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Société - Page 589

  • No Maternity Traffic réagit contre une tentative de libéraliser la GPA en Europe

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    De la synthèse de presse bioéthique de genethique.org :

    TENTATIVE D’IMPOSER LA LIBÉRALISATION DE LA GPA EN EUROPE : NO MATERNITY TRAFFIC RÉAGIT

    19 novembre 2015 PMA-GPA

    Un projet de Résolution sur la Gestation pour le compte d’Autrui sera examiné lundi 23 novembre à Paris par la Commission des questions sociales du Conseil de l’Europe avant d’être soumis au vote définitif de l’Assemblée plénière en janvier 2016. Le contenu de ce rapport est « encore confidentiel », cependant No Maternity Traffic[1] « s’inquiète de l’orientation de ce texte qui accepterait la pratique de la GPA et proposerait des recommandations en ce sens ». Or une telle résolution aura un impact « important » sur les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme, « et sur les travaux en cours de la Conférence de La Haye » (cf. Gènéthique du 14 septembre 2015).

    Le rapport a été rédigé par la sénatrice belge Petra De Sutter, gynécologue spécialise en médecine reproductive, qui « réalise des GPA à la faveur de l’imprécision de la législation belge » et « aide en pratique à contourner l’interdiction de la GPA en Europe » (cf. Gènéthique du 9 mars 2015).

    Le collectif No Maternity Traffic dénonce ce rapport qui « sous couvert d’’encadrer’ la GPA, validerait le principe même de la GPA ». Elle a « adressé une note à l’ensemble des membres de la Commission des Affaires Sociales du Conseil de l’Europe » et les appelle à « s’opposer fermement à cette nouvelle tentative d’imposer la libéralisation de la GPA en Europe ».

    [1] Collectif européen d’associations militant pour l’abolition de la gestation pour autrui (cf. Gènéthique du 16 mars 2015).

    Sources: ECLJ (19/11/2015)

    Voir également le communiqué de presse de la FAFCE

  • Quand les évêques d'Afrique dénoncent le chantage néolonialiste de l'ONU et de l'Occident

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    De ihsnews.net :

    Retour sur la lettre méconnue des Evêques d’Afrique dénonçant le chantage néocolonialiste de l’ONU et de l’Occident 

    Le 20/11/2015

    Hier, suite au très bon numéro de Famille chrétienne consacré à l’Afrique à l’approche du voyage pontifical sur le continent, on nous a suggéré de reparler de cette lettre des évêques d’Afrique dont Famille chrétienne ne publie que des extraits du fait de la longueur du texte. Voici donc en intégralité cette lettre particulièrement vive et claire sur le rôle néfaste que jouent aujourd’hui l’ONU et les dirigeants occidentaux. Dans son numéro de la semaine Famille Chrétienne aborde également le cas dénoncé par quelques évêques africains des vaccins détournés à fin de stérilisation, nous avions évoqué l’an passé (ici) cette pratique, qui au vu de l’article semble toujours d’actualité.

    Déclaration des évêques d’Afrique et de Madagascar rendue publique le 16 septembre mais adoptée en juin dernier (8-11 juin)

    Les évêques africains dénoncent le chantage « néocolonialiste » de l’ONU

    « Non, l’Afrique n’est pas un immense marché potentiel pour l’industrie pharmaceutique des contraceptifs et les fabricants de préservatifs. »

    Au vu des évolutions actuelles sur le continent africain, en perspective du Sommet des 25-27 septembre à New-York devant adopter un « plan mondial de développement post-2015 ».

    Respectez, aimez et servez l’Afrique en vérité !

    1. À nos chefs d’État et gouvernements africains,
    Au Secrétaire Général des Nations Unies
    Aux chefs d’État et gouvernements avec lesquels nos pays ont conclu des accords bilatéraux ou multilatéraux,
    Aux responsables des institutions panafricaines,
    Aux responsables des organisations internationales,
    Aux partenaires de la gouvernance mondiale et bailleurs de fonds,
    Aux fils et filles de notre bien-aimé continent africain,

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  • Un évêque catholique australien poursuivi pour avoir rappelé que le mariage se contracte entre un homme et une femme

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    De "réinformation.tv" :

    Australie : un évêque catholique poursuivi pour avoir distribué aux écoles une brochure affirmant que le mariage se contracte entre un homme et une femme

    Voici un cas caractérisé de persécution religieuse, entièrement prévisible dès lors que le « mariage » gay a été légalisé. L’évêque de Hobart en Australie, Mgr Julian Porteous, a fait l’objet d’une plainte pour avoir distribué dans les écoles de son diocèse une brochure sur le mariage affirmant que celui-ci n’existe qu’entre un homme et une femme. Le Bureau du commissaire chargé de la lutte contre les discriminations lui a notifié la semaine l’avis du dépôt de plainte qui pourra déboucher sur des poursuites.

    Mgr Anthony Fisher, archevêque de Sydney, a qualifié d’« étonnante et de véritablement alarmante » cette menace d’action en justice. « Ce qui est proprement alarmant », souligne l’archevêque, « c’est que des personnes puissent être poursuivies pour avoir affirmé les croyances relatives au mariage du catholicisme » alors que la Constitution australienne garantit la liberté de culte et d’opinion.

