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Société - Page 215

  • "Abject" : tempête médiatique et politique autour du film "Unplanned" programmé par C8

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    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    Polémique après la diffusion du film pro-vie « Unplanned » par C8

    Michael Kubeisy Unplanned, Saje Distribution

    17/08/21

    Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a enregistré plusieurs saisines après la diffusion du film pro-vie "Unplanned" par C8 lundi 16 août. D’après ces signalements, le film pourrait constituer une entrave à l’IVG.

    La polémique n’en finit plus autour de la diffusion du film pro-vie « Unplanned » sur la chaîne C8 lundi 16 août dans la soirée. Plusieurs signalements ont été enregistrés auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) dénonçant une entrave à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Car si les chaînes déterminent librement le choix de leurs programmes, il est possible d’alerter le CSA après diffusion « au sujet d’un éventuel manquement à la loi ou à une obligation ». L’organisme a donc annoncé qu’il allait instruire ce dossier. Pour mémoire, le délit d’entrave à l’IVG est passible, en France, de 30.000 euros d’amende et deux ans d’emprisonnement.

    En amont de la diffusion de ce film, plusieurs personnalités avaient réagi quant à la programmation de C8. Ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Élisabeth Morano avait ainsi dénoncé « un outil de propagande anti-avortement abject » et « une fiction allant à l’encontre de nos valeurs ». Sans surprise, la ministre Marlène Schiappa avait emboîté le pas en twittant : « Accéder à l’IVG est un droit en France, nos aînées se sont battues pour l’obtenir, nous nous battons pour le garantir ! Non à l’entrave, non à la culpabilisation ».

    Mais de quoi parle exactement ce film ? Unplanned est l’histoire vraie d’Abby Johnson, jeune directrice de Planned Parenthood, l’équivalent américain du Planning Familial, devenue militante « pro-life » après avoir assisté à l’avortement par aspiration d’un fœtus de treize semaines. Taxé, à tort, de propagande anti-avortement, le film a rencontré un franc succès lors de sa sortie en salles aux États-Unis : 6 millions de dollars de recettes en un week-end, 21 millions de dollars de Box-Office et quatrième place au classement des sorties de la semaine. Un succès inattendu, au vu de la complexité du sujet abordé.

    « Ce film courageux a le mérite de traiter un sujet aujourd’hui tabou et de le faire à partir d’un fait réel », avait réagi l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, après avoir vu ce film en septembre 2020. « Il reflète ce que vivent bien d’autres femmes qui n’ont parfois pas la chance d’être accompagnées par un homme aimant et responsable comme celle dont il est question dans le film ».

  • L'homélie de l'évêque de Fréjus-Toulon pour l'Assomption à Cotignac : "revenir à l'âme de la France"

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Homélie de Mgr Rey pour la messe de l'Assomption à Cotignac

    17 août 2021

    Homélie de Mgr Rey pour la messe de l'Assomption <br>à Cotignac

    Ce dimanche 15 août Mgr Rey, évêque du diocèse de Fréjus-Toulon, célébrait la messe de l'Assomption au sanctuaire Notre-Dame de Grâces à Cotignac dans le Var. Il cloturait du même coup la Grande Marche de Saint Joseph, un pèlerinage entamé le 7 juin, au Sacré-Coeur de Montmartre. La messe était rediffusée sur la chaine de télévision C8. Mgr Rey nous autorise à publier le texte de son homélie.

    En ce dimanche où l’Eglise célèbre l’Assomption de la Vierge Marie, chers pèlerins, nous voici rassemblés en ce sanctuaire de Notre-Dame de Grâces, lieu d’apparition de La Vierge en 1519 à un pieux bûcheron, Jean de la Baume.

    Au cœur de la Provence, ce lieu est très lié à l’histoire de la France. En 1637, le frère Fiacre, religieux augustin effectuera un pèlerinage à N-D de Grâces, accompagné de beaucoup de prières dans tout le Royaume. Il intercéda auprès de la Vierge pour que le roi Louis XIII et son épouse Anne d’Autriche, après plus de 20 ans de mariage, obtiennent une descendance. Sa prière sera exaucée. Ainsi naîtra quelque temps après, Louis XIV. Celui-ci, en compagnie de sa mère, se rendra plus tard à Cotignac pour rendre grâce de sa naissance providentielle. Louis XIII fera officiellement consacrer la France à Notre-Dame de l’Assomption en 1638.

    Cotignac souligne le lien profond qui existe entre la France et la Vierge Marie, et plus particulièrement en ce jour où la Mère de Dieu est vénérée par l’Eglise comme la patronne principale de la France.

    Un antique adage proclamait d’ailleurs « Regnum Galliae, Regnum Mariae »« royaume de France, royaume de Marie ». La multitude de cathédrales, églises, chapelles, oratoires et sanctuaires dédiés à Notre Dame et qui drapent notre pays, attestent de son patronage.

    Chaque peuple, comme chaque personne ou chaque famille est aimée de Dieu d’un amour unique qui correspond à sa vocation particulière, selon son histoire, selon son patrimoine spécifique, sa physionomie singulière… c’est ce que rappelle le catéchisme de l’Eglise catholique. « Une fois l’unité du genre humain morcelée par le péché, Dieu cherche à sauver l’humanité en passant par chacune des entités qui la composent » (n° 36).

