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Témoignages - Page 152

  • Selon Messori, tant d'évêques en désaccord avec François auraient peur de le dire

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    De LifeSiteNews.com, en traduction rapide :

    L'intervieweur papal: Il y a tant d'évêques qui ne sont pas d’accord avec François mais qui ont "peur" de le dire

    28 octobre 2019

    Vittorio Messori, célèbre converti italien, journaliste et intervieweur de deux papes, a accusé le pape François d'avoir «touché à la doctrine», d'avoir «mis la main sur ce que le pape devrait plutôt défendre». "Cela a été dit dans une interview plus large, lundi, dans le média italien 'La Verità' à l'occasion de la réédition du livre qu'il a écrit après sa conversion 'Jesus Hypotheses'. En septembre dernier, dans un entretien similaire sur 'La Fede Quotidiana', il a déclaré: «L'Église n'est pas de Bergoglio ou des évêques, mais seulement du Christ.»

    Une interview avait été accordée avant le Synode Amazonien, soulignant les préoccupations déjà exprimées concernant l’agenda du Synode. L’autre est parue après trois semaines de terribles nouvelles en provenance de Rome, mais n’a enregistré aucune réaction de Messori face aux événements plus spectaculaires entourant le synode, tels que le culte de la «Pachamama» dans les jardins du Vatican.

    Il a évoqué l'incapacité du pape François à "défendre la doctrine" en le désignant comme "le premier pape qui semble souvent donner une lecture de l'Évangile qui ne respecte pas la Tradition".

    Vittorio Messori a toutefois rappelé que «l'Église ne faillira pas».

    Messori est bien connu en Italie et dans le monde pour son entretien avec le pape Jean-Paul II (Crossing the Treshold of Hope). Avec le futur pape Benoît XVI, il a publié un autre entretien complet, le 'rapport Ratzinger'.

    Né dans une famille rationaliste et agnostique, il a connu une conversion stupéfiante en lisant le Nouveau Testament lorsqu'il était un jeune homme de 23 ans. Il est devenu un journaliste respecté qui écrit fréquemment sur des questions religieuses. Il a déclaré à 'La Fede Quotidiana' qu'il n'était pas permis de critiquer le pape François dans «l'Église de la miséricorde», après avoir personnellement fait l'objet de pressions auprès du Corriere della Sera pour qu'il cesse sa collaboration après un tel article.

    Voici la partie de l'interview de Messori accordée à 'La Verità' du 28 octobre où il parle du pape François:

    «Aujourd'hui, avec Bergoglio, nous avons l'impression qu'ils veulent mettre la main sur la doctrine d'une manière ou d'une autre. Le pape est le gardien du depositum fidei. Après le Concile, les trois grands papes, Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI, ont considérablement modernisé l'esprit avec lequel lire et vivre l'Évangile, mais ils ne se sont jamais permis de toucher à la doctrine », a-t-il déclaré.

    Interrogé sur le pape François, il a répondu:

    «On a l'impression que Bergoglio met la main sur ce que le pape devrait plutôt défendre. La doctrine, telle qu'elle s'est développée en 2 000 ans d'études, a été confiée au pape qui doit la défendre et non la changer. Aujourd'hui, nous avons l'impression que c'est précisément ce qui se passe et que cela inquiète particulièrement les croyants. Le même Bergoglio a récemment reconnu que certaines personnes méditaient un schisme. Il déclare également qu'il n'a pas peur de cela. "

    Interrogé sur son "sentiment personnel" à ce sujet, il a déclaré:

    "Certes, il n'y aura pas de schisme, mais l'inquiétude est forte car nous sommes confrontés au premier pape qui semble souvent donner une lecture de l'Évangile qui ne suit pas la Tradition."

    Le 17 septembre, Vittorio Messori a confié à La Fede Quotidiana:

    «Je vois que beaucoup de catholiques sont concernés; certains sont même désespérés. En tant que croyant, cependant, je me souviens que l'Église n'est pas une entreprise, une multinationale ou un État. En bref, elle ne peut pas échouer. Bien sûr, il y a des raisons d’alarme: je pense, par exemple, au prochain Synode Amazonien et aux erreurs qui y sont liées. Je ne sais pas ce qu'ils veulent réaliser, probablement le mariage de prêtres. Cependant, je suis inquiet, mais pas désespéré, car l’Église n’est ni de Bergoglio ni des évêques, mais seulement du Christ et il la gouverne avec sagesse. Les forces du mal ne l'emporteront pas. "

    «Pensez-vous qu'il existe une certaine confusion fondamentale?» A demandé le journaliste Bruno Volpe.

    «Oui, c'est présent, et cela attriste et déroute. Mais je pense qu'à la fin, le Père interviendra. Dieu dépasse notre capacité limitée de voir les choses. "

    A la question: "Pensez-vous qu'il existe une sorte de conformisme, même dans les médias, à propos du pape François?", Messori répond :

    «Le conformisme auquel vous faites référence existe bel et bien. Mais c'est palpable même au sein de l'Eglise. Il est déconcertant que seuls deux ou trois cardinaux nonagénaires s’expriment et protestent. Il y a tellement d'évêques et même de cardinaux avec qui je parle en privé qui lèvent la main pour montrer leur désaccord, mais ils ont peur, ils ne disent rien, ils se taisent. Nuire au pape est découragé depuis 2000 ans, mais cette tendance s’accentue aujourd’hui et l’on peut clairement en faire l’expérience directe. Ils disent que c'est l'Eglise de la miséricorde, mais l'est-ce vraiment? Ceux qui commandent ne tolèrent aucune voix critique. Dans le Corriere, j’ai écrit un article poli dans lequel je posais des questions, formulais des réflexions, et j’ai été couvert d’insultes, notamment de la part de certains médias catholiques. Un comité a été formé pour demander au Corriere de mettre fin à ma collaboration. Ce comité ressemble - pour utiliser une expression à la mode - au "lys magique" [équipe de proches supporters de l'ancien Premier ministre italien Matteo Renzi] du pape. Où est la cohérence avec l'affirmation selon laquelle il s'agit de l'Eglise de la miséricorde, du dialogue ouvert et loyal, de la parresia? Je suis inquiet, comme je l'ai dit, mais pas désespéré. Le Christ n'abandonne pas son Eglise.