    Un évêque d’Australie poursuivi pour avoir rappelé la doctrine catholique sur le mariage aux enfants

    C’est à la suite de distribution de la brochure Ne touchez pas au mariage aux écoles catholiques, réalisée par les évêques d’Australie, que Martine Delanay, militant transgenre —il s’agit d’un homme qui se revendique femme— a porté plainte contre l’évêque qui a osé enseigner le point de vue de l’Église sur le mariage et la sexualité. Il y est notamment écrit que la redéfinition même du mariage aux fins de reconnaître comme telles les unions homosexuelles est une « grave injustice » faite aux enfants, aux adultes et à la société.

    L’Église catholique affirme que le mariage est une institution sacrée, un bien fondamental en soi, le fondement même de l’existence et de l’épanouissement de la race humaine sur terre, et un don de Dieu. Pour le militant LGBT, une telle conception constitue une offense et une humiliation à l’encontre des partenaires homosexuels : « Nos relations homosexuelles ne se résument pas à une amitié, nous aussi nous constituons un tout dans notre union, et non, les enfants que nous élevons ne sont pas plus malades ou dépravés que les autres », ajoute-t-il. Mgr Fisher se défend d’une telle intention en faisant remarquer que la brochure a été soigneusement rédigée de sorte à ne heurter personne en particulier.

    Dire aux enfants que le mariage se contracte entre un homme et une femme, c’est de la discrimination, selon le lobby LGBT

    L’Australie, comme tant d’autres pays, fait l’objet de pressions et d’attaques afin que soient promus l’idéologie du genre et le « mariage » homosexuel, attaques provenant de très puissants groupes de pression déterminés à en finir avec toute opposition à la déconstruction et à la redéfinition de cette institution fondamentale qu’est le mariage entre un homme et une femme.

    L’attaque en cours contre l’Église catholique australienne est largement préméditée, a fait remarquer l’archidiocèse de Sydney. La plainte a en effet été déposée en Tasmanie, en raison de sa loi particulière sévère contre les « discriminations ». Cette dernière prévoit l’interdiction préventive de toute conduite ou de tout comportement qui pourrait offenser, humilier, intimider, insulter ou ridiculiser une personne sur la base, entres autres, de son orientation sexuelle.

    La Conférence des évêques d’Australie dispose de 21 jours pour répondre à la plainte. Le temps suffisant pour prier deux neuvaines, l’une pour les évêques, l’autre pour leurs détracteurs. A vos rosaires !

    Nicklas Pélès de Saint Phalle

  • Attentats : nous devons nous réveiller

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    De Marc Fromager, Directeur de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE : la nécessité d’un réveil

    Les attentats du 13 novembre ont marqué un tournant. Désormais, nous savons que nous sommes en guerre et que nous sommes tous des cibles. L’islam radical veut notre mort. Notre mort physique mais surtout notre mort spirituelle. Leur objectif : notre renoncement. Que nous renoncions à bombarder l’Etat islamique. Que nous renoncions à nous défendre. Que nous renoncions à toute forme de résistance.

    Il nous faudra pourtant résister, physiquement et spirituellement. Même si on peut débattre sur la réelle motivation religieuse de ces terroristes, c’est bien au nom de « Dieu » qu’ils ont commis ces attentats. Il nous faut donc également leur apporter une réponse religieuse. Ce n’est pas en niant la transcendance que nous pourrons vaincre ces fous de Dieu. Sans doute nous faudra-t-il redécouvrir et approfondir notre identité chrétienne.

    La nécessité d’un réveil.

    Seul le Christ en effet pourra mettre un terme à l’embrasement qui s’annonce. La violence appelle la violence et la guerre entraîne la vengeance et la haine. Nous ne devons pas entrer dans cette ronde infernale. Comme chrétiens, nous sommes appelés à pardonner et même à aimer nos ennemis. Cela ne signifie pas qu’il faille les laisser faire ni les absoudre. Une défense légitime et la justice doivent s’exercer, mais elles ne serviront à rien si l’on se contente de soigner les symptômes.

    Nos ennemis nous détestent, ainsi que nos valeurs. Nous devons nous défendre mais également nous faire respecter. Pour cela, nos valeurs doivent être respectables. Le sont-elles toujours ? Reconnaissons qu’à travers un certain nihilisme, une fermeture dépressive à la transcendance et une certaine décadence, nous prêtons aussi le flanc à leur rejet.

    La paix commence dans notre cœur. Cette paix, nous devons en témoigner et la partager avec nos concitoyens. Nous devons bien entendu la manifester également à ceux de confession musulmane, sans doute encore plus maintenant qu’auparavant.

    Au milieu de ces épreuves, nous ne pouvons pas non plus oublier tous nos frères qui souffrent pour le Nom du Christ à travers le monde (Pakistan, Chine, Nigeria, Irak, Syrie, Corée du Nord et tant d’autres….). Ils nous avaient prévenus, surtout ceux qui sont en Orient, que la violence risquait de nous atteindre. Nous pouvons apprendre d’eux comment répondre à cette violence et malgré tout, conserver l’espérance.

