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Société - Page 344

  • Un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme favorable à la liberté religieuse

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    De Nicolas Bauer sur aleteia.org :

    Un arrêt de la CEDH favorable à la liberté religieuse

    05 décembre 2019

    La Cour européenne des droits de l’homme s’oppose au renvoi par la Suisse d’un demandeur d’asile afghan converti au christianisme. Un jugement qui satisfait les défenseurs de la liberté religieuse en Europe, et notamment du droit d’exprimer sa foi publiquement.

    Dans son arrêt A.A. c. Suisse du 5 novembre 2019, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a considéré que le renvoi vers l’Afghanistan d’un demandeur d’asile converti au christianisme serait contraire au droit européen. Par une telle expulsion, la Suisse exposerait le ressortissant afghan à de fortes persécutions et violerait le droit de ne pas subir de « traitements inhumains ou dégradants », inscrit dans la Convention européenne des droits de l’homme. La décision des juges de Strasbourg permet au requérant d’obtenir le statut de réfugié.

    L’interdiction des traitements inhumains et dégradants

    Aslan [le prénom a été changé] a introduit une demande d’asile en Suisse en mars 2014, en raison de la situation d’insécurité régnant en Afghanistan et de sa conversion au christianisme. Mais le secrétariat d’État helvétique aux migrations rejette sa requête. En 2016, le tribunal administratif fédéral confirme cette décision et prononce l’expulsion d’Aslan. Les juges suisses ne mettent pas en doute l’authenticité de sa conversion mais considèrent qu’Aslan peut vivre en sécurité en Afghanistan chez ses oncles et cousins qui n’ont pas été informés de son baptême.

    Saisie de l’affaire en avril 2017, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) demande immédiatement la suspension de l’expulsion pendant la durée de l’examen de la requête d’Aslan. Le 5 novembre 2019, les juges de Strasbourg s’expriment sur le fond : ils jugent qu’une expulsion violerait la Convention européenne des droits de l’homme en son article 3, interdisant les traitements inhumains ou dégradants. Cet arrêt est salué par plusieurs organisations d’inspiration chrétienne, dont l’European Centre for Law and Justice (ECLJ). 

    Une protection contre les persécutions en Afghanistan

    D’après l’Index mondial de persécution des chrétiens 2019 diffusé par l’ONG évangélique Open Doors, l’Afghanistan est le deuxième pays où la persécution des chrétiens est la plus extrême, après la Corée du Nord. L’arrêt de la CEDH s’appuie sur d’autres documents et rapports internationaux, en particulier du Haut-Commissariat des Nations-unies pour les réfugiés (HCR). En Afghanistan, les chrétiens, lorsqu’il s’agit de convertis et donc « apostats » de l’islam, risquent la confiscation de leurs terres et biens, la perte de leur emploi, le rejet de leurs familles, voire l’emprisonnement ou la peine de mort.

    La CEDH — probablement soucieuse d’éviter un « appel d’air migratoire » — considère qu’une telle situation générale de violence n’est pas, à elle seule, de nature à empêcher tout renvoi vers ce pays. En revanche, d’après la Cour, le tribunal suisse aurait dû mieux appréhender la situation personnelle d’Aslan et les conséquences qu’aurait son expulsion en Afghanistan. Les juges de Strasbourg rappellent d’ailleurs que ce même tribunal a reconnu, en 2017, la qualité de réfugié à un Afghan athée ou agnostique en raison des peines encourues pour « apostasie » en Afghanistan. Ces deux affaires étant comparables d’après la CEDH, il est donc étonnant que le jugement du tribunal suisse ait été différent.

    La liberté de manifester publiquement sa foi

    L’affaire A.A. c. Suisse a réouvert une question qui s’était déjà posée : peut-on expulser des chrétiens en leur recommandant de garder cachée leur foi afin d’éviter la persécution religieuse ? En 2016, à l’occasion d’une affaire suédoise, la Grande chambre de la Cour avait refusé le renvoi dans son pays d’un Iranien converti (F.G. c. Suède, 2016). Quatre juges avaient expliqué qu’ils ne pouvaient « admettre la présomption de l’État défendeur que le requérant ne serait pas persécuté en Iran parce qu’il pourrait adopter une pratique effacée, discrète, voire secrète, de ses convictions religieuses ». À l’inverse, en 2017, la Cour validait l’expulsion d’un autre converti en Iran, acceptant l’argumentation du gouvernement suisse selon laquelle les chrétiens « qui pratiquaient leur foi discrètement ne couraient pas de risque de mauvais traitements à leur retour » (A. c. Suisse, 2017).

    « Pouvoir pratiquer sa foi en société est protégé par le droit européen. »

    L’arrêt de 2019 semble donc plus favorable à la liberté de manifester extérieurement sa foi, protégée par l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme. La CEDH critique en effet le fait que le tribunal suisse ait demandé à Aslan, après son retour en Afghanistan, « de modifier son comportement social de manière à cantonner sa foi dans le domaine strictement privé », au point même de cacher son baptême à ses oncles et cousins. Les juges européens rappellent ainsi que pouvoir pratiquer sa foi en société — avec autrui et en public — est protégé par le droit européen, dans la mesure où la religion a une dimension sociale et communautaire. Il est donc injuste d’exiger d’une personne qu’elle cache entièrement sa foi.

    Comment apprécier la sincérité des conversions ?

