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Christianisme - Page 4

  • Homélie pour le mardi de la 1ère semaine de l'Avent

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    De catholique.org :

    Homélie

    Mardi, 1ère semaine de l’Avent,

    Jésus entre en action de grâce. Sa louange est simple et pure, elle est un sommet de révélation. La présence de l’Esprit-Saint qui doit être donné aux Apôtres y est dévoilée par saint Luc. Jésus loue son Père d’avoir écrit son projet d’amour dans un langage accessible aux petits. Il est en effet un savoir qui surpasse tous les autres : la connaissance existentielle du lien personnel et unique qui nous relie à Dieu.

    Cette relation n’est pas une faveur à goûter dans un intimisme égoïste. Elle est un lien vital qui s’épanouit en bénédictions fraternelles. Voir jubiler Jésus sous l’action de l’Esprit est révélation pour ses disciples. Voir un chrétien qui a su préserver sa simplicité de cœur et sa pureté d’esprit est un témoignage de la proximité de Dieu qui instruit tous ses frères.

    L’Esprit de Noël montre son ampleur dans cette prière de Jésus. Il ne s’est pas fait petit enfant pour jouir de la protection aimante du Père mais pour nous apprendre à le devenir. Il n’est pas né au cœur de la nuit pour connaître le réconfort chaleureux d’une famille et d’amis venus tout partager avec lui, mais pour nous apprendre que les temps d’obscurité ont aussi leur grâce. Grâce d’abandon et d’attente, où l’ont voit les jours pesants et faibles dominés par la nuit glaciale, mais où l’on sent aussi la vie se battre pour jaillir bientôt, on ne sait quand, on ne sait comment.

    Les pauvres, les petits les simples, l’ont compris. Les bergers qui veillent la nuit et n’ont rien à attendre de la vie le savaient et l’ont reconnu. Ils l’ont accueilli. Saurons-nous utiliser le temps de l’avent pour nous appauvrir jusqu’à leur ressembler ?

    Vouloir leur ressembler n’est pas magnifier la pauvreté alors qu’on vit dans l’opulence. C’est comprendre le chemin que Dieu fait jusqu’à l’homme. Dieu en effet a choisit de venir jusqu’à nous, il veut naître dans notre condition, il veut en faire l’expérience. Non qu’il manque de divertissement dans son paradis, mais qu’il souhaite que nous-mêmes fassions l’expérience de sa propre vie. Nous qui ne manquons pas de divertissements, il nous propose l’absolu et l’essentiel. Il l’offre. Non comme une aumône donnée à un pauvre, mais comme la plénitude d’être transformant un néant.

    Lui, le Fils, connaît cet abîme de bonheur. Lui connaît le bonheur de tout donner et de tout recevoir. Et ceux qui n’ont rien, ceux à qui l’on tout prit ou qui ont eu la sagesse de ne s’encombrer de rien, sont disposés à entrer pleinement dans cette relation unique. Jésus exulte de joie car, à sa suite, ils vont montrer aux autres le chemin ; comme les bergers ont montré le chemin de la crèche à tout le canton. A qui veut les suivre. A qui les bonheurs de cette terre ne sont rien s’ils ne sont aussi des bonheurs de Dieu.

    Seigneur Esprit-Saint, Esprit de Noël, apprends-nous à simplifier notre vie, que nous goutions la joie réservée aux tout-petits.

  • Et si tous les chrétiens fêtaient ensemble, en 2033 à Jérusalem, le 2e millénaire de la Résurrection ?

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    D'InfoVaticana :

    Léon XIV : « Il est possible de célébrer, peut-être à Jérusalem, en 2033, le grand événement de la Résurrection. »

    Conférence de presse du pape Léon XIV lors de son vol de Turquie vers le Liban

    Lors de son vol Istanbul-Beyrouth, à l'issue de son voyage apostolique en Turquie, Léon XIV s'est entretenu avec des journalistes. Le pape a souligné la portée symbolique du 1700e anniversaire du concile de Nicée, a remercié personnellement le président Erdoğan pour sa coopération durant son séjour et a réaffirmé le rôle diplomatique de la Turquie au Moyen-Orient et dans le conflit ukrainien. Il a également évoqué la possibilité d'une célébration œcuménique à Jérusalem en 2033, pour commémorer le bicentenaire de la Rédemption.

    Ci-dessous la transcription du discours du pape Léon XIV aux journalistes à bord de l'avion papal :

    Pape Léon XIV (en anglais) : Bonjour à tous. Je vais commencer par m’exprimer en anglais ; je pense que la plupart d’entre vous me comprennent. Je suis heureux de vous saluer. J’espère que vous avez tous passé un aussi bon séjour en Turquie que moi. Ce fut, à mon avis, une expérience formidable.

    Comme vous le savez, la principale raison de notre venue en Turquie était le 1700e anniversaire du concile de Nicée. Nous avons célébré cette magnifique cérémonie, à la fois simple et profonde, sur le site d'une des anciennes basiliques de Nicée, pour commémorer l'événement majeur de l'accord de toute la communauté chrétienne et la profession de foi, le Credo de Nicée-Constantinople.

    Par ailleurs, nous avons célébré bien d'autres événements. Je tiens à exprimer personnellement ma gratitude à chacun d'entre vous pour le travail accompli dans la préparation de cette visite, à commencer par le Nonce, son personnel et toute l'équipe à Rome, bien sûr, qui se sont chargés de l'organisation, mais tout particulièrement au gouvernement turc, au Président Erdoğan et à toutes les personnes qui se sont mises à notre disposition pour faire de ce voyage une réussite totale : son hélicoptère personnel, les nombreux moyens de transport, l'organisation, etc., la présence des ministres à différents moments de la visite… Ce fut donc, je crois, un franc succès.

    J'étais tellement heureuse des diverses rencontres que nous avons eues avec les différentes églises, les différentes communautés chrétiennes et les Églises orthodoxes, avec comme point culminant ce matin la Divine Liturgie célébrée par le patriarche Bartholomée. Ce fut une merveilleuse célébration et j'espère que vous avez tous partagé ce même sentiment. Merci. Je ne sais pas s'il y a des questions ou des commentaires, juste quelques-uns, car ils attendent que je prenne d'autres photos.

    Question – Barış Seçkin (Anadolu Ajansı) : Merci beaucoup. Au début de votre visite papale, vous avez évoqué la paix mondiale et régionale. À ce propos, quel est votre avis sur le rôle de la Turquie dans l’instauration et le maintien de cette paix, et quels sujets avez-vous abordés avec le président Erdoğan ?

    Le pape Léon XIV : Venu en Turquie, et maintenant bien sûr au Liban, ce voyage avait pour thème, disons, particulier : celui d'être, si vous voulez, un messager de paix, désireux de promouvoir la paix dans toute la région.

