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Société - Page 503

  • L'enseignement de la religion en Belgique : un "grand angle" de KTO

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    Le sens de la vie - Enseigner la religion en Belgique /Documentaire

    L´enseignement de la religion occupe une place toute particulière dans les écoles belges, qu´elles soient publiques (réseau officiel) ou privées (réseau libre). Malgré les attaques dont il a été l´objet au fil de l´histoire, le cours de religion a gardé toute sa place dans le réseau libre et l´enseignement catholique n´a cessé de se développer partout sur le territoire belge. Il totalise à ce jour plus d´un millier d´écoles et une cinquantaine d´internats- Fait exceptionnel en Europe, L´enseignement catholique en Belgique représente environ 50% des écoles et scolarise la moitié des élèves belges appartenant à des profils sociaux, culturels et religieux différents. Comment l´enseignement de la religion catholique se vit-il au sein des écoles, en Belgique francophone ? Quels en sont les enjeux dans un monde en plein bouleversement, une société en quête de valeur et de sens ? Telle sont les questions auxquelles le documentaire se propose de répondre en allant, sur le terrain, à la rencontre d´enseignants et d´élèves de tous âges.

    UNE COPRODUCTION KTO/GRAND ANGLE PRODUCTION 2017 - Réalisé par Christine Stromboni

    Diffusé le 11/09/2017 / Durée : 52 minutes

  • Euthanasie : les Frères de la Charité en Belgique ont choisi de désobéir à Rome (mise à jour à 17H00)

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    Euthanasie : les Frères de la Charité en Belgique désobéissent à Rome (source)

    L’organisation des Frères de la Charité en Belgique ne reviendra pas sur sa décision, prise en mars dernier, d’autoriser la pratique de l’euthanasie au sein de la quinzaine d’établissements psychiatriques placés sous sa responsabilité, a-t-elle déclaré le 12 septembre à l’issue d’une conférence de presse. Cette prise de position a été prise la veille lors d’une réunion exceptionnelle du conseil d’administration.

    L’organisation belge a donc choisi de ne pas suivre les recommandations de Rome et du supérieur général de l’ordre lui demandant de revenir sur sa décision, jugée contraire à l’enseignement de l’Église catholique. Elle estime au contraire que leur texte « est conforme à la doctrine de l'Église catholique » et affirme prendre « en compte le changement et les évolutions au sein de la société ». L’organisation risque l’exclusion de l’ordre selon le frère Stockman, son supérieur.

    Le communiqué de l'organisation est en pdf ICI et l'annexe justificative ICI

     

    La réaction du Supérieur général des Frères de la Charité ne s'est pas faite attendre :

    Communiqué de presse du Généralat des Frères de la Charité à Rome :

    Rome, 12 septembre 2017.

    Le supérieur général des Frères de la Charité, le Frère René Stockman, a pris connaissance de la position du Conseil d'administration de l'organisation des Frères de la Charité en Belgique concernant l'application de l'euthanasie à des patients psychiatriques en phase non terminale.

    Il déplore le fait qu'il n'y ait plus aucune volonté de négocier le texte d'orientation. Il ne comprend pas que le conseil d'administration ne veuille prendre aucun compte des experts de terrain qui ont exprimé des objections claires à l'égard du texte d'orientation. Il regrette également que la consultation planifiée, sous la direction du Prof. Rik Torfs qui devait agir en tant que médiateur ait fait long feu parce que le Prof. Rik Torfs ne pouvait plus faire confiance à l'organisation des Frères de la Charité en Belgique. Cependant, au Vatican, un report provisoire de l'ultimatum posé qui expirait le 11 septembre avait été consenti afin de permettre un dialogue entre le Conseil général et l'organisation belge.

    Le supérieur général reste prêt à dialoguer, pourvu que ce dialogue porte sur le contenu du texte d'orientation, et donc sur le fait qu'il s'agit ou non d'appliquer l'euthanasie dans les murs des Frères de la Charité, et non pour trouver un "modus vivendi". Toutefois, il présentera de nouveau la situation actuelle aux autorités compétentes du Vatican avant de prendre d'autres mesures. Cela se produira dans la semaine du 25 du mois de septembre en cours.

    Compte tenu du fait que le supérieur général séjourne momentanément au Congo, il n'est pas disponible pour d'autres commentaires.

  • Congo : une chute inexorable…qui nous concerne

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    De Marie-France Cros dans « La Libre Belgique » de ce jour et sur le site « La Libre Afrique » sous le titre « RDC: une chute inexorable » :

    virunga-national-park-1-681x511.jpg" Alors que l’Organisation mondiale de la Santé a lancé ce week-end un cri d’alarme au sujet de l’épidémie de choléra qui s’est propagée à 20 des 26 provinces du Congo sans que le gouvernement de Kinshasa réagisse, le Premier ministre Bruno Tshibala poursuit son séjour à Paris à la recherche d’appuis pour un régime mal en point et tenterait d’y négocier une visite du président hors mandat Joseph Kabila.

