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BELGICATHO - Page 28

  • Cardinal Goh (Singapour) : Léon XIV peut apporter de la clarté à la doctrine

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    Cardinal Goh : Léon XIV peut apporter de la clarté à la doctrine

     

    C’est la confusion autour de l’enseignement de l’Église qui a semé la division et la polarisation. Le nouveau pape « ne sera pas ambigu et ne laissera pas à chacun l'interprétation de ce qu'il dit »,  a déclaré  l'archevêque de Singapour à La Bussola .

    22_05_2025

    photo de Cecilia Fabiano/ LaPress

    Plusieurs cardinaux nous avaient confié qu’une des interventions les plus appréciées lors des congrégations générales était celle du cardinal William Goh Seng Chye. Cela n’est pas surprenant car l’archevêque de Singapour est un pasteur connu pour sa clarté doctrinale, son zèle pastoral et sa sensibilité liturgique. Nous l'avons interviewé peu avant son départ de Rome. 

    Votre Éminence, pensez-vous que vous, cardinaux, avez élu l’homme qu’il faut ?
    Oui, je pense que Léon XIV est exactement le pape dont le monde a besoin en ce moment. François a renforcé la dimension missionnaire de l’Église, cherchant à apporter l’Évangile à toute l’humanité, y compris les pécheurs, les marginalisés et les vulnérables. Mais je pense que l’aspect le moins agréable de son pontificat était que, dans sa tentative d’atteindre tout le monde, en termes de doctrine et de morale, ses enseignements n’étaient pas articulés correctement, ou plutôt ils semblaient ambigus. 

    Cette circonstance a-t-elle déterminé les polarisations qui ont traversé l’Église ces dernières années ?
    Si nous ne comprenons pas clairement l’enseignement de l’Église, il est alors très difficile de travailler ensemble dans l’unité. Bien que la soi-disant « gauche » et la « droite » de l’Église soient toutes deux intéressées par la promotion de la mission d’évangélisation, il existe une division interne sur certaines questions telles que le mariage, les LGBTQ et les transgenres. Ce sont ces domaines qui ont divisé l’Église parce qu’à un certain moment, les gens n’étaient plus vraiment sûrs de ce qu’il fallait faire. Il y avait des gens qui venaient à l’église et disaient : « mais le pape a dit cela. » Mais être véritablement inclusif, c'est dire : « Oui, nous comprenons vos difficultés. Vous ne vivez pas l'Évangile. Nous vous aiderons, nous cheminerons avec vous. Cela peut prendre du temps. Nous vous aiderons à tomber progressivement amoureux de Jésus. Un jour, peut-être, vous comprendrez. » C’est une distinction importante. 

    Pensez-vous que Léon XIV sera capable de mettre de l’ordre dans les divisions doctrinales ?
    Oui, être augustinien, c’est avoir une base solide dans la tradition et la spiritualité de saint Augustin. D’autre part, il a travaillé au Pérou et connaît de première main des situations de pauvreté et de souffrance. De plus, il est à Rome depuis plusieurs années et connaît donc les défis de la Curie. De plus, ayant été prieur général de son ordre, il a déjà démontré des qualités de leader. Lors de ces premières sorties, il était sobre et prudent quant à ce qu'il disait et à ce qu'il faisait. Il me semble être un homme qui est conscient du fait que lorsqu’un pape fait certains commentaires, ces commentaires sont pris au sérieux et pour cette raison, il fait preuve de prudence et de prudence. C’est une chose à apprécier car cela aide les gens à ne pas être confus. Je pense donc qu’il sera en mesure d’apporter plus de clarté à la doctrine afin que la « gauche » et la « droite » ne se disputent pas. Il ne sera pas ambigu et ne laissera pas l’interprétation de ce qu’il dit à chacun. 

    A cet égard, vous savez que ces années n’ont pas été faciles pour les fidèles qui aiment la messe dite tridentine. Que deviendront-ils dans le nouveau pontificat ?
    Personnellement, je crois qu’il n’y a aucune raison d’arrêter ceux qui préfèrent la messe tridentine. Ils ne font rien de mal ni de péché. Bien sûr, l’unité de l’Église doit être préservée, mais d’un autre côté, nous avons même des rites différents comme celui syro-malabare. Nous pouvons très bien accepter différentes manières de célébrer l’Eucharistie et je crois donc que nous ne devons pas étouffer ceux qui préfèrent le rite tridentin. En fin de compte, ce n’est pas le rite ou la forme sous laquelle il est célébré qui compte, mais la manière dont on rencontre Dieu en profondeur. 

    Quelle expérience avez-vous avec les communautés qui aiment la liturgie ancienne dans votre diocèse ?
    Personnellement, je ne célèbre pas la messe tridentine, mais je ne suis pas contre ceux qui le font. Dans mon pays, nous avons un petit groupe d’environ 300 personnes et ce sont principalement des jeunes, souvent des professionnels. Parfois je leur demande : « Pourquoi préférez-vous cette liturgie ? » Ils me disent qu’ils se sentent plus réfléchis, contemplatifs et qu’ils trouvent que cela les rapproche de Dieu. Pourquoi devrais-je les arrêter ? Bien sûr, s’ils nient les enseignements du Concile Vatican II, c’est une autre histoire et ils devraient alors être sanctionnés. Mais ce n’est pas le cas, donc je pense que nous ne devrions pas discriminer ces personnes. Après tout, c'est la messe célébrée depuis des centaines et des centaines d'années, n'est-ce pas ?