    La Turquie possède, pour ainsi dire, plusieurs qualités : c’est un pays où la grande majorité de la population est musulmane, et pourtant il existe de nombreuses communautés chrétiennes, certes minoritaires, et malgré tout, des personnes de confessions différentes peuvent vivre ensemble en paix. Et c’est là, à mon sens, un exemple de ce à quoi nous aspirons tous à travers le monde.

    L'idée est de montrer que, malgré les différences religieuses, ethniques et autres, il est possible de vivre en paix. La Turquie a certes connu des périodes dans son histoire où cela n'a pas toujours été le cas, et pourtant, avoir pu le constater par moi-même et discuter de paix avec le président Erdoğan a été, je crois, un aspect important et précieux de ma visite.

    Question – Seyda Canepa (NTV, en italien) : Votre Sainteté, au-delà des déclarations officielles, avez-vous discuté avec le président Erdoğan de la situation à Gaza, étant donné que le Saint-Siège et la Turquie partagent la même position sur la solution à deux États ? Concernant l’Ukraine, le Saint-Siège a souligné à plusieurs reprises le rôle de la Turquie, notamment avec l’ouverture du corridor céréalier au début du conflit. Entrevoit-on actuellement une possibilité d’un cessez-le-feu en Ukraine et d’une accélération du processus de paix à Gaza ?

    Le pape Léon XIV (en italien) : Certes, nous parlons des deux situations. Le Saint-Siège soutient publiquement la proposition d’une solution à deux États depuis plusieurs années. Nous savons tous qu’à l’heure actuelle, Israël n’accepte toujours pas cette solution, mais nous la considérons comme la seule qui puisse offrir – disons – une issue au conflit actuel.

    Nous sommes également amis d'Israël et nous essayons, avec les deux parties, d'être une voix de médiation qui puisse nous aider à nous rapprocher d'une solution équitable pour tous.

    J'en ai discuté avec le président Erdoğan ; il approuve pleinement cette proposition. La Turquie a un rôle important à jouer dans tout cela.

    Il en va de même pour l'Ukraine. Il y a plusieurs mois, lorsque la possibilité d'un dialogue entre l'Ukraine et la Russie s'est présentée, le président a joué un rôle déterminant pour rapprocher les deux parties. Malheureusement, aucune solution n'a encore été trouvée, mais aujourd'hui, des propositions concrètes de paix sont à nouveau formulées. Nous espérons que le président Erdoğan, fort de ses relations avec les présidents ukrainien, russe et américain, pourra contribuer à promouvoir le dialogue, un cessez-le-feu et à trouver une issue à ce conflit, à cette guerre en Ukraine.

    Il (Matteo Bruni, note de l'éditeur) m'a suggéré de dire un mot après l'importante rencontre œcuménique de Nicée, et puis, hier matin, nous avons parlé de possibles rencontres futures.

    Une possibilité serait 2033, année du 2000e anniversaire de la Rédemption, la Résurrection de Jésus-Christ ; il s’agit évidemment d’un événement que tous les chrétiens souhaitent célébrer. L’idée a été bien accueillie ; nous n’avons pas encore envoyé l’invitation, mais il est envisageable de célébrer ce grand événement de la Résurrection, peut-être à Jérusalem, en 2033. Nous avons encore des années pour nous préparer.

    Ce fut toutefois une très belle rencontre, car des chrétiens de différentes traditions étaient présents et ont pu participer à ce moment.

  • Que penser de la déclaration commune du pape Léon XIV et du patriarche Bartholomée ?

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    De Niwa Limbu sur le Catholic Herald :

    30 novembre 2025

    Que penser de la déclaration commune du pape Léon XIV et du patriarche Bartholomée ?

    Le pape Léon XIV et le patriarche œcuménique Bartholomée ont publié aujourd'hui une déclaration commune historique du Phanar, appelant à la pleine communion entre « nos Églises sœurs ».

    Dans une déclaration qui rassemble les 300 millions d'orthodoxes et les 1,4 milliard de catholiques du monde entier, les deux prélats ont exprimé l'espoir que les deux Églises puissent un jour partager la prière d'unité prononcée par Jésus dans Jean 17:20 lorsqu'il demande : « Que tous soient un, comme toi en moi et comme je suis en toi. »

    Ils se sont également engagés dans un dialogue théologique soutenu visant à surmonter les « obstacles qui empêchent le rétablissement de la pleine communion », et ont appelé à des « mesures nouvelles et courageuses » dans cette direction.

    Surtout, ils ont également abordé la question de longue date de la date de Pâques, affirmant leur « désir commun de poursuivre le processus de recherche d'une solution possible pour célébrer ensemble chaque année la Fête des Fêtes », signalant ainsi leur intention de réexaminer les calendriers distincts qui ont historiquement maintenu l'Orient et l'Occident séparés.

    Ce n'est pas la première fois que de telles aspirations se manifestent. L'utilisation de différentes dates de Pâques, le calendrier grégorien occidental et le calendrier orthodoxe julien, explique depuis longtemps pourquoi Pâques est célébrée sur des dimanches différents. Les érudits soulignent que le recours persistant des orthodoxes à l'équinoxe de printemps julien, astronomiquement inexact, demeure un obstacle majeur.

    Le moment choisi pour cette déclaration est significatif. Les deux Églises ont invoqué le 1700e anniversaire du concile de Nicée et le 60e anniversaire de la levée des anathèmes de 1054, utilisant ces dates marquantes pour souligner ce qui les unissait autrefois : la clarté doctrinale, une confession de foi commune et une identité chrétienne partagée.

    Le problème de fond de cette déclaration ne réside ni dans la date de Pâques, ni dans l’invocation diplomatique des « Églises sœurs ». Il s’agit de savoir si l’Église catholique peut rechercher l’unité sans diluer les vérités qui lui donnent tout son sens, principes déjà clairement énoncés dans des articles précédents.

    La réconciliation ecclésiale ne saurait se fonder sur l’ambiguïté. L’Église existe pour enseigner la vérité révélée, non pour la modérer ou la négocier. L’unité véritable ne peut être atteinte en s’adaptant à l’esprit du temps ; elle doit naître de la fidélité au dépôt de la foi.

    Leur déclaration affirmait la continuité avec des décennies d'œcuménisme diplomatique, certes plein d'espoir mais souvent vague. Bartholomée et Léon XIV ont réitéré leur désir de poursuivre « le rétablissement de la pleine communion », invitant les fidèles à méditer sur la prière du Seigneur « afin que tous soient un », et notant que, par coïncidence, l'Orient et l'Occident partagent la même date de Pâques en 2025.

