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Idées - Page 95

  • Le pape François s'éloignerait-il de la doctrine sociale de l'Eglise ?

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    S'il faut en croire Philippe Robert, sur Contrepoints, le pape François s'aventurerait sur des chemins qui s'éloignent de la doctrine sociale de l'Eglise. Le propos de cet auteur s'appuie sur une analyse de Jean-Philippe Delsol parue sur le blog "Responsabilité Liberté" de l'Institut Turgot. Cela suscite de la part d'un de nos amis spécialisé dans l'étude de la doctrine sociale de l'Eglise les réflexions suivantes :

    J'ai lu l'article (de Philippe Robert) et je me demande encore comment on peut être aussi partisan! L'auteur qui parle de sa "foi libérale" me rappelle d'autres prises de position inspirées peut-être du même "libéralisme" lors de la publication des encycliques Laborem exercens puis Centesimus annus. Jean-Paul II apparaissait, disait-on, comme marxiste dans Laborem exercens mais enfin partisan du capitalisme libéral dans Centesimus annus...

    Beaucoup n'arrivent pas à penser la doctrine sociale de l'Eglise comme une catégorie en soi et cherchent à tout prix à l'annexer à leur propre idéologie.

    Bien sûr, on peut penser qu'il est un peu hasardeux de confronter une exhortation apostolique à une encyclique. L'exhortation apostolique Evangelii gaudium embrasse largement le problème de l'évangélisation et n'aborde la dimension sociale que dans ce cadre large: la deuxième partie du chapitre 2 et les 3 premières parties du chapitre 4. L'encyclique sociale, que ce soit Centesimus annus ou Caritas in veritate, a comme objectif d'approfondir la question sociale dans un contexte historique particulier. Dans le cadre d'une exhortation apostolique telle que celle du pape François, il n'est pas possible, sans risque de disproportion, de rivaliser avec ces grands textes spécialisés.

    Ceci dit, il est légitime de se poser la question de savoir si le "peu" de doctrine sociale présent dans Evangelii gaudium est conforme ou non à la doctrine diffusée par l'Eglise et notamment par Jean-Paul II et Benoît XVI.

    Il ne faut pas méditer longuement l'exhortation pour se rendre compte qu'elle est parfaitement dans la ligne des encycliques sociales les plus récentes. 

    A preuve tout d'abord ce passage du § 202 que l'auteur de l'article cite et qui dénonce les disparités sociales. La phrase qui choque le journaliste renvoie en note à un extrait du Discours au Corps diplomatique prononcé par Benoît XVI le 8 janvier 2007. François reprend en partie mot pour mot ce qu'écrivait son prédécesseur! L'auteur de l'article n'a-t-il pas lu la note?

    Il cite un peu plus longuement un extrait du § 204 qui le fait aussi sursauter. Tout d'abord disons qu'il eût été plus honnête de reprendre l'intégralité de ce paragraphe relativement court et qui demande en bref que le marché ne soit pas  abandonné à la "main invisible" chère aux libéraux radicaux. François, une fois encore, très brièvement, ne fait que répéter en quelques mots ce qui a été plus longuement développé par tous les papes depuis Léon XIII et spécialement par Jean-Paul II dans Centesimus annus (cf. § 34 sur les limites de l'économie de marché; § 35 sur les limites du profit; § 42 sur la nécessité d'encadrer l'économie de marché par un "contexte juridique ferme"; § 40 et 48 sur le rôle de l'Etat face à l'économie de marché). Benoît XVI, quant à lui, dans Caritas in veritate, a fourni à François tout l'arsenal nécessaire pour justifier l'appel à la correction du marché évoqué brièvement dans l'exhortation apostolique.

    Enfin, il suffit de lire les références du texte de François pour se rendre compte qu'il s'inscrit bien dans la tradition de l'Eglise en matière sociale qui n'est réductible ni au libéralisme, ni au socialisme, ni à un mélange des deux ou à un compromis entre ces idéologies.

