Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Christianisme - Page 5

  • Quand la monarchie prend le parti de la vie...

    IMPRIMER

    De Marc McGinness sur le Catholic Herald :

    26 novembre 2025

    Une histoire de la monarchie défendant la vie

    Par un simple acte de dissidence – son refus de consentir, le jour de la fête du Christ Roi, à un projet de loi légalisant l’avortement – ​​Albert, prince de Monaco, a-t-il sauvé sa principauté de l’étiquette de « lieu ensoleillé pour gens louches » ?

    Malgré le vote du Conseil national en mai (19 voix contre 2) autorisant les interruptions de grossesse jusqu'à 12 semaines, ou 16 semaines en cas de viol, et abaissant l'âge du consentement parental de 18 à 15 ans, le Prince a demandé à son gouvernement de ne pas appliquer cette mesure. Il a ajouté : « Je crois que le système actuel reflète nos valeurs, compte tenu du rôle de la religion catholique dans notre pays, tout en garantissant un accompagnement sûr et humain. »

    Sa décision faisait écho aux opinions de sa mère, Grace, qui avait déclaré en 1971 être fermement opposée à l'avortement, « quel qu'il soit, légal ou illégal ». Concernant le traumatisme psychologique lié à un avortement, elle avait affirmé : « Je le ressens profondément. Les médecins ont tendance à croire que tout est fini en une demi-heure. C'est bien plus complexe. Les conséquences psychologiques persistent pendant de nombreuses années. »

    Ce dernier acte de la dynastie Grimaldi, qui débuta en 1297 lorsque François Grimaldi, déguisé en moine franciscain, s'empara de la forteresse du Rocher de Monaco avec le soutien de son cousin Rainier Ier et de ses hommes, contribue à expliquer leur longévité et renforce le titre de « Souverain catholique ». L'octroi par le Vatican, en 2013, du privilège du blanc à Charlène, épouse d'Albert – privilège refusé à sa mère – l'a-t-il rapproché de l'Église ?

    Ces questions de conscience ont mis à l'épreuve les dirigeants de plusieurs maisons catholiques européennes au pouvoir au cours des trois dernières décennies, des questions majeures pour ce que les médias s'obstinent à appeler des « micro-États ».

    En 1990, le roi Baudouin des Belges, connu de longue date avec son épouse Fabiola pour leur engagement en faveur des droits des personnes handicapées, notamment des enfants handicapés, fut sollicité pour approuver la légalisation de l'avortement dans son royaume. Sa signature était indispensable, mais Baudouin s'y opposa, y voyant une violation du droit fondamental à la vie.

    Lorsqu'il a dit à Fabiola que son refus pourrait entraîner sa démission, elle a répondu : « Je sais faire une bonne journée de travail. J'ai encore mon certificat de secourisme de la Croix-Rouge. »

    Le 31 mars, Baudouin a adressé une lettre personnelle au Premier ministre Maertens, exprimant de « vives inquiétudes quant à la clause autorisant l’avortement au-delà de douze semaines si l’enfant à naître est atteint d’une anomalie particulièrement grave reconnue comme incurable au moment du diagnostic… En bref, je crains que cette loi ne contribue à une diminution palpable du respect dû à la vie des plus vulnérables. À ceux que ma décision pourrait choquer, je demande : est-il juste que je sois le seul citoyen belge contraint d’agir contre sa conscience dans un domaine aussi crucial ? La liberté de conscience est-elle sacrée pour tous, sauf pour le roi ? »

    Le Premier ministre Maertens proposa un ingénieux compromis à la belge. L'article 82 de la Constitution belge stipulait qu'en cas d'incapacité du monarque à gouverner, les pouvoirs royaux étaient dévolus au Conseil des ministres. Le roi abdiqua donc et, durant la période de vacance du trône, le Conseil des ministres ratifia et promulgua la loi sur l'avortement. Le 5 avril, 36 heures après l'abdication, le Premier ministre déclara que le roi était désormais apte à gouverner et celui-ci reprit ses fonctions.

    Baudouin écrivit plus tard dans son journal : « Si je n'avais pas fait cela, j'aurais été malade toute ma vie pour avoir trahi le Seigneur. »

    Lire la suite

  • L'audience générale du Pape : une ode à la Vie

    IMPRIMER

    LÉON XIV

    AUDIENCE GÉNÉRALE

    Place Saint-Pierre
    Mercredi 26 novembre 2025

    __________________________________

    Cycle de catéchèse – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance IV. La résurrection du Christ et les défis du monde actuel. 6. Espérer dans la vie pour générer la vie

    Chers frères et sœurs, bonjour, et bienvenue !

    La Pâque du Christ éclaire le mystère de la vie et nous permet de le regarder avec espérance. Cela n'est pas toujours facile ni évident. Partout dans le monde, beaucoup de vies semblent difficiles, douloureuses, pleines de problèmes et d'obstacles à surmonter. Et pourtant, l'être humain reçoit la vie comme un don : il ne la demande pas, il ne la choisit pas, il en fait l'expérience dans son mystère, du premier jour jusqu'au dernier. La vie a une spécificité extraordinaire : elle nous est offerte, nous ne pouvons pas nous la donner nous-mêmes, mais elle doit être nourrie constamment : il faut un soin qui la maintienne, la dynamise, la préserve, la relance.

