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Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique (29 octobre)
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GPA : seuls 27% des Belges en font une priorité politique
SEULS 27% DES BELGES FONT DE LA GPA UNE PRIORITE POLITIQUE
En l’absence de demande de la société et sous la pression de lobbies très minoritaires, le Sénat a décidé de se pencher sur la possibilité de légiférer en matière de gestation pour autrui (GPA). Dans ce contexte, Action pour la famille a commandé un sondage à Dedicated Research sur la GPA. Ce sondage a été réalisé du 1 au 5 octobre 2015 sur un échantillon de 1605 belges.
Seulement 49% des personnes sondées disent être au courant de la problématique de la GPA. Ceci montre un grand manque d’information au sein de la population sur une pratique qui fait courir de grands risques aux femmes plus précarisées et aux enfants dont la naissance négociée est marquée à jamais du sceau de l’abandon par la femme qui les a portés.
1. Pas de majorité de belges en faveur de la GPASur l’ensemble des personnes interrogées, seule une minorité soutient en principe la pratique de la GPA. 43% se disent plutôt favorables ou tout à fait favorables à la GPA, tandis que 57% y sont plutôt défavorables, tout à fait défavorables ou sans avis. Il n’y a donc pas de majorité en faveur de la pratique de la GPA en Belgique. De façon significative, 16% des sondés sont tout à fait opposés en principe à la pratique de la GPA soit le double des 8% qui y sont tout à fait favorables. Ces résultats varient peu selon les régions.
Il est intéressant de noter que parmi les personnes sans enfant le pourcentage des personnes favorables à la GPA tombe à 39%.
2. Pour la majorité des gens, la GPA n’est pas une priorité politique
De façon très significative, la majorité des personnes interrogées, soit 52%, estiment qu’une législation sur la GPA n’est PAS une priorité politique, tandis que seules 27% estiment que c’en est une.
Au vu des résultats de ce sondage, Action pour la famille demande que le public soit informé de façon objective sur les risques réels de la GPA aussi bien pour les mères porteuses que pour les enfants nés par GPA, au-delà de l’émotion et de la compassion bien compréhensibles suscitées par les difficultés rencontrées par les couples confrontés à la stérilité biologique. Au niveau des discussions au Sénat et à la Chambre, il importe que davantage d’auditions soient programmées, en particulier de représentantes d’associations de femmes. Il est également important d’entendre des témoignages de mères porteuses qui, même si elles sont accompagnées par un psychologue, peuvent mal vivre à terme cette grossesse pour abandon. Il en va de la crédibilité et du bon fonctionnement de notre démocratie.
De plus, comme la GPA n’est pas une priorité politique aux yeux d’une majorité de belges, il n’y a aucune urgence à légiférer en la matière. L’actualité, aussi bien nationale qu’internationale, nécessite des mesures urgentes qui touchent de près un grand nombre de citoyens.
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Belgique : Simone a été euthanasiée parce qu'elle en avait "marre de vivre"
D’Annick Hovine dans « La Libre » de ce jour :
« La Commission fédérale de contrôle de la loi euthanasie a transmis un dossier à la Justice. C'est le tout premier cas depuis que l'instance de contrôle a été mise en place. En cause: un médecin n'aurait pas respecté les conditions imposées par la loi sur l'euthanasie du 28 mai 2002. La commission a pris cette décision à l'unanimité mardi soir.
Selon nos informations, le médecin en cause est le docteur Marc Van Hoey, médecin généraliste et par ailleurs président de "Recht op waardig sterven", l'équivalent en Flandre de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). La patiente concernée, Simone, a été euthanasiée dans sa maison de repos à Anvers le 22 juin dernier, la veille, précisément, de son 85e anniversaire.
Transmis au parquet
Pour quelles raisons la déclaration d'euthanasie du docteur Van Hoey a-t-elle interpellé la Commission au point de renvoyer le dossier vers le parquet (d'Anvers probablement)? Les membres de la commission que nous avons contactés ont refusé de s'exprimer.
