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Société - Page 592

  • Le synode de la confusion

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    De Thibaud Collin, dans le journal « La Croix » du 3 novembre 2015 : 

    Quel premier bilan tirer de ces deux synodes consacrés à la famille ?

    Il me semble pertinent de les remettre dans la perspective de l’intention du pape qui les a convoqués. Si on suit attentivement ses déclarations et ses choix depuis plus de deux ans, il semble clair que l’objectif premier était de susciter un débat dans toute l’Eglise afin de l’amener à vivre une « conversion pastorale ». Soucieux que l’Eglise se mette en situation d’ « hôpital de campagne », le Saint-Père souhaite lever certains obstacles rendant incompréhensible et même scandaleuse aux yeux de nombre de nos contemporains la morale de l’Eglise sur la sexualité et le mariage. Reprenant de facto l’agenda du cardinal Martini exposé en 1999 au synode sur l’Europe, il cherche comment dénouer certains « nœuds disciplinaires». Plutôt qu’une Eglise comme celle de saint Jean-Paul II apparaissant édicter des lois inaccessibles et donc contre-productives et mortifères, il souhaite promouvoir une Eglise en phase avec l’âge du care (le « prendre soin » en pleine expansion dans les sociétés occidentales postmodernes), c’est-à-dire une Eglise proche de la vulnérabilité des personnes, de leurs échecs et de leurs tortueux itinéraires biographiques. Bref, une Eglise proche et tendre (le pape a lui-même parlé de « révolution de la tendresse »), et non plus une Eglise hautaine et culpabilisante. D’où le désir de se mettre à l’école de «la pédagogie divine » et de viser « l’intégration » de tous ceux qui se sentent rejetés par un discours vu comme moralisateur et excluant. A l’aune de ce défi, il est normal que la discussion se soit focalisée sur l’accès des fidèles divorcés et remariés civilement, tant cette question cristallise les enjeux cités. Ce sujet s’est imposé comme central non pas parce qu’il serait la marotte des médias mais par la volonté même du pape qui dès le retour des JMJ de Rio (été 2013) a lancé le débat, puis a demandé au cardinal Kasper, célèbre opposant à saint Jean-Paul II et à Benoit XVI sur le sujet, d’ouvrir la réflexion et de poser la problématique au consistoire de février 2014.

    Or force est de constater que les trois  numéros du texte final consacrés à ce point (n° 84, 85 et 86) ne concluent pas la controverse. Et pour cause… ces numéros étant issus du cercle linguistique germanique dans lequel les cardinaux Kasper et Müller se trouvaient. Or leurs deux positions étant contradictoires, ils n’ont pu arriver à un consensus dans la formulation qu’en gommant tout ce qui les opposait. Le résultat est que le texte, approuvé par les pères synodaux à une voix de majorité, peut être lu selon deux herméneutiques opposées, celle de la rupture avec le magistère antérieur ou bien celle de la continuité. Un signe d’une telle indétermination est que les trois textes servant de référence (FC 84, CEC 1735 et Déclaration du 24 juin 2002 du Conseil pontifical pour les textes législatifs) sont cités de manières tellement lacunaires qu’ils peuvent autoriser soit une interprétation légitimant le statu quo ante (avec l’idée qu’un texte doit être compris selon sa logique propre et son contexte), soit une interprétation légitimant la nouveauté « pastorale » (avec l’idée que le silence volontaire ou l’omission vaut mise à l’écart).

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  • Synode discordant. Vers un "schisme de fait" dans l’Église?

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    Le théologien dominicain Thomas Michelet met à nu les ambiguïtés du texte du rapport conclusif du synode d'octobre 2015: un synode qui n’a pas fait l’unité mais a couvert les divisions, le conflit entre "herméneutique de la continuité" et "herméneutique de la rupture" , et le dilemme du pape François (à supposer que celui-ci se pose la question en ces termes).  C’est, sur le site « Chiesa » de Sandro Magister, une analyse à lire ci-dessous. Les italiques et les grasses ajoutées au fil de la lecture du texte, sont de notre fait.

