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Société - Page 55

  • La peine de mort en RDC « Bouc émissaire des échecs de l’armée congolaise »

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    Lu dans « Afrikarabia » (l’info en R.D Congo et en Afrique centrale) : un article de Christophe Rigaud :

    Peine de mort en RDC "bouc émissaire des échecs de l'armée congolaise"

    18 mars 2024

    Le retour de la peine de mort suscite de vives critiques et souligne la lente dégradation des droits humains au Congo. "Une mesure dangereuse" qui vise, avant tout, à masquer les défaites de l’armée congolaise à l’Est du pays.

    La peine de mort est de retour en République démocratique du Congo (RDC). Après 20 ans de moratoire, décidé sous Joseph Kabila, qui permettait de commuer les peines en prison à perpétuité, une circulaire du ministère de la Justice réactive la peine capitale. Un premier ballon d’essai avait été lancé en février par le ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba, pour punir « les cas de trahison au sein des Forces armées congolaises (FARDC) ». Un mois plus tard, Félix Tshisekedi a donc donné son feu vert pour que le rétablissement de la peine de mort soit désormais effectif en levant le moratoire de son prédécesseur. Dans sa circulaire, la ministre de la Justice souhaite « débarrasser l’armée des traîtres, et endiguer la recrudescence d’actes de terrorisme et de banditisme urbain entraînant mort d’homme ». Toujours selon la circulaire, « les actes de traîtrise ou d’espionnage ont fait payer un lourd tribut tant à la population qu’à la République au regard de l’immensité des préjudices subis ». Le retour de la peine capitale intervient dans un contexte de guerre ouverte depuis 2021 entre la RDC et la rébellion du M23, soutenue par Kigali selon les Nations unies. Par « traître », il faut donc entendre les militaires qui collaborent avec les rebelles ou le Rwanda.

    Tollé général

    Depuis la publication de la circulaire levant le moratoire sur la peine de mort, rarement une décision politique n’aura fait l’objet d’une telle levée de boucliers. Le prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege, a dénoncé une mesure « particulièrement dangereuse dans un pays où la justice est dysfonctionnelle et malade » : « Malade », c’est ironiquement le propre terme qu’a utilisé le président Félix Tshisekedi, le 22 février, dernier pour qualifier la justice congolaise concernant le journaliste Stanis Bujakera, emprisonné depuis 6 mois pour un article qu’il n’a pas signé. Denis Mukwege recommande « l’abolition pure et simple de la peine de mort » et plaide pour « une réforme profonde des secteurs de la sécurité et de la justice » avant de souligner que « de nombreuses études ont démontré le caractère non-dissuasif de la peine de mort ». Le mouvement citoyen Lucha a, lui, pointé son caractère « anticonstitutionnel (…), qui ouvre un couloir à des exécutions sommaires ». Pour l’opposant Martin Fayulu, le rétablissement de la peine de mort « menace les résistants et opposants politiques » et a fustigé « la volonté affirmée du régime de consolider sa dictature ».

    Une dégradation des droits humains en RDC 

    A l’international, la mesure est largement critiquée. L’Union européenne (UE) s’oppose de façon « ferme et sans équivoque au recours à la peine de mort à tout moment et en toutes circonstances ». L’Europe rappelle également que la peine capitale « rend irréversible toute erreur judiciaire ». Amnesty s’indigne contre « un énorme pas en arrière pour le pays ». « Cette décision cruelle mettra en danger la vie de centaines de personnes condamnées à mort, notamment celles qui se trouvent dans le couloir de la mort à la suite de procès inéquitables et d’accusations motivées par des considérations politiques » s’alarme l’ONG. Interrogé par Afrikarabia, Clément Boursin, responsable Afrique subsaharienne d’ACAT-France (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), n’est pas vraiment étonné par cette mesure. « Nous sommes face à dégradation systématique et systémique des droits humains en RDC. On le voit par rapport aux différentes libertés d’expression, de rassemblement, d’association, qui sont bafouées. C’est une mesure qui est opportuniste et populiste. L’armée congolaise est en échec à l’Est et on a l’impression qu’il faut un bouc émissaire pour justifier les défaites récurrentes des FARDC. La peine de mort sert de palliatif aux autorités congolaises pour éviter d’avoir à rendre compte de ses échecs ».

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  • Déclin de la fertilité à travers le monde

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    « La fertilité décline à travers le monde », et ce n’est que le début ?

