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Idées - Page 91

  • La franc-maçonnerie, un chemin incompatible avec la foi chrétienne

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    Serge Abad-Gallardo a été franc-maçon pendant plus de vingt ans avant de rompre et de retrouver la foi catholique. Il raconte son itinéraire dans J’ai frappé à la porte du Temple… (éd. Pierre Téqui). Pour Famille Chrétienne, il lève le voile sur ce monde opaque :

    Pourquoi êtes-vous entré en franc-maçonnerie et pourquoi en êtes-vous sorti ?

    À un moment donné, je me suis éloigné de la foi, une foi qui n’était pas très fervente. Je suis entré en franc-maçonnerie parce que je cherchais des réponses à des questions existentielles : pourquoi suis-je en vie et en ai-je conscience ? On se pose tous les mêmes questions. La distance dans laquelle je me trouvais par rapport à la foi a facilité mon entrée en franc-maçonnerie.

    Ensuite, je suppose que le Seigneur a veillé sur moi. Il y a une douzaine d’années, je suis revenu à la foi catholique par une rencontre. J’aime beaucoup l’épisode de Zachée dans l’Évangile : j’étais petit et un peu misérable, je me prenais pour un initié, mais j’ai compris que cela ne suffisait pas. J’ai cherché. Ce jour-là, j’ai saisi en fait que ce n’est pas moi qui cherchais le Christ, mais que c’était Lui qui venait vers moi.

    Vous étiez catholique. Et pourtant, vous êtes entré en franc-maçonnerie ?

    Oui. J’étais en recherche. Ce qui m’a conduit en franc-maçonnerie, c’est le vide existentiel. Je viens d’une famille catholique peu pratiquante. On m’a proposé d’y entrer. Je l’ai fait. Pourquoi ? Parce que je n’avais pas de repères suffisamment précis pour comprendre l’incompatibilité entre les deux chemins.

    Comment s’est passée votre sortie ?

    Il y a une douzaine d’années, la foi m’est revenue. Cela s’est fait progressivement. Il y a trois ans, j’ai été confronté au mal de manière très précise, très virulente, d’une manière que je n’avais jamais rencontrée jusque-là. En faisant une retraite dans un monastère, j’ai eu une sorte de révélation : j’ai compris que la franc-maçonnerie ne donnait pas de réponse face au mal. Je suis ressorti de cette abbaye avec un trouble profond par rapport à ces deux chemins que j’avais en face de moi. J’ai alors commencé à me sentir de plus en plus mal en franc-maçonnerie. Je n’y avais plus ma place.

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  • « La vérité ne se réduit pas à des formules, mais elle est contenue dans les formules »

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    Lu aujourd’hui sur le site de « Famille chrétienne » :

    « L’Église doit-elle modifier son langage pour être mieux comprise ? Éléments de réponse avec Norberto González Gaitano, professeur d’opinion publique à l’Université pontificale de la Sainte-Croix et coordinateur du groupe de recherche international Family and Media.

    Au cours du Synode sur la famille, il a été plusieurs fois question d’adapter le langage de l’Eglise afin que sa doctrine sur la famille, le couple et la sexualité soit mieux comprise. La manière dont l’Eglise s’exprime est-elle un frein à l’acceptation de son enseignement ?

    Il faut distinguer les textes du Magistère, ceux de la prédication et les témoignages. Les textes du Magistère sont très beaux et très vrais, pensons à Gaudium et spesFamiliaris consortio ou encore à l’encyclique Caritas in veritate. Mais personnellement, je ne connais personne qui ce soit converti par les textes du Magistère, à la différence de la Bible.
    Le problème se trouve au niveau du langage de la prédication et du témoignage. Prenons un exemple. Autrefois, dans la prédication, il y avait peut-être trop d’insistance sur l’impureté, et pas assez sur la chasteté. Aujourd’hui encore, les prédicateurs ne parlent pas assez de la chasteté, et n’expliquent pas suffisamment cette vertu qui préserve l’amour de la corruption. Nous pourrions dire la même chose sur l’amour. L’amour peut être sentiment, l’amour peut être sexualité, l’amour peut être amitié, l’amour peut être sentimentalisme, mais dit-on suffisamment que l’amour, c’est d’abord se donner soi-même. Savons-nous l’expliquer ? S’il est difficile de se convertir à travers des textes, il est en revanche plus facile de le faire à travers des témoignages proches, mais des témoignages qui montrent concrètement ce qu’est l’amour, la famille ou encore la sexualité.

