Europe 1 a diffusé ce 26 décembre une entretien de près d’une heure avec le cardinal Sarah. Ref. site web « le salon beige » : L’Europe, la France, son socle religieux fondateur c’est le christianisme
Spiritualité - Page 186
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Noël 2021 : une heure de rendez-vous pour le Cardinal Sarah sur les ondes d’Europe 1 /CNEWS
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Contempler la Nativité selon saint Ignace
Contemplation de la Nativité selon saint Ignace (source)

A l’aide d’un tableau de Domenico Ghirlandaio, découvrez la manière dont saint Ignace de Loyola invite à contempler le mystère de la Nativité dans les Exercices Spirituels (n° 111-117).
Voici comment Ignace de Loyola propose de contempler la nativité dans le livret des “Exercices spirituels”, après la prière préparatoire habituelle.
Le premier préambule est l’histoire. Ce sera, ici, comment partirent de Nazareth : Notre Dame enceinte de presque neuf mois, assise sur une ânesse comme on peut pieusement le méditer, Joseph, ainsi qu’une servante emmenant un bœuf, pour aller à Bethléem payer le tribut que César imposa à toutes ces régions.
Le deuxième. Une composition, en se représentant le lieu. Ce sera, ici, voir avec la vue de l’imagination le chemin de Nazareth à Bethléem, en considérant sa longueur, sa largeur, s’il est plat, s’il passe par des vallées ou s’il monte. De même, regarder le lieu ou la grotte de la Nativité, si elle est grande ou petite, basse ou haute, et comment elle était arrangée.
Nativité de Domenico Ghirlandaio (1449 – 1494) – Cliquez sur l’image pour la voir en grand format dans une nouvelle fenêtre
Le troisième sera le même et il aura la même forme que dans la contemplation précédente. [C’est-à-dire : Demander ce que je veux : ce sera, ici, demander une connaissance intérieure du Seigneur qui pour moi s’est fait homme, afin que je l’aime et le suive davantage.]
Le premier point. Voir les personnes : voir Notre Dame, Joseph, la servante, et l’enfant Jésus après qu’il est né, me faisant, moi, comme un petit pauvre et un petit esclave indigne qui les regarde, les contemple et les sert dans leurs besoins, comme si je me trouvais présent, avec tout le respect et la révérence possibles. Et réfléchir ensuite en moi-même afin de tirer quelque profit.
Le deuxième. Observer ce qu’ils disent, y être attentif et le contempler, et, réfléchissant en moi-même, tirer quelque profit.
Le troisième. Observer et considérer ce qu’ils font : voyager et peiner pour que le Seigneur vienne à naître dans la plus grande pauvreté et qu’au terme de tant de peines, après la faim, la soif, la chaleur et le froid, les outrages et les affronts, il meure en croix ; et tout cela pour moi. Puis, réfléchissant, tirer quelque profit spirituel.
Terminer avec un colloque, comme dans la contemplation précédente [C’est-à-dire : A la fin, faire un colloque en pensant à ce que je dois dire aux trois Personnes divines, ou au Verbe éternel incarné, ou à la Mère et Notre Dame, faisant des demandes selon ce qu’on sentira en soi, fin de suivre et d’imiter davantage notre Seigneur, ainsi tout nouvellement incarné.], et dire un Notre Père.
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L'homélie du pape la nuit de Noël
Homélie du pape François
Dans la nuit se lève une lumière. Un ange apparaît, la gloire du Seigneur enveloppe les bergers et, enfin, arrive l’annonce attendue depuis des siècles : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur » (Lc 2, 11). Ce que l’ange ajoute est toutefois surprenant. Il indique aux bergers comment trouver Dieu descendu sur terre : « Voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire » (v. 12). Voici le signe : un enfant. Tout est là : un enfant dans la pauvreté crue d’une mangeoire. Il n’y a plus de lumières, de splendeur, de chœurs angéliques. Seulement un enfant. Rien d’autre, comme l’avait prédit Isaïe : « Un enfant nous est né » (Is 9, 5).
L’Évangile insiste sur ce contraste. Il raconte la naissance de Jésus en commençant par César Auguste qui recense la terre entière : il montre le premier empereur dans sa grandeur. Mais, tout de suite après, il nous emmène à Bethléem, où il n’y a rien de grand : juste un pauvre enfant emmailloté, entouré de bergers. C’est là qu’est Dieu, dans la petitesse. Voici le message : Dieu ne chevauche pas dans la grandeur, mais descend dans la petitesse. La petitesse est la voie qu’il a choisie pour nous rejoindre, pour toucher notre cœur, pour nous sauver et nous ramener à ce qui compte.