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  • Haro sur C8

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    De Famille Chrétienne :

    Pourquoi la programmation de C8 autour du 15 août fait polémique

    La messe de l’Assomption raillée sur les réseaux

    C8 commencera par diffuser la messe de l’Assomption à 11 heures au sanctuaire Notre-Dame de Grâces à Cotignac dans le Var. Celle-ci clôturera la Grande Marche de Saint Joseph, pèlerinage dans toute la France entamé en juin dernier. « Quelle audace dans la programmation, quel spectacle, quelle modernité. Bravo #C8 Étonnant, non? » a ironisé sur twitter Jean-Michel Apathie, éditorialiste sur LCI. Nombre d’internautes ont à leur tour déploré ce choix éditorial, insulté et raillé la chaîne.

     « Je suis très fière d’animer ce programme sur C8 le 15 août ! Il n’y a rien de plus audacieux et de plus transgressif que de diffuser une messe et de rappeler nos racines chrétiennes. On vous attend », a rétorqué la journaliste Véronique Jacquier. C’est elle qui présentera la retransmission avec le journaliste Louis Daufresne. La messe sera célébrée par l’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey.

    « Pour nous, cette diffusion est surtout un clin d’œil de saint Joseph, ce n’était pas du tout prévu !, déclare à Famille Chrétienne Dominique Chevillard, l’un des responsables de la Grande Marche saint-Joseph. La chaîne a peut-être été attirée par notre pèlerinage, qui aura rassemblé toutes les générations dans un très beau mouvement de foi et d’espérance, et elle nous a contactés. L’Eglise est présente en France et a toute sa place, je ne vois pas de raison de vouloir la cacher à la télévision. »

    Le film « anti-avortement » Unplanned cristallise les tensions

    La messe n’est pas le seul point d’accrochage. Si C8 est dans le viseur des ayatollahs de la laïcité, c’est surtout parce qu’elle prévoit de consacrer plus de 12 heures d’antenne d’affilée à des thèmes considérés trop catholiques. Trois téléfilms sur des vies de saints succéderont à la célébration de Cotignac, tous distribués par Saje. Une maison connue pour ses films d’inspiration chrétienne. Il y aura d’abord le film « Jean-Paul II » à 13h05, puis le film « Mère Teresa » à 17h, et enfin « Saint Philippe Neri » à 20h30.

    Et ce n’est pas tout. Une autre polémique est née en parallèle, à l’annonce de la diffusion du film « Unplanned » le lendemain sur C8. Un film diffusé également par Sage, basé sur l’histoire vraie d’Abby Johnson, une bénévole du planning familial passée du camp des défenseurs de l’avortement au camp « pro vie », sorti aux Etats-Unis en 2019. Le débat s’est enflammé lorsque deux voix-off de la chaîne C8 (Chloé Sitbon et Guillaume Orsat) ont fait savoir fin juillet qu’elles refuseraient de contribuer à la diffusion du film.

    Le Planning familial a dénoncé de la « propagande » et un film « manipulateur », et réclame « à défaut d'interdiction »,  « la diffusion de messages informatifs pour encadrer ce film ». Plusieurs magazines féminins comme Terrafemina ou Madmoizelle se sont égalment insurgés. Saisi par de nombreux internautes invoquant le délit d’entrave à l’IVG, le CSA a répondu sur twitter : « Le CSA est le garant de la liberté d’expression et de la communication audiovisuelle. Il n’intervient pas dans la programmation des chaînes. […] Après diffusion, il est possible d’alerter le CSA au sujet d’un éventuel manquement à la loi ou à une obligation ». Encore faut-il que les détracteurs de C8 aient vu le film avant de réclamer son interdiction.

    Camille Lecuit

  • Liturgie, acculturation et inculturation : n’y perdons pas notre latin.

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    Lu sur le site de l’hebdomadaire « Famille chrétienne » sous la signature de Camille Lecuit :

    Le pape ne craint décidément pas de froisser les « tradis »

    « Le pape François ne craint décidément pas de froisser les « tradis ». Dans un message-vidéo à des religieux d’Amérique latine le 13 août 2021, il a adressé une sévère mise en garde : sans inculturation, la vie chrétienne et la vie consacrée aboutissent à des « positions gnostiques des plus aberrantes et ridicules ». Le pape a dénoncé notamment une « utilisation abusive de la liturgie » qui fait primer « l’idéologie » sur « la réalité des gens » et l’Évangile. Une déclaration qui intervient à peine un mois après la publication de son motu proprio restreignant fortement l’usage de la messe tridentine, et plusieurs invectives à l’égard des prêtres et fidèles trop attachés à la liturgie, qui ont récemment provoqué d’importants remous dans l’Eglise.

    Une foi « pas authentique »

    Dans la suite de son message, le chef de l’Église catholique a souligné l’importance du « défi de l’inculturation de la foi » pour les religieux, rappelant que « l’unité n’est pas l’uniformité mais l’harmonie multiforme » que crée l’Esprit Saint.

     « Une foi pas inculturée n’est pas authentique », a prévenu le souverain pontife, appelant à découvrir dans « l’âme du peuple » le chemin à poursuivre. Pour cela, selon lui, les religieux doivent entrer « dans la vie du peuple fidèle […] dans le respect de ses coutumes, de ses traditions ».

    Pour le pontife, il s’agit autant de permettre une « inculturation de la foi » que « d’évangéliser une culture ». Dans ce but, il faut « valoriser ce que l’Esprit Saint a semé dans les peuples », a-t-il insisté, parce que c’est un don pour l’Église locale mais aussi universelle.

    La « tentation de survie » de certaines communautés

    Le pape François a dans un second temps mis en garde contre la « tentation de la survie » qui touche les communautés qui regardent trop le nombre de membres – souvent déclinant – de leur communautés. « Il est bon de renoncer au critère des chiffres, au critère de l’efficacité » qui poussent à la « nostalgie », a-t-il indiqué.