Mais la fin de vie de Simone a été filmée par un journaliste australien qui a tourné un documentaire de 52 minutes (diffusé sur la chaîne "SBS News") sur la pratique de l'euthanasie en Belgique (voir vidéo ci-dessous à partir de 38'35'').
On y voit Simone dans son home prendre son petit déjeuner, faire du vélo d'appartement, papoter avec les autres résidents qui sont pour beaucoup bien moins vaillants qu'elle.
Mais la vieille dame, qui a perdu sa fille 3 mois auparavant, veut mourir pour la rejoindre. "Le chagrin est une douleur insupportable", explique-t-elle au journaliste.
Simone ne souffre pas d'un problème physique particulier qui entraîne d'affreuses souffrances ni d'une maladie psychique. Face caméra, le docteur Marc Van Hoey, son médecin traitant, en convient. "Elle ne veut pas mourir parce qu'elle est dépressive. Non. Mais parce qu'elle en a marre". En avoir marre de la vie? Ce n'est pas un diagnostic médical qui entre dans les conditions de la loi de 2002.
Interrogé par le journaliste, le médecin explique qu'il va indiquer "dépression réactive" sur la déclaration d'euthanasie et préciser qu'elle était impossible à traiter. Là encore, on peut s'interroger: on ne fait pas son deuil en trois mois… A-t-on vraiment mis tous les traitements en œuvre?
Le médecin n'a pas davantage consulté un troisième confrère, comme l'exige la loi sur l'euthanasie quand le décès du patient n'est pas prévu avant brève échéance. Pourquoi? "Pas de problème", répond encore le docteur Van Hoey au journaliste australien. Comment en est-il sûr? "Mon expérience".
Le parquet pourrait en juger autrement. S'il n'a pas respecté les conditions de la loi sur l'euthanasie, le médecin risque d'être poursuivi pour assassinat. »
Ref. Simone a été euthanasiée parce qu'elle en avait "marre de vivre"
JPSC
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Synode sur la famille : ce que dit le rapport final sur les thèmes médiatisés et les autres
C’est ce qu’ exposent ,en toute justice, Antoine Pasquier et Jean-Marie Dumont sur le site web de « Famille chrétienne » :
« EXCLUSIF MAGAZINE - Réaffirmant la doctrine sur l’indissolubilité du mariage, le rapport final publié le 24 octobre ouvre aussi certaines pistes « pastorales » pour aider et soutenir les familles.
Concluant samedi 24 octobre le Synode sur la famille, le pape François s’est livré à un tout premier bilan. Avec prudence, car comment évoquer en quelques mots ces trois semaines qui ont réuni, au Vatican, 270 responsables de l’Église venus des quatre coins du monde, ces 328 interventions en congrégations générales (54 heures…), ces 39 rapports de groupes de travail (36 heures de travaux) ? Ce Synode, déclare entre autres le pape, a « incité tout le monde à comprendre l’importance de l’institution de la famille et du mariage entre un homme et une femme, fondée sur l’unité et l’indissolubilité, et à l’apprécier comme base fondamentale de la société et de la vie humaine ». Une clé de lecture qui, si elle semble assez éloignée de la version médiatique du Synode (pour mémoire, 80% des journalistes accrédités venaient d’Europe), fait écho pour une large part au rapport final, remis au pape par les Pères synodaux au terme de leurs travaux.
Renouveler la préparation au mariage
Le travail des groupes linguistiques qui se sont réunis chaque semaine au Synode a porté ses fruits. Comme un grand nombre d’entre eux le proposait, le rapport final remis au pape le 24 octobre a repris à son compte les trois étapes déjà indiquées en 1984 par l’exhortation apostolique Familiaris Consortio de Jean-Paul II concernant la préparation au mariage : lointaine, « avec la transmission de la foi et des valeurs chrétiennes au sein de la famille », prochaine qui « coïncide avec les itinéraires de la catéchèse » et enfin immédiate, dans les mois qui précèdent le mariage. Pour cette dernière, le document insiste en faveur d’une amélioration de la catéchèse – « parfois pauvre en contenu » – enseignée aux fiancés et sur « la nécessité d’un élargissement des sujets dans les itinéraires de formation avant le mariage, afin qu’ils deviennent les chemins de l’éducation à la foi et à l’amour ».