    Car, ayant passé le plus clair de ces dernières années à préparer son maintien anticonstitutionnel au pouvoir, le chef de l’État a peu travaillé au bien-être des 80 millions de Congolais. La tension que cela crée – ainsi que l’insécurité juridique dans un pays où la famille Kabila s’est extraordinairement enrichie – font fuir les investisseurs et provoquent une chute régulière du franc congolais depuis 2016; rien que depuis le début 2017, il a perdu plus de 55 % de sa valeur. Kinshasa en rejette la faute sur la chute des prix des matières premières; cela a été vrai mais, depuis septembre 2016, le cours du cuivre ne cesse d’augmenter, alors que la production congolaise de métal rouge a été multipliée par trois depuis 2011.

    Après avoir beaucoup vilipendé les Occidentaux qui ont pris des sanctions contre les principaux responsables des violations des droits de l’homme, Kinshasa a, il y a quelques mois, demandé leur aide financière. En juin, le Fonds monétaire international (FMI) a insisté pour que Kinshasa promulgue un calendrier électoral (toujours absent, alors que la date limite de convocation des élections tombe ce mois-ci) et mette en œuvre des mesures de décrispation politique (alors que le nombre de détenus politiques n’a jamais été aussi élevé).

    Aujourd’hui, le Congo est donc comme une grange où se promèneraient des fumeurs : la moindre flammèche peut y provoquer un incendie.

    En raison de la chute du franc congolais, de nombreuses stations à essence avaient fermé, fin août – après plusieurs hausses du prix au consommateur depuis le début de l’année – les pétroliers assurant vendre le carburant à perte; une commission mixte a été créée début septembre pour trouver une solution.

    La chute du franc et le mauvais état des routes ont aussi entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires, qui doublent ou triplent par rapport aux derniers mois selon l’aliment et le lieu considérés. Or, on sait que septembre et décembre sont les mois les plus “explosifs” au Congo en raison du désespoir que causent, dans la population, l’impossibilité de financer la rentrée scolaire et celle de bien manger au moins à Noël.

    La rentrée scolaire du 4 septembre a été peu honorée à Kinshasa, dans le Sud-Ubangui et l’Équateur (nord-ouest du pays), et à Kisangani (nord-est) notamment, à cause des difficultés de paiement des parents et d’une grève des enseignants qui réclament une hausse de leur pouvoir d’achat, amputé de moitié. De nombreux fonctionnaires ont d’importants arriérés de salaire.

    Et alors que la Banque centrale a tout juste de quoi payer seulement deux semaines d’importations – dans un pays si mal géré qu’il importe presque tout – son gouverneur, au début du mois, dénonçait dans “l’État” le “premier mauvais client” des banques du pays.

    Comment arrêter l’inexorable chute du Congo?"

    Ref. RDC : Une chute inexorable

    Le Congo paie toujours les conséquences du péché originel commis par la Belgique : celui d’une indépendance jetée à la figure des autochtones dans l’impréparation la plus totale après 18 mois (janvier 1959-juin 1960) de tergiversations incohérentes et irresponsables. Un bon demi-siècle plus tard, Ponce-Pilate continue à secouer la tête:  azali likambo na ngai mosusu te…

    JPSC

  • Face au ramdam médiatique autour d'Anne Bert, une autre approche de la maladie et de la souffrance

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    9782728922635.jpgAlors que partout (hier encore au JT de la RTBF) on n'entend parler que d'Anne Bert et de sa décision de venir se faire euthanasier en Belgique, il nous paraît opportun de donner place ici à une autre approche de la maladie et de la souffrance. De Camille de Montgolfier sur aleteia.org (27 octobre 2016) :

    Léonard, atteint de la maladie de Charcot, raconté par sa femme

    "Si je ne peux plus marcher, je courrai !" est un livre-témoignage bouleversant sur l’épreuve de la maladie et la mort.

    Léonard est un homme sportif et joyeux de 37 ans, mari et père de quatre enfants, lorsqu’il se découvre atteint par une sclérose latérale amyotrophique. Ce nom barbare désigne une lente dégénérescence du corps qui entraîne sa paralysie progressive, jusqu’à la mort. On la connaît mieux sous le nom de maladie de Charcot, révélée au grand public durant l’été 2014 avec le Ice Bucket Challenge, relayé sur les réseaux sociaux par un grand nombre de célébrités, et qui consiste à mettre au défi une connaissance de se renverser un seau d’eau glacé sur la tête. De prime abord ce jeu peut sembler futile, mais il n’est que la partie médiatique d’une vaste campagne de dons pour la lutte contre la maladie de Charcot qui a finalement permis de lever près de cent millions d’euros pour la recherche.

    Le livre est préfacé par Philippe Pozzo di Borgo, dont l’histoire a été révélée par le film Intouchables. Dans sa préface, il fait part de son admiration pour le courage de Léonard. « Si je ne peux plus marcher, je courrai ! » dit-il à sa famille, « Si je ne peux plus parler, je chanterai ! ».

