Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Société - Page 586

  • Après Charlie, non rien n’a changé. Tout a continué...

    IMPRIMER

    De Joseph Junker, cette opinion parue hier sur le site de la Libre.be :

    Après Charlie, rien n’a changé. Tout a continué

    "Après Charlie, rien ne va changer, tout va continuer", écrivais-je en février 2015. J'étais naturellement loin de me douter à l'époque d’à quel point l'année serait sanglante et nos pays frappés à répétition par le terrorisme. J'en suis d'autant plus amer de constater que rien n’y fit et que de fait, rien n'a changé. Une opinion de Joseph Junker, ingénieur civil, originaire de Verviers.

    Rien n’a changé parce que Charlie, et nous tous avec lui, avons continué à confondre liberté d’expression et provocations vulgaires. Et pourtant nous aurions pu nous détacher d’une conception pré-pubère de ce bien si précieux qu’est le droit d’affirmer haut et fort ce qu’on pense être juste. Et pourtant nous aurions pu cesser d’ériger en monument ce qui n’est en réalité qu’un reliquat de gaudriole estudiantine mal évacué. Le terrorisme ne doit pas nous faire changer de vie, dit-on ? Eh bien il se trouve que l’indignation profonde qui m’a soulevé le cœur après le lâche et ignoble assassinat des dessinateurs de Charlie n’a pas fait changer la bien faible estime dans laquelle je tenais ladite publication. Las ! Elle a continué à repousser toujours plus loin les frontière de la décence, avec en lamentable point d’orgue la "Une" stupide de la semaine dernière. Et tout a continué.

    Rien n’a changé parce qu’une partie de notre élite a continué d’affecter de croire que c’est en niant un peu plus nos racines, en faisant taire les cloches, en renommant les vacances de pâques et les marché de noël ou encore en retirant les crucifix des écoles catholiques qu’on allait recréer le vivre-ensemble. Comme si accéder aux exigences d’un laïcisme délirant, amalgamer terrorisme islamique, moine bouddhiste et frère catholique, renier tout patrimoine chrétien et endoctriner patiemment nos petites têtes blondes au nihilisme ambiant… pardon les "initier à la citoyenneté" pouvait être de quelque secours que ce soit face au défi posé par le radicalisme ! Et tout a continué.

    Rien n’a changé parce qu’une autre partie de notre élite s’est appliquée à prouver son (in)utilité en nous proposant des gadgets législatifs dispendieux et inutiles, comme si la perpétuité effective et la déchéance de nationalité allaient dissuader des kamikazes de frapper notre pays. N’est-ce pas la même élite pourtant qui refuse de regarder ses responsabilités en face, d’affronter le monstre qu’elle a elle-même créé par son clientélisme, son inconstance et son manque de vision ? N’est-ce pas elle qui toujours se complaît dans un somptueux déni, ne pensant qu’à refiler la patate chaude au gouvernement qui l’a précédé ou suivi ? Et tout a continué.

    Rien n’a changé parce que la Belgique est resté la Belgique : un Etat morcelé, où le moindre débat de fond ou même de forme mène à des discussions sans fin de marchands de tapis… pendant que rien ne se passe. Un Etat où la rationalisation des compétences n'est admissible qu'en la dispersant encore plus ; un Etat où de laborieux compromis sont érigés en dogmes et d'autant mieux observés qu'ils sont incompréhensibles. Un Etat faible, pour un pays qu'on aime. Et tout a continué.

    Lire la suite

  • Les auteurs des attentats sont-ils nihilistes ou tout le contraire ?

    IMPRIMER

    Arnaud Dumouch nous propose d'analyser les motivations des auteurs des attentats qui, d'après lui, sont à l'opposé du nihilisme.

    Arnaud Dumouch est philosophe et théologien catholique. Il s'est spécialisé dans l'eschatologie, théologie des fins dernières.

    Sur l'islam, dans un regard catholique, consulter "Le mystère de l'islam", Editions Docteur Angélique, http://www.docteurangelique.com/titres.htm

    De nombreux experts, dans les médias, analysent en termes de « nihilisme » les attentats suicides.

