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Témoignages - Page 289

  • Le sang des martyrs de la barbarie du XXe siècle

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    Mercredi 27 mars 2013, le Pape François a reçu en audience le Cardinal Angelo Amato, S.D.B., Préfet de la Congrégation pour les causes des saints, au cours de laquelle il a autorisé la promulgation de décrets parmi lesquels :

    La reconnaissance du MARTYRE, lors de la guerre civile espagnole, de

    - Manuel Basulto Jiménez, évêque espagnol, et 5 compagnons, tués en haine de la foi en 1936 et 1937

    - Giuseppe Massimo Moro Briz et 4 compagnons, prêtres espagnols, tués en haine de la foi en 1936

    - Joaquin Jovani Marin et 14 compagnons, prêtres ouvriers espagnols, tués en haine de la foi de 1936 à 1938

    - Andrea da Palazuelo (au siècle: Michele Francesco Gonzalez Ganzalez), prêtre espagnol profès de l'Ordre des Frères mineurs capucins, et 31 compagnons, tués en haine de la foi de 1936 à 1937

    et de :

    - Giuseppe Girotti, prêtre italien profès de l'Ordre des Frères prédicateurs, tué en haine de la foi à Dachau, en Allemagne en 1945

    - Stefan Sandor, laïc hongrois profès de la Société de Saint François de sales, tué en haine de la foi en 1953

    - Rolando Rivi, séminariste italien, tué en haine de la foi en 1945.

  • Un évêque face à l'imposture nazie : Clément Auguste von Galen (22 mars)

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    Le Bienheureux Clemens August Graf von Galen - Cardinal, surnommé « Le Lion de Münster » (Source : EAQ)

     

    Clemens August von Galen, onzième des 13 fils du comte Ferdinand Heribert Ludwig von Galen et de la comtesse Élisabeth von Spee, naquit le 16 mars 1878 dans le château de Dinklage dans la région de l'Oldenburg, aux alentours de Münster. Il grandit dans un milieu rural, au sein d'une grande famille reflétant la vie ecclésiale et sociale de son temps. Une fois l'école et ses études terminées, il fut ordonné prêtre en 1904. Pendant deux ans, il fut aumônier et secrétaire de son oncle, l'évêque auxiliaire Maximilian Gereon von Galen. L'un des plus grands changements de sa vie fut son transfert à Berlin. Pendant 23 ans, il dut affronter la difficile période de la Première Guerre mondiale et les désordres de la République de Weimar et leurs lourdes conséquences sociales. En 1929, il fut nommé curé de l'église paroissiale de saint Lambert à Münster. Le deuxième changement encore plus important de sa vie fut sa nomination inattendue comme évêque de Münster, à l'automne 1933.

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  • Tanzanie et Zanzibar : les chrétiens soumis à une pression croissante

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    Lu sur le site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (Belgique) :


    Suite à l’assassinat d’un prêtre à Zanzibar, l’évêque Mgr Augustin Shao met en garde contre l’escalade de la violence 

     

    Les groupements islamistes attisent la haine – les chrétiens vivent dans la peur

    ACN, Königstein - Suite à l’assassinat d’un prêtre catholique à Zanzibar le 17 février, Mgr Augustin Ndeliakyama Shao, évêque de Zanzibar, a mis en garde contre l’essor de la violence pour des motifs religieux sur cet archipel partiellement autonome et faisant partie de la Tanzanie. Dans un entretien accordé à l’œuvre internationale de bienfaisance catholique « L’Aide à l’Église en détresse », l’évêque de Zanzibar a souligné : « L’idéologie propagée à Zanzibar par quelques rares islamistes stipule que la majorité islamique ne doit tolérer aucune autre religion. »

     

    Le gouvernement doit agir


    Selon Mgr Shao, les tensions auraient augmenté peu à peu au cours des derniers mois sur cette île d’Afrique de l’Ouest. Des prêtres et des évêques ont subi des menaces. « Nous sommes devenus des cibles pour ces fondamentalistes. À Noël, un prêtre avait déjà été blessé par le tir d’une arme à poing, et maintenant, un autre de mes prêtres vient d’être abattu. Un cheik qui avait appelé à la modération a été victime d’un attentat à l’acide, il est actuellement hospitalisé », poursuit Mgr Shao. Le 20 février, lors des obsèques du Père Évariste Mushi, le prêtre assassiné, la population a largement témoigné de sa sympathie. Des messes ont été dites pour le défunt dans tous les diocèses du pays, et on y a prié pour la paix. Mgr Shao a exhorté le gouvernement tanzanien à agir fermement : « Le gouvernement doit assurer la sécurité de la population, en particulier celle des minorités. Trop longtemps, il s’est tu et a admis la diffusion de la propagande et de la haine contre les croyants d’une autre religion. Nous espérons que la communauté internationale pressera les gouvernements de Zanzibar et de Tanzanie à stopper la violence. »

