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Société - Page 61

  • Face à la crise, encourager l'oecuménisme en interne ?

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    D'Emmanuelle Marchadour sur le site de Famille Chrétienne :

    Avenir de l’Église en France : « Encourageons l’œcuménisme en interne »

    Pour l'historien des religions, Guillaume Cuchet, les buts pastoraux du Concile Vatican II n’ont pas été atteints. « C’est un échec, quoi qu’on en dise », estime-t-il.

    12/02/2024

    Dans vos précédentes recherches, vous vous êtes penché sur les origines de la chute du catholicisme en France. Doit-on s’attendre à une accentuation du phénomène dans un avenir proche ?

    Difficile de répondre à cette question car le futur n’est pas, pour nous historiens, notre domaine de prédilection ! Mais on peut toujours prolonger les courbes pour imaginer le catholicisme de demain. Ce qui est certain, c’est que la baisse de la pratique, démarrée dans les années 1960-70, est quasiment continue depuis 50 ans. L’Eglise semble impuissante à colmater la brèche. Il y a une espèce d’hémorragie qui finit par produire un effondrement et la récente crise des abus sexuels est un évènement important qui ne va qu’accentuer ce décrochage. Pour preuve, selon une enquête peu médiatisée de l’Institut national d’études démographiques (INED) datant de 2023, nous sommes passés entre 2008 et 2020 de 43% de catholiques déclarés chez les 18-59 ans à 25%. Le taux de déclaration de catholicisme a été divisé par 2 en seulement 12 ans ! Nous parlons là de personnes nées après 1960. C’est la génération d’après le grand décrochage qui n’a plus qu’un rapport très lointain à l’Eglise et ne possède plus guère d’héritage catholique. Chaque Français par le passé, même les plus anticléricaux, avait bien un vieil oncle prêtre ou une tante religieuse. Ce n’est plus le cas maintenant. Par conséquent, la seule image de l’Eglise qui leur parvient vient de l’extérieur et celle qui domine actuellement est répulsive. Je pense donc, tant sur les vocations sacerdotales ou religieuses que sur la pratique, que cette crise des abus aura des effets très profonds.

    Le catholicisme en France est donc déjà minoritaire et partagé entre plusieurs sensibilités. Le clivage actuel, entre les catholiques qu’on appelle parfois « d’affirmation » et ceux dits « d’ouverture » va–t-il perdurer ?

    Ce sont deux appellations fort discutables mais elles sont commodes pour désigner ces deux courants qui portent des conceptions de l’Eglise et de son rapport au monde sensiblement différentes. Tout d’abord, il faut rappeler que ces deux sensibilités ne sont pas nouvelles. Elles ont une histoire ancienne qui remonte au XIXe siècle et que beaucoup de nos contemporains ignorent, y compris au sein de l’Eglise. D’un côté les « libéraux » et de l’autre, ceux que les historiens ont appelés les « intransigeants ». C’était à l’époque où le pape Pie IX a publié le fameux Syllabus (1864). 80 propositions censées résumer la pensée du monde moderne et dont la dernière condamnait explicitement « le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne ». Cette opposition se poursuit donc aujourd’hui à travers leurs héritiers. Vous avez d’un côté des catholiques qui ont un rapport volontiers antagoniste avec le monde moderne. Ils ont un vrai souci de la transmission et des réussites dans ce domaine, au risque parfois de la « bunkérisation ». De l’autre côté des catholiques plus sensibles aux évolutions nécessaires de leur religion mais au risque de la dissolution dans le monde moderne.

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  • Le Nigeria a connu en 2023 l'année la plus sanglante en matière d'attaques islamistes contre les chrétiens

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    De Ngala Killian Chimtom sur le Catholic Herald :

    Rapport : 8000 chrétiens nigérians assassinés au cours de la pire année en matière d'attaques islamistes

    Le 16 février 2024 à 8h55

    YAOUNDÉ, Cameroun - Le Nigeria a connu l'année dernière l'année la plus sanglante en matière d'attaques islamistes contre les chrétiens, selon un nouveau rapport.

    Plus de 8 000 chrétiens ont été tués en 2023, a déclaré la Société internationale pour les libertés civiles et l'état de droit (Intersociety).

    Le rapport publié le mercredi des Cendres donne des détails poignants sur les meurtres, les enlèvements et les disparitions forcées de populations majoritairement chrétiennes dans plusieurs régions du Nigeria.

    "Les forces combinées des djihadistes islamiques protégés par le gouvernement et des forces de sécurité du pays (NSFc) sont directement et indirectement responsables de l'assassinat à la hache en 2023 de pas moins de 8 222 chrétiens sans défense - couvrant une période de 13 mois ou de janvier (2023) à janvier (2024)", indique le rapport, signé entre autres par le directeur d'Intersociety, Emeka Umeaglalasi.

    Les meurtres ont été perpétrés par diverses factions, notamment les bergers peuls djihadistes responsables d'au moins 5 100 décès de chrétiens, Boko Haram et ses alliés avec 500 décès, les bandits peuls djihadistes avec 1 600 décès et les forces de sécurité "inspirées par l'islam" avec 1 000 décès de chrétiens.

    Le rapport indique que les tueries de janvier 2023 à janvier 2024 ont été "les plus meurtrières de ces dernières années" et accuse le gouvernement nigérian et les forces de sécurité d'avoir échoué à "se montrer à la hauteur de la situation".