    Au contraire, l’évêque de Rome a appelé à marcher avec Dieu « sur les chemins de l’espérance ». « Rejoignez le saint peuple fidèle de Dieu, respectez le saint peuple fidèle de Dieu, évangélisez, témoignez, et laissez le reste à l’Esprit Saint », a-t-il exhorté.

    Le pontife a recommandé d’adopter dans ce but « la joie sous toutes ses formes », c’est-à-dire aussi « la paix » et « le sens de l’humour ». « Il est si triste de voir des hommes et des femmes consacrés qui n’ont aucun sens de l’humour, qui prennent tout au sérieux », a-t-il affirmé. Et a conclu : « Être avec Jésus, c’est être joyeux, c’est aussi avoir la capacité de ce sens de l’humour qui donne la sainteté ».

    Prenons au mot les propos diffus et contradictoires du pontife, en observant qu’alors le rite latin, pour s’acculturer, ne peut pas prétendre en même temps se limiter à l’usage du seul missel de Paul VI.  Qui plus est, des variants dans le rite latin existent déjà : ambrosien à Milan, mozarabe à Tolède ou apparenté à Braga et (bien plus substantiel en nombre de pratiquants) un rite zaïrois où l’usage des langues véhiculaires de la RDC n’est pas exclusif du chant grégorien. Pourquoi alors exclure du lot les adeptes de l’ «usus antiquior » pratiqué par un nombre non négligeable de personnes en France, aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde ?  Bref, culture, acculturation, inculturation, de quoi parle-t-on ? Pour ne pas y perdre notre latin, voici quelques réflexions afin d' y voir un peu plus clair sur ces concepts :

    Ref. Le pape François dénonce « l'utilisation abusive de la liturgie »

    JPSC

  • Christianiser la culture...

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    ...telle était l'ambition de Maximilien Kolbe que l'on fête aujourd'hui :

    "La santé de frère Maximilien n'est pas robuste. Malgré cela, il s'adonne avec courage aux études, passe brillamment ses examens et devient, en 1915, docteur en philosophie. Quatre ans plus tard, il obtient, avec le même succès, un doctorat en théologie. Entre temps, il a reçu l'ordination sacerdotale le 28 avril 1918. Il envisage sa formation intellectuelle dans le but d'instruire le prochain et de contribuer ainsi au salut des âmes.

    Son désir est de «faire servir tout progrès à la gloire de Dieu», c'est-à-dire de christianiser la culture moderne. «Les problèmes nouveaux et les recherches suscitées par le progrès du monde moderne, déclare, de nos jours, le Concile Vatican II, seront étudiés très soigneusement. On saisira plus profondément comment la foi et la raison s'unissent pour atteindre l'unique vérité... De la sorte, se réalisera comme une présence publique, durable et universelle, de la pensée chrétienne dans tout l'effort intellectuel vers la plus haute culture; et les étudiants de ces instituts (écoles supérieures, universités et facultés) seront formés à devenir des hommes éminents par leur science, prêts à assumer les plus lourdes tâches dans la société, en même temps que témoins de la foi dans le monde» (Gravissimum educationis, 10).

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  • Le sens de la vie dans les rencontres des derniers jours

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    De Danièle Godelaine sur Didoc.be :

    « Prends mes mains dans les tiennes »

    10 août 2021

    PRENDS MES MAINS DANS LES TIENNES STAJANO DE HENNEZEL MOLS 9782874022630  SCIENCES HUMAINES PSYCHOLOGIE &amp; PSYCHIATRIE - Librairie Filigranes

    Ce livre nous présente le témoignage d’un bénévole, engagé dans les soins palliatifs. Il y rappelle notamment que le concept de « soin » exclut l’idée de donner la mort. L’appellation « soins palliatifs intégraux », incluant l'euthanasie, renferme une contradiction.

    En 1995, Marie de Hennezel publiait son premier livre, « La mort intime », où elle affirmait « Ceux qui vont mourir nous apprennent à vivre ». Elle osait l’affirmer après avoir travaillé de nombreuses années comme psychologue dans la première unité de soins palliatifs française. Dans ces unités, des personnes, ne pouvant plus être aidées par la médecine curative, peuvent être accompagnées par une équipe de soignants motivés et mourir à leur heure, apaisées physiquement et psychiquement dans toute la mesure du possible. Le concept de soins palliatifs, né sous l’impulsion de Cicely Saunders au St Christopher’s Hospice de Londres dans les années 1960, est aujourd’hui devenu réalité dans de nombreux hôpitaux de par le monde. Cependant, de nos jours, la société a tendance à occulter la mort et à considérer que le temps qui la précède est un temps de souffrance inutile, dénué de sens. D’où l’émergence du concept de soins palliatifs dits « intégraux », qui englobe la possibilité de l’euthanasie.

    En 2020, est parue la deuxième édition d’un livre intitulé « Prends mes mains dans les tiennes »*, résultat d’une réécriture complète d’une première édition publiée en 2014. Devenu volontaire dans une unité de soins palliatifs d’un hôpital bruxellois après s’être retiré de la vie professionnelle, son auteur, Attilio Stajano, y livre un poignant témoignage des accompagnements qu’il y a réalisés. Il y offre aussi une analyse de l’évolution qu’il a observée dans l’application du concept de soins palliatifs depuis que des lois dépénalisant l’euthanasie ont été votées dans plusieurs pays, la Belgique faisant office de précurseur en la matière.