     

    L’A.E.D. encourage le dialogue

    Le Père Andrzej Halemba, responsable auprès de « L’Aide à l’Église en détresse », évoque également une évolution préoccupante à Zanzibar, dont la majeure partie de la population est de croyance musulmane. En 2012, plusieurs églises chrétiennes de différentes confessions avaient été incendiées. Manifestement, les violences avaient été déclenchées par l’arrestation de membres d’un groupement extrémiste souhaitant instaurer à Zanzibar un État islamique ainsi que la charia. Le Père Halemba poursuit :« L’évolution nous préoccupe beaucoup. Il est indéniable que nous sommes ici en présence de l’œuvre de forces extrêmes qui veulent déstabiliser le pays de manière ciblée. Voilà pourquoi ‘L’Aide à l’Église en détresse’ encourage d’autant plus le dialogue entre les chrétiens et les musulmans. Les évêques de Tanzanie veulent assurer une coexistence pacifique. »

  • Des jésuites hongrois sous le pouvoir communiste

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    Jésuites hongrois sous le pouvoir communiste

    (source :  http://www.jesuites.com/2013/02/jesuites-hongrois-communisme/)

    Éditions Lessius ; traduit du hongrois par Thierry Monfils s.j., en collaboration

    Postface : Rudolf Rezsohazy

    Coll. Au singulier , n° 23 - 26,50 € -  400 p.    

    Pour acheter le livre

    Recueil de témoignages sur la vie des jésuites en Hongrie, alors que les pratiques religieuses étaient fortement réprimées et les ordres religieux interdits. Ce volume contient également une analyse des procès de jésuites sous le régime communiste.

    À peine voilée par une législation qui, en principe, autorisait l’exercice de la liberté religieuse, la pratique du pouvoir socialiste hongrois installé par les Soviétiques après la Seconde Guerre mondiale allait faire preuve d’une intolérance rigoureuse à l’égard de la religion : confiscation des biens, arrestations, procès, assignations à résidence, emprisonnements ou travaux forcés. Il s’agissait pour les communistes d’entraver les activités de l’Église et de hâter la disparition du phénomène religieux. Ces événements marquèrent l’Europe centrale dans sa chair.

    Dès 1950, un décret interdit les instituts religieux. Bon nombre de jeunes jésuites hongrois allaient progressivement trouver refuge à l’étranger pour y recevoir leur formation religieuse, avant de travailler dans les différentes régions du monde. Mais qu’advint-il de ceux qui étaient restés en Hongrie ? Leur persécution fut sévère, féroce même.

    Dans leur vérité toute simple, les souvenirs et témoignages recueillis ici par Ferenc Szabó offrent des récits de vies poignants. Comment les jésuites ont-ils, au milieu de cette tourmente, vécu leur vocation ? Dans la foi en Jésus-Christ, l’amour de l’Église, le service de leurs contemporains, sans rancune à l’égard de leurs persécuteurs et, même parfois, avec humour.

    Auteur
    Père Ferenc Szabó, sj, né en Hongrie en 1931, étudie la philosophie et la théologie au scolasticat jésuite d’Eegenhoven (Belgique). Docteur en théologie de l’Institut catholique de Paris (1966), il est nommé successivement directeur de la section hongroise de Radio Vatican, responsable de la revue Távlatok (Perspectives) et professeur de théologie dans des écoles supérieures et à l’Université catholique Pázmány Péter à Piliscsaba.

  • Sic transit Benoit XVI…

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    A chaud, le point de vue d’Eric de Beukelaer dans un entretien avec Dorian de Meeûs, que publie "La Libre":

    pict_474441.gifLe Curé-doyen de Liège-Rive gauche donne ses premières impressions suite à la démission du pape Benoît XVI à LaLibre.be. Pour Eric de Beukelaer, c'est une véritable surprise, même si avec le recul, la surprise n'est pas 'totale.'