    On peut dire que la question de la vie est l'une des questions abyssales du cœur humain. Nous sommes entrés dans l'existence sans avoir rien fait pour le décider. De cette évidence jaillissent comme un fleuve en crue les questions de tous les temps : qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ? Quel est le sens ultime de tout ce voyage ?

    Vivre, en effet, implique un sens, une direction, une espérance. Et l'espérance agit comme une force profonde qui nous fait avancer dans les difficultés, qui nous empêche d'abandonner dans la fatigue du voyage, qui nous rend certains que le pèlerinage de l'existence nous conduit à la maison. Sans l'espérance, la vie risque d'apparaître comme une parenthèse entre deux nuits éternelles, une brève pause entre l'avant et l'après de notre passage sur terre. Espérer dans la vie, c'est plutôt anticiper le but, croire comme certain ce que nous ne voyons ni ne touchons encore, faire confiance et nous en remettre à l'amour d'un Père qui nous a créés parce qu'il nous a voulus avec amour et qu'il nous veut heureux.

    Très chers amis, il existe dans le monde une maladie répandue : le manque de confiance dans la vie. Comme si l'on s'était résigné à une fatalité négative, à un renoncement. La vie risque de ne plus représenter une opportunité reçue en don, mais une inconnue, presque une menace dont il faut se préserver pour ne pas être déçu. C'est pourquoi le courage de vivre et de générer la vie, de témoigner que Dieu est par excellence « l'amant de la vie », comme l'affirme le Livre de la Sagesse (11, 26), est aujourd'hui un appel plus que jamais urgent.

    Dans l'Évangile, Jésus confirme constamment sa diligence à guérir les malades, à soigner les corps et les esprits blessés, à redonner vie aux morts. Ce faisant, le Fils incarné révèle le Père : il restitue leur dignité aux pécheurs, accorde la rémission des péchés et inclut tout le monde, spécialement les désespérés, les exclus, les éloignés, dans sa promesse de salut.

    Engendré par le Père, Christ est la vie et il a engendré la vie sans compter jusqu'à nous donner la sienne, et il nous invite également à donner notre vie. Engendrer signifie donner la vie à quelqu'un d'autre. L'univers des vivants s'est étendu grâce à cette loi qui, dans la symphonie des créatures, connaît un admirable “crescendo” culminant dans le duo de l'homme et de la femme : Dieu les a créés à son image et leur a confié la mission de donner la vie à son image, c'est-à-dire par amour et dans l'amour.

    Dès le début, l'Écriture Sainte nous révèle que la vie, dans sa forme la plus élevée, celle de l'être humain, reçoit le don de la liberté et devient un drame. Ainsi, les relations humaines sont également marquées par la contradiction, jusqu'au fratricide. Caïn perçoit son frère Abel comme un concurrent, une menace, et dans sa frustration, il ne se sent pas capable de l'aimer et de l'estimer. Et voilà la jalousie, l'envie, le sang (Gn 4, 1-16). La logique de Dieu, en revanche, est tout autre. Dieu reste fidèle pour toujours à son dessein d'amour et de vie ; il ne se lasse pas de soutenir l'humanité même lorsque, à l'instar de Caïn, elle obéit à l'instinct aveugle de la violence dans les guerres, les discriminations, les racismes, les multiples formes d'esclavage.

    Donner la vie signifie donc faire confiance au Dieu de la vie et promouvoir l'humain dans toutes ses expressions : tout d'abord dans la merveilleuse aventure de la maternité et de la paternité, même dans des contextes sociaux où les familles ont du mal à supporter le poids du quotidien, souvent freinées dans leurs projets et leurs rêves. Dans cette même logique, donner la vie signifie s'engager pour une économie solidaire, rechercher le bien commun dont tous puissent profiter équitablement, respecter et prendre soin de la création, offrir du réconfort par l'écoute, la présence, l'aide concrète et désintéressée.

    Frères et sœurs, la Résurrection de Jésus-Christ est la force qui nous soutient dans cette épreuve, même lorsque les ténèbres du mal obscurcissent notre cœur et notre esprit. Lorsque la vie semble s'être éteinte, bloquée, voici que le Seigneur Ressuscité passe encore, jusqu'à la fin des temps, et marche avec nous et pour nous. Il est notre espérance.

  • Retour sur « Sacré-Cœur », le film que la France a tenté de faire taire – et que le public a quand même vu

    IMPRIMER

    De Solène Tadié sur le NCR :

    « Sacré-Cœur » : Le film que la France a tenté de faire taire – et que le public a quand même vu.

    Un nouveau docu-fiction réalisé par Steven Gunnell, ancien membre d'un boys band, qui explore la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus à travers les apparitions de Paray-le-Monial, est l'une des grandes surprises du box-office français cette année.

    Le film « Sacré-Cœur » émeut les cœurs dans toute la France.
    Le film « Le Sacré-Cœur » émeut les cœurs dans toute la France. (photo : SAJE Distribution)

    Avant même sa sortie, le film fut décrié par une partie de l'élite culturelle française, suscitant moqueries et indignation face à un contenu jugé trop prosélyte. Même la SNCF refusa d'en faire la promotion. Comme en témoignent les résultats au box-office, ces efforts n'eurent que peu d'effet sur le public. Bien au contraire : Sacré-Cœur : son règne n'a pas de fin, réalisé et produit par Steven Gunnell et son épouse Sabrina Gunnell, est devenu la révélation cinématographique de l'année.