    Ce sont quatre années de lutte contre la maladie et pour la vie qu’Axelle Huber raconte. Son livre émeut par la poésie avec laquelle elle décrit le chemin de croix de Léonard et de sa famille à mesure que la maladie prend peu à peu les jambes, les bras puis le reste du corps de son mari, jusqu’à sa voix.

    Une vraie leçon de vie 

    « Ce que Dieu veut éprouver en vous, n’est pas votre force, mais votre faiblesse » écrit Bernanos dans Le Dialogue des Carmélites. Chaque chapitre du livre d’Axelle Huber est introduit par une citation de Bernanos qui prend sens face aux renoncements que la maladie impose à Léonard : le ski, le violoncelle, puis son travail : « Mais si tout orgueil était mort en nous, la grâce des grâces serait de s’aimer humblement soi-même comme n’importe lequel des membres souffrants de Jésus-Christ ». Et c’est la sérénité de Léonard, dépossédé de lui-même, qui frappe le plus.

    Au-delà de la lutte contre la maladie, c’est une vraie leçon de vie que l’on tire du livre d’Axelle Huber, à travers le récit qu’elle fait de son amour pour cet homme, son mari. Une leçon de foi aussi :  « Léonard devient chaque jour un peu plus, dans l’épreuve de la paralysie, l’homme de foi, d’espérance et de charité qu’il n’a jamais cessé d’être ». Il rassure ses enfants et leur enseigne la parole du Christ, et lorsque la maladie atteint l’un de ses stades les plus avancés, à défaut de pouvoir parler, il leur offre des livres de vies de saints.

    Le livre est ponctué de réflexions d’une grande profondeur, qui touchent par leur beauté simple donc universelle sur le mystère de la Croix : « Léonard témoigne que l’on ne peut entrer dans la résurrection sans passer par la croix. Il sait que Dieu n’a pas voulu le mal, que Dieu n’a pas voulu la souffrance. Il m’exprime très clairement que sans ce mystère de la croix, de la souffrance, de la mort, la foi ne serait plus la foi, qu’il n’y aurait pas d’adhésion libre et volontaire de notre être ».

    C’est donc un livre plein d’espérance et de joie que nous livre Axelle Huber. Malgré la souffrance, en dépit de l’injustice de se voir ainsi priver de l’homme de sa vie, du père de ses enfants, c’est bel et bien un témoignage de la joie partagée avec Léonard, en attendant la joie à venir.

    Si je ne peux plus marcher, je courrai !, d’Axelle Huber. Éditions Mame, septembre 2016, 224 pages, 15,90 euros.

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  • L’Europe en question : un lunch débat animé par deux témoins de premier plan à l’Université de Liège, le mardi 10 octobre à 18h00

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    lunch_debat_oct2017.jpg

    L’Union européenne est aujourd’hui menacée de désintégration. Le risque peut venir de trois côtés à la fois : par la sécession de certains Etats-membres, aujourd’hui le Royaume-Uni avec le « Brexit » ; par l’implosion de l’Eurozone suite à un nouveau « Grexit », mais élargi à d’autres pays méditerranéens que la Grèce ; par un recloisonnement de l’Espace Schengen suite à la crise des réfugiés. Bien entendu, on peut préférer un discours plus optimiste et se rappeler que l’Europe ne progresse que par crises. Mais comme celle-ci en combine plusieurs, on voit bien qu’en sortir par le haut va demander un grand bond en avant. Est-ce possible et à quelles conditions ?

    Pour en débattre le cercle inter-facultaire de l’Union des étudiants catholiques de Liège et le Groupe de réflexion sur l’éthique sociale  accueillent, le mardi 10 octobre prochain à 18h00 à l’Université de Liège, deux témoins privilégiés de la vie européenne : le professeur Alfred Steinherr, ancien Directeur Général de la Banque Européenne d’Investissement (B.E.I.), qui interviendra sur le thème de « L’Union monétaire en question » et Pierre Defraigne, Directeur du Centre Madariaga au Collège d’Europe et Directeur général hre à la Commission européenne, qui plaidera pour « L’Europe, dernier recours de la démocratie face aux transformations du monde ».

    La rencontre se tiendra sous la forme d’un lunch débat à la salle des professeurs dans le bâtiment du Rectorat de l’Ulg,  place du XX août, 7, 1er étage (accès par la grande entrée : parcours fléché).

    Participation aux frais : 15 € (à régler sur place). Pour les étudiants : 5€

    Inscription nécessaire au plus tard trois jours ouvrables à l’avance (6 octobre 2017) : soit sur le site internet : www.ethiquesociale.org   - soit par email : info@ethiquesociale.org – soit par téléphone : 04 344 10.89.

