le 16 novembre prochain à 13h30 à l'Institut d'Etudes Théologiques.
Société - Page 594
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Bruxelles (IET), 16 novembre : "Chrétiens en politique" avec Erwan le Morhedec (Koztoujours)
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Clôture du synode sur la famille : un peu de tout pour satisfaire chacun ?
Synode sur la famille : sauf surprise, l’assemblée adoptera aujourd’hui un rapport cosmétique permettant à chaque courant de se déclarer satisfait (1). De toute façon, comme lors du concile Vatican II, le synode virtuel a déjà gagné : Sandro Magister le constatait opportunément ici.
Pour Jean-Marie Guénois, dans le Figaro d’aujourd’hui, le synode se lavera les mains dans l’eau de l’aiguière du pape François :
Ce samedi après-midi, les jeux seront faits au Vatican. On saura si le pape François a gagné son pari d'emporter l'adhésion de la majorité des évêques, réunis depuis trois semaines en synode, en vue de renouveler la pastorale de l'Église catholique sur le mariage et la famille. Dont une nouvelle approche de l'épineuse question des divorcés remariés. L'an passé, lors de la première session de ce synode, les évêques n'avaient pas donné l'indispensable quitus des deux tiers des voix pour que les paragraphes sur les divorcés remariés et les personnes homosexuelles soient adoptés. Mais cette année, le texte final a été préparé avec un tel soin par une commission de rédaction intégralement nommée par le pape François - qui veut à tout prix éviter un second échec - que le document «apprécié et équilibré», selon plusieurs sources de tendances opposées, devrait, sauf surprise, passer avec succès l'examen du vote final.
Jeudi soir, les 265 votants - tous des évêques et quelques prêtres - ont reçu une première version, en italien, du projet de document final mais sans avoir… le droit de l'emporter chez eux! Ce qui a aussitôt provoqué une bronca dans l'assemblée car la majorité des évêques ne comprenant pas l'italien, ils voulaient prendre le temps de le traduire dans la nuit pour, tout de même, savoir précisément sur quoi ils allaient voter… Le cardinal Baldisseri, organisateur du synode, a finalement cédé. Ce qui a permis aux évêques de formuler, vendredi matin, leurs remarques, qui ont été ensuite intégrées dans un texte de synthèse sur lequel ils voteront, ce samedi matin. Ce sera alors la dernière séance du synode avant la messe de clôture, dimanche matin, où l'homélie de François est très attendue.
Tout l'enjeu étant effectivement de présenter un texte qui ne soit «pas de l'eau tiède» (le cardinal africain Turkson)
Les derniers vrais débats, vendredi matin, ont porté sur la question du rapport entre «la conscience individuelle et la norme morale», selon le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. Ce pourrait être la clé de voûte de la réforme voulue par le pape François. Échaudée, l'an passé, par le refus des évêques d'ouvrir une voie générale qui admettrait les divorcés remariés à la communion eucharistique, l'Église s'oriente, pas à pas, vers une approche beaucoup plus individuelle en réhabilitant le statut de la conscience personnelle face à la loi morale. Une conscience souveraine, en dernière analyse, à qui le Pape, en bon jésuite, veut redonner toute sa place sans pour autant l'opposer à la norme morale.
Mais les demandes de corrections ont aussi porté sur les paragraphes plus directement concernés par l'accès à la communion des divorcés remariés. L'idée est d'éviter «toute ambiguïté», explique un témoin. Tout l'enjeu étant effectivement de présenter un texte qui ne soit «pas de l'eau tiède», a commenté le cardinal africain Turkson, tout en rassurant les tenants de la doctrine, sans fermer la porte aux réformes. Sauf que ces réformes seront de la responsabilité du Pape, qui «seul décidera», insiste-t-on. Et non du ressort d'un synode qui, faute d'accord - pour la seconde fois - sur les points sensibles, préfère jouer l'apaisement et montrer au monde un visage uni de l'Église catholique. »
Ref. Synode sur la famille: journée cruciale au Vatican
(1 ) Journée cruciale ? Lire ici dans "La Libre" : "Nous avons réalisé le synode que nous espérions" (dixit l'évêque de Gand, Mgr Van Looy, sans même attendre le vote final.)