    Il reste que les demandeurs d’asile savent qu’une déclaration de conversion au christianisme peut faciliter l’accès au statut de réfugié. D’autres peuvent être tentés de revendiquer leur homosexualité dans le même objectif. Il paraît donc important de s’assurer de la sincérité de ces démarches. Dans le cas d’Aslan, la question s’est sérieusement posée en Suisse. D’après le secrétariat d’État aux migrations, non seulement le jeune homme aurait inventé avoir distribué des bibles en Afghanistan, mais ses connaissances sur le christianisme auraient en réalité « été acquises en Suisse pour les seuls besoins de la cause ». S’appuyant sur le certificat de baptême et sur une lettre d’un prêtre suisse, le tribunal suisse a préféré quant à lui laisser le bénéfice du doute à Aslan, ce que la CEDH n’a pas contesté.

  • Le 2e rapport sur l'Eglise catholique en Belgique : un exercice affolant de la langue de buis

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    Le discours officiel des apparatchiks ecclésiastiques voudrait masquer la triste réalité de l'Eglise belge caractérisée par un effondrement notable de la pratique religieuse : entre 2016 et 2018, l'Église a enregistré une baisse de 11,83% pour les baptêmes, de 4,33% pour les confirmations, de 13,92% pour les mariages à l'Eglise et de 16,79% pour la participation à l'Eucharistie; sans compter les 2400 débaptisés de 2017-2018... Mais, aux yeux des commentateurs attitrés, il s'agirait d'une évolution marquant le passage d'un "christianisme culturel" (ou "sociologique") à un "christianisme facultatif" (ou "décisionnel")! Sic! Et de se féliciter de la part prise par les laïcs, par les femmes et par les étrangers à l'activité de l'Eglise dans notre pays, comme s'il ne s'agissait pas de solutions plus ou moins heureuses ou plus ou moins boiteuses pour pallier au manque de prêtres et de religieux. Et les chiffres seraient encore bien plus désolants s'il n'y avait pas une présence substantielle de fidèles venus de l'étranger. Et les meilleurs chiffres sont ceux de la fabrication de bière dans les abbayes trappistes...

    Mais, pour Jean-Jacques Durré (cathobel), il s'agit d'un "dynamisme encourageant" : https://www.cathobel.be/2019/12/04/leglise-catholique-de-belgique-un-dynamisme-encourageant/!

    De Kerknet.be :

    2ème rapport annuel Eglise catholique en Belgique: 'Eglise en transition'

    MERCREDI 4 DÉCEMBRE 2019

    Plus de femmes que d'hommes et plus de laïcs que de prêtres travaillent dans l'Église catholique en Belgique.

    Eglise catholique belge en chiffres 2019

    • 55% des employés de l'Église sont des femmes
    • il y a plus de laïcs nommés que de prêtres nommés
    • 147.659 volontaires sont engagés 
    • Broederlijk Delen (Entraide et Fraternité) et Caritas International lèvent 13 millions d'euros

    L'Eglise catholique en Belgique traverse des transitions remarquables. (!?) Cela ressort clairement du deuxième rapport annuel de l'Église publié aujourd'hui par la Conférence des évêques de Belgique . Par exemple, l'Église en Belgique est de plus en plus soutenue par des laïcs . Dans tous les diocèses belges, 2 038 laïcs ont été nommés par un évêque (paroisses, services diocésains, établissements de soins, etc.), en plus des 1 940 prêtres nommés. La formation est en augmentation: il y a 64 prêtres étudiants, 39 diacres en formation et 297 hommes et femmes suivent la formation au travail pastoral.

    La deuxième transition importante est celle de la féminisation. En Belgique, sur plus de 7 000 personnes qui assument des responsabilités ou exercent des fonctions, 55% sont des femmes.

    Les chiffres confirment que les femmes jouent un rôle irremplaçable pour l'avenir de l'Église et la vie de foi.

    La troisième évolution que traverse l’Eglise est celle du christianisme culturel au christianisme facultatif. Les gens ne choisissent plus dans la tradition, mais choisissent très consciemment certains sacrements. Cela se reflète dans les chiffres de plusieurs sacrements. Par exemple, entre 2016 et 2018, l'Église a enregistré une baisse pour le baptême (- 11,83%), la confirmation (- 4,33%), le mariage ecclésiastique (- 13,92%) et l'eucharistie (- 16,79%).

    La quatrième et dernière transition est celle de la diversité croissante . Outre les communautés religieuses néerlandophones, françaises ou germanophones, il existe également en Belgique 155 communautés catholiques de croyants d'origine étrangère et 9 communautés catholiques de rite oriental (telles que des catholiques chaldéens et syriens). Sur les 2 260 «fidèles» rémunérés par le Service public fédéral Justice, 19% sont des femmes et 20% des étrangers. Parmi eux, les Congolais (172) constituent de loin le groupe le plus important, suivis des Français (43) et de la Pologne (34).