  • Comprendre le monde contemporain en dix articles

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    De Jacques Leirens, prêtre, docteur en médecine et en philosophie, sur didoc.be :

    Comprendre le monde contemporain (1/10)

    « Qu’est-ce que la postmodernité ? » est le premier d’une série de dix articles. Dans ces textes, différents auteurs tentent une réflexion sur les idées qui configurent le monde actuel de la philosophie, de la science et de la culture, sur les principes qui orientent aujourd’hui notre manière de voir et d’agir. Ils s’interrogent aussi sur les atouts et les défis du message chrétien dans une culture postmoderne.

    1. Postmodernité, postmodernisme et modernité

    La postmodernité et le postmodernisme ne sont pas faciles à enfermer dans une définition. Strictement parlant, il faut les distinguer, mais cela reste une question fort débattue. La postmodernité se réfère à la période historique qui succède à la modernité, ainsi qu’à ses caractéristiques politiques et socio-économiques. Et le postmodernisme est un méli-mélo de courants qui surgissent dans la seconde moitié du 20ème siècle, dans la culture au sens large, d’abord en architecture, ensuite dans le reste du monde des arts, et finalement en philosophie. Il s’agit de courants qui marquent si profondément notre mode de vie et de pensée qu’on peut parler à juste tire d’une véritable mentalité postmoderne.

    On peut rassembler ces courants postmodernes sous un dénominateur commun : tous sont d’une manière ou d’une autre une réaction contre la modernité, en particulier contre le rationalisme de la modernité. Les penseurs postmodernes sont déçus par le bilan du rationalisme moderne : les idées éclairées (égalité et liberté), les grandes idéologies (marxisme et libéralisme), les systèmes politiques et économiques (démocratie et marché libre), les sciences naturelles et la technique, qui faisaient miroiter un progrès certain, n’ont pas tenu leurs promesses. Devenus méfiants, ils rejettent les théories rationalistes, dans leur prétention à vouloir tout expliquer et à créer un monde meilleur et pacifique. Un regard sur la première moitié du 20ème siècle suffit à constater que ces prétentions ont en effet été frustrées.

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  • Pour sortir Noël de la "boîte à mythes"

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    Sortir Noël de la boîte à mythes...

    Ou pourquoi les "indices pensables"

    Source : Zenit.org

    Les jeunes qui nous entourent sont de plus en plus persuadés que le Dieu de la Bible et de Jésus-Christ est un conte pour les enfants. La crèche, le bœuf et l’âne, les rois mages qui suivent une belle étoile, tous les ingrédients sont rassemblés pour une charmante veillée avec  ses refrains et ses petites lumières.

    Mais quand on quitte l’enfance, il est normal de ranger dans la boîte à mythes, avec les guirlandes du beau sapin roi des forêts, les santons et les anges, s’ils n’ont pas plus de réalité que le père Noël. Toute la question est là. Si les évangiles sont devenus des fictions inutiles, pourquoi s’en encombrer ?

    Avant de quitter les églises, plus ou moins définitivement, les jeunes ont parfois une dernière question à nous poser : « votre foi, sur quoi s’appuie-t-elle ? Tout ça semble tellement invraisemblable, un Dieu qui s’adresse à un peuple, des prophètes qui annoncent un Messie, un sauveur qui est massacré et qui sauve quand-même… Et qui, après sa mort est de nouveau vivant ! Pardon mais reconnaissez, vous qui y croyez, que c’est difficile à croire. Alors pouvez-vous nous dire sur quoi vous fondez cette « foi » ? Pouvez-vous nous partager quelques indices qui alimenteraient notre réflexion ? » Mais si vous nous répondez comme Kierkegaard, « je crois parce que c’est absurde » alors gardez pour vous vos absurdités ! »

    Beaucoup de parents, éducateurs, aumôniers, animateurs de pastorale se trouvent démunis face à ces questions. « Nous n’avons pas été formés pour transmettre des « indices » à des jeunes qui demandent à réfléchir… Pour  croire,  il faut avoir la foi, voilà tout ! Et comment l’avoir si on ne l’a pas ? »...La foi ressemble alors à une forteresse privée de pont-levis.«Comment faire pour vous rejoindre ? Comment entrer ?  
    - Une seule réponse : sautez !  Ou plongez ! »

    S’il n’y avait aucun indice à partager, on serait en effet démunis, et la foi ne relèverait pas de l’intelligence et de la raison, mais de cette maladie que l’Eglise appelle le fidéisme, qui consiste à déconnecter la croyance de la raison. Jean-Paul II et Benoît XVI  ont compris l’urgence de lutter contre cette tendance dans l’ encyclique Foi et Raison et d’autres textes.