    21 mars 2024
     

    Selon une étude publiée par The Lancet [1], « la fertilité décline à travers le monde ». D’après elle, « plus de la moitié des pays observent déjà un taux de fertilité trop faible pour maintenir le niveau de leur population ». Et « à l’avenir, les taux de fertilité vont continuer à décliner à travers le monde ».

    En se basant sur les chiffres du Global Burden of Disease, « un vaste programme financé par la fondation américaine Bill & Melinda Gates et visant à réunir les données de santé de la plupart des pays » (cf. Fondation Bill Gates et financement de l’OMS : un problème de principe), les scientifiques ont évalué les taux actuels de fertilité dans ces pays. Pour ce qui est des futures tendances, ils ont pris en compte « de nombreuses variables prédictives, comme les niveaux d’éducation ou la mortalité infantile ».

    Selon leurs résultats, « d’ici à 2050, trois quarts des pays auront un taux de fertilité insuffisant pour maintenir leur population en l’état. D’ici à 2100, la plupart des pays seront concernés ». Toutefois, « la population de pays pauvres continuera longtemps à augmenter, notamment en Afrique subsaharienne », avec comme corollaire « des conséquences considérables sur les plans économique et sociétal ».

    Des conclusions à prendre avec précaution

    Des chercheurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) jugent cependant que ces conclusions sont à prendre avec précaution. Ils ont également publié un commentaire dans The Lancet [2].

    Selon eux, la méthode utilisée présente des défauts, comme « la faiblesse des données actuellement disponibles dans nombre de pays pauvres ». En outre, ils invitent à « privilégier la nuance et non le sensationnalisme quand on parle de la baisse des taux de fertilité ».

    Pour ces chercheurs, « un tel phénomène peut présenter des avantages », pour l’environnement ou encore l’alimentation (cf. La « santé sexuelle et reproductive » pour lutter contre la crise climatique ?), « comme des inconvénients (systèmes de retraite, emploi…) ». Sans qu’il soit évident d’agir sur ces leviers.

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    [1] Global fertility in 204 countries and territories, 1950–2021, with forecasts to 2100: a comprehensive demographic analysis for the Global Burden of Disease Study, March 20, 2024, DOI: https://doi.org/10.1016/S0140-6736(24)00550-6

    [2] Towards a nuanced view and response to global fertility trends, Gitau Mburu, James Kiarie, Pascale Allotey, March 20, 2024, DOI: https://doi.org/10.1016/S0140-6736(24)00490-2

    Source : La Croix avec AFP (21/03/2024)

  • Congrès Mission 2024 : le reportage de KTO

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    De KTO Télévision :

    Pour sa deuxième édition, le Congrès Mission Bruxelles a lieu du 15 au 17 mars à la Basilique Nationale du Sacré-Coeur de Koekelberg. L'objectif de cet événement est de mettre en lumière les diverses initiatives des paroisses et de favoriser les rencontres et le partage pour mieux témoigner de l'amour du Christ.

  • Plus de 1000 séances d'exorcismes auraient lieu en Flandre chaque année

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    Du site de la RTBF :

    L’exorcisme se répand en Flandre : plus de 1000 séances y auraient lieu chaque année

    20 mars 2024

    Le démon s’emparerait-il de plusieurs citoyens flamands ? Au nord du pays, les séances d’exorcisme se multiplient rapporte la VRT. Cette tendance est symptomatique d’un monde en crise plutôt que liée à l’augmentation de phénomènes paranormaux. Explications dans L’Œil sur la Flandre de Matin Première.

    On aurait tendance à croire que l’exorcisme est plutôt une pratique du passé, mais c’est en réalité loin d’être le cas. Ce rituel religieux, qui consiste à libérer une personne du démon qui l’habite, gagne même en popularité, à tel point que différentes paroisses flamandes affirment aujourd’hui avoir du mal à répondre à la demande. Durant la dernière décennie, on estime qu’environ 1000 séances d’exorcisme auraient eu lieu chaque année au nord du pays. L’abbaye d’Averbode semble être l’un des endroits où l’on en pratique le plus, d’après une enquête de la VRT. Elle accueille jusqu’à trois séances par semaine. D’après Geert (nom d’emprunt), l’un des trois prêtres exorcistes de l’abbaye, cette tâche prendrait pas mal de temps, puisqu’il doit d’abord longuement écouter les histoires des personnes concernées avant de tenter de chasser le Diable. Lui-même en effectue trois par semaine et "pas un jour passe" sans qu’il ne reçoive de nouvelles demandes.