    Mais les meurtres perpétrés au cours de l'année écoulée s'inscrivent dans le cadre d'une guerre de longue date contre les chrétiens, qui remonte à 2009, lorsque Boko Haram a entamé sa campagne meurtrière dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

    "Le Nigeria est devenu le deuxième pays génocidaire le plus meurtrier au monde, avec plus de 150 000 civils sans défense tués pour des motifs religieux depuis 2009", indique le rapport.

    Il indique qu'environ 100 000 chrétiens figurent parmi les 150 000 personnes tuées, tandis que les musulmans modérés représentent environ 46 000 personnes et les membres d'autres religions représentent les 4 000 civils sans défense restants.

    Le rapport indique que le nombre de morts au Nigéria n'est surpassé que par celui de la Syrie, qui est plongée dans une guerre civile dévastatrice depuis 2011, avec 306 000 civils tués sur environ 21,5 millions de citoyens.

    Selon le rapport, le meurtre systématique des chrétiens au Nigéria s'apparente à un "génocide silencieux", soulignant l'absence de couverture médiatique et l'indifférence de la communauté internationale.

    Le rapport indique également que les meurtres et les actes de violence horribles et atroces commis à l'encontre de personnes ou de groupes et de leurs biens sur la base de facteurs ethniques et religieux ont entraîné la destruction de dizaines de milliers de maisons de civils, de plus de 18 500 lieux de culte chrétiens, de 1 000 sanctuaires religieux et de 2 500 centres d'éducation chrétienne/traditionnelle. Au cours de la même période, plus de 59 000 kilomètres carrés de terres appartenant à des chrétiens et à des non-musulmans ont été accaparés et leurs habitants déplacés et expulsés.

    Le rapport cite des sources nationales et internationales pour affirmer que le groupe Boko Haram et ses affiliés sont responsables de l'enlèvement et de la disparition d'au moins 22 500 chrétiens, pour la plupart non armés, entre 2009 et 2014, période au cours de laquelle ils ont également démoli ou incendié 13 000 églises et 1 500 écoles chrétiennes, et contraint plus de 1,3 million d'autres à partir pour éviter d'être tués ou contraints de se convertir à l'islam.

    "Entre 2016 et 2023, soit sur une période de huit ans, plus de 30 000 civils sans défense ont été enlevés par des djihadistes islamiques et, selon certains, par des forces de sécurité "d'inspiration islamique" au Nigéria", indique le rapport.

    Selon l'Alliance internationale contre le génocide, le Nigeria figure sur la liste des quatorze génocides en cours dans le monde.

    Umeagbalasi a déclaré à Crux que le gouvernement de Muhammadu Buhari (2015-2023) et même le gouvernement de Bola Tinubu - qui est entré en fonction en 2023 - ainsi que les forces de sécurité nigérianes ont été complices de l'assassinat de chrétiens au Nigéria.

    "Ce gouvernement n'est pas différent du gouvernement Buhari", a-t-il déclaré.

    Le rapport insiste sur ce point avec encore plus de force.

    Le plus choquant dans tout cela, c'est que les bergers fulanis djihadistes opèrent librement et sans contestation, en toute impunité et avec un abandon insouciant ; les forces de sécurité nigérianes (NSF), largement accusées d'être "d'inspiration islamique", ferment les yeux ou regardent de l'autre côté, sauf lorsqu'il s'agit de protéger les vaches peules et leurs bergers ; ou d'arrêter les membres des communautés victimes et leurs dirigeants, en les qualifiant de "bandits"", indique le rapport.

    Selon M. Emeka, un "génocide silencieux" est en cours au Nigeria.

    "Si l'on examine la définition du génocide, on s'aperçoit qu'un génocide est déjà en cours au Nigeria : Un génocide anti-chrétien", a-t-il déclaré à Crux.

  • L'archevêque de Milan participera à un séminaire historique à huis clos avec les francs-maçons italiens

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    L'archevêque de Milan participera à un séminaire historique à huis clos avec les francs-maçons italiens

    Depuis près de 300 ans, il est interdit aux catholiques d'adhérer à la franc-maçonnerie, et le Vatican a émis près de 600 déclarations négatives à l'encontre de cette société secrète au cours de cette période.

    15 février 2024

    MILAN - L'archevêque de Milan a surpris de nombreux catholiques en annonçant son intention de participer vendredi à un séminaire dans cette ville du nord de l'Italie avec les grands maîtres des trois loges maçonniques italiennes, malgré la censure de longue date de l'Église à l'égard de la franc-maçonnerie.

    L'archevêque Mario Delpini, le cardinal Francesco Coccopalmerio, président émérite du Dicastère pour les textes législatifs, et Mgr Antonio Staglianò, président de l'Académie pontificale de théologie, seront parmi les représentants de l'Église qui participeront à cet événement à huis clos pour discuter de l'Église catholique et de la franc-maçonnerie.

    Les francs-maçons seront représentés par Stefano Bisi, grand maître du Grand Orient d'Italie, la plus grande loge maçonnique du pays, et par les dirigeants de deux autres loges nationales : la Grande Loge d'Italie et la Grande Loge régulière d'Italie. 

    Bisi a qualifié cette rencontre d'"historique".  

    La participation du cardinal Coccopalmerio est intéressante car il était évêque auxiliaire de Milan lorsque le cardinal Carlo Maria Martini était archevêque du diocèse. Le défunt cardinal jésuite était connu pour être proche des francs-maçons, qui lui ont rendu un hommage chaleureux en tant qu'"homme de dialogue" lorsqu'il est décédé en 2012.  