Frères et sœurs, alors que nous nous tenons devant la crèche, regardons-en le centre : allons au-delà des lumières et des ornements – qui sont beaux! – et contemplons l’Enfant. Dans sa petitesse, il y a Dieu tout entier. Reconnaissons-le : “Enfant, tu es Dieu, Dieu-enfant”. Laissons-nous traverser par cet étonnement scandaleux. Celui qui embrasse l’univers a besoin d’être tenu dans les bras. Lui, qui a fait le soleil, a besoin d’être réchauffé. La tendresse en personne a besoin d’être choyée. L’amour infini a un cœur minuscule, aux faibles battements. La Parole éternelle est « enfant », c’est-à-dire incapable de parler. Le Pain de Vie doit être nourri. Le Créateur du monde est sans demeure. Aujourd’hui, tout est renversé : Dieu vient petit dans le monde. Sa grandeur s’offre dans la petitesse.
Et nous – demandons-nous – savons-nous accueillir ce chemin de Dieu ? C’est le défi de Noël : Dieu se révèle, mais les hommes ne le comprennent pas. Il se fait petit aux yeux du monde et nous continuons à chercher la grandeur selon le monde, peut-être même parfois en son nom. Dieu s’abaisse et nous voulons monter sur un piédestal. Le Très-Haut indique l’humilité et nous voulons paraître. Dieu part à la recherche des bergers, des invisibles ; nous recherchons la visibilité. Jésus naît pour servir, et nous passons notre temps à courir après le succès. Dieu ne cherche pas la force et le pouvoir, il demande la tendresse et la petitesse intérieure.
Voilà ce que nous pouvons demander à Jésus pour Noël : la grâce de la petitesse. “Seigneur, apprends-nous à aimer la petitesse. Aidez-nous à comprendre que c’est la voie de la vraie grandeur”. Mais qu’est-ce que cela signifie, concrètement, accueillir la petitesse ? Tout d’abord, croire que Dieu veut venir dans les petites choses de nos vies, il veut habiter les réalités quotidiennes, les gestes simples que nous accomplissons à la maison, en famille, à l’école, au travail. C’est dans nos vies ordinaires qu’il veut réaliser des choses extraordinaires. Et c’est un message de grande espérance : Jésus nous invite à valoriser et à redécouvrir les petites choses de la vie. S’il est là avec nous, que nous manque-t-il ? Laissons alors derrière nous les regrets de cette grandeur que nous n’avons pas. Renonçons aux plaintes et aux visages tristes, à l’avidité qui nous laisse insatisfaits ! La petitesse, l’étonnement de ce petit enfant : voilà le message.
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Noël : « Les catholiques traditionalistes se sentent exclus de la communauté ecclésiale »
Publiée dans le journal « La Croix », une tribune libre de l’historien Christophe Dickès animateur, entre autres, des émissions de KTO-TV "au risque de l’histoire": TRIBUNE : "Après la publication du motu proprio du pape François Traditionis custodes, qui restreint l’usage du rite préconciliaire, Christophe Dickès, historien du catholicisme, exprime sa tristesse devant la sévérité dont fait preuve, de son point de vue, Rome, à l’encontre des communautés traditionalistes".
"Léon le Grand écrivait à propos de la fête de Noël : « Il n’est pas permis de donner place à la tristesse aujourd’hui (…). Personne n’est exclu de la participation à ce bonheur. ». En cette veille de la fête de l’Incarnation, la Congrégation pour le culte divin vient pourtant de plonger les communautés dites traditionalistes dans une grande tristesse et une incompréhension renouvelée.