    JPSC

     

  • Mobilisation pour la Vie en Allemagne

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    Du Salon Beige :

    L'Allemagne se mobilise pour le respect de la vie

    Vendredi 15 septembre, la fédération de treize associations pro-vie allemandes et autrichienne, appelée Bundesverband Lebensrecht, organisera un congrès sur la bioéthique et la dignité humaine, suivi samedi 16 septembre par la Marche pour la Vie annuelle allemande à travers le centre de la capitale, Berlin.

    La devise de la mobilisation de cette année est « Protégeons les plus faibles ! Disons 'oui' à tout enfant. Arrêtons l'avortement et la sélection embryonnaire ! »

    Voici la traduction du tract :

    « Tous les hommes sont précieux. S'il est vrai que chaque être humain a la même dignité, * cela s'applique aussi aux enfants à naître et aux personnes âgées ou malades * il est scandaleux de proposer aux personnes en détresse la mort comme solution * il est grand temps de se mobiliser pour toutes ces personnes. Parce que c'est vrai, nous devons nous lever et nous mettre en marche. » « Ensemble pour la vie, pour une Europe sans avortement et sans euthanasie ! »

    Choisir la Vie, comme pour la plupart des marches en Europe et dans le monde, enverra sa déléguée aux relations avec les étrangers pour soutenir nos voisins allemands.

    Capture d’écran 2017-09-10 à 17.24.56Capture d’écran 2017-09-10 à 17.25.07

  • La Belgique où règne une extension permanente du domaine de la mort...

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    D'Erwan Le Morhedec ("Koz") sur son blog :

    L’extension permanente du domaine de la mort

    Et la mécanique ordinaire se met en œuvre, comme s’il s’agissait de suivre le plan convenu à l’avance. Une checklist. Cocher la case livre, la case ADMD, le départ à l’étranger, les matinales et la pression de l’émotion. Et cet argument, toujours, du moins-disant éthique. Puisque le pays voisin l’autorise, pourquoi ne le faisons-nous pas ? Comme si la mort, la vie, la dignité d’un être se décidaient au jeu du forum shopping. Une écrivaine, Anne Bert, a choisi de rejoindre la Belgique pour s’y faire donner la mort, au stade où elle considère que sa dignité n’est plus assurée. Elle n’est pas en phase terminale mais refuse de vivre davantage. Ce serait son choix, un choix personnel qu’il conviendrait de respecter. C’est ainsi qu’on nous le présente, c’est pourtant un peu plus que cela. C’est aux noms de tous les autres qu’il faut interroger cette démarche.

    Car oui, c’est un peu plus que son choix, puisqu’elle a décidé de le médiatiser. C’est un peu plus que son choix puisqu’elle a décidé d’appeler de ses vœux un changement de législation. Peu importe que la France en ait si souvent débattu, peu importe la nature de nos débats éthiques et parlementaires. Avec le secours médiatique et les bons soins de la Belgique, il s’agit d’aller plus loin, encore plus, toujours plus loin, vers le seul but véritable de cette action militante depuis plus de vingt ans : obtenir le droit, à tout moment de sa vie, en phase finale ou non, malade ou pas, de se faire donner la mort.

    Je lis qu’Anne Bert dénonce la loi française. Dans Le Parisien, elle est en colère contre « une loi hypocrite », la France « proscrivant seulement l’acharnement thérapeutique ». Faut-il donc travestir cette loi pour en obtenir la révision ? Après déjà les élargissements dus à la loi Leonetti, ouvrant la possibilité d’une sédation jusqu’à la mort, la révision de cette loi par la loi du 2 Février 2016 « créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie » est allée bien au-delà. Désormais, l’article L1110-5-5 du Code de la Santé Publique prévoit ceci, qui vient encore s’ajouter aux possibilités antérieures :

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  • Non, les djihadistes ne sont pas des fous décérébrés

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    De Doan Bui sur le site de l'Obs :

    Djihadisme : au parloir avec les "Soldats de Dieu"

    Les auteurs d'une étude sur la radicalisation publient une dizaine d'entretiens menés en prison. Interview.

    Xavier Crettiez, professeur de science politique, a conclu au printemps une étude sur les processus de radicalisation pour le ministère de la Justice. Des entretiens menés en prison, coécrits avec Bilel Ainine, chercheur en science politique, est né le livre "Soldats de Dieu. Paroles de djihadistes incarcérés", à paraître le 7 septembre (1). Un portrait quasi clinique du djihadisme. Interview et extraits.

    Vous êtes à l’origine chercheur spécialisé dans la violence et la radicalisation en politique, notamment au sein des mouvements basques et corses. Pour "Soldats de Dieu", vous avez recueilli la parole de djihadistes incarcérés. Avez-vous décelé des similitudes avec votre ancien objet de recherche ?

    Xavier Crettiez : Bizarrement, oui. J’ai souvent retrouvé chez ces djihadistes une même cohérence dans le discours et dans la structuration idéologique que chez les nationalistes corses ou basques avec qui j’ai pu échanger auparavant. Et parallèlement, je note la même "invisibilité" de ce discours.