    Marc FROMAGER, directeur de l’AED.

  • Pour Rémi Brague, on ne peut pas survivre sans Dieu

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    De LibertéPolitique.com (François de Lens) :

    Rémi Brague : « On ne peut pas survivre sans Dieu »

    Rémi Brague : « On ne peut pas survivre sans Dieu »

    Rémi Brague est philosophe, membre de l’Institut. Dans son dernier livre, Le Règne de l’homme(Gallimard) — le dernier volet d’une trilogie consacrée à la manière dont l’homme a pensé successivement son rapport au monde, à Dieu puis à lui-même — il décrit la montée en puissance du projet moderne. Et son échec.

    En se coupant de son passé pour aller toujours plus de l’avant, l’homme moderne s’est-il empêché de penser l’avenir, et donc de le réaliser ?

    Le passé n’est pas un boulet que nous traînerions au pied et qui nous entraverait. Il est au contraire ce sur quoi nous nous appuyons pour avancer. Nous ne pouvons nous comprendre comme porteurs d’avenir que si nous commençons par nous comprendre comme héritiers du passé.

    Nous ne sommes gros d’avenir que si nous sommes lourds de passé. Nous ne serons les parents de nos enfants que si nous sommes conscients d’avoir été d’abord les enfants de nos parents. Nous ne transmettrons aux générations futures que si nous nous sentons, pour ainsi dire, transmis nous-mêmes.

    Pour que l’homme puisse régner, il fallait le couper de Dieu, faire « table rase ».Mais ce plan ne s’est-il pas retourné contre l’homme lui-même, en l’amenant à s’idolâtrer ?

    Il a fallu commencer par se faire de Dieu une certaine idée, particulièrement imbécile. C’est celle d’un adversaire qu’il faut abaisser pour que l’homme puisse s’élever. Comme s’il existait une sorte de balançoire : quand Dieu monte, l’homme descend, et réciproquement. On peut à la rigueur la trouver chez Hérodote, avec son idée de la nemesis, une sorte de jalousie des dieux devant le bonheur des hommes. Elle est plus claire chez Feuerbach, puis chez Nietzsche.

    Depuis le christianisme, pour lequel Dieu se laisse crucifier pour libérer l’homme, il faut laisser cette image plus ou moins consciente là où elle a sa place, c’est-à-dire à la nursery, si ce n’est à l’asile.

    Des auteurs du xixe siècle ont déjà dénoncé l’auto-idolâtrie de l’homme moderne : un chrétien comme Baudelaire, ou un agnostique comme Flaubert. Mais au fond, toute idolâtrie est une idolâtrie de soi-même. Ce que nous appelons des idoles sont au fond des miroirs que nous tendons à notre propre désir.

    L’homme peut-il survivre, ou plutôt peut-il vouloir survivre sans Dieu ?

    Le « ou plutôt » par lequel vous précisez votre question met le doigt sur le point essentiel : vouloir. Nous vivons une sorte de « triomphe de la volonté », en ce que l’homme décide de plus en plus de ce qu’il est, et déjà, de savoir s’il existera. Mais comment décider que notre volonté doit mener à la vie plutôt qu’à la mort ? Le suicide est lui aussi un acte volontaire, et qui n’est même pas sans une certaine noblesse.

    Survivre sans Dieu ? L’expérience commence à nous montrer que non. Les groupes sociaux qui se définissent comme « séculiers » sont particulièrement inféconds. Et certains disent très explicitement qu’il est moralement mal d’avoir des enfants. Un marchand de soupe « philosophique », qui se proclame hédoniste, donc faire du plaisir le souverain bien, le déclare à qui veut l’entendre.

    Mais finalement, vive Darwin ! Nous procédons à une sorte de sélection naturelle — ou surnaturelle. Les groupes humains qui veulent survivre, et qui en prennent les moyens, survivront. Quant à ceux dont les comportements montrent qu’ils veulent la mort, ils l’auront. Mais qu’on se rassure : sans violence, par simple extinction. Vous vouliez la mort ? Vous l’avez. Alors, de quoi vous plaignez-vous ?  

    Pour faire advenir le projet moderne, l’homme a dû dominer la nature, grâce à la technique. Quelle est la place de la nature, dans un monde moderne qui rejette tout ordre, naturel ou divin ?

    La nature n’y est guère vue plus que comme un réservoir d’énergie, ou une carrière d’où extraire des matières premières. Ou alors, nous la rêvons comme un jardin dans lequel nous pouvons nous délasser.

    On peut noter d’ailleurs que, comme cela se produit souvent, exagérer dans une direction mène, par contrecoup, à aller trop loin dans la direction opposée. Je pense à une certaine tendance à diviniser la Nature, chez les « Philosophes » autoproclamés des « Lumières » françaises. Et aussi, de nos jours, à la figure de Gaia, la Terre, à laquelle certains adeptes de l’écologie dite « profonde » rêvent de sacrifier l’homme.