Les Pères synodaux ont aussi fait leur la proposition d’un cercle mineur anglophone, dont le rapporteur était l’américain Mgr Chaput, jugeant indispensable de « rappeler l’importance des vertus, comme la chasteté, comme condition inestimable de la croissance réelle de l’amour entre les personnes ».
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Théologie : une guerre de trente ans s’est poursuivie au synode de 2015
Lu sur le site « Chiesa » de Sandro Magister (extraits) :
[…] Les deux principaux points ayant donné lieu à des affrontements pendant ce synode ont été et continuent à être, justement, les deux questions capitales à propos desquelles Walter Kasper et Joseph Ratzinger se sont affrontés pendant trente ans : l’accès des divorcés remariés à la communion et les rapports entre l’Église universelle et les Églises locales.
ÉGLISE UNIVERSELLE ET ÉGLISES LOCALES
En ce qui concerne le second point, Kasper défendait la simultanéité originelle de l’Église universelle et des Églises particulières et il voyait à l’œuvre, en la personne de Ratzinger, "une tentative de restauration théologique du centralisme romain". Pour sa part, Ratzinger reprochait à Kasper de réduire l’Église à une construction sociologique, mettant en danger l’unité de l’Église et en particulier le ministère du pape.
L’opposition entre les deux hommes a commencé en 1983, elle a atteint son point culminant avec la publication, en 1992, d’une lettre de la congrégation pour la doctrine de la foi, dont Ratzinger était alors préfet, intitulée "Communionis notio", et elle s’est poursuivie jusqu’en 2001, avec un dernier échange d’estocades dans "America", la revue des jésuites de New-York.
Mais, une fois devenu pape, Ratzinger a réaffirmé, une nouvelle fois, son point de vue dans l'exhortation apostolique post-synodale "Ecclesia in Medio Oriente" de 2012 :
"L’Église universelle est une réalité préalable aux Églises particulières, qui naissent dans et par l’Église universelle. Cette vérité reflète fidèlement la doctrine catholique et particulièrement celle du concile Vatican II. Elle introduit à la compréhension de la dimension ‘hiérarchique’ de la communion ecclésiale et permet à la diversité riche et légitime des Églises particulières de s’articuler toujours dans l’unité, lieu dans lequel les dons particuliers deviennent une authentique richesse pour l’universalité de l’Église".
Aujourd’hui, en revanche, le pape François a formulé le souhait, dans son exhortation apostolique "Evangelii gaudium", que les conférences épiscopales deviennent "sujets d’attributions concrètes, y compris une certaine autorité doctrinale authentique", parce qu’"une excessive centralisation, au lieu d’aider, complique la vie de l’Église et sa dynamique missionnaire".
Et, en plein synode, le 17 octobre dernier, François a réaffirmé "la nécessité d’une décentralisation salutaire ", c’est-à-dire la nécessité de confier à l’épiscopat de chaque pays la responsabilité "du discernement de toutes les problématiques qui s’annoncent sur son territoire".