  • Tous pour la pachamama... et les chrétiens persécutés ?

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    De Zarish Neno sur la Nuova Bussola Quotidiana en traduction française sur le site "Benoît et moi" :

    Tous pour la pachamama.

    Et nous, chrétiens persécutés?

    28 octobre 2019

    Dans mon pays, comme chrétiens, nous sommes à peine 1% et nous sommes persécutés. Nous mourons depuis des années en défendant notre foi dans le Christ, mais pour quoi? Tout ce sang versé par les martyrs pour défendre leur foi, mais pour quoi? Pour voir ensuite que l’Eglise s’abaisse devant les idoles païennes? Voilà ce qui me fait mal….

    J’ai beaucoup lu ces jours-ci ce qui a été écrit sur les statues de la pachamama, qui ont été jetées dans le Tibre il y a quelques jours. De la « demande de pardon » du Pape François aux commentaires des amis sur Facebook et aux différents articles écrits, pour et contre. J’ai même lu les tweets des prêtres qui ont tout fait pour défendre la présence de ces statues dans l’église. Leurs arguments ont créé une énorme confusion dans l’esprit de nombreux catholiques qui – selon ce qu’on peut lire sur les réseaux sociaux -, ne sont plus capables de faire la distinction entre une statue de la Sainte Vierge et des saints, et les idoles païennes.

    Cette situation me fait très mal et je veux expliquer pourquoi. Je suis une chrétienne pakistanaise. Dans le pays d’où je viens, comme chrétiens, nous ne représentons que 1% de la population totale. Un nombre si petit qu’il impressionne. Et ce 1 % court toujours le risque d’être réduit à un chiffre encore plus faible à cause de la persécution qui nous entoure.

    Dans le pays d’où je viens, chaque chrétien est prêt à mourir pour sa foi. Aucun d’entre ne réfléchirait ne serait-ce qu’un moment pour donner sa vie pour ce en quoi il croit. Nous enseignons même à nos enfants le même amour pour notre foi et d’être prêts à mourir pour elle, parce que c’est ce qu’ils risquent chaque fois qu’ils vont à la messe avec leur famille. Je sais qu’il est difficile d’imaginer qu’on puisse dire cela à un enfant, mais pour nous, c’est ainsi. Moi-même, j’ai dû le dire à ma petite sœur, et plus d’une fois elle m’a demandé: « Mais pourquoi dois-je mourir? »

    Nous, chrétiens, nous mourons depuis des années en défendant notre foi dans le Christ, mais pour quoi? Tout ce sang versé par les martyrs pour défendre leur foi, mais pour quoi? Pour voir ensuite que l’Eglise s’abaisse devant les idoles païennes ?

    Voilà ce qui me fait mal! Quand je vois toutes ces modififications apportées à la foi catholique ou quand je les vois défendues par des fidèles qui n’ont entendu parler de persécution que dans les journaux, mais ne l’ont jamais vécue, je ressens une douleur extrême.
    J’éprouve de la colère (même si je ne le voudrais pas) quand les gens me disent (ou disent à d’autres) « Reste calme. Prie. Aie foi dans le Saint-Père. Ne parle pas. Tais-toi. Ne fais pas de commentaires. N’élève pas la voix. Silence! ». Ceux-là pensent peut-être que je n’ai pas essayé. Mais je veux savoir, jusqu’à quel point dois-je me taire et rester impassible face à tout ce qui se passe?

    Je suis blessée par l’importance que le Vatican et les journaux ont accordée à la pachamama alors qu’ils ignorent les chrétiens qui meurent pour leur foi dans le monde, qui sont des millions. On parle d’eux une fois, puis c’est tout, on n’entend plus rien.

    Chaque fois que je demande pourquoi ce silence sur le génocide des chrétiens dans le monde, il y a des amis prêts avec cette réponse: « Mais le Pape François élève la voix pour les chrétiens persécutés ». Oui, c’est vrai, Sa Sainteté a parlé des chrétiens persécutés, mais il n’y a aucune comparaison avec l’intensité avec laquelle il parle pour les personnes extérieures à l’Église. Je vois clairement la différence entre les efforts faits pour les autres et les efforts faits pour les chrétiens persécutés. Il y a une énorme différence.

    Tous les efforts sont faits pour dialoguer, pour ne pas blesser le peuple amazonien, pour promouvoir et défendre la pachamama. Le Vatican s’est même mobilisé pour trouver ces idoles dans le Tibre. Qui a remarqué le même effort ou le même enthousiasme pour d’autres questions beaucoup plus importantes ?

    Je fais un simple exemple: où sont tous nos efforts pour protéger la vie d’enfants innocents dans le sein maternel? Ils peuvent protéger et défendre la déesse de la fertilité, mais à quoi bon être fertile, quand les femmes finiront par tuer ce qui est dans leur ventre ?

    Tout le monde parle de dialogue et de paix, mais je voudrais juste savoir ce que nous entendons exactement par dialogue et paix. La paix s’obtient en promouvant des valeurs morales, éthiques et religieuses, ce que plus personne ne fait.

    S’asseoir autour d’une table, signer des accords, parler de paix, puis se serrer la main et rentrer chez soi, ce n’est pas comme cela qu’on parle de paix ou qu’on promeut la paix.
    Au fil des années, tous les dialogues pour la paix dans le monde, quels fruits ont-ils apportés ?
    Il y a plus de guerre, plus de dépression, plus de crimes, plus de haine entre les religions, plus de persécutions, plus de violence, plus d’intolérance. Alors dites-moi, où est le fruit de tout ce soi-disant dialogue pour la fraternité humaine?