    Quelques chiffres notables du rapport

    • En 2018, 31 bâtiments d'église ont été retirés du culte catholique. Parmi ceux-ci, 8 ont été donnés à d'autres services de culte chrétiens.
    • Les centres de réflexion et les quartiers des monastères et des abbayes ont enregistré 227 279 nuitées en 2018 (plus de 600 invités par jour).
    • Les 9 cathédrales de Belgique ont accueilli 2 853 040 visiteurs pour la liturgie et le tourisme en 2018.
    • Les 6 abbayes de trappistes (Achel, Chimay, Orval, Rochefort, Westmalle et Westvleteren) emploient 395 personnes dans leurs brasseries, leurs fromageries et leurs quartiers d’hôtes et produisent 46 millions de litres de bière.
  • Quand Bernard-Henri Lévy s'émeut du massacre des chrétiens au Nigeria : "un nettoyage ethnique et religieux méthodique"

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    Crédit photo : missionchretienne.net

    C'est à lire sur le site de Paris Match.

    De Valeurs Actuelles :

    Dans “Paris Match”, cette semaine, le philosophe publie un reportage sur les persécutions dont sont victimes les chrétiens du Nigeria.

    « Des islamistes d'un genre nouveau ». C'est ainsi qu'un pentecôtiste décrit, pour Bernard-Henri Lévy, les Fulanis, « officiellement des bergers peuls » qui persécutent les chrétiens du Nigeria, où s'est rendu le philosophe pour Paris Match. « En réalité, ce sont des islamistes d'un genre nouveau, plus ou moins liés à Boko Haram », poursuit l'homme, directeur d'une association en faveur du rapprochement entre les chrétiens et les musulmans du pays.

    « Les villageois connaissent les assaillants »

    Pour le magazine, « BHL » s'est rendu en plein cœur du Nigeria à la rencontre des victimes d'un meurtrier conflit religieux. D’une épuration, pourrait-on même dire. L'une de ces victimes aurait pu être l'évêque de Jos, capitale de l'État de Plateau, au centre du pays. Des actes barbares qui apparaissent à l'essayiste de 71 ans, « de plus en plus clairement, comme un nettoyage ethnique et religieux méthodique », écrit-il.

    Parti à la rencontre de victimes, de chef de communautés chrétiens, Bernard Henri-Lévy raconte aussi l'impunité qui règne au Nigeria. « Les villageois connaissent les assaillants. La police les a identifiés (...). Mais ils sont sous la protection de l''ardo', sorte d'émir local des Fulanis. Et aucune arrestation n'a été effectuée », écrit-il dans un district touché par les exactions anti-chrétiennes. 

    « Les Blancs ne passent pas »

    Lors de son périple, le reporter rencontrera même des Fulanis. « Les Blancs ne passent pas », lui dira-t-on à un check-point. « Les chrétiens sont des chiens et des fils de chiens. Vous dites les chrétiens. Mais, pour nous, ce sont des traîtres », lancera un autre. Conscient que l'Afrique a vu maintes fois les islamistes persécuter les chrétiens, « BHL » s'interroge : « Laissera-t-on l'histoire se répéter au Nigeria ? Attendra-t-on, comme d'habitude, que le désastre soit consommé pour s'émouvoir ? ». « C'est tout le sens du SOS Chrétiens du Nigeria que je lance, ici, aujourd'hui », conclut-il dans les colonnes de Match.

  • Euthanasie : la fuite en avant d'un pays "pionnier sur les questions éthiques"

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    Les perspectives actuelles de formation d'un nouveau gouvernement fédéral sont particulièrement inquiétantes sur le plan éthique. Au programme : la dépénalisation totale de l'avortement et sa pratique jusqu'à la 18e semaine mais aussi l'élargissement des conditions de la pratique de l'euthanasie avec la mise à mal du droit à l'objection de conscience des établissements et des praticiens. Un gouvernement s'appuyant sur une majorité "arc en ciel" constituée de socialistes, d'écolos et de libéraux serait entièrement acquis à ces nouvelles dérives éthiques. L'air se fait de plus en plus irrespirable dans notre triste royaume comme en atteste la dernière note de l'informateur :

    (RTBF, 3 décembre) "...changement par rapport à la note précédente, Paul Magnette ajoute un volet éthique à sa note. Cela ressemble fort à un engagement vis-à-vis de l’Open VLD qui avait mis en avant ce thème ainsi que celui des libertés individuelles. C’est aussi un message, voire une provocation, pour le CD&V. Paul Magnette écrit que l’objectif est de "rester un pays pionnier sur les questions éthiques et la lutte contre les discriminations."

    Paul Magnette pointe les avancées nécessaires en matière d’interruption volontaire de grossesse et d’euthanasie : "Il conviendra de rendre l’ensemble des institutions de soins qui bénéficient d’un financement public légalement responsable du respect du droit de mourir dans la dignité et du respect de pratiques telles que l’IVG, pour l’ensemble de leurs patientsCela implique que l’institution de soins aura une obligation légale de répondre favorablement à une demande de fin de vie émise conformément à la loi en s’assurant qu’un médecin – qu’il appartienne ou non à l’institution – puisse être appelé à assurer l’acte lui-même."

    La note évoque également un travail de sensibilisation sur le don d’organes ou une règle similaire à celle pour l’IVG appliquée à la filiation pour tous.

    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Belgique : la loi relative à l’euthanasie en passe d’être révisée

    28/11/2019

    Mardi, la Commission de la Santé a adopté une proposition de loi visant à modifier la législation relative à l'euthanasie en trois points. Le texte doit encore faire l'objet d'un vote en assemblée plénière.