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Synode : propos iconoclastes
Synode : propos iconoclastes
A quelques jours de la conclusion du synode, le soufflé médiatique est déjà en train de retomber. Et l’on ne peut s’empêcher de se poser des questions sur tout ce battage qui, aux yeux de l'opinion publique, s’est focalisé sur la question de l’accès des divorcés remariés à la communion et sur celle de l’attitude à l’égard des personnes homosexuelles. Comme si, dans la pratique, tout cela n’était pas largement dépassé. Il suffit de regarder autour de soi pour s’apercevoir que de nombreux ecclésiastiques ne se privent pas de bénir des remariages après divorces et que certains en font tout autant pour les « unions homosexuelles ». Et il faut bien reconnaître que l’on (pas seulement les personnes divorcées remariées) s’avance aujourd’hui pour communier sans être très regardant sur son degré d’adéquation aux exigences des commandements de Dieu et de l’Eglise… Et d’ailleurs, quelle valeur accorde-t-on encore à la communion eucharistique ? Quand on pense à l’investissement humain et financier que représente la tenue de ces deux synodes, on ne peut que s’interroger sur le profit réel d’une telle entreprise. N’y aurait-il pas d’autres priorités quand on voit nos églises désertées, quand on voit où en est l’enseignement de la foi dans nos écoles, quand les séminaires et les noviciats sont vides, quand de nombreux clercs renoncent à leurs engagements ou vivent dans le concubinage, quand – en un mot - on mesure l’effondrement spirituel de nos sociétés et le degré d'immoralité ambiante ? Quand on pense à tout ça, on ne peut que sourire en voyant certaines de nos excellences plastronner à Rome et nous délivrer d’augustes paroles sur l’Eglise qui change et sur les ouvertures décisives qui nous conduisent vers des temps nouveaux… Il serait bien plus rassurant de voir Rome se préoccuper de l’état réel de nos Eglises européennes qui agonisent plutôt que d’organiser de stériles débats qui font penser à ces querelles autour du sexe des anges qui – dit-on – absorbaient les théologiens byzantins alors que les Turcs s’apprêtaient à s’emparer de leur empire moribond.
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Synode : « C dans l’air » du temps sur France 5
Lu sur le site « Pro Liturgia » de Denis Crouan : « L’émission télévisée “C dans l’air” de lundi était consacrée au synode. On y a surtout parlé du Pape François et les invités sur le plateau de “France 5” étaient unanimes : nous avons un Souverain Pontife exceptionnel, populaire, humble, fin théologien, ouvert... Soit. La question de la Communion a été évoquée. Mais aucun des “spécialistes” invités par Yves Calvi n’a été capable de dire, en préalable à tout débat sur le sujet, ce qu’était la Communion, ce qu’elle représentait pour un fidèle catholique. Donc, on s’est limité au problème de sa réception : qui a le droit et qui n’a pas le droit de recevoir l’Hostie. Finalement, le débat reflétait bien la mentalité actuelle d’une majorité de fidèles : la Communion est le signe que l’assemblée “fait Eglise” avec un pape sympa. Ite missa est.
P.S. Au cours de l'émission, on aura aussi appris que “la liturgie n'est pas trop le truc du Pape”. Dommage, car selon les enseignements de Vatican II, elle est le sommet et la source de la vie de l'Eglise ».
Un regard superficiel et mondain, en effet, avec quelques incontournables comme l’inénarrable Caroline Pigozzi, journaliste à "Paris-Match" (voir ici). Dommage pour une émission de grande écoute, qui a déjà fait mieux dans des secteurs réputés plus importants que la religion.
JPSC
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Confusions et ambiguïtés du rapport synodal sur la famille : vers une conception protestante de la liberté de conscience ?
Lu sur le blog « Salon beige » ce 26 octobre 2015:
Aline Lizotte, docteur canonique en philosophie et directrice de l'Institut Karol Wojtyla, analyse le texte issu du synode sur la famille pour le Figarovox :
"Même s'il n'a pas pris position pour éviter un vote négatif d'une partie des évêques, le synode a suggéré au pape, et cela a été voté, que la question de la communion des divorcés remariés ne soit plus réglée par un oui ou par un non, mais à travers un «discernement» au cas par cas, selon des critères préétablis par l'Eglise: est-ce une évolution notable de la théologie morale catholique?
Les numéros 84, 85 et 86 de la relation synodale sont pour le moins confus sinon ambigus. On n'y parle pas directement d'interdiction ou de permission de communier, mais de trouver les divers modes d'intégration en vue d'une meilleure participation à la vie communautaire chrétienne.