    Ils ont invoqué la nécessité de relever ensemble « les défis de notre époque ». Et pourtant, des tensions de longue date persistent : le rejet orthodoxe de la primauté papale telle que définie par Vatican I, les divergences dans la discipline sacramentelle et l'utilisation continue par les orthodoxes du paschalion julien, qui rend mathématiquement impossible une date commune permanente pour Pâques.

    Ces obstacles sont réels. Ils sont doctrinaux et ne constituent pas de simples griefs historiques qui peuvent être résolus par la politesse ou la bonne volonté.

    Les catholiques doivent y répondre avec gratitude et vigilance. Gratitude, car la charité envers nos frères séparés est toujours bonne ; vigilance, car la chaleur peut obscurcir la clarté théologique. Le pape est le gardien de la doctrine, et non son compilateur, et l'unité doit suivre la conversion, et non la concession.

    L'unité est souhaitable, mais l'unité fondée sur la vérité est la seule unité réelle. Lorsque la doctrine est oubliée, le Christ lui-même est oublié. La chrétienté ne sera pas sauvée par la diplomatie, mais par la vérité révélée à laquelle seule l'Église reste attachée.

  • De la Turquie au Liban, l'engagement de Léon XIV en faveur de l'œcuménisme et de la paix

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    De la Turquie au Liban, l'engagement de Léon XIV en faveur de l'œcuménisme et de la paix

    Après avoir rencontré le patriarche arménien de Constantinople, Sahak II, et célébré la Divine Liturgie avec Bartholomée Ier, le pape a quitté la Turquie hier pour se rendre au Liban. Durant son vol vers Beyrouth, Robert Prévost a réaffirmé le soutien du Saint-Siège à la solution « deux peuples, deux États » à la question palestinienne.
    1/12/2025

    Léon XIV à la cathédrale apostolique arménienne avec Sahak II, Istanbul, 30 novembre 2025 (Vatican Media/LaPresse)

    Le premier dimanche de l'Avent, Léon XIV était partagé entre la Turquie et le Liban. Sa dernière journée en Turquie commença à la cathédrale apostolique arménienne. Il fut accueilli par Sahak II, patriarche arménien de Constantinople, à qui le pontife offrit humblement de goûter le pain qu'il venait de bénir. Un des moments les plus spontanés de sa visite fut marqué par un message du Saint-Père axé sur l'idéal de réconciliation. « Sur le chemin de l'unité, nous sommes précédés et entourés d'une multitude de témoins », rappela Prevost, qui, parmi les saints de la tradition arménienne, cita Nersès IV Shnorhali, poète, musicien, théologien et intellectuel accompli, précurseur de l'œcuménisme dès le XIIe siècle.

    Le discours de Sahak II fut particulièrement significatif. Il loua la papauté pour son rôle de guide moral et exprima sa gratitude pour toutes les fois où les papes, à travers l'histoire, se sont élevés contre les souffrances des Arméniens. Puis, au siège du Patriarcat œcuménique de Constantinople, Léon XIV conclut son pèlerinage en Turquie par une Divine Liturgie en la cathédrale Saint-Georges, organisée par Bartholomée Ier en mémoire de l'apôtre André. Le pape remercia Bartholomée Ier pour son soutien aux travaux de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe, et l'exhorta à « tout mettre en œuvre pour que toutes les Églises orthodoxes autocéphales reprennent une participation active à cet effort ». En effet, après le schisme orthodoxe de 2018, provoqué par les tensions liées à l'autocéphalie de l'Église ukrainienne, le Patriarcat de Moscou – un grand « adversaire » de Constantinople – avait choisi de ne pas participer aux discussions de la Commission.

    À la fin de la liturgie , Léon et Bartholomée sont apparus au balcon et ont donné une bénédiction œcuménique aux participants. Le pape a quitté Istanbul après avoir déjeuné avec le patriarche œcuménique. Durant son séjour en Turquie, Léon a également rencontré Andrea Minguzzi, un chef italien très réputé en Turquie, qui lui avait écrit pour lui faire part de son désir de le rencontrer et de lui raconter l'histoire de son fils Mattia Ahmet, décédé à seulement 14 ans après avoir été poignardé sur un marché d'Istanbul en janvier dernier. Cet incident avait suscité une vive émotion dans tout le pays.

    Durant le vol pour Beyrouth, Léon XIV a évoqué sa rencontre avec Erdogan, expliquant qu'ils avaient discuté de l'Ukraine et de Gaza et réaffirmant que le Saint-Siège défendait depuis des années la position de « deux peuples, deux États ». Le pape a déclaré qu'« à l'heure actuelle, Israël n'accepte toujours pas cette solution », mais il a également exprimé un espoir, réaffirmant l'amitié du Saint-Siège avec Israël et déclarant vouloir « jouer un rôle de médiateur auprès des deux parties afin de nous rapprocher d'une solution juste pour tous » en faveur d'une reprise du dialogue. Il a ajouté qu'« aujourd'hui, des propositions concrètes pour la paix sont à nouveau formulées ». Dans l'après-midi, il a atterri au Liban et a été accueilli par les autorités libanaises.

    Aujourd'hui sera une journée chargée pour le Pontife, qui commencera sa visite au monastère Saint-Maron à Annaya pour prier devant le tombeau de Saint Charbel Maklūf et la terminera par une rencontre avec des jeunes sur la place devant le Patriarcat maronite d'Antioche à Bkerké.

  • Le 1er décembre 1916, Charles de Foucauld meurt assassiné

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    De Thomas Belleil sur "1000 raisons de croire" :

    Charles de Foucauld, le libertin débauché devenu ermite missionnaire

    Jeune libertin vaniteux et orgueilleux, avide de gloire, de richesses et de plaisirs, Charles de Foucauld fait l’expérience de l’amour de Dieu lors d’une confession en 1886. Radicalement converti à la foi chrétienne, Charles devient religieux, puis ermite en Afrique du Nord. Auprès des populations locales, pour lesquelles il se dépense dans une vie de service, il offre un témoignage lumineux de l’amour du Christ, bien au-delà des mots. La vie, pourtant humble et cachée, de celui qui deviendra « saint » Charles de Foucauld en 2022 a un rayonnement extraordinaire, partout dans le monde, et touche les cœurs au-delà des frontières de l’Église catholique.