    Dans le quotidien catholique italien La Nuova Bussola Quotidiana, le rédacteur en chef Riccardo Cascioli a noté que depuis que le cardinal Gianfranco Ravasi a écrit une lettre conciliante aux francs-maçons en 2016, "les occasions de rencontres, promues par la franc-maçonnerie ou par certains diocèses, se sont multipliées et ne cessent de prendre de l'ampleur, comme en témoigne l'initiative de Milan." 

    Depuis la bulle papale In Eminenti Apostolatus Specula de Clément XII en 1738, il est interdit aux catholiques d'adhérer à la franc-maçonnerie, et le Vatican a émis de nombreuses déclarations négatives à l'encontre de la société secrète - près de 600 documents magistériels au total. 

    L'Église catholique considère la franc-maçonnerie, entre autres problèmes graves, comme une corruption du christianisme, comme pratiquant des rituels hostiles au catholicisme, comme ayant des principes inconciliables avec la foi catholique et comme manifestant une forte tendance à l'anticatholicisme. 

    Dans une déclaration de 1983 approuvée par le pape saint Jean-Paul II, le cardinal Joseph Ratzinger a réaffirmé que le "jugement négatif" de l'Église sur la maçonnerie restait "inchangé" puisque les principes maçonniques "ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l'Église et que, par conséquent, l'adhésion à ces principes reste interdite". 

    "Les fidèles qui s'inscrivent dans des associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent recevoir la Sainte Communion", a ajouté le cardinal Ratzinger. Toutefois, ni cette déclaration ni le code de droit canonique de 1983 n'ont imposé la peine d'excommunication aux catholiques appartenant à des associations maçonniques - une mesure qui était en vigueur depuis la bulle papale de Clément XII.

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  • La Région wallonne autorise l’inhumation des fœtus

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Belgique : la Wallonie autorise l’inhumation des fœtus

    16 février 2024
     

    Le 15 février, le gouvernement wallon a adopté, en dernière lecture, une modification du décret « funérailles et sépultures » permettant de faire inhumer dans un caveau familial, ou de faire incinérer, les fœtus décédés avant 6 mois de grossesse, et de récupérer une urne avec les cendres afin de les mettre au columbarium ou chez soi.

    Jusque-là, les fœtus sans vie, entre le 106e jour et le 180e jour de grossesse, ne pouvaient être inhumés que dans les « parcelles des étoiles » créées dans certains cimetières. Les parents pouvaient aussi y disperser les cendres sur la pelouse.

    Le ministre Christophe Collignon, en charge des Pouvoirs locaux, déclare qu’il s’agit d’une question « d’humanité » (cf. Deuil périnatal : « je ne peux pas faire comme s’il n’était pas là »). Il fallait « un cadre clair pour une législation respectueuse » a-t-il précisé.

    Ces changements n’ont pas d’incidence sur les critères nécessaire pour pouvoir enregistrer le fœtus à l’état civil. Les parents peuvent demander une inscription au registre à partir de 140 jours de grossesse (cf. Belgique : la reconnaissance des enfants mort-nés de nouveau en débat). À partir de 180 jours, cela devient une obligation.

    Source : La libre (15/02/2024)

  • A ne pas manquer (mardi 20 février) : Quel rôle pour le chrétien face à la politique ? (Conférence de Rik Torfs)

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    Nous avons le plaisir de vous inviter à la conférence suivante :

    Titre : Le chrétien face à la politique

    Conférencier : Prof. Rik Torfs (Ex-recteur de la KULeuven, ex-sénateur, professeur de Droit canonique)

    Date : mardi 20 février 2024  -  Accueil à 19h30

    Lieu :  Auditoire St-Lambert à l’Espace Prémontrés (Rue des Prémontrés 40 à 4000 Liège)

    Inscriptions :

    P.A.F. :

    • En ligne :  étudiant 5€ /  autres 10€
    • A l’accueil : étudiant 7€  /  autres 12€

    Programme :

    • 19h30 : accueil
    • 20h00 : conférence, questions du public
    • 21h30 : drink

    RÉSERVATION :

    Les Belges sont dans l’année de toutes les élections. Pour certains citoyens, il faudra sortir de la torpeur, après tant d’années sans être consulté.

    Les chrétiens sont porteurs de nombreuses valeurs, dont certaines demandent d’être traduites en lois ou en mesures gouvernementales.

    Quelles sont les valeurs auxquelles penser lors de notre évaluation des candidats aux élections ? Y a-t-il une façon chrétienne de voter ?

    La politique a une grande influence sur le comportement des citoyens, sur notre civilisation. A part la responsabilité morale de voter intelligemment, l’Eglise a-t-elle d’autres messages pour les citoyens chrétiens ?

    Les uns et d’autres papes de notre temps ont privilégié eux-mêmes les pistes à suivre par les fidèles :

    Le moraliste Karol Wojtyla, fut un chantre inlassable de la « culture de la vie » et de la liberté citoyenne (spécialement du bloc de l’Est). Puis, avant le militant argentin Jorge Bergoglio (promoteur d’une « Eglise des pauvres » et défenseur intransigeant des migrants), le théologien allemand Joseph Ratzinger s’est concentré sur les fondements éthiques de la politique, les liens entre la raison et la foi ainsi que la liturgie.

    Devant le spectacle que nous offre aujourd’hui le monde politique en cette année électorale, associer politique et Evangile parait bien audacieux ! Est-il possible de croire encore à la politique ? Ne risque -t-on pas de la perdre en s’engageant sur ce terrain ? Incontestablement, c’est un défi. Il s’agit d’être réaliste sur les carences actuelles du monde politique mais de reconnaître aussi la nécessité des institutions incontournables d’un renouveau de la politique.