    Nous avons oublié d’être humains et ensuite nous parlons d’humanité. Mère Teresa dit: « Que peux-tu faire pour promouvoir la paix dans le monde? Rentre chez toi et aime ta famille. Par le baptême, nous sommes accueillis dans la famille plus grande de la Sainte Mère l’Eglise. Ce qui veut dire que nous, chrétiens, sommes une grande famille. Eh bien, l' »Eglise sortante » n’a pas compris qu’elle fait beaucoup d’efforts pour promouvoir la paix à l’extérieur, mais sa famille est laissée abandonnée et sans amour.

  • Réconcilier les catholiques avec leur héritage multiséculaire

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    De l'abbé Claude Barthe sur le site de l'Homme Nouveau :

    Mgr Rey dans la Basilique Saint-Pierre : « réconcilier les catholiques avec leur héritage multiséculaire »

    Mgr Rey dans la Basilique Saint-Pierre : <br>« réconcilier les catholiques avec leur héritage multiséculaire »

    Pendant que, ce 26 octobre, s’achevait l’étrange Synode sur l’Amazonie, comme une parabole de l’entrée dans le néant, à quelques centaines de mètres de la salle des débats synodaux, la longue procession des prêtres et fidèles du pèlerinage Summorum Pontificum, présidée par Mgr Rey, pénétrait dans la Basilique Saint-Pierre. 

    Salué par l’Archiprêtre de Saint-Pierre, le cardinal Comastri, Mgr Rey y célébra un pontifical à l’autel de la Chaire, de qualité assez exceptionnelle. S’accordant au lieu, au rite, à la musique – une des plus belles messes de Lorenzo Perosi, le maître de chapelle de saint Pie X, interprétée par le chœur dirigé par Aurelio Porfiri – l’évêque disait : « Nous nous trouvons au pied de la chaire de St Pierre, expression symbolique de l’autorité exercée par l’évêque de Rome, successeur du premier des apôtres, qui est au service de la foi chrétienne, de son authenticité, de l’unité du peuple chrétien, de la charité de l’Eglise universelle. »

    Il venait de remarquer : « De notre monde postchrétien monte, sans que nous n’osions toujours l’entendre, un immense besoin de christianisme, un christianisme attestataire et confessant. » Et il continuait : « Le geste architectural de Bernin, qui suspend le trône reliquaire entre ciel et terre, souligne que le Magistère de Pierre et de ses successeurs est d’attester d’une Vérité qui nous transcende et qui nous élève jusqu’à Dieu. Cette Vérité a pour visage le Christ Rédempteur de l’homme qui nous prend dans son ascension vers la gloire du Père. La célébration du sacrifice eucharistique ici, dans l’abside de cette basilique, au pied de cette cathèdre surélevée, exprime, plus que tout autre signe, plus qu’en tout autre lieu la démarche et l’esprit de ce congrès Summorum Pontificum. »

    Et en quelques mots, l’évêque de Fréjus-Toulon, donnait le sens de cette manifestation de piété : « Notre rassemblement en cette basilique, sise sur le témoignage du martyre de St Pierre, nous convoque également à nous ressaisir de l’esprit de la liturgie, dans sa Tradition vivante. […] La Tradition n’est pas un musée, mais un fleuve qui prend sa source dans le mystère du Christ et qui, à travers sa doctrine, le culte et la vie de l’Eglise, irrigue à travers les siècles les générations qui se succèdent. Il s’agit de réconcilier les catholiques avec leur héritage multiséculaire, de retrouver dans nos racines qui rejoignent ici le témoignage apostolique de Pierre, la sève qui nourrira notre foi d’aujourd’hui. »

    Et de conclure :. « D’où l’urgence d’une formation liturgique et mystagogique qui accompagne la redécouverte du sens et de la dignité de la liturgie, de l’ars celebrandi, qui donne aussi sa place à la célébration de la forme extraordinaire, pour qu’elle redevienne la source et le sommet de la vie de l’Eglise, pour que les fidèles puissent venir s’abreuver à ce courant d’eau vive et se laissent envahir par la "sobre ivresse de l’Esprit-Saint" »

  • A propos de l’inculturation de la foi

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    Amazonie.pngLes excès divers qui ont émaillé, au cours du présent mois d’octobre 2019, le déroulement à Rome d’un synode « amazonien » sur ce thème de l'inculturation de la foi nous incitent à revenir ici sur l’ émission que lui a consacrée en 2015 la série « la foi prise au mot » diffusée par KTO:

    « Le besoin d’évangéliser les cultures pour inculturer l’Évangile est impérieux." Ce sont les termes qu’emploie directement le pape François dans son Exhortation apostolique "Evangelii Gaudium". Pourquoi, inlassablement, depuis le début du pontificat, François use-t-il de ce terme d’ "inculturation" ? Défini comme l’"insertion du message chrétien dans une culture donnée", autrefois suspect, ce terme est devenu à la mode et on sent bien que le Pape entend lui donner un nouveau sens. L’inculturation n’est-elle pas un risque pour l’Évangile ? Doit-on lui poser ou non des limites ? Les craintes que l’on a parfois à son encontre ne sont-elles pas fondées sur une peur des Européens de perdre le monopole culturel qu’ils ont longtemps eu dans l’Église ? Pour cette question passionnante deux invités viennent parler de leur expérience et de leurs savoirs : Pierre Diarra, père de famille, originaire du Mali et rédacteur en chef de la revue des OPM-CM (OEuvres Pontificales Missionnaires - Coopération Missionnaire), et Olaf Derenthal, ancien coopérant en Afrique et actuellement en formation chez les Spiritains ».

    On sera particulièrement attentif aux réponses formulées par l’Africain Pierre Diarra qui remet les choses à leur juste place lorsque ses interlocuteurs attribuent au concile Vatican II la paternité du souci missionnaire  de l’inculturation de la foi. Il serait en effet caricatural d’assimiler purement et simplement l’évangélisation précédant ce concile à une œuvre de colonisation religieuse. Sur ce point, comme sur d’autres, la clarté d’expression et l’absence de préventions idéologiques du rédacteur en chef de la revue des œuvres pontificales missionnaires enrichit le dialogue.