    1. Premièrement, la limitation à cinq ans de la durée de validité des déclarations anticipées d'euthanasie sera abrogée : cette déclaration vaudra sans limite dans le temps, à moins que le déclarant ne la retire. Pour rappel, la déclaration ne trouve effet que si la personne est plongée dans le coma ou dans un état végétatif. Le médecin sollicité est encore libre de s'y soumettre ou non. (Voir Dossier de l'IEB)

    Se pose ici la question, que certains députés ont soulevée, de savoir comment traiter une déclaration dont l'auteur précise qu'elle ne vaut que pour un nombre d'années déterminé. Ou encore, qu'en sera-t-il de la personne qui a oublié l'existence de sa déclaration anticipée d'euthanasie, après 10, 20, 30, 40, ou 50 ans... ? Le jour où elle tombe dans le coma, pourra-t-on se baser sur un document qui date de plusieurs décennies pour l'euthanasier ?

    2. Ensuite, un article prévoit d'interdire aux établissements de soins de convenir avec leurs médecins, ou avec des médecins externes, qu'il n'y aura pas d'euthanasie en leur sein. Autrement dit, si le médecin le souhaite et que le patient se trouve dans les conditions de la loi pour obtenir l'euthanasie, le médecin pourra donc pratiquer l'euthanasie à l'intérieur de l'établissement, même si cet acte est contraire aux valeurs promues par l'établissement.

    Jusqu'à présent, les établissements de soins bénéficient encore de la liberté de ne pratiquer l'euthanasie en leurs murs. Le ministre Kris Peeters, en 2018, avait d'ailleurs confirmé dans sa réponse à une question parlementaire (n° P2779), que la loi relative à l'euthanasie « ne rend pas obligatoire la pratique de l'euthanasie et ne prévoit pas de sanctions en cas de refus par un médecin ou un centre d'hébergement et de soins de pratiquer une euthanasie. »

    3. Enfin, l'obligation de renvoi dans le chef du médecin qui fait objection de conscience lorsque son patient lui demande l'euthanasie, est durcie : le médecin devra avertir son patient de son objection de conscience au plus tard dans les 7 jours après la formulation de la demande d'euthanasie; ensuite, il devra "transmettre, dans les 4 jours de la formulation du refus, le dossier médical du patient à un autre médecin qui examinera sa demande d'euthanasie."

    C'est notamment à cause du flou que crée cette disposition que la députée cdH Catherine Fonck a plaidé pour que la Commission demande l'avis du Conseil d'Etat avant le vote final. En effet, on sait que bon nombre de demandes d'euthanasies sont ponctuelles et recouvrent une question plus profonde chez le patient. Seule une demande sur 10 aboutit à une euthanasie. Un médecin qui de façon générale ne pratique pas l'euthanasie, et qui entend chez son patient cette demande, sera-t-il obligé de renvoyer celui-ci vers un confrère dès l'instant où surgit cette demande, et ce sans donc pouvoir prendre le temps d'en discuter avec son patient ?

    Il ne s'est trouvé aucun député en Commission pour appuyer la demande d'avis au Conseil d'Etat. Peut-être en sera-t-il autrement en assemblée plénière ?

  • Parce qu'entourer les personnes souffrant de solitude est une option plus humaine que l'injection létale

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    « ENTOURER LES PERSONNES SOUFFRANT DE SOLITUDE EST UNE OPTION PLUS HUMAINE QUE L’INJECTION LÉTALE »

    03 décembre 2019

    En Belgique, l’euthanasie est dépénalisée depuis 2002. Après 17 ans (cf. 15 ans après la loi sur l'euthanasie en Belgique: perspectives critiques), stigmatisation de l’objection de conscience, paternalisme mortifère à l’égard des patients « éligibles », mais aussi quête du sens de la vie sont quelques-uns des grands enjeux de la fin de vie dans ce pays. Benoît Beuselinck est professeur et médecin oncologue, il a contribué au livre Euthanasie, l’envers du décor[1], il revient pour Gènéthique sur l’importance de la vie jusqu’au bout.

    Gènéthique : La mort peut-elle être considérée comme un droit des patients ?

    Benoit Beuselinck : Est-ce que nous avons « droit à la mort » ? Il s’agit d’une question très difficile. Elle est d’ailleurs plutôt d’ordre philosophique ou juridique. Mais je vais essayer d’y répondre en tant que médecin.

    Avons-nous « droit à la vie » avant d’être né ? La vie nous est « tombée dessus » d’une certaine façon : nous ne choisissons pas de naitre. Par contre, il y a un droit à la vie dès que nous sommes nés. Et même avant, dès notre conception.

    Une fois nés, avons-nous « droit à la mort » ? Pouvons-nous décider du moment de notre mort ? D’un point de vue théorique, nous pourrions dire que la mort est « quelque chose qui nous tombera dessus un jour, tout comme la vie nous est tombée dessus un jour », à cette différence près que nous ne sommes plus dans un « état préconceptionnel », nous sommes au monde et donc conscients. Cependant, le fait de choisir de mourir se heurte depuis toujours et dans de nombreuses sociétés au tabou du suicide et du meurtre. En effet, le « droit total » à décider le moment de sa mort implique soit le meurtre soit le suicide. Dans les deux cas, il s’agit d’induire activement la mort.