    A l’époque des Brigades rouges ou des attentats de l’ETA, on a toujours été plus fasciné par l’imagerie véhiculée, les cagoules et les armes, par exemple, mais on s’intéressait assez peu aux propos de ces militants clandestins. Aujourd'hui, on retrouve ce même paradoxe : l’imagerie djihadiste est sur-représentée, presque avec complaisance, mais leur discours est finalement assez peu entendu. Soit il est considéré comme absurde, soit comme moralement inaudible.

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  • Le pape est revenu sur la question de l'accueil des migrants

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org

    Accueil des migrants: « le cœur toujours ouvert, prudence et intégration »

    Conférence dans l’avion Cartagena-Rome

    « Le cœur toujours ouvert, prudence et intégration, et proximité humanitaire. » C’est l’attitude que le pape François préconise dans l’accueil des migrants, devant les journalistes qui l’ont accompagné en Colombie.

    Dans l’avion qui le ramenait de Cartagena à Rome, le 11 septembre 2017, lors de sa traditionnelle conférence de presse de retour de ses voyages, le pape a dénoncé la tentation d’ « exploiter l’Afrique » : « investissons là-bas pour qu’ils se développent… Nous devons renverser cela. L’Afrique est une amie et il faut l’aider à grandir ».

    Chaque gouvernement, a-t-il aussi souligné doit gérer la question des migrants « avec la vertu propre au gouvernant, à savoir la prudence. Qu’est-ce que cela signifie ? D’abord, combien de places j’ai. Deuxièmement, ne pas seulement recevoir, (mais) intégrer ».

    Voici notre traduction des paroles du pape transcrites par le quotidien de la Conférence épiscopale italienne Avvenire.

    Récemment l’Église italienne a exprimé une sorte de compréhension envers la nouvelle politique du gouvernement de restreindre sur la question des départs de la Libye et par conséquent des débarquements. On a aussi écrit que, sur ce point, vous avez rencontre le président du Conseil, Gentiloni. Nous voudrions savoir si cette rencontre a eu lieu et si cette question a été abordée. Et surtout, que pensez-vous de cette politique de fermeture des départs, considérant aussi le fait qu’ensuite les migrants qui restent en Libye, comme cela a été prouvé par des enquêtes, vivent dans des conditions inhumaines, dans des conditions vraiment très précaires. Merci.

    Avant tout, la rencontre avec le (premier) ministre Gentiloni a été une rencontre personnelle et non sur cette question. C’était avant ce problème qui a émergé quelques semaines plus tard… Deuxièmement, je ressens un devoir de gratitude envers l’Italie et la Grèce parce qu’elles ont ouvert leur cœur aux migrants. Mais il ne suffit pas d’ouvrir son cœur. Le problème des migrants est : premièrement, un cœur ouvert, toujours, entre autres parce que c’est un commandement de Dieu, recevoir, parce que « tu as été esclave », migrant, en Égypte. Mais un gouvernement doit gérer ce problème avec la vertu propre au gouvernant, à savoir la prudence. Qu’est-ce que cela signifie ? D’abord, combien de places j’ai. Deuxièmement, ne pas seulement recevoir, (mais) intégrer. J’ai vu ici, en Italie, des exemples de très belle intégration. Je suis allé à l’Université Roma Tre, quatre étudiants m’ont posé des questions. J’en regardais une, la dernière : mais ce visage, je le connais. C’était une étudiante qui, moins d’un an plus tôt, était venu de Lesbos avec moi en avion, elle a appris la langue, elle étudiait la biologie dans sa patrie, elle a fait l’équivalence et maintenant elle continue. Cela s’appelle intégrer. Sur un autre vol, je rentrais de Suède, j’ai parlé de la politique d’intégration de ce pays comme un modèle. Mais la Suède aussi a dit avec prudence : le nombre est celui-ci, je ne peux pas plus. Troisièmement, il y a un problème humanitaire. Ce que vous disiez. L’humanité prend-elle conscience de ces camps, des conditions dans le désert ? J’ai vu des photos, ceux qui exploitent. Je crois, j’ai l’impression que le gouvernement italien fait tout, par des travaux humanitaires, pour résoudre même des problèmes qu’il ne peut assumer. Mais le cœur toujours ouvert, prudence et intégration, et proximité humanitaire. Et il y a une dernière chose que je veux dire et qui vaut surtout pour l’Afrique. Il existe, dans notre inconscient collectif, une devise, un principe : il faut exploiter l’Afrique. Aujourd’hui, à Carthagène, nous avons vu un exemple d’exploitation, humain dans ce cas-là. Sur ce point, un chef de gouvernement a dit une belle vérité : ceux qui fuient la guerre, c’est un autre problème ; mais beaucoup qui fuient la faim, investissons là-bas pour qu’ils se développent. Mais dans l’inconscient collectif, il y a le fait que chaque fois que tous les pays développés vont en Afrique, c’est pour exploiter. Nous devons renverser cela. L’Afrique est une amie et il faut l’aider à grandir.

