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Spiritualité - Page 188

  • Une pandémie spirituelle

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    Editorial d'Aymeric Pourbaix sur France Catholique :

    Examen de conscience

    mercredi 1er septembre 2021

    Si la chute de Kaboul et le retour du régime des talibans en Afghanistan font figure de symbole au goût de cendres, c’est qu’ils manifestent un coup d’arrêt brutal à la volonté occidentale d’imposer ses valeurs au monde, vingt ans après les attentats du 11-septembre, lorsque l’Amérique s’était réveillée sous le choc, bien décidée à «  aider  » ce pays à progresser vers la démocratie.

    Mais sur la base de quelles valeurs ? Celles prônées par le wokisme, ce virus intellectuel au nom barbare, qui sévit actuellement dans les universités américaines, s’apprête à gagner la France, et qui promeut un individu déraciné, sans religion, couleur ni sexe, interchangeable ? Développant ainsi une forme aiguë de relativisme, pour lequel il n’y a plus d’universalité possible concernant la nature humaine ? Et où la religion chrétienne fait figure d’ennemi à abattre, comme c’est déjà parfois le cas sur les campus américains ?

    Au fond, comme l’écrit la philosophe Chantal Delsol dans Le Figaro, c’est l’idée même de vérité, au cœur de la civilisation judéo-chrétienne, qui est remise en cause, avec sa dimension universelle. Sur la question du sort des femmes afghanes, note-t-elle par exemple, on a peu entendu nos féministes occidentales, qui pour certaines s’attachent à défendre le droit des minorités musulmanes en Europe…

    Pandémie spirituelle

    Mais il n’y a pas que les valeurs. Même nos fameux droits de l’homme sont à interroger, dans cet examen de conscience auquel nous conduit l’actualité. Véritables tables de la loi modernes, ils ont remplacé le catéchisme religieux, mais ils n’ont pas remplacé Dieu lui-même. Ou plutôt, ils l’ont volontairement mis de côté.

    C’est cette «  absence de Dieu  » que regrettait déjà, avec douleur, le cardinal Emmanuel Suhard en 1948. L’archevêque de Paris en appelait à un «  sursaut d’indignation  », une prise de conscience aiguë «  jusqu’à en souffrir dans [n]otre chair  », pour échapper à une «  lente asphyxie  » d’une société devenue athée.

    La bonne nouvelle est que pour lutter contre cette pandémie spirituelle, qui dure depuis des décennies, il existe des moyens qui ont fait leurs preuves : l’enseignement du catéchisme en fait partie. À condition, bien sûr, qu’il permette de transmettre vraiment les vérités de la foi, et pas seulement un vague saupoudrage religieux.

    Le constat n’est certes pas nouveau, mais aujourd’hui, il devient vital. Ou nous redonnerons la première place à cette dimension surnaturelle dans la vie des générations futures, pour les aider à dépasser le matérialisme désespérant de la société moderne. Ou nous laisserons la place dans leurs esprits à des idéologies dangereuses et qui ne correspondent pas à notre tradition culturelle et à notre foi. (...)

  • Ne tuez pas, ne tuez plus les prêtres !

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    Rédigé par Philippe Maxence le 20 août 2021 pour l’éditorial du bimensuel « l’Homme Nouveau » :

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    L’assassinat d’un homme est toujours une tragédie. La mort violente d’un prêtre apparaît, elle, toujours comme une double catastrophe : humaine et spirituelle.

    Non contente d’enlever la vie à un être humain, elle prive l’Église d’un ouvrier pour la moisson, même si nous ne devons pas oublier que pour porter du fruit, il est nécessaire que le grain meure.

    Terrible paradoxe de l’Évangile qui s’est appliqué à tant de prêtres depuis le début du christianisme et qui s’est renouvelé plus récemment pour le Père Hamel (2016) et le 9 août dernier pour le Père Olivier Maire, supérieur provincial des montfortains. Tué par l’immigré qu’il hébergeait, ce prêtre a été fidèle à l’idée qu’il se faisait de la charité.

    Bien commun et confusion mentale

    Beaucoup ont mis en cause le principe même de cet accueil parce que, en situation illégale, l’assassin avait fait l’objet de plusieurs avis d’expulsion et qu’il devait être jugé pour l’incendie de la cathédrale de Nantes. S’il apparaît logique qu’un acte criminel qui s’est déroulé en France soit jugé selon les lois françaises, il semble moins normal que le suspect, atteint de défaillances psychologiques, se promène en liberté et ne trouve de refuge qu’auprès de la charité d’un prêtre. La faillite ne se trouve donc pas d’abord du côté de ce dernier, mais de l’État et de la justice, empêtrés à la fois dans l’idéologie et dans des textes juridiques contradictoires. Plus profondément, ce fait tragique oblige à s’interroger à nouveau sur notre conception de la politique. Celle-ci vise-t-elle le bien commun ou se limite-t-elle à permettre à chaque individu d’agir à sa guise ?