    A travers le récit de rencontres avec des malades en fin de vie, Attilio Stajano nous présente les soins palliatifs comme étant des soins spécialisés destinés à des personnes malades dont le pronostic vital est engagé à court terme et que la médecine ne peut plus guérir. L’intention est de soulager la douleur et d’assurer au patient un confort et une qualité de vie tels que les jours qui restent à vivre soient vécus le plus humainement possible. Le patient est placé au centre des soins dans le respect de ses priorités, en veillant à préserver l’unité de la personne souffrante dans toutes ses dimensions : physiologique, psychique, affective et spirituelle. Il ne s’agit pas de se tenir à l’écart des progrès de la médecine, mais de faire rimer qualité des soins avec humanité plutôt que rentabilité alors que les hôpitaux deviennent des entreprises où il faut faire tourner les machines pour équilibrer le budget. Les connaissances les plus actuelles quant au contrôle de la douleur sont appliquées. Quand la douleur physique est soulagée, il reste encore beaucoup de choses très importantes à faire avec le patient pour l’aider à affronter le plus sereinement possible cette phase ultime de sa vie sans en hâter le cours. Tenter d’achever ce qui reste inaccompli, découvrir que sa vie a eu un sens, tels sont des défis que des malades souhaitent encore aborder, témoigne Attilio Stajano. Il convient aussi de soutenir les familles et les proches, car trop angoissés par la souffrance du malade ou par leur propre souffrance, ils n’arrivent plus à discerner ce qui est encore bon pour le patient. C’est parfois aussi le moment où des nœuds se dénouent, avec des retrouvailles familiales et des pardons échangés. Et quand l’expression verbale n’est plus possible, il reste la présence silencieuse et le toucher, avec discrétion et sans rien imposer.

    Confronté à la maladie, il arrive, écrit Attilio Stajano, que le patient désire la mort, par épuisement, par crainte de la douleur ou de la solitude, ou pour ne pas peser sur l’entourage. Surgit aussi souvent la difficulté de passer au-dessus de la déchéance que la maladie, parfois associée au grand âge, impose au corps. Attilio Stajano rappelle que même dans le corps dévasté par la maladie, la dignité de la personne n’est pas perdue, car « celle-ci est ontologique, elle ne dépend pas de la performance ». La famille, si elle est présente, n’arrive pas toujours à discerner ce que désire vraiment le patient et peut en arriver à souhaiter sa mort par compassion. Considérant qu’il s’agit d’assurer le meilleur accompagnement pour le patient, quelle que soit sa demande, l’euthanasie s’est progressivement introduite dans les services de soins palliatifs comme un soin de fin de vie, passant outre la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé, selon laquelle les soins palliatifs « n’entendent ni accélérer ni repousser la mort ».

    Dans l’annexe de la nouvelle édition de son livre, Attilio Stajano présente les normes et pratiques en fin de vie dans plusieurs pays européens, avec un focus particulier sur la Belgique. Il tire un triste bilan près de 20 ans après le vote de la loi dépénalisant l’euthanasie sous certaines conditions en Belgique. Il observe une transformation de la profession médicale et de la société civile qui entraîne une déshumanisation des soins de fin de vie. Il constate que l’euthanasie est maintenant intégrée comme un des choix de fin de vie même dans des unités de soins palliatifs. Il pointe du doigt des extensions arbitraires des critères d’application de la loi par rapport aux intentions initiales du législateur et des transgressions non sanctionnées. Et de conclure en lançant ce cri d’alarme: « il est urgent de s’arrêter et de réfléchir, de chercher à faire la distinction entre ce qui est juste aux yeux de la conscience et ce qui est autorisé par la loi ».

    * Attilio Stajano, « Prends mes mains dans les tiennes », Editions Mols, 2020. Danièle Godelaine est membre de l’asbl "Solidarité Fin de Vie", et bénévole dans une Maison de Repos et de Soins à Bruxelles.

  • Quand la Chine utilise le panda comme arme de séduction massive

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    De Judikael Hirel sur La Sélection du Jour :

    Le panda, l’arme de séduction massive de la Chine

    Deux bébés pandas viennent de voir le jour au ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher). Tous les médias se sont pâmés devant la naissance de ces deux plantigrades, pour l’instant roses et minuscules, appelés à devenir ces énormes animaux amateurs de bambous, comme leurs parents, leur mère Huan Huan, et leur père Yuan Zi.

    Car la famille de pandas du zoo de Beauval (tout comme celle de Pairi Daiza) vient de Chine, exemple parfait de ce que l’on appelle la "diplomatie du panda". Il ne s’agit en effet pas d’un don, mais d’un prêt, gage d’amitié de la part du géant chinois envers les pays étrangers, et arme de séduction massive… Voir un panda donne, inconsciemment, une vision positive, chaleureuse, naturelle, de la dictature chinoise. C’est donc un instrument de "soft power", comme on dit en termes diplomatiques.

    Yuan Zi et Huan Huan ont été prêtés pour dix ans à la France en 2011. Un prêt qui a bien failli tomber à l’eau, en 2008, quand Carla Bruni osa rencontrer le dalaï-lama. Prêter un panda à un pays en signe de bonnes relations n’est pour autant pas une nouveauté, loin s’en faut. Cette "diplomatie du panda" remonte en fait au VIe siècle, du temps de la dynastie Tang, quand l'impératrice Wu Zetian envoya deux pandas à l'empereur japonais Tenmu, en 685. En 1941, la République de Chine, en guerre contre le Japon, offre de nouveau un panda, cette fois au Bronx, à New York. D’autres "ours chats", comme on les nomme en mandarin seront offerts au zoo de Moscou en 1957 et en 1959, puis au zoo de Pyongyang en 1965. Le fondateur du Parti communiste chinois, Mao Zedong reprendra l’idée en offrant un panda au président Khrouchtchev en 1965, puis au président américain Richard Nixon lors d’une visite d'État en 1972. Suivront des dons de pandas au Japon et à l’Allemagne et à la Grande-Bretagne en 1974. Au total, entre 1957 et 1982, la Chine aura offert 23 pandas à 9 pays.