  • Une douche glacée du Vatican sur les négociations avec Pékin

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    Lu sur le site « diakonos.be » :

    « François est le premier pape à avoir survolé la Chine. Quant à ce qu’il y mette les pieds un jour, ça reste à voir.  Au mois d’août dernier, la Librairie Editrice du Vatican a publié un dossier qui constitue une véritable douche glacée pour tous ceux qui continuent à croire qu’un accord entre le Saint-Siège et Pékin serait imminent.

    Ce dossier, rassemblé par Gianni Cardinale, un expert en géopolitique vaticane et prestigieux rédacteur dans les colonnes d’« Avvenire » et de « Limes », ne commente pas mais documente plutôt ce que, jusqu’auparavant, on ne savait qu’en partie.

    Pour le première fois, il donne le nom des évêques de chacun des diocèses chinois, officiels et clandestins, légitimes et illicites.

    Mais surtout, il aligne les biographies compilées par la Secrétairerie d’Etat des 75 évêques morts en Chine de 2004 à nos jours, tous décimés par des années voire des décennies de captivité, de travaux forcés, de camps de rééducation, de détention à domicile et flanqués en permanence de policiers.

    Si tel est le traitement que le régime communiste réserve aux évêques chinois sur le terrain, il est clair que tout cela doit cesser avant que le Vatican n’accepte de signer avec les autorités de Pékin un accord sur la nomination des futurs évêques.

    Le calvaire des évêques chinois ne remonte pas seulement à l’époque lointaine de Mao Tsé-Toung et à la Révolution Culturelle, quand l’objectif déclaré du régime était d’anéantir l’Eglise catholique et de créer un simulacre coupé de Rome qui lui soit entièrement soumis.

    Il s’est poursuivi même après la sortie de prison des évêques ou futurs évêques, contraints pour survivre à travailler dans une mine de sel ou dans une carrière de pierre, à faire paître les porcs, à cuire des briques ou pour les plus chanceux à ressemeler des chaussures ou à faire du commerce ambulant.

    En 2005 encore, on apprenait la mort de Jean Gao Kexian, évêque du diocèse de Yantai, dont on avait perdu la trace depuis qu’il avait été séquestré par la police en 1999.

    Le même sort fut réservé en 2007 à un autre évêque, Jean Han Dingxiang, du diocèse de Yongnian, emprisonné pendant vingt ans avant d’être relâché et qu’on a ensuite fait disparaître en 2006 avant d’informer ses proches de sa mort alors qu’il avait déjà été incinéré et enterré dans un lieu inconnu.

    En 2010, c’était au tour d’un autre évêque, Jean Yang Shudao du diocèse de Fuzhou, de mourir après avoir passé vingt-six ans en prison et toutes les années qui suivirent « contraint de rester quasi en permanence en détention à domicile et sous contrôle strict ».

    Sans parler des tribulations des derniers évêques de Shanghai, le jésuite Joseph Fan Zhingliang, mort en 2014 après « avoir exercé le ministère dans la clandestinité » et son successeur Thaddée Ma Daqin, aux arrêts depuis 2012 pour s’être dissocié de l’Association Patriotique des Catholiques Chinois – en parfaite obéissance à Rome qui juge qu’appartenir à cette association est « incompatible » avec la foi catholique – et depuis lors plus jamais libéré malgré qu’il se soit rétracté de sa dissociation il y a un an.

    Cette année aura connu la séquestration et la détention dans un lieu inconnu de l’évêque Pierre Shao Zhumin du diocèse de Wenzhou, dont en premier lieu l’ambassade d’Allemagne en Chine et ensuite le Saint-Siège lui-même ont demandé publiquement la remise en liberté le 26 juin dernier, une demande ignorée par les autorités.

    Face à tout cela, l’optimisme dont le Pape François fait preuve chaque fois qu’il est question de la Chine ne peut s’expliquer que comme étant un exercice de Realpolitik poussée à l’extrême.

    Parce que s’il est vrai que des pourparlers sont en cours entre les deux parties, avec des rencontres une fois par trimestre à Rome et une autre à Pékin, mis à part l’impressionnante absence de liberté que démontre le dossier du Vatican publié il y a quelques jours, deux obstacles demeurent avant un accord sur les procédures de nomination des futurs évêques.

    Le premier c’est que le Conférence épiscopale chinoise, qui est censée présenter les candidats, n’est composée à l’heure actuelle que d’évêques officiellement reconnus par Pékin et ne comporte aucun de la trentaine d’évêque « clandestins » qui ne sont reconnus que par Rome et qu’il n’y a pas moyen de convaincre les autorités chinoises de les intégrer eux aussi.

    Le second obstacle, ce sont ces sept évêques « officiels » que le régime prétend faire reconnaître également par le Saint-Siège alors que trois d’entre eux ont été publiquement excommuniés et que deux d’entre eux ont maîtresse et enfants.