Parmi ces différents modes d'intégration, il y aurait la permission de devenir parrains, de faire la catéchèse, de lire les textes à la messe, bref, de participer aux actes qui préparent à la vie sacramentelle.
Mais il y a aussi la possibilité de communier. Jean Paul II n'était pas allé aussi loin. Tout en refusant fermement la possibilité de participer à la communion, il avait, lui aussi, bien affirmé que les divorcés faisaient partie de la communauté chrétienne - ils n'étaient pas excommuniés - et qu'ils devaient s'unir à la prière de l'Eglise, participer au sacrifice eucharistique et prendre part aux oeuvres de charité sociales.
Aujourd'hui le numéro 84 du document final va plus loin, puisqu'il parle de «dépasser» les «exclusions» dans le domaine liturgique, éducatif, pastoral et … «institutionnel». Ce mot est vague mais il est très important car il peut tout désigner dans l'Eglise. Qu'est ce qui empêcherait en effet un divorcé remarié de devenir diacre…
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Bilan du Synode 2015 sur la famille: le commentaire d’Henri Tincq dans « Le Monde »
Extrait :
"C’est une victoire à l’arrachée pour ce pape jésuite qui, depuis deux ans et demi, bouscule les siens, sous le regard étonné du monde. Jusqu’au bout de ce synode, il aura pris des risques pour exiger du changement sans toucher à la doctrine, pour assouplir la «discipline»catholique dans ce domaine de la morale où le monde séculier guette tous les conservatismes et les progrès de l’Église. Jusqu’au bout, François aura fait souffler l’esprit du concile Vatican II des années 1960, celui qui avait permis à l’Église catholique, après des siècles d’«intransigeance» anti-moderne, de sortir de sa forteresse, de faire son aggiornamento (mise à jour), de s’ouvrir au monde libéral et laïque.
Courant progressiste
«Le monde change et nous devons observer les signes du temps», insista François dans son intervention finale, reprenant, mot à mot, le discours des papes du dernier concile (Jean XXIII et Paul VI). Juste avant le vote final, il défia une ultime fois les conservateurs:
«Les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre, mais l’esprit; non les idées, mais les hommes; non les formules, mais la gratuité de l’amour de Dieu et de son pardon. Le premier devoir de l’Église n’est pas de distribuer des condamnations ou des anathèmes, mais de proclamer la miséricorde.»
Ce «petit air» de réformes est venu d’un courant progressiste, minoritaire au départ, principalement allemand et germanophone, conduit par trois personnalités d’ouverture: le cardinal Walter Kasper, ancien responsable de la Curie romaine; Reinhard Marx, archevêque de Münich et président des évêques allemands; Christoph Schönborn, archevêque de Vienne. L’Allemagne, comme la France, fait partie de ces pays occidentaux confrontés aux évolutions brutales de la vie des couples, où les familles catholiques réclamaient le plus de changement dans le discours, devenu inaudible, d’une Église isolée.
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Concubinage et remariage
De Monseigneur Léonard, cet extrait de la conférence qu’il a prononcée à l’Université de Liège le 28 janvier 2015 :
« Je suis partisan d’une pastorale très chaleureuse et proactive à l’égard des personnes qui se sont remariées civilement après un divorce civil ou qui vivent en concubinage. L’Eglise doit chercher le contact avec ces personnes, comprendre ce qui s’est passé dans leur vie et les aider à assumer leur situation, en conjoignant, comme le fait un psaume, amour et vérité.
Autrement dit, je décourage les pastorales qui font comme si cette nouvelle union civile ou ce concubinage étaient ou pouvaient être un mariage sacramentel : non. Et il ne faut pas faire des choses qui y ressemblent car c’est autre chose. Oui, il y a, bien sûr, des éléments positifs qui se vivent mais ce ne sont pas des situations qu’il faut demander au Seigneur de bénir sacramentellement.