    Depuis les années 1980, les pandas ne sont plus donnés mais prêtés, ou plutôt loués à prix d’or, à des zoos et à des investisseurs privés. Ainsi, la France a obtenu son couple de pandas en 2011, aujourd’hui au zoo parc de Beauval... juste après avoir scellé un accord commercial avec la Chine de 20 milliards d'euros concernant la fourniture du pays en uranium. Mais attention : si les jeunes pandas peuvent sortir du pays, à la différence de bien des citoyens chinois, ils peuvent aussi être "rapatriés" si tel ou tel pays ne mérite plus "l'amitié" de Pékin. (En ce qui concerne la Belgique, voir ICI)

    Cet animal fétiche du pays l’est surtout à l’export : vous ne le trouverez sur aucun billet ni aucune pièce de monnaie en Chine, contrairement à Mao. Aujourd’hui, les pandas géants ne sont plus considérés "en danger" d’extinction selon la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), entre politique de reboisement (notamment dans l'est du pays, dans la province du Zhejiang) et développement de réserves naturelles (67 aujourd’hui contre 13 en 1992). En dix ans, le nombre de pandas à travers le monde a ainsi augmenté de 17%. L’espèce reste toutefois "vulnérable", avec 500 pandas vivant en captivité et 2 000 à l’état sauvage en Chine. Quant au puissant Empire du Milieu, il n’est pas certain qu’il se soucie encore de cultiver une bonne image à l’étranger…

    Pour aller plus loin : Le panda, ambassadeur du "soft power" chinois

    Lire l'article sur Le Monde
  • "Woke", le nouveau mot de cette année

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    De VA (Valeurs Actuelles) Confidentiel (La lettre quotidienne) via ce blog :

    10 AOÛT 2021

    “WOKISME”Woke, nouveau mot de l’année 2021

    C’est sans nul doute le mot de l’année 2021. Et pourtant, quand on interroge les Français, 86 % d’entre eux n’ont aucune idée de ce que signifie “woke” (sondage Ifop pour l’Express). Ce mot nous vient tout droit des États-Unis : en anglais, il signifie “éveillé” — en l’occurrence aux injustices et autres inégalités inhérentes à la vie humaine, afin de les combattre.

    Cette nouvelle mouvance idéologique trouve sa source dans la French Theory dont le philosophe français Michel Foucault est l’une des figures majeures. Selon celui-ci, « le savoir produit du pouvoir ». Dès lors, toute connaissance n’est que l’expression d’un pouvoir et peut donc être remise en cause, voire déconstruite. Cette idéologie part aussi du principe qu’il existe dans notre société des discriminations structurelles subies par les minorités raciales et sexuelles, qui doivent être combattues. Ainsi, le “wokisme” prône la déconstruction. Tout y passe : l’histoire nationale, la culture dans son ensemble, la vie politique, les personnalités qui ne baignent pas dans le politiquement correct… Les vagues de déboulonnement des statues qui ont commencé à l’été 2020 participent de ce mouvement.

    En 2017, ce phénomène explose sur les campus américains. À l’université d’Evergreen, un traditionnel “jour d’absence” est observé chaque année. Ce jour-là, les non-Blancs sont invités à ne pas se rendre en cours et à se réunir ailleurs sur le campus, pour rappeler à quel point leur présence est précieuse dans la vie de l’université. Mais en 2017, un collectif d’étudiants décide d’inverser la tradition. Ils exigent que les étudiants blancs ne se rendent pas sur le campus. Un professeur de biologie s’y oppose. Selon lui, il y a une différence entre un groupe qui décide de lui-même de ne pas venir sur le campus et un groupe qui est exclu du campus contre son gré. Pourtant progressiste, ce professeur s’attire les foudres de ses étudiants et est contraint de démissionner et de déménager.

    Il aura fallu quatre ans et la mort de George Floyd (mai 2020) pour que ce mouvement idéologique traverse l’Atlantique et vienne s’implanter en France, en commençant par les universités. Dans la mouvance des Black Lives Matter, les woke souhaitent réveiller les consciences quant aux injustices qui frappent les minorités raciales et sexuelles. On tombe dans une culture de la victimisation perpétuelle. Les “mâles blancs” deviennent l’ennemi numéro 1 à abattre. Au terme “woke” s’agrège alors un tout nouveau vocabulaire — racialisme, décolonialisme, cancel culture, intersectionnalité, privilège blanc… — qui rythme désormais notre vie sociale.

    Cette idéologie s’installe dans toutes les sphères dans la société. D’abord dans les milieux estudiantins, où les élèves sont sommés de se soumettre au diktat antiraciste, où les cours dénoncent à longueur de journée le racisme systémique et où les associations victimisent sans cesse les minorités. L’univers de la culture est rapidement atteint également : les stars du showbiz deviennent les porte-parole de la cause woke. C’est maintenant au tour du monde de l’entreprise d’être concerné. Des séminaires de formation à la prise en compte des enjeux woke sont organisés dans de nombreuses sociétés.

    Retour sur les événements de cette année 2021 qui marquent l’influence du “wokisme”.