    En Asie, les persécutions contre les chrétiens sont présentes – et même croissantes. Quelle est la situation de la liberté religieuse sur votre continent ?
    Les persécutions ne sont pas les mêmes dans toutes les nations. Certains sont très subtils, d’autres rendent la vie vraiment difficile. Mais je pense que tout dépend du pays. À Singapour, Dieu merci, nous n’avons pas ces problèmes. La liberté religieuse dépend donc, une fois de plus, du gouvernement. Le problème surgit lorsque la religion et la politique se mélangent. Dans mon pays, nous avons une ligne de démarcation claire. Notre Église n’interfère pas dans le gouvernement, ne favorise aucun parti politique particulier mais se limite à parler de questions morales et sociales. Ailleurs en Asie, là où il existe une religion d’État, qu’elle soit musulmane ou hindoue, la situation de la liberté religieuse devient difficile car les politiciens veulent défendre une religion particulière pour gagner des voix. Et bien sûr, la religion utilisera également la politique pour gagner du pouvoir. 

    Quels sont les problèmes urgents auxquels l’Américain, quelque peu péruvien Léon XIV, devra faire face à l’égard de l’Asie ?
    Léon XIV a déjà la perspective et l’expérience de ce que signifie atteindre un monde différent de celui d’origine. En particulier les zones pauvres et marginalisées qui sont très présentes en Asie. 
    La différence avec l’Amérique latine est qu’en Asie le christianisme est souvent minoritaire, mais les communautés catholiques sont très vivantes, tout comme en Afrique. L’Amérique latine, en revanche, lutte contre l’habitude de ce que l’on pourrait appeler une foi routinière et aussi contre les incursions des sectes. Ici, en Asie, il n’y a pas de tels problèmes, mais étant une minorité, Léon XIV devra prêter attention à la manière dont notre Église dialoguera et interagira avec les autres religions.  

    N’êtes-vous pas un peu déçu que le pape ne soit pas asiatique ?
    Non, je m’en fiche que le pape soit asiatique, européen ou de n’importe quelle nationalité. Je ne vote pas en fonction du continent ou de la culture. Je veux voter pour un pape véritablement inspiré par le Saint-Esprit. Une inspiration qui peut unir le monde et marcher dans la vérité et l’amour. Et je crois que Léon XIV est l’homme qu’il faut.

  • Congo : quand l'islamisme se déchaîne et persécute les chrétiens dans l’est de la République

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    Du site de l'ECLJ :

    RDC: Chrétiens persécutés & ressources pillées
    Plus de 6 millions de morts et 7 millions de déplacés internes: c’est le terrible bilan de trente années de conflits au Congo, soit la guerre la plus meurtrière depuis la Seconde Guerre mondiale.

    Aujourd’hui, parmi les dizaines de groupes terroristes et milices armées présents sur place, les Forces démocratiques alliées (ADF) ont rejoint l’État islamique et persécutent les chrétiens dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

    Face à ces massacres, l’ECLJ s’est associé à d’autres organisations chrétiennes pour alerter les institutions internationales sur cette persécution croissante. Il s’agit notamment de l’association Un Jour Nouveau, fondée par Camille et Esther Ntoto, qui œuvre pour le développement du Congo. La semaine dernière, nous les avons accompagnés à Bruxelles, au cœur des principales institutions européennes, afin qu’ils témoignent de la violence qui règne en RDC.

    Grâce à notre appui, ils ont pu rencontrer une quinzaine de députés influents du Parlement européen, ainsi que des représentants de la Commission européenne et du Service européen pour l’action extérieure (SEAE).

    Reunion Martin & Buxadé Reunion Lukas Mandl EU Commission EEAS

    Nous avons obtenu des photos et des vidéos d’associations congolaises sur place, montrant des exactions glaçantes. La vidéo que nous avions préparée pour les représentants de l’Union européenne a été, sans surprise mais à juste titre, censurée par YouTube, tant les assassinats et actes de torture sont cruels…

    Comme souvent dans ce type de conflit, les ressources naturelles sont au cœur des enjeux : les groupes armés cherchent à contrôler les richesses du pays. Les persécutions raciales et religieuses s’ajoutent facilement à ce terreau de convoitise. À cet égard, l’Union européenne a un rôle crucial à jouer: à qui achète-t-elle ses matières premières comme le lithium, le cobalt ou le coltan ? À des États souverains, capables de redistribuer à leur population les richesses qu’ils trouvent dans leur sol ? Ou à des groupes armés qui s’approprient par la violence les sites d’exploitation ?

    Camille et Esther Ntoto nous ont accordé un entretien dans lequel ils décrivent ce qui se passe au Congo, mettent en lumière ces enjeux géopolitiques du conflit et expliquent comment nous pouvons aider les chrétiens persécutés et œuvrer pour la paix:

    Notre action ne s’arrête pas à ces rencontres. Avec les informations que nous avons collectées, nous avons déjà déposé une contribution auprès de la Rapporteuse spéciale des Nations unies sur les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, en amont de sa visite en RDC du 19 au 30 mai 2025.

    Nous allons également soumettre une déclaration écrite au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, en amont de sa 59e session, pour l’alerter de la persécution ciblée des chrétiens en RDC. La situation des droits de l’homme en RDC fera prochainement l’objet d’une discussion officielle avec la mission d’enquête mandatée à cet effet, à laquelle l’ECLJ participera.

    Soutenez notre action en partageant cette vidéo et en signant notre pétition pour défendre les chrétiens persécutés, où qu’ils soient dans le monde:

    Pour la défense des Chrétiens persécutés
    Lire le texte complet de la pétition

    23,204

    SIGNATURES

  • L'urgence de partager avec toutes les nations et tous les peuples la richesse inépuisable de la connaissance de Jésus-Christ (Léon XIV)

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    DISCOURS DU PAPE LÉON XIV
    À L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
    DES ŒUVRES PONTIFICALES MISSIONNAIRES

    Salle Clémentine
    Jeudi 22 mai 2025

    source

     

    Éminence, Excellences,
    Secrétaires généraux, Directeurs nationaux et membres des Œuvres pontificales missionnaires,
    Chers frères et sœurs,

    Je souhaite la bienvenue à vous tous qui êtes venus de plus de cent vingt pays pour participer à l'Assemblée Générale annuelle des Œuvres Pontificales Missionnaires. Je voudrais tout d'abord à vous exprimer ma gratitude, à vous et à vos collaborateurs, pour votre dévouement, indispensable à la mission évangélisatrice de l'Église, comme j'ai pu le voir dans mon expérience pastorale acquise au cours des années où j'ai exercé mon ministère au Pérou.