    Par contre, je suis convaincu, et cela est heureusement devenu une pratique médicale courante, que le malade a le droit de décider, dans certaines circonstances, de « laisser la mort venir ». Quand une maladie affaiblit un patient et le mène petit à petit vers la mort naturelle, il a certainement le droit de décider quel traitement il va suivre. Il a le droit de refuser les soins lorsqu’ils s’apparentent à de l’acharnement thérapeutique. Ce refus semble même la décision la plus juste et la plus sage. A l’issue d’une longue maladie qui mène la personne à une plus grande faiblesse et dépendance, lorsque ses fonctions vitales sont entravées, la mort sera même attendue comme un soulagement.

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  • Ce que sont devenus les enterrements dans nos églises...

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    De Denis Crouan sur le site "Pro Liturgia" :

    Enterrement dans une commune de 5 000 habitants. Le défunt était très connu et populaire. L’église paroissiale était donc pleine pour la messe de funérailles. Autrefois, on aurait parlé de la « messe de requiem » ; mais le curé n’ayant plus aucune idée de ce qu’est la liturgie des défunts telle que prévue par l’Eglise, le « requiem » et tout ce qui fait la spécificité de cette liturgie ancestrale ont été remplacés par une « messe plan-plan » aussi plate et insipide que les messes dominicales habituelles : même répertoire musical, même manque de dignité, même estompage des marques du sacré.

    Eglise paroissiale pleine donc. Mais pleine de qui ? D’une majorité de personnes qu’on ne voit jamais à l’église en dehors de la messe des professions de foi qui sont l’occasion d’utiliser son smartphone pour prendre en photo le petit dernier qui n’attend qu’une chose : que la tribu de « mamies brushing » qui s’agite dans le choeur lui « lâche les baskets » pour qu’il puisse rejoindre sa famille, bien décidé à ne plus aller à la messe avant longtemps. N’y avait-il que ce genre de « public » à la messe de funérailles ? Non, pas que. Il y avait aussi quelques rares fidèles pratiquants.

    Dans l’ensemble, la messe était donc ravalée au rang de « dernier hommage » rendu au disparu, au cours duquel les personnes qui le souhaitaient pouvaient lorsqu’il y avait un temps mort (!) dans le déroulement de la cérémonie, prier pour le repos de l’âme du défunt. Mais assurément, la prière n’était pas le souci principal de l’assistance. Pas même du proche du défunt invité à prendre la parole et qui n’a fait qu’assurer l’assistance que tous les projets financiers lancés par le disparu seraient poursuivis. Tout le monde a dû se sentir réconforté. Surtout que dans le choeur de l’église avait été disposée, de façon bien visible, une grande photo du défunt. A l’issue de la cérémonie, une dame a dit à sa voisine : « Comme j’étais assez près de la photo, j’ai eu l’impression qu’il me regardait pendant toute la messe. » Au moment où le service des pompes funèbres a placé le cercueil dans le chœur, des applaudissements se sont fait entendre. Cette mode des applaudissements, aussi ridicule que déplacée montre bien que pour l’immense majorité des personnes qui assistent à des funérailles, ce qui se fait à l’église n’a plus aucun sens chrétien.

    On peut se poser une question : comment se fait-il que, désormais, la « messe de requiem » soit presque partout remplacée par un « happening » qui n’a plus guère de rapport ni avec la liturgie ni avec la foi chrétienne ?

    Deux éléments se rejoignent pour expliquer ce phénomène. Premièrement, le fait que la liturgie des défunts a été presque partout remplacée par des cérémonies indigentes, vides, privées de ce qui faisait la spécificité de la « messe de requiem » avec son « absoute ». Et puisque les cérémonies sont vides, il faut bien les remplir avec quelque chose ; avec ce qu’auront choisi les membres de la famille venus organiser l’ « hommage » avec le curé. Mais comme la famille ne connaît rien en liturgie et le curé pas beaucoup plus, que choisit-on de faire ? Tout simplement de s’inspirer de ce qui constitue la base de la sous-culture actuelle : les « sitcoms » américaines que diffusent les chaînes de télévision. Il faut être créatif et original... même - ou surtout - pour les funérailles.

    Je rêve d’un évêque qui enverrait une lettre à ses prêtres pour leur rappeler qu’une messe de funérailles doit être une messe de funérailles et pas autre chose.

    Je rêve de curés qui rappelleraient aux familles de défunts que l’église est un lieu de prière et de recueillement et que la liturgie qui s’y déroule obéit à des règles qu’un ministre du culte n’est pas autorisé à transgresser, les hommages et autres marques de sympathie devant se faire après la messe et non pendant.

    Mais je rêve de plus en plus ces derniers temps...

    DC 

  • Faut-il élargir les conditions d'accès à l'avortement ?

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    De RCF :

    Faut-il élargir les conditions d'accès à l'avortement ?

    Présentée par Laurent Verpoorten

    DURÉE ÉMISSION : 60 MIN

    Faut-il élargir les conditions d'accès à l'avortement ?

    Mercredi dernier, le 27 novembre, une proposition de loi visant à allonger le délai légal d’avortement était portée au vote des parlementaires de la commission justice. La veille, dans une carte blanche publiée dans les journaux La Libre et De Morgen, plus de 750 médecins et soignants, francophones et néerlandophones, de toutes spécialités, de toutes générations et de toutes confessions unissaient leurs voix pour dénoncer le délitement des balises éthiques dans cette proposition de loi. Dans Perspectives, Laurent Verpoorten reçoit trois de ces signataires.