    La conclusion du Père Michelet est claire : si un document magistériel sans équivoque se situant dans la ligne de la tradition n’est pas publié, les différentes pratiques pastorales qui existent déjà continueront à se développer. J'ouvre ici les guillemets :« les unes étant pleinement conformes à l’orthodoxie, les autres ne l’étant pas, ce qui aura comme conséquence inéluctable un schisme de fait ».  JPSC.

    Que dit vraiment le synode sur les divorcés remariés ?

    par Thomas Michelet O.P.

    Il n’aura échappé à personne que la question des "divorcés remariés"  (que l’on devrait plutôt appeler "séparés-réengagés") aura été la plus âprement discutée tout au long de ce synode sur la famille, tant parmi les pères synodaux que chez les fidèles, et jusque dans le grand public – faisant même régulièrement la "une" des journaux, ce qui ne s’était pas vu depuis longtemps. Peu de questions auront finalement suscité autant d’intérêt que celle-là. 

    La complexité du débat se traduit dans les documents officiels, les points directement concernés étant ceux qui ont recueilli à chaque fois le moins de votes positifs, malgré des rédactions successives en vue d’obtenir un large consensus. Mais cela se retrouve également dans les conclusions les plus contradictoires des médias, qui crient selon les cas à la victoire de l’un ou l’autre camp, que ce soit d’ailleurs pour s’en réjouir ou pour le déplorer : les uns retenant l’accès au cas par cas des divorcés remariés à la communion comme inaugurant la révolution tranquille d’une Église nouvelle ; les autres, au contraire, son absence criante dans le rapport final et donc le maintien ferme du "statu quo ante". 

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  • Rapport du synode sur la famille : l’assemblée des évêques de France réagit « en sens divers »

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    Lu sur le "Forum catholique":

    Le sujet des divorcés remariés, débattu durant les 2 années de synode, se retrouve au sein de l’assemblée des évêques de France, réunie jusqu’à dimanche. Ce sujet a fait l’objet d’échanges d’abord informatifs et assez consensuels, puis au ton plus aigre-doux mercredi à Lourdes.

    Les évêques attendaient d’être éclairés sur le rapport final du synode, dont la version en français n’a été publiée que mardi. Mais ce texte consensuel respire l’ambiguïté, ouvrant la voie à leur « plus pleine participation à la vie de l’Église ».

    Le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, a relevé « des questions à creuser, qui ont été animées entre nous »:

    « Comment parler d’état de péché pour un couple certes remarié, mais qui vit pendant trente ans ensemble ? Peut-on parler d’adultère ? »

    « Est-ce qu’on peut figer la vie de quelqu’un sans l’accès aux sacrements ? Que signifie le fait de désacraliser notre vie chrétienne ? »

    L’évêque d’Ajaccio, Mgr Olivier de Germay, s’est montré perplexe devant l’article le plus discuté (n°85) du document final, qui n’a obtenu que d’une voix la majorité requise des deux tiers, sur le « discernement » pour accompagner les divorcés remariés.

    « On risque de tomber dans le subjectivisme et dans des situations d’injustice ».

    L’évêque de Pontoise, Mgr Stanislas Lalanne, a enchaîné :

    « L’intervention de mon prédécesseur mériterait débat entre nous ».

    Le jeune archevêque de Fort-de-France, Mgr David Macaire, a rétorqué :

    « Houston, we have a problem » (référence au message transmis par les astronautes d’Apollo XIII après une explosion). « On va entrer dans une ère de test pastoral ».

    L’évêque de Gap, Mgr Jean-Michel Di Falco-Léandri, a commenté :

    « Les clivages qu’il y a eu devant le synode, on les trouve dans notre assemblée ». « Cela fait parfois mal d’entendre certaines interventions, on se dit: +dans quel monde vivent-ils+ ? Ils sont pourtant confrontés à la diversité des situations et aux souffrances des personnes ».

    Ref. Divorcés-remariés : une ère de test pastoral

    JPSC

  • Question pour un champion : lequel des deux est-il le plus légitime d'euthanasier ?