    Les différentes politiques migratoires de ces dernières décennies vont malheureusement dans ce dernier sens, en traduisant au plan judiciaire l’absolutisation des droits de l’individu. À force d’ignorer la primauté du bien commun (1), un prêtre a été assassiné, tué vraisemblablement dans un moment de folie. Il n’est pas mort seulement des coups mortels à la tête portés par son agresseur, ni encore de la défaillance pratique de l’État et de la justice. Il est mort aussi de la confusion mentale, fruit de philosophies qui ne sont, hélas, pas seulement mortifères intellectuellement, moralement et spirituellement.

    Il existe malheureusement d’autres manières de tuer des prêtres : l’étouffement dans l’œuf des vocations sacerdotales qui ont besoin d’être entourées.

    On me permettra de dire mon inquiétude devant une des conséquences probables du motu proprio Traditionis Custodes remettant en cause Summorum Pontificum de Benoît XVI. En affirmant l’existence légale de la seule messe de Paul VI pour le rite latin, ce texte vise sans le dire mais directement les séminaires constitués sous Jean-Paul II et Benoît XVI pour former de futurs prêtres selon la tradition latine.

    Comme l’a très bien vu le Père Daniel-Ange dans un texte très émouvant et animé d’une charité véritable, ces lieux de formation donnent à l’Église un grand nombre de vocations qui ne cherchent ni le confort ni une carrière ecclésiastique mais sont animées le plus souvent d’un idéal surnaturel et d’un vrai zèle missionnaire.

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  • Traditionis Custodes : le cri de détresse des supérieurs « tradis » aux évêques

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    « Les supérieurs des communautés « Ecclesia Dei » ont adressé le 1er septembre une lettre aux évêques de France pour solliciter leur soutien « dans leur désir de paix et d’unité » après la publication du motu proprio Traditionis Custodes sur la messe tridentine. L’hebdomadaire « Famille Chrétienne » rend compte ici de cette démarche que les autorités ecclésiastiques, romaines ou autres, auraient tort de mésestimer.

    « Alors que cette rentrée devrait être marquée par des échanges dans plusieurs diocèses sur l’application du motu proprio Traditionis Custodes restreignant l’usage de la messe tridentine, les supérieurs généraux des principales communautés « Ecclesia Dei » ont pris les devants. Réunis le 31 août septembre à Courtalain, dans la maison générale de l’Institut du Bon Pasteur (Eure-et-Loir), ils ont adressé une lettre aux évêques de France que Famille Chrétienne retranscrit dans son intégralité. Cette lettre, qui a été remise aux représentants des évêques français mercredi 1er septembre, est co-signée par les supérieurs de douze de ces principaux instituts – neuf masculins, trois féminins.

    Une lettre « filiale et confiante »

    Il s’agit d’une lettre « filiale et confiante pour solliciter [l’] aide [des évêques] dans [notre] désir de paix et d’unité », a écrit sur Facebook la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, publiant le 1er septembre une photo des membres présents à la réunion. Dans la lettre, les signataires réaffirment leur fidélité au Saint Père et leur « adhésion au magistère (y compris à celui de Vatican II et à ce qui suit) selon la doctrine catholique de l’assentiment qui lui est dû ». Si des fautes ont été commises, ils se disent « prêts, comme l’est tout chrétien, à demander pardon si quelques excès de langage ou de la défiance vis-à-vis de l’autorité ont pu s’introduire chez tel ou tel de nos membres. Nous sommes prêts à nous convertir si l’esprit de parti ou l’orgueil a pollué nos coeurs. »

    Les signataires appellent à un véritable dialogue, « humain, personnel, plein de confiance, loin des idéologies ou de la froideur des décrets administratifs », et demandent de pouvoir « rencontrer une personne qui sera pour nous le visage de la Maternité de l’Eglise. » Par cette phrase, ils font entendre qu’ils espèrent la nomination d’un médiateur entre Rome et les Instituts ‘’Ecclesia Dei’’, précise une source à Famille Chrétienne. Pour la France, la CEF avait nommé avant l’été et avant la parution du motu proprio, deux évêques responsables du dialogue avec les communautés « Ecclesia Dei », et une réunion avait été organisée le 14 juin.

    Une lettre qui traduit aussi une « grande souffrance »

    Appelant à l’unité et au dialogue, les Supérieurs des communautés ''Ecclesia Dei'' font aussi part de leur profond désarroi face aux mesures du motu proprio et à la dureté de la lettre qui l’accompagne. « Cet amour filial [qu’ils renouvellent explicitement au Saint-Père dès le début de la lettre, ndlr] se teinte aujourd’hui d’une grande souffrance. Nous nous sentons soupçonnés, mis en marge, bannis. Cependant, nous ne nous reconnaissons pas dans la description donnée par la Lettre d’accompagnement du motu proprio Traditionis custodes du 16 juillet 2021. » Répondant à l’un des reproches qui leur sont faits, ils assurent : « Nous ne nous considérons aucunement comme la « vraie Église ». Au contraire, nous voyons en l’Eglise catholique notre Mère en qui nous trouvons le salut et la foi ».