    *

    Cet article a été publié dans le n°37 de « L’Espresso » de 2017, sorti en librairie le 10 septembre, dans la rubrique d’opinion intitulée « Settimo Cielo » confiée à Sandro Magister. »

    Ref. Une douche glacée du Vatican sur les négociations avec Pékin

    La « realpolitik » du pape François évoque celle de Paul VI au bon vieux temps de l’URSS dans les années 1970.

    JPSC

  • Quand les croix des églises sont gommées sur les emballages de produits grecs

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    De Henrik Lindell sur le site de l'hebdomadaire "La Vie" :

    Tollé européen pour les croix gommées sur les produits Lidl

     
	© iStock (montage : La Vie)

    © iStock (montage : La Vie)

    Au nom du respect de la diversité, les groupes Lidl, Carrefour, Nestlé et Danone ont effacé les croix sur des images d'églises orthodoxes qui figurent sur l'emballage de certains produits alimentaires. Mais ce choix provoque la colère de consommateurs à travers toute l'Europe.

    Tout le monde ou presque a déjà vu cette carte postale idyllique de la Grèce, avec des églises orthodoxes aux coupoles bleues qui se dressent à flanc de falaise dans l'île de Santorin. On retrouve notamment cette image sur l'emballage de banals produits « grecs » de grande consommation – par exemple, les yaourts à la grecque. Elle est tellement fréquente qu'en général on n'y pense même plus. Mais si on regarde bien, on peut observer sur certaines boîtes que l'image a subi une étrange transformation depuis quelques mois : les églises orthodoxes ont tout simplement été amputées de leurs croix blanches...

    C'est particulièrement le cas de produits vendus par l'entreprise allemande de distribution Lidl. Elle vient de lancer une nouvelle gamme d'aliments grecs – moussaka, feta, huile d'olive, boulettes de viande, brochettes de légumes... – destinés à ses milliers de magasins à travers toute l'Europe. Mais, de l'Italie en Suède en passant par le Royaume-Uni et la France, des consommateurs se sont aperçus de l'amputation visuelle et ont rapidement demandé des explications au géant allemand. Réponse de l'entreprise : « Nous évitons l’utilisation de symboles religieux, car nous ne souhaitons exclure aucune croyance religieuse. » Et d'ajouter une sorte de justification morale : « Nous sommes une entreprise qui respecte la diversité et c’est ce qui explique la conception de cet emballage. »

    Nous évitons l’utilisation de symboles religieux, car nous ne souhaitons exclure aucune croyance religieuse. – Lidl

    Supprimer des croix sur des églises orthodoxes au nom de la diversité ? Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette explication n'a guère suffi pour calmer les consommateurs. Au contraire. Depuis une semaine, sur les pages Facebook de Lidl, ils laissent éclater leur agacement et certains appellent même au boycott, estimant que Lidl ne respecte pas l'identité culturelle et religieuse de la Grèce. Les réactions les plus dures viennent naturellement des organisations qui dénoncent la christianophobie et des élus de la droite dure, mais pourtant la plupart de ceux qui s'expriment ne sont pas des militants politiques. L'affaire a pris de l'ampleur il y a une semaine quand la chaîne de radio RTL en Belgique a fait une enquête qui a ensuite été reprise par un site d'actualité grec généraliste, qui diffuse des articles en anglais.

    Dans ces articles, on trouve des comparaisons saisissantes entre les images « photoshopées » de Lidl et celles des églises réelles. Il s'agit des deux coupoles de l'Anastasis (« Résurrection », en grec) de l'église orthodoxe du village d'Oïa sur l'île de Santorin. Une véritable défiguration, dénoncée par plusieurs responsables religieux. Ainsi, par exemple, l'archevêque orthodoxe Gregorios au Royaume-Uni estime que la photo retouchée est « immorale » et exige que l'on montre l'église telle qu'elle est, avec sa croix sans laquelle elle n'a guère de sens.

    Sans doute surpris par l'ampleur de la polémique et la colère des Européens, le groupe allemand s'est abord excusé en communiquant ce message dans toutes les langues européennes : « Notre intention n’a jamais été de choquer. Nous évitons l’utilisation de symboles religieux sur nos emballages pour maintenir la neutralité dans toutes les religions. Si cela a été perçu différemment, nous présentons nos excuses aux personnes qui ont pu être choquées. » Cette explication étant jugée par beaucoup insuffisante, la direction du groupe a finalement décidé le 6 septembre que l'image sur l'emballage sera modifiée « aussi vite que possible », mais sans pour autant promettre qu'on reverra une église avec sa croix.