    JPSC

  • Sur l'accompagnement des malades en fin de vie

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    Via Didoc.be :

    Accompagner les malades en fin de vie

    Écrit par Joëlle Levecq-Hennemanne le .

    Un article d’opinion, publié dans La Libre Belgique, attire notre attention sur les malades en fin de vie. Il nous invite à porter un autre regard sur les personnes âgées et celles qui sont en fin de vie.

    Calcutta, 8 h du matin. La chaleur, la poussière, les klaxons, la saleté, les rues grouillent de monde. Nirmal Hriday, « maison du cœur pur » en bengali, maison des mourants, première maison ouverte par Mère Teresa en1952.

    A l’intérieur, la première salle est réservée aux hommes. Ils sont souriants, ils tendent les mains pour saluer. Un couloir mène, à l’autre extrémité de la maison, à la section des femmes. Elles sont là, assises à table ou pour les plus faibles, allongées sur le lit. Elles portent des robes colorées à fleurs, des bracelets, du vernis sur les ongles. Elles attendent, elles ne parlent pas, la plupart ont les cheveux rasés, le regard est loin, très loin parfois. Qu’ont-elles vécu ? Que reste-t-il de leur dignité ?

    Esthétiquement, rien ni personne n’est beau. Et pourtant ces femmes portent une beauté en elles… Les yeux occidentaux se mettent en retrait pour laisser la place au cœur qui les regarde et les voit. La beauté serait-elle une émotion ressentie ?

    La dignité de chacune, ce sont les religieuses de Mère Teresa qui la leur rendent.

    Les sœurs accueillent ces femmes qui ont tout perdu, elles les remettent debout, les soignent, leur donnent à manger, les cajolent, les respectent tout simplement.

    La quiétude règne, comme dans les lieux où la vulnérabilité est entourée d’affection.

    Cette attitude face à la fragilité interpelle notre société. Que faisons-nous de nos personnes âgées, de nos mourants ? Quel regard posons-nous sur elles ?

    Tu es important parce que tu es toi

    Il y a 17 ans, en 2002, la Belgique a adopté une loi sur les soins palliatifs. L’article 2 en donne la définition. Par soins palliatifs, il y a lieu d’entendre « l’ensemble des soins apportés au patient qui se trouve à un stade avancé ou terminal d’une maladie grave, évolutive et mettant en péril le pronostic vital, et ce, quelle que soit son espérance de vie. Un ensemble multidisciplinaire de soins est garanti pour assurer l’accompagnement de ces patients, et ce, sur les plans physique, psychique, social, moral, existentiel et, le cas échéant, spirituel. Les soins palliatifs offrent au malade et à ses proches la meilleure qualité de vie possible et une autonomie maximale…. »

    Il ne s’agit plus de guérir mais de prendre en compte le malade dans une dimension globale : physique, sociale, familiale, psychologique, spirituelle, non seulement limitée à la maladie, tout en associant l’entourage, avec l’aide d’une équipe pluridisciplinaire.

    L’anglaise Cicely Saunders, fondatrice du mouvement des soins palliatifs, disait ceci : « Tu es important parce que tu es toi, et tu es important jusqu’à la fin de ta vie. Nous ferons tout notre possible non seulement pour t’aider à mourir paisiblement, mais aussi à vivre jusqu’à ta mort. » Prendre soin de la personne sans prolonger ni raccourcir la vie, voilà la ligne que suit la médecine palliative.

    La fin de la vie entraine le plus souvent le désarroi. Nous sommes malheureux face au proche malade que nous aimons, qui a perdu sa forme physique, qui est devenu fragile et « diminué ».

    Et à travers ce désarroi, c’est aussi la question de la dignité qui se retrouve au cœur des situations de fin de vie. Mais quelle dignité ? Celle du corps beau et performant ? Ne sommes-nous pas appelés à changer notre regard sur la personne fragilisée, à essayer de dépasser notre appréhension, à ne pas enfermer le malade dans sa maladie mais au contraire à l’approcher, le rencontrer dans sa vulnérabilité et, au-delà de cette vulnérabilité, dans sa personne ?

    Le temps de l’Essentiel

    Les soins palliatifs sont une démarche qui, grâce à leur dimension pluridisciplinaire, permettent d’approcher le malade avec sollicitude et soin (care).

    D’une part, tous les moyens pour maîtriser tant la douleur physique que la souffrance psychologique sont utilisés, d’autre part, tout est mis en place pour répondre au mieux aux souhaits du malade. La communication est maintenue par le regard, le toucher, le sourire et la présence silencieuse.

    Le malade n’est pas celui qu’on fuit mais la personne qu’on entoure jusqu’à son dernier souffle. C’est pouvoir lui dire, tant au niveau médical que familial : « Je ne t’abandonne pas, ta vie a de la valeur pour moi ».

    Personne ne court, personne ne se presse. C’est le temps de la pacification, de l’affection, de l’Essentiel.

    Les soins palliatifs sont-ils synonymes de la phase terminale de la fin de vie ? Dans notre pays, ils sont généralement associés aux derniers jours ou semaines. Les patients restent en moyenne 15 à 20 jours dans un service de soins palliatifs. Cependant, cette attitude de sollicitude et de soin, caractéristique des soins palliatifs, devrait pouvoir remonter en amont de la phase terminale. La dernière période de la vie ne se limite en effet pas aux 15 derniers jours. C’est pourquoi, les soins palliatifs doivent aussi pouvoir se développer autour de réseaux de bénévoles qui donnent du temps pour rendre visite aux personnes seules dans les homes à Bruxelles et ailleurs, et qui apportent une pierre à l’édifice de la lutte contre la solitude des personnes âgées.

    Joëlle Levecq-Hennemanne est membre de l’asbl « Solidarité Fin de Vie ». Contact : solidaritefindevie2017@gmail.com. Ce texte a été publié dans La Libre Belgique du 11-10-19 sous le titre « Des réseaux de bénévoles pour accompagner les malades en fin de vie ».