    Ils rappellent les promesses qui leur ont été faites par Rome à plusieurs reprises, et voudraient « pouvoir raconter » au médiateur qu’ils espèrent voir nommé « la souffrance, les drames, la tristesse de tant de fidèles laïcs du monde entier, mais aussi de prêtres, religieux, religieuses qui ont donné leur vie sur la parole des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI », et à qui on avait « promis que ‘’ toutes les mesures seraient prises pour garantir l’identité de leurs Instituts dans la pleine communion de l’Église catholique [1]’’ ».

    Une ombre plane sur ces Instituts, alors que des rumeurs circulent sur des « visites apostoliques pour nos Instituts ». « Nous demandons des rencontres fraternelles où nous puissions expliquer qui nous sommes et les raisons de notre attachement à certaines formes liturgiques. Nous désirons avant tout un dialogue vraiment humain et miséricordieux : « Sois patient envers moi ! », supplient les signataires.

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  • Octobre, le mois du Rosaire!

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    La réflexion publiée ci-dessous constitue le texte de l’éditorial de la livraison d’octobre 2020 des feuillets mensuels de l’église du Saint-Sacrement à Liège proposés par l’Abbé Marc-Antoine Dor, Recteur de ce sanctuaire :

    « Pourquoi le Rosaire ? Cette forme de dévotion ne rencontre pas toujours l’approbation et il n’est pas rare, surtout chez les intellectuels, d’entendre dire qu’on a du mal à entrer dans cette prière.

    François Mauriac a très bien décrit cette difficulté : « Je n’ai jamais pu me plier au partage qu’elle exige : la bouche qui profère les Ave Maria par dizaines et l’esprit qui médite chacun des mystères joyeux, glorieux, douloureux : quinze en tout, un par dizaine, cinq par chapelet. Il n’y a rien là qui me choque, mais cette dissociation entre la parole et la pensée m’est interdite. Il faut que je sois engagé tout entier dans chaque mot que je prononce. Il n’est pas question pour moi, que la salutation de l’Ange à Marie occupe mes lèvres tandis que mes pensées s’attacheraient à l’une ou l’autre scène de l’Evangile. Mais comment obtenir de soi une attention exclusive à la même parole indéfiniment répétée ? Telles sont, exposées sans fard, les difficultés que je trouve, personnellement, à la dévotion du Rosaire. »[1]

    I - Un album de souvenirs commentés par la Vierge

    Une comparaison peut nous aider à résoudre ce problème bien posé, en nous montrant comment dans le rosaire la méditation des mystères de la vie du Christ et l’humble récitation des Ave forment un tout.

    Qui n’a jamais rendu visite à une vieille maman ou à une grand-mère chargée d’ans et vivant seule ? De quoi parle-t-elle ? De ceux qu’elle porte dans son cœur, en particulier de ses descendants. Une mère aime ses enfants, et elle en est fière. Elle garde en son cœur les souvenirs de leur enfance, de leur scolarité, de leurs jeux, de leurs joies et de leurs peines, de leurs maladies et de leurs succès, de leurs amis, etc. Si elle a eu le malheur de perdre un fils, s’il a été un héros de la guerre, elle aime parler de lui, montrer ses photographies, ses décorations et ses citations, raconter ses exploits. Elle vit dans ses souvenirs qui ne la quittent pas. Souvent son récit rend attachant celui dont elle parle. Au fur et à mesure qu’elle tourne les pages de l’album de famille, des détails, des anecdotes lui reviennent à l’esprit et elle nous en fait profiter. Grâce à une telle maman, à son cœur et à ses souvenirs, on entre dans l’intimité de sa famille, on y vit.

    Un album de souvenirs commenté par une maman : voici une image suggestive qui peut nous faire comprendre de l’intérieur ce qu’est la prière du rosaire. Les paroles récitées au cours des dizaines s’adressent surtout à la Sainte Vierge, la mère du Christ, mais tous les souvenirs, tous les mystères, concernent surtout son fils bien-aimé. C’est évidemment impossible, mais si elle avait eu un album photo, la Sainte Vierge ne nous aurait montré que les clichés de son fils : son fils attendu, né, grandissant, accomplissant des miracles, souffrant, ressuscité, etc. Il y aurait beaucoup de photographies ! C’est pourquoi l’Eglise a sélectionné pour nous les meilleures : ce sont les mystères du rosaire. Et, pour continuer de filer ma métaphore, le pape saint Jean-Paul II a eu la chance de retrouver un lot d’excellents clichés qui s’étaient égarés ou qui passaient inaperçus : ce sont les mystères lumineux de la vie publique de Jésus[2].

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  • Les saints Anges Gardiens (2 octobre)

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    Mémoire des Saints anges gardiens (2 octobre)

    Commentaire du jour (EAQ)

    Bienheureux John Henry Newman (1801-1890), théologien, fondateur de l'Oratoire en Angleterre - Sermon « The Invisible World », PPS, t. 4, n°13

    « Leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père »

          Les anges s'occupent activement de nous dans l’Église ; on nous dit « qu'ils sont les serviteurs envoyés pour exercer leur ministère en faveur de ceux qui doivent être les héritiers du salut » (He 1,14). Il n'y a pas de chrétien si humble qui n'ait des anges pour le servir, s'il vit par la foi et par l'amour. Quoiqu'ils soient si grands, si glorieux, si purs, si merveilleux que leur vue seule nous jetterait à terre, comme cela est arrivé au prophète Daniel (10,9)…, pourtant ils sont des  « serviteurs comme nous » (Ap 19,10) et nos compagnons de travail. Ils veillent sur nous ; ils défendent jusqu'au plus humble d'entre nous, si nous sommes au Christ.