    Depuis sa sortie le 1er octobre, le film a déjoué toutes les prédictions : près d’un demi-million de billets vendus, une fréquentation record par séance et une vague de conversions à la foi. 

    Capture d'écran du nouveau film qui devrait sortir dans les salles américaines en juin 2026.
    Capture d'écran du nouveau film dont la sortie dans les salles américaines est prévue en 2026. (Photo : Saje Distribution)

    Il est prévu d'étendre la diffusion du film à un public mondial, avec une sortie américaine actuellement programmée juste avant ou pendant les célébrations de la solennité du Sacré-Cœur de Jésus en 2026, selon SAJE Distribution. 

    Dans la France anticléricale, où la simple exposition de crèches de Noël est souvent interdite dans les lieux publics, personne ne s'attendait à ce que l'histoire du Sacré-Cœur de Jésus attire des foules plus importantes que certaines productions hollywoodiennes. 

    Lire la suite

  • « Vive le Christ Roi ! », a proclamé Miss Univers Mexique après avoir remporté le concours de beauté

    IMPRIMER

    De David Agren sur The Pilot :

    « Vive le Christ Roi ! », a déclaré Miss Univers Mexique après avoir remporté le concours de beauté.

    Elle a également exprimé sa foi catholique en faisant le signe de croix et en pointant le ciel.

    Bosch, 25 ans, est devenue la quatrième Mexicaine à remporter le titre de Miss Univers lors du concours qui s'est tenu le 21 novembre à Bangkok. Mais elle a attiré l'attention internationale dès le début. Bosch a confronté un directeur du concours qui l'avait traitée de « stupide », ce qui l'a incitée à mener une manifestation des candidates et a finalement conduit au renvoi du directeur.

    « J'ai aimé qu'elle prenne la parole lorsqu'elle estime qu'il y a une injustice », a déclaré la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum le 21 novembre, dans ses félicitations à Bosch. « L'époque du "silence est d'or" est révolue ; nous sommes plus belles lorsque nous prenons la parole et que nous participons », a ajouté la présidente.

    Bosch, originaire de l'État mexicain de Tabasco, dans le sud-est du pays, a évoqué le harcèlement scolaire dont elle a été victime enfant et son trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH). Malgré cela, elle est diplômée en stylisme de l'Université ibéro-américaine de Mexico, un établissement jésuite.

    Elle s'est également fait remarquer pour avoir exprimé ouvertement sa foi catholique. Dans des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, on la voit crier « Vive le Christ Roi ! » dans un ascenseur. Elle utilise les mêmes mots dans ses biographies Instagram et X, des mots qui étaient autrefois le cri de ralliement des Cristeros, qui ont lutté contre la persécution de l'Église au Mexique un siècle plus tôt.

    Avant le concours, elle a publié une photo sur X ornée de symboles catholiques : une image de Marie, un chapelet rose avec une croix rose, une image de Notre-Dame de Guadalupe, sainte patronne du Mexique, ainsi qu'un drapeau mexicain et diverses friandises.

    « Parce que les rêves deviennent réalité, et parce que Dieu l'a voulu », a déclaré Bosch lors de sa présentation en tant que candidate à Miss Univers.

    D'anciennes Miss Univers ont également exprimé leur foi catholique. Sheynnis Palacios, représentante du Nicaragua, a remporté la couronne en 2023, déclenchant des célébrations dans tout le pays et s'attirant les foudres de la dictature anti-catholique.

    « Quand je dis “merci mon Dieu”, c'est parce que cette couronne n'est pas la mienne, elle est pour Lui », a déclaré Palacios à ABS-CBN. « Elle est pour tous les délégués, et aussi pour mon pays et ma famille. »

    — David Agren écrit pour OSV News depuis Buenos Aires, Argentine.

  • Plusieurs centaines de prêtres et plus d’une douzaine d’évêques ont abandonné l’anglicanisme pour se convertir au catholicisme

    IMPRIMER

    De didoc.be :

    Des centaines de prêtres anglicans se sont convertis au catholicisme

    25 novembre 2025

    Les évêques ont été surpris par l’ampleur de cet exode, qui s’explique en partie par l’ordination des femmes dans l’Église d’Angleterre.

    Selon une étude, plusieurs centaines de prêtres et plus d’une douzaine d’évêques ont abandonné l’anglicanisme pour se convertir au catholicisme au cours des trois dernières décennies, dans un « élan » en partie motivé par la décision d’ordonner des femmes dans l’Église d’Angleterre.

    Ces chiffres sont « bien plus élevés que ce que la plupart des gens pourraient imaginer », ont déclaré les analystes, qui ont constaté que près d’un tiers de tous les prêtres catholiques ordonnés en Angleterre et au Pays de Galles depuis 1992 étaient des convertis issus des églises anglicanes.

    Les chercheurs ont déclaré que ces chiffres avaient même surpris les évêques catholiques romains, qui n’avaient pas réalisé l’ampleur des conversions.

    Depuis 1992, année où le Synode général de l’Église d’Angleterre a voté en faveur de l’ordination des femmes, environ 700 prêtres anglicans et membres d’ordres religieux anglicans d’Angleterre, du Pays de Galles et d’Écosse sont devenus catholiques.

    Seize anciens évêques anglicans ont également changé de confession, souvent après leur retraite.