    Or la bonne nouvelle, et c’est une nouveauté relativement récente, ce qui explique qu’elle ne soit pas encore très connue : il existe beaucoup d’indices de l’existence de Dieu et ces indices sont tous …vérifiables !

    A suivre…

    Pour ceux qui sont pressés, vous pouvez demander en librairie - et pour Noël! - la série "Les indices pensables", par Brunor, éditions SPFC. Quatre tomes parus à ce jour.

    Et explorer le site Brunor.

    Et les articles "Brunor" dans Zenit: 

    Le hasard n'écrit pas de messages !

    Evangélisation-Nouvelle approche

    L’évangile, le dessin, la guitare et... la raison !

    « La Question interdite… » : bonne traversée ! (1)

    « La Question interdite… » : bonne traversée ! (2)

  • Le drame de l'humanisme chrétien

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    La défaite de la pensée catholique

    Par Guillaume de Prémare, chronique prononcée sur Radio Espérance – le 6 décembre 2013 (via Liberté Politique)

    Le dernier ouvrage d’Alain Finkielkraut – L’Identité malheureuse – est en tête des ventes dans la catégorie Essais. C’est une bonne nouvelle parce que Finkielkraut est un intellectuel inquiet, qui recherche la vérité et se trouve bien malheureux de trouver si peu de semblables pour partager cette quête avec lui.

    DEPUIS LONGTEMPS déjà, il s’inquiète de l’avenir de la pensée. Il a écrit La Défaite de la pensée il y a près de trente ans, décrivant le processus barbare de déconnexion de la pensée et de la culture, pour conclure dramatiquement que « la vie avec la pensée cède doucement la place au face-à-face terrible et dérisoire du fanatique et du zombie ».

    Ce zombie, qui est-il ? L’homme asservi aux pulsions de la consommation et de la publicité ? Certes… Mais plus profondément, le zombie est peut-être celui que Finkielkraut nomme « l’homme démocratique ». Je cite L’Identité malheureuse : « Affranchi de la tradition et de la transcendance, l’homme démocratique pense comme tout le monde en croyant penser par lui-même, il ne se contente pas d’adhérer au jugement public, il l’épouse jusqu’à ne plus pouvoir le discerner du sien propre. »

    Le vide de pensée de « l’homme démocratique » est ainsi le fruit d’un affranchissement. Ah l’affranchissement ! Voici, disait-on, la condition de l’avènement irrépressible de l’âge adulte de l’humanité. Pour cet homme adulte, la transmission des générations est un encombrant conditionnement ; et insupportable l’idée qu’il puisse y avoir quelque chose au-dessus de lui, de plus grand que lui et qui ne lui appartient pas. La tradition et la transcendance sont incompatibles avec sa quête : le culte narcissique de lui-même.

    Le drame de l’humanisme chrétien

    Intellectuellement, la pensée catholique dominante a été défaite dans ce mouvement historique. Défaite parce qu’elle s’est elle-même – au moins partiellement – privée de la tradition et de la transcendance, pour proclamer à son tour « le culte de l’homme ». En validant le projet de l’homme moderne, la pensée catholique s’est rendue inutile à l’homme moderne. « Tu reconnais la validité de mon culte — ricane ce dernier —, eh bien ce culte n’a pas besoin de Dieu, il n’a donc pas besoin de toi. Libre à toi de célébrer aussi le culte d’un Dieu mort ; cette survivance de l’enfance de l’humanité m’indiffère ».