    C’est une erreur d’analyse grave, due à une projection de nos mentalités sécularisées occidentales sur des mentalités hyper-religieuses qui n’ont rien à voir.

    Ces assassins sont au contraire dans un culte de Dieu à travers une espérance théologale dévoyée : ils attendent avec certitude la vie éternelle s’ils meurent au combat. Ils attendent la gloire terrestre s’ils gagnent leur guerre.

    Ainsi, tout est avantage pour ces djihadistes qui sont dans le « culte de Dieu poussé jusqu’au mépris des hommes mécréants », tandis que l’Occident est souvent dans « le culte de l’homme jusqu’au mépris de Dieu ». 

  • La loi sur l'euthanasie, une loi défectueuse ?

    IMPRIMER

    De Jean-Jacques Durré sur cathobel.be :

    « La loi sur l’euthanasie est défectueuse »

    Ancien ministre des Finances et des Affaires étrangères, est en charge des questions éthiques au sein de son parti, le. Le sénateur démocrate-chrétien plaide pour une évaluation de la dépénalisant l’. Mais il parle aussi de l’importance pour la religion d’avoir sa place dans la société.

    Steven Vanackere nous a accordé cet entretien au lendemain des attentats sanglants du 22 mars 2016. « Ces événements m’ont rendu silencieux », dit-il, ajoutant qu’il faut maintenant tenter de comprendre et surtout de remédier à ce type d’actes. « Ces attentats vont engendrer une solidarité qui, heureusement, est déjà apparue. Des initiatives ont montré que, malgré ce climat de peur et d’angoisse, beaucoup de gens ressentent l’envie humaine d’aider l’autre. Il faudra bâtir sur ces sentiments, qui vont au-delà des convictions, des races, des religions, des langues. » Le sénateur démocrate-chrétien flamand craint aussi que ces événements n’engendrent une stigmatisation de la communauté musulmane.

    Dans ce contexte de société en mutation et chahutée, ne pensez-vous pas qu’il existe une tendance à vouloir éradiquer le fait religieux de la société? Certains affirment que la religion relève du domaine privé et n’a rien à voir dans la vie publique. Partagez-vous cette idée?

    Bien sûr que non. Cette interprétation de la laïcité veut transformer le principe selon lequel la religion se limite à la vie privée. Cette forme de laïcité, je ne la partage pas. Il y a beaucoup d’états démocratiques civilisés qui ne la partagent pas non plus. J’ai la conviction que si nous voulons lutter contre l’extrémisme, il ne faut pas le faire en promouvant l’indifférence mais en projetant l’idée d’un pluralisme actif. C’est-à-dire en encourageant tout le monde à afficher sa conviction et en respectant celle de l’autre. En nous engageant dans un dialogue. Si l’appartenance à sa propre conviction est éradiquée de la vie publique, il ne pourra pas y avoir de dialogue. Selon moi, il est erroné de croire qu’afficher sa conviction dans la vie publique, crée un climat d’intolérance. L’inverse est vrai. En ne parlant pas de sa conviction, on promeut chez certains jeunes un climat de rejet de la société. La philosophe Susan Neiman affirme qu’une des causes de la radicalisation des jeunes est due à cette incapacité de l’Occident de montrer ses convictions. Un climat où les gens parleront de leurs valeurs, contribuera de façon adéquate au vivre ensemble. La neutralité est un principe qu’on peut, à la limite, demander à des entités abstraites comme un gouvernement. Mais demander la neutralité à une personne, c’est impossible.

    Plusieurs parlementaires veulent faire inscrire le concept de laïcité dans la Constitution belge. Est-ce que le terme actuel de « neutralité » est trop vague?

    Je n’aime pas beaucoup ce terme de neutralité. Dans mon chef, il n’y a pas lieu de modifier la Constitution. Celle-ci est parfaitement apte à représenter les valeurs que nous souhaitons mettre en avant. C’est l’exécution sur laquelle il faut travailler pour rendre vivantes ces valeurs. On n’a pas besoin de modifier une Constitution pour changer quoi que ce soit. Et s’il fallait mettre une action sur des mots, je préfère le mot impartialité quand il s’agit de l’autorité plutôt que le mot neutralité. De plus, ce que je crains, c’est que les normes qu’on avance par rapport à l’Etat vont se transformer par la suite en une exigence vis-à-vis de personnes ou d’organisations. Et là, je me dis qu’un amalgame est fait.