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    http://www.lameuse.be/1410865/article/2015-11-03/region-liegeoise-au-nom-de-l-ethique-marie-une-maman-de-30-ans-pourrait-mourir-f

    Marie, une mère de famille de 30 ans, a besoin d’un foie. En région liégeoise, un homme pourrait lui sauver la vie. Il se trouve dans un état de conscience minimale depuis 5 ans. L’euthanasie a été refusée à sa famille qui, en lisant l’histoire de Marie parue dans une précédente édition, a demandé au médecin de réévaluer le cas. Le refus est toujours d’actualité… La famille plaide pour une flexibilité de la loi sur l’euthanasie.
  • L'Afrique aime la famille

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    966815759.jpgEntretien de Mgr Pascal N’Koué, archevêque de Parakou (Bénin) avec  Christophe Geffroy, directeur de la revue mensuelle « La Nef » (Source : La Nef N°275 de novembre 2015):

    "Mgr Pascal N’Koué a été nommé évêque de Natitingou, au Bénin, en 1997, puis archevêque de Parakou en 2011. Il évoque pour nous l’importance de la famille en Afrique.

    La Nef – Pourquoi la famille est-elle un sujet si important pour l’Église ?

    Mgr Pascal N’Koué – La famille, c’est important pour toute l’humanité. Ce n’est pas seulement pour l’Église. Mais si l’Église s’intéresse tant à la famille, c’est parce que Dieu lui-même est famille. Il est paternel, il est maternel. Il est un (uni), il est trine (diversité). Il a créé Adam et Ève pour vivre en famille avec lui et pour fonder une famille. Dans les deux cas, on parle d’alliance. L’esprit de famille est quelque chose de constitutif pour l’humanité et pas seulement pour l’Église. La famille est un patrimoine indispensable de l’humanité. C’est le lieu privilégié où toute personne apprend à vivre en société. C’est le lieu privilégié d’éveil à la foi, à l’amour, au partage, à l’attention réciproque. La transmission des valeurs humaines, morales et spirituelles se fait d’abord en famille.

    Les Évêques africains se sont organisés au synode en présentant une approche commune cohérente pour défendre la famille : pourquoi ce front commun ?

    Longtemps l’Afrique s’est tue. Il est temps qu’on parle d’une seule et même voix, surtout sur ce thème si cher à notre Créateur qui ne veut que notre bonheur. Ce front commun est un genre d’intifada. Notre intifada est un non à la culture de la mort et un oui à la culture de la vie. On dit non à tout ce qui défigure, avilit, et détruit la famille. Ce n’est pas parce que l’Afrique est faible économiquement, militairement, politiquement que les puissances d’argent, dans un mépris souverain de Dieu et des pauvres, ont le droit de nous imposer des idéologies suicidaires contre nature, et cela, moyennant quelques aides internationales. Nos hommes politiques ont souvent peur des représailles. Ils n’osent pas toujours dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas. Tous ces nouveaux droits de l’homme, c’est du poison. Dans beaucoup de domaines en Afrique, il n’y a que l’Église pour éclairer, dénoncer, instruire, former les consciences, accompagner les jeunes, et aguerrir les populations blessées et abandonnées à elles-mêmes. L’Église joue souvent le rôle du bon samaritain. L’Afrique n’a plus rien en propre. Nos terres sont vendues à vil prix, notre sous-sol appartient aux multinationales, nos jeunes sont tournés vers l’Occident à cause des médias qui sèment et entretiennent des illusions dans les esprits… Ce qu’il nous reste encore à défendre, c’est la famille.

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  • Catholicité, synodalité et… crustacé

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    Une chronique d'Eric De Beukelaer dans "La Libre" de ce jour:

    Jadis au synode, les évêques osaient de timides nuances. Aujourd’hui, ils expriment ouvertement des désaccords. Cette nouvelle culture du débat, nuit-elle à "la catholicité" de l’Eglise - c’est-à-dire à son universalité ? Nullement. L’Eglise renoue ce faisant, avec la séculaire tradition de la disputatio - la controverse théologique - qui fleurit en son sein jusqu’à la Révolution française. La catholicité n’est pas monolithique. Il s’agit de l’universalité d’une famille, où coexistent des approches divergentes autour d’un unique credo. D’où la synodalité. Ce 17 octobre dernier, le pape François enseigna qu’ "une Eglise synodale est une Eglise de l’écoute. Peuple fidèle, collège épiscopal, évêque de Rome : l’un à l’écoute des autres et tous à l’écoute de l’Esprit Saint" .