    Et quand la pensée catholique ordinaire et horizontale se trouve contrainte — en dernier recours — de se référer — quand même ! — à la tradition et à la transcendance, c’est l’incompréhension. Impardonnable blasphème car cela revient nécessairement à faire vaciller l’autel que l’homme s’est dressé à lui-même ; cet autel dont l’humanisme chrétien s’est fait le bien imprudent thuriféraire. Ici se noue le drame de l’humanisme chrétien.

    La grandeur de la tradition

    L’homme moderne n’a pas principalement besoin que la pensée catholique sacralise la démocratie universelle, les droits de l’homme et une fraternité immanente. Primo, parce que l’homme moderne le fait très bien tout seul. Secundo, parce que ces notions se trouvent vides de sens lorsqu’elles sont arrachées à la tradition et à la transcendance, vides de références communes irréfragables, vides de la sagesse des siècles.

    L’homme moderne a davantage besoin que la pensée catholique lui montre la grandeur de la tradition et de la transcendance. Il a besoin que lui soit montrée la beauté de ce qui est plus grand que lui. Il a besoin d’entendre qu’il est petit et non pas grand ; il a besoin d’entendre qu’il n’est rien s’il est seul, que rien ne subsiste sans la transmission des générations ; qu’il  n’est pas simplement le fruit de sa liberté, mais aussi la résultante de tant et tant qui lui échappe. Il a besoin d’entendre que son culte égocentrique est un mouroir pour l’esprit. Il a besoin d’entendre que le seul culte qui élève l’homme est le culte rendu à Dieu.

    Si elle n’assume pas cela vigoureusement, la pensée catholique pourra continuer à pisser dans son violon démocratique jusqu’à la consommation des siècles.

    Guillaume de Prémare, chronique prononcée sur Radio Espérance – 6 décembre 2013.

  • L'ombre inquiétante du transhumanisme

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    Lu sur la synthèse de presse quotidienne de gènéthique.org :

    "Transhumanisme: pour quoi faire?"

    Le transhumanisme n'est pas un nouveau concept, explique le biologiste français Jacques Testart sur son blog. Les hommes ont toujours "rêvé de géants, de sorciers, de héros invacibles ou immortels". Or le transhumanisme permettrait un monde dans lequel "l'homme bénéficierait de nouveaux pouvoirs grâce à des technologies en progrès exponentiel et illimité". La seule nouveauté réside dans la récente accélération des capacités techniques dans de nombreux domaines qui rendent "crédibles des délires jusqu'ici impensables". 

    Et les projets des transhumanistes ne manquent pas. Après "l'élevage des embryons in vitro" pour influencer les fonctionnalités futures de l'homme, ils souhaitent aujourd'hui "modifier le génome grâce à la transgenèse", ou encore créer des machines intelligentes... En effet, "le transhumanisme pense le vivant comme une thérapie sophistiquée mais très imparfaite, dont chaque rouage doit être repensé en supprimant toute rupture conceptuelle entre l'inerte et le vivant ou entre l'animal et l'homme". 

    Or, c'est la "force" du progrès que d'annuler les interrogations éthiques ou prudentielles par la vertu de l'accoutumance" affirme J. Testart. Par conséquent, poursuit-il, il faut décider bien en amont ce que l'on acceptera et ce dont nous avons besoin en posant "des limites à la toute puissance" et en prenant bien en compte "l'accoutumance et les pressions des lobbies scientistes en industriels".

    Pour le biologiste, chacune des promesses faite par les transhumanistes mériterait une évaluation pour apprécier sa faisabilité mais également sa capacité de nuisance. Car aujourd'hui, le plus compliqué ne serait pas tant d'innover que de "maîtriser les effets de chaque innovation" alerte-t-il. 

    Pour J. Testart, "l'homme nouveau vaut mieux que cet homme augmenté que calculent avec arrogance les ordinateurs. Plutôt que de technologies envahissantes nos sociétés ont besoin de justice, de convivialité et aussi de sobriété pour la survie d'un monde fragilisé". 

    jacques.testart.free.fr - Décembre 2013

  • Deux réflexions intéressantes sur l’exhortation « Evangelii gaudium » du pape François

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    jpg_1350680.jpgLe vaticaniste Sandro Magister souligne deux points sur lesquels l’enseignement du nouveau pape s’éloigne notablement de celui de ses précédesseurs  (extraits) :

    ROME, le 3 décembre 2013 – Dans la très longue exhortation apostolique "Evangelii gaudium" qui a été rendue publique il y a une semaine, le pape François a fait comprendre que, sur deux points au moins, il voulait se distinguer des papes qui l’ont précédé.