    Certains participants au Synode ont émis le souhait de modifier des expressions comme « intrinsèquement désordonnés » ou « péché grave ». Si l’Eglise changeait certaines formulations, son message passerait-il mieux ?

    On parle trop du langage. Le problème ne vient pas du langage, mais de la compréhension de la substance des choses. La vérité ne se réduit pas à des formules, mais elle est contenue dans les formules. Si je possède la vérité que quelques formules renferment, je possède la vérité et non ces formules. Mais si la personne n’est pas possédée par la vérité vers laquelle pointent les formules, elle ne sera pas en mesure de l’exprimer avec ses propres paroles. Elle risque alors de répéter des slogans, des stéréotypes, une doctrine morte. Il faut s’approprier la vérité recueillie dans les formules pour en témoigner. 

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  • Le Synode défend la doctrine mais encourage la compassion

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    Selon Radio Vatican :

     « L’assemblée du Synode s’est clairement et librement exprimée, par le biais des rapports présentés ce vendredi matin en présence du Pape. C’est le fruit d’un travail intense, rigoureux, en profondeur. A de rares différences près, les dix groupes linguistiques, au sein desquels tous les participants avaient été répartis, se sont prononcés en faveur d’une considérable refonte du rapport d’étape présenté lundi. Un carrefour a indiqué avoir proposé jusqu’à 80 amendements. D’autres ont proposé en plusieurs endroits clés du texte une nouvelle formulation, voir une totale réécriture. Les appels à la prudence et à la vigilance sont nombreux, surtout dans le choix des mots,  pour éviter de semer la confusion. Ce Synode ne doit pas donner l’impression que l’Eglise abandonne sa doctrine sur l’indissolubilité du mariage et la famille. L’Eglise respecte toutes les personnes humaines, mais pas tous les comportements humains.

    Plusieurs appels également en faveur d’une réflexion approfondie, avant le synode de l’année prochaine, sur les thèmes les plus délicats comme celui des divorcés-remariés, de la communion spirituelle ou de l’attitude à adopter à l’égard de la multiplication des unions libres, les uns souhaitant la constitution de groupes d’études composés d’experts, d’autres préférant une plus large consultation impliquant les diocèses. Pour la plupart, un langage nouveau s’impose, des développements sont possibles, à des conditions bien précises toutefois, conformes à la vérité de l’Evangile et à la tradition de l’Eglise. Malgré la pluralité et la diversité des situations ecclésiales, une nette convergence s’est dégagée en faveur de la mise en valeur des familles qui vivent avec cohérence et fidélité le mariage chrétien. Les familles chrétiennes ont besoin d’être soutenues dans un contexte qui ne leur est pas favorable.

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  • Qui sont les cathos de la Manif pour tous ?

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    6a00d83451619c69e201b8d07790f3970c-500wi.pngAux premières nouvelles, la « manif pour tous » organisée à Paris ce dimanche aurait, selon les organisateurs, rassemblé un demi-million de personnes. Mais qui sont-ils, ces défenseurs des valeurs familiales que le pape François lui-même a mises en débat dans un synode ouvert ce même jour à Rome ?  Pour Figaro-Vox, Yann Raison du Cleuziou dresse le portrait sociologique des différents mouvements qui composent la Manif pour tous :