JPSC
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Moi, médecin, ce que je pense de l'euthanasie...
Lu sur "euthanasie stop", par Léo C. Jadot, médecin psychiâtre :
Moi, médecin, ce que je pense de l'euthanasie...
Par quel que bout que l'on prenne le problème, l'euthanasie est et reste un homicide volontaire avec préméditation, commis sur personne en situation de faiblesse.
Ce n'est jamais le rôle d'un médecin de donner la mort, même (et surtout) s'il en a évidemment la capacité technique. Tuer n'est pas bien compliqué et n'importe quel citoyen un peu entraîné le ferait très bien. Soigner n'est pas tuer, tuer n'est pas soigner.
Dans ma longue carrière j'ai accompagné un certain nombre de dépressifs dont certains voulaient se suicider. Deux ont effectivement réussi à mettre fin leurs jours. Je le vis comme un échec, comme une insuffisance de ma part. Tous les autres ont pu retrouver une confiance suffisante en eux-même et dans la vie pour reconstruire leur vie autrement. Il m'apparaît comme une trahison que d'encourager et plus encore d'aider quelqu'un à se suicider. (Suicide assisté)
Au-delà des choix éthiques et philosophiques de chaque médecin, se pose effectivement la question de la collaboration, volontaire ou obligatoire, à une mise à mort.
Si l'on refuse de considérer le désir de mort comme autre chose qu'une pathologie mentale grave, n'est-ce pas enfermer un patient dans sa désespérance que de lui laisser croire que ce serait la solution?
Et référer un dépressif à un « confrère » dont on sait pertinemment bien qu'il passera à l'acte mortel, n'est pas encore être complice du meurtre, envoyer quelqu'un délibérément dans un mortel traquenard ?
La seule solution honnête et déontologiquement correcte n'est-elle pas de dire « je ne le ferai pas, je ne puis vous empêcher de le faire, mais vous feriez la plus grosse bêtise de votre vie. Je puis adoucir vos souffrances et vous soutenir dans ces moments difficiles que vous vivez » ?
Et si un tribunal s'égare à ordonner des choses criminelles quand bien même conformes à un quelconque texte de loi, la seule attitude possible moralement n'est-elle pas de refuser encore l'injonction insensée ?
Et de même, une institution n'a-t-elle pas aussi parfois un devoir de désobéissance ?
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Synode : les évêques africains optimistes sur la bonne issue des travaux
L’Afrique a-t-elle sauvé le Synode sur la Famille d’une dangereuse dérive pastorale et doctrinale ? Après tant de défaitisme, les paroles élogieuses et optimistes du cardinal Wilfrid Fox Napier, archevêque de Durban, relatées ci-dessous, arrivent comme une bouffée d’air frais, alors que la session de l’assemblée synodale vient d’entrer dans sa dernière ligne droite. Les travaux en carrefours sont terminés. La présentation du rapport final et son vote sont programmés pour le samedi 24 octobre.
Reste à en prendre connaissance et, en premier lieu, à savoir si le pape, qui enfourche déjà d’autres chevaux à maîtriser (pour une Eglise plus décentralisée, tout en créant à Rome un grand dicastère pour les laïcs et la famille), décidera de le publier ou pas. JPSC
Lu sur le site « aleteia » (extraits) :
[…] Contrairement au synode extraordinaire de 2014, où les travaux « semblaient poussés dans une certaine direction et suivaient un agenda déjà mis en place », a déploré l’archevêque de Durban, cette année évêques et laïcs ont eu « plus de temps » pour réfléchir en petits groupe et apprendre « ce qui se passe ailleurs », dans d’autres parties de l’Église, là où « tant de braves familles et de bons mariages » ont pu aider le synode à trouver « sa direction », a-t-il relevé.