    Les raisons d'y croire

    • Né le 15 septembre 1858 dans une famille militaire très chrétienne, Charles de Foucauld abandonne progressivement la foi à l’adolescence. Son itinéraire de conversion radicale à l’âge adulte atteste que la foi n’est pas simplement une affaire de déterminisme social. Charles de Foucauld remet en cause la foi chrétienne et les valeurs morales qui lui sont associées, jusqu’en leur fondement, au point de vivre leur exact contraire, avant de les (re)choisir librement à la suite d’un itinéraire personnel.
    • Adolescent puis jeune adulte, Charles de Foucauld a vécu aussi loin de l’Évangile que l’on peut l’être. Il a goûté à toutes les joies et tous les plaisirs qu’une vie sans Dieu ni maître peut offrir : prostituées, soirées libertines, festins, argent, gloire militaire et professionnelle… Pourtant, la vie libertine proposée par l’athéisme ne semble pas tenir ses promesses de bonheur. Les plus grandes philosophies athées et les plaisirs illimités n’ont pas su combler la soif de vérité et de bonheur de Charles de Foucauld. Seul l’Évangile a pu le faire.
    • Après un début de carrière militaire, Charles de Foucauld effectue une exploration au Maroc. Le fait de côtoyer des musulmans profondément croyants éveille Charles à la transcendance. La religion lui semble pouvoir apporter des réponses qu’aucune philosophie ou aucun mode de vie ne peut offrir. Fasciné par la foi des musulmans, Charles envisage de se convertir à l’islam. Pourtant, après avoir lu le Coran et étudié le contenu doctrinal de cette religion, Charles, soutenu par une intuition intérieure, décide que le christianisme lui est préférable.
    • De retour à Paris, la fréquentation régulière de catholiques intelligents et pleins de bonté fait sauter tous les préjugés négatifs que le jeune homme nourrissait envers la religion catholique. Attiré par le Dieu des chrétiens, Charles ose cette prière : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ! » Très peu de temps après, Charles reçoit de Dieu des signes de son existence qui dépassent de bien loin ses attentes. Lors d’une confession à l’abbé Huvelin, l’illumination se produit : en son intelligence, Charles est certain que Dieu existe, et, en son cœur, il goûte à quel point le Christ l’aime.
    • Charles de Foucauld se convertit radicalement au christianisme, et décide de renoncer à tous ses biens, et de ne plus vivre que pour le Christ, au point de devenir religieux, puis ermite. Ce qu’il a cherché toute sa vie, il l’a trouvé dans le christianisme. Après avoir goûté tous les plaisirs de la vie, jusqu’à l’excès, Charles de Foucauld choisit sciemment d’y renoncer pour un bonheur plus grand. Il trouve dans les vertus chrétiennes, en particulier la chasteté, la pauvreté et l’obéissance, une libération intérieure et une joie bien plus profonde que dans ses années libertines.
    • Devenu chrétien, religieux puis ermite, Charles va progressivement brûler d’un amour de Dieu et du prochain de plus en plus intense et profond, inexplicable autrement que par sa fréquentation toujours plus intime du Dieu en lequel il croit. Seule la grâce de Dieu peut expliquer comment un cœur aussi dur, orgueilleux, égoïste, jouisseur et indiscipliné a pu devenir aussi doux, humble, pur, aimant et obéissant.
    • La vie humble et cachée de Charles de Foucauld sera dévoilée progressivement après la mort de ce dernier. Cette vie d’amour à haute température constituera une inspiration pour des millions de chrétiens, mais aussi de non chrétiens. À la suite de miracles obtenus par son intercession, Charles de Foucauld est canonisé le 15 mai 2022 par le pape François.

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    Né à Strasbourg le 15 septembre 1858 dans une famille, très chrétienne, de militaires, Charles de Foucauld est orphelin de père et de mère dès l’âge de six ans. Élevé par son grand-père, avec sa sœur Marie, Charles fait sa première communion et il est confirmé le 28 avril 1872. Pourtant, à cette même époque, cet adolescent intelligent, curieux et avide de lectures diverses commence à s’éloigner de la foi.

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  • L'homélie du Pape pour la messe du premier dimanche de l'Avent célébrée à Istanbul

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    Chers frères et sœurs,

    nous célébrons cette messe la veille du jour où l’Église commémore saint André, Apôtre et saint Patron de cette terre. Et en même temps, nous entrons dans l’Avent, pour nous préparer à revivre, à Noël, le mystère de Jésus, Fils de Dieu, « engendré, non pas créé, consubstantiel au Père » (Credo de Nicée-Constantinople), comme l’ont solennellement déclaré il y a 1700 ans les Pères réunis en Concile à Nicée.

    Dans ce contexte, la Liturgie nous propose, dans la première Lecture (cf. Is 2, 1-5), l’une des plus belles pages du livre du prophète Isaïe, où résonne l’invitation adressée à tous les peuples à monter sur la montagne du Seigneur (cf. v. 3), lieu de lumière et de paix. Je voudrais donc que nous méditions sur notre être Église, en nous arrêtant sur certaines images contenues dans ce texte.

    La première est celle de la “montagne élevée au sommet des monts” (cf. Is 2, 2). Elle nous rappelle que les fruits de l’action de Dieu dans notre vie ne sont pas un don pour nous seulement, mais pour tous. La beauté de Sion, ville sur la montagne, symbole d’une communauté née de nouveau dans la fidélité qui devient un signe de lumière pour les hommes et les femmes de toutes origines, nous rappelle que la joie du bien est contagieuse. Nous en trouvons la confirmation dans la vie de nombreux saints. Saint Pierre rencontre Jésus grâce à l’enthousiasme de son frère André (cf. Jn 1, 40-42), qui, à son tour, avec l’apôtre Jean, est conduit au Seigneur par le zèle de Jean le Baptiste. Saint Augustin, des siècles plus tard, vient au Christ grâce à la prédication chaleureuse de saint Ambroise et il existe de nombreux exemples similaires.

    Dans tout cela il y a une invitation, également pour nous, à renouveler dans la foi la force de notre témoignage. Saint Jean Chrysostome, grand Pasteur de cette Église, parlait du charme de la sainteté comme d’un signe plus éloquent que tant de miracles. Il disait : « Le prodige se produit et passe, mais la vie chrétienne demeure et édifie continuellement » (Commentaire sur l’Évangile selon saint Matthieu, 43, 5), et il concluait : « Veillons donc sur nous-mêmes, afin d’être aussi un avantage pour les autres » (ibid.). Mes chers amis, si nous voulons vraiment aider les personnes que nous rencontrons, veillons sur nous-mêmes, comme nous le recommande l’Évangile (cf. Mt 24, 42) : cultivons notre foi par la prière, par les Sacrements, vivons-la de manière cohérente dans la charité, rejetons – comme nous l’a dit saint Paul dans la deuxième Lecture – les œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière (cf. Rm 13, 12). Le Seigneur, que nous attendons glorieux à la fin des temps, vient chaque jour frapper à notre porte. Tenons-nous prêts (cf. Mt 24, 44) avec l’engagement sincère d’une vie bonne, comme nous l’enseignent les nombreux modèles de sainteté dont l’histoire de cette terre est riche.