    À égale distance de ces deux extrêmes, il serait bon d’en revenir à la nature « vicaire de Dieu » dont parlent Alain de Lille au XIIe siècle, puis le Roman de la Rose au XIIIe : puissante, belle, inventive, mais subordonnée ; créative, mais sans qu’on la confonde avec le Créateur. 

    Propos recueillis par François de Lens.

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  • La « guerre contre l’Occident » ne peut mettre fin au dialogue avec l’islam, assure le cardinal Tauran

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    Interpellé par I.media, le cardinal français fustige aussi "le vide spirituel de l’Europe" et le manque d’éducation qui font naître des vocations au djihad. Interview lue sur le site « aleteia » :

    « Si les récents attentats de Paris (France) ont tout d’une « guerre contre l’Occident », le dialogue de l’Église catholique avec « la partie saine » de l’islam doit se poursuivre. C’est la conviction du cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, pour qui les chrétiens doivent avoir « le courage de la différence » dans le monde actuel, en étant attentifs à ne pas laisser « germer la haine ». Interpellé par I.media, le cardinal Tauran fustige aussi « le vide spirituel de l’Europe » et le manque d’éducation qui font naître des vocations au djihad.

    I.media : Comment avez-vous perçu les attaques perpétrées à Paris ?

    Cardinal Jean-Louis Tauran : Il s’agit d’une guerre contre l’Occident, une guerre contre une civilisation ! Il faut évidement faire travailler la raison, car même dans une guerre il y a des lois. C’est à mes yeux une nouvelle ère qui voit le jour car, autrefois, le terrorisme visait une personne, un pays ou un groupe… et désormais c’est le monde entier qui est visé. C’est une situation absolument précaire, tout peut désormais arriver n’importe où. Nous assistons aux premiers pas d’un nouveau monde qui commence aujourd’hui, non pas demain, et bien mal, avec des conséquences pour une ou deux générations. Mais le danger serait de laisser germer la haine, et c’est là que les chrétiens doivent montrer le pouvoir de l’amour.

    De tels actes remettent-ils en question le dialogue avec l’islam ?
    Non, bien au contraire ! Ces actes donnent bien sûr peu de crédibilité au dialogue interreligieux, mais la majeure partie des musulmans n’est pas comme cela. Ce sont des gens qui vivent normalement, qui ont l’amour du travail, d’élever leurs enfants, etc. Le dialogue est aussi notre devoir, en tant que chrétiens.

    Parmi les catholiques, cependant, on peut percevoir des réactions vives après ces attentats revendiqués au nom de Dieu, certains reprochant à l’Église catholique d’être trop complaisante avec l’islam…
    Nous ne dialoguons pas avec ces gens ! Nous dialoguons avec la partie saine (de l’islam, ndlr), en espérant qu’elle ait de l’influence sur ces gens-là. L’Église reconnaît qu’il y a des parcelles de vérité dans les autres religions. Tout ce qui est différent de nous n’est pas mauvais. Quant au terrorisme religieux, le pape François l’a dit, c’est un blasphème. On ne peut pas se servir ainsi de Dieu, c’est un mensonge.

    Dès lors, où de tels actes trouvent-ils leur origine ?
    Ce terrorisme se nourrit du vide spirituel de l’Europe. Tous ces jeunes gens qui s’enrôlent trouvent là une identité, un but, de l’argent. Ce qui manque en Europe, c’est la dimension spirituelle. Pourquoi tous ces jeunes partent-ils ? Parce qu’ils n’ont rien chez eux : pas de travail, pas de but dans la vie, et on leur donne immédiatement 1 000 dollars par mois, avec une catéchèse musulmane très rapide. La solution passe par l’éducation : l’école et l’université. Prenez par exemple un pays comme le Liban. Qu’est-ce qui a fait ce pays ? C’est l’école. Musulmans et chrétiens étaient tous ensemble, depuis le jardin d’enfants jusqu’au baccalauréat. La manière dont on enseigne l’Histoire est aussi très importante.

    Comment chacun de nous peut-il lutter contre cette barbarie ?
    On lutte contre de tels actes en redoublant de cohérence dans notre vie. Un chrétien, dans le monde d’aujourd’hui, c’est quelqu’un qui pose question. À l’inverse, si nous ne posons pas question, nous ne sommes pas « le sel de la terre ». Il faut avoir le courage de la différence dans le monde d’aujourd’hui. En Europe, par exemple, un jeune enfant qui ose dire à l’école qu’il est le seul de sa classe à aller au catéchisme, qui est l’objet de la dérision de ses camarades, commence déjà à savoir ce que c’est que d’être chrétien.

    La France n’a pas tardé à réagir en bombardant massivement des sites liés à Daesh en Syrie. Est-ce la solution à vos yeux ?
    Il y a le devoir d’un gouvernement d’assurer la sécurité des citoyens, la France est en état de légitime défense. Mais la France ne doit pas être seule, elle doit être accompagnée par la communauté internationale, en particulier pour aller sur le terrain.