    N’avez-vous pas l’impression qu’il y a un combat laïque aujourd’hui qui tente de profiter des événements actuels pour éradiquer les religions de la vie civile?

    Essayons de ne pas voir trop vite des conspirations. Toutefois, je trouve que la synchronisation de certaines initiatives est quand même très parlante. Je crois que, plutôt que de se fatiguer à chercher la conspiration, il faut que ceux qui croient que la foi peut apporter de la valeur à la société et au vivre ensemble, avancent leurs idées avec conviction et sérénité, sans être nécessairement dans une logique de conflit.

    Vous avez récemment déclaré que la loi sur l’euthanasie devait être revue. Pourquoi?

    C’est une loi défectueuse. Ma tendance politique ne l’a pas votée notamment parce qu’elle présentait certains flous. Un exemple: beaucoup de citoyens ignorent que la demande d’euthanasie, dans le chef du médecin qui exécute l’acte d’euthanasie l’oblige à consulter un deuxième voire, dans certains cas, un troisième confrère. Et que cette consultation n’implique pas du tout que le deuxième ou le troisième praticien doive être d’accord avec la volonté de passer à l’acte d’euthanasie. Il est faux de croire que le second avis n’est là que pour renforcer un accord entre confrères. Dans le cas de la souffrance psychique, il est clair que le temps entre la formulation de la demande et l’exécution-même prévue par la loi, qui est d’un mois, ne suffit pas pour sauvegarder toutes les garanties d’avoir une position prudente.

    Peut-on comprendre que plus de dix ans après la dépénalisation de l’euthanasie, on voit seulement arriver maintenant les premières plaintes? N’a-t-on pas fermé les yeux?

    C’est aussi la troisième raison pour laquelle cette loi pose quelques problèmes. Le contrôle est fait sur base de documents remplis par le médecin qui a pratiqué l’acte. Il est clair que s’il y a des choses irrégulières, il est fort improbable que la personne le déclare. Donc, si pendant treize ans, il n’y a eu qu’une seule fois où une plainte a été déposée au Parquet en demandant une investigation, c’est évident que le contrôle est défectueux.

    Vous proposez de revoir la loi. Mais, n’avez-vous pas peur que ce soit la porte ouverte à d’autres demandes d’extension de celle-ci? 

    C’est exactement la raison pour laquelle mon parti demande d’abord une évaluation. Nous avons toujours la conviction qu’une bonne partie de l’opinion publique, même ceux qui ne sont pas inspirés par nos valeurs, est convaincue qu’on peut améliorer cette loi. La première que nous demandons, ce n’est pas un débat parlementaire, c’est un débat sociétal. Une conscientisation par un débat sociétal est la première chose à faire. Le débat parlementaire viendra ensuite. Mais, il faudra le faire sérieusement, en parlant de tout. Si nous pouvons avoir une discussion plus équilibrée, il y a des chances d’arriver à une meilleure législation. J’ai toujours la conviction que les Belges, les Flamands, les Bruxellois, les Wallons, sont des gens qui ont une certaine sagesse et qui ont compris que ce type de discussions est fort délicat. Imaginer une loi qui soit apte à régler tous les problèmes est fort difficile mais en même temps, il nous faut une loi qui exprime les valeurs de notre société et, aujourd’hui, ce n’est pas le cas.

    Malgré l’actualité, en ce temps pascal, avez-vous un message?

    Plus que jamais, il faut se dire qu’après le Vendredi saint, il y a Pâques. Et Pâques est la promesse que pour l’amour, rien n’est impossible ultimement. Malheureusement, cet ultimement vient à un moment que l’on ne connaît pas, tout comme les drames, mais il y a la promesse que la victoire de l’amour viendra aussi.

    Propos recueillis par
    Jean-Jacques Durré

    Extraits de l’émission ‘En débat’ diffusée sur RCF Liège et à réécouter en podcast sur www.rcf.be

  • Quand Tugdual Derville évoque la soif de la Miséricorde dans les sociétés traversées par les atteintes à la vie

    IMPRIMER

    La soif de la Miséricorde dans les sociétés traversées par les atteintes à la vie

    (Discours de Tugdual Derville au Congrès apostolique mondial de la Miséricorde; source : aleteia.org).