    La soirée est organisée par un consortium d’associations liégeoises : Sursum Corda, Île-de-Meuse, L’Union (Cercle Royal des Etudiants Catholiques de Liège), RCF Liège, Calpurnia, le Service Diocésain des Jeunes et la Messe des Jeunes de Cornillon.

  • À l'Onu, le représentant du Saint-Siège invite à protéger la famille

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    De Vatican News :

    15 février 2024

    À l'Onu, le Saint-Siège invite à protéger la famille

    L'observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies s'est exprimé ce lundi à New York, lors de la 62e session de la Commission travaillant à la mise en œuvre de l'Agenda 2030, pour rappeler la nécessité de s'engager envers ceux qui sont pauvres et en situation de vulnérabilité. Mgr Caccia, dans cette optique, demande au nom du Saint-Siège que soit garantis l'accès à l'éducation pour tous, un travail équitablement rémunéré, des systèmes de retraite consolidés.

    «Pour un trop grand nombre de personnes, la satisfaction des besoins fondamentaux reste une lutte quotidienne», constate d’emblée Mgr Gabriele Caccia à New York, lors de la 62e session de la Commission du développement social de l'ONU, dont la tâche est de soutenir les politiques capables d'accélérer les progrès dans la mise en œuvre de l'Agenda 2030 pour le développement durable et d'atteindre l'objectif global de l'éradication de la pauvreté.

    Garantir un accès à l'éducation et à un travail décent

    Or, l'observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies souligne l'obligation particulière de l’ONU «envers les pauvres et les personnes en situation de vulnérabilité» et le devoir d'«atténuer les effets de la pauvreté en s'attaquant d'abord à ses causes profondes». Mgr Caccia indique quelques options à promouvoir pour accroître la protection sociale: des systèmes de retraite consolidés ou un accès à l'éducation. Pour le Pape, l’éducation est en effet «le premier vecteur du développement humain intégral parce qu'elle rend les individus libres et responsables». L’éducation doit ainsi être garantie à tous. Mgr Caccia évoque une autre condition essentielle du développement, «l'accès à un travail décent et équitablement rémunéré pour tous», un travail qui «doit être effectué dans des conditions dignes et sûres» et qui doit permettre «aux travailleurs de maintenir et de jouir de leur vie familiale et de leurs loisirs». L'archevêque Caccia note à regret que de nombreux jeunes sont aujourd'hui confrontés au chômage ou à la précarité, tandis que les personnes âgées sont contraintes de retarder leur retraite en raison de l'insécurité économique.

    Le Saint-Siège déplore que la famille soit parfois considérée comme nuisible

    Pour le Saint-Siège, un autre point pivot pour parvenir à un développement social est l'importance «centrale» de la famille. La famille est au cœur du développement, affirme le représentant du Pape. Elle est, souligne-t-il, «la première société que tout le monde connaît» et la Déclaration universelle des droits de l'homme la définit comme «le groupe naturel et fondamental de la société» et lui reconnaît «le droit à la protection de la société et de l'État». Pourtant, poursuit Mgr Caccia, ce n'est pas toujours le cas dans la réalité. Aussi, à l'occasion du 30e anniversaire de l'Année internationale de la famille, il souligne à la tribune combien la délégation du Saint-Siège est «profondément préoccupée par le fait que la famille est de plus en plus dépréciée, voire dénigrée, dans les forums internationaux». Il ajoute que dans la perspective de l'évolution de la société, la famille «n'est pas accessoire, ni périphérique, encore moins nuisible».

    La famille, une école d'humanité

    Mgr Caccia cite le Pape François selon lequel la famille est une «école de l'humanité la plus profonde», «le premier lieu où se vivent et se transmettent les valeurs de l'amour et de la fraternité, de l'union et du partage, de l'attention et du soin des autres». Dans la famille, poursuit l'observateur, ses membres, des plus jeunes aux plus âgés, trouvent un soutien et une attention irremplaçables. «C'est pourquoi, conclut-il, les politiques sociales doivent soutenir la famille dans son rôle essentiel pour la justice sociale et le développement social».

  • Pourquoi, aux yeux de la RTBF, l'entrée en carême n'est plus un sujet

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    Du site de la RTBF :

    Mercredi des Cendres, début du Carême pour les chrétiens : pourquoi la RTBF n’en a-t-elle pas fait un sujet ?

    Saint Valentin, 14 février : reportage sur la fête des amoureux. Ce mercredi 14 février 2024, c’était aussi le mercredi des Cendres et le début du Carême, "la" période importante pour les chrétiens qui entament les préparatifs à la fête de Pâques. Pas de reportage, mais une "simple" mention dans le lancement d’un reportage du journal télévisé sur… Le crossage, une tradition folklorique séculaire à l’honneur à Chièvres. "Le mercredi des Cendres est le premier jour du Carême pour des milliers de chrétiens. La tradition du crossage ne concerne que quelques dizaines de personnes…", reproche un téléspectateur à la RTBF. Un autre : "Je trouve toujours intéressant vos reportages en début de Ramadan, alors que je suis catholique mais pour les événements catholiques, vous déviez toujours vos reportages de l’Avent, de Noël, du Carême, de Pâques… Vers des événements commerciaux ou autres. Seriez-vous allergique à la religion catholique ?"