    Les Œuvres Pontificales Missionnaires sont en effet, le « moyen principal » pour éveiller la responsabilité missionnaire de tous les baptisés et pour soutenir les communautés ecclésiales dans les régions où l'Église est encore jeune (cf. Décret Ad Gentes, n. 38). Nous le voyons à travers l'Œuvre de la Propagation de la Foi, qui apporte son aide aux programmes pastoraux et catéchétiques, à la construction de nouvelles églises, aux soins de santé et aux besoins éducatifs dans les territoires de mission. L'Œuvre de la Sainte Enfance soutient également des programmes de formation chrétienne pour les enfants, en plus de subvenir à leurs besoins fondamentaux et d'assurer leur protection. De même, l'Œuvre de Saint-Pierre Apôtre contribue à cultiver les vocations missionnaires, sacerdotales et religieuses, tandis que l'Union Missionnaire s'engage à former des prêtres, des religieux et religieuses, et tout le peuple de Dieu pour l'œuvre missionnaire de l'Église.

    La promotion du zèle apostolique parmi le peuple de Dieu reste un aspect essentiel du renouveau de l'Église tel qu'envisagé par le Concile Vatican II, et elle est d'autant plus urgente à notre époque. Notre monde, meurtri par la guerre, la violence et l'injustice, a besoin d'entendre le message évangélique de l'amour de Dieu et de faire l'expérience du pouvoir réconciliateur de la grâce du Christ. En ce sens, l'Église elle-même, dans tous ses membres, est de plus en plus appelée à être « une Église missionnaire qui ouvre ses bras au monde, proclame la parole [...] et devient un levain d'harmonie pour l'humanité » (Homélie, Messe d'ouverture du pontificat, 18 mai 2025). Nous devons apporter à tous les peuples, et même à toutes les créatures, la promesse évangélique d'une paix véritable et durable, qui est possible parce que, selon les mots du pape François, « le Seigneur a vaincu le monde et ses conflits permanents en faisant la paix par le sang de sa croix » (Evangelii Gaudium, 229).

    Nous voyons donc combien il est important de nourrir chez tous les baptisés un esprit de disciple missionnaire et la conscience de l'urgence d'apporter le Christ à tous les hommes. À cet égard, je tiens à vous remercier, ainsi que vos collaborateurs, pour les efforts que vous déployez chaque année afin de promouvoir la Journée Mondiale des Missions, qui a lieu l'avant-dernier dimanche d'octobre, et qui m'est d'une aide précieuse dans ma sollicitude pour les Églises situées dans les régions sous la responsabilité du Dicastère pour l’Évangélisation.

    Aujourd'hui, comme au lendemain de la Pentecôte, l'Église, guidée par l'Esprit Saint, poursuit son chemin à travers l'histoire avec confiance, joie et courage, proclamant le nom de Jésus et le salut qui naît de la foi dans la vérité salvifique de l'Évangile. Les Œuvres Pontificales Missionnaires constituent une partie importante de ce grand effort. Dans leur travail de coordination de la formation missionnaire et d'animation de l'esprit missionnaire au niveau local, je demande aux directeurs nationaux de donner la priorité aux visites des diocèses, des paroisses et des communautés, et d'aider ainsi les fidèles à reconnaître l'importance fondamentale des missions et du soutien à nos frères et sœurs dans les régions du monde où l'Église est encore jeune et en croissance.

    Avant de conclure ces quelques mots avec vous ce matin, je voudrais réfléchir avec vous sur deux éléments distinctifs de votre identité en tant que Œuvres Pontificales Missionnaires.  On peut les décrire comme communion et l'universalité. En tant qu'œuvres engagées à partager la responsabilité missionnaire du Pape et du Collège épiscopal, vous êtes appelées à cultiver et à promouvoir davantage parmi vos membres la vision de l'Église comme communion des croyants, animée par l'Esprit Saint, qui nous permet d'entrer dans la communion et l'harmonie parfaites de la Sainte Trinité. En effet, c'est dans la Trinité que toutes choses trouvent leur unité. Cette dimension de notre vie et de notre mission chrétienne me tient particulièrement à cœur et se reflète dans les paroles de saint Augustin que j'ai choisies pour mon service épiscopal et maintenant pour mon ministère pontifical : In Illo uno unum. Le Christ est notre Sauveur et en lui nous sommes un, une famille de Dieu, au-delà de la riche diversité de nos langues, de nos cultures et de nos expériences.

    L'appréciation de notre communion en tant que membres du Corps du Christ nous ouvre naturellement à la dimension universelle de la mission évangélisatrice de l'Église et nous incite à transcender les limites de nos paroisses, diocèses et nations, afin de partager avec toutes les nations et tous les peuples la richesse inépuisable de la connaissance de Jésus-Christ (cf. Ph 3, 8).

    Une attention renouvelée à l'unité et à l'universalité de l'Église correspond précisément au charisme authentique des Œuvres Pontificales Missionnaires. En tant que tel, il doit inspirer le processus de renouvellement des statuts que vous avez engagé. À cet égard, je suis convaincu que ce processus confirmera les membres des Œuvres dans le monde entier dans leur vocation à être un levain de zèle missionnaire au sein du Peuple de Dieu.