    Ces entreprises, qui voulaient soi-disant défendre la diversité en supprimant les croix, apportent de l'eau au moulin de ceux qui ont des revendications identitaires. – Carol Saba

    Il se trouve que cette affaire est loin d'être un cas isolé. Cela fait en réalité plusieurs mois que l'on trouve la même image de Santorin retouchée sur des produits d'autres marques. Et pas n'importe lesquelles. Sur l'emballage de leurs « yaourts à la grecque », Nestlé, Danone, Carrefour, Lynos et probablement d'autres encore ont tous eu recours au même procédé que Lidl. Jusqu'alors, ce sont surtout des organisations qui défendent l'identité chrétienne de l'Europe qui ont réagi en France auprès des marques françaises (Danone et Carrefour). Mais certains élus ont pris le relai. La députée LR des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, a posté le 5 septembre sur sa page Facebook un commentaire interpellant le groupe Carrefour. Quitte à oser au passage un parallèle douteux avec des produits halals destinés aux musulmans : « Carrefour fait le choix de supprimer les croix chrétiennes de ses emballages mais appose le croissant musulman sur ses produits halal ».

    « On voit ainsi que ces entreprises, qui voulaient soi-disant défendre la diversité en supprimant les croix, créent des frustrations et apportent en réalité de l'eau au moulin de ceux qui ont des revendications identitaires », résume Carol Saba, responsable de la communication de l'Assemblée des évêques orthodoxes de France. Pour lui, les spécialistes de marketing qui ont décidé de retoucher les photos de Santorin en supprimant la croix d'une l'église censée symboliser la Grèce ont fait une « omission accusatrice », un peu comme si la Grèce avait tort de dresser des croix sur ses églises. « Or, en Grèce, l'identité religieuse et l'identité culturelle ne sont pas dissociables. Une église sans la croix n'est plus une église. Et le fait de vouloir la gommer est une destruction. Une destruction qui ne peut que faire le lit de l'extrémisme. »

    Une pétition est en ligne pour protester contre cette manipulation :

    "Les croix des églises sont volontairement effacées des emballages de produits Grecs où de type Grec, nous ne pouvons pas accepter que l'on désacralise nos églises et porte une atteinte à notre patrimoine à des fins commerciales."

    https://secure.avaaz.org/fr/petition/La_grande_distribution_Touche_pas_a_mon_lieu_de_culte/edit/

  • Un jeune Pakistanais chrétien refuse d’apostasier : ses camarades l’assassinent

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    Lu sur le site aleteia.org :

    Pakistan : un adolescent chrétien refuse d’apostasier, ses camarades l’assassinent

    Sharon Masih, 15 ans, a succombé sous les coups portés par les élèves de sa classe. Depuis longtemps, il se sentait menacé en raison de sa foi chrétienne.

    Les faits remontent au 30 août dernier. Sharon Mesih assiste aux cours au lycée public de Burewala, une localité située à une cinquantaine à l’ouest de la frontière indo-pakistanaise. Une journée comme une autre, même si l’adolescent, de confession chrétienne, n’est plus aussi serein qu’avant. Depuis quelque temps en effet, ses camarades musulmans multiplient les allusions vexatoires, les moqueries voire les menaces. À telle enseigne qu’il songe à quitter l’établissement afin d’échapper à ce climat pesant.

    Mais Sharon Mesih ne mettra pas son projet à exécution. Ce jour-là, il se retrouve acculé dans un recoin du lycée par un groupe d’élèves virulents. Des insultes sont proférées, les premiers coups commencent à tomber. Le malheureux tente de résister. Les coups redoublent : c’est le lynchage. Les lycéens finissent par quitter le terrain, laissant au sol leur victime qui gît inconsciente, sanglante et tuméfiée. Les secours finissent par arriver, mais trop tard. Le décès sera constaté à l’hôpital de Burewala où il a été transporté.

    Citoyens de seconde zone

    Une enquête a été ouverte. Selon les premières informations — relayées par Fides, l’agence de presse des Œuvres Pontificales Missionnaires — les agresseurs lui avaient intimé l’ordre d’apostasier et d’embrasser l’islam, ce que le jeune homme avait refusé. C’est un avocat chrétien, Maître Mushtaq Gill, qui suit ce dossier : il espère obtenir justice pour la famille auprès des tribunaux, ce qui n’est jamais chose aisée pour la minorité chrétienne au Pakistan.

    Anjum James Paul, un enseignant chrétien, président de la Pakistan Minorities Teachers’ Association (PMTA), interrogé par Fides, rappelle que les chrétiens sont toujours considérés comme des citoyens de seconde zone : « Beaucoup reste à faire pour que le Pakistan devienne un État modéré où règne le respect des droits fondamentaux, de la dignité humaine, de la diversité, de la coexistence pacifique avec les minorités religieuses. L’État devrait agir afin de rendre les écoles publiques des lieux où est construite la coexistence pacifique aux niveaux social et religieux. Au Pakistan, les minorités religieuses, telles que les chrétiens, sont encore victimes de l’extrémisme et de la violation des droits fondamentaux ».

    Lire aussi : Père Parvez : « Au Pakistan, l’islam est hors de contrôle »