    Entre mécontentement et émoi en découvrant les journaux télévisés de 13 heures et de 19 heures trente ce 14 février, ces téléspectateurs demandent des explications.

    Françoise Baré est Responsable éditoriale à la cellule Société : "le mercredi des Cendres, on n’a plus fait de sujet - plus autre chose qu’une mention - depuis des années déjà ! Pourquoi ? Mais pour dire quoi, en somme ? Que c’est le début du Carême, une période importante pour les chrétiens, je n’en disconviens pas. Mais encore ? Il y a fort longtemps que nous ne suivons plus le calendrier liturgique. Autrefois, l’abbé Pirard travaillait à nos côtés à la RTBF, délégué par l’institution catholique, mais on a évolué vers une sécularisation. C’est désormais la pratique sociale qui compte, voilà pourquoi à Noël nous parlons des fêtes de famille, des rassemblements, et même, comme lorsqu’à Noël dernier, le nouvel archevêque est entré en fonction, nous suivons sa messe de minuit, car le contenu de son homélie a une portée politique. Mais nous ne comptons pas faire de sujets miroirs systématiques sur chaque étape du calendrier liturgique car cela ne représente plus la société telle que nous la connaissons aujourd’hui. Mais je peux comprendre que cela soit blessant pour les fidèles."

    Aujourd’hui, l’église n’est plus au milieu du village

    Pierre Marlet, référent Info de la Première, qui occupe régulièrement le poste de coordinateur de l’Info, mais qui a aussi été longtemps éditeur du journal télévisé, résume : "aujourd’hui, l’église n’est plus au milieu du village, en quelque sorte ! Il suffit de voir la fréquentation des églises, justement, et de constater que la pratique religieuse catholique n’est pas en progression, bien au contraire. Tout récemment, il a encore été fait mention que sans la présence de prêtres africains, il n’y aurait plus assez de prêtres pour administrer les paroisses. Et le fait religieux catholique est indéniablement plus discret, moins présent dans la vie des Belges qu’autrefois." L’un et l’autre le précisent, la volonté n’est pas de gommer le fait religieux – catholique ou autre – de la couverture de l’information, mais de refléter ce qui se passe dans la réalité : "si les Belges montrent encore un certain attachement à Noël ou Pâques, n’hésitent pas à assister à (ou s’engager dans) des funérailles religieuses, des baptêmes, des mariages (mais peut-être alors pour des questions de décorum), combien de gens pratiquent encore le Carême, comme on a pu le connaître quand j’étais enfant ?" interroge Pierre Marlet.

    Pas privilégier une religion au détriment d’une autre

    En revanche, note Françoise Baré, si nous évoquons la fête du Ramadan, "ce n’est pas parce que nous voulons privilégier une religion par rapport à une autre, mais parce que la religion musulmane est une religion totalisante, c’est-à-dire que même si on n’est pas pratiquant, on y participe car socialement, cela a un sens. Il y a un véritable impact dans le paysage social."

    "Oui," renchérit Pierre Marlet, "et plus encore dans certaines régions du pays. A Bruxelles, notre décrochage radio bruxellois en fera plus état que notre décrochage de Libramont." Françoise Baré : "il y a une mobilisation sociologique vu le nombre de gens concernés, et économique également. Nous tenons à traiter de l’information, sans ostracisme, sans privilège. Et nous nous attachons également à couvrir les aspects liés à l’Histoire et aux traditions. Accorde-t-on trop de place au Carnaval ? C’est peut-être une question qu’on pourrait se poser, c’est un autre débat, mais le Carnaval s’inscrit aussi comme tradition dans les anciens temps chrétiens, concerne des milliers de personnes, s’est imposé dans les pratiques de lien social, de réunion, où on gomme les inégalités."

    L’un et l’autre soulignent qu’il serait certainement intéressant de se pencher sur les pratiques, leur constance, leur disparition, leur éventuel renouveau pour réaliser des sujets de fond, qui échappent aussi en quelque sorte à une date calendrier. "Le Carême c’est une période de 40 jours, il ne nous est pas interdit de nous pencher sur des personnes qui le pratiquent encore, pour interroger leur motivation." Et si, pour répondre au reproche de ce téléspectateur qui s’inquiète de voir la RTBF dévier du calendrier des événements catholiques pour couvrir d’autres aspects, y compris commerciaux, Françoise Baré reconnaît que pour Pâques, "on parlera sûrement d’œufs en chocolat, on ne boudera pas pour autant la traditionnelle bénédiction papale urbi et orbi."

  • Alarmant : le mal être des adolescentes

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    De Mathilde de Robien sur Aleteia :

    Pourquoi les jeunes filles vont-elles si mal ?

    13/02/24

    Une étude de la Drees publiée le 5 février dernier révèle des chiffres alarmants sur la santé mentale des jeunes filles (10-14 ans). La psychologue Rita de Roucy avance des causes et fournit des pistes pour que les jeunes filles se réconcilient avec leur corps.

    Les jeunes filles sont de plus en plus nombreuses à s’infliger des automutilations – ecchymoses volontaires, scarifications, abrasions, brûlures – et le font de plus en plus jeunes. Une récente étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) alerte sur la hausse spectaculaire du nombre d’hospitalisations pour un geste auto-infligé chez les filles et les jeunes femmes. Entre les périodes 2015-2019 et 2021-2022, les filles de 10 à 14 ans sont 63% de plus à avoir été hospitalisées pour tentative de suicide ou automutilation. Une hausse également observée chez les 15-19 ans (+42%) et les 20-24 ans (+32%). Des augmentations que la Drees qualifie de « brutales ». 

