétiens en Chine ou au Japon. Le cinéma récent (« Silence » de Marti Scorsese) s’est lui-même emparé du sujet relayant l’image d’une Asie hermétique à la foi chrétienne. Mais qu’en est-il vraiment ? Le message chrétien est-il à ce point étranger aux mentalités des peuples d’Asie ? « Si des chrétiens sont persécutés, c’est surtout parce qu’ils passent pour des agents de l’étranger, pour une menace d’invasion provenant de l’extérieur », explique Françoise Buzelin, chercheuse aux Missions étrangères de Paris. « Il n’y a pas eu de vague de persécutions. Des martyrs oui, mais qui reste très minoritaires. Les gouvernements de l’époque n’avaient aucun intérêt à susciter des martyrs et évitaient à tout prix de le faire », complète Pierre-Emmanuel Roux, maître de conférence à l’Université Paris Cité. Par-delà les lieux communs, ce numéro d’Au Risque de l’Histoire invite à (re)découvrir la véritable histoire des missions en Asie.