Le cardinal Napier a salué les « effets directs et immédiats » de la nouvelle méthode de travail qui a permis de « faire tomber les barrières géographiques » et aux pères synodaux de ne pas se focaliser sur des problématiques « occidentales » – divorcés-remariés, couples non mariés et homosexualité – comme ils avaient déploré à l’issue des travaux du premier synode, l’année dernière.
Leur vision audacieuse du monde
Les évêques africains – une cinquantaine – souhaitaient faire entendre leur voix mais craignaient une « nouvelle colonisation idéologique » – crainte exprimée tout haut par le cardinal Philippe Ouedraogo, archevêque de Ouagadougou (Burkina Faso) le 14 octobre dernier – les voilà rassurés et ils se félicitent d’avoir pu « travailler ensemble comme dans une vraie équipe », a souligné le cardinal Napier, sans avoir peur d’exposer leur vision du monde.
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Quel poids pour une Europe asséchée démographiquement et spirituellement ?
Lue sur la libre.be, cette intéressante contribution traduite et adaptée par Laurent Verpoorten de RCF :
L’hiver démographique et le synode
Une opinion de George Weigel, théologien. Titulaire de la chaire des Etudes catholiques à l'EPPC (Ethics and Public Policy Center - Washington). Auteur et consultant.
Dès la première semaine du Synode sur la famille, on a pu entendre de nombreux pères synodaux regretter le caractère eurocentré de l’Instrumentum Laboris, le document de travail de base du synode. […] Selon une majorité des évêques africains et asiatiques, mais aussi pour une bonne partie des évêques d’Amérique du Nord et du Sud, la proposition du cardinal allemand Walter Kasper, qui envisage d’autoriser les conférences nationales des évêques à prendre pour les divorcés remariés civilement des dispositions pastorales particulières, aurait ainsi occupé une trop large part des débats au détriment de l’expérience et des préoccupations des églises du reste du monde.
Derrière cette plainte, on peut entendre une question profonde. Les préoccupations des pays d’Europe du Nord ont bien évidemment la pleine légitimité d’être exprimées au cours du synode, mais est-il normal d’en faire une priorité alors que ces pays, malgré leur noble passé catholique, sont devenus aujourd’hui les endroits les plus religieusement desséchés de la planète ?
Il me semble que pour traiter cette problématique dans le cadre d’un synode consacré aux questions du mariage et de la famille, il est utile d’avoir à l’esprit, au-delà des statistiques de fréquentation des églises, la situation démographique européenne, que les démographes ont pris l’habitude de surnommer "l’hiver démographique". Les chiffres sont en effet pour le moins interpellants.
Lire la suite sur lalibre.be
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Belgique : le contrôle de la pratique de l’euthanasie de plus en plus ardu (bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique)
Belgique : le contrôle de la pratique de l’euthanasie
de plus en plus ardu
Sommaire
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Synode : « Remettons à l’honneur le jeûne eucharistique »
Lu sur le site de l’hebdomadaire « Famille chrétienne » :
« En cette dernière semaine du Synode sur la famille, le Père Gerald Murray, curé de la paroisse de la Sainte-Famille à New York, préconise de renforcer l’importance du sacrement de l’eucharistie, chez tous les fidèles.Le Synode pose-t-il en creux la question de l’eucharistie ?
La proposition de donner la communion aux divorces remariés du cardinal Walter Kasper implique une révolution dans la pratique de l’Église, et un manque de fidélité aux paroles claires de Notre-Seigneur. Le cardinal Robert Sarah et bien d’autres Pères synodaux reconnaissent qu’on n’en peut rien céder si l’on veut rester fidèle à Dieu et défendre l’intégrité du Magistère de l’Église.
La proposition du Cardinal Walter Kasper n’est pas nouvelle. Les papes Jean-Paul II et Benoît XVI l’ont rejetée comme incompatible avec la doctrine de l’Église. Un changement, dès lors, mettrait en doute beaucoup d’autres enseignements contestés, comme par exemple l’immoralité des relations homosexuelles.