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  • Triste record : les Belges n'ont jamais eu si peu d'enfants depuis 1942 !

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    De Ludovic Jimenez sur le site de La Libre :

    Jamais les Belges n’ont fait si peu d’enfants depuis 1942

    13/02/2024

    Les Belges font moins d’enfants. En 2023, 110 400 bébés ont vu le jour dans le pays, soit 4,5 % de moins que sur la moyenne de la période 2019-2022, ce qui correspond au plus faible nombre annuel de naissances depuis 1942, selon les chiffres de Statbel, l’office belge de statistique.

    Cela représente quelque 5 200 naissances de moins que sur la période 2019-2022, durant laquelle on a dénombré en moyenne 115 587 naissances par an, ce qui marquait déjà une forte baisse. Ce constat s’inscrit dans une tendance à plus long terme amorcée depuis une vingtaine d’années, aggravée par l’arrivée du coronavirus.

    "Si on regarde la période avant 1930, c’est-à-dire depuis que Statbel collecte les chiffres, on voit que l’année avec le moins de naissances est l’année 1918", précise Wendy Schelfaut, directrice de la communication chez Statbel. "Au classement des années qui ont connu le moins de naissances, 2023 se classe à la septième place. Cette évolution s’inscrit dans une tendance à la baisse depuis plusieurs années."

    La période de guerre avait en effet fait chuter le nombre de naissances : alors qu’en 1938, les Belges avaient fait plus de 130 000 bébés, et en 1939 plus de 126 000, ce chiffre était tombé à 110 323 en 1940, 98 417 en 1941 et 105 749 en 1942.

    Le rapport de Statbel montre des différences régionales assez marquées. En effet, les chiffres affichent une baisse en Région flamande (−2,3 %) et en Région wallonne (−5 %) et une nette baisse en Région de Bruxelles-Capitale (−12 %) par rapport à la période 2019-2022.

    "Quand on regarde le top 15 des années où il y a le moins de naissances, on voit par exemple que l’année 2002 arrive à la huitième place juste avant 2003, il y a donc des facteurs économiques qui peuvent expliquer ce phénomène, poursuit-elle. Aujourd’hui, les raisons sont multiples et peuvent aussi découler des effets de la guerre et du contexte de crise."

    Si on entre davantage dans le détail, un peu plus de 34 100 naissances ont été enregistrées en Wallonie, ce qui représente quelque 1 800 naissances de moins qu’en moyenne sur la période 2019-2022, soit une baisse de 5 %. Un peu moins de 13 900 naissances ont été enregistrées dans la Région de Bruxelles-Capitale, soit une baisse d’environ 1 900 naissances par rapport à la période 2019-2022. Bruxelles affiche dès lors la plus forte baisse du nombre de naissances de toutes les régions, avec un recul de 12 % par rapport à la même période de référence.

    Entre les inquiétudes liées au contexte post-Covid, la guerre en Ukraine et la survenue de l’inflation, plusieurs facteurs ont été identifiés par les démographes pour expliquer ce phénomène. Le fléchissement de la fécondité des femmes belges, conjugué à la hausse de l’âge au premier enfant, a mécaniquement entraîné la lente décrue de la courbe des naissances.

    D’autres tendances de fond viennent s’ajouter aux explications, comme la fragilité économique ou un besoin d’émancipation individuelle qui est plus fort aujourd’hui, tout cela conjugué à une forme d’incertitude ressentie par la jeune génération. Les femmes diplômées sont celles qui se projettent le plus en dehors de la maternité, elles s’investissent et s’épanouissent dans d’autres domaines personnels ou professionnels.

    En France comme dans la majorité des pays européens, le phénomène est similaire. Il y a quelques semaines, le président français Emmanuel Macron affirmait vouloir "réarmer" la France. Un réarmement militaire, civil, moral, mais aussi démographique. L’institut français de statistique, l’Insee, vient également de publier des chiffres inquiétants, montrant une baisse de la natalité de 6,6 % en France par rapport à 2022, soit le plus faible nombre de naissances depuis 1946. Si, à court terme, la baisse du nombre de naissances peut avoir un effet positif sur les finances publiques, à long terme, le vieillissement de la population risque de menacer le financement des systèmes de retraite, de soins de santé et de protection sociale.

  • Super Bowl : des joueurs qui ne cachent pas leur foi

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    De kath.net/news :

    Harrison Butker - Citations du Super Bowl, de l'ancienne messe et des saints

    12 février 2024

    Harrison Butker, "Kansas City Chiefs", a de nouveau remporté le Super Bowl, la finale de la National Football League (NFL). Ce fervent catholique adore la «vieille messe» et aime publier des citations de saints et des Saintes Écritures sur Instagram.

    Harrison Butker, qui est l'un des joueurs les plus importants des Chiefs de Kansas City aux côtés du quarterback Patrick Mahomes, a de nouveau remporté le "Super Bowl" dans la nuit de dimanche à lundi. En 2022 déjà, Butker, un fervent catholique qui apprécie la « vieille messe », avait été l’homme décisif dans la victoire de son équipe au « Super Bowl », la finale de la Ligue nationale de football (NFL). Cette fois, Butker a battu le record de placements dans le même match établi par les 49ers K Jake Moody après la prolongation, qui a été remporté de justesse 25-22. Butker, qui est membre des « Chevaliers de Colomb », aime apparaître en public avec un scapulaire et s'est révélé à plusieurs reprises comme un militant pro-vie. « Chaque vie humaine a de la valeur », a-t-il souligné à plusieurs reprises et critiqué la propagande sur l’avortement.