    « On ne compte plus les articles qui interprètent exclusivement La Manif Pour Tous (LMPT) comme une «riposte catholique». Il n'y a pas que des catholiques dans LMPT mais, certes, il y en a beaucoup parmi les plus engagés, c'est indéniable. Comment interpréter cette présence? L'historienne Danielle Tartakowsky y voit le retour d'une «France catholique conservatrice» et «maurrassienne» (Libération, 4 février 2014). Je doute que les Mariannes brandissant leur code civil en tête de cortège eussent été du goût du penseur de l'Action française… Mais outre ce point de détail, j'ai pu observer au contraire que c'est un certain idéal de la démocratie chrétienne qui mobilise et ce que Jean Baubérot a qualifié de «catho-laïcité»: l'utopie d'un socle de valeurs chrétiennes défendues par la loi républicaine au nom d'un très laïc intérêt général. Il faut d'ailleurs souligner le paradoxe historique de ces catholiques qui défendent le mariage civil autrefois combattu par l'Eglise. On aurait tort d'y voir une simple «stratégie de com», la loi de 1905 a plus d'un siècle et les catholiques ont profondément intériorisé le cadre laïc et républicain.

    Ces manifestants sont-ils donc si conservateurs que ça? Pour Eric Fassin, les opposants à la loi Taubira affirment le caractère hétéronome des normes qui fondent la famille (colloque AFSR février 2014). La compétence du législateur serait donc limitée par la «loi naturelle». Au contraire, les partisans de la loi affirment la totale autonomie de la démocratie: le législateur est tout puissant. La soi-disant «nature» n'étant que de l'histoire, rien ne doit s'opposer à ce que l'histoire se poursuive. La démocratie donne à l'homme le pouvoir de définir ce qu'il est. Cette problématique permet de replacer LMPT dans le temps long de l'opposition philosophique entre conservatisme et politique de l'émancipation. C'est un des aspects du mouvement. Pourtant parmi les manifestants que j'ai interrogé, c'est un autre type d'argumentation, bien plus moderne, qui a attiré mon attention: la référence aux générations futures, le refus d'enfants cobayes de l'homoparentalité et bien sûr, plus généralement, le droit des enfants à avoir un père et une mère. A ce titre, dans la perspective des travaux de Bruno Latour, on pourrait voir dans LMPT, l'ambition d'étendre la représentation démocratique à des «sans-voix». Des représentants des embryons humains ou des générations futures n'auraient-ils pas leur place au «parlement des choses» où des scientifiques représenteraient les intérêts des océans ou des espèces animales? Cette posture «d'écologie humaine» semble hybrider conservatisme et progressisme.

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  • Quand l'Européen post-moderne est fatigué de lui-même

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    A lire, sur les Cahiers libres, ces réflexions de Jean-Michel Castaing :

    La civilisation européenne n’est pas menacée en priorité par son environnement extérieur, mais par elle-même. Son principal adversaire s’appelle le désamour de soi. Nous courons d’autant plus vite à notre perte que nous ne nous aimons plus. Nous aimons peut-être prendre de petits plaisirs, cultiver notre petite intériorité. Mais ce que nous sommes en profondeur, nous ne l’abordons qu’avec réticence. Quand encore nous ne l’occultons pas, ainsi que l’a montré la séquence au cours de laquelle les instances européennes n’ont pas désiré faire mention des racines chrétiennes de notre continent dans sa Constitution.

    C’est que nous ne savons plus mettre des mots sur notre identité. La promotion hyperbolique de la notion de « l’autre » dans la modernité a entraîné par contrecoup le délaissement de la question du « soi », et plus précisément celle de notre identité. Non pas que le « souci de soi » (Foucault) ait été négligé. Cependant cette culture de soi ne possède pas de substrat ontologique assez précis et assez fort pour bâtir sur des fondements solides ce qui pourrait ressembler à une identité. La quête identitaire est toujours perçue, par un certain magistère moral, comme relevant de crispations réactionnaires, nostalgiques d’un ordre ancien.

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  • Pascal Jacob : morale laïque et morale chrétienne : sont-elles compatibles ?