    Dans ce contexte, la visite du pape François en République centrafricaine fin novembre comporte-t-elle des risques ?
    Je crois que le Pape a toujours envie d’y aller. Il ne faut pas non plus s’enfermer dans la peur, car alors les djihadistes gagnent. Ils sont réellement dans une lutte contre la civilisation occidentale. D’ailleurs, Abou Bakr al-Baghdadi, le calife de l’État islamique, a dit qu’il voulait punir « l’imbécile de Hollande », mais surtout la ville de Paris, « capitale de la perversion » !

    Et punir Paris qui « porte la bannière de la croix en Europe »…
    J’aimerais bien que Paris porte l’étendard de la croix, mais je ne crois pas que ce soit le cas !

    Propos recueillis au Vatican par Antoine-Marie Izoard, I.media »

    Ref. La « guerre contre l’Occident » ne peut mettre fin au dialogue avec l’islam, assure le cardinal Tauran

    JPSC

  • Synode surévalué : dans l’Église il y a surtout une crise de la foi

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    Lu sur le site web « Chiesa » de Sandro Magister :

    jpg_1351181.jpgROME, le 19 novembre 2015 – Dans le dossier de quatre pages denses que la revue catholique française "L'Homme Nouveau" s’apprête à publier dans son prochain numéro, le mot "synode" n’apparaît pas une seule fois. Et la "Relatio finalis" que les pères synodaux ont remise au pape n’y est pas davantage citée.

    Et pourtant, parmi les sujets qui sont traités dans ce dossier, il y a ceux qui, au cours du double synode consacré à la famille, ont donné lieu aux plus vives controverses, de l'homosexualité à l’accès des divorcés remariés à la communion.

    Et surtout, l'auteur du dossier a joué pendant le synode un rôle fondamental. Il s’agit du cardinal guinéen Robert Sarah, 70 ans, que le pape François a nommé, il y a de cela un an, préfet de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Il a donc compétence et autorité précisément en ce qui concerne les trois sacrements qui se sont trouvés au centre des discussions du synode : le mariage, l'eucharistie et la pénitence.

    Alors pourquoi ce silence ?

    Le cardinal Sarah a accédé à une notoriété mondiale à cause de l’extraordinaire intérêt qu’a suscité, cette année, son livre intitulé "Dieu ou rien".

    Un livre qui, dès le titre, met en tête de la liste des questions essentielles pour le monde catholique la crise de la foi qui le traverse.

    Les personnes qui ont lu ce livre ont fait parvenir à Sarah un grand nombre de commentaires, favorables ou critiques. Dans le dossier qui est sur le point de paraître dans "L'Homme Nouveau" le cardinal répond à bon nombre des objections qui lui ont été adressées.

    Mais justement, ce que ces objections révèlent a renforcé le cardinal Sarah dans sa conviction que le plus grave problème auquel l’Église soit confrontée aujourd’hui, c’est bel et bien une crise de la foi.

    Une crise qui est antérieure aux questions qui ont fait l’objet de débats pendant le synode, parce qu’elle touche aux fondements mêmes de la foi catholique et qu’elle met en évidence un analphabétisme largement répandu en ce qui concerne l’enseignement séculaire de l’Église, y compris au sein du clergé, c’est-à-dire justement chez ceux qui devraient être les guides des fidèles.

    Le cardinal en arrive à dire, à propos du sacrement de l'eucharistie :

    "L’Église entière a toujours fermement tenu qu’on ne peut pas communier en ayant conscience d’être en état de péché mortel, principe rappelé comme définitif par Jean-Paul II en 2003 dans son encyclique 'Ecclesia de Eucharistia'", sur la base de ce qui avait été décrété par le concile de Trente.

    Et, tout de suite après, il ajoute :

    "Même un pape ne peut dispenser d’une telle loi divine".

    On peut lire ci-dessous, en avant-première – avec l’aimable autorisation de "L'Homme Nouveau" – une partie du dossier, dans laquelle on constate que, pour répondre aux personnes qui lui ont fait des objections à propos des questions qui avaient été débattues au cours du synode, le cardinal Sarah doit en tout premier lieu leur rafraîchir la mémoire en ce qui concerne les données élémentaires de la doctrine, y compris les constitutions dogmatiques du concile Vatican II, si souvent citées mais dont le véritable contenu est peu connu.

    Le dossier paraîtra dans le numéro daté du 21 novembre 2015 de la revue :

    > L'Homme Nouveau

    Voici donc ce texte en avant-première ; les titres sont de la rédaction du site. 

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  • La Libre Belgique : « Mgr Léonard face à Gabriel Ringlet : deux visions d’Eglise face à l’euthanasie »

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    Lors de la sortie, juste après les vacances, de son ouvrage sur “l’accompagnement spirituel jusqu’à l’euthanasie”, Gabriel Ringlet avait  invité les évêques de Belgique “à un vrai débat avec lui” sur ces questions. Contacté par “La Libre”, Mgr Léonard a accepté de le faire en présence de la rédaction du journal. Une rencontre dont on trouvera ci-dessous de très larges extraits. A la lecture de ceux-ci, nous nous contenterons de faire une seule observation :

    Toute l’ambiguïté du débat est résumée dans le titre évidemment choisi à dessein par son animateur, l’inévitable Christian Laporte : « Deux visions d’Eglise face à l’euthanasie ». A ce compte, quels que soient les arguments échangés, Gabriel Ringlet sort vainqueur de la confrontation, présentée comme l'exposé d'une alternative possible entre deux points de vue ecclésiaux ; et c’est - peut-être (je n’y étais pas) - la même ambiguïté qui pèse sur la conférence  « de haut niveau » organisée récemment sur le même sujet à l’évêché de Liège avec l'abbé Ringlet, en présence de deux évêques.  