    Monseigneur Michael Nazir-Ali est prêtre catholique depuis 2021, après avoir été évêque anglican de Rochester de 1994 à 2009 et avoir été pressenti à une certaine époque pour devenir archevêque de Cantorbéry.

    Peter Forster était évêque de Chester dans l’Église d’Angleterre jusqu’à sa retraite en 2019 et a été reçu dans l’Église catholique en 2021. Jonathan Goodall était encore évêque anglican d’Ebbsfleet en 2021 lorsqu’il a démissionné pour se convertir au catholicisme.

    Le rapport a été rédigé par la St Barnabas Society, qui apporte son soutien aux membres du clergé catholique convertis, sous la direction de Stephen Bullivant, professeur de théologie et de sociologie des religions à l’université St Mary’s de Twickenham, dans le sud-ouest de Londres.

    Il révèle qu’environ « 35 % des ordinations sacerdotales diocésaines et au sein de l’ordinariat [ordinariat personnel érigé par Benoît XVI en 2009 pour accueillir des groupes d’anglicans convertis] combinées entre 1992 et 2024 en Angleterre et au Pays de Galles concernaient d’anciens membres du clergé anglican ».

    Le cardinal Vincent Nichols, archevêque catholique de Westminster, s’est dit heureux d’en savoir plus sur « le mouvement récent du clergé de l’Église d’Angleterre vers la pleine communion avec l’Église catholique », mais a déclaré qu’il était réticent à utiliser le mot « conversion » [l’Eglise réserve ce terme pour les non-baptisés qui reçoivent le baptême dans l’Eglise catholique].

    Il a expliqué que certains avaient fait valoir que saint Paul ne s’était pas « converti » du judaïsme au christianisme, mais qu’il « n’avait pas tant renoncé à son éducation et à sa pratique juives qu’il les avait dépassées pour atteindre ce qu’il considérait comme leur accomplissement ».

    Il a déclaré que pour ceux qui ont quitté l’Église anglicane pour rejoindre l’Église catholique, il ne s’agissait « pas tant d’une prise de distance ou d’un rejet de leur riche et précieux héritage anglican, mais plutôt d’une expérience qui les poussait à rejoindre la pleine communion visible de l’Église catholique ».

    L’année 1994 a été celle qui a connu le plus grand nombre de conversions, année où les premières femmes ont été ordonnées prêtres dans l’Église d’Angleterre. Après 2009, année où le pape Benoît XVI a facilité la conversion des membres du clergé anglican, et après 2010, année où il s’est rendu en Grande-Bretagne, il y a également eu une forte augmentation.

    En moyenne, environ 11 prêtres anglicans se convertissent chaque année.

    « Les chiffres, que nous avons pu rassembler à partir de diverses sources, sont beaucoup plus élevés que ce que la plupart des gens — y compris les évêques catholiques à qui nous avons parlé — pourraient imaginer », a déclaré M. Bullivant.

    Kaya Burgess est correspondante pour les affaires religieuses du Times. Source : https://www.thetimes.com/uk/religion/article/anglican-priests-converted-catholicism-2prkck7x9. Ce texte a été traduit de l’anglais par Stéphane Seminckx.

  • Le pape Léon fera ses débuts internationaux avec un numéro de funambule

    IMPRIMER

    D'Elise Ann Allen sur Crux :

    Le pape Léon fera ses débuts internationaux avec un numéro de funambule

    26 novembre 2025

    ROME – Chaque visite d'un pape au Moyen-Orient est toujours un exercice d'équilibriste, car il doit composer avec les sensibilités de communautés ethniques et religieuses extrêmement diverses dans une région historiquement et actuellement en proie aux conflits.

    C’est précisément dans ce contexte que le pape Léon XIV fera ses débuts sur la scène internationale cette semaine, lors de sa visite en Turquie et au Liban du 27 novembre au 2 décembre, pour commémorer le 1700e anniversaire du premier concile de Nicée et encourager les populations épuisées par la guerre.

    Tenu dans ce qui est aujourd'hui İznik, le concile de Nicée eut lieu en 325 et démantela l'hérésie arienne, qui niait la divinité de Jésus – une chose aujourd'hui largement reconnue par les chrétiens.

    Ce voyage avait initialement été organisé sous le pontificat du pape François, mais il a été reporté suite à son décès en début d'année et à l'élection du pape Léon XIV.

    Parmi les temps forts du voyage figurent une visite à İznik pour commémorer le concile de Nicée, ainsi qu'une rencontre avec le patriarche œcuménique Bartholomée Ier avec la signature d'une déclaration commune, et une visite au port de Beyrouth, où une explosion massive a tué près de 220 personnes et en a blessé des milliers d'autres en 2020.

    Premier voyage international du pape Léon XIV, sa visite en Turquie et au Liban revêt une grande importance et suscite de grandes attentes quant à la manière dont il se comportera en tant que nouveau dirigeant mondial entrant dans ce qui est sans doute l'un des contextes géopolitiques les plus complexes de la carte.

    Les yeux du monde entier seront rivés sur Léon, qui a déjà la réputation d'être un bâtisseur de ponts, observant comment il choisira d'interagir avec ses homologues chrétiens et comment il gérera les tensions politiques locales pour formuler un message de paix dans une région en guerre.