    Chers amis, la célébration de cette Année Sainte nous invite tous à être des « pèlerins de l'espérance ». Reprenant les mots choisis par le pape François comme thème de la Journée Mondiale des Missions de cette année, je voudrais conclure en vous encourageant à continuer d'être « missionnaires de l'espérance parmi tous les peuples ». Vous confiant, ainsi que vos bienfaiteurs et tous ceux qui sont associés à votre importante œuvre, à la tendre intercession de Marie, Mère de l'Église, je vous accorde de tout cœur ma Bénédiction Apostolique, gage de joie et de paix durables dans le Seigneur.

  • Comme Jésus avec les prostituées. Une activité fort peu connue de Léon XIV quand il était évêque au Pérou

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Comme Jésus avec les prostituées. Une activité fort peu connue de Léon XIV quand il était évêque au Pérou

    Le Pape Léon connaît bien le phénomène migratoire, non seulement aux États-Unis, où l’on sait son désaccord avec les solutions adoptées par Donald Trump, mais également au Pérou, où il a été évêque du diocèse de Chiclayo pendant huit ans (sur la photo de Julio Reano pour AP, pendant qu’il célèbre la fête du Corpus Domini, dans le stade de la ville).

    Le Pérou a connu une vague d’immigration massive en provenance du Venezuela, dont de nombreuses femmes contraintes à se prostituer. Et pour combattre cette situation, l’évêque de l’époque, Robert F. Prevost, a créé dans son diocèse une « Comisión de Movilidad Humana y Trata de Personas ».

    Pendant ses années d’activité, le centre d’accueil de San Vicente de Paul ouvert en périphérie de Chiclayo par cette Commission, en collaboration avec la famille de Saint-Vincent-de-Paul et Caritas, a temporairement hébergé et fourni de l’aide à plus de 5000 immigrants.

    Mais il y avait, en plus de cela, une activité visant spécifiquement les femmes forcées de se prostituer, pour les arracher aux bars et aux bordels et leur offrir des opportunités professionnelles, pour les aider à régulariser leur statut d’immigrées, pour leur fournir une assistance quand elles étaient malades et les aider à prendre en charge leurs enfants. Avec elles, Mgr Prevost organisait aussi des journées de retraite spirituelle, qui étaient très fréquentées. Il célébrait la messe et entendait les confessions.

    Le 17 mai dernier, le quotidien argentin « La Nación » a consacré un reportage à cette activité de celui qui était à l’époque évêque de Chiclayo, une activité jusqu’ici très peu connue en dehors de son diocèse. Il est signé María Nöllman, une journaliste qui s’est rendue dans la périphérie poussiéreuse de Chiclayo, dans une maison de terre au toit de tôle ondulée, à la rencontre d’une mère et de ses deux enfants, Silvia Teodolinda Vázquez, 52 ans, qui a partagé avec « padre Rober » — comme elle l’appelait affectueusement – cinq années d’engagement pour secourir les prostituées.

    « Le jour où j’ai rencontré ‘Padre Rober’ – raconte Silvia -, il m’a dit une chose très belle. C’était une réunion de travail. À la fin, il s’est approché de moi, et avec son ton chaleureux, il m’a dit : ‘Silvia, je comprends que cette activité soit très difficile pour toi, à cause de tout ce que tu as vécu quand tu étais jeune femme. Je te suis reconnaissant pour tout ce que tu es en train de faire pour ces filles et je te bénis’. J’ai ressenti une grande émotion ».

    En effet, Silvia également avait été victime de l’exploitation des femmes. Elle avait d’abord été abusée par un voisin quand elle n’avait que 11 ans. Après quoi, l’agresseur l’a obligée à déménager à Lima, puis à Piura, Trujillo et Olmos, où elle a été sexuellement exploitée pendant des années dans des bars et des bordels.

    « Ils m’ont pris mes papiers. Ils m’obligeaient à appeler ma famille pour dire que j’allais bien, que je faisais le nettoyage dans une maison, mais c’était un mensonge. Je ne pouvais pas partir. Ils me disaient que si je partais, ils auraient tué ma mère. Quand ma fille est née, ils ont commencé à me dire qu’ils l’auraient tuée elle aussi. Je vivais dans la peur », dit-elle à voix basse, pour que ses enfants ne l’entendent pas.

    À 22 ans, elle fait la connaissance d’une religieuse de Lima, Dora Fonseca. « Elle m’a demandé : ‘C’est toi Silvia ? Tu es une prostituée, n’est-ce pas ?’. ‘Oui’, ais-je répondu. Elle m’a demandé où je travaillais et je leur ai donné l’adresse. Je n’aurais jamais pensé qu’elle serait venue. J’ai été très surprise de la voir débarquer dans le bar, ce soir-là, revêtue de son habit. Elle m’a dit : ‘Ma fille, avec les Sœurs Adoratrices, nous avons une maison à Chiclayo pour enseigner différents métiers aux prostituées ».

    « J’ai mis pas mal de temps pour arrêter, j’avais peur. Mais je l’ai fait. Elles m’ont sauvée et je leur en serai éternellement reconnaissante. Elles m’ont donné des vêtements pour mes enfants, un travail et elles m’ont aidé à construire un toit pour ma maison. Je leur serai éternellement reconnaissante parce que grâce à elles, j’ai pu aller de l’avant et devenir la personne que je suis aujourd’hui. Elles ont été mes deuxièmes mamans ».

    Silvia a travaillé pendant plus de 15 ans avec les Sœurs Adoratrices, pour aider les prostituées. Et c’est dans le cadre de cette activité qu’elle a rencontré Mgr Prevost. C’était en 2017, et celui qui était encore évêque de Chiclayo a demandé aux sœurs, et à Silvia avec elles, de collaborer avec la « Comisión de Movilidad Humana y Trata de Personas » qu’il venait de créer dans le diocèse.