    La deuxième image qui nous vient du prophète Isaïe est celle d’un monde où règne la paix. Il le décrit ainsi : « De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre » (Is 2, 4). Combien nous sentons urgent cet appel aujourd’hui ! Comme nous avons besoin de paix, d’unité et de réconciliation autour de nous, mais aussi en nous et entre nous ! Comment pouvons-nous contribuer à répondre à cette question ?

    Pour mieux le comprendre, regardons le “logo” de ce voyage, où l’un des symboles choisis est celui du pont. Il peut également nous faire penser au célèbre grand viaduc qui dans cette ville, traversant le détroit du Bosphore, unit deux continents : l’Asie et l’Europe. Au fil du temps, deux autres passages s’y sont ajoutés, de sorte qu’il existe actuellement trois points de jonction entre les deux rives. Trois grandes structures de communication, d’échange, de rencontre : imposantes à voir, mais pourtant si petites et fragiles par rapport aux immenses territoires qu’elles relient.

    Leur triple extension à travers le détroit nous fait penser à l’importance de nos efforts communs pour l’unité à trois niveaux : au sein de la communauté, dans les relations œcuméniques avec les membres des autres confessions chrétiennes et dans la rencontre avec les frères et sœurs appartenant à d’autres religions. Prendre soin de ces trois ponts, en les renforçant et en les élargissant de toutes les manières possibles, fait partie de notre vocation à être une ville bâtie sur la montagne (cf. Mt 5, 14-16).

    Tout d’abord, comme je le disais, cette Église compte quatre traditions liturgiques différentes – latine, arménienne, chaldéenne et syriaque –, chacune apportant sa propre richesse sur le plan spirituel, historique et d’expérience ecclésiale. Le partage de ces différences peut montrer de manière éminente l’un des traits les plus beaux du visage de l’Épouse du Christ : celui de la catholicité qui unit. L’unité qui se cimente autour de l’Autel est un don de Dieu, et comme telle, elle est forte et invincible, car elle est l’œuvre de sa grâce. Mais en même temps, sa réalisation dans l’histoire nous est confiée, ainsi qu’à nos efforts. C’est pourquoi, tout comme les ponts sur le Bosphore, elle a besoin de soins, d’attention, d’“entretien”, pour que le temps et les vicissitudes n’affaiblissent pas ses structures et que ses fondations restent solides. Avec les yeux tournés vers la montagne de la promesse, image de la Jérusalem du Ciel qui est notre but et notre mère (cf. Gal 4, 26), mettons donc tout en œuvre pour favoriser et renforcer les liens qui nous unissent, pour nous enrichir mutuellement et être aux yeux du monde un signe crédible de l’amour universel et infini du Seigneur.

    Un deuxième lien de communion que cette liturgie nous suggère est celui de l’œcuménisme. La participation des Représentants d’autres Confessions, que je salue avec une vive reconnaissance, en témoigne également. En effet, la même foi dans le Sauveur nous unit non seulement entre nous, mais aussi avec tous nos frères et sœurs appartenant à d’autres Églises chrétiennes. Nous en avons fait l’expérience hier, lors de la prière à İznik. C’est là aussi une voie sur laquelle nous marchons ensemble depuis longtemps, et dont saint Jean XXIII, lié à cette terre par d’intenses liens d’affection réciproque, en fut un grand promoteur et témoin. C’est pourquoi, tandis que nous demandons, avec les paroles du Pape Jean, que « que se réalise le grand mystère de cette unité que le Christ Jésus a demandée au Père céleste avec des prières très ardentes dans l’imminence de son sacrifice » (Discours d’ouverture du Concile œcuménique Vatican II, 11 octobre 1962, 8.2), nous renouvelons aujourd’hui notre “oui” à l’unité, « afin que tous soient un » (Jn 17, 21), “ut unum sint”.

    Un troisième lien auquel nous renvoie la Parole de Dieu est celui avec les membres des communautés non chrétiennes. Nous vivons dans un monde où, trop souvent, la religion est utilisée pour justifier les guerres et les atrocités. Mais nous savons nous autres que, comme l’affirme le Concile Vatican II, « la relation de l’homme à Dieu le Père et la relation de l’homme à ses frères humains sont tellement liées que l’Écriture dit : « Qui n’aime pas ne connaît pas Dieu » (1 Jn 4, 8) » (Déclaration Nostra aetate, n. 5). C’est pourquoi nous voulons marcher ensemble, en valorisant ce qui nous unit, en démolissant les murs des préjugés et de la méfiance, en favorisant la connaissance et l’estime réciproque, pour donner à tous un message fort d’espérance et une invitation à devenir des « artisans de paix » (Mt 5, 9).

    Mes chers amis, faisons de ces valeurs nos résolutions pour le temps de l’Avent et plus encore pour notre vie, tant personnelle que communautaire. Nos pas se déplacent comme sur un pont qui unit la terre au Ciel et que le Seigneur a jeté pour nous. Gardons toujours les yeux fixés sur ses rives, pour aimer de tout notre cœur Dieu et nos frères, pour marcher ensemble et pour pouvoir nous retrouver, un jour, tous ensemble, dans la maison du Père.

  • Comment comprendre l'Avent ?

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    De Carl E. Olson sur le CWR :

    Accepter la difficulté de l'Avent

    L'Avent concerne en fin de compte la venue du Fils dans la gloire, lorsqu'il « jugera les vivants et les morts ».

    28 novembre 2025

    « On pourrait dire de l'Avent qu'il n'est pas fait pour les âmes sensibles. Pour saisir la profondeur de la condition humaine, il faut être prêt à entrer dans le pire. » — Fleming Rutledge 1

    « C'est certainement le verset le plus embarrassant de la Bible », a écrit C. S. Lewis. Cette phrase accrocheuse se trouve dans l'essai intitulé « The World's Last Night » (La dernière nuit du monde), publié pour la première fois en 1952. À quel verset le célèbre auteur et apologiste faisait-il référence ? À celui-ci :

    En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera pas avant que tout cela n'arrive. (Mt 24, 34)

    Lewis était apparemment déconcerté par une grande partie de ce qui précède ce verset dans Matthieu 24 — un passage qui, avec le chapitre 25, est connu sous le nom de Discours sur le mont des Oliviers et parfois appelé la « Petite Apocalypse » (cf. Marc 13 et Luc 21), par opposition à la Grande Apocalypse, ou le Livre de l'Apocalypse. Ces deux chapitres du premier évangile sont, pour dire le moins, difficiles à interpréter, car ils mêlent jugement cosmique, bouleversements historiques spécifiques (en particulier la destruction du temple de Jérusalem en 70 après J.-C.) et déclarations sur l'approche de la tribulation, la fin des temps et la venue du Fils de l'homme.