    Une pratique antédiluvienne mais peu spectaculaire

    Exorciser quelqu’un doit se faire suivant une procédure bien précise. Interrogé par la VRT, l’historien de la KU Leuven, Kristof Smeyers, avance que le métier d’exorciste serait l’un des plus vieux au monde, sachant que ce rituel existe depuis des millénaires. Mais c’est au 17e siècle que l’Église catholique a décidé de rédiger une procédure, point par point. Elle n’a d’ailleurs pas beaucoup changé depuis. Concrètement, les séances ne se passent vraiment pas comme dans le film d’horreur L’Exorciste. Elles n’auraient même rien de très spectaculaire. Le rituel débute généralement par une conversation exploratoire avec la personne qui se sent habitée. L’exorciste entame ensuite une longue prière, il l’asperge également d’eau bénite, et s’attelle à la lecture d’un texte pour tenter d’entrer en dialogue avec le diable qui se trouverait dans ce corps.

    L’exorcisme marche-t-il vraiment ?

    Autant que la mode du spiritisme au tournant du 20e siècle qui s’est avérée être une grande supercherie, peut-on aussi raisonnablement penser que ce rituel fonctionne ? Le diagnostic d’un éventuel trouble psychique n’est pas écarté : la souffrance intérieure n’est pas automatiquement attribuée au démon. Les prêtres exorcistes affirment d’ailleurs travailler étroitement avec des médecins pour être sûrs qu’il ne s’agit par exemple pas d’une psychose. Une prudence qui découle sans doute aussi du fait qu’une partie des ecclésiastiques ne croit pas à l’idée que le Diable puisse posséder un corps.

    La question divise donc l’Église, ce qui n’empêche pas pour autant la tenue d’un congrès qui rassemble tous les deux ans quelque 200 prêtres exorcistes venus d’une trentaine de pays. Depuis 2005, le Vatican propose aussi une formation mise en place pour répondre à la hausse du nombre de demandes d’exorcisme.

    Concernant l’efficacité de cette pratique, il est évidemment difficile d’affirmer quoi que ce soit, mais d’après l’historien Kristof Smeyers, qui mène une étude approfondie sur l’exorcisme en Flandre, la moitié des personnes qui se sont soumises à ce rituel indiquent qu’elles se sentent mieux depuis lors.

    Un phénomène en hausse

    Kristof Smeyers s’est aussi penché sur les profils de ces personnes "habitées par le diable" et à la typologie de leurs souffrances.

    D’après lui, il n’existe pas vraiment de symptômes uniformes, et ces symptômes ont d’ailleurs changé au fil du temps. Au 19e et au 20e siècle, on évoquait surtout des symptômes physiques, comme des comportements anormaux ou asociaux, ou encore des changements de voix. Mais l’historien souligne aussi une différence entre les personnes qui sont elles-mêmes convaincues d’être possédées et celles dont l’entourage en est persuadé. Dans ce dernier groupe, Smeyers constate aussi une présence disproportionnée de femmes prétendument habitées par le Diable, une situation qui serait liée à la théorie selon laquelle les femmes seraient, depuis Adam et Eve, plus enclines au mal et aux péchés.

    On notera que de nos jours, et selon le témoignage de Geert, les personnes qui font appel à l’exorcisme sont souvent des personnes qui se sentent bloquées, qui n’arrivent plus à avancer dans leur vie, et qui attribuent cette situation à une force surhumaine.

    D’après les différents exorcistes qui ont témoigné cette semaine, le climat d’insécurité aurait une influence sur ce regain de popularité, tout comme les difficultés engendrées par la situation économique. On notera d’ailleurs que les exorcistes qui se sont exprimés dans la presse ont préféré rester anonymes, par peur d’être assaillis de demandes suite à la médiatisation du sujet. Tous conseillent également de commencer par consulter un médecin avant d’envisager une exorcisation.

  • Savoir « offrir la vérité » avec calme et sérénité d’âme

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    LA VÉRITÉ, À TEMPS ET À CONTRETEMPS

    20 mars 2024

    Il est important de savoir « offrir la vérité » avec calme et sérénité d’âme.

    Dans sa fameuse lettre Que dire à un jeune de vingt ans, Hélie de Saint Marc suggère à son jeune lecteur de « ne pas s’installer dans sa vérité et de vouloir l’asséner comme une certitude »mais lui conseille plutôt de « savoir l’offrir en tremblant comme un mystère ».