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      Communication de Pascal Jacob au colloque « Morale et laïcité » de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Toulon-Fréjus (Mgr Rey) :

    Pascal Jacob :

    Dire que le discours moral de l’Église est mal reçu est un euphémisme. Il est en vérité hérétique. Critiqué par ceux qui l’ignorent comme par ceux qui devraient le connaître, parfois déformé et rarement défendu, il n’esquive pas le débat rationnel. Mais qui se soucie de raison tandis que partout et sans partage règne l’émotion ?

    Peu osent s’écarter du dogme selon lequel le l’individu ne doit avoir que deux maîtres : le désir tout-puissant, créateur d’un univers virtuel et éphémère, et l’hygiène, ultime étalon du rapport à autrui. Peu résistent aux sirènes du relativisme ambiant, même parmi d’éminents moralistes chrétiens persuadés du fait même d’avoir eu « raison trop tôt » dans une Église trop « frileuse ». Il se pourrait pourtant que la critique philosophique découvre dans la réflexion morale chrétienne une vraie sagesse, qui n’est pas la veuve du temps qui passe, dont l’ambition est seulement de raviver la flamme fragile de notre conscience morale.

    Pascal Jacob ne se limite pas pour autant à une critique d'une certaine théologie contemporaine, il expose avec pédagogie la rationalité de la pensée chrétienne ainsi que les positions de l’Église, en particulier sur des questions controversées.

    Pascal Jacob est agrégé de philosophie, professeur à l’IPC - Facultés libres de philosophie et de psychologie; il enseigne également l’Ethique en licence de psychologie et en Institut de soins Infirmiers (IFSI) et la philosophie en lycée.

    JPSC

  • Chantal Delsol : Peut-on enseigner la morale universelle ?

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    Communication de Chantal Delsol au colloque « Morale et laïcité » de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Toulon-Fréjus (Mgr Rey) :

    Chantal Delsol, philosophe , historienne des idées politiques et romancière française, est professeur de Philosophie Politique à l’Université de Paris-Est et membre de l’Institut de France Elle  est aussi membre de l'Académie des Sciences morales et politiques , éditorialiste  au Figaro , à Valeurs actuelles, et directeur de collection aux éditions de La Table Ronde.

    JPSC

  • Les Temps Modernes ou l'invention d'une supercherie

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    unnamed.jpgUne pathologie occidentale : la "modernite"

    « Il faut être "modérément moderne", et non "absolument", comme le préconisait Rimbaud dans un slogan aussi galvaudé que creux. Et prendre ses distances d'avec cette maladie, la "modernite". De ces fameux "Temps Modernes", que peut dire un philosophe qui a décidé de ne pas avancer masqué? 

    Complaisante modernité, qui se clame en "rupture" avec tout ! Et d'abord avec le passé pour lequel elle a inventé le nom de "Moyen Âge". Alors que la modernité en vit comme un parasite, dans une dialectique autodestructrice. Car au fond, qu'a-t-elle inventé ? Ni la révolution technique, ni l'urbanisation, ni la société civile, ni même la personne comme sujet de libertés. Les idées modernes ne sont que des idées prémodernes, maquillées comme une marchandise volée. 

    Avec le recul et la capacité d'analyse que lui permet sa formidable culture, Rémi Brague nous offre une série de réflexions incisives sur les notions de Modernité, de Culture, d'Histoire, de Sécularisation, de Progrès. Chemin faisant, il met en avant des penseurs qui sortent des sentiers battus, des idées qu'on avait oubliées, des rapprochements qui font avancer. 

    Peut-on guérir de la "modernite" ? C'est l'ambition de cet essai revigorant, qui n'interdit pas d'être résolument optimiste. »

    Présentation par son éditeur de l'ouvrage Modérément moderne, par Rémi Brague, Éditions Flammarion, mars 2014, 383 p. (source)

  • Le christianisme, porteur de violence ?

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    Lu sur didoc.be :

    Après un premier article sur "Religions et Violence" (voir ici), un autre auteur, Emmanuel Cabello*, fournit dans le texte ci-dessous un nouvel éclairage. A partir de l’analyse du même document de la Commission Théologique Internationale, Mgr Cabello aborde une question plus spécifique : le christianisme porte-t-il en lui un germe de violence ?