    C’est une grande joie autant qu’un honneur de m’exprimer devant vous aujourd’hui en tant que laïc, chrétien engagé au service de la vie dans son pays. Nous sentons tous qu’il reste encore beaucoup à découvrir et à partager du trésor de la Miséricorde, et je tenterai d’y contribuer à partir de mon expérience nourrie par la Parole.

    J’évoquerai d’abord les souffrances morales provoquées par les atteintes délibérées à la vie et spécialement l’avortement. (I)

    Je continuerai en explicitant les soifs que ces blessures font naître (II).

    Tout cela conduit à considérer l’annonce de la Miséricorde une priorité en matière d’évangélisation. (III)

    I – Les souffrances morales provoquées par les atteintes à la vie

    Nos cœurs se penchent avec Dieu sur les misères du peuple

    Quand j’essaie de saisir la nature de notre vocation chrétienne dans nos sociétés actuelles, je repense souvent à celle de Moïse. Choqué par la servitude de son peuple, Moïse avait d’abord réagi par la violence, allant jusqu’à tuer un Egyptien qui maltraitait l’un des siens, avant de fuir au désert. C’est là, au Buisson ardent, que la parole de Dieu l’appelle. Cette parole rejoint son propre regard : « J’ai vu la misère de mon peuple » (Ex 3, 7). Ce que Moïse avait vu, ce qu’il avait tenté de régler avec maladresse et brutalité, Dieu le voit, lui, parfaitement. Il l’appelle à agir, à négocier (« Je t’envoie auprès de Pharaon »). Il lui donne les clés de cette démarche : un bâton, un compagnon… Il souligne aussi le sens spirituel et communautaire de cette vocation de libération de ses frères : « Vous me célèbrerez sur cette montagne » (Ex 3, 12). Tout cela part d’un cœur à cœur brulant entre l’homme et Dieu penchés ensemble sur la misère du peuple. Miséricorde déjà !

    Le saint Père parle dans son encyclique Dieu est amour du « programme du bon samaritain » : « Un cœur qui voit ». Or, que voyons-nous ? Dieu merci, pas tout. Nous ne pourrions le supporter. Chacun d’entre-nous, là où il vit, est appelé à voir les misères qui touchent et appellent son cœur. Et c’est quand nos cœurs s’empierrent que nos regards s’en détournent. Chacun passe à côté de ceux qu’il ne veut pas voir. Nous en faisons tous l’expérience, amère comme un reniement. Permettez-moi cependant de vous confier un sentiment de solitude qui, parfois, nous étreint. Il étreint, je pense, beaucoup de membres de mouvements engagés au service de la vie. C’est aussi la solitude que peut ressentir toute personne qui essaie de répondre à des urgences sociales, humanitaires ou spirituelles. Nous avons parfois l’impression, comme dans un cauchemar, d’être les seuls à voir ce que nous voyons, à prendre conscience de l’ampleur d’un drame. C’est vrai pour la famine, la misère matérielle, la maltraitance et toute forme d’injustice. C’est vrai pour les atteintes à la vie et leurs conséquences.

    Nous écoutons, rencontrons et soutenons, au sein de Alliance VITA, de nombreuses personnes confrontées aux épreuves de la vie : fractures familiales, deuils anténataux et postnataux, drames du handicap, de la solitude ou de la fin de vie. J’insisterai ici sur la question de l’avortement, même si nous pourrions aisément transposer ces réflexions à d’autres atteintes délibérée à la vie ou à la dignité humaine comme l’euthanasie, le passage à l’acte suicidaire, la prostitution…

    Lire la suite

  • En Belgique, peut-on proposer aux femmes en détresse une autre option que celle de l’avortement ?

    IMPRIMER

    Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Belgique : peut-on proposer aux femmes en détresse une autre option que celle de l’avortement ?