    « Je coordonnais tout avec lui. Il arrivait et nous parlions avec celui qui, pour nous à cette époque, était le ‘padrecito’, le petit père ».

    « C’est émouvant de voir combien de jeunes filles sont parvenues à changer de vie. Deux d’entre elles ont ouvert un salon de beauté juste ici derrière le coin et, chaque fois que je passe par là, je suis heureuse de les voir ». Elle dit qu’au moins trente femmes ont pu être libérées de l’esclavage sexuel, depuis que la commission a commencé à s’engager pour elles.

    Par ailleurs, cette commission ne s’est pas arrêtée avec le départ de Mgr Prevost pour Rome en 2023. « Nous travaillons toujours. Nous sommes en train de mettre sur pied des laboratoires de formation. Nous voudrions donner aux jeunes filles la possibilité de choisir d’autre types de travail, d’être enfin libres », dit-elle. « Quand j’ai appris ensuite que ‘padre Rober’ était devenu pape, j’ai pleuré de joie ».

    Nous ne savons pas si Léon XIV a visionné le reportage de « La Nacíon » sur son activité dans le diocèse de Chiclayo.

    Mais ce que connaissons très bien, ce sont ces paroles de Jésus : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu.  Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. » (Matthieu 21, 31–32).

    ———

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l’hebdomadaire L’Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.
    Ainsi que l’index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • Si Léon XIV était un nouveau PDG, il serait un génie, affirment les experts en leadership

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    De Zelda Caldwell sur le NCR :

    Si Léon XIV était un nouveau PDG, il serait un génie, disent les experts en leadership

    Les qualités d’humilité, de clarté et de leadership serviteur sont les premiers signes que le pape Léon trace une voie unificatrice.

    21 mai 2025

    Cela fait moins de deux semaines que le pape Léon XIV a été élu 267e pape, et en si peu de temps, il semble avoir réussi l'incroyable exploit de gagner la plupart des catholiques à une époque de profonde division au sein de l'Église.

    L’Église catholique est une « corporation » mondiale — non pas au sens commercial moderne, mais au sens originel du terme : un corpus , un corps, le Corps du Christ.

    Et alors que tous les regards sont tournés vers un nouveau PDG, le monde se tourne vers le pape Léon XIV pour trouver des signes indiquant qu’il est l’homme idéal pour succéder à saint Pierre — un rôle que le Catéchisme enseigne comme étant « la source perpétuelle et visible et le fondement de l’unité des évêques et de toute la communauté des fidèles ».

    Les premiers retours des experts en gestion d'entreprise ? Le Saint-Père est fracassant, offrant une sorte de « master class », pour ainsi dire, sur la manière d'accéder aux plus hautes fonctions.

    Les experts en leadership consultés par le Register pour cet article ont souligné plusieurs raisons spécifiques pour lesquelles le pape Léon connaît un si bon départ.

    Il adopte le rôle de « leader serviteur ». Le terme « leader serviteur », inventé en 1970 par Robert Greenleaf, dirigeant et chercheur en gestion chez AT&T, décrit une philosophie de leadership qui donne la priorité aux besoins et au bien-être des autres au sein de l'organisation.

    Dans le monde des affaires, le leadership serviteur peut se traduire par des salaires et des avantages sociaux plus élevés pour les travailleurs, par des investissements dans la formation et le développement de carrière, et par le traitement des travailleurs comme des collaborateurs dans une entreprise commune.

    Des experts comme Andreas Widmer, ancien garde suisse sous le pape Jean-Paul II et plus tard PDG d’une entreprise technologique, affirment que le nouveau pape est l’incarnation de cette approche de leadership.

    « Il étudie la situation et trouve un terrain d'entente avec tout le monde. Et c'est exactement ce que je conseillerais à quelqu'un qui accède à un poste de direction de faire en premier lieu », explique Widmer, directeur du Centre Arthur & Carlyse Ciocca pour l'entrepreneuriat raisonné de la Busch School of Business de l'Université catholique d'Amérique.

    « C’est le signe révélateur d’un leadership serviteur lorsque vous faites cela », a-t-il déclaré.

    Lors de sa messe inaugurale dimanche, il a explicitement souligné que le Vicaire du Christ devait être un « serviteur » plutôt qu'un « autocrate ». Le pape Léon XIV a déclaré :

    L'apôtre Pierre lui-même nous dit que Jésus « est la pierre rejetée par vous, les bâtisseurs, et devenue la principale de l'angle » (Actes 4, 11). De plus, si le roc est le Christ, Pierre doit paître le troupeau sans jamais céder à la tentation d'être un autocrate, de dominer sur ceux qui lui sont confiés (cf. 1 Pierre 5, 3).
    Au contraire, il est appelé à servir la foi de ses frères et à marcher à leurs côtés, car nous sommes tous des « pierres vivantes » (1 P 2, 5), appelés par notre baptême à construire la maison de Dieu dans la communion fraternelle, dans l’harmonie de l’Esprit, dans la coexistence des diversités.

     

    Il fait preuve d'humilité et d'authenticité. Rob Neal, cadre dans l'immobilier et président du conseil d'administration de l'Université catholique d'Amérique, estime que ces deux qualités sont essentielles à un leadership efficace.

    « Je pense que ces deux valeurs d'authenticité et d'humilité émanent facilement de lui, et c'est très important », a déclaré Neal au Register. « On ne peut pas feindre l'authenticité. On peut sentir l'authenticité inexacte, si vous voulez. »

    L'humilité du pape Léon, a déclaré Neal, était évidente lors de sa première messe papale le 9 mai, lorsqu'il s'est adressé directement au Collège des cardinaux et a reconnu son besoin de leur soutien.