  • La vision politique du Pape François : le "mythe du peuple"

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Un Pape avec le « mythe » du peuple

    Le texte qui suit est celui de l’allocution de Sandro Magister aux journées d’étude organisées du samedi 30 novembre au dimanche 1er décembre à Anagni, en la Sala della Ragione, à l’initiative de la Fondation Magna Carta et portant sur le thème : « À César et à Dieu. Église et politique dans les pontificats de Jean-Paul II, Benoît XVI et François ».

    Avec en supplément la réponse de Sandro Magister au terme des débats.

    *

    La vision politique du Pape François

    de Sandro Magister
    Anagni, le 30 novembre 2019

    La vision politique du Pape François s’enracine avant tout dans son expérience de vie, en Argentine

    Nommé maître des novices de manière précoce, le jeune Bergoglio, alors âgé de trente-quatre ans, a milité pour le retour au pays de Juan Domingo Perón, qui vivait à cette époque en exil à Madrid. Il est devenu le guide spirituel des jeunes péronistes de la Guardia de Hierro qui étaient présents en force dans l’université jésuite du Salvador. Et il a poursuivi son militantisme même après avoir été nommé, de façon assez étonnante, supérieur provincial des jésuites d’Argentine en 1973, l’année même du retour de Perón et de sa réélection triomphale.

    On retrouve Bergoglio parmi les rédacteurs du « Modelo nacional », le testament politique que Perón a voulu laisser après sa mort. C’est pour toutes ces raisons qu’il s’est attiré l’hostilité féroce d’une bonne moitié des jésuites argentins, plus à gauche que lui, tout particulièrement après qu’il ait cédé l’université du Salvador, qui avait été mise en vente pour renflouer les finances de la Compagnie de Jésus, précisément à ses amis de la Guardia de Hierro.

    C’est pendant ces années que le futur pape a élaboré le « mythe », ce sont ses propres termes, du peuple comme acteur de l’histoire. Un peuple par nature innocent et porteur d’innocence, un peuple qui a le droit inné d’avoir « tierra, techo, trabajo » et qu’il associe avec le « santo pueblo fiel de Dios ».

    Le « mythe du peuple »

    Mais en plus de sa propre expérience de vie, la vision politique du pape Bergoglio a également pris forme grâce à l’enseignement d’un maître, comme il l’a confié au sociologue français Dominique Wolton dans un livre-entretien paru en 2017 sous le titre « Politique et société » :

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  • Procès Barbarin en appel : non à la justice du bouc émissaire

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    De Gérard Leclerc sur le site web de « France Catholique » :

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     « Le premier procès Barbarin fut un grand procès pour les victimes du Père Preynat. Celui en appel pourrait être un grand procès pour le droit. » C’est Pascale Robert-Diard, de la rédaction du Monde, qui émet cette appréciation fondée sur une analyse précise de l’intervention de Joël Sollier, représentant du ministère public au Palais de justice de Lyon. Pour l’avocat général, l’archevêque de Lyon ne saurait être condamné pour non dénonciation d’agressions sexuelles, comme le voulait un certain nombre de victimes du Père Preynat. Ainsi dément-il le verdict du précédent procès, où le cardinal Barbarin avait été condamné à six mois de prison avec sursis. Pascale Robert-Diard affirme même que Joël Sollier s’est montré sévère à l’adresse des juges de première instance. N’a-t-il pas parlé d’une « chimère » juridique « qui ne répondrait qu’à un impératif idéologique dont les conséquences dévastatrices n’ont, à l’évidence, pas été suffisamment pesées » ?

    Reconnaissons-le, les membres de La Parole libérée sont aussi durement frappés par cette déconstruction d’un premier verdict. De quoi s’agissait-il pour eux, sinon d’obtenir une condamnation dont la nature symbolique frapperait l’opinion ? Il est extrêmement dangereux d’étendre outre mesure la notion de délit de non-dénonciation dans le but de faire un exemple, est-il répondu. Dès lors la condamnation du cardinal Barbarin devient des plus improbables. Nous sommes ici dans le domaine du droit dans toute sa rigueur, et l’on s’éloigne du climat du premier procès Barbarin.

    Ce premier procès avait bel et bien été ce qu’écrit Pascale Robert-Diard, un grand procès pour les victimes. Mais n’était-ce pas plutôt un procès Preynat, où Philippe Barbarin tenait le rôle d’un présumé coupable à la place de l’intéressé ? En choisissant l’archevêque de Lyon comme principale cible de leur colère, les victimes avaient pris un sérieux risque. La justice ne pouvait les suivre, en termes de droit. Cependant, la logique inhérente à la désignation d’un bouc émissaire, sur lequel on fait peser toutes les responsabilités, va continuer ses ravages, avec le déferlement d’une haine dans les médias et les réseaux sociaux, qui ne fera rien pour apaiser les souffrances des victimes

    »Ref. « Un grand procès pour le droit »

    JPSC

  • Lyon, procès Barbarin : en appel le parquet requiert la relaxe

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    L’avocat général rappelle qu’on ne peut demander à quelqu’un de dénoncer des faits prescrits alors que l’auteur de ces faits ne pourra être condamné puisque bénéficiant de cette même prescription ! « Qui peut souscrire à un tel système ? » conclut le ministère public. De Bérengère Dommaigné sur le site web « aleteia », le 29 novembre 2019 : 

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    "La deuxième journée du procès du cardinal Barbarin devant la Cour d’appel de Lyon a pris fin vendredi avec les plaidoiries du ministère public et de la défense. Le parquet requiert la relaxe du prélat ne voulant pas ajouter « de l’injustice à l’injustice ». La cour rendra son arrêt le 30 janvier 2020.