    Un survol, même rapide, de l’histoire de l’humanité, montre que l’homme est un être religieux. Il semble évident, à partir d’une expérience universelle, que l’ouverture à la divinité est inscrite dans l’homme. Par ailleurs, le monothéisme est considéré depuis des siècles comme la forme la plus évoluée de la religiosité.

    Ceci dit, ces derniers temps, on perçoit dans la modernité une tendance progressive à privilégier une sorte de « polythéisme », une conception plurielle du bien et du juste. A la racine de ce changement, on trouve l’idée que le monothéisme constitue non seulement une menace évidente et radicale pour l’autonomie de l’individu, mais aussi un grave danger pour la paix sociale. Dans cette optique, le fait d’affirmer une vérité objective universelle implique qu’un groupe humain la possède, ce qui justifierait sa prétention de dominer le reste de l’humanité. La résurgence actuelle de certains fondamentalismes religieux serait la preuve de ce lien entre vérité et violence.

    Il conviendrait donc de remplacer le monothéisme par un « polythéisme », c'est-à-dire par un relativisme des valeurs qui assure une coexistence pacifique. Mais cette proposition pose également question : le relativisme ne peut-il générer différents mondes humains incommunicables ? Le polythéisme des valeurs n’engendrera-t-il pas — comme l’histoire nous l’apprend — la violence entre les différents dieux ? Les accusations contre les monothéismes ne contiennent-elles pas en germe de nouvelles persécutions ? Les âpres conflits qui déchirent la société occidentale (pensons aux polémiques liées au début et à la fin de la vie, à la conception de la famille, au rôle de la religion dans la vie publique, etc.) ne sont-ils pas la conséquence de l’affaiblissement d’un « éthos » chrétien, commun à toute une civilisation ? Et enfin, si la conscience humaine est vidée de son légitime occupant historique, cet espace ne sera-t-il pas livré à l’arbitraire humain ?

    L’histoire, magistra vitae, nous montre une fois de plus que les remplaçants de Dieu — la race, la nation, le parti, l’argent — n’ont pas apporté à l’homme la paix et le bonheur qu’ils promettaient. Ils ont été plutôt des dieux pervers qui ont occupé la place du Dieu bon et créateur de la tradition monothéiste.

    Notons également que les attaques contre le monothéisme se focalisent souvent sur le christianisme, malgré le fait que ce dernier est génétiquement pacifique et pacifiant, en dépit des déviations surgies au cours de l’histoire.

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  • Existe-t-il des vérités intouchables au milieu du relativisme ambiant ?

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    De didoc.be, cette réflexion qui vient très à propos :

    Des vérités non-négociables dans une culture relativiste

    Écrit par Juan Meseguer le 9 septembre 2014.

    Que peuvent avoir en commun la lutte pour l’abolition de l’esclavage, le mouvement pour les droits civils des noirs, la défense de l’enfant non encore né et du mariage, et la liberté religieuse ? La conviction qu’il existe des vérités qui sont intouchables parce que la qualité éthique de la société en dépend. Sheila Liaugminas, journaliste de Chicago, gagnante d’un prix Emmy et collaboratrice de MercatorNet, l’explique dans un livre.

    D’où est venue l’autorité d’Abraham Lincoln pour dire que le droit de choisir d’avoir des esclaves était immoral ? Car en fin de compte, les lois du pays le permettaient. Et d’où vint l’autorité de Martin Luther King pour mener un mouvement réclamant de nouveaux droits civils pour les noirs ? Après tout, la ségrégation était légale. Et d’où est venue l’autorité morale des Nations Unies pour demander la reconnaissance des droits de l’homme dans une déclaration internationale, malgré le fait que quelques états membres les transgressaient ?

    Des premiers principes, répond Liaugminas. Des principes qui sont enracinés dans la nature humaine et qui, à travers la raison, permettent de découvrir une série de droits intrinsèques à toute personne car ils dérivent de la dignité humaine.