Pire, ces dernières ont le sentiment d’être exclues de la communauté ecclésiale qu’ils chérissent par leur fidélité au siège romain, ceci depuis plus d’une génération et les fameux sacres de Mgr Lefebvre de 1988. Depuis le pontificat de Jean-Paul II et plus encore celui de Benoît XVI, les communautés attachées à l’ancienne messe bénéficiaient au sein de l’Église d’une hôtellerie. Après la publication par la Congrégation du culte divin d’un document sur l’application du Motu proprio « Traditionis custodes », elles ne sont même plus sûres de bénéficier d’une étable…
→ Analyse Liturgie : les milieux traditionalistes en colère contre Rome
Reprenons l’historique. L’été dernier, à la grande surprise des évêques français, le pape François publie le motu proprio Traditionis custodes mettant fin à la libéralisation du rite dit de saint Pie V, promulguée par le pape Benoît XVI en 2007 par un autre motu proprio, Summorum Pontificum. Le texte de François fut publié à la suite d’une enquête de la Congrégation pour la doctrine de la foi, diligentée auprès de l’épiscopat. Nous ne connaissons pas aujourd’hui le détail de cette enquête à de rares exceptions. En effet, le cas français par exemple soulignait certes les efforts à réaliser en faveur de la communion ecclésiale, mais se réjouissait par ailleurs de la situation apaisée. En bref, la guerre liturgique était derrière nous et c’est bien l’action de Benoît XVI qui a joué un rôle pacificateur.
Ni miséricorde, ni compassion
En France, le texte du pape François restreignant la liberté accordée par Benoît XVI fut donc considéré comme un coup de tonnerre dans un ciel globalement serein. Le père Daniel-Ange, que l’on ne peut soupçonner d’ultra-conservatisme, résumait la situation : « Pourquoi une telle dureté, sans une once de miséricorde ou de compassion ? Comment ne pas en être dérouté, déstabilisé ? »
→ À lire aussi :
Le Père Daniel-Ange reprenait ensuite à son compte l’argument de la Conférence des évêques (CEF) de France : « Bien sûr, parmi ces frères catholiques attachés à la tradition, il y en a qui – hélas ! – ont pu se durcir, se figer, se cabrer, se replier dans un ghetto, allant jusqu’à refuser de concélébrer aux messes chrismales – ce qui est inadmissible. » Mais, tout comme la CEF, le père Daniel-Ange soulignait aussi qu’il s’agissait d’une minorité, refusant notamment la validité de la nouvelle messe : « Pour cette petite minorité n’aurait-il pas suffi d’une forte exhortation, doublée d’éventuelles menaces de sanctions ? » Ainsi, pour ces quelques-uns, la « punition » était collective.
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Oh oui, viens nous sauver !
Lors de la bénédiction urbi et orbi du jour de Noël 2011, le pape Benoît XVI insistait sur la signification du nom de l'Enfant né à Bethléem : Emmanuel, le "Seigneur qui sauve" :
Chers frères et sœurs de Rome et du monde entier !
Le Christ est né pour nous ! Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime. Qu’à tous parvienne l’écho de l’annonce de Bethleem, que l’Église Catholique fait retentir dans tous les continents, au-delà de toute frontière de nationalité, de langue et de culture. Le Fils de la Vierge Marie est né pour tous, il est le Sauveur de tous.
Une antique antienne liturgique l’invoque ainsi : « O Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations, viens, Seigneur, viens nous sauver ! » Veni ad salvandum nos ! Viens nous sauver ! C’est le cri de l’homme de tous les temps, qui se sent incapable de surmonter tout seul difficultés et périls. Il a besoin de mettre sa main dans une main plus grande et plus forte, une main qui de là-haut se tende vers lui. Chers frères et sœurs, cette main c’est Jésus, né à Bethléem de la Vierge Marie. Il est la main que Dieu a tendue à l’humanité, pour la faire sortir des sables mouvants du péché et la faire reprendre pied sur le roc, le roc solide de sa Vérité et de son Amour (cf. Ps 39 [40], 3).
Oui, voici le sens du nom de cet Enfant, le nom que, par volonté de Dieu, lui ont donné Marie et Joseph : il s’appelle Jésus, c'est-à-dire « Le-Seigneur-sauve » (cf. Mt 1, 21 ; Lc 1, 31). Il a été envoyé par Dieu le Père pour nous sauver surtout du mal profond, enraciné dans l’homme et dans l’histoire : ce mal qui est la séparation d’avec Dieu, l’orgueil et la présomption d’agir par soi-même, de se mettre en concurrence avec Dieu et de se substituer à Lui, de décider ce qui est bien et ce qui est mal, d’être le maître de la vie et de la mort (cf. Gn 3, 1-7). C’est le grand mal, le grand péché, dont nous les hommes, nous ne pouvons pas nous sauver si nous ne nous en remettons pas à l’aide de Dieu, si nous ne crions pas vers Lui : « Veni ad salvandum nos ! – Viens nous sauver ! »
Le fait même d’élever vers le Ciel cette invocation, nous met déjà dans la juste condition, nous met dans la vérité de nous-mêmes : en effet, nous sommes ceux qui ont crié vers Dieu et qui ont été sauvés (cf. Est [grec] 10, 3f). Dieu est le Sauveur, nous sommes ceux qui sont en danger. Il est le médecin, nous sommes les malades. Le reconnaître est le premier pas vers le salut, vers la sortie du labyrinthe dans lequel nous nous enfermons nous-mêmes par notre orgueil. Lever les yeux vers le Ciel, tendre les mains et demander de l’aide c’est la voie de sortie, pourvu qu’il y ait Quelqu’un qui écoute, et qui peut venir à notre secours.