    L’ambiance était concentrée et technique dans la salle de la Cour d’appel de Lyon où s’est tenu pendant deux jours le procès du cardinal Barbarin. Celui-ci faisait appel de sa condamnation en première instance, le 7 mars dernier, à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les agressions commises sur des scouts, avant 1991, par le père Bernard Preynat. En interjetant appel, le cardinal conteste cette conclusion, reconnaissant des erreurs mais pas un délit, et niant toute volonté de cacher « ces crimes odieux », lui-même n’étant arrivé dans le diocèse de Lyon qu’en 2002.

    Dans cette affaire, il y a avant tout des victimes. Les victimes du père Preynat qui, courageusement, inlassablement demandent justice et crient leurs douleurs et leurs souffrances. Par le biais de l’association la Parole libérée qui a fait un énorme travail de mise en lumière, ces victimes ont pu mettre à jour les drames subis par de nombreux scouts dans les années 1970 et 1980 du fait d’un prêtre, Bernard Preynat. En première instance comme lors de cet appel, c’est donc d’abord cette souffrance qui saute aux yeux ainsi qu’une certaine incompréhension. « Pourquoi donc n’est-ce pas Bernard Preynat qui est assis sur le banc des accusés ? » Cette question va enfin avoir sa réponse puisque le procès du père Preynat doit avoir lieu du 13 au 17 janvier prochain.

     Lire aussi : Procès de Mgr Barbarin : « les feuilles mortes du buzz se ramassent à l’appel »

    Les témoignages bouleversants qui se succèdent à la barre suscitent peu de questions de la part des parties civiles comme de la défense pendant ces deux jours d’appel. « Si j’avais parlé à 10 ans, jamais on ne m’aurait cru », témoignait au premier jour du procès l’un d’entre eux Christian Burdet. « Si le diocèse avait agit à l’époque, nous n’en serions pas là ». « Ma vie a changé le jour où j’ai enfin parlé, en janvier 2015, cela m’a libéré d’un fardeau que j’ai porté seul pendant quarante ans ! ». Les neuf victimes qui témoignent les unes après les autres, laissent la salle glacée et silencieuse. Beaucoup pensaient être « le seul à subir cela » et disent pourtant connaître aujourd’hui d’autres victimes qui n’ont pas ou ne veulent pas encore parler au grand jour. Des vies brisées, le poids du silence et de la culpabilité qui sort enfin aujourd’hui dans un cri « qu’il faut entendre », estime le ministère public dans son réquisitoire ce matin, en ce deuxième jour d’appel.

    « La justice ne doit pas faire du symbolique »

    « Il n’y a pas, de la part du ministère public, le moindre aveuglement ou la moindre distance en ce qui concerne la douleur des victimes », a commencé l’avocat général Joël Sollier avant de requérir la relaxe du cardinal Barbarin. Pour lui une condamnation présente un risque juridique : « La justice ne doit pas faire du symbolique. Le système juridique ne peut être soumis à de telles torsions pour servir une cause, aussi juste soit-elle « . Et d’expliquer ces torsions. Si on rend le cardinal Barbarin coupable d’une non-dénonciation, cela signifierait que d’autres témoins directs ou indirects des agressions sexuelles du père Preynat à la fin des années 1980 pourraient en être également tenus responsables : l’Église, les parents et les proches des victimes, et les victimes elles-mêmes parce qu’elles n’auraient pas cherché à protéger d’autres victimes potentielles. « Qui veut souhaiter vouloir créer une telle chimère (…) aux conséquences dévastatrices ? »

     Lire aussi : Comment protéger les enfants des abus sexuels ?

    Autre question de droit incontournable pour l’avocat général, le caractère intentionnel de la non-dénonciation. Mgr Barbarin a-t-il eu conscience qu’il entravait la justice ? L’avocat général en doute, citant un mail du cardinal à Alexandre Hezez, suite à leur rencontre où celui-ci a confié les agressions subies. Dans ce mail, le cardinal lui suggère par écrit de porter plainte, bien qu’il pense que les faits soient prescrits. Peut-on « courir le risque d’ajouter de l’injustice à l’injustice » conclut l’avocat général rappelant qu’on ne peut demander à quelqu’un de dénoncer des faits prescrits alors que l’auteur de ces faits ne pourra être condamné puisque bénéficiant de cette même prescription ! « Qui peut souscrire à un tel système ? » , conclut le ministère public. La cour d’appel de Lyon doit rendre son arrêt le 30 janvier 2020.  À sa sortie, le cardinal a rapidement pris la parole : Je m’en remets à la décision de la justice et je veux dire aux victimes que je ne pense qu’à elles ".

    Ref. Procès Barbarin : en appel le parquet requiert la relaxe

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  • Les trois points chauds des persécutions antichrétiennes

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    De Bertrand Duguet sur le site de Famille Chrétienne :

    Rapport AED : les trois points chauds des persécutions antichrétiennes

    29/11/2019

    Le Sud de l’Asie est la région du monde où la situation des chrétiens s’est le plus détériorée ces deux dernières années, devant l’Afrique et le Moyen Orient, selon le rapport 2017-2019 de l’AED « Persécutés et oubliés ? ».