    Vous êtes surpris par cette démission ?

    Oui, c’est une véritable surprise. On est même un peu bluffé qu’il ait pris cette décision. Mais avec un peu de recul, je réalise que ce n’est pas une surprise ‘totale’. Benoît XVI est un pape théologien et, dès lors, il connaît bien l’Histoire de l’Eglise. Il savait donc que cela avait déjà eu lieu, même si la dernière fois date de plusieurs siècles. Il sait aussi que certains de ses prédécesseurs immédiats y avaient pensé aussi : Pie VII sous Napoléon, pendant la guerre Pie XII craignait d’être kidnappé par Hitler et plus récemment Jean-Paul II y avait pensé pour des raisons de santé. Il l'avait d’ailleurs dit récemment dans un livre-entretiens. (NDLR : extrait de ce livre : « si un pape se rend compte clairement qu'il n'est plus capable physiquement, psychologiquement ou spirituellement d'accomplir les tâches de sa fonction, il a le droit et, selon certaines circonstances, l'obligation de démissionner »). Benoît XVI disait donc qu’une démission était possible.

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  • Neuvième centenaire de l'Ordre de Malte: Benoît XVI rappelle aux Chevaliers qu’ils ne constituent pas une œuvre mondaine de « welfare »

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    ROME, 9 février 2013 (Zenit.org) - L'action de l'Ordre de Malte dans le monde "n'est pas une simple philanthropie mais l'expression efficace et le témoignage vivant de l'amour évangélique", souligne Benoît XVI qui a reçu les représentans de l'Ordre souverain en la basilique Saint-Pierre, ce samedi matin, 9 février, à l'occasion du 900e anniversaire de sa fondation.

    Extraits de l’allocution papale :

    « Chers Frères et Sœurs,

    L’occasion de cette rencontre nous est offerte par la célébration du neuvième centenaire de la concession du privilège solennel Piae postulatio voluntatis, le 15 février 1113, par lequel le Pape Pascal II mettait la toute jeune « fraternité hospitalière » de Jérusalem, dédiée à Saint Jean-Baptiste, sous la tutelle de l’Eglise et la rendait souveraine en la constituant en un Ordre de droit ecclésial avec la faculté d’élire librement ses supérieurs, sans interférence de la part d’autres autorités laïques ou religieuses. Cet important anniversaire revêt une signification spéciale dans le contexte de l’Année de la Foi durant laquelle l’Eglise est appelée à renouveler la joie et l’engagement à croire en Jésus-Christ, unique Sauveur du monde. (…)

    N’oubliez jamais vos racines, lorsque le bienheureux Gérard et ses compagnons se consacrèrent par des vœux au service des pauvres, et que le privilège Piae Postulatio voluntatis ratifia leur vocation. Les membres de la toute nouvelle institution s’assimilaient ainsi aux traits de la vie religieuse : l’engagement pour atteindre à la perfection chrétienne à travers la profession des trois vœux, le charisme auquel se consacrer et la fraternité entre ses membres. La vocation du profès, encore aujourd’hui, doit être l'objet d’un grand soin avec la préoccupation pour la vie spirituelle de tous.

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  • L'Église cherche à stopper la crise des vocations

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    Mais en prend-elle vraiment les moyens ? De Jean-Marie Guénois, sur le site du « Figaro » :

    « Confrontée à une chute des entrées dans les séminaires, elle lance une campagne appelant les jeunes au sacerdoce.

    Il y a une courbe que l'Église de France n'aime pas regarder. Elle est inquiétante pour son avenir: en douze ans, le nombre de candidats au sacerdoce a chuté de 29,2 %… Celui des entrées en premier cycle de séminaire de 31,7 %. Alors que, dans les années 1990, le nombre total de séminaristes en France dépassait la barre des mille candidats, ils sont seulement 691 en 2012. Les ordinations semblent se maintenir, mais pour combien de temps? L'acte d'ordination arrive au terme de sept années de formation au cours desquelles la moitié des candidats changent de voie. Il est donc à prévoir que le nombre d'ordinations - 94 en 2012 - subira, lui aussi, une érosion mécaniquement liée à cette baisse des entrées en séminaire.