    Monseigneur Léonard n’est d’ailleurs pas dupe du porte-à-faux, comme le montre ce passage de l’échange entre les deux interlocuteurs : 

    […] Mgr Léonard : « Je me réjouis aussi toujours de débattre avec des gens qui ne sont pas chrétiens. Cela m’ennuie un peu d’en parler avec des chrétiens. Normalement, Gabriel est un prêtre catholique, je suis un prêtre catholique; nous devrions être d’accord sur un message moral de l’Eglise catholique. Je le trouve un peu regrettable. Mais en tous cas je pense pouvoir dire que j’ai consacré ma petite culture philosophique à montrer le bien-fondé du magistère de l’Eglise catholique. C’est une tâche que je vis avec conviction. Je trouve regrettable que nous ne soyions pas d’accord mais j’aime toujours le débat. »

    Réponse de Gabriel Ringlet : «  Ce n’est pas regrettable mais plutôt bon signe. C’est même un signe de santé... Tant que cette Eglise sera capable d’avoir en son propre sein des réponses différentes sur des questions aussi graves et de les exposer au public, nous la grandissons tous les deux » […].

    On peut certes finasser librement, entre personnes bien élevées, sur les mérites comparés de la sédation palliative et de l’injection létale ou sur la question  de la  nature anthropologique ou pseudo-sacramentelle des onctions pratiquées par l’abbé Ringlet dans le contexte d’une euthanasie. Ce qui ne va pas c’est le signal ambigu envoyé, au terme de ces échanges, en direction des lecteurs qui risquent me semble-t-il, de garder l’impression qu' entre catholiques eux-mêmes tout cela se discute : « c’est une affaire d'opinion, de choix personnel, l’Eglise enseignante est désormais plurielle sur ce point (comme sur bien d’autres) ». Me trompé-je ? JPSC

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  • Fabrice Hadjadj : «Il faut prendre le glaive pour étendre le Royaume de l’amour»

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    Lu sur le site de « Famille chrétienne » :

    fabrice-hadjadj_article.jpg« Nous avions perdu la guerre. Je ne parle pas d’une absence de succès. Au contraire, nous avions pris l’habitude de nous endormir dans le confort et les succès, jusqu’à ce qu’une maladie, un accident, un fait divers, un mal sans lutte ni ennemi, nous emportent comme un ordinateur plante, dans une insignifiance en deçà de l’absurde.

    Nous nous étions ramollis, nous avions perdu toute virilité, réduits à l’état d’enfants gâtés piquant leur crise, de pantins soucieux de leur cardio-training, de bisounours consommateurs de porno. Nous voulions non pas la paix qu’on fait, mais celle qu’on nous fiche, peu importe à quel prix de dévastations, de « dégâts collatéraux ». Mais «la paix est œuvre de justice », dit Isaïe, et il est normal, quand on refuse ce combat pour la justice, que notre paix apparente nous saute à la figure. Et voilà que flâner dans la rue ne va plus de soi, comme pour des promeneurs blasés. La guerre nous a regagnés. C’est déjà quelque chose dans l’ordre de l’éveil. Mais, cette guerre, la gagnerons-nous ? Combattrons-nous le « bon combat», selon le mot de saint Paul ?

    C’est la figure de l’amour qui domine dans la vie chrétienne, celle du frère, du fils, de celui qui dialogue, de celui qui compatit. Mais nous ne pouvons plus oublier celle du guerrier. Guerrier dont les armes sont d’abord spirituelles, mais guerrier quand même. Certes, contrairement à ce que croit un certain darwinisme, la vie est communion avant d’être combat, don avant d’être lutte. Mais parce que cette vie est blessée dès l’origine, sans cesse attaquée par le Malin, il faut lutter pour le don, combattre pour la communion, prendre le glaive pour étendre le Royaume de l’amour.

    Si nous ne retrouvons pas cette virilité guerrière, celle qui faisait chanter à saint Bernard la « louange de la nouvelle milice », nous aurons perdu contre l’islamisme aussi bien spirituellement que matériellement. Beaucoup de jeunes, en effet, se tournent vers l’islam parce que le christianisme que nous proposons ne contient plus d’héroïcité ni de chevalerie (alors que Tolkien est avec nous), mais se réduit à de gentils conseils de civisme et de communication non-violente.