    Cela insécurise ? J’aime rappeler que le défi spirituel du baptisé est de devenir un vertébré plutôt qu’un crustacé. Si le homard est doté d’une carapace, c’est parce qu’il est mou à l’intérieur. De même, le chrétien-crustacé se protège du réel, en se forgeant une cuirasse de principes amidonnés. A ses yeux, toute évolution est signe de dégradation et de relativisme. Le chrétien-vertébré - lui - est souple et doux, car il construit sa foi autour d’une colonne vertébrale. Animé de fortes convictions, il les applique avec résilience, en rebondissant sur les imprévus de la vie. En termes philosophiques, le vertébré chrétien concilie la sophia - mot grec qui désigne la sagesse de contemplation - et la phronesis - ou sagesse d’action. La sophia l’invite à vivre selon la radicalité de l’Evangile. La phronesis mobilise son sens pratique, sans jamais renier l’idéal. Face à la complexité du réel, l’ingénieur, le juge, le médecin, le politicien, le parent, l’éducateur social, l’enseignant, etc. ne prend jamais de décision parfaite. Il recherche la moins mauvaise solution, compte tenu des circonstances (exemple : le patron chrétien de PME doit chercher à laborieusement concilier les idéaux de la doctrine sociale de l’Eglise avec la rigueur d’un bilan comptable).

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  • Belgique: "La loi sur l'euthanasie ne fonctionne pas"

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    Les nuages n'en finissent pas de s'accumuler sur la commission fédérale de contrôle de l'euthanasie, assaillie de critiques de toutes parts. Dans l’hebdomadaire « Le Vif », cette carte blanche de Xavier Lombard :

    « Décidément, les nuages n'en finissent pas de s'accumuler sur la commission fédérale de contrôle de l'euthanasie. Celle-ci est assaillie de critiques de l'étranger où elle est présentée régulièrement comme le modèle de ce qu'il ne faut pas faire. Elle est aussi attaquée à l'intérieur du pays par une opposition déterminée à démontrer sa partialité, critiquée par des universitaires de tous bords et accusée d'organiser l'absence de contrôle effectif. De l'aveu de ses propres membres (dont son président Wim Distelmans), cette commission est incapable d'enrayer les milliers d'euthanasies non-déclarées annuellement. De plus, elle est noyautée par les lobbys pro-élargissement de la loi.

    Elle est encore apparue la semaine dernière sous un jour peu flatteur dans la presse nationale. La commission s'est montrée incapable de rassembler encore suffisamment de membres répondant au profil légal. Mais aujourd'hui enfin, elle apparaît dans les médias pour avoir fait son travail ! Car ce mercredi, pour la première fois en 13 ans et plus de dix mille (!) cas d'euthanasies et sans doute autant de non-déclarées, bien qu'en affaires courantes, la commission de contrôle a décidé "à l'unanimité" de transférer un cas au parquet, et non des moindres: l'euthanasie de Simone par Marc Van Hoey. Ce dernier, par ailleurs, rien moins que président de Recht op Waardig Sterven (RWS), le principal lobby en faveur de l'extension de l'euthanasie au nord du pays.

    Motivation invoquée à l'euthanasie : la "fatigue de vie", prétexte invalide, mais maquillé, qui causerait des "souffrances psychiques insupportables".

    On pourrait, et on espère, y voir le signe d'un réveil tardif, mais salutaire de la commission de contrôle pour faire appliquer la loi. Force est cependant de constater qu'en l'occurrence, elle n'avait guère le choix; En effet, toute la procédure a été filmée par la télévision australienne révélant publiquement des détails particulièrement accablants pour le médecin et la manière dont l'euthanasie est pratiquée en Belgique.

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  • Mais pourquoi le pape François s’obstine-t-il à téléphoner à Scalfari ?

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    Lu sur le blog de Jeanne Smits :

    « Au lendemain de la publication par La Repubblica de la « bombe » sur les divorcés, qui finiraient « tous » par accéder à la communion s’ils le désirent aux dires du pape François, le P. Federico Lombardi a déclaré à Edward Pentin duNew Catholic Register que l’article d’Eugenio Scalfari ne reflète pas la pensée du pape. Le démenti est donc arrivé, Scalfari est dénoncé comme « non fiable », et… il faudrait qu’on tourne la page.