Faut-il mieux enseigner aux fidèles ce qu’est l’eucharistie ?
Nous devons renouveler l’effort d’enseigner aux fidèles ce qu’est la Présence réelle du Christ dans l’eucharistie et notre devoir d’adorer Jésus présent dans les tabernacles de nos églises. La génuflexion est souvent inconnue parmi les fidèles. Le tabernacle caché ou mis au coin donne la mauvaise impression que Jésus n’est pas au centre de nos paroisses.
Que préconisez-vous ?
Je pense qu’on doit retourner au jeûne eucharistique de trois heures, comme c’était le cas lorsque j’ai fait ma première communion. Cela nous prépare mieux à recevoir notre Dieu dans nos corps. Le petit désagrément de ne rien manger pendant trois heures nous rappelle que la réception de la sainte communion est de grande importance. Cela permet aussi aux gens qui ne peuvent pas communier de rester sur leurs bancs sans paraître pécheurs, parce que l’on peut imaginer qu’ils ont mangé quelque chose juste avant la messe. Je dirai aussi que la révérence pour l’eucharistie a bien souffert à cause de la communion reçue debout et dans la main. La pratique antérieure était plus instructive sur l’importance de l’eucharistie : il s’agit bien de Dieu parmi nous.
Faut-il davantage faire le lien entre eucharistie et confession ?
Rappeler qu’on doit se confesser avant de communier, si on a conscience d’avoir fait un péché mortel, est essentiel pour aider les fidèles à bien communier. Et éviter une réception sacrilège du sacrement. La miséricorde de Dieu passe par le confessionnal. L’acte d’humilité de nous confesser en admettant nos péchés nous permet de vraiment vivre comme le Christ nous l’a enseigné.
Quelle serait, selon vous, une issue positive du Synode ?
L’issue la plus positive sera que les Pères synodaux présentent au pape François un document final dans lequel la doctrine catholique sur la famille est proclamée avec conviction et allégresse. Cela implique que chaque proposition incompatible avec la foi de l’Église et la discipline qui préserve cette doctrine soit fermement rejetée.
Aymeric Pourbaix »
Ref. Synode : « Remettons à l’honneur le jeûne eucharistique »
JPSC
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Synode sur la famille : la présentation du rapport final devrait être repoussée
Bien qu’au deuxième jour du synode le pape François ait disqualifié publiquement tout soupçon sur le caractère « orienté » de l’instrumentum laboris soumis aux pères synodaux, ceux-ci ont déposé plus de 1.400 amendements à la rédaction du rapport final proposé par la commission nommée par le pontife, C’est ce que note ici l’envoyé du journal « La Croix » à Rome. JPSC :
« Le nombre très important d’amendements au document de travail du Synode devait conduire à décaler d’une demi-journée la présentation en plénière du projet de rapport final
Les travaux en carrefours linguistiques désormais terminés, le secrétariat général du Synode des évêques se retrouve avec une montagne inattendue de’modi', ces amendements au document de travail de l'assemblée, l'Instrumentum laboris. Il y avait déjà plus de 400 amendements à la première partie de ce document, discutée en première semaine du Synode, et autant portant sur la deuxième partie, débattue la semaine dernière. Cette fois, ce sont plus de 600 amendements qui ont été votés par les 13 groupes de travail. Il s'agit de la réécriture de la troisième et dernière partie de l'Instrumentum laboris qui concerne notamment les réponses pastorales à apporter aux « couples blessés ».
De quoi obliger sans doute à revoir le déroulement de la fin du Synode. La séance plénière prévue le matin du 22 octobre pour présenter le projet de rapport final du Synode aux participants devrait vraisemblablement être repoussée à l’après-midi. Les pères synodaux pourront toujours y réagir et faire aussi des observations par écrit. La présentation du rapport final et son vote, normalement paragraphe par paragraphe, restent programmés pour le samedi 24 octobre. Sa publication ou non relève du pape.