    Quel est le vrai terrain de cette guerre ? Certains voudraient nous faire croire que ce qui fait la force des terroristes du vendredi13 dernier, c’est qu’ils ont été entraînés, formés dans des camps de Daech, de sorte que le combat serait encore celui de la puissance techno-capitaliste fabriquant un armement plus lourd. En quoi un jeune type bloqué aux portillons de sécurité, et qui se fait sauter avec des explosifs rudimentaires, est-il un soldat expérimenté ? Nous savons – et l’expérience récente d’Israël l’a prouvé – que n’importe qui peut s’improviser tueur du moment qu’il est possédé par une résolution suicidaire. Ce qui fait sa force de destruction, prête à exploser n’importe quand, n’importe où, ce n’est pas son habileté militaire, c’est son assurance morale.

    Qu’avons-nous à opposer pour empêcher la contagion? Nos «valeurs» peuvent lever des armées de consommateurs, pas de combattants. Aussi est-ce là que se situe le combat élémentaire – à la hauteur d’une foi qui sait affirmer un vrai martyre – contre la parodie diabolique du martyre qu’est l’attentat-suicide.

    Le communiqué de Daech revendiquant l’« attaque bénie » parle de Paris comme de la capitale « qui porte la bannière de la croix en Europe ». On aimerait qu’il dise la vérité. La guerre est ici : dans le courage de porter une espérance assez forte pour que nous puissions donner nos vies et donner la vie. 

    Fabrice Hadjadj »

    Ref. Fabrice Hadjadj : «Il faut prendre le glaive pour étendre le Royaume de l’amour»

    JPSC

  • "Vous n'aurez pas ma haine" : le message poignant d'un journaliste qui a perdu son épouse au Bataclan

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    Lu sur FranceInfo.fr :

    Son épouse, Hélène, était au Bataclan, et elle y a perdu la vie. Le journaliste Antoine Leiris, qui assurait la chronique Tableauscopie sur France Info a publié un post poignant et digne sur son profil Facebook.

    "Vous n'aurez pas ma haine", c'est la réponse d'Antoine Leiris aux terroristes qui ont volé la vie de son épouse, Hélène, ce soir du 13 novembre au Bataclan, privant son fils de 17 mois, Melvil, de sa mère à jamais. Dans un message publié sur sa page Facebook le 16 novembre, notre confrère, journaliste à France Bleu, livre un message poignant :

    “Vous n’aurez pas ma haine”

    Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son coeur.

    Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’ai peur, que je regarde mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.

    Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus.
  • « La mondanité détruit l'identité » chrétienne, déclare le pape François : elle conduit à l’apostasie.

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    L’apostasie, et la mondanité destructrice

    Rome, (ZENIT.org) Marina Droujinina

    « La mondanité détruit l'identité » chrétienne, déclare le pape François : elle conduit à l’apostasie.

    C’est une idée clé de son l’homélie prononcée ce lundi 16 novembre dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

    « La mondanité … vient lentement, croît, elle est justifiée et infecte, a dit le pape, elle croît comme la racine, elle est justifiée – « mais, nous faisons comme tout le monde, nous ne sommes pas si différents » - elle cherche toujours une justification, et finalement elle infecte, et de nombreux malheurs viennent de là. »

    « La mondanité », « l'apostasie », « la persécution » - le pape a fait le lien entre ces trois notions en commentant la lecture du premier livre des Maccabées.

    Le roi Antiochus Épiphane avait imposé les coutumes païennes au « peuple élu » d’Israël qui était  « l’Église du moment», a expliqué le pape. Cette « racine du mal » qui paraissait « une racine raisonnable », avait poussé plusieurs israélites à faire alliance avec les nations voisines pour la raison de sécurité, expliquait le pape. Au début, cette racine « ne se voit pas, elle ne semble pas faire de mal, mais ensuite elle croît et montre, fait voir, sa propre réalité », a-t-il souligné. Telle est la «phénoménologie de la racine».

    « Puis le roi prescrit dans tout son royaume que tous devraient former un seul peuple, a continué son commentaire le pape, la pensée unique, la mondanité : chacun abandonnait ses propres coutumes…De nombreux Juifs ont accepté son culte: ils offraient des sacrifices aux idoles et profanaient le sabbat. » 

    « La mondanité, a averti le pape,  vous amène à la pensée unique et à l'apostasie… Les différences ne sont pas permises: tous sont égaux. Et dans l'histoire de l'Église, dans  l'histoire que nous avons vue, je pense à un cas où les fêtes religieuses ont été rebaptisées - la Nativité du Seigneur avait un autre nom - pour effacer l'identité. »

    En Israël, les livres de la Loi ont été brûlés « et si quelqu'un obéissait à la loi, le jugement du roi le condamna à mort. » (1M1, 10). Ainsi, selon le pape,  commence « la persécution ».