    Une campagne d’information avec affichage dans les trams anversois vient d’être interdite et retirée de l’espace public. On y voyait une jeune femme en questionnement par rapport à sa grossesse et l’adresse du site internet ongeplandzwanger.be

    Les initiateurs de cette campagne d’information sont des personnes qualifiées (médecins, psychologues, infirmières) dont l’expérience en matière d’accompagnement de la détresse des femmes n’est plus à démontrer. Depuis plusieurs années, les animations proposées par l’ASBL Jongeren Info Life (JIL) sont très bien accueillies dans les écoles qui cherchent à sensibiliser les jeunes de tous horizons par rapport à l’avortement. Ce programme est d’ailleurs développé en accord avec l’association Siriz aux Pays-Bas, qui est elle-même subventionnée par le gouvernement néerlandais.

    Mais en Belgique, et plus particulièrement en Flandre, il semble qu’il y ait une situation de monopole en faveur de Sensoa, selon un décret flamand sur la prévention et l’éducation sexuelle. Dans un article paru dans De Morgen, il est même question de mettre JIL et ses associés sur une liste noire, du seul fait que JIL désinformerait la population en mettant trop l’accent sur les séquelles de l’avortement au lieu d’insister sur le soulagement des femmes après leur avortement.

    Faisant suite à une question posée au Parlement flamand, la Ministre flamande de l’éducation a pourtant réaffirmé que les écoles doivent avoir la liberté de choisir elles-mêmes les intervenants qualifiés pour l’éducation sexuelle aux écoles. JIL peut donc être invité en milieu scolaire sans problème.

    Mais suite à diverses interpellations ultérieures, la campagne d'information a finalement été retirée des tramways anversois. La question se pose dès lors de savoir s’il est encore permis aujourd’hui à une association qui encourage respectueusement les femmes à garder leur enfant de se faire connaître dans l’espace public.

    Dossier de l’IEB :
    1. Les conséquences psychologiques de l'avortement
    2. Liste des études scientifiques sur les conséquences psychologiques de l’avortement

  • La grande majorité des médecins italiens refusent de pratiquer l’IVG

    IMPRIMER

    De P. JM. Robinne sur ihsnews.net :

    70% des médecins italiens refusent de pratiquer l’IVG

    En 2005, 59% des gynécologues d’Italie ont refusé de pratiquer l’IVG en invoquant le droit à l’objection de conscience, selon les données du ministère de la Santé italien. Huit ans plus tard, en 2013, ils étaient près de 70%. Une heureuse tendance qui inquiète les mouvements féministes et certains médias.

    Comment passe-t-on de 59 à 70% de gynécologues qui refusent d’avorter en l’espace d’à peine quelques années ? s’interroge par exemple le Guardian dans un article s’intéressant à la hausse du nombre d’objection de conscience au sein de cette profession et s’appuyant sur les données du ministère de la Santé italien.

    Les données collectées par le ministère de la Santé italien sont éloquentes et confirment ce qui ressemble à une tendance bien plus large que le simple cas italien. Dans certaines régions du sud du pays, comme le Molise ou la Basilicate, plus de 90% des gynécologues ont eu recours à l’objection de conscience en 2013, soit près du double de ce qui était enregistré il y a huit ans.

    À l’échelle nationale, le nombre d’IVG dans le pays a diminué de moitié en trente ans, passant de 233 976 interventions en 1983 à 102 760 en 2013.

    Légal depuis 1978 en Italie, l’IVG (chirurgicale ou pharmaceutique) peut être pratiquée par un médecin pendant les 90 premiers jours de grossesse. Après cette période, elle demeure autorisée si l’intégrité physique ou mentale de la patiente est menacée.

  • Marche pour la Vie : il est temps

    IMPRIMER

    11079660_749953301788911_9182668649450027803_n.jpgMarche pour la Vie : il est temps

    Il est temps en Belgique que nous avancions unis pour défendre la vie humaine. Que nous portions dans les rues de Bruxelles un témoignage fort pour son respect inconditionnel.

    Il est temps que nous disions stop à cette mentalité qui veut qu’on puisse tuer un enfant avant sa naissance, voir après [1], pour quelque motif que ce soit. Que la recherche sur la trisomie 21 cède progressivement le pas sur la suppression de ceux qui en sont porteurs [2].