    ÇA SE PASSE EN FRANCE

    Le “mois décolonial” à Grenoble« Je suis une femme racisée, cisgenre et venant d’un milieu populaire»Comprendre : “Je suis une femme de couleur, me sentant femme dans un corps de femme et venant d’un milieu populaire.” C’est dans ce tout nouveau vocabulaire woke que les intervenants du “mois décolonial” ont décidé de se présenter à leurs auditeurs. Du 10 au 30 juin 2021, des intervenants de cet acabit ont défilé à Grenoble, ville dirigée par l’écologiste Éric Piolle, pour un festival contre le racialisme. Au programme, des conférences et des rencontres afin de ne plus subir les affres de la colonisation et pour déconstruire le “privilège blanc”. Philosophes, sociologues, journalistes et autres personnalités de la mouvance “décoloniale” se sont succédé à la tribune. La venue de Rokhaya Diallo en clôture du festival a constitué l’acmé de cette rencontre inédite en France. La journaliste, qui lutte contre le racisme et pour la cause féministe, a fait sensation. L’occasion pour elle d’aborder le podcast Kiffe ta race, auquel elle participe fréquemment et qui a vocation à « exposer toutes les discriminations, même les plus occultes » comme « la langue française », qui serait un moyen d’oppression. Après trois semaines de débat sur un prétendu racisme systémique, le festival s’est clos sur la citation de l’auteur afro-américain James Baldwin : « C’est nous, les Noirs, qui devons intégrer les Blancs parce qu’ils sont malades» Un beau programme, en somme…

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  • Vatican II, le dialogue avec le monde et la loi naturelle

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    De Jack Gist sur The Catholic World Report :

    Opinion : Vatican II, le dialogue avec le monde et la loi naturelle

    Ce n'est pas au monde de fixer l'agenda de l'Église, mais à l'Église de guider le monde.

    9 août 2021

    Le pape Jean XXIII dirige la session d'ouverture du concile Vatican II dans la basilique Saint-Pierre, le 11 octobre 1962. (Photo CNS/L'Osservatore Romano)

    La récente lettre apostolique du pape François sur l'usage de la messe traditionnelle en latin, Traditionis Custodis, vraisemblablement écrite dans un esprit d'unité, a suscité une avalanche de réactions - certaines positives, d'autres négatives, d'autres encore cherchant un juste milieu. La confusion qu'il a engendrée est, à mon avis, liée à la manière dont les documents de Vatican II ont été rédigés et à la façon dont ils ont été reçus par beaucoup.

    Par exemple, Gaudium et spes est le plus long document de l'histoire des conseils œcuméniques de l'Église, avec plus de 33 300 mots (sans compter les notes de bas de page). Joseph Ratzinger a critiqué la verbosité de la Constitution pastorale après sa publication. Depuis lors, on a beaucoup écrit sur "l'esprit" de Vatican II, mais le sens ne risque-t-il pas d'être obscurci si l'on se concentre sur "l'esprit" révolutionnaire de l'époque à laquelle le document a été rédigé ?

    L'ouverture de Gaudium et spes génère une ambiguïté qui entache le texte tout au long de sa rédaction : "Les joies et les espoirs, les peines et les angoisses des hommes de ce temps, surtout de ceux qui sont pauvres ou affligés de quelque manière que ce soit, voilà les joies et les espoirs, les peines et les angoisses des disciples du Christ". Comme l'observait l'évêque Robert Barron, "Qui positionne qui ici ? En un mot, est-ce le 'monde' qui fixe l'ordre du jour de l'Église, ou vice-versa ?". Ces moments d'ambiguïté invitent à diverses interprétations dans le document dans son ensemble et, au lieu de promouvoir l'unité, ont servi à engendrer la division.

    Pour être clair, je ne suggère pas que l'intention de Vatican II était de semer les graines du mécontentement, bien au contraire. Mais en essayant de communiquer la foi en Dieu à un monde moderne enclin à l'autodestruction, Vatican II s'est efforcé de s'élever au-dessus des fomentations politiques et philosophiques responsables des deux guerres mondiales et des nombreuses autres horreurs du vingtième siècle. Le véritable esprit du Concile était bien intentionné, c'était l'esprit de paix et d'amour. Cependant, la traduction de cet esprit en mots s'est avérée être un défi de taille.

    Le dialogue avec le monde

    Cette approche de la communication avec le monde a ouvert une fissure d'où, selon le pape Paul VI, "la fumée de Satan est entrée dans le temple de Dieu". Cette fumée est l'ambiguïté inhérente au langage, qui a été exploitée par les gnostiques modernes tels que Michel Foucault, Herbert Marcuse et d'autres qui ont cherché et continuent de chercher à saper la civilisation occidentale. La conséquence involontaire de Vatican II est devenue, pour beaucoup, la source de notre mécontentement catholique.

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  • Pakistan : un enfant de huit ans accusé de blasphème

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    Du site de la Libre :

    Un garçon de 8 ans accusé de blasphème au Pakistan: "Il ne comprend pas pourquoi il a été gardé en prison pendant une semaine"

    Un crime qui est passible de la peine de mort dans ce pays à la population majoritairement musulmane.

     

    Il est accusé d'avoir intentionnellement uriné sur le tapis d'une madrasse (école coranique). Suite à quoi il a été placé la semaine dernière en détention préventive.

    "Il n'est même pas au courant de ces histoires de blasphème. Il ne comprend toujours pas quel était son crime et pourquoi il a été gardé en prison pendant une semaine", a déploré un parent de l'enfant.