    « On m'a toujours frappé, a avoué le pape, que le Seigneur, à la dernière Cène, dans cette longue prière, priait  pour l'unité des siens et demandait au Père de les délivrer de tout esprit du monde, de toute mondanité, parce que la mondanité détruit l'identité; la mondanité conduit à la pensée unique. »

    À la fin de l’homélie, le pape a demandé le Christ à « garder » l’Église « de toutes formes de la mondanité ». « Que l'Église aie toujours l'identité organisée par Jésus-Christ, a-t-il dit, que  nous ayons tous l'identité que nous avons reçue dans le baptême …que le Seigneur nous donne la grâce de maintenir et de préserver notre identité chrétienne contre l'esprit du monde qui croît toujours, qui est justifié et qui est contagieux. »

  • Molenbeek où l'on apprend à être terroriste

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    De Gilles Gaetner sur Atlantico.fr :

    Molenbeek, la ville belge où l’on apprend à être terroriste

    Dans cette ville de 96 000 habitants, limitrophe de Bruxelles ont habité la plupart des auteurs des récents attentats de Paris. Dès 1995, à l’occasion des attentats qui ensanglantèrent la capitale, des connexions avaient été mises au jour avec cette commune. Aujourd’hui, Molenbeek, dont le quart de la population est d’origine marocaine connait un taux de chômage de 25%. Contre 8% pour l’ensemble du pays. Si on y ajoute des imams qui prêchent un islam radical à une jeunesse déboussolée, peu scolarisée, on comprend mieux pourquoi la ville est devenue une fabrique d’apprentis terroristes. (...)

    « Vous savez, ici à Molenbeek, il ya plus de femmes voilées qu’à Casablanca » Certes, c’est une boutade, mais quand on se promène dans les rues de cette ville limitrophe de Bruxelles de près de 96 000 habitants, il se dégage une impression bizarre. Non seulement parce qu’on ne se croirait pas dans le royaume de Belgique, mais aussi parce qu’il y règne une atmosphère pesante. Comme si, subrepticement, re-défilaient dans nos têtes les terribles images des trottoirs ensanglantés de Paris ce vendredi 13 novembre. Avec ses morts, ses blessés dont certains encore en sursis et ses centaines des familles anéanties. Tout cela, à cause de fanatiques originaires de cette commune dont 25% de la population est d’origine marocaine, les autres minorités étant composés de Roumains ( près de 12%) , de Polonais , de Turcs et de ressortissants de la République du Congo. Oui, les faits sont là. Têtus. Qu’on le déplore ou qu’on y trouve une excuse, Molenbeek est devenue l’un des hauts lieux du terrorisme européens dans un pays qui compterait selon l’islamologue Mathieu Guidère 19 foyers de candidats au djihad toujours prêts à partir en Syrie. Un pays, faut-il le rappeler, qui compte 4 à 600 jeunes ayant fait le voyage en Syrie. Ce qui est énorme pour un pays de 10 millions d’habitants, et proportionnellement beaucoup plus que la France qui, avec 67 millions d’habitants ne compterait, si l’on peut dire, que 1 500 de ses ressortissants en Syrie. C’est à Molenbeek qu’a résidé Abdelhamid Abaaoud, l’un des commanditaires supposés des attentats du vendredi 13 novembre. Actuellement introuvable, air rigolard qui masque une évidente cruauté, il a rejoint les rangs de l’Etat islamique en 2012. C’est là aussi qu’a habité l’homme le plus recherché de Belgique et de France, Salah Abdelsam qui est parvenu à fuir Paris dès le vendredi soir après son équipée meurtrière pour retourner en Belgique. Les unités spéciales de la police belge ont cru pouvoir l’appréhender, à Molenbeek, en fin de matinée le lundi 16 novembre. En vain. Salah était le frère de Brahim, l’un des kamikazes qui ‘est fait exploser à proximité d’un café, boulevard Voltaire dans le 11ème arrondissement de Paris. Comme son frère Salah, Brahim a séjourné en Syrie. A plusieurs reprises, la justice bruxelloise l’a alpagué pour trafic de drogue. A dire vrai, que cette commune soit devenue l’épicentre d’un islamisme radical, une sorte de centre d’apprentissage, n’est pas surprenant. Alors que dans l’ensemble de la Belgique, les communautés d’origine étrangère sont bien intégrées, surtout celle en provenance du Maroc- elles disposent du droit de vote, sont souvent propriétaires de leurs appartements, comportent bon nombre de cadres supérieurs visiblement issus du Maroc comme en témoigneleur patronyme, rien de tout cela à Molenbeek. Bien au contraire. En attestent quelques chiffres. Chez les jeunes de 20-29 ans, le taux de chômage dépasse les 25%. Contre un peu plus de 8% sur l’ensemble du territoire. Chez les 30-54 ans, le chômage grimpe jusqu’à 30% pour atteindre 35% chez les 55-60 ans. Si on prend toutes les tranches d’âge à Molenbeek, le taux de sans-emploi atteint 26%. Contre 8% pour l’ensemble de la Belgique. Aussi n’est-il pas surprenant que cette commune, la deuxième ville la plus jeune de Belgique soit également la deuxième plus pauvre. Et aussi l’une des plaques tournantes du trafic d’armes et de stupéfiants.

    Lire la suite : http://www.atlantico.fr/decryptage/molenbeek-ville-belge-ou-on-apprend-etre-terroriste-gilles-gaetner-2447610.html#meFUgy1q2i3RkHqH.99

    Lire également : Molenbeek, merci Philippe !