    « Vous m'avez appelé à porter cette croix et à accomplir cette mission. Je sais que je peux compter sur chacun d'entre vous pour marcher à mes côtés, tandis que nous continuons, en tant qu'Église, en tant que communauté d'amis de Jésus, en tant que croyants, à annoncer la Bonne Nouvelle, à annoncer l'Évangile », a déclaré le pape.

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  • Beauraing, 28-29 juin; Jubilé 2025 : convergeons vers Beauraing  et les Sacrés Cœurs de Jésus et Marie

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    Pèlerinage des Sacrés Cœurs

    « C'est un feu que je suis venu mettre sur la terre »

    (Lc, 12, 49)

    Pèlerinage

    5km familles - 15km - 25km

    28 - 29 Juin 2025

    Jubilé 2025 : convergeons vers Beauraing et les Sacrés Cœurs de Jésus et Marie

    Genèse du projet

    Ce projet est une initiative de laïcs catholiques belges impliqués dans l’organisation du Congrès Mission et répond à un appel que nous avons ressenti de nous mettre en mouvement pour la fête du Sacré Cœur.

    Nous cherchions un évènement de piété populaire sans trop savoir quelle formule proposer, ressentant un élan spontané vers le Sacré Cœur de Jésus sans le connaitre vraiment. Puis au fur et à mesure des discussions, nous nous sommes rendus compte que tout convergeait vers Beauraing et le cœur d’or de Marie.

    A l’occasion de ses apparitions, les enfants lui ont posé la question: « Pourquoi venez-vous ici ? » Elle répond : « Pour qu’on vienne ici en pèlerinage »
    Après leur avoir confié ces secrets, la Vierge déclare : « Je suis la Mère de Dieu, la Reine des Cieux ; priez toujours, adieu. » Puis elle promet encore : « Je convertirai les pécheurs. »

    Comme une évidence, il n’y avait plus qu’à organiser un pèlerinage, nous savions que la Sainte Vierge s’occuperait du reste.
    Je participe

    Pèlerinage

    Nous organisons un week-end pélé à Beauraing à l’occasion du jubilé, qui combine les feux de la St Jean, la fête du Sacré Cœur et la dévotion au Cœur immaculé de Marie les 28 et 29 juin 2025. Ceci intervient exactement 40 ans après la venue de Jean-Paul II dans ce foyer marial.

    L’objet de ce pèlerinage est de donner à l’Église l’occasion de se rassembler au pied des Sacrés Cœurs de Jésus et Marie. Nous désirons un week-end où l’on puisse réunir des gens de diverses sensibilités, de différentes régions (Belgique, France), de divers âges et faire Église pour allumer un grand feu de prière en communion avec Marie!
    Les piliers de cet évènement sont : adoration et eucharistie - réconciliation - rencontre - conversion du cœur.

    Ce pèlerinage a lieu sur un jour et demi 

    Marche le samedi, plusieurs groupes convergent vers Beauraing
    Procession, grand banquet et nuit d’adoration
    Enseignements puis messe le dimanche matin.
     

    Je participe

    https://pelesacrescoeurs.be/

  • Première audience générale de Léon XIV : la Parole comme une graine semée dans le sol de notre vie

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    De Vatican News :

    Audience générale: la Parole comme une graine semée dans le sol de notre vie

    Le nouvel évêque de Rome a tenu sa première audience générale devant 40 000 fidèles réunis place Saint-Pierre, mercredi 21 mai. Poursuivant le cycle des catéchèses jubilaires entamé par son prédécesseur, «Jésus-Christ, notre espérance», Léon XIV a offert une réflexion sur la parabole du semeur.

    Après un bain de foule en papamobile, Léon XIV a offert une méditation sur la parabole du semeur, «une sorte d’introduction à toutes les paraboles», a-t-il lancé en préambule, car ce récit illustre «la manière de communiquer de Jésus», «chaque parole de l'Évangile est comme une graine qui est semée dans le sol de notre vie.»

    “Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger. D’autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde. Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché. D’autres sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés. D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. Celui qui a des oreilles, qu’il entende !”

    La figure de la parabole

    La parabole, au-delà de raconter une histoire du quotidien, interroge celui qui la lit. «Devant l'histoire qui m'est racontée ou l'image qui m'est donnée, je peux me demander: où suis-je dans cette histoire? Que dit cette image à ma vie? Le terme parabole vient en effet du verbe grec paraballein, qui signifie jeter devant.», a détaillé le Souverain pontife.

    Cette parabole du semeur, lue précédemment sur le parvis de la place Saint-Pierre, permet l’introduction d’autres paraboles, comme celles du blé de et l’ivraie, de la graine de moutarde ou encore du trésor caché dans le champ. Le point commun entre ces récits, a expliqué Léon XIV, n’est autre que la terre.

    “Quelle est donc cette terre ? C'est notre cœur, mais c'est aussi le monde, la communauté, l'Église. La parole de Dieu, en effet, féconde et provoque toutes les réalités.”

    Un semeur original

    Dans cet épisode tiré du chapitre 13 de l’Évangile de Matthieu, Jésus s’adresse à tous ceux rassemblés autour de sa maison, «mais elle agit en chacun d'une manière diverse.»

    Audience générale du 21 mai 2025.
    Audience générale du 21 mai 2025.   (@Vatican Media)

    Le semeur conté par Jésus est plutôt original, a continué Léon XIV, «Il sème les graines même là où elles ont peu de chances de porter du fruit», une attitude qui peut surprendre, a-t-il estimé, «car nos gestes sont d’habitude calculés».

    La terre, métaphore de l’être humain

    Cependant, l’amour ne peut pas être un geste calculé, a démontré ensuite le Successeur de Pierre, et la manière dont le semeur jette les graines est «une image de la manière dont Dieu nous aime».