    Embrassez la Parole

    Il est regrettable que Lewis ait trouvé certains de ces chapitres « embarrassants », d'autant plus que, d'après mon expérience, le caractère apparemment obscur de certains passages des Écritures est une occasion de grandir à la fois dans la foi et dans l'humilité. Lorsque le Christ déclare, immédiatement après le « verset embarrassant », que « le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point », il ne se livre pas à une envolée lyrique, mais proclame prophétiquement, en tant que Fils de Dieu et Verbe incarné.

    Plutôt que de reculer, nous devrions méditer ces paroles. Plutôt que d'hésiter, nous devrions embrasser la Parole.

    Monseigneur Ronald Knox (1888-1957), né une décennie avant Lewis et qui avait été (comme Lewis) anglo-catholique – fils d'un évêque anglican ! – avant d'entrer dans l'Église catholique dans sa jeunesse, a certainement médité les Écritures, étant le dernier homme à avoir traduit seul l'intégralité de la Bible. À propos de Matthieu 24, 34, il a simplement écrit, dans son Commentaire sur les Évangiles : « « Toutes ces choses » doivent donc être comprises comme signifiant la chute de Jérusalem, mais pas du tout la seconde venue... » 2 Et il est sans doute important que nous considérions le contexte historique des remarques du Christ, qui ont été faites une génération avant les événements choquants et dévastateurs de 70 après J.-C.

    Le point essentiel est que les textes apocalyptiques ont pour but de révéler des vérités profondes et éternelles de manière surprenante et stimulante. Le mot grec apokalypsis signifie « dévoilement » ou « révélation ». Le dernier livre de la Bible, par exemple, a pour but de dévoiler, ou de révéler pleinement, Jésus-Christ ressuscité et triomphant, « le premier-né d'entre les morts et le souverain des rois de la terre » (Apoc 1, 5) . Les écrits apocalyptiques étaient populaires parmi les Juifs au cours des deux siècles qui ont précédé la naissance de Jésus, et la littérature chrétienne des deux ou trois siècles qui ont suivi la mort et la résurrection du Christ a parfois imité ces œuvres juives dans leur utilisation de visions, d'anges, de voyages au ciel et de prophéties sur l'avenir.

    Quel est le rapport avec l'Avent ?

    Le dernier verset de la lecture de l'Évangile du premier dimanche de l'Avent nous indique la voie : « C'est pourquoi, vous aussi, vous devez être prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous ne l'attendez pas » (Mt 24, 44).

    Le Christ ne dit pas : « Pensez à être prêts » ou « Réfléchissez à des moyens qui pourraient vous aider à être prêts », mais simplement : « Vous aussi, vous devez être prêts... ». Il est venu. Il reviendra. Et il vient maintenant.

    Cette ancienne trinité des venues divines a été magnifiquement exprimée il y a près d'un millénaire par le brillant moine cistercien saint Bernard de Clairvaux (1090-1153) :

    Lors de sa première venue, il a été vu sur terre, vivant parmi les hommes ; il témoigne lui-même qu'ils l'ont vu et qu'ils l'ont haï. Lors de sa venue finale, toute chair verra le salut de notre Dieu, et ils regarderont celui qu'ils ont transpercé. La venue intermédiaire est cachée ; seuls les élus voient le Seigneur en eux-mêmes, et ils sont sauvés. Lors de sa première venue, notre Seigneur est venu dans notre chair et dans notre faiblesse ; lors de cette venue intermédiaire, il vient en esprit et en puissance ; lors de la venue finale, il sera vu dans sa gloire et sa majesté. 3

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  • Le pape à Nicée : la foi en l'Incarnation est en jeu

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    Le pape à Nicée : la foi en l'Incarnation est en jeu.

    Sur le site même où s'est tenu le premier concile il y a 1 700 ans, Léon XIV a récité le Credo aux côtés du patriarche Bartholomée et d'autres chefs des Églises orthodoxes. Le désir d'une pleine communion et la mise en garde contre le nouvel arianisme qui réduit le Christ à un chef charismatique, niant ou ignorant sa divinité.

    29/11/2025

    (Photo AP/Khalil Hamra) Associate Press/LaPresse

    Le point culminant du premier voyage apostolique de Léon XIV a eu lieu hier, lors des fouilles de l'ancienne basilique Saint-Néophyte d'Iznik. Près des rives du lac, le pape a présidé une prière œcuménique avec Bartholomée de Constantinople et d'autres responsables des Églises orthodoxes.

    En ce lieu même où fut proclamée la foi en Jésus-Christ, Fils de Dieu, il y a 1 700 ans, l'anniversaire du concile de Nicée a été commémoré. Les chefs religieux chrétiens ont récité ensemble le Credo, incarnant ce que Léon XIV a appelé dans son discours « le désir de pleine communion entre tous ceux qui croient en Jésus-Christ ».

    Ce geste symbolique, d'une grande portée, a été accompli à l'endroit même où le Credo fut professé et récité pour la première fois en 325. La confession de foi christologique, a déclaré le pape, « est un lien profond qui unit déjà tous les chrétiens ».

    L'œcuménisme de Léon fut une fois de plus confié à son « maître », saint Augustin, dont il emprunta la citation : « Bien que nous, chrétiens, soyons nombreux, en un seul Christ, nous sommes un. » « Plus nous sommes réconciliés », observa Prévost, « plus nous, chrétiens, pouvons témoigner avec crédibilité de l'Évangile de Jésus-Christ. » La partie la plus importante de son discours, cependant, était consacrée à la mise en garde des chrétiens qui « risquent de réduire Jésus-Christ à une sorte de leader charismatique ou de surhomme, une distorsion qui conduit finalement à la tristesse et à la confusion. » Cette tentation est comparée – et, à certains égards, assimilée – à celle d'Arius qui, « en niant la divinité du Christ, (...) l'a réduit à un simple intermédiaire entre Dieu et les hommes, ignorant la réalité de l'Incarnation, de sorte que le divin et l'humain sont restés irrémédiablement séparés. »

    Léon quitta Iznik en hélicoptère, comme il y était arrivé, et retourna à Istanbul en fin d'après-midi pour une rencontre privée avec les évêques de la délégation apostolique. Avant son passage dans l'antique Nicée, le pape avait visité la maison de retraite gérée depuis plus d'un siècle par les Petites Sœurs des Pauvres. S'adressant aux hôtes, il déplora que « dans de nombreux contextes sociaux, où prédominent l'efficacité et le matérialisme, le respect des personnes âgées se soit perdu ».