  • Bruxelles, 19 octobre : Sept évêques martyrisés pour leur foi dans la Roumanie communiste

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    19 OCTOBRE | FILM DOCUMENTAIRE « SEPT ÉVÊQUES MARTYRS DE LA FOI » À L’ÉGLISE ROYALE SAINTE-MARIE À SCHAERBEEK (source)

    Cette soirée sera dédiée au récit de la béatification des sept évêques martyrs, morts pendant la période communiste en Roumanie, béatifiés par le Pape François le 2 juin en Roumanie.

    Monseigneur Jean KOCKEROLS, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles et  Monseigneur Claudiu Lucian POP, évêque auxiliaire de la Curie Archiépiscopale Majeure de l’Eglise Greco-Catholique Roumaine rehausseront la soirée de leur présence.

    L’événement est organisé par l’Eglise roumaine gréco-catholique, unie à Rome, de Bruxelles.

    Pour plus d’informations : Filip CHERESI, prêtre : 0472 438 509fcheresi@gmail.com

    Date / Heure

    Date(s) - 19 octobre 2019 de 18h00 à 21h30

    Lieu : Eglise royale Sainte-Marie Place de la Reine, 1030 Schaerbeek

  • Elena s'est éteinte dans les bras de sa maman

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    De Marie et Pablo González Depreter en Carte blanche sur le site du Vif :

    Les bras d'une maman

    18/10/19

    Il y a des moments dans la vie que personne n'oublie : bons ou mauvais, ils nous font grandir et forgent notre façon d'être. Parfois ils arrivent soudainement et nous prennent à l'improviste ; et parfois nous les voyons venir.

    Nous vivons à Madrid. Mariés depuis le mois d'avril 2018 et désireux d'agrandir notre petite famille, nous apprenons quelques mois plus tard la bonne nouvelle : un bébé est en route. Date prévue de l'accouchement : 17 juin 2019.

    Les semaines défilent à toute vitesse. À onze semaines de grossesse, nous sommes frappés de découvrir pour la première fois la vie de ce petit être qui mesure tout juste 4,3 cm ! Pendant cette première échographie, son coeur bat à mille à l'heure. Nous nageons dans le bonheur.

    Le temps passe à vive allure. Nous attendons avec impatience la 20e semaine pour connaître le sexe de notre bébé. Entre temps, Marie se prive de ces mille petites choses qui sont déconseillées aux femmes enceintes : finis les sushis, les McDonald's, le Brie, le saucisson et le jambon d'Espagne !

    Arrive enfin le jour tant attendu où nous devions connaître le sexe de notre bébé. Au bout de quelques minutes d'échographie, nous sentons que quelque chose ne va pas. Le médecin se concentre longtemps sur une zone spécifique. L'inquiétude s'empare de nous. Nous lançons, tout bas, une petite prière au ciel. Le médecin, jusque-là d'un silence sépulcral, s'adresse à Marie - et à elle seulement.

    Ses mots sont terribles -et marqués par un énorme manque de tact. Notre bébé a une malformation très grave. Est-ce que Marie souhaite avorter ?

    Nous demeurons un moment silencieux, sans pouvoir répondre. Mentalement, nous essayons de rembobiner la scène en marche arrière. Mais il n'y a pas de retour en arrière possible.

    Nous refusons d'avorter. Dévastée, mon épouse essaie de déconnecter pendant que le médecin développe un peu plus, nous répétant que l'avortement est la meilleure option possible. "Arrêter la grossesse, c'est très simple : vous venez demain et en une demi-heure, c'est fait."

    Notre bébé souffre d'anencéphalie. Probabilité de vivre pendant la grossesse : élevée. Probabilité de mourir pendant l'accouchement : de 40% à 60%. Probabilité de vivre après l'accouchement si l'enfant y survit : 0,00%.

    Nous sommes repartis en pleurs, sans même connaître le sexe de notre bébé. Que dire ? Que faire ? Comment réagit-on lorsque survient ce qu'on a envisagé de pire ?

    Nous ne pouvons l'accepter et nous ne sommes pas disposés à baisser les bras. Nous reprenons la voiture. Nous avons besoin d'un deuxième avis : peut-être allons-nous nous réveiller de ce cauchemar ? Trois heures plus tard, nous arrivons à Burgos, ville où le père de Pablo travaille comme médecin, et où l'on nous confirme la malformation.

    Jour triste s'il en est : ni célébration ni sourire, mais seulement un sentiment écrasant d'impuissance. Nous ne pouvons rien faire, et ça nous glace le sang. Seule petite lumière dans ces ténèbres : nous apprenons que notre bébé est une fille, et nous l'appelons Elena.

    Le temps devient à présent notre ennemi. Démarre un compte à rebours implacable avant le terme, que nous redoutons plus que tout. C'est dans ces moments difficiles que nous pensons le plus souvent à Dieu, et pas vraiment en bien. Pourtant nous nous rapprochons de lui : en quête de réponse, d'explication ou de miracle, nous fréquentons plus souvent la messe. Dans ces moments de grande obscurité, nous nous rendons rapidement compte que nous ne sommes pas seuls : tout le monde se démène pour nous aider, et c'est pour nous comme une éclaircie dans notre obscurité.

    La Clinique Universitaire de Navarre à Madrid, où nous savions que serait acceptée notre décision de ne pas avorter, devient notre nouvel hôpital. Notre nouvelle gynécologue, une personne souriante qui déborde de vitalité, change nos vies. Elle nous apprend à voir ce que nous ne pouvions voir, à comprendre que le peu de temps que nous allons passer avec notre fille peut être le moment le plus heureux de notre vie. Elle nous explique, très simplement, qu'Elena peut avoir une longue vie. "Le temps, nous dit-elle, personne ne le voitmais nous savons tous qu'il existeSi au lieu de le mesurer chronologiquement, nous le mesurons en amour, quelle vie longue et dense aura votre fille Elena ! "

    Le terme arrive. Comme Elena ne semble guère pressée de quitter sa maman et que la date prévue est dépassée, on programme l'accouchement pour le 20 juin.