    Une terre finalement métaphore de l’être humain. Si celui-ci peut être parfois superficiel, distrait, «accablé par les soucis de la vie», il peut aussi se révéler «disponible et accueillant», «Dieu est confiant et espère que tôt ou tard la graine fleurira. Il nous aime ainsi: il n'attend pas que nous soyons la meilleure terre, il nous donne toujours généreusement sa parole.»

    En racontant comment la graine porte du fruit, Jésus parle aussi de sa vie, a également expliqué l’évêque de Rome à la foule, ainsi «cette parabole nous dit que Dieu est prêt à ‘’gaspiller’’ pour nous et que Jésus est prêt à mourir pour transformer nos vies.»

    Le semeur au soleil couchant

    En conclusion, Léon XIV a dit penser au tableau de Vincent Van Gogh, Le semeur au soleil couchant, sur lequel est représenté le paysan en train de semer, mais l’on peut voir derrière lui des grains déjà mûrs, «Il me semble que c'est une image d'espérance: d'une manière ou d'une autre, la semence a porté ses fruits. Nous ne savons pas exactement comment, mais c'est ainsi.»  

    Le semeur au soleil couchant
    Le semeur au soleil couchant
     
  • Sainte Rita de Cascia, l'avocate des pauvres et de ceux qui n'ont rien (22 mai)

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    Du pape Jean-Paul II lors de l'audience du 20 mai 2000 (pèlerinage jubilaire des fidèles de sainte Rita de Cascia et des Chevaliers du Travail) (source) :

    ... Quel est le message que cette sainte nous transmet? Il s'agit d'un message qui transparaît de sa vie:  l'humilité et l'obéissance ont été la voie sur laquelle Rita a marché vers une assimilation toujours plus parfaite au Crucifié. Les stigmates qui brillent sur son front sont la preuve de l'authenticité de sa maturité chrétienne. Sur la Croix avec Jésus elle a, d'une certaine façon, obtenu le diplôme de cet amour, qu'elle avait déjà connu et exprimé de façon héroïque entre les murs de sa maison et en participant à l'histoire de sa ville.

    Suivant la spiritualité de saint Augustin, elle devint une disciple du Crucifié et "experte pour souffrir", elle apprit à comprendre les peines du coeur humain. Rita devint ainsi l'avocate des pauvres et de ceux qui n'ont rien, obtenant pour ceux qui l'ont invoquée dans les situations les plus disparates d'innombrables grâces de consolation et de réconfort.

    Rita de Cascia fut la première femme à être canonisée lors du grand Jubilé du début du XXème siècle, le 24 mai 1900. En décrétant sa Sainteté, mon prédécesseur Léon XIII observa qu'elle plut tant au Christ qu'il voulut la marquer du sceau de sa charité et de sa passion. Un tel privilège lui fut accordé en raison de son humilité singulière, de son détachement intérieur des passions terrestres et de l'admirable esprit de pénitence qui accompagnèrent chaque moment de sa vie (cf. Lett. apos. Umbria gloriosa sanctorum parens, Acta Leonis XX, pp. 152-53).

    J'ai plaisir aujourd'hui, cent ans après sa canonisation, à la reproposer comme signe d'espérance en particulier aux familles. Chères familles chrétiennes, en imitant son exemple, sachez vous aussi trouver dans l'adhésion au Christ la force de porter à terme votre mission au service de la civilisation de l'amour!

    Si nous demandons à sainte Rita quel est le secret de cette extraordinaire oeuvre de renouveau social et spirituel, elle nous répond:  la fidélité à l'amour crucifié. Rita, avec le Christ et comme le Christ, parvient à la Croix toujours et uniquement par amour. Alors, comme elle, nous tournons notre regard et notre coeur vers Jésus mort et ressuscité pour notre salut. C'est lui, notre Rédempteur, qui rend possible, comme il le fit pour cette chère sainte, la mission d'unité et de fidélité qui est propre à la famille, même dans les moments de crise et de difficultés. C'est encore lui qui rend concret l'engagement des chrétiens dans l'édification de la paix, en les aidant à surmonter les conflits et les tensions, malheureusement si fréquents dans la vie quotidienne.

    La sainte de Cascia appartient au grand groupe des femmes chrétiennes qui "ont eu une influence significative sur  la  vie  de  l'Eglise,  ainsi que sur celle de la société" (Mulieris dignitatem, n. 27). Rita a bien interprété le "génie féminin":  elle l'a vécu intensément, tant dans sa maternité physique que spirituelle.

    J'ai rappelé, à l'occasion du sixième centenaire de sa naissance, que sa leçon "se concentre sur ces éléments typiques de spiritualité: l'offre du pardon et l'acceptation de la souffrance, non pas en raison d'une forme de résignation passive [...], mais en vertu de cet amour envers le Christ qui, précisément lors de l'épisode du couronnement, a subi, en même temps que d'autres humiliations, une atroce parodie de sa royauté" (Insegnamenti, V/1 [1982], 874).


    Très chers frères et soeurs, la dévotion à sainte Rita dans le monde est symbolisée par la rose. Il faut espérer que la vie de tous ses fidèles soit également comme la rose cueillie dans le jardin de Roccaporena au cours de l'hiver qui précéda la mort de la sainte. C'est-à-dire qu'il s'agisse d'une vie soutenue par l'amour passionné pour le Seigneur Jésus; une existence capable de répondre à la souffrance et aux épines par le pardon et le don total de soi, pour diffuser partout le bon parfum du Christ (cf. 2 Co 2, 15), à travers l'annonce cohérente et vécue de l'Evangile. Chers fidèles et pèlerins, Rita redonne sa rose à chacun de vous:  en la recevant spirituellement engagez-vous à vivre comme les témoins d'une espérance qui ne déçoit pas, et comme des missionnaires de la vie qui vainc la mort.