    Ce sujet désagréable pour les évêques (même si des disparités étonnantes existent entre eux) est devenu à ce point crucial que la conférence épiscopale a refondu en 2012 l'organisation de La Pastorale des vocations. Elle engage désormais une nouvelle politique plus explicite d'«appel au sacerdoce». La campagne de publicité présentée vendredi à Paris en témoigne.

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  • Les chrétiens sont les plus persécutés parce qu'ils sont les moins conformes

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    Benoît XVI aux séminaristes : les chrétiens sont « les plus persécutés » parce que les moins « conformes »


    2013-02-09 Radio Vatican 
    Comme chaque année à l’occasion de la fête de Notre Dame de la confiance, la Patronne du Grand Séminaire de Rome, le Pape est allé à la rencontre ce vendredi soir des séminaristes étudiant à Rome dont il est l’évêque.
    Devant 190 étudiants des cinq séminaires de Rome réunis au palais du Latran, le Pape âgé de 85 ans a affirmé dans un discours improvisé de trente minutes sans note ou aucun support, que « malgré les chutes graves, dangereuses », l'arbre de l'Eglise n'est pas mourant, car « l’Eglise est l’arbre de Dieu qui vit pour toujours et porte en lui l’éternité ».
    « Si ici ou là, l’Eglise meurt à cause des péchés des hommes, à cause de leur manque de foi, dans le même temps, elle nait à nouveau. Le futur est réellement Dieu, telle est la grande certitude de notre vie, le grand le vrai optimisme que nous connaissons », a affirmé Benoît XVI. Contre un faux pessimisme qui annonce « que le christianisme a fait son temps, eh bien non, il commence à nouveau », a dit le Pape qui a exhorté vendredi les séminaristes a un « sain réalisme ».
    En occident, « tout en étant chez eux », les chrétiens « vivent comme des étrangers »
    Le Pape n’a pas ignoré les persécutions dont les chrétiens font l’objet. Ils forment « le peuple le plus persécuté, a-t-il dit, parce qu'ils sont non-conformes, contre les tendances de l'égoïsme et du matérialisme ». Bien qu’ayant contribué à la formation de la culture occidentale, les chrétiens « tout en étant chez eux » vivent depuis toujours en minorité comme des étrangers. 
    « Prions pour que le Seigneur nous aide à accepter cette mission de vivre dispersés, comme des minorités dans un certain sens, et de vivre comment des étrangers en étant malgré tout responsables pour les autres, donnant la force du bien à notre monde.
    « Nous devons être joyeux, car Dieu nous a donné cette grâce, cette beauté de connaître pleinement la vérité de Dieu, la joie de son amour ». C’est un don. Etre « élu » signifie « privilège et humilité », en aucun cas « triomphalisme ». Citant longuement la première lettre de Pierre, le Pape a enfin rappelé aux séminaristes que « personne ne peut être chrétien sans suivre le Crucifix, sans accepter aussi le martyr ».
  • Une réflexion sur l'hospitalité monastique accordée à Michelle Martin

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    Dans la revue "Vies consacrées" (janvier-février 2013, pp. 33-47), le Père Xavier Dijon s.J. consacre un article à une réflexion intitulée "Michelle Martin au monastère de Malonne; « l’abîme appelle l’abîme »

    A la fin du mois d’août 2012, après avoir purgé 16 ans de prison, Mme Michelle Martin a été accueillie comme hôte par les sœurs clarisses du couvent de Malonne (Namur). Est-il possible de découvrir une logique dans cette étrange hospitalité, apparemment provoquée par les nécessités de la vie ? Pour trouver cette convenance, nous évoquons d’abord le combat spirituel mené partout entre le bien et le mal, analysant ensuite les pratiques du droit pénal puis les théories sur lesquelles ce droit s’appuie en vue de combattre le mal présent dans la société, montrant enfin, par l’appel à un lien social plus profond, la pertinence de l’hébergement accordé par les religieuses à la femme reconnue coupable de grands crimes.

  • Cette nuit j’ai su que tu existais: une goutte de vie échappée du néant

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    De la chair et de l’esprit (Osservatore Romano)

     

    « Cette nuit j’ai su que tu existais: une goutte de vie échappée du néant ». Tel est le célèbre incipit d’un des plus beaux chants sur la maternité qui n’ait jamais été écrit au cours des derniers siècles. Le livre commence par un refus (« Tu t’es glissé en moi comme un voleur, et tu m’as dérobé mon ventre, mon sang, mon souffle. Maintenant tu voudrais me dérober tout mon existence »), avec la volonté d’éloigner une présence minuscule et fracassante, capable de précipiter la femme dans un puits où tout n’est qu’« incertitude et peur ».


    galeotti.jpgEt pourtant, ligne après ligne, la fermeture de la journaliste laïque florentine a la force et le courage de se transformer. Et, ainsi, la lamentation devient un chant d’amour.