          Qu'ils fassent partie de notre monde invisible, cela ressort de la vision qu'a eue le patriarche Jacob (Gn 28,10s)… Comme il pensait peu qu'il y avait quelque chose de merveilleux là où il s'était couché pour dormir ! C'était un endroit comme tous les autres, un lieu solitaire et incommode…; et pourtant, combien la réalité était différente ! Jacob ne voyait que le monde visible ; il ne voyait pas le monde invisible, et pourtant le monde invisible était là. Il était là, bien que Jacob n’ait pas réalisé tout de suite sa présence mais qu'elle ait dû lui être révélée de façon surnaturelle. Il l’a vu dans son sommeil : « une échelle dont le pied était appuyé sur la terre, et dont le haut touchait le ciel ; des anges de Dieu montaient et descendaient le long de l'échelle ; et le Seigneur se tenait au sommet ».

          Il s’agissait de l'autre monde : des gens en parlent comme s'il n'existait pas maintenant mais seulement après la mort. Non, il existe maintenant, même si nous ne le voyons pas ; il est parmi nous, autour de nous. C’est ce qui a été montré à Jacob : des anges étaient autour de lui, même s’il ne le savait pas. Et ce que Jacob a vu dans son sommeil, d'autres aussi l'ont vu...et entendu, comme les bergers de Noël. Ces esprits bienheureux louent Dieu jour et nuit, et nous, dans notre état, nous pouvons les imiter.

  • L'homélie de Mgr Michel Aupetit lors de la Messe à l’île Madame en mémoire des prêtres déportés durant la Révolution française

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    Du site de l'Eglise catholique à Paris :

    Homélie de Mgr Michel Aupetit - Messe du Pèlerinage diocésain de La Rochelle à l’île Madame en mémoire des prêtres déportés durant la Révolution française

    Jeudi 26 août 2021 - île Madame (Charente-Maritime)

    - Is 52, 13-53, 12 ; Ps 22 ; Jn 10, 11-18

    Ce serviteur défiguré dont parle le prophète Isaïe et qui ne ressemble plus à un homme, c’est notre Seigneur Jésus-Christ. Accablé, méprisé, Jésus est le symbole éternel de l’amour bafoué comme le déplorait saint François d’Assise : « L’amour n’est pas aimé ». En regardant le Christ, sa Passion, ce que notre cœur contemple d’abord, c’est l’amour inconditionnel de Dieu qui se révèle à nous. Il est incroyablement plus impressionnant que la méchanceté les hommes qui se manifeste atrocement une fois encore. Ce qui est important, comme le disait Blaise Pascal, c’est de comprendre qu’une goutte de sang du Christ, du Fils de Dieu, a été versée pour moi, pour toi. Saint Augustin disait qu’une seule larme sur ton visage en regardant cette goutte de sang du Seigneur, a plus de prix qu’un pèlerinage jusqu’à Jérusalem.

    Ces prêtres, dont nous célébrons la mémoire, ont été par leur ordination configurés au Christ Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. Ce n’est pas un vain mot car cela peut entraîner jusqu’au martyre comme nous le voyons aujourd’hui. Le mercenaire qui accomplit sa tâche pour de l’argent n’est pas fidèle à sa mission, mais à l’argent de sa mission. Nous le savons : « Nul ne peut servir deux maîtres », Dieu ou l’argent. Celui qui sert Dieu est conformé au Christ et donne sa vie comme lui. Sa vie n’est plus « sa » vie car elle lui appartient plus. Elle est à Dieu et à ceux auxquels il est envoyé.

    Quand Jésus appelle les Douze, c’est pour « être avec lui », pour vivre dans son intimité et accueillir son amitié : « Je ne vous appelle plus serviteurs je vous appelle mes amis » (Jn 15,15). Les prêtres que nous honorons aujourd’hui n’étaient pas des mercenaires, mais des amis de Jésus. Or, nous savons que la qualité principale d’un ami, c’est la fidélité. Dans l’oraison nous avons entendu que la fidélité est un des maîtres mots de notre beau pèlerinage.

    Fidèles, ces prêtres l’ont été jusqu’au bout. C’est la force d’un amour plus grand qui leur aura permis de traverser cet enfer qu’on leur a fait subir. La fidélité, c’est aussi celle des pèlerins qui chaque année entretiennent la mémoire de cette épouvantable torture morale et physique afin que l’intolérance et la haine ne triomphent jamais.

    Les grandes déclarations de principe ne suffisent pas à éteindre la violence, puisque ceux-là même qui ont proclamé la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen furent les premiers à les bafouer.