Il n’y a que deux manières de répondre à ce que le Seigneur attend lorsqu’on se trouve dans une situation qui ne correspond pas à ce qu’il demande. Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvions, pécheurs que nous sommes, il y a toujours un chemin de salut, mais il n’y a que deux manières tout à fait acceptables, comme chrétiens, de vivre cette situation :
D’abord, c’est de se dire : au fond, l’homme ou la femme avec qui je vis n’est pas mon conjoint dans le Seigneur puisque mon conjoint, avec lequel je suis marié sacramentellement, est toujours là. Je ne peux pas en avoir deux. Cette seconde union ne peut pas être un signe sacramentel de l’alliance nouvelle et éternelle.
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Synode sur la famille : comment le Pape a perdu sa bataille
Les avis se suivent et, comme prévu ne se ressemblent pas: "Les conclusions du synode sur la famille ont été rendues ce samedi 24 octobre, et témoignent de l'échec du Pape François à convaincre sur les deux thématiques principales des réunions (homosexualité et ouverture aux divorces remariés). Pour autant, ni les conservateurs, ni les progressistes ne peuvent se targuer de l’avoir remporté".
Alors, un joli flop ? C’est le point de vue de Bernard Lecomte journaliste, éditeur, blogueur et écrivain français, auteur de plusieurs ouvrages à succès sur la papauté, qui est interrogé ici par « Atlantico ». (25 octobre ) :
« Atlantico : Le synode sur la famille s’achève ce week-end au Vatican. Le pape a-t-il réussi son pari ?
Bernard Lecomte : La réponse, à première vue, est plutôt négative. Rien d’important ne semble avoir émergé de ces deux ans de réunions très sérieuses, de débats et de polémiques, de questionnaires compliqués, de textes contradictoires, de synthèses contestées et d’interventions du pape : pas de texte retentissant, pas de conclusion péremptoire, par de décision spectaculaire ! Sur le plan médiatique, on retiendra que le pape François n’a pas réussi à convaincre la majorité de ses cardinaux sur les deux sujets qui avaient retenu l’attention l’an dernier, et qui étaient devenus emblématiques :l’ouverture aux divorcés remariés et aux couples homosexuels.
Au contraire, un clivage s’est profondément creusé, sur ces deux thèmes, forçant le pape lui-même à répéter plusieurs fois, et avec insistance, qu’il n’a jamais été question de toucher au dogme de l’indissolubilité du mariage.
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L’importance de l’institution de la famille et du mariage
Extrait du Discours du Pape en conclusion du synode : « Au-delà des questions dogmatiques bien définies par le Magistère de l’Église, nous avons vu aussi que ce qui semble normal pour un évêque d’un continent, peut se révéler étrange, presque comme un scandale, pour l’évêque d’un autre continent; ce qui est considéré violation d’un droit dans une société, peut être requis évident et intangible dans une autre; ce qui pour certains est liberté de conscience, pour d’autres peut être seulement confusion. En réalité, les cultures sont très diverses entre elles et chaque principe général a besoin d’être inculturé, s’il veut être observé et appliqué. Le Synode de 1985, qui célébrait le vingtième anniversaire de la conclusion du Concile Vatican II, a parlé de l’inculturation comme de l’« intime transformation des authentiques valeurs culturelles par leur intégration dans le christianisme, et l’enracinement du christianisme dans les diverses cultures humaines»3. L’inculturation n’affaiblit par les vraies valeurs mais démontre leur véritable force et leur authenticité, puisqu’elles s’adaptent sans se transformer, mais au contraire elles transforment pacifiquement et graduellement les différentes cultures. »
C’est ici que le discernement s’impose : en Afrique on refuse la communion aux polygames. En Europe, on veut absoudre le concubinage des divorcés-remariés et bénir les unions homosexuelles. Question de culture ou question de foi ? La question est de savoir qui, au bout du compte, transforme qui.
JPSC
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