    Le premier de ces points est aussi celui qui a eu le plus d’écho dans les médias. Et il concerne à la fois l'exercice de la primauté du pape et les pouvoirs des conférences épiscopales. Le second point concerne le rapport entre le christianisme et les cultures. 

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  • 4/6 décembre : Gustave Thibon sur la chaîne TV Histoire

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    Gustave Thibon, il était une foi sur Accueil  
    Genre : Emissions
    Générique : Produit par KILAOHM et Histoire
    Auteur : Patrick Buisson
    Réalisé par Guillaume LAIDET
    Résumé : En faisant dialoguer le philosophe, le conteur, le théologien que fut Gustave Thibon avec lui-même, ce film restitue l'inquiétude spirituelle des chrétiens confrontés depuis le milieu du XX° siècle à une mutation technique, culturelle et anthropologique sans précédent. Plus qu'une méditation à voix haute, il fait entrer en résonance les images et la parole, la musique et le verbe pour tenter d'ouvrir d'autres "chemins vers l'invisible". C'est à travers ce procédé narratif que se reforme l'imagier d'un monde et d'une humanité aujourd'hui presque totalement disparus, celle où les hommes n'étaient pas exclusivement mus par le désir du consommateur et la raison du technicien. Ce documentaire pose aussi la question du coût de la sortie du religieux pour une société qui ne connaît plus que des "icônes" ou des "idoles".
    Diffusion : 
    04/12/2013 20:40:00 
    06/12/2013 15:25:00 
    Durée : 
    65 minutes 

    "Chrétiens dans la Cité" annonce cette émission de la façon suivante :

    La chaîne Histoire diffusera mercredi 4 décembre un superbe documentaire de Patrick Buisson sur Gustave Thibon, Il était une foi. L'étonnant "philosophe paysan de l'Ardèche" avait le sens des aphorismes percutants.

    Voici quelques de ses réflexions sur l'Etat, fort utiles en ces temps de statolâtrie mortifère : 

    "Tout ce qu'on peut demander à l'Etat, c'est de ne pas trop mettre d'obstacles à l'épanouissement du bonheur que nous portons en nous et que nous recréons chaque jour.

    C'est-à-dire de se cantonner dans sa tâche essentielle qui consiste à nous assurer la paix, la sécurité, la justice, en nous laissant la plus grande liberté possible de penser, d'aimer et d'entreprendre.

    Et pour cela, à l'inverse du courant centralisateur et bureaucratique qui submerge les nations modernes, il doit restreindre ses attributions au lieu de les étendre à l'infini comme il le fait aujourd'hui. Le vampire a beau se déguiser en donneur de sang, par la force des choses, il retient à son profit la plus grande partie du liquide vital qu'il prélève...

    Ce sont les malades incurables qui demandent à la médecine des remèdes-miracle. De même, ce sont les éclopés de la vie intérieure et de l'action créatrice qui croient au programme-miracle des partis politiques. L'Etat-Providence, l'Etat-Thaumaturge est le dieu de ceux qui n 'ont plus assez d'âme pour être heureux par eux-mêmes et qui réclament comme un dû ce bonheur qu 'ils sont incapables de recevoir comme un don." ("Le billet de Waasmunster", janvier 1978 )

    "Nous savons depuis toujours que César s'apparente au diable dans la mesure où il joue à Dieu. Le meilleur gouvernement est celui dont le pouvoir se limite à assurer l'ordre et la justice au-dedans et la paix au-dehors et qui, pour le reste, laisse aux individus et aux corps intermédiaires le soin d'organiser leur propre destin. Celui qui contrôle et arbitre les libertés sans les absorber". (...)