    Le problème est que la culture actuelle, marquée par le relativisme, est en train de perdre la cohérence intellectuelle. Ainsi, il n’est pas étrange de se trouver face à des activistes « qui aiment grimper sur les épaules de Martin Luther King », mais qui « ne sont pas disposés à assumer les conséquences ultimes de son enseignement sur la justice et la vérité des droits de l’homme ».

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  • "Quand l'individu est une personne", une initiation à la philosophie

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  • Répliquer à la violence ou tendre l'autre joue : le dilemme du Pape et des Chrétiens

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    Le-pape-Francois-il-succede-a-Barack-Obama-et-devient-la-Personnalite-de-l-annee-2013-selon-le-Time-Magazine_portrait_w674.jpgFigaroVox a interrogé Jean-Sébastien Philippart, conférencier à l’’Ecole Supérieur des Arts de Bruxelles (extraits) :

    FigaroVox: Le Pape François a récemment suggéré que l'intervention militaire en Irak pouvait être la solution pour aider les chrétiens persécutés. Le recours à la violence s'oppose-t-il à la doctrine de l'Eglise?

     Jean-Sébastien PHILIPPART: En réalité, les propos du Pape François sont plus ambivalents (…):, il s'agirait de faire violence à l'agresseur en le stoppant mais sans user de la violence. On voit donc bien ici que François se réfère de manière embarrassée à la doctrine de la «guerre juste» mais en refusant d'en assumer la dimension guerrière (…).

    La doctrine de la guerre juste, plus précisément, n'est pas une création de l'Eglise, mais Augustin en reprenant les réflexions d'Aristote et Cicéron — pour lesquels la guerre elle-même doit être soumise au droit et avoir la paix pour finalité —, y ajoute l'élément d'une disposition intérieure à laquelle fait référence selon moi François. D'après Augustin en effet, dont les principes seront canonisés par saint Thomas d'Aquin (l'autre pilier de la doctrine ecclésiale), pour se conformer à la justice, il ne suffit pas que le soldat se conforme aux ordres, il doit agir sans haine à l'égard de l'ennemi. Autrement dit, la manière de stopper l'ennemi est aussi importante que le résultat. D'où l'importance d'évaluer les moyens par une conscience éclairée.

    François agit donc conformément au principe de réalité en affirmant qu'une intervention réfléchie et sans passion s'avère nécessaire mais son surmoi l'empêche de prononcer le mot «guerre».

    Dans quels cas, la légitime défense est-elle tolérée par l'Eglise?

    Il faudrait encore distinguer entre «légitime défense» et «guerre juste». Augustin en tout cas le fait. Celui-ci n'admet pas le droit de tuer autrui pour se défendre. Par contre, celui qui ne stoppe pas l'injustice qui frappe autrui est aussi coupable que l'agresseur. C'est en ce sens qu'aux yeux d'Augustin (et d'autres Pères de l'Eglise) le soldat peut être au service de la justice. Toutefois, Thomas d'Aquin admettra comme licite la légitime défense pourvu que la riposte soit mesurée.

    De manière canonique, la doctrine de la guerre juste comporte alors trois conditions. 1) L'autorité juste: la décision de la guerre doit relever d'une authentique autorité, c'est-à-dire au service du bien commun. 2) La cause juste, c'est-à-dire la défense du prochain agressé par un adversaire dont on suppose qu'il a commis une faute (et dont la punition peut conduire à la repentance). 3) L'intention droite: la guerre ne doit pas dissimuler des intérêts personnels.

    Quant à lui, François tente de s'en sortir en substituant au vocabulaire de la guerre connotant la mort, celui de la «légitime» défense de la «vie». Mais la rhétorique papale est par conséquent confuse: ce droit se rapporte à ma vie et non à celle de l'autre qui n'est envisagé dans ce cas que comme un adversaire. Par ailleurs, comment à nouveau éviter de repousser de manière proportionnée un djihadiste armé jusqu'aux dents et courant après la mort, sinon en le tuant?

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