    Un moment de dialogue

    Le but principal de la visite du pape Léon est, en substance, de faire progresser le dialogue œcuménique dans l'esprit de Nicée avec les dirigeants des différentes Églises chrétiennes de la région, notamment le patriarche œcuménique Bartholomée Ier de Constantinople, avec lequel il signera une déclaration commune.

    Dans une lettre apostolique publiée dimanche et intitulée In Unitate Fidei (« Sur l’unité de la foi »), Léon XIV a soutenu que le Concile reste pertinent aujourd’hui « en raison de sa grande valeur œcuménique », à un moment où l’unité des chrétiens est devenue une priorité absolue pour l’Église catholique.

    À LIRE AUSSI : Le pape Léon XIV affirme que le concile de Nicée a encore un rôle à jouer pour l’unité des chrétiens

    L’œcuménisme, qui sera un élément important du premier voyage apostolique de Léon, n’a cessé de gagner en importance depuis le concile Vatican II (1962-1965) et figurait parmi les points clés à l’ordre du jour du pape François.

    Après avoir rencontré les autorités politiques et civiles nationales de la Turquie à majorité musulmane, où la minorité chrétienne est confrontée quotidiennement à la discrimination, ainsi que les pasteurs locaux de la petite communauté catholique locale, Léon se rendra vendredi à İznik pour une commémoration œcuménique du concile de Nicée.

    Lire la suite

  • Le latin n'est plus la première langue officielle du Vatican.

    IMPRIMER

    De kath.net/news :

    Le latin n'est plus la première langue officielle du Vatican.

    25 novembre 2025

    Le règlement révisé de la Curie romaine stipule : « Les autorités de la Curie rédigent généralement leurs documents en latin ou dans une autre langue » – l’exigence d’une « bonne connaissance du latin » pour les employés du Vatican est supprimée.

    Cité du Vatican (kath.net/KAP) Le latin n'est plus la langue officielle privilégiée au Vatican. C'est ce que stipule le règlement révisé de la Curie romaine, publié cette semaine et approuvé par le pape Léon XIV. Le chapitre relatif aux langues d'usage au Vatican précise désormais : « Les autorités de la Curie rédigent généralement leurs documents en latin ou dans une autre langue. »

    Dans l'ancienne version du « Regolamento », la langue de César et de Cicéron occupait encore une place prépondérante. Il y était stipulé : « Les autorités de la Curie rédigent généralement leurs dossiers en latin, mais elles peuvent également utiliser d'autres langues plus courantes aujourd'hui pour leur correspondance ou la rédaction de documents, selon les besoins spécifiques de l'époque. »

    L’exigence d’une « bonne connaissance du latin » a également été supprimée du nouveau règlement applicable aux employés du Vatican. À l’avenir, seules une bonne connaissance de l’italien et d’une autre langue seront requises. Toutefois, le « Bureau de la langue latine », rattaché à la Secrétairerie d’État du Vatican et accessible à l’ensemble de la Curie romaine, sera maintenu.

  • Qui se souvient des chrétiens de Turquie ?

    IMPRIMER

    De l'European Center for Law & Justice (ECLJ) :

    ECLJ

    Madame, Monsieur,

    Qui se souvient des chrétiens de Turquie?

    Qui se souvient que l’Anatolie fut autrefois chrétienne, et que les chrétiens y ont été opprimés, massacrés, chassés et humiliés jusqu’à ne représenter plus que 20% de la population en 1915, et 0,3% aujourd’hui ?

    Qui se souvient des 2 millions de chrétiens assassinés en Turquie au XXe siècle?

    Le calvaire des derniers chrétiens d’Anatolie se poursuit aujourd’hui, dans l’indifférence de l’Europe. Assassinats, expulsions, spoliations et discriminations sont pourtant leur quotidien.

    C’est pour défendre les chrétiens de Turquie et lutter contre l’indifférence des institutions européennes que l’ECLJ a publié un rapport détaillé sur:

    Ce rapport, nous le diffusons largement, aux media, aux ambassades et aux politiques, pour qu’ils fassent du respect des droits des chrétiens une exigence absolue dans leurs rapports avec la Turquie.

    En outre, nous demandons au Conseil de l’Europe – dont la Turquie est membre – de se saisir de la situation des chrétiens de Turquie. Pour cela, nous vous invitons à vous joindre à cette demande en signant avec nous une pétition qui sera adressée officiellement à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

    Conformément à l’article 71 de son règlement, l’Assemblée aura l’obligation d’examiner notre pétition et de décider formellement de l’opportunité de se saisir de ce sujet, de rédiger un rapport et des recommandations au Comité des Ministres du Conseil de l’Europe.

    Cette semaine est marquée par le 1700e anniversaire du Concile de Nicée, et par la visite du Pape Léon XIV, auprès de Bartholomée 1er, Patriarche œcuménique de Constantinople, à l’occasion de la fête de saint André, frère de Saint Pierre et fondateur de l'Église de Constantinople. Ce sera l’occasion de manifester l’unité de l’Église du Christ.

    Donnons, nous aussi, un signe visible de cette unité en soutenant les chrétiens de Turquie:

    Pour la défense des chrétiens de Turquie

    Partagez cette pétition sur les réseaux sociaux ou suivez-nous sur: 

    ­­­­

  • Le prince de Monaco bloque un projet de loi visant à légaliser l'avortement.