    Et c'est là qu 'achoppe l'idolâtrie de la politique. Les citoyens s'habituent de plus en plus à tout attendre de l'Etat, mais celui-ci n 'a même pas la ressource de la plus belle fille au monde qui peut au moins donner ce qu'elle a, tandis que l'Etat n'a rien par lui-même et ne peut donner que ce qu'il prend.

    Si l'on veut tout recevoir de lui, il faut consentir à s'abandonner totalement à sa providence aliénante jusqu'au jour où l'on s 'aperçoit, trop tard, que s'il ne peut rien pour notre bonheur, il peut presque tout contre la première condition de ce bonheur : notre liberté". ("Le billet de Waasmunster ", juillet-août 1981)

  • Un livre à découvrir : le Pie XI d'Yves Chiron

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    PieXI-3.jpgYves Chiron, historien et analyste de la vie de l'Église, publie une nouvelle édition de sa biographie sur le pape Pie XI, aux éditions Via Romana (664 pages, 25 €). Avec l'autorisation de l'éditeur, le blog de l’excellent bimensuel « L’Homme Nouveau » publie quelques bonnes feuille de cet ouvrage consacré au pape qui proclama le règne du Christ-Roi, face à la montée en puissance de l’athéisme totalitaire :

    « Pie XI reste un pape mal aimé, peu vénéré. Sur les neuf papes qu’aura connus le XXe siècle, il est un des seuls dont la cause de béatification n’a pas été ouverte et ne le sera vraisemblablement jamais. Les aspérités de son caractère et la solitude qui aurait caractérisé les dernières années de son pontificat expliquent que nul n’a songé, au lendemain de sa mort, à demander sa béatification.

    Le Pape des historiens ?

    Paradoxalement, avec Pie XII – et pour d’autres raisons –, c’est le pape du XXe siècle qui retient le plus l’attention des historiens. Chaque année paraissent de nombreuses études historiques, consacrées à tel ou tel aspect du pontificat, et des témoignages restés jusque-là inédits. La longueur du pontificat (de 1922 à 1939), son contexte historique particulier (face aux totalitarismes communiste et nazi) et l’importance de l’oeuvre accomplie par Pie XI (entre autres, le fort développement des missions et le choix de l’Action catholique comme méthode d’apostolat) expliquent l’attention renouvelée dont il fait l’objet. Depuis la première édition de ce livre, en août 2004, plusieurs ouvrages sont venus enrichir la vision qu’on peut avoir de Pie XI et de son pontificat. Ils n’invalident pas la présentation générale que j’avais publiée alors et ne nécessitent donc pas une refonte du livre (Ont néanmoins été corrigées fautes typographiques et erreurs de détail.). En revanche, ils ont apporté des lumières particulières qu’il faut relever.

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  • Dialogue entre un enseignant et un élève sur une révolution qui n'existe pas

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    Dialogue entre un enseignant et un élève sur une révolution qui n'existe pas

    (source)

    par FRANCESCO Arzillo*

    Le Maître - enfin, je te rencontre! Après l'élection du pape Francis tu as disparu. Tu es perturbé, non?

    L'étudiant - Moi, perturbé? Mais pourquoi?

    M. - Finalement, l'époque de Constantin se termine et le Concile est mis en oeuvre!

    E. - Mais pourquoi, que faisaient ses prédécesseurs? Je ne pense pas qu'ils n'avaient pas l'intention de ne pas mettre le Concile en œuvre!

    M. - Mais maintenant il ya un nouveau climat.

    E. - Maître, le climat n'est pas un «lieu théologique». Ce n'est pas un problème de climat. Le problème est d'accueillir catholiquement les enseignements de ce pape, comme de chaque pape, enseignements proclamés mais également donnés par l'exemple.

    Maintenant, la question est la suivante: ceux qui la pensent comme vous, qu'ils soient traditionalistes ou progressistes, voient les discontinuités, les nouveautés - qui ont toujours été dans l'histoire de l'Eglise - sans voir le lien qui les relie je ne dirai pas au passé, mais à l'éternité. Lien qui ne consiste pas dans une opposition dialectique, mais dans la seule explicitation multiforme de l'unique Mystère sacré. La chose n'est pas : avant, cela se faisait de cette façon et à présent se fait de telle autre manière, par un chemin de dépassement, de façon presque hégélienne, comme une sorte de marche triomphale vers le sommet de l'histoire humaine et chrétienne, ou - pour les traditionalistes - comme une forme de dissolution progressive vers une pseudoapocalypse finale.