    Marie entre en clinique le 19 dans la soirée. Nous le savons, l'accouchement va être long. Cette nuit-là, ainsi que toutes les autres, Pablo reste dormir près d'elle. À Dieu, nous ne demandons que de toutes petites choses. Nous prions pour qu'Il nous donne la foi et le courage de vivre ce moment. Pablo espère pouvoir baptiser la petite.

    Étant tous deux issus de familles nombreuses (dont l'une réside en Belgique), rassembler tout ce monde à Madrid n'est pas chose aisée. Et pourtant tous sont présents en ce jour.

    Les contractions débutent vers 7h45 du matin avec l'aide de l'ocytocine administrée par les médecins à ma femme. Après des heures de douleur, les médecins décident de procéder par césarienne.

    Dans ces cas-là, on ne permet en général pas au mari d'entrer dans la salle d'opération. Notre gynécologue accepte toutefois une exception. "Pablo, me dit-elle, tu vas entrer dans la salle d'opération et tu la baptiseras toi-même".

    À 20h20, Pablo entre en salle d'opération pour accompagner Marie jusqu'au bout. À 20h40, Elena voit le jour. Pendant quelques minutes, Pablo la regarde, submergé de bonheur, avant de la baptiser. Il le fait deux fois... juste au cas où Dieu ne l'aurait pas bien entendu.

    Les heures suivantes sont probablement les plus belles de toute notre vie. Toute cette terrible attente, toute cette souffrance endurée trouvaient là leur aboutissement, dans l'intensité de ce moment : voir Elena, la toucher, lui donner notre amour, l'embrasser encore et encore, la présenter à toute notre famille. Il y a un mystère dans toute vie, et ce mystère ne se découvre à aucun autre moment de façon aussi singulière et si dense que dans l'émerveillement de la naissance.

    Après deux heures et onze minutes, Elena s'est éteinte dans les bras de sa mère, ayant reçu tout l'amour que nous pouvions lui prodiguer durant ce court moment d'éternité. Nous avons été et nous sommes les parents les plus heureux qui soient.

    Chaque vie mérite d'être vécue. Nous serions prêts à revivre tout, de bout en bout, la souffrance, l'attente, les désillusions, l'espoir et le désespoir, pour voir Elena une seconde de plus. Nous lui avons donné tout ce que nous pouvions lui donner. Nous lui avons offert de pouvoir vivre et mourir dans les bras de sa maman.

    Plus tard, la petite soeur de Pablo dira : "Je suis la seule de ma classe à être la tante d'une sainte". Ce à quoi nous ajoutons : "Il n'y a pas de plus grande fierté que d'avoir une fille sainte".

    Marie et Pablo González Depreter

  • "Prêtres, envers et malgré tout ?" (Père Cédric Burgun)

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    Du Père Cédric Burgun :

    Un nouveau livre : « Prêtres, envers et malgré tout ? »

    La figure du prêtre dans notre société est-elle en train de changer ? Après les scandales qui ont abîmé le sacerdoce, la dénonciation du cléricalisme, et l’ignorance de plus en plus grande d’une société envers ceux qui consacrent leur vie à Dieu, quelle est l’espérance des prêtres ? Dans ce dernier ouvrage, « Prêtre envers et malgré tout » (publié aux éditions du Cerf) et préfacé par Mgr Laurent Camiade, Président de la Commission doctrinale des évêques de France, j’ai voulu lancé une sorte de plaidoyer en faveur de la prêtrise. Oui, beaucoup de prêtres sont heureux ; ils aiment ce qu’ils font et la consécration de leur vie. Mais que signifie être heureux ? Le sacerdoce a ses joies et ses peines, comme toute vocation, comme tout métier, comme toute action. On se focalise un peu trop souvent sur la question du bonheur comme si c’était le critère ultime de décision de nos vies. Le Christ n’a jamais promis le bonheur et l’extase à ses disciples …

    Pour présenter mon livre, j’étais l’invité jeudi 12 septembre de la matinale de RCF. Une interview à revoir ici :

    Partant du contexte ecclésial difficile que nous vivons, il est bon de réfléchir à nouveau à nos relations ecclésiales, pour ne passer à côté de souffrances et de difficultés que traversent des prêtres, qui ne sont en rien des abuseurs : oui, il peut y avoir aujourd’hui une difficulté à vivre le sacerdoce dans la société actuelle, qui le méconnait ou le décrédibilise. Et la solitude des prêtres peut rendre le sacerdoce difficile ; et il y a des difficultés. On se focalise beaucoup sur ces questions d’abus, d’autorité, de pouvoir dans l’Église, mais du fait de cela, on a parfois du mal à exprimer le sacerdoce, et à voir quelle est la vocation profonde d’un prêtre, tout comme il peut y avoir un déficit de lieux de parole et de partage, pour des prêtres en souffrance.

    J’ai écrit ce livre pour cela : réfléchir à nos relations ecclésiales, puisque cette difficulté à comprendre le sacerdoce peut se retrouver également dans le peuple de Dieu. Mais ces difficultés ne sont en rien un calvaire, mais une croix puisque la croix est toujours ouverte sur la résurrection et sur la vie, sur un don de soi renouvelé.

    Quant au célibat, que j’aborde également, j’essaie de relire à la lumière des renoncements qu’il implique : non pas d’abord dans l’ordre de la sexualité (il y a suffisamment d’écrits sur cette question) mais dans l’ordre des relations. Oui, il y a plein de prêtres qui le vivent avec joie et don de soi. Et ce don de soi vient témoigner quelque chose de la présence de Dieu. Mais quel renoncement implique-t-il dans une paternité spirituelle bien comprise et bien vécue ? Enfin, j’essaie d’interroger aussi le cléricalisme : certes, il faut le dénoncer, mais j’indique également qu’il ne faudrait pas qu’il devienne comme un nouveau soupçon jeté sur les prêtres. Selon nous, et face au cléricalisme, il faudrait peut-être se focaliser sur la paternité spirituelle des prêtres vécue comme un accompagnement qui permet à l’autre de prendre son envol. En aucun cas, la paternité sacerdotale ne peut être un pouvoir sur les fidèles. C’est bien pour cela que toute paternité est une paternité qui s’efface.