    Mais le plus bouleversant, est cet autre mot qui caractérise ce pèlerinage magnifique de mémoire et de réconciliation : le pardon. En témoigne cette extraordinaire démarche de l’abbé Joseph Nicolas Adam qui a pu survivre à l’enfer que lui a fait subir le capitaine du bateau les Deux-associés. Celui-ci appelé Jean-Baptiste Laly était le plus cruel tortionnaire des pontons de Rochefort. Alors que ce bourreau se retrouvait avec sa femme et ses enfants dans des conditions les plus précaires, l’abbé Adam pousse la porte de son pauvre logis et lui demanda : « Capitaine, me reconnais-tu ? » « Oui, je vous reconnais » répondit le tortionnaire. « Eh bien puisque tu me reconnais, apprends aujourd’hui comment un prêtre se venge ». L’abbé, digne ministre du Bon Pasteur qui pardonne à ses bourreaux du haut de la croix, déposa sur la table du misérable, 20 pièces d’or.

    Frères et sœurs, chers amis, après les temps difficiles et étranges que nous venons de vivre et qui ont bouleversé notre quotidien, depuis l’incendie de Notre-Dame jusqu’à l’épidémie généralisée qui nous a tenu enfermés, même si ce n’est pas sur des pontons infects, nous avons à réfléchir à la manière dont nous devons être chrétiens.

    Il nous faut retrouver la fidélité au Seigneur Jésus-Christ et à son Église souvent désertée par des catholiques devenus indifférents.

    Il nous faut aussi reconstruire la fraternité mise à mal par des gestes dit "barrières", par une distanciation et une incitation à se protéger les uns des autres. Elle doit être retrouvée naturellement par ceux qui ont un même Père au Ciel. Cette fraternité ne pourra exister véritablement que par une réconciliation fondée sur le pardon qu’ont pu vivre ces prêtres admirables et qu’ils nous enseignent aujourd’hui.

    Bien des périodes de notre histoire ont suscité des fractures dans le peuple de France. Prions la Sainte Vierge Marie, patronne de notre pays, de nous aider à construire l’unité en accueillant comme elle le don promis par le Christ, le Saint Esprit qui seul donne une fécondité dans l’amour.

    +Michel Aupetit, archevêque de Paris

  • Une oeuvre inattendue pour la rentrée littéraire

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    De Padreblog :

    UN OVNI POUR LA RENTRÉE LITTÉRAIRE

    30 Août 2021

    Clémentine Beauvais est une romancière connue dans le milieu de la littérature ado. Elle est l’auteur à succès des Petites Reines et traductrice de J. K. Rowling. Agnostique, non baptisée, féministe 2.0 issue de la gauche libertaire, rien ne la prédisposait à enquêter sur son aïeule supposée, sainte Marguerite-Marie, la sainte de Paray-le-Monial. Et pourtant, elle l’a fait. Cela donne une très belle autofiction, drôle et profonde à la fois. Cela donne surtout un magnifique exemple de rencontre entre deux mondes qui ne se parlent plus. 

    Pour vous recommander Sainte Marguerite-Marie et moi (Editions Quasar), Padreblog a rencontré Clémentine Beauvais pour une interview qui approfondit des questions délicates de notre société.

    Padreblog : Ce livre est l’histoire de la rencontre improbable entre deux mondes. Comment tout cela a-t-il commencé ?

    Clémentine Beauvais : Ça reste un mystère pour moi… Il y a d’abord eu une blague de mon éditrice : « Puisque tu es une descendante de sainte Marguerite-Marie, tu ne voudrais pas écrire une biographie décalée à son sujet ? ». Mais plus profondément, c’était une époque de ma vie où j’attendais un bébé et où ma grand-mère était en état de démence de plus en plus avancée. La question de transmission était essentielle à ce moment-là. C’était vraiment le bon moment. Alors je me suis lancée, un peu naïvement, sans réaliser que j’aurais à apprendre beaucoup de choses sur le monde catho, par exemple comprendre ce qu’est le Sacré Cœur, au-delà de Marguerite-Marie.

    A Paray-le-Monial, on parle beaucoup du Sacré Cœur, et paradoxalement, assez peu de la sainte qui a vécu les apparitions. Y a-t-il un malaise ? D’où vient-il ?

    CB : Ça a été une surprise pour moi : me rendre compte que Marguerite-Marie était hyper clivante chez les cathos. De mon regard extérieur, j’aurais cru qu’une sainte qui aime la mortification, c’était une sainte qui allait emporter l’unanimité. La mortification, c’est un super truc de catho, non ? En fait, pas du tout. C’est ce point-là qui la rend clivante. En faisant mes recherches, j’ai compris qu’elle est sainte non pas pour ses pratiques bizarres, mais pour le dépassement qu’elle a su en faire dans l’obéissance à Jésus et à ses supérieurs. Après, ça reste hyper exotique pour moi.

    Vous auriez trois qualités feel good de Marguerite-Marie pour nous aider à vivre aujourd’hui ?

    CB : C’est la question la plus bizarre qu’on m’ait jamais posée sur sainte Marguerite-Marie (elle rit). Quand on la lit, c’est plutôt une championne du feel bad que du feel good. Plus sérieusement, je dirais : l’intensité, la passion et la belle écriture. Intensité et passion, car elle a vécu les choses jusqu’au bout. Et son écriture est fascinante : elle a une manière de raconter, un sens de l’ellipse, de la narrativité qui sont vraiment exceptionnels. C’est vraiment une grande écrivaine de son temps.