    Remarquez que l’ancien officier devenu écrivain n’affirme pas qu’on aurait tort d’avoir des certitudes ou que la vérité n’existerait pas. Ce qui préoccupe l’auteur des Champs de braise tient dans la présentation que l’on en fait. Un bijou se trouve toujours sublimé par l’écrin qui le contient, un présent par le paquet cadeau qui l’emmaillote. En matière de témoignage à la vérité, tout est affaire d’élégance apostolique, d’intelligence de cœur et de délicatesse pédagogique. Il restera toujours ensuite à la liberté humaine d’accepter ou non le trésor offert.

    Trois attitudes d’âme sont en effet possibles quant à l’accueil d’une vérité mystérieuse, allant du « Fiat » de Marie au « Non serviam » de Satan en passant par le « Qu’est-ce que la vérité ? » de Pilate. La confiance et l’abandon de la Vierge, qui surmonte son appréhension devant la réalisation inouïe de l’Incarnation par sa médiation. L’orgueil obstiné du plus beau des anges, qui refuse l’apparent paradoxe du Verbe appelé à se faire chair. Le doute et l’indécision du gouverneur de Judée, qui préfère se laver les mains plutôt que de choisir (oubliant que renoncer à prendre parti est déjà un choix en soi aux conséquences immédiates, cela nous sera remémoré lors de la Semaine sainte à venir).

    Entendons-nous bien, « savoir offrir la vérité » à son prochain – spécialement dans sa dimension transcendante ou surnaturelle – dépasse nécessairement tout un chacun. Les vérités attachées au mystère de la mort ou de la vie participent de ce vertige. Permettez-moi, à l’occasion de cet éditorial, de me plier à une rapide étude de la citation d’Hélie de Saint Marc en tentant de l’appliquer au drame de la constitutionnalisation de l’avortement qui fait la couverture de ce numéro.

    « Ne pas s’installer dans sa vérité ». Oui, la réalité des choses se reçoit. Elle s’impose même souvent à nous et demande d’être acceptée, digérée. À cet égard, notre opposition à l’avortement ne saurait relever d’un sentiment ou d’une opinion, d’une « manière de voir les choses », de « notre vérité».

    Dans le cadre de la vie naissante, un truisme se déploie sous les yeux de l’observateur attentif : dans le sein de sa mère, à l’âge d’un mois, l’être humain mesure quatre millimètres et demi. Mieux encore, son cœur minuscule bat déjà depuis une semaine, tandis que ses bras, ses jambes, sa tête, son cerveau sont déjà ébauchés. Comme l’écrivait le professeur Lejeune : « L’incroyable Tom Pouce, l’homme moins grand que mon pouce, existe réellement. » Nous l’avons tous été. Ceci n’est pas un point de vue de « catholique conservateur » – quelle pernicieuse expression ! – mais la photographie objective du commencement de la vie.

    « Vouloir asséner la vérité comme une certitude ». Là réside certainement la grande difficulté. Démontrer l’évidence, voilà l’actuel et herculéen défi que Chesterton avait prophétisé : « On tirera l’épée pour prouver que les feuilles sont vertes en été. » 

    « Savoir offrir la vérité ». Chez nombre d’entre nous, depuis trop longtemps, le degré de tolérance aux ténèbres a été dépassé. Trop, c’est trop. Aussi, l’on voudrait crier la vérité sur les toits de toutes nos tripes. Si ces dernières ont leurs vertus propres (à ne jamais négliger), l’intelligence, l’humilité, la patience et la persévérance ont également les leurs. Calme invincible et sérénité d’âme constituent des alliés indispensables pour affirmer avec force les vérités qui entourent la conception humaine et le sujet de l’enfant à naître.

    « Offrir la vérité en tremblant comme un mystère ». En tremblant, non que la vérité nous trouble ou nous fasse douter, mais parce que le Christ nous fait l’honneur d’en devenir les serviteurs. « Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité : quiconque est de la vérité écoute ma voix » (Jn 18, 37). Laïcs, prêtres ou évêques : nous ne sommes pas là d’abord pour interroger notre monde, l’inviter à se questionner ou lui faire part de notre tristesse ! Quelle platitude argumentaire dans une séquence si grave ! Nous sommes là au premier chef pour rendre témoignage du Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6).