    IMPRIMER

    Du Catholic Herald :

     
    24 novembre 2025

    Le prince de Monaco bloque un projet de loi visant à légaliser l'avortement.

    Un monarque catholique européen refuse de signer une loi qui aurait légalisé l'avortement dans son pays catholique.

    Le prince Albert II de Monaco a refusé de signer une loi votée par le Conseil national qui aurait légalisé l'avortement dans la Principauté.

    La décision du Prince suspend la réforme proposée et laisse la loi actuelle inchangée. Dans un entretien accordé au quotidien Monaco-Matin , il a expliqué que le projet de loi ne sera pas examiné et a exposé les motifs de sa décision.

    Il a souligné : « Je crois que le système actuel reflète qui nous sommes, compte tenu du rôle de la religion catholique dans notre pays, tout en assurant un soutien sûr et humain. »

    Selon la législation en vigueur, l'avortement reste formellement illégal à Monaco, bien qu'il soit dépénalisé depuis 2019. L'interruption de grossesse n'est autorisée que dans trois cas : viol, risque grave pour la vie de la mère ou malformation fœtale importante.

    Le projet de loi, présenté au Conseil national en mars 2025 et adopté par 19 voix contre 2 en mai, visait à autoriser l'interruption volontaire de grossesse jusqu'à 12 semaines (16 semaines en cas de viol) et à abaisser l'âge du consentement parental de 18 à 15 ans.

    Il y a deux semaines, Christophe Mirmand, ministre d'État, a toutefois informé le président du Conseil, Thomas Brezzo, que le gouvernement renonçait à cette mesure. Le prince a demandé au gouvernement d'en informer formellement le Conseil.

    Il a reconnu la sensibilité du sujet, déclarant : « Je comprends à quel point ce sujet est sensible, les émotions qu'il peut susciter. »

    Il a également évoqué les mises à jour législatives de 2009 et 2019, observant que Monaco avait déjà atteint « un cadre équilibré, respectueux des principes constitutionnels, de l’identité culturelle et des femmes concernées ».

    Pour Sa Majesté, cette décision doit en définitive être interprétée à la lumière de la Constitution monégasque, qui reconnaît le catholicisme comme religion d’État. Comme il l’a souligné, elle confirme « la place qu’occupe le catholicisme dans notre pays ».

    La loi monégasque sur l'avortement était parmi les plus restrictives d'Europe. La loi de 2009 limitait l'interruption de grossesse aux trois cas exceptionnels mentionnés précédemment, et la réforme de 2019 a supprimé les sanctions pénales pour les femmes ayant recours à l'avortement à l'étranger, notamment en France voisine.

    La décision du prince Albert trouve des échos dans l'histoire des monarchies européennes. En 1990, le roi Baudouin de Belgique refusa de promulguer une loi légalisant l'avortement jusqu'à douze semaines de grossesse. Le gouvernement le déclara « temporairement inapte à régner » pour une journée, et durant ces 36 heures, le Conseil des ministres signa collectivement la loi, la rendant valide sans son approbation. Le lendemain, le Parlement le rétablit sur le trône.

    De même, en 2008, le grand-duc Henri de Luxembourg a refusé de signer une loi légalisant l'euthanasie. Contrairement à la Belgique, le Luxembourg a modifié sa constitution afin que le monarque ne « sanctionne » plus les lois, mais se contente de les « promulguer ».

    Hans-Adam II, prince de Liechtenstein, a également clairement indiqué qu'il opposerait son veto au résultat de tout référendum proposant de légaliser l'avortement dans le pays.

    Cependant, le souverain de Monaco semble être un rare exemple où l'intervention d'un monarque a directement stoppé une tentative d'introduire des lois anti-vie.

  • À quel point l'Orient et l'Occident peuvent-ils se rapprocher à Nicée ?

    IMPRIMER

    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    À quel point l'Orient et l'Occident peuvent-ils se rapprocher à Nicée ?

     
    Le pape Léon XIV a appelé dimanche à un engagement renouvelé en faveur de l'œcuménisme entre les confessions chrétiennes, exhortant tous les chrétiens et leurs dirigeants à approfondir leur communion dans les principes communément confessés de la foi.
    Le pape Léon XIV rencontre le patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople. Crédit : Médias du Vatican.

    Dans une lettre apostolique publiée avant un voyage papal à Nicée — au cours duquel Léon XIV rejoindra le patriarche de Constantinople pour commémorer le 1700e anniversaire du concile œcuménique qui a élaboré le credo éponyme —, Léon XIV a rappelé les querelles doctrinales âpres et clivantes qui ont précédé et suivi la formulation du Credo de Nicée.

    Le pape a souligné qu'après des générations de divisions et d'hérésies concernant la nature essentielle de la Trinité, une grande partie du christianisme mondial est aujourd'hui unie dans la confession de la nature essentielle de Dieu.

    « Nous devons donc laisser derrière nous les controverses théologiques qui ont perdu leur raison d’être afin de développer une compréhension commune et plus encore, une prière commune au Saint-Esprit, afin qu’il nous rassemble tous dans une seule foi et un seul amour », a déclaré le pape.

    Bien sûr, l’œcuménisme a toujours été une priorité pour tous les papes, et plus particulièrement depuis le concile Vatican II. Et, comme l’a observé Léon XIV dans sa lettre intitulée In Unitate Fidei , « en vérité, ce qui nous unit est bien plus grand que ce qui nous divise ».