    Père Cédric Burgun

  • Amazonie : des missionnaires qui restent bloqués aux idées marxistes des années '70

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    De Kath.net :

    Un affilié du Synode critique les "conservateurs de gauche" en Amérique latine

     
     
     
     
     

    Certains membres de l'Église d'Amérique latine se sont arrêtés dans les années 1970. Les catégories marxistes ne rendent pas justice à la réalité complexe de la région amazonienne, explique P. Martin Lasarte.

    Rome (kath.net/jg) Le P. Martin Lasarte SDB (salésien), participant du Synode amazonien nommé par le pape François, a critiqué les missionnaires d'Amérique latine qui adhèrent encore aux idées politiques de gauche qui étaient populaires depuis des décennies. 

    Ces "conservateurs de gauche" formeraient un secteur de l'Eglise qui est resté bloqué aux années 1970, alors que la lutte des classes et "l'Eglise allant aux pauvres" étaient à la mode. Des éléments significatifs peuvent y être trouvés, mais cela ne remplit pas la mission de l'Eglise, a-t-il déclaré à la plate-forme catholique CRUX .

    Le fait de mettre l'accent sur "l'option pour les pauvres" a négligé l'évangélisation, a déclaré le prêtre salésien uruguayen. La proclamation de l'évangile est la tâche fondamentale de l'Eglise. "L'amour des pauvres et l'engagement social sont les conséquences de la foi. Le plus important, la transmission de la foi, a été interrompu. Nous vivons dans un monde différent de celui des années 1970 et nous ne pouvons plus nous comporter selon les exigences des années 1970 ", a-t-il déclaré littéralement.

    Les catégories simplistes du marxisme ne rendent pas justice à une réalité complexe. Beaucoup dans l'Église ne verraient la réalité de l'Amérique latine que sous l'angle des pauvres et des riches; mais les conditions sont plus nuancées. "Il y a des pauvres et des riches, oui, mais il y a aussi des hommes et des femmes, des peuples autochtones qui vivent dans les Andes, qui vivent en Amazonie, et il existe une culture importante d'ascendance africaine", a noté Lasarte.

    Certains auraient adopté le "mythe" selon lequel l'évangélisation détruit la culture et a donc des conséquences anthropologiques négatives. En conséquence, certains membres de l'Église catholique auraient complètement abandonné l'évangélisation, estimant que leur propre témoignage était suffisant. Lasarte considère cela comme une grosse erreur. Le pape Paul VI. Dans sa lettre apostolique "Evangelii nuntiandi" (1975), il soulignait que l'évangélisation comprenait la proclamation de la parole et de l'enseignement du Christ. Le témoignage et le service étaient essentiels, mais l'annonce aussi, a-t-il rappelé.

    Le salésien a également critiqué le trop fort accent mis par le Synode sur le célibat sacerdotal. Le célibat concerne toute l'Eglise et n'est donc pas un problème pour un synode régional, a déclaré Lasarte.

  • Quand Charlotte d'Ornellas répond de sa foi sur un plateau de télévision

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    Charlotte d'Ornellas, journaliste et membre du conseil d'administration de SOS Chrétiens d'Orient, explique ses convictions chrétiennes.

  • Les trois maladies qui rendent stérile l’évangélisation de l’Amazonie

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site diakonos.be :

    Un missionnaire appelé par le Pape au synode sur l’Amazonie explique en quoi l’Église se trompe

    Le P. Martín Lasarte Topolanski, l’auteur du texte que nous vous proposons est un Uruguayen en mission en Angola et il est responsable de l’animation missionnaire en Afrique et en Amérique latine de la Congrégation salésienne à laquelle il appartient.

    Le Pape François l’a inclus parmi les 33 hommes d’Église qu’il a personnellement conviés à participer au synode sur l’Amazonie.

    Le texte qui suit a été rédigé et publié avant de synode. Mais c’est comme si le P. Lasarte l’avait prononcé en séance ces jours-ci, vu la clarté limpide avec laquelle il aborde les questions cruciales, à commencer par la demande répandue – qu’il rejette d’ailleurs – d’ordonner prêtre des hommes mariés.

    Le texte intégral de son intervention est sorti en langue italienne dans « Settimana News » le 12 août 2019. Et « Asia News », l’agence de l’Institut pontifical pour les missions étrangères en a publié un large extrait en deux épisodes le 10 octobre et le 11 octobre, notamment en langue chinoise.

    En voici une synthèse encore plus abrégée. Mais il faut absolument la lire, si on veut aller au cœur de ce dramatique synode sur l’Amazonie.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    *

    Les trois maladies qui rendent stérile l’évangélisation de l’Amazonie

    par Martín Lasarte

    On dit que dans les communautés éloignées, l’ordination sacerdotale de laïcs mariés est nécessaire parce que le prêtre peut difficilement les rejoindre.  De mon point de vue, formuler le problème en ces termes, c’est pécher par excès de cléricalisme.  […] On a créé une Église avec peu ou aucune participation ou sens d’appartenance des laïcs, une Église qui, sans prêtre, ne fonctionne pas.  Mais c’est là une aberration ecclésiologique et pastorale.  Notre foi, comme chrétiens, est enracinée dans le baptême et pas dans l’ordination sacerdotale.

    J’ai parfois l’impression qu’on voudrait cléricaliser le laïcat.  Nous avons surtout besoin d’une Église de baptisés actifs, de disciples et de missionnaires.  Dans différentes régions d’Amérique, on a l’impression d’avoir sacramentalisé et au lieu d’évangéliser. […] Il faut élargir notre horizon et regarder la vie et l’espérance de l’Église.