    « Les informations selon lequelles le pape François a dit au journaliste italien Eugenio Scalfari, que les divorcés remariés “seront admis” aux sacrements par le biais du confessionnal ne sont “d’aucune manière fiables” et “ne peuvent être considérées comme reflétant la manière de penser du pape”, dit le porte-parole du Vatican, le P. Federico Lombardi », écrit Edward Pentin.

    Le P. Lombardi a déclaré à Edward Pentin : « Ainsi que cela s’est déjà produit par le passé, Scalfari rapporte entre guillemets ce que le pape lui a supposément dit, mais souvent cela ne correspond pas à la réalité, puisqu’il n’enregistre ni ne transcrit les paroles exactes du pape, ainsi qu’il l’a lui-même souvent déclaré. Ainsi il est clair que ce qu’il rapporte dans le dernier article sur les divorcés remariés n’est d’aucune manière fiable et ne peut être considéré comme la pensée du pape. »

    Le P. Lombardi a précisé qu’il ne publierait pas de communiqué à ce sujet puisque ceux qui ont suivi les événements antérieurs et qui travaillent en Italie connaissent la manière d’écrire de Scalfari et sont bien au courant de ces choses. »

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  • Les tweets inquiétants de Jacqueline Herremans (ADMD)

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    Cela a suscité la publication d'une note sur le blog de Koz(toujours) intitulée : Réveils pour ceux qui ne se lèveront plus

    Il y a les petits matins blêmes et ceux, pourtant heureux, où l’on blêmit toutefois. Ce matin en est un, au réveil. Et je m’accroche à cet espoir, qui s’échappe parfois, qu’en y prenant ma part d’autres réveils sont possibles encore. Il faut s’y tenir ferme à cet espoir restant. Ce matin, je découvre les tweets de Jacqueline Herremans. Jacqueline Herremans : avocate au barreau de Bruxelles, présidente de l’ADMD (Association – dite – pour le Droit de Mourir dans la Dignité) Belge, et membre de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie. Non contente de pousser toujours plus loin sa logique mortifère en Belgique, Jacqueline Herremans intervient également dans les affaires françaises, que ce soit dans le cas de Vincent Lambert (ici) ou pour témoigner au procès Bonnemaison ().

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  • Euthanasie : "une érosion des balises"

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    Interrogé sur la libre.be par Annick Hovine, le professeur Michel Dupuis, professeur d’éthique biomédicale à l’UCL, philosophe et membre du Comité consultatif de bioéthique concède que dans la pratique de l'euthanasie les balises sont en train de s'éroder; à l'observation : "Certains praticiens semblent prendre des libertés par rapport au cadre légal.", il répond : "J’observe cette évolution. Je suis surpris et profondément déçu parce que je ne croyais pas à cette objection de la pente glissante. Mais il y a tout de même une forme d’érosion des balises."

  • Synodes sur la famille : les novateurs sont restés sur leur faim

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    C’est en tout cas la lecture de Sandro Magister sur son site « Chiesa »:

    kasper berggy.jpg" ROME, le 30 octobre 2015 –L'insatisfaction du pape François quant à la manière dont le synode s’est terminé était perceptible. Dans son discours et son homélie de clôture il s’en est pris encore une fois à l'"herméneutique de conspiration", à l'aride "foi ‘programmée’", et à ceux qui veulent "s’asseoir sur la chaire de Moïse pour juger avec supériorité les cas difficiles et les familles blessées" :

    > Discours du 24 octobre

    > Homélie du 25 octobre

    Et pourtant le document final, qui a été approuvé le samedi 24 octobre, est, de la première à la dernière ligne, un hymne à la miséricorde :

    > Relazione finale del sinodo dei vescovi

    On notera tout de même qu’il n’y a pas, dans ce document, un seul mot qui dissocie la doctrine et la discipline de l’Église catholique de ce "non" à l’accès des divorcés remariés à la communion qui, dans le projet des novateurs, constituait le véritable mur à abattre, le passage qui aurait conduit tout droit à l'acceptation du divorce et du remariage qui y fait suite.

    L’opération a duré deux ans, depuis le moment où le double synode a été annoncé jusqu’à sa conclusion. Elle a connu un commencement foudroyant, au mois de février 2014, lorsque le théologien et cardinal Walter Kasper, réformateur toute sa vie, a été chargé par François de donner le ton aux cardinaux réunis en consistoire.