    En vous lisant, on voit vos efforts et votre bonne volonté pour aller à la rencontre du monde catho. Comment sont-ils, ces cathos que vous avez rencontrés ?

    CB : Ce qui m’a beaucoup frappée, ce sont les différences qui existent entre les cathos. J’en avais une vision extrêmement monolithique : principalement négative, et surtout très homogène. J’ai apprécié le côté hyper accueillant de ceux que j’ai rencontrés. Franchement, je ne m’y attendais pas, peut-être parce que mon expérience passée des cathos, c’était plutôt quelque chose de fermé, très hermétique.

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  • Le pape Jean-Paul Ier bientôt béatifié

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    De Matthieu Lasserre sur le site de La Croix :

    Le pape Jean-Paul 1er pourrait être béatifié à l’automne

    L’anniversaire de l’élection à la tête de l’Église d’Albino Luciani a été célébré jeudi 26 août dans sa ville natale. Le processus de béatification du « pape au sourire » pourrait franchir une étape supplémentaire au mois d’octobre avec le vote des cardinaux.

    L’heure de la béatification du pape Jean-Paul 1er semble approcher. Comme à l’accoutumée, l’anniversaire de l’élection du 263e pape de l’Église catholique a été célébré jeudi 26 août, par une messe sur la place centrale de Canale d’Agordo, en Vénitie, dont il était originaire. La célébration eucharistique a été présidée par le cardinal Beniamino Stella, préfet de la Congrégation pour le clergé et postulateur de la cause d’Albino Luciani.

    Cette année, l’événement a eu une résonance particulière, car Jean-Paul 1er pourrait être déclaré bienheureux par son successeur, le pape François. La publication du décret papal, dernière étape avant la déclaration de la béatification lors d’une célébration eucharistique, pourrait intervenir après le mois d’octobre, durant lequel la session des cardinaux et des évêques se réunira pour voter ou non la remise du dossier entre les mains du pape.

    Un pontificat de trente-trois jours

    Selon le quotidien italien Avvenire (détenu par la Conférence épiscopale italienne), les théologiens de la Congrégation des causes des saints ont donné, le 6 mai, leur feu vert à la poursuite de ce procès, en reconnaissant « scientifiquement inexplicable » la guérison d’une petite fille de 11 ans atteinte d’une forme grave d’encéphalopathie, grâce à l’intercession d’Albino Luciani. En 2019, le Conseil médical de la Congrégation a également approuvé à l’unanimité le caractère miraculeux de cette guérison, dernière étape manquante pour la béatification.

    Le pape vénitien, le dernier italien en date, a été ordonné prêtre en 1935. Il est ensuite nommé par Jean XXIII évêque de son diocèse d’origine de Belluno-Feltre en 1958 avant de devenir patriarche de Venise en 1969. Élu pape dès le premier jour du conclave, il meurt le 28 septembre 1978, après un pontificat de 33 jours, le plus court de l’histoire récente de la papauté.

    « Pape au sourire »

    Malgré un pontificat éclair, le pape Luciano a laissé dernière lui le souvenir d’un pape proche des fidèles, abandonnant l’usage du « nous de majesté » pour s’exprimer à la première personne. Sa simplicité lui attire la sympathie des catholiques, qui le surnomment le « pape au sourire ». Fervent défenseur de l’encyclique Humanae Vitae de son prédécesseur Paul VI, il a réaffirmé l’opposition de l’Église à l’avortement. Sensible à la question de la pauvreté, Jean-Paul 1er a également défendu l’idée d’un « salaire équitable » pour tous les travailleurs.

    Son procès en béatification, ouvert en 2003, a été marqué par la constatation de profondes lacunes dans la constitution du dossier, ce qui a entraîné une seconde enquête qui s’est étalée entre 2008 et 2016. Les vertus héroïques d’Albino Luciani ont été reconnues par le pape François en 2017 qui l’a déclaré vénérable et a ainsi ouvert la voie à sa béatification.

  • "Un homme qui ne sait pas mentir!"

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    images.jpgLors de l'audience générale du 4 octobre 2006, le pape Benoît XVI commentait en ces termes la confession de foi de Barthélemy (Nathanaël) que nous fêtons aujourd'hui :

    L'évangéliste Jean nous rapporte que, lorsque Jésus voit Nathanaël s'approcher, il s'exclame : « Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir ». Il s'agit d'un éloge qui rappelle le texte d'un psaume : « Heureux l'homme...dont l'esprit est sans fraude » (Ps 31,2), mais qui suscite la curiosité de Nathanaël ; il réplique avec étonnement : « Comment me connais-tu ? » La réponse de Jésus n'est pas immédiatement compréhensible. Il dit : « Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu ». Nous ne savons pas ce qui s'est passé sous ce figuier. Il est évident qu'il s'agit d'un moment décisif dans la vie de Nathanaël. Il se sent touché au plus profond du cœur par ces paroles de Jésus, il se sent compris et il comprend : cet homme sait tout sur moi, il sait et connaît le chemin de la vie, je peux réellement faire confiance à cet homme. Et ainsi, il répond par une profession de foi limpide et belle en disant : « Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël ! »