    Les exemples de la Corée, du Japon, de l’Angola et du Guatemala

    L’Église de Corée est le fruit de l’évangélisation des laïcs.  Le laïc Yi Seung-hun, baptisé en Chine, répand l’Église catholique dans le pays, en baptisant lui-même.  Durant un demi-siècle après sa fondation (1784-1835), l’Église coréenne est évangélisée par des laïcs, avec la présence seulement occasionnelle de l’un ou l’autre prêtre.  Cette communauté catholique a été florissante et s’est énormément diffusée, malgré de terribles persécutions, grâce à l’action des baptisés.

    L’Église du Japon, fondée par Saint François-Xavier en 1549 a connu une croissance exponentielle pendant trois siècles sous les persécutions : les missionnaires avaient été expulsés et le dernier prêtre y a été martyrisé en 1644.  Ce n’est que deux cent ans plus tard que les prêtres (des missionnaires français) sont revenus et qu’ils ont trouvé une Église vivante formée de « kakure kirishitan », les « chrétiens cachés ».  Dans ces communautés chrétiennes, il y avait plusieurs ministères : un responsable, des catéchistes, des baptiseurs, des prédicateurs.  Il est intéressant de noter le critère que les chrétiens avaient gardé jusqu’à l’arrivée des nouveaux prêtres au XIXe siècle : l’Église reviendra au Japon et vous le saurez grâce à ces trois signes : « les prêtres seront célibataires, il y aura une statue de Marie et ils obéiront au pape de Rome ».

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  • Canonisé aujourd'hui, qui est vraiment le cardinal Newman ?

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    cardinal Newman

    De Jean-Marie Dumont sur le site de Famille Chrétienne :

    Qui est vraiment le cardinal Newman ?

    Dans les faubourgs boisés du sud d’Oxford, non loin de la Tamise, s’étend le district de Littlemore. De belles maisons en pierre claire entourées de jardins très verts bordent les ruelles de ce village paisible que rien ne semble pouvoir troubler. L’une d’elles, longue et basse, est surmontée de ces deux mots : « The College ». C’est dans ce havre de paix que se déroula en 1845 un événement majeur pour l’histoire du christianisme anglais : la conversion de John Henry Newman (1801-1890), grande figure de l’Église d’Angleterre, au catholicisme.

    Retour au port

    « Lors de ma conversion, je n’ai pas eu conscience qu’un changement intellectuel ou moral s’opérât dans mon esprit. Je ne me sentais ni une foi plus ferme dans les vérités fondamentales de la Révélation, ni plus d’empire sur moi-même ; je n’avais pas plus de ferveur, mais il me semblait rentrer au port après avoir traversé une tempête, et la joie que j’en ai ressentie dure encore aujourd’hui sans qu’elle ait été interrompue. »

    Extrait de Apologia pro vita sua, par John Henry Newman

    « Ai été admis dans l’Église catholique », note sobrement Newman dans son agenda personnel à la date du 9 octobre 1845. La veille, depuis sa chambre de Littlemore, il écrit à plusieurs amis : « J’attends ce soir le Père Dominique [Barberi], ce passionniste qui depuis sa jeunesse a été conduit à se préoccuper plus spécialement et d’une façon plus directe, d’abord des pays nordiques, puis de l’Angleterre. [...] C’est un homme simple et d’une grande sainteté : de plus, il est doué de facultés remarquables. Il n’est pas au courant de mes projets, mais j’ai l’intention de le prier de m’admettre dans l’unique bercail du Christ... Je ne vous enverrai cette lettre que quand la cérémonie sera accomplie. » Puis, en fin de journée : « Le Père Dominique est venu [c]e soir. J’ai commencé ma confession. » « Entamée lors de leur rencontre dans la bibliothèque, celle-ci se poursuit le lendemain dans la petite chapelle attenante à sa chambre, où il assiste à la messe et fait sa première communion », raconte Ingrid Swimmen, responsable de la communauté à laquelle est aujourd’hui confié ce lieu. Elle témoigne de l’intérêt qu’il suscite. « Nous accueillons régulièrement des visiteurs seuls ou en groupe, venant de tous les horizons, parfois des anglicans. »

    Au moment de sa conversion, Newman a 44 ans et réside à temps plein au College depuis deux ans. Mais l’histoire de sa présence à Littlemore est plus ancienne, débutant en 1828. Âgé de 27 ans, le jeune vicaire anglican de l’église Sainte-Marie-la-Vierge, au centre d’Oxford, sur la High Street, en est alors nommé curé. Par les hasards de l’histoire, Littlemore relève du territoire de la paroisse. Il s’y rend donc régulièrement, y fait construire une église, s’emploie à développer l’éducation de la jeunesse et s’y retire de temps à autre, par exemple pendant le Carême. Il est attiré par ce lieu silencieux, à l’écart des controverses du centre d’Oxford (dont il est un acteur majeur), et par ces paroissiens plus authentiques que le public académique des Colleges oxfoniens. Il réfléchit à y bâtir un monastère, achète un terrain à cette fin. « Depuis des années, treize au moins, écrit-il en 1842 à son évêque, je désire me vouer à une vie religieuse plus régulière que celle que j’ai menée jusqu’à présent », évoquant des « études théologiques », alors qu’il vient de se livrer à la traduction des œuvres de saint Athanase. La proposition qu’il fait à l’évêque consiste à s’installer à Littlemore, tout en restant curé de Sainte-Marie-la-Vierge, avec l’aide d’un vicaire qu’il déléguera en ville. « En faisant cela, je crois agir pour le bien de ma paroisse, dont la population est pour le moins égale à celle de Sainte-Marie à Oxford. La population de Littlemore en entier est le double.Cette paroisse a été très négligée et, en pourvoyant Littlemore d’un presbytère [...], j’estime que je fais un grand bienfait à mes paroissiens. » Suite au refus de son évêque, et alors qu’on le soupçonne toujours davantage de vouloir rejoindre Rome, il choisit, en 1843, de renoncer complètement à sa charge de curé pour s’installer à Littlemore.

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