    En effet le fait d’avoir choisi Kasper comme acteur principal était en lui-même tout un programme. Cela faisait trente ans que celui-ci bataillait contre son adversaire historique - c’est-à-dire contre son compatriote Joseph Ratzinger, lui aussi théologien, ensuite cardinal et enfin pape - et justement sur les deux questions capitales traitées pendant le synode qui vient de s’achever : l’accès des divorcés remariés à la communion et l’équilibre des pouvoirs entre l’Église universelle et les Églises locales.

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  • Euthanasie en Belgique : tout est à revoir !

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    La Libre.be publie cette opinion :

    Euthanasie : il faut tout revoir !

    Une opinion d'Etienne Dujardin et Drieu Godefridi, juristes.

    Lorsqu’en 2014 débuta le débat parlementaire sur l’extension de l’euthanasie aux mineurs, nous avions émis des réserves sur le mécanisme de contrôle en place, pour les majeurs, depuis 2002.

    Rappelons que le contrôle du respect des conditions légales de l’euthanasie relève, en Belgique, d’une commission administrative, la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie. Durant les douze premières années de son existence, cette commission jugea que pas un seul cas d’euthanasie n’avait enfreint les conditions de la loi.

    Ce qui est tout à fait possible, à condition de supposer que les médecins belges sont tous des anges. Mais ce cas, on peut se poser la question de la nécessité d’un contrôle, voire même d’une loi : autant s’en référer au jugement divinement inspiré de chaque médecin.

    Plus sérieusement, cette commission compte en son sein une majorité d’activistes pro-euthanasie, à commencer par sa co-présidente Jacqueline Herremans, laquelle se déroba à nos propositions de débat public. Depuis 2006, l’ancien sénateur libéral Philippe Monfils, auteur de la loi sur l’euthanasie, demande la démission de l’autre co-président de la commission, Wim Distelmans, en raison de la caution donnée par celui-ci à des violations de la loi. N’est-il pas révélateur que la commission soit aujourd’hui en affaires courantes, ayant de plus en plus de difficulté à trouver des candidats disposés à en cautionner les procédures défaillantes ?

    Scoop ! Lalibre.be révélait hier qu’un premier dossier d’euthanasie venait d’être transmis par la commission aux autorités judiciaires. En effet, la télévision australienne a réalisé un reportage sur « Simone », une patiente qui a choisi de mourir parce qu’elle en avait « marre de vivre ». Cela, alors qu’elle ne souffrait d’aucune affection physique ou psychique particulière. Les conditions légales de l’euthanasie n’étaient absolument pas réunies.

    Qu’à cela ne tienne ! Simone a trouvé un médecin qui se vante, face à la caméra australienne, de se préoccuper des conditions légales de l’euthanasie comme de sa première seringue, et qui s’est effectivement occupé d’euthanasier Simone. Simone est morte.

    Le cas « Simone » n’est que la pointe du sommet de la partie visible de l’iceberg. On estime que 50% des cas d’euthanasie, en Belgique, ne sont pas déclarés du tout. L’autre moitié faisant l’objet, on le constate, d’un « contrôle » qui a tout d’une amusante mascarade.

    Le débat sur l’euthanasie est parasité par une confusion : beaucoup de gens pensent qu’une personne qui veut mourir doit pouvoir le faire dans la dignité. Soulignons avec force que ce n’est pas du tout notre sujet.

    Le point que nous soulevons est le suivant : est-il acceptable que les médecins se voyent offrir de facto le droit de vie et de mort sur leurs patients, en dehors de tout contrôle effectif ? Ne voit-on pas les dérives vertigineuses dont ce système est gros ?

    Il nous semble impératif et urgent d’ouvrir un débat serein sur l’euthanasie telle qu’on la pratique en Belgique. D’autant qu’un arrêt de la Cour constitutionnelle vient de confirmer le travers que nous dénoncions en 2014, soit le fait de s’en remettre de plus en plus à la décision arbitraire du médecin. Le monde entier a le regard rivé sur l’étrange expérience en cours dans notre petit pays, et ses yeux sont éberlués.