Jésus Christ est la preuve que Dieu a écouté notre cri. Pas seulement ! Dieu nourrit pour nous un amour si fort qu’Il ne peut pas rester en Lui-même, qu’Il sort de Lui-même et vient en nous, partageant au plus profond notre condition (cf. Ex 3, 7-12). La réponse que Dieu a donnée en Jésus au cri de l’homme dépasse infiniment notre attente, atteignant une solidarité telle qu’elle ne peut être seulement humaine, mais divine. Seul le Dieu qui est amour et l’amour qui est Dieu pouvait choisir de nous sauver par cette voie, qui est certainement la plus longue, mais qui est celle qui respecte sa vérité et la nôtre : la voie de la réconciliation, du dialogue, de la collaboration.
C’est pourquoi, chers frères et sœurs de Rome et du monde entier, en ce Noël 2011, tournons-nous vers l’Enfant de Bethléem, vers le Fils de la Vierge Marie, et disons : « Viens nous sauver ! ». Nous le répétons en union spirituelle avec tant de personnes qui vivent des situations particulièrement difficiles, et en nous faisant la voix de celui qui n’a pas de voix.(...)
Le message, dans son intégralité, se trouve ici : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/messages/urbi/documents/hf_ben-xvi_mes_20111225_urbi.html
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Saint et joyeux Noël !

Santons wallons (source)
Pour Noël, nous vous offrons ce poème extrait des "Quinze dévots Mystères du Rosaire de Notre-Dame pour les gens de Wallonie" écrit en 1916 par le Père Albert Lecocq, un dominicain liégeois :
La joie de la Nativité
Les anges vont descendre, en cramignons joyeux,
Les beaux escaliers d’or qui mènent dans les cieux.
La joie, c’est cet enfant tout nu sur de la paille ;
C’est, dans la nuit d’hiver, ce doux bruit de sonnailles.
Ce sont des bêlements dans le fond du vallon
C’est saint Joseph qui chante un vieux Noël wallon.
Ce sont ces pauvres gens soufflant sur leurs doigts maigres,
C’est Melchior et Balthazar, c’est le roi nègre.
C’est la neige couvrant de ses lourds paillassons
Les prés déserts de Ville-en-Bois au Vert-Buisson.
Un théâtre naïf et sans littérature
En a fait pour le peuple une exacte peinture ;
C’est pourquoi je connais, sans y avoir été,
Les rois, l’Ange, la Vierge et la Nativité.
Saint et joyeux Noël !
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Ce que nous disent les contes de Noël
De Bernard Plessy sur le site de France Catholique :
Noël, quelle histoire !
16 décembre 2021
Depuis l’Incarnation, jusqu’au XXe siècle, les chrétiens racontent et transmettent l’histoire de Noël par des contes. L’histoire de ces récits de Noël, qui réjouissent nos cœurs d’enfants, est elle-même passionnante !
Le premier conte de Noël, c’est Noël. La nuit de la Nativité, telle que la racontent Luc et Matthieu. Un conte vrai. Non pas « il était une fois », mais il est une foi : en ce Fils de Dieu venu en ce monde pour nous sauver. Un événement qui est un avènement. Les deux récits évangéliques disent peu de choses. Luc raconte l’enfant couché dans la mangeoire, l’annonce aux bergers dans la nuit illuminée, les concerts angéliques, l’arrivée des bergers à l’étable. Matthieu s’attarde sur la visite des mages. C’est tout. Mais l’attente était telle… et soudain la merveille est là.