    Il est temps que l’euthanasie ne soit plus un phénomène banal, qui selon les chiffres du gouvernement français provoque un décès sur soixante en Belgique, sans le consentement du patient. [3] Que jamais, fin de vie ne soit synonyme d’euthanasie, mais de présence et d’accompagnement.

    Il est temps que nous disions tous ensemble non à la marchandisation du corps humain. À titre gratuit ou non, un enfant n’a pas à faire l’objet d’un contrat. Que nous disions non à la « gestation pour autrui ».

    Il est temps que nous demandions toute autre chose. Pour nos enfants et pour l’avenir. Des lois qui promeuvent la vie et protègent les plus faibles. Sinon quel est l’avenir de notre société ? Il y a pourtant tant à faire en matière d’adoption, d’aide aux parents ne pouvant accueillir un enfant (le plus souvent par manque d’argent ou par pression [4]), d’accompagnement des malades, de financement de la recherche.

    Il est temps d’en finir avec les fausses solutions qui nous détruisent littéralement. C’est l’heure du bilan. Combien de personnes blessées, et même tuées, par l’avortement ? Combien par l’euthanasie ? Combien de familles déchirées ? Combien de pays reviennent désormais sur la GPA confrontés aux drames de l’imprévisible ?

    Il est temps qu’une génération se lève dans ce pays. Et cela, nous vous le proposons le 17 avril à 15h au Mont des Arts à Bruxelles. Nous serons nombreux et déterminés.

    Parce qu’en ces temps troublés par de multiples attentats et de doutes quant à l’avenir, raisonnent dans mon esprit ces premiers mots de l’encyclique « Paix sur Terre » de Saint Jean XXIII : « La paix sur la terre, objet du profond désir de l’humanité de tous les temps, ne peut se fonder ni s’affermir que dans le respect absolu de l’ordre établi par Dieu. » [5]

    Oui, il est temps.

    Paul Forget, Marche pour la Vie Bruxelles – ASBL, président
    Informations : www.marchforlife.be
    Événement Facebook : https://www.facebook.com/events/556339581202000

    ------------------------

    [1] « Why should the baby live? », BMJ, 27 janvier 2012, http://jme.bmj.com/content/early/2012/03/01/medethics-2011-100411.full

    [2] 96,5 % des diagnostiqués trisomiques 21 sont avortés en France.

    [3] « L’euthanasie sans demander votre avis ? Bienvenue en Belgique ! », Figaro Vox, 18 juin 2015, http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/06/18/31003-20150618ARTFIG00150-l-euthanasie-sans-demander-votre-avis-bienvenue-en-belgique.php

    [4] « Le choix de l’IVG est souvent dicté par une précarité sociale, économique ou une pression culturelle. Si elles en avaient eu la possibilité, les femmes auraient mené leur grossesse à terme. » (rapport de 2007 de la Commission fédérale d’évaluation de la loi dépénalisant l’avortement. p. 52)

    [5] Pacem in Terris, Jean XXIII, http://w2.vatican.va/content/john-xxiii/fr/encyclicals/documents/hf_j-xxiii_enc_11041963_pacem.html

  • Les prisons belges : un vivier pour les islamistes radicaux ?

    IMPRIMER

    Comment les prisons de Belgique fabriquent des islamistes radicaux (source)

    L’information est de toute première main. Qui mieux qu’un ancien détenu peut décrire la situation dans les prisons, dont on dit qu’elles sont si propices à la radicalisation ? Mais un ancien détenu non musulman, alors. The Washington Post a longuement discuté avec un bandit belge autochtone qui a passé dix ans derrière les barreaux. Stéphane Medot, ancien braqueur, a testé plusieurs de ces prisons en Belgique, là où les islamistes radicaux Abelhamid Abaaoud et Brahim Adeslam, kamikazes à Paris, et Ibrahim et Khalid el-Bakraoui qui se sont fait sauter à Bruxelles, ont aussi passé du temps.

    C’est en prison qu’Abdelhamid Abaaoud a rencontré Salah Abdeslam – frère de Brahim – capturé à Bruxelles le 18 mars dernier.