    Le deuxième jour de son voyage débuta par une rencontre avec des évêques, des prêtres , des diacres, des religieux et religieuses, ainsi que des agents pastoraux, à la  cathédrale du Saint-Esprit. Le pape les a définis comme la « communauté appelée à cultiver la semence de la foi qui nous a été transmise par Abraham, les Apôtres et les Pères ». Le petit nombre de catholiques en Turquie ne devrait pas poser problème ; au contraire, « cette logique de petitesse est la véritable force de l’Église », car, comme l’a dit Léon XIV, « elle ne réside pas dans ses ressources et ses structures, et les fruits de sa mission ne proviennent ni d’un consensus numérique, ni d’une puissance économique, ni d’une influence sociale », puisque l’Église « vit de la lumière de l’Agneau et, rassemblée autour de lui, est portée dans les rues du monde par la puissance du Saint-Esprit ». Aujourd’hui, le pape visitera la Mosquée bleue, tout comme Benoît XVI et François. 

  • Le pape Léon XIV : « Le latin est la langue de l'Église »; les cardinaux retournent à l'école

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    De Francesco Capozza sur Il Tempo :

    Le pape Léon XIV : « Le latin est la langue de l'Église. » Les cardinaux retournent à l'école.

    Le latin est la langue officielle de l'Église, et ceux qui ne la maîtrisent pas, même parmi les cardinaux (comme cela a été clairement démontré lors du dernier conclave en mai dernier), devraient désormais reprendre leurs manuels scolaires, car Léon XIV l'a entériné dans le nouveau « Règlement général de la Curie romaine » publié hier. Certes, il n'est pas nouveau que le latin soit la langue ecclésiastique dans laquelle les prélats du monde entier communiquaient jusqu'à il y a quelques décennies, mais certains ont récemment souhaité que cette langue ancienne soit universellement remplacée par l'italien.

    Suite au décès du pape François le 21 avril, tous les cardinaux du monde entier se sont réunis à Rome. Plusieurs personnalités éminentes se sont retrouvées démunies face à la nécessité de dialoguer et d'échanger des idées en vue de l'élection du nouveau pontife. La plupart d'entre eux ne parlent pas italien (et, à vrai dire, pourquoi le devraient-ils), mais le plus surprenant fut que nombre de cardinaux ignoraient même le latin. C'est le nouveau pape lui-même qui mit fin à ce chaos linguistique. Près de sept mois après son élection au Siège de Pierre, il jugea indispensable de clarifier la situation une fois pour toutes.

    Le nouveau Règlement de la Curie romaine est un document divisé en deux parties : la première, adressée aux plus hauts gradés de la hiérarchie ecclésiastique qui constituent le gouvernement central de l’Église, comprend 52 articles ; la seconde, destinée aux employés de second rang, aux prélats et aux laïcs, comprend 92 articles qui traitent de divers aspects du travail au Saint-Siège, de la mobilité à la retraite, de l’avancement de carrière à la rémunération ordinaire et extraordinaire, des motifs de licenciement aux congés. Toutefois, comme indiqué, ce règlement concerne principalement le personnel laïc employé au Vatican, des huissiers aux employés de la poste, par exemple.

    L’essence même de ce nouveau règlement réside cependant dans sa première partie, qui concerne les cardinaux, les archevêques et les prélats de haut rang travaillant dans les dicastères (ministères) du Siège apostolique. Et c’est précisément dans cette première partie, au titre XIII, intitulé « Langues en usage », article 50, que Léon XIV établit que « les institutions curiales doivent, en règle générale, rédiger leurs actes en latin ». Pour ceux qui, malheureusement, ne le connaissent pas si bien (et malheureusement, ils sont nombreux, même dans les hautes sphères du Vatican), le pape crée, au paragraphe suivant, « un office pour la langue latine au sein du Secrétariat d’État, au service de la Curie romaine » – en somme, une sorte d’école de rattrapage prête à instruire ceux qui ont oublié la langue qui a été la langue officielle de l’Église pendant des siècles.

    Le texte substantiel publié hier vise à réglementer les aspects purement opérationnels et administratifs de la Constitution apostolique « Praedicate Evangelium », promulguée par le pape François le 19 mars 2022. Cette Constitution a profondément transformé la Curie romaine, le gouvernement central de l’Église, mais n’a pas codifié les règlements internes des dicastères ni mis en place une structure bureaucratique efficace pour ceux qui y travaillent au quotidien. Une fois encore, comme pour le Motu Proprio relatif au Gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican, publié il y a seulement trois jours, Prévost corrige, ou plutôt « rafistole », comme on dit à Rome, ce que Bergoglio a publié à la hâte et, peut-être, avec une certaine superficialité.

  • Fernández : Le terme « Co-Rédemptrice » est tabou dans les documents officiels du Vatican, mais autorisé dans la dévotion privée

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    De kath.net/news :

    Fernández : Le terme « Co-Rédemptrice » est tabou dans les documents officiels du Vatican, mais autorisé dans la dévotion privée.

    28 novembre 2025

    Dans un dialogue avec la journaliste Diane Montagna, le préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi explique que la note doctrinale « Mater populi fidelis » rejette le titre marial de « Co-Rédemptrice » uniquement pour un usage ecclésiastique officiel.

    Vatican (kath.net/pl) « Trois semaines après que l’encyclique « Mater Populi Fidelis » a suscité la polémique en déclarant que le titre marial de « Co-Rédemptrice » est « toujours inapproprié », le préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi a précisé que cette formulation ne constitue pas un rejet général du titre en lui-même. Le cardinal a expliqué que le mot « toujours » se réfère désormais uniquement à l’usage officiel de l’Église et non plus à tous les contextes dans lesquels le titre pourrait être employé. » C’est ce qu’écrit Diane Montagna sur son blog. Elle y retranscrit l’intégralité de son dialogue avec le cardinal Victor Manuel Fernández, qui a eu lieu lors d’une conférence de presse au Vatican. Cette Américaine est théologienne, journaliste catholique reconnue et spécialiste du Vatican.