    Asie du Sud Est : les persécutions augmentent dramatiquement

    Le nouveau directeur France de l’AED, Benoît de Blanpré, connaît bien l’Asie : il a travaillé 11 ans à l’association « Les Enfants du Mékong » et a vécu dans de nombreux pays du continent. Cette connaissance du terrain risque de se révéler cruciale alors que, selon le rapport de l’association paru le 26 novembre, c’est là que la situation des chrétiens s’est le plus détériorée durant les deux dernières années.

    Ultranationalisme, régimes autoritaires, islamisme : une triple menace y pèse sur l’Église. Outre le Pakistan, où les persécutions tacitement soutenues par les autorités continuent d’être fréquentes, et la Corée du Nord où l’état persécute systématiquement les chrétiens, d’autres pays ont connu une forte augmentation des actes antichrétiens. En Inde le gouvernement indouiste de Narendra Modi ferme les yeux sur l’augmentation des violences contre les chrétiens ; en Chine le PC fait signer dans certaines écoles des déclarations d’athéisme aux élèves et persécute l’Église non officielle ; aux Philippines, pays pourtant catholique, Rodrigo Duterte invite à « tuer les évêques » qui s’opposent à lui. Parallèlement, aux Philippines comme au Sri Lanka, les attentats islamistes se multiplient.

    ▶︎ À LIRE AUSSI Asie : les persécutions anti-chrétiennes en hausse

    Afrique : la persistance des menaces djihadistes

    L’Afrique connaît un essor de l’intolérance religieuse, mêlant djihadisme, pauvreté et conflits ethniques. Le cocktail est explosif et le nombre d’attentats au Burkina Faso, Niger ou République centrafricaine a de quoi inquiéter. « Il existe clairement un ordre du jour pour islamiser toutes les zones majoritairement chrétiennes » confie dans le rapport Mgr Wilfred Anagbe, évêque de Mukurdi, au Nigeria.

    Cas d’école de cette islamisation planifiée, Madagascar, où Mgr Désiré Tzarahazana confiait en juin 2018 à l’AED l’impression d’une « invasion » notamment orchestrée par les pays du Golf. Il relevait les projets de construction de plus de 2600 mosquées, bien plus que les musulmans locaux en nécessitaient, et s’inquiétait des déplacements en masse de populations musulmanes organisés depuis la Turquie.

    Moyen-Orient : une phase d’exode

    Au Moyen Orient les populations chrétiennes font l’objet de moins de persécutions directes depuis la chute de l’État Islamique, mais elles peinent à revenir. Si les chrétiens reviennent peu à peu dans la plaine de Ninive, la communauté d’Alep, l’une des plus importante de toute la région, s’est réduite de plus de 80% en huit ans.

    Au porte du Proche Orient en revanche, l’Égypte est un des rares États où la situation s’est véritablement améliorée depuis le dernier rapport. Alors que les coptes étaient selon les termes de l’État Islamique la « proie favorite » du djihadisme, ils ont su lui résister, à l’instar de l’insaisissable père Zacharia Botros, icône de la critique copte de l’Islam dans le monde virtuel, insaisissable dans le monde réel, ennemi public n°1 d’Al Quaeda. Ils voient aujourd’hui leur sort s’améliorer, et l’État assurer leur protection. Ce dernier devrait permettre l’autorisation nécessaire à la construction de 3 700 églises pour cette communauté estimée à environ 10% de la population égyptienne.

    Bertrand Duguet

  • La menace de l'avortement reste la priorité absolue des évêques des Etats-Unis

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    Evêques américains: "La menace de l’avortement reste notre priorité absolue."

    Michael J. O’Loughlin (source)

    12 novembre 2019

    La "menace de l'avortement" est la "priorité absolue" pour les évêques américains, selon une nouvelle lettre adoptée le 12 novembre par la Conférence des évêques catholiques des États-Unis. La lettre servira d'introduction à un guide de vote qui sera publié avant les élections de 2020. Mais cette formulation a attiré l’opposition de certains évêques qui ont déclaré qu’elle ne reflétait pas les priorités du pape François. (?!)

    "La menace de l'avortement reste notre priorité absolue car elle attaque directement la vie elle-même, car elle a lieu dans le sanctuaire de la famille et en raison du nombre de vies détruites. Dans le même temps, nous ne pouvons ignorer ou ignorer d’autres menaces graves à la vie et à la dignité humaines telles que le racisme, la crise environnementale, la pauvreté et la peine de mort.

    Nos efforts pour protéger les enfants à naître restent plus importants que jamais, car, tout comme la Cour suprême peut accorder plus de latitude aux lois des États limitant l'avortement, les législateurs des États ont adopté des lois qui non seulement légalisent l'avortement pendant les neuf mois de la grossesse, mais ouvrent la porte à l'infanticide. . En outre, l'avortement contamine de nombreuses autres questions importantes en s'insérant dans la législation en matière d'immigration, de soins aux pauvres et de réforme des soins de santé."

    La menace de l'avortement est-elle la priorité absolue des évêques belges ? L'électorat catholique de notre pays sera-t-il invité à en tenir compte lors de prochaines élections ? Les députés qui auront voté l'élargissement de la loi sur l'avortement seront-ils considérés comme infréquentables ?