    La chose est différente. Prenons la question de la solennité, qu'elle soit dans la liturgie, dans les cérémonies ou les vêtements. Il est évident que nous sommes confrontés à une polarité insondable du mystère: celle qui se situe entre la 'théologie de la gloire' et la 'théologie de la croix'. La splendeur des rites et des vêtements coïncide avec la première, leur pauvreté avec la seconde. La splendeur iconique du Christ ressuscité et celle du Crucifié représentent les deux faces de l'économie divine du salut. Elles coïncident dans leur référence dernière; elles ne peuvent être comprises dans leur opposition l'une à l'autre, mais seulement dans leur fondement transcendant.

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  • Le pape dénonce un progressisme adolescent qui fait le lit de la pensée unique

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    Sur Radio Vatican :

    La « mondanité », amène « à négocier » non seulement « les valeurs », mais aussi la foi et les racines de la foi. Ainsi, le peuple s’éloigne de Dieu : « ce n’est pas la belle globalisation de l’unité de toutes les Nations, chacune avec ses us et coutumes mais unies, mais plutôt la globalisation de l’uniformité hégémonique, c’est le règne de la pensée unique. Et cette pensée unique est le fruit de la mondanité » « Cette « racine perverse de la mondanité » a été dénoncée par le Pape François dans son homélie lors de la messe célébrée ce lundi matin à Sainte Marthe.

    Le Pape est parti de la Première Lecture de la messe, un passage du Livre des Maccabées : les guides du peuples, a-t-il expliqué, ne veulent plus qu’Israël soit isolé des autres nations et ainsi, ils abandonnent leurs propres traditions, pour aller négocier avec le roi. Ils vont « négocier » et pour cette raison sont enthousiastes. C’est comme si, a ajouté le Pape, ils se disaient « nous sommes progressistes, nous allons dans le sens du progrès vers lequel tous vont ». Il s’agit, a averti le Pape, « de l’esprit de progressisme adolescent » qui « pense qu’aller de l’avant dans n’importe quel choix est préférable au fait de rester dans les habitudes de la fidélité ». Ces gens, donc, négocient avec le roi « la fidélité au Dieu toujours fidèle » .

    « C’est ce qu’on appelle l’apostasie », a poursuivi le Pape. « Ce n’est pas qu’ils sont en train de négocier certaines valeurs, non, ils négocient carrément l’essentiel, à savoir la fidélité au Seigneur ». « Aujourd’hui », avertit le Pape, on pense que « nous devons être comme tous les autres, nous devons être plus normaux, comme tout le monde fait, avec ce progressisme adolescent ». Et puis, faisait-il remarquer amèrement, « on connait la suite de l’histoire : les condamnations à mort, les sacrifices humains » « Vous pensez peut-être qu’aujourd’hui on ne les pratique pas, les sacrifices humains ? Et bien, que du contraire, on en pratique tellement, tellement. Et des lois existent même pour les protéger ».

    En renfort de ses propos évoquant cet esprit de mondanité qui porte à l'apostasie, ajoute S. Magister, le pape a même évoqué le roman prophétique de R.H. Benson, Le Maître de la Terre qui est une de ses références préférées..

  • L’illusion d’un retour à l’Eglise primitive

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    220px-Vittorio_Messori_Desenzano_2004.jpgSur ce sujet, le site Benoît et moi publie la traduction d’un article que Vittorio Messori vient de faire paraitre dans le Corriere della sera : Diplômé d'un doctorat sciences politiques, Vittorio Messori  a  exploré en profondeur les sources spirituelles du christianisme et plus spécialement du catholicisme. Il a écrit, entre autres : L'Hypothèse de Jésus (1977), Opus Dei (1996), Entretien sur la Foi (1985, « The Ratzinger Report »). Ce dernier ouvrage consiste en une série d'entretiens avec le Pape Benoît XVI.