Comment ne pas broder un peu pour que ce soit encore plus beau ? Dans les textes apocryphes, les Évangiles de l’Enfance ne se sont pas privés de le faire. Le Protévangile de Jacques raconte l’histoire des deux sages-femmes, Zahel et Salomé, pour bien établir que Marie est restée vierge avant, pendant et après l’enfantement. L’Évangile du Pseudo-Matthieu reprend cette même histoire, ajoute la présence dans la grotte d’un bœuf et d’un âne qui « fléchissant les genoux adorent l’Enfant », et multiplie les prodiges lors de la fuite en Égypte.
Mille ans plus tard, Jacques de Voragine recueille tous ces traits (La Nativité du Seigneur) en sa Légende dorée, et la tradition est ainsi établie. Ce sont alors les arts plastiques qui s’en emparent : fresques, icônes, miniatures, chapiteaux et tympans, puis tableaux des grands maîtres placent ces scènes sous les yeux des fidèles, qui s’en enchantent. Et qui les chantent. Les noëls ont précédé les contes. Mais à leur façon, ce sont déjà des contes : il s’agit toujours de vaincre les obstacles pour se rendre à la Crèche, et l’allégresse des refrains emporte les moins zélés.
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Quand la fête de Noël insupporte
De Christian Flavigny sur le site du Figaro Vox :
«Haro sur la tradition de Noël !»
À Noël les catholiques célèbrent la naissance d'un enfant qui a un père et une mère.
Christian FlavignyNon, aucune autre ; sinon la religion «progressiste» que la fête de Noël insupporte. En effet, à Noël les catholiques célèbrent la naissance d'un enfant qui a un père et une mère. La Sainte Famille que sanctifie la doctrine catholique figure l'enfantement à la croisée de deux principes complémentaires : le principe maternel illustré par Marie que la tradition catholique invoque dans ses prières et porte aux nues au sens propre et le principe paternel en ses facettes à la fois terrestre et spirituelle : Joseph que l'on dirait père adoptif puisqu'il n'est pas le géniteur, et Dieu dans l'infinie puissance du Père spirituel. Tout cela figure selon la vulgate progressiste la «famille hétérosexuelle», exhibition qu'elle juge quasi-obscène (au sens premier du terme) d'un enfantement dans l'union du maternel et du paternel : figuration de tout ce que ce dogme exècre depuis que le «Progrès» technique a délogé l'union homme-femme d'être la condition obligée de la venue de l'enfant.
D'autres traditions religieuses ne placent pas la représentation de la Famille au cœur même de leur foi, ce qui leur vaut d'être moins ciblées. Mis à part les orthodoxes, proches de la figuration catholique, le protestantisme ne divinise pas Marie, le judaïsme et l'islam centrent leur dogme sur l'allégeance à la Loi divine. Pourtant, la fête de Noël ne fait pas embarras à leurs fidèles, qu'ils la vivent dans l'indifférence ou dans une approche sécularisée qui fait de Noël la fête de la Famille par excellence ; cela vaut tout autant pour les familles non croyantes.
La vision “progressiste” tente d'imposer sa vision “diversitaire” en s'en prenant aux catholiques.
Christian FlavignyC'est que la figuration catholique illustre, en terre chrétienne et aussi de par le monde, un universel anthropologique. La famille, c'est la venue au monde de l'enfant depuis l'union de ses père et mère. La vision «progressiste» tente d'imposer sa vision «diversitaire» en s'en prenant aux catholiques ; c'est d'autant plus aberrant que ceux-ci ne réclament en rien quelque retour «traditionaliste» de la vie familiale. Ce qu'ils refusent, mais ils ne sont pas les seuls, c'est le trucage fait à l'enfant sur ce qui a porté sa venue au monde lorsqu'elle n'émane pas de l'union d'un père et d'une mère, trucage pourtant encore confirmé récemment par la mention rendue possible de «deux pères» ou «deux mères» sur son état civil, à proprement parler inconcevable pour qu'il y puisse fonder sa raison d'être.
Le dogme progressiste a des raisons de voir dans la doctrine catholique ce qui directement le contredit ; celle-ci n'a-t-elle pas établi la paternité en principe symbolique intangible édifiant un socle au développement de l'enfant, égrenée depuis le parrain, éponyme de l'enfant qui fonde avec lui un lien de parenté spirituelle (la marraine pour la fille), puis a fortiori le prêtre appelé «père», enfin le saint-Patron (sainte-Patronne pour la fille), éponyme céleste donné en exemple à l'enfant, dernier médiateur avant le lien avec Dieu, Père éternel ? Il n'est pas opposition plus clairement exprimée à la disqualification de la fonction paternelle décrétée par des lois récentes.