    Les islamistes radicaux dans les prisons belges : récit d’un témoin

    Pour Stéphane Medot, cette réalité n’est pas anodine. A 37 ans, il peut invoquer une véritable expérience des modes opératoires des recruteurs pour Allah. Il en a été le témoin direct. D’une prison à l’autre, elles étaient semblables : les prisonniers se livrant au prosélytisme profitaient des heures de promenade pour parler aux autres détenus. Les petites fenêtres des cellules étaient aussi mises à profit pour parler et échanger des objets.
     
    Cela commençait par de petites faveurs interdites : un téléphone portable, un peu d’amitié pour des jeunes qui « se sentent seuls » et cherchent à s’intégrer. Puis venait le Coran, et avec lui le discours plus religieux. Petit à petit, les plus impressionnables se laissaient convaincre, s’engageant à ne plus boire d’alcool et s’intéressant de plus en plus aux « injustices » dont parlaient les aînés. Irak, Palestine, condition des immigrés en Europe, tout y passait pour créer du ressentiment.
     
    Face à ces trafics et ces endoctrinements, rapporte Stéphane Medot, les gardiens belges se trouvaient démunis. Incapables de comprendre l’arabe, leur surveillance se limitait aux aspects matériels. Ils avaient adopté le parti pris du « laisser faire », selon l’ex-détenu que ce soit vis-à-vis de la musique lancinante affectionnée par les prisonniers islamiques, ou des discussions politiques.

    Lire la suite

  • La Marche pour la Vie à Bucarest

    IMPRIMER

    timthumb.jpgMarche pour la vie à Bucarest

    « La vie est le don le plus important » était le slogan répété par des milliers de participants à la « marche pour la vie » organisée à Bucarest le 26 mars. Avec petits et grands, des pancartes « Pour la vie », les familles sont venues soutenir la vie, comme l’a annoncé Trinitas TV, la télévision de l’Église orthodoxe roumaine. L’événement était organisé sur l’initiative de l’Association des étudiants pour la vie. Les participants se sont rencontrés au « Parc de l’unification » dans la capitale et ont marché en direction du Parc de la jeunesse. 15 organisations non-gouvernementales chrétiennes ont donné leur soutien.
  • Alleluia… envers et contre tout !

    IMPRIMER

    De l’abbé Grosjean sur le « Padreblog »

    paques-620x310.jpg« Ces dernières semaines, ces derniers jours auront été bien sombres. Le mal – sous toutes ses formes – semble se déchaîner : un jour, les ténèbres viennent obscurcir le visage même de l’Eglise alors que les fautes lamentables de certains de ses fils sont révélées à tous. Un autre, c’est dans la violence aveugle des attentats que le mal se laisse découvrir. Encore un autre, c’est à travers telle ou telle épreuve que beaucoup d’entre nous peuvent traverser : annonce d’une maladie grave, difficultés dans un couple, perte d’un emploi, inquiétudes pour un enfant, difficultés scolaires, addictions, etc. sans parler des nos combats intérieurs, qui souvent ne cessent pas lors du carême, bien au contraire !

    Jésus sait tout cela. Il est allé jusqu’au bout pour porter tout cela. Pour entraîner ce mal dans sa mort et le vaincre par sa résurrection. Pâques n’est pas une parenthèse pour « respirer » avant de « replonger » dans un quotidien difficile. Pâques change tout. Pourquoi ?

    Le mal n’aura pas le dernier mot

    Pâques ne vient pas supprimer le mal : nous en faisons l’expérience. Mais Pâques nous assure que ce mal n’aura pas le dernier mot. Que nos vendredis saints déboucheront eux-aussi sur un matin de Pâques. Pâques nous assure qu’au cœur même de ces épreuves, le Seigneur vivant nous rejoint pour que nous puissions grandir, avancer, nous accomplir. Il veut même se servir de ces épreuves et leur donner une mystérieuse mais réelle fécondité. Cette fécondité est la plus belle des victoires sur le mal. Une façon de le retourner. Ce qui devait nous détruire nous fait grandir, nous permet d’accueillir Jésus et participe à nous sauver.