          Dans cette confession apparaît un premier pas important dans l'itinéraire d'adhésion à Jésus. Les paroles de Nathanaël mettent en lumière un double aspect complémentaire de l'identité de Jésus : il est reconnu aussi bien dans sa relation spéciale avec Dieu le Père, dont il est le Fils unique, que dans son rapport au peuple d'Israël, dont il est déclaré le roi, un qualificatif propre au Messie attendu. Nous ne devons jamais perdre de vue ni l'une ni l'autre de ces deux composantes, car si nous proclamons seulement la dimension céleste de Jésus, nous risquons d'en faire un être éthéré et évanescent, et si au contraire nous ne reconnaissons que sa situation concrète dans l'histoire, nous finissons par négliger la dimension divine qui précisément le qualifie.

    (© Libreria Editrice Vaticana) repris aujourd'hui sur EAQ (Evangelizo.org)

  • "La racine profonde du courage chrétien est le Christ"

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    De Vatican News :

    Meeting de Rimini: le Pape exhorte au courage chrétien

    Comme chaque année, la ville italienne de Rimini -sur la côte adriatique- accueille la rencontre «pour l’amitié entre les peuples», organisée par le mouvement Communion et Libération. Le Pape a envoyé un message aux participants de ce rendez-vous estival, prisé par de nombreux catholiques italiens.

    Dans ce message signé par le cardinal-Secrétaire d’État, Pietro Parolin, et adressé à l’évêque de Rimini, Mgr Francesco Lambiasi, le Pape revient sur le thème de cette édition 2021, tiré du Journal du philosophe danois Søren Kierkegaard : “Le courage de dire Je”. Un thème particulièrement significatif en ces temps où l’on parle de «nouveau départ», où chacun doit exercer en conscience sa liberté afin de ne pas gâcher les enseignements de la crise, ce qui serait pire que la crise elle-même, rappelle le Saint-Père.

    Une société est basée sur des personnes

    «La pandémie a remis au centre la personne, le moi individuel, en provoquant dans de nombreux cas un réveil des questions fondamentales sur le sens de l'existence et l'utilité de la vie qui étaient restées en sommeil ou, pire encore, censurées depuis trop longtemps. Elle a également suscité un sentiment de responsabilité personnelle. Beaucoup en ont témoigné dans différentes situations. Face à la maladie et à la douleur, face à l'émergence d'un besoin, de nombreuses personnes n'ont pas hésité et ont dit : “Je suis là”», peut-on lire dans ce message.

    Sans les personnes, et la «présence responsable» qu’elles sont appelées à devenir, la société en tant que telle n’existerait pas, elle se limiterait tout au plus à un «agrégat aléatoire d’êtres qui ne savent pas pourquoi ils sont ensemble». Ce seraient alors l’égoïsme, le calcul personnel et l’indifférence qui domineraient. «En outre, les idolâtries du pouvoir et de l'argent préfèrent traiter avec des individus plutôt qu'avec des personnes, c'est-à-dire avec un “je” centré sur ses propres besoins et ses droits subjectifs plutôt qu'un “je” ouvert aux autres, s'efforçant de former le “nous” de la fraternité et de l'amitié sociale».

    Le courage nait de la rencontre

    A l’aune des événements traversés, il apparait de plus en plus que la personne doit être le point duquel tout doit repartir. «Certes, il faut trouver des ressources et des moyens pour remettre la société en marche, mais il faut avant tout quelqu'un qui ait le courage de dire “je” avec responsabilité et non avec égoïsme, en communiquant avec sa propre vie pour que la journée puisse commencer avec un espérance fiable», poursuit le message.

    Ce courage, -pas toujours spontané, et souvent en butte au doute et à la mesquinerie- nait de la rencontre. «Depuis qu'Il s'est fait chair et qu’Il est venu habiter parmi nous, Dieu a donné à l'homme la possibilité de sortir de la peur et de trouver l'énergie du bien en suivant son Fils, mort et ressuscité», souligne le Pape, qui ajoute : «La relation filiale avec le Père éternel, qui se rend présent dans les personnes atteintes et changées par le Christ, donne de la consistance au “je”, le libérant de la peur et l'ouvrant au monde avec une attitude positive».

    La racine profonde du courage chrétien est le Christ, affirme encore le Saint-Père ; c’est en effet le Ressuscité «qui nous fait expérimenter une paix profonde au milieu des tempêtes de la vie». Et de conclure en souhaitant aux participants du meeting d’être des témoins de cette joie de l’Évangile «qui insuffle l’audace de parcourir de nouveaux chemins».