Les progressistes aiment peut-être les enfants, on le leur souhaite, mais à la condition que les enfants ne vivent pas en enfance.
Christian FlavignyMais le fond de la hargne contre le catholicisme tient au fait que Noël est la fête de l'Enfant ; les progressistes aiment peut-être les enfants, on le leur souhaite, mais à la condition que les enfants ne vivent pas en enfance. Ils veulent bannir le merveilleux des yeux des enfants : le Père Noël serait selon eux une légende qu'il serait mensonger de raconter aux enfants, comme si les enfants ne pouvaient pas découvrir par eux-mêmes, dans un moment maturatif, que «le Père Noël, ce sont les parents» ; ils n'aiment pas le sapin de Noël qui entretient une féerie dont les enfants comprennent bien qu'elle leur est destinée, en ce jour qui les fête ; et chassez enfin ces crèches de Noël, que l'intégrisme laïc ne saurait supporter. Le progressisme ne connaît que l'enfant «petit adulte doté de droits», qui aurait autorité sur lui-même pour décider de changer de sexe et de prénom, bref de s'auto-engendrer, donc privé de grandir depuis l'appui de ses parents, à la raison qu'ils pourraient s'être trompés dans la désignation de son sexe, alors que celle-ci n'est qu'un constat corporel.
Noël parle à toutes les familles, que les anime une foi religieuse ou non.
Christian FlavignyNoël parle à toutes les familles, que les anime une foi religieuse ou non. La joie familiale de Noël, c'est le bonheur de la présence de l'enfant ; il suffit de voir la tristesse solitaire des personnes qui n'ont pas ou n'ont plus de famille avec qui vivre la soirée de Noël.
Fêter Noël, c'est aimer les enfants.
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Liturgie : l’incompréhension du motu proprio papal « Traditionis custodes » ne retombe pas
Lu sur le site web « aleteia », sous la signature d’Agnès Pinard Legry :
« La publication samedi 18 décembre par le Vatican d’un document répondant à des questions sur le motu proprio Traditionis custodes restreignant la messe tridentine a suscité une vive incompréhension de la part des milieux traditionalistes mais aussi chez de nombreux fidèles.Cinq mois après la publication de Traditionis custodes, le motu proprio encadrant strictement l’usage du rite extraordinaire, le Vatican a publié samedi 18 décembre une série de réponses concernant l’application du texte. Formulées par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements en réponse à onze « dubia » (objections ou demandes d’éclaircissement formulées par des évêques), elles n’ont pas manqué suscité de l’incompréhension, du désarroi, de la tristesse… et de la colère.
Dans la foulée de la publication du document le cardinal Sarah, ancien préfet pour le culte divin, a publié sur Twitter une simple photo de trois prêtres célébrant la messe sous la forme préconciliaire. Une façon de montrer son attachement au rite extraordinaire.
« La publication des modalités d’application […] nous laisse sans voix », a dénoncé la Voie romaine dans un communiqué. « Au nom de l’unité, de l’amour de l’Église et du sacerdoce blessé de ces nombreux prêtres qui se sont engagés dans la voie qui leur a été ouverte par saint Jean Paul II et par Benoît XVI, nous vous invitons à témoigner massivement de la richesse infinie de cette liturgie indispensable à la vie de l’Église. »
Dans un esprit d’apaisement mais néanmoins clair, le père Pierre Amar a seulement repris les propos de Jean Paul II, « Laissez-les prier », prononcé alors qu’il passant en 1980 devant Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris. Un autre internaute, membre d’une communauté paroissiale qui ne célèbre pas la messe traditionnelle a néanmoins tenu à écrire une courte lettre à son évêque afin de soutenir les fidèles qui pratiquent cette forme liturgique.
D’autres fidèles ont témoigné plus vivement de leur incompréhension. « C’était quoi, déjà, les fameux quatre verbes du Pape ? « Accueillir, protéger, promouvoir, intégrer ». Pour tout le monde, SAUF les tradis », a réagi l’un d’entre eux. « La tyrannie continue », lance une autre. Un autre regrette aussi le moment choisi pour publier ce document, c’est-à-dire une semaine à peine avant Noël, connu pour être une période de paix par excellence. « La charité envers tout le monde, sauf envers les Tradis », s’indigne un autre.