    La mère n’est pas seulement celle qui accouche d’un enfant. La mère est la femme qui nourrit, qui accueille, qui berce, qui tranquillise, qui soulage, qui soutient, qui aide, n’importe quel enfant. C’est n’importe quelle femme qui se charge de son prochain dans l’ouverture inconditionnée qui ne recherche aucun retour. Sécher les larmes, encourager les succès, panser les blessures, fêter la beauté, courir derrière de petites jambes que l’on craint voir trébucher: gestation et éducation sont aussi – ou peut-être surtout – caractéristiques de l’esprit. Elles sont la capacité de ressentir et, donc, de laisser de la place à la force bouleversante en mesure de transfigurer toute chose.

    Aux pieds de la représentation de Marie d’Isabella Ducrot, à côté d’Oriana Fallaci et de sa merveilleuse lettre à l’enfant jamais né, nous déposons aussi les paroles d’une jeune juive hollandaise morte à Auschwitz le 30 novembre 1943.

    Dans les pages qu’elle nous a laissées, Etty Hillesum raconte un itinéraire intérieur, silencieux et étonnant. Le début est celui d’une jeune fille confuse et renfermée sur elle-même. Dix mois plus tard, le 12 octobre 1942, du camp de Westerbork elle écrivait: « J’ai partagé mon cœur comme si c'était du pain et je l’ai distribué aux hommes. (…) Ils étaient tellement affamés, et depuis longtemps ». Cette transformation radicale – advenue en peu de mois et guidée uniquement par le désir intime d’entrer en communion avec Dieu et avec le prochain – qu’est-elle d’autre, sinon une maternité?

  • Congo : un holocauste au féminin

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    Anna Bono et Pino Locati, dans la Nuova Bussola Quotidiana dénoncent l'holocauste des femmes en République Démocratique du Congo et la passivité de l'ONU. 

    Des femmes ravies, dansent, chantent et applaudissent pour saluer une modeste distribution des paquets de poudre de savon et de couvertures. Cela se passe au camp de réfugiés de Mugunga 3, au Nord-Kivu, une des provinces orientales de la République Démocratique du Congo, qui, depuis près de 20 ans, ne connaît plus la paix : éternel champ de bataille entre des milices antigouvernementales rassemblées sous des sigles divers, des groupes armés Hutu et Tutsi (groupes ethniques antagonistes du Rwanda et du Burundi), les forces gouvernementales, les casques bleus de la plus grande et de la plus chère mission de paix des Nations Unies, forte de plus de 20.000 unités. Cette guerre continuelle a officiellement pris fin en 2003, mais elle continue de décimer la population congolaise : en 2008, les pertes parmi les civils sont estimées à 5,4 millions, principalement de faim, de maladies et d’abus. Depuis lors, le massacre a continué et l'exode forcé des centaines de milliers de personnes désespérées fuient les combats, privés de moyens de subsistance, d'emplois, de logement, de bétail, de terres.

    Mugunga, divisé en trois sections, est l'un des 31 camps mis en place au Nord-Kivu pour accueillir les réfugiés, mais il y manque les services de base, les tentes sont aujourd’hui épuisées et il n'y a pas toujours assez de nourriture pour tout le monde. Le 26 janvier, le père Pino Locati, missionnaire des pères blancs, y est arrivé avec sa cargaison de savon et de couvertures ainsi qu'avec une liste des femmes attendant son arrivée : au total, 344 ; 147 victimes de viol (le plus jeune, une fillette de cinq ans) et 197 malades du sida, un petit échantillon d'une réalité aux proportions énormes, parce qu’au Congo, comme l'expliquent des religieux vivant sur place, « ce sont les femmes qui ont payé le plus lourd tribut au cours des vingt dernières années ».