    Au-delà de nos pauvres mains, de notre faiblesse et de nos péchés, nous avons un trésor à offrir. Envers et contre tout. Une vérité éblouissante à transmettre. À temps et à contretemps. Et son premier éclat tient en quelques mots : « Au commencement, il y a un message, ce message est dans la vie, ce message est la vie. »*

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    *Professeur Jérôme Lejeune

  • KTO : Série de carême "7 conseils Evangéliques": cherchez la justice de Dieu

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    « L’Evangile de Marc enjoint chacun à « Cherche(r) d’abord le Royaume de Dieu et sa justice. »

    La quête de la justice est donc directement liée à notre salut. Or, celle-ci ne va pas sans règles, ni sans contraintes et va même jusqu’à l’application de sanctions censées punir et réparer les injustices. En d’autres termes, la justice nécessite un droit, qui définisse ces sanctions et ces réparations. « Il existe une abondante littérature sur le sens proprement ecclésial, théologique du droit. Mais d’une manière générale, on peut comprendre le droit comme un ensemble de dispositifs de prudence quand il s’agit de passer à la sanction », précise Louis-Léon Christians, professeur de droit canon à l’Université catholique de Louvain (Belgique). Mais comment concilier l’idée de punition et celle de miséricorde, pourtant au centre de l’Evangile ? « La justice permet de répondre à la question : comment va-t-on faire pour vivre ensemble après tous ces drames ? Elle est en fait la condition pour faire miséricorde, mais aussi pour qu’il y ait une forme de réconciliation, dans une société qui a été abîmé », répond Marie Monnet o.p., rectrice de Domuni Universitas et invitée fil rouge de cette série de Carême. »

  • Que font les évêques catholiques de la Comece à Bruxelles ?

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    EUROCONFORMISME

    Les évêques catholiques réduits à l'état de fonctionnaires de l'UE

    Que font les épiscopats européens à Bruxelles ? Une question spontanée à en juger par les deux documents à l'approche du vote, où la doctrine sociale est rare et les clichés triomphants.

    20 mars 2024

    Que font ces évêques catholiques de la Comece à Bruxelles ? On ne peut éviter cette question en examinant deux de leurs récents documents produits à l'approche des prochaines élections parlementaires de l'UE en juin. La Comece est la Commission des épiscopats européens auprès de l'Union européenne, basée à Bruxelles, présidée par l'Italien Mgr Mariano Crociata, ancien secrétaire de la Conférence épiscopale italienne (CEI) et évêque de Latina, et composée de 24 évêques représentant les conférences épiscopales nationales, dont quatre en tant que vice-présidents. Le premier document est un Communiqué publié le 13 mars sous le titre Pour un vote responsable qui promeut les valeurs chrétiennes et le projet européen.  Le second est un Kit catholique pour les jeunes Européens, une boussole pour les jeunes appelés à voter aux élections européennes. En voyant ce que 24 évêques ont produit pour l'occasion, on est très embarrassé pour eux, si l'on connaît ne serait-ce que de manière rudimentaire quelques éléments minimaux de la Doctrine sociale de l'Eglise.

    On sait que l'Union européenne est en crise et dans un état de confusion. La liste de ses méfaits serait très longue. Le président Macron a exprimé sa volonté d'inscrire le droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, après l'avoir déjà inscrit dans la Constitution française. Dans toute l'Union, les agriculteurs manifestent leur impatience face aux politiques du Green New Deal voulu par Bruxelles qui, poursuivant l'idéologie climaticide d'un réchauffement climatique attribué à des causes humaines, impose des mesures absurdes et antiéconomiques. Les pays de l'Union sont plus ou moins envahis par une migration clandestine incontrôlée tandis que l'Islam atteint des pourcentages très élevés dans plusieurs villes, imposant sa civilisation. Les institutions européennes défendent et diffusent une culture homogène inspirée par la démocratie relativiste et le subjectivisme narcissique qui tue la famille et d'autres dimensions naturelles de la vie sociale avec les "nouveaux droits". Les différentes "transitions" préfigurent un système social qui, avec la numérisation et l'intelligence artificielle, contrôlera nos vies. La modification des traités risque d'accentuer le centralisme au détriment des nations. Sur la question de la guerre en Ukraine, l'Union se trouve déplacée et subordonnée à des décisions prises ailleurs. Et la liste est encore longue...