    Celui-ci été finalement relâché après une semaine, pas de quoi se réjouir cependant pour lui et sa famille, victimes d'une attaque contre la communauté hindoue du Pendjab (Est du Pakistan). En effet, des musulmans ont voulu se venger en s'en prenant au temple hindou de la ville de Bhong : les statues ont été endommagées, la porte principale incendiée et sa route d'accès temporairement bloquée.

    Ce n'est pas la première fois que la loi sur le blasphème est utilisée de façon disproportionnée contre des minorités, indique le quotidien anglais. Depuis l'introduction de la peine de mort pour ce crime en 1986 aucune exécution n'a eu lieu, mais les suspects sont souvent attaqués et parfois tués par d'autre communautés.

    Le premier ministre Pakistanais, Imran Khan, a condamné cette attaque sur Twitter et a dit avoir demandé au chef la police provinciale d'agir. Des troupes paramilitaires ont été déployées pour calmer les agitations dans le quartier.

    Malgré cela, la famille se dit toujours très inquiète. "Nous avons quitté nos magasins et notre travail, toute la communauté a peur et nous craignons des réactions négatives. Nous ne voulons pas revenir dans cette région", a partagé cette même source dans famille du garçon au Guardian.

  • Assassinat d'un prêtre en France : douleur et incompréhension

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    De Xavier Le Normand et Héloïse de Neuville sur le site du journal la Croix :

    Meurtre d’un prêtre en Vendée : la « douleur » et l’« incompréhension » des catholiques

    L’homme qui avait incendié la cathédrale de Nantes l’an dernier s’est rendu à la gendarmerie, lundi 9 août, pour s’accuser du meurtre d’un prêtre. La victime est le père Olivier Maire, supérieur provincial des montfortains, communauté au sein duquel le suspect était hébergé depuis quelques semaines.

    « Tout mon soutien aux catholiques de notre pays après le dramatique assassinat d’un prêtre en Vendée. » Par un message publié sur le réseau social Twitter, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé lundi 9 août ce nouveau drame qui touche l’Église catholique en France.

    Il a confirmé l’information publiée quelques minutes plus tôt sur le même réseau social par l’hebdomadaire Valeurs actuelles. La victime est le père Olivier Maire, supérieur provincial des missionnaires montfortains.

    Dès la révélation de l’information, les soupçons se sont dirigés vers Emmanuel Abayisenga, l’homme de nationalité rwandaise, également unique suspect dans le cadre de l’incendie de la cathédrale de Nantes le 18 juillet dernier. Celui-ci s’est en effet présenté à la gendarmerie pour s’accuser du meurtre. Dans un second message sur Twitter, le ministre de l’intérieur a implicitement confirmé cette information.

    Un homme en grande fragilité psychique

    Incarcéré après l’incendie nantais, Emmanuel Abayisenga avait été libéré sous contrôle judiciaire le 31 mai dernier, notamment après avoir été examiné par le service médico-psychologique régional (SMPR), le service psychiatrique pénitentiaire. Avant cette libération, une première demande avait été formulée et rejetée. Selon les informations de La Croix, il avait alors manifesté son dépit, pensant qu’il ne trouverait aucune communauté disposée à l’accueillir dans l’attente de son procès, au regard de son geste incendiaire contre une cathédrale.

    → NOTRE ENQUÊTE. Dans la tête de l’incendiaire de la cathédrale de Nantes

    Selon des informations de La Croix, Emmanuel Abayisenga, atteint de surdité et déjà fragile psychologiquement, avait été particulièrement ébranlé par sa période de détention. « Il a toujours l’air égaré, perdu, parlant d’une voix très faible, a ainsi confié une personne qui a pu l’approcher. Il est complètement désintégré. » De son côté, son avocat, Maître Quentin Chabert, confiait que son client était « très fragile psychologiquement et physiquement » et ressentait une culpabilité « importante » après l’incendie de Nantes.

    « Douleur » et « traumatisme » des catholiques

    Finalement, ce dernier avait donc pu sortir de prison à la toute fin du mois de mai notamment car les missionnaires montfortains – également connus sous le nom de compagnie de Marie – s’étaient déclarés disposés à l’accueillir dans leur communauté de Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée), à une dizaine de kilomètres au sud de Cholet. La victime du meurtre n’est autre que le père Olivier Maire, supérieur provincial des montfortains. Le prêtre, âgé d’une soixantaine d’années, avait été réélu à cette charge en octobre 2017.

    → PORTRAIT. Le père Olivier Maire, « l’Évangile jusqu’au bout »

    Face à la nouvelle de la mort du père Olivier Maire, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a évoqué un « drame affreux », touchant un prêtre qui « aura vécu dans la suite du Christ jusqu’au bout, dans l’accueil inconditionnel de tous »« Je prie pour toute la population traumatisée par ce drame, pour son assassin aussi, en grande dérive psychologique à tout le moins », a assuré celui qui est également archevêque de Reims. De son côté, Mgr François Jacolin, évêque du diocèse de Luçon où se trouve la communauté, a eu des mots similaires confiant sa « profonde douleur » et sa « tristesse ».

    Une polémique naissante

    Le meurtre du montfortain a également fait réagir au-delà du monde catholique. Plusieurs responsables politiques se sont également rapidement exprimés sur les réseaux sociaux. Présidente Les Républicains (LR) de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais s’est ainsi dite « bouleversée par l’assassinat du prêtre en Vendée » et a affirmé son « total soutien à tous les catholiques et tout particulièrement à la communauté vendéenne ».

    Son prédécesseur à la tête de la région et actuel président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, a quant à lui assuré être « profondément touché par le meurtre effroyable d’un prêtre ». Voulant « rendre hommage » au père Olivier Maire, il a estimé que « sa mort témoigne de la bonté de ce prêtre » dont il avait « pu apprécier la profondeur de la foi ».