MAJORITÉ HOSTILE À COMMUNION AUX DIVORCÉS-REMARIÉS
Sur le fond, « il y a une convergence très large en faveur d’une nouvelle pastorale envers les familles blessées », observe une témoin des débats. Un changement d'attitude sans pour autant « entrer dans les détails ». Les trois pères synodaux invités ce 20 octobre à la conférence de presse quotidienne du Synode se sont contentés d'évoquer une meilleure préparation au mariage en amont. La veille, d'autres avaient encore insisté sur le besoin de chercher un langage moins juridique et moins offensant à l'égard des personnes en unions irrégulières.
La question particulièrement débattue dans cette phase du Synode sur un accès des divorcés remariés au sacrement de communion est considérée, pour la plupart, doctrinale donc intouchable. « Ils y sont opposés à 75% voire à 80% », estime une observatrice en salle. La veille, l’archevêque australien, Mgr Mark Coleridge, avait rappelé son évaluation d'un rapport de 65 % contre et 35 % pour. La décentralisation de l'Église au profit d'un rôle accru des conférences épiscopales divise davantage les évêques.
Sébastien Maillard (à Rome) »
Ref. la présentation du rapport final devrait être repoussée
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Synode sur la famille : les Africains auraient réussi à écarter les ouvertures jugées néfastes
De Sébastien Maillard dans le journal « La Croix » :
« Ils se sont préparés pour ce Synode dans le but de remplir une mission. Celle d’empêcher leur Église de se renier, selon eux, sur la famille. La cinquantaine d’évêques africains présents à l’assemblée y participe avec leur propre document, 89 pages de commentaire sur l’Instrumentum laboris, le texte sur lequel travaillent les pères synodaux.
Ce document, adopté en juin dernier à Accra (Ghana) par les épiscopats du continent, « sert de référence », comme l’assure l’archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye.
>> Lire aussi : Synode sur la famille, les évêques africains veulent peser sur les débats
« Les Africains se sont organisés pour s’exprimer », observe un archevêque d’Europe : « Ils sont intervenus très équitablement dans les sessions plénières. C’était suffisamment clair pour faire comprendre qu’ils composent une partie importante de l’Église, plus importante que l’épiscopat allemand… Ils ne sont pas prêts à se laisser instrumentaliser par les Occidentaux, qui considèrent leurs problèmes universels. »
LES CARDINAUX ROBERT SARAH ET WILFRID NAPIER, DEUX VOIX D’AUTORITÉ
La préparation en amont du Synode s’est poursuivie à Rome, pendant l’assemblée, par une concertation environ tous les deux jours. Comme encore hier après-midi dans une salle louée à Radio Vatican. Divers évêques africains confirment avoir participé à ces réunions, sans y être toujours assidus.
À leur tête, les cardinaux Robert Sarah et Wilfrid Napier forment deux voix d’autorité, qui se complètent. Le premier, préfet de la congrégation pour le culte divin, vient d’un petit pays pauvre d’Afrique francophone, la Guinée-Conakry. De tempérament réservé, il connaît bien la Curie romaine. L’autre, archevêque de Durban (Afrique du Sud), représente un puissant pays d’Afrique anglophone et s’exprime devant la presse, comme hier, « au nom des évêques africains ».
Plus extraverti, il s’était fait remarquer au Synode de l’an dernier en s’opposant publiquement au document de travail intermédiaire qui introduisait un regard considéré trop accueillant à l’égard des couples homosexuels. À ce Synode, dont le pape François l’a nommé président délégué, il a reconnu avoir signé la lettre mettant en doute l’impartialité de la conduite des travaux.
EMPÊCHER L’ENTRÉE DANS L’ÉGLISE DE« COLONISATIONS IDÉOLOGIQUES »
Mais, à Rome, les évêques africains sont aussi attentifs à d’autres voix. La plus respectée est celle de leur doyen d’âge, le cardinal Francis Arinze, bientôt 83 ans. Autre voix influente, celle de l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, père synodal et membre du C9, l’instance de concertation dont le pape François s’est entouré.