    "En tant que catholique pratiquant, je suis devenu un homme meilleur, un meilleur joueur de football et, je suppose, un meilleur mari et père que je ne l'aurais été autrement", a déclaré un jour Harrison Butker aux médias américains. Il aimait publier des citations de saints et des Écritures sur Instagram. Dans son message le plus récent, il a cité le Psaume 72. "Béni soit l'Éternel, le Dieu d'Israël ! Lui seul fait des merveilles. Béni soit son nom glorieux pour toujours ! Que sa gloire remplisse toute la terre. Amen, oui amen."

    Mais il y a d'autres joueurs chez les Chiefs qui maintiennent clairement leurs convictions en public. Le quart-arrière de renommée mondiale des Chiefs de Kansas City, Patrick Mahomes, a remercié Dieu en public à plusieurs reprises pour ses succès après avoir remporté plusieurs fois le Super Bowl. « Ma foi chrétienne joue un rôle dans tout ce que je fais », a souligné Mahomes dans une interview en 2023. Hier soir, Mahomes a encore remercié Dieu. Hier, Mahomes a été nommé joueur le plus précieux d'un Super Bowl pour la troisième fois.

    Mais il y a aussi des chrétiens croyants dans l’équipe adverse, les 49ers de San Francisco. Brock Purdy, le meneur de jeu, reste fidèle à sa foi en Jésus et a souligné publiquement à plusieurs reprises qu'il croit que Jésus-Christ est mort pour ses péchés et est ressuscité. "Ce n'est pas seulement une histoire de conte de fées. C'est vrai." Il attribue à Dieu sa capacité à jouer au football au plus haut niveau. Il a dit à sa petite amie lorsqu'il a proposé il y a quelques semaines : "Ma fille Jenna pour toujours. J'ai hâte d'être ton mari et de grandir ensemble en Christ. Pour toujours, bébé. Je t'aime, JB !"

    L'un de ses plus grands fans est Franklin Graham, président de la Billy Graham Evangelistic Association et fils du célèbre Billy Graham.

  • Cardinal Koch : "Le christianisme est dans une situation très critique en Europe"

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    De Catholic News Agency (de) :

    Cardinal Koch : "Le christianisme est dans une situation très critique en Europe".

    24.1.2024

    Dans une longue interview accordée au journal suisse "Weltwoche" (édition actuelle), le cardinal de Curie Kurt Koch a averti : "Le christianisme est dans une situation très critique en Europe". Cela concerne "toutes les églises chrétiennes, pas seulement l'église catholique".

    L'une des raisons de la crise est "la situation difficile des Eglises elles-mêmes, si je pense au douloureux problème des abus. Mais les sorties d'Eglise, je pense, ont aussi à voir avec d'autres causes plus profondes".

    Mgr Koch, préfet du dicastère pour la promotion de l'unité des chrétiens, a déploré le manque d'évangélisation : "Nous sommes probablement trop peu convaincus de la préciosité et de la beauté du message que nous avons à annoncer, et nous n'osons alors pas l'annoncer vraiment. C'est peut-être aussi parce que l'on ne connaît plus du tout sa propre foi".

    "Le plus grand danger est que l'Église ne soit plus suffisamment convaincue de son message chrétien et qu'elle ne puisse plus transmettre ce message", a souligné le cardinal. "Si elle fait des concessions sur le message, si elle se retire, si elle n'approfondit plus le message, si elle l'annonce, par conviction de pouvoir offrir aux hommes le plus grand cadeau qui soit".

    "Je ne peux parler à Dieu que parce qu'il m'a parlé auparavant", a expliqué Koch. "Et c'est là le contenu essentiel de la foi chrétienne : Dieu s'est révélé à l'homme. Il n'est pas un Dieu muet qui se tait, mais un Dieu qui parle, qui a parlé au peuple d'Israël, qui a parlé au plus haut point en Jésus et qui s'est révélé à nous. Croire, ce n'est pas inventer. Croire, c'est dire : Dieu s'est révélé à moi, et ma réponse est que je le crois".

    Le cardinal s'est exprimé encore plus longuement sur la crise de l'Eglise et ses répercussions sur la société : "Celui qui envoie la foi dehors par la porte principale reçoit la superstition par la porte de derrière. C'est toujours le cas. Partout où l'homme ne croit pas à la transcendance de Dieu, il est tenté d'ériger les choses mondaines et finies en valeur suprême - l'idéologie. La mort de Dieu a finalement pour conséquence la mort de l'homme".

    Concrètement, il s'agit de la dignité de l'homme. Ce n'est pas un hasard si, dans la société de performance actuelle, deux problèmes ont été mis sur le tapis ensemble. Il y a la question de l'avortement et la question de l'euthanasie. Si la performance devient la valeur suprême, alors la vie humaine qui ne peut encore rien accomplir, la vie de l'enfant à naître, et la vie humaine qui ne peut plus rien accomplir, la vie des personnes âgées, des malades, des mourants, n'ont plus une grande valeur de cours".

    "Le fait que nous ayons aujourd'hui les grands problèmes au début et à la fin de la vie est aussi lié à la perte de la foi", a-t-il déclaré avec conviction.

    Dans ce contexte, il souhaite, en regardant la société, "que l'homme revienne à la raison et cesse ces terribles guerres. Le christianisme a une contribution essentielle à apporter dans ce domaine, car il a une vision claire de ce que signifie la paix".