    Face à ce véritable désarroi qui provoque des dérives inquiétantes, les 24 évêques de la Comece ne peuvent que réaffirmer le bien-fondé du projet européen, rappelant que des hommes politiques catholiques en ont été à l'origine, inviter les citoyens à participer aux élections et à "voter pour des personnes et des partis qui soutiennent clairement le projet européen et dont nous pouvons raisonnablement penser qu'ils vont promouvoir nos valeurs et notre idée de l'Europe, telles que le respect et la promotion de la dignité de toute personne humaine, la solidarité, l'égalité, la famille et le caractère sacré de la vie, la démocratie, la liberté, la subsidiarité, la sauvegarde de notre "maison commune"". L'invitation à voter pour ceux qui soutiennent clairement le projet européen vise à éviter de voter pour des partis critiques, ce que feront de nombreux catholiques exaspérés par cette Union. Le respect de la personne humaine est désormais un concept polyvalent et vide de sens puisque même Macron y fait appel. Solidarité, égalité, liberté, subsidiarité ne sont que des mots conventionnels et génériques si on ne les justifie pas à la lumière de la Doctrine sociale de l'Église.

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  • Union européenne : arguments contre l’ajout de l’avortement dans la Charte

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    Du site de l'ECLJ :

    Union européenne : arguments contre l’ajout de l’avortement dans la Charte

    18 mars 2024

    Le 14 mars, un débat a eu lieu en session plénière du Parlement européen à Strasbourg sur la proposition d’Emmanuel Macron : ajouter un « droit à l’avortement » au sein de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (UE). Cette Charte, qui dispose de la même valeur juridique qu’un traité international, s’impose au droit national de chaque État membre. Une telle modification de la Charte empêcherait les États l’ayant ratifiée de restreindre l’accès à l’avortement.

    La résolution envisagée par le Parlement européen sera sans effet sur la Charte. Elle participe cependant de la campagne d’Emmanuel Macron visant à convaincre les autres États membres de l’UE d’ajouter un « droit à l’avortement » dans la Charte. La veille du débat, l’ECLJ a fait parvenir aux députés européens le courrier ci-dessous avec des arguments d’ordre juridique, politique et social. Pendant le débat, qui peut être visionné en rediffusion, des députés des groupes PPE (Parti populaire européen) et ECR (Conservateurs et réformistes européens) ont repris une partie de ces arguments.

    La résolution elle-même sera débattue en avril 2024, lors de la prochaine session plénière du Parlement européen.

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    Mesdames, Messieurs les députés,

    Un débat aura lieu demain 14 mars à 9h en session plénière du Parlement européen sur l’« Inscription du droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE ».

    L’ECLJ estime que l’avortement est un sujet extrêmement important. Si le Parlement européen décide de s’en saisir une nouvelle fois, il devrait le faire de façon constructive, dans le but de recommander une politique sociale de prévention de l’avortement, afin de réduire les risques de recours à l’avortement. C’est une question de santé publique.

    Le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) vous envoie quelques éléments sur ce sujet, dont vous pouvez vous servir largement.

    Arguments juridiques

    Le fait que le Parlement européen envisage de demander encore d’inscrire un « droit » à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux n’a aucun sens sur le plan juridique.

    Pour modifier cette Charte, il faudrait l’unanimité des États membres de l’UE. Or, de nombreux États s’opposent déjà à toute modification. L’avis du Parlement européen est sans effet à cet égard.

    La modification envisagée est incompatible avec la Charte elle-même. L’article 51 indique que la Charte s’applique lorsque les États membres mettent en œuvre le droit de l’UE et ne peut pas aller au-delà des compétences de l’UE. Or, l’avortement relève des compétences des États membres, car la politique de santé n’est pas une compétence européenne. L’article 168 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne relatif à la santé publique, prévoit en son paragraphe 7, que « l’action de l’Union est menée dans le respect des responsabilités des États membres en ce qui concerne la définition de leur politique de santé, ainsi que l’organisation et la fourniture de services de santé et de soins médicaux ».

    De plus, les États de l’UE ont signé et ratifié un Protocole relatif aux préoccupations du peuple irlandais concernant le traité de Lisbonne (2012), indiquant en son article 1 que la Charte ne peut affecter les législations des États protégeant le droit à la vie des enfants avant leur naissance.

    Enfin, aucun traité ou systèmes de protection des droits de l’homme européen et international n’érige l’avortement en droit.  Il existe un « droit à la vie », qui est protégé dans de nombreux traités, il existe même une protection internationale des enfants avant leur naissance, dans la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. La Cour européenne des droits de l’homme a souligné que la Convention « ne saurait (…) s’interpréter comme consacrant un droit à l’avortement » De même, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dans l’arrêt Brüstle/Greenpeace de 2011, a rappelé la protection reconnue aux embryons humains au titre du respect dû à la dignité humaine.