« Au Concile Vatican II, il y avait des pères d’Afrique mais qui étaient en réalité presque tous Européens. Il y avait une homogénéité avec nous »,compare un évêque occidental, qui mesure l’écart qui s’est creusé, depuis, avec ses homologues africains.
Ceux-ci se sentent aujourd’hui investis du devoir d’empêcher l’entrée dans l’Église de « colonisations idéologiques », non sans prendre des accents jugés par d’autres trop « messianiques ». « Nous ne sommes pas venus pour épouser les valeurs, qui sont des non-valeurs, des uns des autres »,a prévenu ainsi le cardinal Philippe Ouedraogo, archevêque de Ouagadougou (Burkina Faso) : « Mais pour nous recentrer à fond sur Dieu ». »
Ref. Synode : les Africains se posent en défenseurs de la famille traditionnelle
JPSC
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Synode sur la famille : vers un échec des "progressistes" ?
Dernier galop avant la conclusion du synode à la fin de cette semaine. Le journal « La Croix », dont les orientations sont bien connues, s’inquiète : « La plupart des propositions pastorales les plus ouvertes aux situations familiales irrégulières n’ont pas été retenues par les groupes linguistiques qui ont achevé leurs travaux mardi 20 octobre » estime-t-il. Quant à savoir ce que contiendraient les propositions « moins ouvertes », on attendra samedi pour en savoir officiellement plus.
Sauf erreur, ou nouvelle intervention pontificale dans la procédure des débats, le vote final en assemblée plénière se fera paragraphe par paragraphe puis sur l’ensemble du texte. Pour être adoptés tous et chacun requièrent la majorité des deux tiers. Rien de plus classique pour une assemblée délibérante appelée à se prononcer sur un sujet aussi important que la famille. Voici l'article signé Céline Hoyeau. JPSC.
" Les évêques s’accordent essentiellement sur une nouvelle pastorale plus miséricordieuse.
Même les Allemands ne semblaient pas avoir opté pour l’accès aux sacrements des divorcés remariés.
« Il ne sortira pas grand-chose de ce synode », lâchait, mardi 20 octobre à midi, un observateur en sortant de la salle de l’assemblée. Alors que les groupes linguistiques ont achevé leurs travaux sur la formulation de propositions pastorales pour les familles, les réactions laissaient penser que les évêques n’avaient pas opté pour l’audace.
Les discussions de ces derniers jours avaient pourtant donné lieu à plus de créativité. Ainsi dans un groupe francophone, le délégué du Patriarcat de Constantinople, Mgr Stephanos, avait avancé des pistes, héritées du modèle orthodoxe, sur la possibilité pour les divorcés remariés de communier après une période de pénitence de plusieurs années, ou une fois par an à Pâques, selon l’exhortation de saint Jean Chrysostome. Un autre évêque avait proposé qu’ils aient au moins la possibilité de recevoir le sacrement de réconciliation. Mais ces pistes n’ont pas été retenues à l’issue des votes.
>> Lire aussi : « Sur les divorcés remariés, certains évêques ont apporté des solutions très concrètes »
Des propositions concrètes, moins audacieuses, ont toutefois été faites. Sur la récente réforme des nullités de mariage, plusieurs évêques y voient une manière efficace de régler le problème des divorces, mais ont plaidé pour qu’elle soit davantage accompagnée pastoralement, et pas seulement juridiquement.
AU MOINS 600 AMENDEMENTS VOTÉS POUR LA TROISIÈME PARTIE
« Sur la contraception, nous avons proposé un modus qui donne beaucoup plus de poids à la décision en conscience des couples et c’est passé ! », se réjouissait un père synodal hispanophone.
Plus nouveau et dans un autre domaine, deux cercles linguistiques ont aussi proposé d’ouvrir le diaconat aux femmes. Dans l’un, l’amendement a été refusé, dans l’autre, le résultat n’était pas encore connu hier. Reste qu’il s’agissait de la première fois qu’une telle proposition était faite à ce niveau.