    La paix doit être liée à la justice, liée aussi à la gloire de Dieu", a expliqué Koch. "Prenons au sérieux le chant de Noël des anges - Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'il aime. Nous aimons toujours entendre la deuxième partie et oublier la première. Ce n'est que lorsque la gloire qui revient à Dieu est rendue qu'il peut y avoir vraiment la paix sur la terre".

  • Lire Emmanuel Todd et puis mourir ?

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    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    LIRE EMMANUEL TODD ET MOURIR ?

    09/02/2024

    On assiste, selon Emmanuel Toddà « la chute finale de l'Occident »Venant de lui, la chose mérite d'être prise au sérieux, à tout le moins étudiée au plus haut niveau. L'homme n'est pas un essayiste lambda, un toutologue de plateau TV. Son œuvre le place au rang des intellectuels rigoureux et travailleurs, imprégnés par une tradition, celle d'Émile Durkheim, fondateur de la sociologie quantitative, et de Max Weber, l'auteur de L'éthique protestante et l'Esprit du capitalisme, ouvrage clé de la science politique. Il se réfère aussi à son « père spirituel en histoire », Emmanuel Le Roy Ladurie dont il « pleure la disparition » récente.

    Todd, 72 ans, dit que la Défaite de l'Occident sera son dernier livre. Il avait 25 ans lorsqu'il prédit la décomposition du monde soviétique, justement dans La Chute finale (Robert Laffont, 1976). Son oracle se fondait sur la remontée de la mortalité infantile.

    Malgré ses états de service, l'homme éprouve le besoin de se justifier : « J'avoue tout : je ne suis pas un agent du Kremlin, je suis le dernier représentant de l'école historique française des Annales ! » lance-t-il dans Le Figaro. Ce point d'exclamation ne suffit pas à rendre certains critiques plus indulgents. Exemple parmi d'autres : dans La Croix, l'ancien correspondant de l'AFP en Ukraine le qualifie de « professeur Raoult de la géopolitique, un savant ayant quelques fulgurances, mais des égarements ». Quant au Monde, il rejette son propos sans même l'examiner. Todd est accusé d'être « en ligne avec la propagande russe », ce qui suffit à le disqualifier.

    L'homme serait-il dangereux pour le magistère des castes dirigeantes ? Son analyse invite à se détacher de l'Amérique dont il pointe la fragilité et la toxicité. Todd ne fait pas de l'antiaméricanisme. Il plaide l'observation : « Je dégonfle le PIB [américain] et montre les causes profondes du déclin industriel : l'insuffisance des formations d'ingénieur et plus généralement le déclin du niveau éducatif, dès 1965 aux États-Unis ». L'Amérique devient ce village Potemkine que nos rêves publicitaires doivent cesser d'habiter.

    Cet effondrement, Todd l'attribue à « la disparition du protestantisme américain [qui] a enclenché un déclin intellectuel, une disparition de l'éthique du travail et une cupidité de masse (nom officiel : néolibéralisme). L'ascension se retourne en chute de l'Occident ». L'Europe, préfecture de l'empire, est entraînée dans ce sillage. Un pacte nous lie aux États-Unis depuis 1945. Pour faire court, l'américanisation, intense depuis les années 80, est à la fois choisie par les élites et subie par le peuple. Or, écrit Todd, « l'implosion, par étapes, de la culture WASP – blanche, anglo-saxonne et protestante – depuis les années 1960 a créé un empire privé de centre et de projet, un organisme essentiellement militaire dirigé par un groupe sans culture – au sens anthropologique – qui n'a plus comme valeurs fondamentales que la puissance et la violence ». Ce qui leur arrive, à eux la locomotive, nous arrivera forcément à nous, les wagons. Les expéditions punitives de Bush père et fils manifestaient déjà cette dérive.

    Le regain de l''évangélisme ne pallie pas l'effondrement de la matrice historique car « Dieu n'est plus là pour exiger, mais pour cajoler le croyant et lui distribuer des bonus, psychologiques ou matériels ». Les born again ne sauveront pas l'Amérique dont les élites ne sont plus des « zombies », ces êtres encore influencés par l'héritage, mais des créatures marquées du sceau de la « religion zéro ». C'est un nouveau concept. L'expression « hors sol » le traduit bien.

    Le nihilisme explique à ses yeux la défaite occidentale. Car le reste du monde est résolu à ne pas se faire aspirer par le vide. Alors que fait-il ? Il préfère soutenir la Russie qui « s'est découvert partout des alliés économiques discrets, un nouveau soft power (…) conservateur (anti-LGBT) ». La boucle est bouclée : on ne pardonne pas à Todd de faire d'une pierre deux coups : démythifier l'Amérique, pulvériser ses classes dirigeantes et dire qu'elle est en train de perdre face à Poutine qui « veut préserver l'acquis de la stabilisation de la société russe ».

    Selon Todd, le mariage gay date symboliquement le passage de l'état zombie à l'état zéro. C'est l'an I du nihilisme sur lequel embraye le phénomène trans. Il écrit que « la fixation des classes moyennes occidentales sur cette question ultraminoritaire pose une question sociologique et historique »Car, ajoute-t-il, « constituer en horizon social l'idée qu'un homme peut réellement devenir une femme et une femme un homme, c'est affirmer quelque chose de biologiquement impossible, c'est nier la réalité du monde, c'est affirmer le faux ».

    La sélection

    Emmanuel Todd : « Nous assistons à la chute finale de l’Occident »

    Lire l'article sur Le Figaro