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  • Echos du Congrès Mission 2024

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    De RCF (16/17) :

    Analyse et extraits d'interviews du Congrès Mission 2024

    18 mars 2024

    La deuxième édition du Congrès Mission a été une réussite en réunissant près de 2000 participants ! Grandes célébrations, ateliers, tables rondes, village de stands, rencontres fraternelles, comment fonctionne un Congrès Mission, quel est son objectif ?

    REPORTAGES VIDÉOS DU CONGRÈS MISSION

    ⏯️ disponibles sur les canaux Facebook et Youtube de 1RCF Belgique

    Résumé de la première journée Réactions de participants, de volontaires, le cœur de l’homélie de Mgr Lode Aerts et l’esprit missionnaire de Mgr Jean-Pierre Delville.

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    Shimon-Pierre et Zachée sont venus à pied de Jérusalem pour participer au Congrès Mission. Leur vie a changé le jour où ils ont rencontré Yeshoua. Ecoutez leur incroyable récit

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    Partage, solidarité, joie lors du 1er banquet fraternel organisé par le Congrès Mission Bruxelles. Mathieu nous explique tout cela dans ce reportage
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    Reportage sur une des trois grandes veillées proposées le samedi soir : louange, témoignages, adoration. Une trentaine de prêtres ont donné le sacrement de réconciliation. 
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    Résumé du dimanche : 10 tables rondes et 70 ateliers de créativité et de partage d’expériences missionnaires. Dans son homélie, Mgr Luc Terlinden invite l’Eglise à revêtir un costume avec une taille plus petite.
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  • Oui à l'euthanasie et à l'insémination artificielle : la révolution de Paglia

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    De Tommaso Scandroglio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Oui à l'euthanasie et à l'insémination artificielle, la révolution de Paglia

    L'interdiction de l'euthanasie fait plus de mal que de bien ; feu vert à la fécondation homologue : telles sont les affirmations retentissantes contenues dans le livre La gioia della vita (La joie de la vie), une réflexion commune des théologiens de l'Académie pontificale pour la vie (Pav). Et même la Bible peut être corrigée. Nous sommes désormais en pleine hérésie.

    18 mars 2024

    La gioia della vita. Un percorso di etica teologica: scrittura, tradizione,  sfide pratiche : Paglia, Vincenzo: Amazon.fr: Livres

    La gioia della vita (La joie de la vie) est un texte publié le mois dernier et "le fruit de la réflexion commune d'un groupe qualifié de théologiens qui se sont réunis à l'initiative de l'Académie pontificale pour la vie", comme l'indique la page de couverture. Un texte né comme base de travail pour le séminaire de l'Académie pontificale pour la vie (Pav) en 2021 et publié maintenant pour célébrer le prochain 30e anniversaire d'Evangelium vitae (et non le 25e comme l'écrit Monseigneur Vincenzo Paglia, président de la Pav). Les erreurs dans ce texte sont si nombreuses et si graves que le volume La joie de vivre ne peut certainement pas être considéré comme une célébration de la pensée de Jean-Paul II.

    Pour des raisons d'espace, nous ne pouvons nous concentrer que sur quelques questions, et encore, seulement partiellement. La première : l'euthanasie. Interdire ou ne pas interdire ? Le texte affirme qu'il est bon de ne pas interdire car "il pourrait en résulter un préjudice plus grand pour le bien public et la coexistence civile, en amplifiant les conflits ou en favorisant des formes clandestines de pratiques officiellement illégales" (p. 150). Mais Thomas d'Aquin, souvent mal cité dans ce volume mais pas dans ce cas, dit : "[Les vices] nuisibles à autrui, sans l'interdiction desquels la société humaine ne peut subsister, comme le meurtre, le vol et autres, sont interdits" (Summa Theologiae, I-II, q. 96, a. 2 c.).