In fine, au moins 600 amendements pour cette seule troisième partie ont été votés (les première et deuxième partie en avaient recueilli 400 chacune), au point que la présentation du projet de rapport final devait être repoussée d’une demi-journée, à jeudi après-midi. Mais « les évêques restent très divisés, commentait hier une observatrice. Ils convergent sur l’idée d’une pastorale de la miséricorde, d’un accompagnement au plus près des familles blessées, mais sans entrer dans le détail de son application. »
UNE DÉCONVENUE MANIFESTE
Pour certains évêques, la déconvenue mardi était manifeste. « Nous avions réussi à mieux nous comprendre, à travailler ensemble dans la confiance, mais au moment de voter les amendements, les plus stricts ont bloqué, la moindre ouverture a été refermée », lâchait l’un d’eux. Les partisans d’une ouverture pour les divorcés remariés sont restés minoritaires, peut-être un évêque sur quatre, selon la même observatrice. « Nous avons passé trois semaines à amender un texte très long sans aboutir à une seule proposition forte. Quel signe donne-t-on ? », s’inquiète un père synodal.
Le groupe germanophone, qui avait détonné par sa belle alchimie, votant à l’unanimité les rapports des deux premières semaines, n’a semble-t-il pas transformé l’essai. Interrogé hier, Mgr Grégoire III Laham, patriarche de l’Église grecque-melkite en Syrie, participant de ce groupe, laissait entendre qu’il n’avait opté in fine que pour un rappel de la doctrine de l’Église à propos des divorcés remariés, sans exceptions. « Le synode ne peut pas dresser la liste des cas particuliers », relève Mgr Laham. « Nous nous sommes entendus sur le fait de donner plus de poids à la responsabilité de chaque pasteur. » Bien loin des ouvertures audacieuses avancées par le cardinal Walter Kasper.
Un groupe francophone a travaillé à redéfinir le chemin pénitentiel avancé par le théologien allemand pour lui donner une dimension plus large, qui prenne en compte une relecture de l’échec, la responsabilité personnelle des personnes, mais aussi l’accompagnement de la reconstruction de toute la famille, sous la responsabilité de l’évêque.
Au-delà de leurs délibérations et de l’adoption d’un rapport final, toujours attendue samedi 24 octobre, les pères synodaux s’en remettent surtout au pape et à son éventuelle future exhortation."
Ref. Les évêques restent timides dans leurs propositions
JPSC
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Quand un évêque catholique baptise son père musulman
Découvrez l'histoire fascinante de l'archevêque Thomas Luke Msusa qui se confie sur sa foi, sa conversion et sa vocation. Sur le site « Aleteia » :
« En discutant avec la plupart des 48 évêques d’Afrique actuellement à Rome pour le synode sur la famille, on entend parfois des histoires merveilleuses de leur pays, de leur culture, et même de leur propre famille.
C’est le cas de Mgr Thomas Msusa, archevêque de Blantyre, au sud du Malawi. Né musulman, il s’est converti au catholicisme. Âgé de 53 ans, il est vice-président de l’association de huit pays membres des Conférences épiscopales d’Afrique orientale. Il a été ordonné prêtre au sein des Missionnaires de la Compagnie de Marie, connus sous le nom de Missionnaires Montfortains. Il nous partage l’histoire de sa conversion et celle de son père.
Aleteia : Monseigneur, nous avons entendu dire qu’au Malawi, de nombreux musulmans se convertissent au christianisme. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Mgr Thomas Msusa : C’est exact. J’ai travaillé dans le diocèse de Zomba pendant dix ans. Chaque veillée pascale réunissait 100 à 150 adultes à la cathédrale, et beaucoup d’autres dans les paroisses.
Je leur demandais comment ils s’étaient convertis. Ils me disaient dit que c’était en écoutant Radio Maria qui est très importante dans notre pays et est toujours présente aux grandes messes. Avant Radio Maria, ils n’entendaient que la propagande contre l’Église catholique. Connaissant la vérité sur l’Église, ils décidaient alors de se convertir au catholicisme.