Les douze principaux instituts traditionalistes qui avaient écrit aux évêques le 1er septembre dernier à propos de Traditionis custodes ne se sont pas encore fait entendre. Certainement dans un esprit d’apaisement à l’approche de Noël où l’Église célèbre la naissance du prince de la Paix. Mais le sujet pourrait rapidement revenir avec force au cœur des débats en début d’année prochaine. »
Ref. Traditionis custodes : l’incompréhension ne retombe pas
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Mais d'où vient Jésus ?
De Benoît XVI (Audience du 2 janvier 2013) :
Il a été conçu du Saint-Esprit
Chers frères et sœurs,
Le Noël du Seigneur illumine encore une fois avec sa lumière les ténèbres qui enveloppent souvent notre monde et notre cœur et il apporte l’espérance et la joie. D’où vient cette lumière ? De la grotte de Bethléem, où les pasteurs trouvèrent « Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire » (Lc 2, 16). Face à cette Sainte Famille naît une autre question plus profonde : comment cet enfant petit et faible peut-il avoir apporté une nouveauté aussi radicale dans le monde au point de changer le cours de l’histoire ? N’y a-t-il pas quelque chose de mystérieux dans son origine qui va au-delà de cette grotte ?
Toujours à nouveau réapparaît ainsi la question sur l’origine de Jésus, la même que lui pose le procureur Ponce Pilate au cours du procès : « D’où es-tu ? » (Jn 19, 29). Et pourtant il s’agit d’une origine bien claire. Dans l’Évangile de Jean, quand le Seigneur affirme : « Je suis le pain descendu du ciel », les juifs réagissent en murmurant : « Cet homme-là n'est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire : “Je suis descendu du ciel” ? » (Jn 6, 42). Et peu après, les citoyens de Jérusalem s’opposent avec force à la prétendue condition messianique de Jésus, en affirmant que l’on sait bien « d'où il est. Or, lorsque le Messie viendra, personne ne saura d'où il est » (Jn 7, 27). Jésus lui-même fait remarquer à quel point est vaine leur prétention de connaître son origine, et avec cela il offre déjà une orientation pour savoir d’où il vient : « Je ne suis pas venu de moi-même : mais celui qui m'a envoyé dit la vérité, lui que vous ne connaissez pas » (Jn 7, 28). Certes Jésus est originaire de Nazareth, il est né à Bethléem, mais que sait-on de son origine véritable ?
Dans les quatre Évangiles apparaît avec clarté la réponse à la question « d’où » vient Jésus : sa véritable origine est le Père, Dieu ; Il provient totalement de Lui, mais d’une manière différente de n’importe quel prophète ou envoyé de Dieu, qui l’ont précédé. Cette origine du mystère de Dieu, « que personne ne connaît », est déjà contenue dans les récits de l’enfance des Évangiles de Matthieu et de Luc, que nous lisons en ce temps de Noël. L’ange Gabriel annonce : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1, 35). Nous répétons ces paroles chaque fois que nous récitons le Credo, la profession de foi : « et incarnatus est de Spiritu Sancto, ex Maria Vergine », « par l’œuvre de l’Esprit Saint il s’est incarné dans le sein de la Vierge Marie ». À cette phrase, nous nous agenouillons car le voile qui cachait Dieu est, pour ainsi dire, levé et son mystère insondable et inaccessible nous touche : Dieu devient l’Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Quand nous écoutons les Messes composées par les grands maîtres de la musique sacrée, je pense par exemple à la Messe du Couronnement de Mozart, nous remarquons immédiatement comment elles s’arrêtent en particulier sur cette phrase, presque comme pour chercher à exprimer avec le langage universel de la musique ce que les paroles ne peuvent pas manifester : le grand mystère de Dieu qui s’incarne, qui se fait homme.
Si nous considérons attentivement l’expression « par l’œuvre de l’Esprit Saint né dans le sein de la Vierge Marie », nous trouvons que celle-ci inclut quatre sujets qui agissent. De manière explicite sont mentionnés l’Esprit Saint et Marie, mais « Il » est sous-entendu, c’est-à-dire le Fils, qui s’est fait chair dans le sein de la Vierge. Dans la profession de foi, le Credo, Jésus est défini par diverses appellations : « Seigneur..., Jésus Christ, le Fils unique de Dieu... Il est Dieu, né de Dieu, Lumière, né de la Lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu... de même nature que le Père » (Credo de Nicée-Constantinople). Nous voyons alors qu’« Il » renvoie à une autre personne, celle du Père. Le premier sujet de cette phrase est donc le Père qui, avec le Fils et l’Esprit Saint, est l’unique Dieu.