    Léon a observé que « dans un monde divisé et déchiré par de nombreux conflits, l’unique communauté chrétienne universelle peut être un signe de paix et un instrument de réconciliation, jouant un rôle décisif dans l’engagement mondial en faveur de la paix. »

    Mais si cela résonne profondément, sur le plan émotionnel et spirituel, pour de nombreux chrétiens de différentes confessions, la situation actuelle des relations œcuméniques présente un tableau complexe.

    Bien que les points de divergence actuels ne soient pas d'ordre trinitaire, certains trouvent sans doute leur origine dans des désaccords concernant d'autres articles du credo et la nature des sacrements. D'autres encore, sans être nécessairement insolubles, peuvent paraître l'être en pratique, du moins pour le moment.

    Dans quelle mesure la vision d'unité de Léon XIV entre les Églises d'Orient et d'Occident pourra-t-elle se rapprocher dans les années à venir ?

    Lire la suite

  • Trois évêques allemands s'opposent à un guide scolaire sur la « diversité des identités sexuelles »

    IMPRIMER

    D'Alexander Folz sur CNA :

    Trois évêques allemands s'opposent à un guide scolaire sur la « diversité des identités sexuelles ».sharethis sharing button

    Trois évêques allemands se sont publiquement désolidarisés du nouveau document de la Conférence des évêques allemands sur la « diversité des identités sexuelles » dans les écoles, exacerbant ainsi la polémique sur la manière dont l'enseignement catholique devrait aborder la question de l'identité de genre.

    Au centre de la polémique se trouve le texte de 48 pages « Geschaffen, erlöst und geliebt: Sichtbarkeit und Anerkennung der Vielfalt sexueller Identitäten in der Schule » (« Créé, racheté et aimé : visibilité et reconnaissance de la diversité des identités sexuelles à l’école »).

    Publié le 30 octobre par la Commission pour l'éducation et les écoles de la Conférence des évêques catholiques, ce document vise à servir de guide d'orientation aux écoles catholiques et autres établissements scolaires en Allemagne. Suite à des discussions internes l'été dernier, le texte d'orientation avait initialement été retenu puis révisé.

    Partant du principe que « la diversité des identités sexuelles est une réalité », ce texte exhorte les établissements scolaires à créer un environnement exempt de discrimination pour les élèves, le personnel et les parents qui s'identifient comme LGBTQ+. Le document appelle les élèves à respecter l'auto-identification et l'autodésignation de leurs camarades qui s'identifient comme LGBTQ+ et à soutenir les initiatives qui mettent en lumière leur situation.

    Le mot anglais « queer » est fréquemment utilisé par certaines organisations allemandes, y compris certains diocèses, comme terme générique pour désigner les personnes qui s'identifient comme LGBT.

    Dans son avant-propos, l’évêque Heinrich Timmerevers de Dresde-Meissen, président de la commission, souligne que le texte ne prétend pas offrir une évaluation morale et théologique exhaustive. Il vise plutôt à fournir des orientations pastorales et pédagogiques scolaires fondées sur les sciences humaines contemporaines.

    Les enseignants sont encouragés à utiliser un langage qui reflète « la diversité des identités sexuelles ». Dans les cours de religion, les enseignants devraient présenter les questions controversées de moralité sexuelle comme telles, laissant aux élèves la possibilité de se forger leur propre opinion.

    L’évêque Stefan Oster de Passau a publié la réponse la plus détaillée. Dans un commentaire en ligne , il a reconnu les préoccupations concernant les jeunes vulnérables, mais a déclaré se désolidariser « totalement » des présupposés du document et de son approche théologique, philosophique, pédagogique et psychologique du développement.

    Bien que la brochure soit publiée sous le nom de « Les évêques allemands », Oster insiste sur le fait qu'elle ne parle pas en son nom et avertit qu'elle promeut une anthropologie qui désacralise de fait la conception chrétienne de la personne humaine.

    Depuis, l'évêque de Ratisbonne, Rudolf Voderholzer, s'est explicitement rallié à la critique d'Oster. Son diocèse a republié le texte de Passau comme une « analyse critique » des thèses centrales, et Voderholzer a accusé la direction de la Conférence épiscopale d'avoir imposé le document quasiment sans modifications malgré les demandes de révision formulées au Concile permanent. La réponse de Ratisbonne a évoqué un « agenda » poursuivi « en notre nom ».

    Le Conseil permanent est l'organe directeur de la Conférence des évêques allemands, où les 27 évêques diocésains se réunissent cinq à six fois par an pour traiter des affaires courantes et assurer la coordination entre les assemblées plénières, moins fréquentes.

    La troisième réaction critique est venue de Cologne. L'archidiocèse, sous la direction du cardinal Rainer Maria Woelki, a publié un communiqué rejetant toute forme de discrimination dans les écoles catholiques. Concernant l'analyse théologique et anthropologique de « Geschaffen, erlöst und geliebt », l'archidiocèse a toutefois déclaré se rallier au commentaire d'Oster.

    D'autres voix ont contribué à cet accueil mitigé. Thomas Maria Renz, évêque auxiliaire de Rottenburg et vice-président de la commission scolaire, a salué l'initiative visant à protéger les jeunes vulnérables. Cependant, il a mis en garde contre une approbation « naïve » de toute forme d'auto-description chez les adolescents en pleine croissance. Il a plaidé pour une plus grande attention portée aux objectifs éducatifs plus larges.