    De cette crise terrible autour des affaires de pédophilie, l’Eglise peut sortir grandie et plus rayonnante, en étant purifiée, en ayant saisi cette occasion pour manifester encore davantage sa douleur et sa compassion aux victimes, en ayant progressé dans leur accueil et leur accompagnement, mais aussi dans les mesures prises pour que jamais cela ne se reproduise. « La vérité vous rendra libres » dit Jésus dans l’Evangile de Jean. Faire la vérité peut ressembler à un chemin de croix. Cette vérité peut être crucifiante. Elle sera aussi féconde. Elle permettra à chacun de renouveler sa confiance dans l’Eglise, qui en sortira plus belle encore, au service de tous.

    Il y aura des retrouvailles

    De même, quand un pays est attaqué, c’est l’occasion pour lui de se rassembler. Il faut prier pour la Belgique, comme nous avons prié pour la France le 13 novembre dernier. Que nos peuples trouvent dans cette épreuve la force de se réapproprier leur culture, leur histoire, la foi au nom même de laquelle ils sont visés. Nous le savons, nous le croyons : depuis Pâques, la mort elle-même n’est plus une fin, mais le passage vers la Vie. Cela ne supprime en rien l’horreur de ces morts, de toutes les morts, ni la douleur de la séparation pour ceux qui restent. Cela nourrit simplement notre espérance : il y aura des retrouvailles. Il y a un grand Amour qui attend ceux qui sont tombés. Prions pour qu’ils puissent l’accueillir.

    Dieu au coeur de nos épreuves

    De même, chacune de nos épreuves peut devenir la faille par laquelle Dieu nous rejoint et vient nous visiter. Face à nos limites, dans nos fragilités, broyés par la souffrance, nous crions vers Dieu et nous le redécouvrons peu à peu à nos côtés. Alors, beaucoup de cœurs s’ouvrent et se laissent rejoindre. Certes la révolte est compréhensible : le mal reste un scandale. Et nos « pourquoi » sont légitimes. Mais Pâques nous aide à regarder de l’avant et nous offre l’espérance nécessaire pour avancer : ce que nous vivons n’est pas stérile, notre foi, notre charité, notre espérance dans les épreuves porteront du fruit. On passe du « pourquoi » sans réponse, au « comment » : comment je décide de vivre tout cela. Comment je veux avancer. Pâques m’assure que l’amour vécu jusqu’au bout n’est jamais inutile, mais sera toujours – d’une façon ou d’une autre – victorieux. Ces épreuves deviennent autant d’étapes sur mon chemin vers le Ciel.

    Voilà pourquoi nous pouvons et devons, au cœur même de nos larmes, murmurer ou crier, chanter ou proclamer ce cri de victoire : Alleluia ! Ce chant fait trembler l’enfer : il rappelle au Mal – malgré son apparente puissance encore aujourd’hui – qu’il a définitivement perdu. Notre chant de victoire nous fait entrevoir l’aube de ce matin de Pâques, qui vient éclairer toute notre vie de l’intérieur et lui donner son vrai sens. »

    Ref. Alleluia… envers et contre tout !

    La parole même de Jésus nous enseigne que le mal sera toujours inextricablement mêlé au bien jusqu’à la fin des temps : c’est le drame de ce monde transitoire et donc celui de notre condition présente : la perspective de notre mort inéluctable est là pour nous le rappeler. Un jour, nous aussi,  comme les larrons qui encadraient le Christ crucifié, nous serons sur une croix, quel que soit le bois dont elle sera faite.

    Les cénotaphes de l’époque hellénistique que l’on visite dans les musées, comme ceux des  païens qui peuplent à nouveau nos cimetières, dégagent encore parmi nous leur parfum de douce amertume face à cette nécessité, celle de  l’« amor fati » des stoïciens.

    On peine, aujourd’hui, à croire au sentiment irrésistible de libération que  la Résurrection du Seigneur apporta dans les sociétés sans véritable espérance eschatologique : un changement total de perspectives. « Voici que je fais toutes choses nouvelles » proclame, dans l’Apocalypse, Celui qui siège sur le trône. 

    C'est sur l’espérance chrétienne confrontée aux mythes de notre temps régressif, que le pape théologien Benoît XVI a écrit sa plus belle encyclique : « Spe salvi ». Il faut aller la  lire, ou la relire.

    JPSC