    Fernandez a précisé que « Mater Populi Fidelis » « n’a pas pour but d’évaluer les déclarations antérieures des saints, des docteurs de l’Église et des papes, mais ne sera désormais employé ni dans la liturgie, c’est-à-dire dans les textes liturgiques, ni dans les documents officiels du Saint-Siège », poursuit Montagna. « Le cardinal Fernández a également souligné que la nouvelle restriction du titre de “Co-Rédemptrice” s’applique exclusivement à la langue officielle de l’Église. Il n’est pas demandé aux fidèles qui comprennent le sens traditionnel et subordonné de ce terme de l’abandonner dans leur dévotion privée ou dans les discussions éclairées. Cette décision établit une norme pour les textes magistériels et liturgiques, et non pour la piété personnelle. »

  • Le Pape en Turquie : un Credo sans Filioque pour préserver l’unité

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    D'Hortense Leger sur aleteia.org :

    Léon XIV en Turquie : un Credo sans Filioque pour préserver l’unité

     
    27/11/25

    Léon XIV doit se rendre ce 28 novembre sur les rives d’Iznik (Turquie) pour commémorer, avec une vingtaine de responsables chrétiens, les 1.700 ans du Concile de Nicée. Point d’orgue de cette cérémonie : la récitation du Credo dans sa version originelle, sans la mention “Filioque”. En renonçant à cet ajout théologique, le Pape et les responsables chrétiens présents souhaitent placer l’unité au-dessus des clivages historiques, le temps d’une profession de foi commune.

  • Bruxelles : une crèche qui fait débat

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Bruxelles opte pour une crèche de Noël en tissus et sans visage: « Un mélange inclusif pour que tout le monde s'y retrouve »

    Peut être une image de une personne ou plus, foulard et estrade

    La crèche traditionnelle de Noël a été remplacée par des poupées sans visages censées représenter le « mélange de toutes les couleurs de peau ». Un choix qui ne fait pas l’unanimité. 

    Exit les santons traditionnels. Cette année, pour la  crèche  de la Grand-Place, la ville de  Bruxelles  a choisi d’installer des poupées de chiffons… sans visages. Marie et Joseph sont bien là. Même l’Enfant Jésus et  les rois mages  ont pris un peu d’avance. Mais à la place des faces souriantes tournées vers la mangeoire, une surface plane faite d’assemblages de tissus gris, rouge, beige, noir et brun. Un choix de la créatrice Victoria-Maria, rapporte  La Libre. Le journal belge cite même un membre de l’organisation, qui explique que cet assemblage de couleurs hétérogènes traduit « un mélange inclusif de toutes les couleurs de peau, pour que tout le monde s’y retrouve ».

    Sauf que ce choix ne fait pas l’unanimité, tant s’en faut : plusieurs internautes ont manifesté leur désapprobation sur les réseaux sociaux. « On touche le fond… et on continue de creuser », a tweeté le footballeur du LOSC et international belge Thomas Meunier. 

    « Admirez la crèche “inclusive” de Bruxelles, capitale de l’Europe », s’est désolée une internaute. D’autres soulignent que cette représentation rappelle la charia, la loi islamique, qui interdit de représenter les visages humains. « Pour l’instant, Joseph n’a qu’une femme. La burka sera pour l’an prochain », ironise un autre internaute. « Noël charia compatible sur la Grand-Place à Bruxelles », a tweeté Florence Bergeaud-Blackler, docteur en anthropologie et présidente du Cerif (Centre européen de recherche et d’information sur le frérisme).

    Du marché de Noël aux « Plaisirs d’hiver »

    La Ville de Bruxelles aurait décidé de se séparer de son ancienne crèche, car celle-ci serait devenue trop vétuste et difficile à transporter, rapporte la presse belge. La Libre assure également que les autorités de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, la cathédrale de Bruxelles, ont été associées à la démarche et ont validé le projet. Cette nouvelle version de la Nativité du Christ, réalisée avec l’Atelier By Souveraine, de Forest, devrait être en place a minima pour les cinq prochaines années. Dans cette nouvelle crèche inclusive intitulée « Étoffes de la Nativité », les personnages sont même vêtus de tissus fins de stock et de matières recyclées ! Le tout, présenté sur le « Plaisirs d’hiver » : c’est ainsi que les autorités ont rebaptisé le marché de Noël de la ville. L’artiste prévoit de réaliser une conférence de presse ce vendredi pour expliquer sa démarche, rapporte La Libre.

    Des polémiques impliquant des figures sans visage ont déjà éclaté par le passé. En janvier 2022, un  documentaire « Zone interdite»  sur le séparatisme lié à l’islam radical,  notamment à Roubaix  (Nord) diffusé sur M6 avait fait grand bruit : il montrait des boutiques où des poupées sans visage étaient vendues. « Seul Allah crée », expliquait une vendeuse. À Lyon cet été, l’inauguration d’une fresque dans les parties communes de la tour d’une cité de Villeurbanne avait fait polémique. On y voyait une  fillette voilée et un personnage sans visage.

    Sur Facebook, Georges Dallemagne commente :

    La crèche de Noël défigurée.
    Voilà la nouvelle trouvaille de la ville de Bruxelles. Marie, Joseph, Jésus, les Rois Mages présentés tels des zombies sans visage…pour cause « d’inclusivité »… « pour que chacun s’y retrouve »… Ben tiens ! On croit à chaque fois avoir touché le fond, mais l’inventivité woke n’a semble-t-il aucune limite à Bruxelles. C’est donc Noël sans Noël. L’effacement de notre histoire, de la tendresse de Noël, de la douceur de cette crèche qui évoque, quelles que soient nos croyances, la paix et la tendresse de la nativité.
    Pour avoir été souvent admirer la féerie de Noël sur notre tellement belle Grand-place de Bruxelles, je peux affirmer que ni les non croyants, ni les musulmans, ni les juifs, ni les martiens ne se sont jamais offusqués de la crèche de Noël. Chacun connaît le trésor de cette tradition. Mais quelques hurluberlus hors sol en ont décidé autrement. Nous aurons cette année des fantômes sans visage, sans sexe, des patchworks de mauvais goût.
    Souvenez-vous: les autorités régionales de Bruxelles avaient déjà voulu faire disparaître de la rue Montagne du Parc la splendide statue « La Maturité », de Victor Rousseau, jugée trop paternaliste. Nous nous y étions opposés avec succès. Après s’être attaqués à La Maturité, voilà qu’on s’attaque à la Nativité.
    Et après on s’étonnera de voir l’extrême droite marquer des points partout en Europe…
    Rendez-nous Noël !
    Et sur X :
    « J’ai grandi avec des crèches chaleureuses et familières, et toutes les traditions chrétiennes qui ont façonné ce pays. Ce qui se passe aujourd’hui est absurde : une petite élite autoproclamée progressiste démantèle notre propre culture au nom d’une idée creuse d’« inclusion ». Aucune minorité n’a réclamé cela. Personne n’est offensé par une crèche. Ce sont toujours les mêmes ingénieurs culturels laïcs qui tentent d’imposer leur vide idéologique à tous. Ce n’est pas du progrès, c’est un effondrement culturel que personne n’a jamais souhaité », écrivait le chroniqueur belge Fouad Gandoul sur X.