    L'euthanasie est un meurtre et, en tant que tel, doit toujours être interdite même si, par hypothèse, une telle interdiction augmenterait les conflits civils et favoriserait l'euthanasie clandestine (pour mémoire, tous les meurtres sont clandestins) car, sans cette interdiction, le bien commun serait détruit. Légitimer l'euthanasie ? Elle présente l'inconvénient de "cautionner" et de justifier en quelque sorte une pratique éthiquement controversée ou rejetée. [La question se pose toutefois de savoir si la responsabilité pénale et civile - par exemple dans le cas de l'assistance au suicide - ne pourrait pas être nuancée, dans des limites clairement établies et à l'issue d'un débat culturel et politico-institutionnel" (p. 151).
    Il n'est pas permis de remettre en cause la légitimité de l'assistance au suicide : la seule option moralement valable est son interdiction.

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  • Le Vatican a-t-il vraiment dit que nos corps ne ressusciteront pas ?

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    De Nicholas Senz sur le Catholic World Report :

    Le Vatican a-t-il vraiment dit que nos corps ne ressusciteront pas ?

    Pour comprendre la récente réponse du cardinal Fernandez et l'enseignement de l'Église sur cette question, nous devons comprendre la relation entre notre corps et notre âme, ou plutôt, la relation entre les aspects matériels et spirituels de nous-mêmes.

    15 mars 2024

    Le Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) a publié plusieurs documents à la fin de l'année 2023. Les fidèles ont à peine digéré l'un d'entre eux que le suivant leur est présenté. L'un d'entre eux a suscité une controverse mineure avant d'être englouti par la controverse plus importante d'un document ultérieur. Il peut être utile de revenir en arrière et de réfléchir un instant à une question qui s'est posée : le Vatican a-t-il vraiment dit que nos corps ne ressusciteront pas d'entre les morts ?

    Eh bien, oui et non.

    Tout d'abord, rappelons le contexte de la question. En décembre de l'année dernière, le DDF a publié une réponse à une question posée par le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne en Italie, "concernant deux questions sur la conservation des cendres des personnes décédées après la crémation". Tout d'abord, le cardinal a demandé s'il était possible d'autoriser un dépôt permanent pour conserver les restes incinérés de plusieurs personnes, mélangés, à condition qu'il soit clairement étiqueté avec les "détails de base" de la vie des défunts afin que leur mémoire puisse être préservée, de la même manière que les ossuaires (dépôts communs pour les os) fonctionnent. D'autre part, il a demandé si les familles pouvaient conserver une partie des restes incinérés d'une personne dans un lieu "significatif pour l'histoire du défunt".

    En réponse à ces questions, le cardinal Manuel Fernandez a écrit que si nos corps ressuscitent effectivement dans un état transformé, "le corps de la personne ressuscitée ne sera pas nécessairement constitué des mêmes éléments que ceux qu'il avait avant sa mort". Cette phrase en particulier a attiré l'attention de beaucoup, suscitant des questions : le cardinal veut-il dire que mon corps ne ressuscitera pas d'entre les morts ? Qu'une autre chose sera reconstituée ? Si Dieu peut me reconstruire un nouveau corps à partir de n'importe quoi, s'agit-il vraiment de mon corps ? Et pourquoi se préoccuper autant de garder nos restes aussi intacts que possible (par exemple en n'autorisant pas la dispersion des cendres) si, de toute façon, mon corps ne sera pas reconstitué ?

    Pour comprendre la réponse du cardinal Fernandez et l'enseignement de l'Église sur cette question, nous devons comprendre la relation entre notre corps et notre âme, ou plutôt, la relation entre les aspects matériels et spirituels de nous-mêmes.

    L'être humain est un composé de corps et d'âme. Les êtres humains sont des corps animés, ou des âmes incarnées. Mais il existe une certaine relation entre les deux constituants. L'âme est la forme du corps. Cela ne signifie pas que l'âme est comme un emporte-pièce qui donne sa forme au corps. Cela signifie que l'âme est ce qui constitue, organise et compose certains matériaux comme le corps humain. La raison pour laquelle nous pouvons savoir cela est qu'après la mort, une fois que l'âme s'est séparée du corps, le corps se décompose, c'est-à-dire qu'il se décompose en ses parties constitutives et n'est plus constitué en tant que corps humain.

    Nous traitons les corps morts, ou plutôt les corps des morts, avec respect et dignité dans nos rites funéraires et d'inhumation en raison de leur lien intrinsèque avec la personne qui nous a quittés. C'est dans ce corps que cette personne a vécu, agi, aimé et appris à connaître Dieu. Cependant, nous devons nous rendre compte que la matière qui constitue notre corps cessera, avec le temps, d'être reconnaissable en tant que corps humain. Notre corps se décomposera en éléments qui entreront dans la terre : "Souviens-toi, homme, que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière."

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