  • Bernard de Clairvaux (20 août) : une remarquable fécondité

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    S-Bernard-BR.jpgDu Livre des Merveilles, Fleurus-Mame, 1999, pp. 352-355 :

    ENFIN, GUILLAUME TIENT SON MANUSCRIT. L'ABBÉ DU MONASTÈRE DE SAINT-THIERRY, près de Reims, contemple l'ouvrage qu'il attend depuis des mois. En parcourant une première fois cette Apologie à Guillaume de Saint-Thierry, il sait immédiatement que ce texte va bouleverser la vie monastique. En fait, en demandant à Bernard de Clairvaux de prendre parti dans les querelles entre monastères, il n'en attendait pas moins et connaissant la personnalité de ce diable d'homme, il avait la conviction qu'il ne pouvait en être autrement.

    L'abbé champenois caresse les parchemins, contemple la graphie épurée, l'harmonie des lettrines et des caractères, l'absence totale d'enluminures... Il sourit. Dans l'apparence même de ces pages, il reconnaît le style et l'esprit de Bernard. Depuis dix ans, depuis toujours, il lutte contre le luxe et l'ostentation dans les monastères. Des manuscrits à l'architecture, des ornements à la statuaire, il demande aux moines es d'imiter la simplicité du Christ. Il appelle à la pratique stricte de l'observance bénédictine, condamne la richesse des mets et des mœurs et affronte sans faiblir les moines de Cluny et tous les abbés qui ont renoncé à la pauvreté évangélique. À l'opulence des abbés bénédictins et de nombreux prélats qui se comportent souvent en princes de ce monde, Bernard répond par la rigueur et la sobriété de l'idéal cistercien. Prêchant un retour aux valeurs de l'Évangile, il n'a de cesse de fustiger le manque de charité des princes comme des bourgeois, des nobles dames aussi bien que des paysans.

    Diable d'homme, ce Bernard, mais surtout homme de Dieu I La première fois que Guillaume a entendu parler de lui, c'était à propos de son arrivée, en avril 1112, aux portes de l'abbaye de Cîteaux. Accompagné d'une trentaine de compagnons, parmi lesquels plusieurs de ses frères et de ses cousins, Bernard avait décidé de rejoindre cette communauté que l'on disait désireuse de vivre une réforme, mais dont la volonté commençait à faiblir. La stricte observance, le respect absolu de la règle de saint Benoît, voilà la réforme à laquelle Bernard croyait. Il voulait retrouver le modèle de vie imaginé par saint Benoît quelque sept siècles plus tôt : équilibre entre prière et travail, ora et labora, recherche de la pauvreté. En trois ans, c’est cela qu'il réussira, avec ses amis, à imposer à l'abbaye.

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  • L'homélie de l'évêque de Fréjus-Toulon pour l'Assomption à Cotignac : "revenir à l'âme de la France"

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Homélie de Mgr Rey pour la messe de l'Assomption à Cotignac

    17 août 2021

    Homélie de Mgr Rey pour la messe de l'Assomption <br>à Cotignac

    Ce dimanche 15 août Mgr Rey, évêque du diocèse de Fréjus-Toulon, célébrait la messe de l'Assomption au sanctuaire Notre-Dame de Grâces à Cotignac dans le Var. Il cloturait du même coup la Grande Marche de Saint Joseph, un pèlerinage entamé le 7 juin, au Sacré-Coeur de Montmartre. La messe était rediffusée sur la chaine de télévision C8. Mgr Rey nous autorise à publier le texte de son homélie.

    En ce dimanche où l’Eglise célèbre l’Assomption de la Vierge Marie, chers pèlerins, nous voici rassemblés en ce sanctuaire de Notre-Dame de Grâces, lieu d’apparition de La Vierge en 1519 à un pieux bûcheron, Jean de la Baume.

    Au cœur de la Provence, ce lieu est très lié à l’histoire de la France. En 1637, le frère Fiacre, religieux augustin effectuera un pèlerinage à N-D de Grâces, accompagné de beaucoup de prières dans tout le Royaume. Il intercéda auprès de la Vierge pour que le roi Louis XIII et son épouse Anne d’Autriche, après plus de 20 ans de mariage, obtiennent une descendance. Sa prière sera exaucée. Ainsi naîtra quelque temps après, Louis XIV. Celui-ci, en compagnie de sa mère, se rendra plus tard à Cotignac pour rendre grâce de sa naissance providentielle. Louis XIII fera officiellement consacrer la France à Notre-Dame de l’Assomption en 1638.

    Cotignac souligne le lien profond qui existe entre la France et la Vierge Marie, et plus particulièrement en ce jour où la Mère de Dieu est vénérée par l’Eglise comme la patronne principale de la France.

    Un antique adage proclamait d’ailleurs « Regnum Galliae, Regnum Mariae »« royaume de France, royaume de Marie ». La multitude de cathédrales, églises, chapelles, oratoires et sanctuaires dédiés à Notre Dame et qui drapent notre pays, attestent de son patronage.

    Chaque peuple, comme chaque personne ou chaque famille est aimée de Dieu d’un amour unique qui correspond à sa vocation particulière, selon son histoire, selon son patrimoine spécifique, sa physionomie singulière… c’est ce que rappelle le catéchisme de l’Eglise catholique. « Une fois l’unité du genre humain morcelée par le péché, Dieu cherche à sauver l’humanité en passant par chacune des entités qui la composent » (n° 36).

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