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Quand nous sommes tentés de voir l'Eglise comme une institution parmi d'autres
Du Père Jean-François Thomas s.j. sur vexilla-galliae.fr (signalé ici) :
Le crucifiant amour de l’Église
Tout croyant catholique sait à quel point il n’est pas aisé d’aimer l’Église qui se présente à lui visiblement non point comme le Corps mystique du Christ mais comme une structure humaine, très humaine, trop humaine. Le combat n’est pas d’aujourd’hui. Une formule, souvent reprise et usée comme tous les refrains, est de dire, de docte manière : le plus difficile n’est pas de souffrir pour l’Église, mais par l’Église. Ayant dit cela, on se retire sur la pointe des pieds, ne désirant ni l’un ni l’autre. Comment est-il donc possible d’être persécuté par l’Église, si elle est vraiment le Corps du Christ ? Trouver la solution en distinguant aussitôt entre les membres de l’Église et sa hiérarchie — soupçonnée alors du pire — n’est pas satisfaisant. Pourquoi les fidèles seraient-ils plus préservés du mal que les clercs ? Et, même si cela était le cas, comment abstraire le clergé du reste du Corps, sous peine de mutiler grandement ce dernier ? Notre Seigneur, en sa vie et sa mission terrestres, n’a jamais fait mystère de l’indignité d’une grande partie des prêtres, des pharisiens et des scribes, ceux-là qui Le livreront, mais Il n’a jamais appelé à leur désobéir, bien au contraire, à partir du moment où leurs ordres étaient conformes à la Loi reçue par Dieu :
« Alors Jésus parla au peuple et à ses disciples, disant : C’est sur la chaire de Moïse que sont assis les scribes et les pharisiens. Ainsi, tout ce qu’ils vous disent, observez-le et faites-le, mais n’agissez pas selon leurs œuvres, car ils disent et ne font pas. Ils attachent des fardeaux pesants et qu’on ne peut porter, et ils les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas même les remuer du doigt. » (Évangile selon saint Matthieu, XXIII. 1-4)
Parlerait-Il de façon identique des prêtres de son Église ? Sans doute étaient-ils déjà intégrés dans cette sévère déclaration, mais, cependant, ils sont plus que ceux de l’Ancienne Alliance puisqu’ils agissent, dans les sacrements, non seulement en son Nom mais comme sa Personne même. Le lien qui unit tous les membres de la Nouvelle Alliance est plus fort que celui qui existait entre les diverses catégories du peuple élu.
Il faut se résoudre au fait que le Corps mystique est vraiment abîmé et incomplet à cause des péchés multiples de ses membres, et tout particulièrement de ses prêtres et de ses évêques. Saint Augustin, dans sa lutte contre l’hérésie donatiste, s’est beaucoup penché sur ce problème et il affirme que les pécheurs, dans l’Église, sont encore des membres, mais desséchés car leur foi est morte. Ils sont encore de la communio sacramentorum, mais plus de la communio sanctorum, la seule qui appartienne à l’eschatologie et à la promesse de l’éternité. L’évêque d’Hippone précise, dans le De Baptismo, que l’Église « porte encore ici-bas le poids de la mortalité de la chair. » (IV. IX, 13) La sainteté de l’Église est mise à mal par les chrétiens qui lui appartiennent plus ou moins saintement. Mis en présence d’injustices, de scandales, le cœur se révolte. Les catholiques de feu expriment leur attachement à cette Église bancale de façon aussi brûlante que Notre Seigneur avec le sacerdoce d’Israël. Georges Bernanos a souvent répété que « Notre Église est l’Église des Saints » (précisant qu’une telle formule ennuyait — il employait un autre mot… — considérablement les chanoines). Il dépose cette formule comme une gemme à propos de Jeanne la Pucelle, elle qui souffrit pour et par l’Église :
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Ce soir, sur C8 : une série américaine sur Jésus à ne pas manquer
Ce soir, n’oubliez pas: à vos écrans. Espérons que nous ne serons pas déçus mais en tout cas, cette programmation en période de Noël est un belle surprise, un évènement aussi inattendu qu’extraordinaire sur une chaîne française.
> Lundi 20 décembre à 21h15 (4 épisodes)
> Lundi 27 décembre à 21h15 (4 épisodes)https://www.vannes.catholique.fr/the-chosen-la-serie-sur-jesus-en-francais-sur-la-chaine-c8/

