Même si nous ne partageons pas tous les présupposés idéologiques de l'article auquel nous renvoyons ici, cette étude parue en octobre 2009 dans "l'Ecole démocratique" sous la plume de Nico Hirtt nous paraît globalement très pertinente. Quant à voir dans l'instauration de la pédagogie des compétences une manoeuvre "pour soumettre l'enseignement aux besoins d'une économie capitaliste en crise", c'est peut-être aller un peu loin en se laissant emporter par une lecture quelque peu marxisante des choses...
Nous apprécions particulièrement que le doigt soit mis sur les errements de l'enseignement libre qui a maximalisé l'application de la pédagogie des compétences :
"Un chercheur de l’UCL, Eric Mangez, a montré qu’en Communauté française de Belgique l’interprétation la plus radicale, dogmatique, de l’approche par compétences sévit surtout dans l’enseignement catholique. En comparant les programmes de français des différents réseaux, Mangez est en effet arrivé à la conclusion suivante : « Alors que dans le réseau libre, la compétence est définie de manière large, ce même terme trouve une acception plus circonscrite dans le réseau de la Communauté où l’on a davantage recours au terme “savoir“ notamment. Dans le programme du réseau libre, un des premiers développements à ce sujet indique que les compétences doivent être combinées entre elles de manière à former différents « parcours » au cours de l’année : on opère ainsi une montée en généralité plus élevée encore. A l’inverse, dans le programme de la Communauté, le premier développement concernant le terme de compétence consiste à le décomposer, à le découper pour montrer en quoi la compétence est constituée d’éléments isolables, de sous-compétences, de savoirs et de savoir-faire ». [Mangez 2008]
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