Ce n’est pas un problème dans notre pays. Dans mon village, 99,9 % de la population est musulmane. Mon père était lui-même imam.
Vous avez été élevé dans la foi musulmane ?
J’ai quitté la maison à 7 ans, car je voulais aller à l’école. Je suis resté à la paroisse. À 12 ans, j’ai été baptisé à ma demande. Je voulais devenir comme les prêtres. Ils m’ont donc envoyé au séminaire. À mon retour, n’étant pas le bienvenu dans ma famille, je suis resté à la paroisse.J’ai été ordonné prêtre, et pour remercier Dieu, j’ai voulu célébrer une messe à la maison. J’ai demandé aux plus anciens de l’Église sur place et à mon oncle – déjà converti – d’organiser une messe à l’extérieur.
Beaucoup de gens dont ma famille et mon père sont venus. Il m’a dit : « Je ne voulais pas te laisser rejoindre l’Église, mais je crois que maintenant nous irons probablement au paradis grâce à toi ».
Votre père s’est-il converti au catholicisme ?
Devenu évêque, je suis rentré à la maison et ai invité les gens à venir. Mon père s’est agenouillé en disant : « J’ai besoin du baptême ». Je lui ai dit : « Père, toutes ces années tu m’as dit que j’irais en enfer. Veux-tu y aller avec moi ? » (rires). J’ai ajouté : « Si tu veux devenir catholique, tu dois suivre la formation au christianisme qui dure trois ans ». Il a accepté, et je l’ai baptisé en 2006.Je retourne au Malawi le 29 octobre pour ramener la paix dans ma famille. Mon père, aujourd’hui très âgé et très malade, doit déclarer devant tous qu’il a voulu devenir chrétien, pour éviter des problèmes à sa mort. Ce sera ma responsabilité – notre responsabilité en tant que chrétiens – de lui offrir une sépulture chrétienne.
Autre exemple, au début il me disait : « Tu vas t’éloigner de notre culture ». Aujourd’hui, même le chef traditionnel m’a donné un village, me nommant chef. Je m’occupe de 62 familles. En tant qu’évêque j’ai beaucoup de responsabilités, et c’est ma sœur Cristina qui est maintenant le chef.
C’est un village de chrétiens et musulmans ?
Les deux. Après le synode africain en 2006, j’ai invité les catholiques et les musulmans. Nous avons commencé par célébrer la messe et mangé ensemble. Je leur ai dit : « Oubliez vos problèmes, ce jour est un jour de fête ». Les catholiques ont reçu la communion en présence des musulmans. Depuis, chaque année, tout le monde attend cet événement avec impatience.Ref. Quand un évêque catholique baptise son père musulman
JPSC
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Euthanasie en Belgique: la Commission de contrôle n'a pas pu être renouvelée
Lu sur le site de la RTBF :
« La Commission de contrôle de l'euthanasie n'a pas été renouvelée en raison du manque de candidats membres qui remplissent les conditions, rapporte lundi le journal Le Soir. Les mandats des membres de la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'application de la loi sur l'euthanasie ont expiré dimanche.
La Commission se compose de quatre professeurs de droit ou avocats, de quatre membres issus de milieux chargés de la prise en charge des patients atteints de maladies incurables et, surtout, de quatre médecins et de quatre "professeurs ordinaires" en médecine. Le tout doublé de suppléants, soit, au total, 32 personnes.
Ce sont en l'occurrence les professeurs en médecine qui posent problème. En effet, une seule candidature a été jugée recevable pour huit places vacantes (effectifs et suppléants).
En attendant son renouvellement, la Commission actuelle poursuivra son travail, comme un gouvernement "en affaires courantes". »
Ref. Euthanasie: la Commission de contrôle n'a pas pu être renouvelée
Et c’est quoi les affaires courantes pour le contrôle des euthanasies ?
JPSC
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