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  • S'interroger sur notre posture

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    Ces dernières semaines ont été dominées par la question du « mariage pour tous » et par la mobilisation qui a abouti à la très grande manifestation du 13 janvier sur le Champ de Mars à Paris. Il s’agit de défendre l’institution du mariage et de la famille contre la menace que feraient peser sur elles des lois permettant à tous, quelles que soient leurs orientations sexuelles, d’accéder au mariage et à la parentalité en recourant aux techniques de procréation assistée, y compris le recours aux services des mères porteuses. On met en avant le droit des enfants à bénéficier d’un père et d’une mère et l’on dénonce très légitimement la revendication du droit à l’enfant à tout prix qui en fait un objet répondant à une logique de désir peu soucieuse du bien objectif de cet enfant. On insiste également sur le brouillage des repères, sur la menace pesant sur la filiation, sur la dégradation anthropologique, etc.

    En Belgique, tout cela ne se discute plus puisque c’est inscrit dans la loi depuis belle lurette, et bien d’autres choses y compris le suicide médicalement assisté comme on vient de le voir récemment avec l’euthanasie de jumeaux de 45 ans. Certains nous disent : « qu’est-ce que cela peut vous faire ? N’êtes-vous pas libres de vivre selon vos valeurs ? Pourquoi vouloir empêcher d’autres de faire d’autres choix ? » Effectivement, le discours sur les points non négociables, sur la loi naturelle, sur le bien et le vrai, a beaucoup de mal à passer dans une société qui valorise au maximum l’exercice des droits individuels et l’empathie compassionnelle. Pourquoi refuser aux uns (homosexuels) ce que l’on accorde aux autres (hétérosexuels) ? Pourquoi refuser à un couple hétéro ou homo d’avoir un enfant en recourant aux possibilités offertes par les techniques médicales actuelles ? N’est-ce pas un comble de refuser à des couples qui le désirent vraiment un enfant alors que tant d’autres couples traitent si mal les enfants qu’ils n’ont peut-être même pas désirés ? Ces arguments, ne les avons-nous pas tous entendus ? Et bien sûr, nous avons peaufiné un contre-argumentaire solide comme un catéchisme, sans toujours percevoir tout ce qui pouvait se cacher derrière le discours que nous réfutons.

    Et pourtant, ne sommes-nous pas tous en contact avec des réalités bien éloignées des principes que nous proclamons ? Ne sommes-nous pas amenés à fréquenter et accueillir, même au sein de nos familles, des couples vivant ensemble sans s’être mariés, des couples homosexuels, des personnes divorcées, des familles qui ont eu recours à des techniques de procréation assistée, etc. Et que faisons-nous alors ? Leur fermons-nous la porte ? Leur tenons-nous des discours intransigeants ? Et si nous ne leur manifestions ni compréhension, ni tendresse, ni amour, pourrions-nous encore prétendre être disciples de Jésus ? Lui-même ne s’est-il pas fait accueillant à tous en commençant par ceux qui étaient bien éloignés du respect de la loi ? Et comment a-t-il traité ceux qui revendiquaient une stricte soumission à tous les préceptes de la loi, les pharisiens ? On me répondra, comme si nous ne le savions pas, que le Christ n’est pas venu abolir la loi (même pas un petit iota) et qu’il demande au pécheur qu’il se convertisse. Mais tout, dans l'Evangile, ne commence-t-il pas par la rencontre, l’accueil, le respect, le dialogue…

    C’est pourquoi certaines attitudes et certains discours nous posent question parce qu’ils manifestent d’abord un attachement doctrinaire à des principes au lieu de marquer une attention prioritaire à l’égard des personnes (notre "prochain") pour les aider véritablement. Le christianisme n’est pas une idéologie et nous ne sommes pas d’abord des militants. Il y a fort à craindre que nous n’apparaissions comme des personnes intraitables dépourvues de sensibilité si nous ne déployons pas autant d’énergie pour aller au-devant des détresses que nous en dépensons pour proclamer des principes. Derrière les slogans et les revendications auxquels nous ne pouvons évidemment pas souscrire, pouvons-nous rester sourds à ce qu'ils expriment souvent : de profondes souffrances et un besoin bien réel d’aimer et d’être aimé ?

    Le danger d’enfermement dans une posture de réactionnaire ronchon existe bel et bien. N’est-il pas trop facile de s’arrêter à quelques slogans extrêmes et à certaines attitudes extravagantes pour toujours dénoncer et condamner ? Est-ce en assénant nos certitudes ou en témoignant de la joie de croire et d’aimer en vérité que nous serons le plus crédibles ?