    Au-delà de ces manifestations de proximité, Bruno Retailleau s’est également publiquement demandé ce « que faisait encore cet individu en France », après plusieurs obligations de quitter le territoire et être le principal suspect dans le cadre de l’affaire de l’incendie de la cathédrale nantaise. À l’image du président du groupe LR au Sénat, plusieurs responsables politiques de droite et d’extrême droite se sont indignés de la présence en France d’Emmanuel Abayisenga.

    Pour la candidate LR à l’élection présidentielle Valérie Pécresse, il s’agit d’un « drame » permis par une « cascade de défaillances ». Du côté du Rassemblement national, la réaction est similaire. « En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre », a ainsi écrit sur Twitter sa présidente Marine Le Pen.

    Cette polémique naissante a aussitôt suscité une réplique de Gérald Darmanin, qui s’est rendu sur les lieux de l’assassinat lundi 9 août, parlant d’« indignité »« Cet étranger n’était pas expulsable malgré son arrêté d’expulsion tant que son contrôle judiciaire n’était pas levé », a-t-il poursuivi en guise d’explication.

  • L'abîme théorique et pratique dans lequel s’engouffrent les catholiques qui se révoltent contre les obligations vaccinales

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso:

    Apocalyptiques et libertaires. Les velléités de rébellion suicidaires des cathos antivax

    (S.M.) L’analyse du professeur De Marco publiée sur cette page est absolument à ne pas manquer, si l’on veut comprendre la profondeur de l'abîme théorique et pratique dans lequel s’engouffrent les catholiques qui se révoltent contre les obligations vaccinales imposées – selon eux – par une dictature planétaire bio-technocratique.

    Ils protestent au nom de la liberté. Mais ce qu’ils ne voient pas, c’est qu’ils se livrent corps et âme à un « dictateur libertaire sympathique » qui « concède, et légitime même, toutes les libertés privées » et ce faisant dissout la conception chrétienne de la politique, de l’État, et en définitive de l’homme.

    Settimo Cielo a souligné à plusieurs reprises combien la question de l’humain et du post-humain est capitale pour l’Église d’aujourd’hui, encore dernièrement dans un article du professeur Sergio Belardinelli.

    Mais le professeur De Marco va encore plus loin en identifiant dans la révolution anthropologique actuelle cet Antéchrist face auquel l’Église et le politique devraient résister et nous protéger, selon l’avertissement lancé par saint Paul dans la seconde lettre aux Thessaloniciens.

    En effet, de trop nombreux catholique, surtout dans les milieux traditionnalistes, tout en étant convaincus de mener le bon combat, font en réalité le jeu de l’ennemi.

    Mais laissons la parole au professeur De Marco.

    Comment distinguer les scénarios apocalyptiques

    de Pietro De Marco

    Le diagnostic de l'actuelle conjoncture idéologique est difficile mais, en toute franchise, l'apocalypse anti-étatique qui se développe depuis des mois parmi les minorités catholiques traditionalistes, comme parmi les théoriciens de l'aliénation biopolitique, est le résultat d'une énorme erreur tactique, due à une véritable erreur de discernement. Les libertés réclamées de façon paranoïaque (ou délirante, comme chez ceux qui considèrent comme une expérimentation nazie le système de traitement et de prévention antiviral), sont elles-mêmes l'erreur ; en effet, elles expriment aussi cette intolérance à toute discipline, et finalement à l'autorité, qui appartient au "grand dérangement" libertaire.

    Une révision critique de l'histoire des libertés modernes mettrait en évidence, d'une part, combien le levier des libertés et des droits entre les mains d'une "opinion publique" est en soi énormément puissant pour déstabiliser tout ordre politique et, d'autre part, combien ce levier libéral est fragile, presque impuissant, pour établir les valeurs mais aussi l'autorité comme fondement de l'ordre ultérieur.

    Cette fragilité pose toute la question de la souveraineté : celle-ci se définit en effet techniquement et dramatiquement au seuil même de la suspension exceptionnelle de certains droits de la liberté. Et par conséquent elle pose la question de la théologie politique, au sens strictement schmittien selon lequel tout l'impératif du "munus" (ou protection de l'unité politique) est avec la sécularisation (ou avec la crise du christianisme à l'époque moderne) remis entre les mains des juristes.

    Si l'autorité unique ou du moins ultime, dans la modernité tardive des droits, est assignée non par abus contingent mais par nécessité aux lois et aux tribunaux constitutionnels, cela ne peut agir qu'en minant les politiques et en dissolvant les sociétés qui incorporent l'autorité et dans la mesure où elles l'incorporent.

    Le problème qui se profile - je le maintiens contre tout apocalyptisme néo-orwellien - n'est donc pas celui des prétendues dictatures technologiques, psychologiques, biopolitiques et similaires, dont les éventuels excès et erreurs sont trop facilement diagnostiqués et qui, dans le cas des mesures des gouvernements mondiaux, sont prévus par les constitutions. En bref, il s'agit de décisions rationnelles intrinsèques à la politique.

    La tendance apocalyptique est plutôt celle d'une hypertrophie libertaire incontrôlée (je devrais dire : libérale). Un horizon effrayant de mutation émerge donc de la matrice anti-autoritaire typique de l'âge révolutionnaire, de ses apparences toujours bonnes et persuasives, comme si elle était exempte de péché. Bien plus que l'"égalité" et la "fraternité" qui ne sont que des principes régulateurs, la "liberté" apparaît aujourd'hui comme une réalité salvatrice à la portée de tous.

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