    Pour l'instant, le document reste officiellement en vigueur en tant qu'outil d'orientation de la conférence épiscopale. Cependant, l'opposition ouverte de trois évêques diocésains en a fait un enjeu majeur dans le débat plus large sur les réformes de l'Église en Allemagne, notamment en matière de sexualité et d'anthropologie.

  • Un spécialiste en mariologie met en question la validité doctrinale de Mater Populi Fidelis

    IMPRIMER

    D'InfoVaticana :

    Le mariologue Salvatore M. Perrella remet en question la validité doctrinale de Mater Populi Fidelis.

    Le célèbre mariologue italien Salvatore M. Perrella, l'une des voix les plus influentes dans les études contemporaines sur la Vierge Marie, a proposé une lecture critique de la Note Mater Populi Fidelis , publiée par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi. Dans un long entretien accordé à la RAI, la chaîne de télévision suisse, le théologien souligne que ce document interprète la mariologie selon un cadre « excessivement christologique » et est « trop dépendant » de la perspective du pape François, omettant ainsi des dimensions essentielles à la compréhension de la place de Marie dans l'économie du salut.

    Selon Perrella, la Note doctrinale « ouvre des débats nécessaires », mais révèle de graves déséquilibres internes. À son avis, le texte élimine pratiquement les dimensions ecclésiologiques, anthropologiques, trinitaires et symboliques de la mariologie, la traitant uniquement d’un point de vue fonctionnel au Christ. Cette lacune, affirme-t-il, appauvrit la compréhension de la tradition et empêche de proposer une vision globale de la foi.

    L'importance de la mémoire doctrinale : un vide qui affaiblit la Note

    Perrella souligne que l’explication magistérielle de la coopération de Marie à l’œuvre de rédemption devrait s’appuyer sur les développements doctrinaux survenus après la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception, par lequel théologiens et papes – de Léon XIII à Pie XII – ont reconnu en Marie un fruit de la miséricorde divine et un sujet de mission au sein du plan du salut. Il estime toutefois que le nouveau document ne reflète pas suffisamment cette évolution ni le contexte historique qui la sous-tend.

    Le titre « Co-Rédemptrice » : tradition, nuances et réductionnismes

    Un des points centraux de l'entretien est la critique de l'emploi du titre de « Co-Rédemptrice ». Perrella critique ce terme, tout en reconnaissant sa présence dans l'enseignement post-conciliaire, notamment sous saint Jean-Paul II, qui a utilisé à la fois ce titre et des expressions équivalentes. « En tant que théologien, je ne peux l'ignorer », affirme-t-il.

    Il condamne toutefois la manière dont Mater Populi Fidelis rejette ce titre en se fondant exclusivement sur des déclarations de François, sans tenir compte de la tradition théologique et magistérielle antérieure. Le mariologue rappelle que Lumen Gentium a opté pour une méthode intelligente : embrasser le vocabulaire précédent sans l’absolutiser ni le répudier. À son avis, la Note de la Doctrine de la Foi fait précisément l’inverse : elle stigmatise certaines expressions traditionnelles sans proposer d’alternatives doctrinalement plus solides.

    Préoccupation œcuménique disproportionnée et perte de la « sobriété » romaine

    Un autre aspect souligné par Perrella est la préoccupation œcuménique, qu'il juge légitime mais disproportionnée. Selon lui, la Note sacrifie la profondeur doctrinale pour éviter les tensions avec d'autres confessions chrétiennes, ce qu'il qualifie d'« erreur ». Il ajoute que le texte souffre d'une longueur excessive et d'un manque de sobrietas , caractéristique du magistère romain traditionnel.

    Un argument incohérent : des explications excessives ?

    Le théologien critique notamment le raisonnement du paragraphe 22, où le Dicastère soutient qu'un titre exigeant une trop grande explication catéchétique perd de son utilité. Perrella juge cette logique intenable, car, selon ce critère, des titres essentiels tels que « Mère de Dieu », « Immaculée » ou « Mère de l'Église », qui requièrent tous une élaboration théologique approfondie, devraient également être abandonnés. « C'est précisément le rôle de la théologie et de la catéchèse », affirme-t-il.

    La crise doctrinale actuelle : Marie comme clé pour retrouver la pleine foi

    Le mariologue avertit que le problème de fond n'est pas Marie, mais bien la crise doctrinale contemporaine elle-même. « Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui ne croient plus ni à la Trinité, ni à la divinité du Christ », souligne-t-il. Dans ce contexte, la figure de Marie « est seconde, mais non secondaire », comme l'a rappelé Benoît XVI, et une juste compréhension de son rôle contribuerait à restaurer la cohérence interne de la foi. Cependant, il reproche au document de proposer une vision « trop monophysite », incapable de soutenir cette entreprise.

    Manque de spécialistes pour la préparation du document

    Perrella déplore également le manque d'expertise dans la rédaction de la Note. Selon lui, un document de cette nature aurait dû faire appel à des spécialistes en mariologie, en dogmatique et en tradition magistérielle. Le résultat final, affirme-t-il, ne reflète pas la rigueur qui a historiquement caractérisé le Dicastère pour la Doctrine de la Foi.

    Lire la suite