     Voici son point de vue :

    « Quelques-unes des nombreuses choses dites par le Pape François et certains de ses choix inédits - à commencer par le refus du palais vatican et de la villa de Castel Gandolfo - sont en train de réveiller un mythe antique et toujours récurrent chez les catholiques. Autrement dit, le rêve d'un retour à l'Eglise primitive, toute de pauvreté, fraternité, simplicité, absence de structures hiérarchiques, lois canoniques. Un «mouvement» svelte, démocratique, en somme, et pas une Église lourde, qui étouffe l'Esprit. Que l'on démantèle donc l'institution cléricale, assez avec le Vatican, sa Curie, ses banques, ses diplomates, que l'on revienne enfin à la communauté de Jérusalem après la Pentecôte.

    En vérité, le mythe des origines est déjà réfuté par les Actes des Apôtres eux- mêmes: deux des premiers convertis, les époux Ananie et Saphire, trichent sur le prix du terrain qu'ils disent avoir vendu pour la communauté et Pierre assiste même à leur mort immédiate . Les lettres de Paul sont brûlantes envers les comportements réprouvables des communautés fondées par lui ou, en tout cas, érigées depuis peu.

    Quiconque connaît l'histoire de l'Eglise primitive sait que c'est aussi une histoire de luttes entre courants, d'accusations mutuelles d'hérésie, de schismes, parfois de violences internes, de martyrs, mais aussi de transfuges, en nombre tel que la question est devenue centrale quant à savoir si et comment réadmettre dans la communauté la foule des lapsi, ceux qui avaient renié la foi par peur. Dès le début, selon l'avertissement de Jésus lui-même, le bon grain s'était mélangé avec les mauvaises herbes envahissantes.

    Mais la nostalgie récurrente, et qui aujourd'hui semble revivre, pour une Église des origines, égalitaire, pauvre, où la foi est libre de superstructures - à commencer par la Curie vaticane - ne va pas seulement à l'encontre du témoignage de l'histoire. Elle va également contre une loi implacable que les sociologues connaissent bien: la loi selon laquelle les grandes réalités sociales naissent comme «mouvements», en général à partir d'une personne charismatique, mais se dissolvent rapidement et toujours si, une fois l'enthousiasme initial refroidi, elles n'acceptent pas de devenir des institutions hiérarchiques, dans des structures solides et ordonnées. Seules celles-ci assurent la durabilité et la possibilité d'influer sur la société.

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  • Dialogo di Asclepio e paolino

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    A propos du fameux "questionnaire" romain sur "les" familles... Une fantaisie satirique de Francesco Colaffemmina (8/11/2013) www.fidesetforma.com  traduite de l’italien sur le site « Benoît et moi ». Faire la part du genre ...littéraire et partisans de la pensée unique s’abstenir :

    « - Asclépios: Tu as entendu la nouvelle, Paolino? 

    - Paolino : Oui ... Peut-être que ce n'est pas l'apostasie prévue par de nombreux voyants, et annoncée à Fatima, mais c'en est très proche ... 

    - Asclépios: Allons donc! Est-il possible que tu ne saches qu'être pessimiste? Possible que tu ne réalises pas la révolution copernicienne nécessaire introduite par ce pape? Il était temps! 

    - Paolino : Selon moi, cher Asclépios, tu devrais prendre un peu d'hellébore (une plante que, dans l'antiquité, on croyait propre à guérir la folie). Ici, il ne s'agit pas de juger le Pape. Certaines questions naissent au sein de l'Eglise et sont partagées par de nombreux cardinaux et évêques. D'autre part, il ne s'est pas élu tout seul. Il a été élu à la majorité absolue. Pourquoi? Parce qu'ils voulaient ce changement. Mais je crains que le changement ne soit comme d'habitude un mimétisme facile ... 

    - Asclépios: Va donc, espèce de traditionaliste gâteux! 

    - Paolino: Ça se peut. Mais je t'assure que le traditionalisme n'a rien à y voir.

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