    En relation : Sainte Rita de Cascia, celle qui espère contre toute espérance

  • Réflexion sur Nicée 2025 (cardinal Pizzaballa)

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    Du Cardinal Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem (source) :

    Réflexion sur Nicée 2025

    Jérusalem, Patriarcat latin, 20 mai 2025

    Chers frères et sœurs

    que le Seigneur vous donne la paix !

    (salutations d'ouverture)

    Aujourd'hui, dans le monde entier, les Églises commémorent et célèbrent l'anniversaire de l'événement peut-être le plus important de l'histoire de l'Église depuis sa naissance. Nicée, en effet, le Concile qui a réuni les évêques de l'Église de l'époque, expression des différentes âmes et visions du monde de l'époque, a façonné la foi chrétienne pour toutes les générations qui ont suivi. Depuis lors, sans interruption, dans toutes les églises, chaque chrétien, chaque croyant en Christ, prononce ces mêmes paroles et nourrit sa foi de ces mêmes expressions.

    La personne de Jésus n'a jamais cessé de fasciner le monde. Sa venue dans le monde a changé l'histoire, suscité des interrogations, voire des rejets et des oppositions. À tout moment, en somme, Jésus nous a en quelque sorte obligés à prendre position à son égard.

    Accepter Jésus comme le Fils de Dieu, et Dieu lui-même, était en effet une nouveauté dérangeante pour le monde culturel de l'époque. Comment un homme de chair et de sang, comme nous, peut-il appartenir à la divinité ? Comment pouvait-il être à la fois Fils de Dieu et Dieu lui-même, de la même substance ? Comment un homme peut-il mourir et ressusciter, être homme et Dieu ? C'était quelque chose de totalement inconcevable, mais en même temps quelque chose qui continuait à fasciner les croyants du monde entier. Dès le début, les hypothèses et les propositions sur l'identité du Fils de Dieu se sont succédées et multipliées, toutes nées de la tentative de concilier la figure bouleversante de Jésus, Fils de Dieu et Dieu, avec notre petit entendement humain. Les mots n'existaient même pas pour exprimer un tel mystère. C'est pourquoi, déjà à l'époque, les divisions, parfois vives, entre les différents courants de l'Église ne manquaient pas.

    Il y a 1700 ans, à Nicée précisément, l'Église réunie dans la figure de ses évêques, dans un contexte religieux, culturel et politique non moins problématique qu'aujourd'hui, a eu le courage et l'audace de donner enfin une forme à la foi, commune à tous, mais en même temps claire, inventant également une nouvelle terminologie, capable d'enfermer, autant que possible, dans ces mots, le mystère de l'Incarnation.

    Depuis lors, comme je l'ai évoqué, Nicée reste pour chacun d'entre nous une référence indispensable pour la vie de nos Eglises respectives : de la compréhension et de la définition de la foi à la date de Pâques, et bien d'autres choses encore. Nicée, en somme, a été le moment où l'Église a pu interpréter la nécessité de dire la foi, de l'exprimer selon les catégories culturelles de l'époque. Dans la mesure où le langage humain le permettait, l'Église a pu exprimer le mystère du Verbe fait chair qui a habité parmi nous et de sa présence continue dans l'Église.

    Certes, l'histoire a marqué la vie de nos Églises respectives depuis lors. Nous avons connu des divisions, même douloureuses. Nous avons tous dû faire face à nos petites et grandes infidélités, qui ont blessé l'unique Corps du Christ, l'Église. Il n'est pas rare que nous nous abandonnions à notre logique de pouvoir plutôt qu'au service du Corps mystique du Christ.

    Mais malgré notre petitesse, Nicée est resté pour tous un point de référence indispensable jusqu'à aujourd'hui. Églises orthodoxes, catholiques, anglicanes, protestantes... tout chrétien, à quelque Église qu'il appartienne, ne peut éviter de se confronter à ce que les évêques de l'Église d'il y a 1700 ans ont pu élaborer, certainement sous l'action de l'Esprit Saint.

    Nous vivons aujourd'hui à une époque qui n'est pas très différente de celle d'il y a 1700 ans. D'une part, les complexités politiques et les logiques du pouvoir terrestre, assujettissant des peuples entiers, remettent fortement en question la vie des Églises. D'autre part, le monde culturel et les différentes manifestations de ce que nous appelons aujourd'hui la « modernité » interpellent la vie de toutes nos Églises respectives : l'idée de l'homme, la famille, le besoin de communauté, le rôle de la technologie dans la vie personnelle et sociale, les modèles économiques et sociaux qui se dessinent, la migration de peuples entiers, les sociétés qui sont de plus en plus plurielles sur le plan religieux et culturel... la liste des manifestations que le monde moderne suscite est longue et fait date.

    Dans ce contexte, nous sommes tous appelés, en tant qu'unique Église du Christ, à donner une réponse aux questions que l'humanité se pose aujourd'hui.

    Notre réponse est toujours la même et ne changera jamais. Le Christ est la réponse. Mais tout comme il y a 1700 ans, nous sommes appelés aujourd'hui à être capables de dire notre foi dans le Christ d'une manière audacieuse et courageuse, compréhensible et claire.

    Il n'est pas question de réécrire le Credo de Nicée. Ce texte restera encore et toujours la référence pour la vie de tous les croyants en Christ. Il s'agit plutôt de rendre ces mots et expressions crédibles et compréhensibles pour le monde culturel d'aujourd'hui. Nous devons certainement continuer à dire que le Christ est le Fils unique de Dieu, engendré et non créé, de la même substance que le Père, que l'Esprit nous a donné. Et que dans l'Église, Corps du Christ, une, sainte, universelle et apostolique, nous pouvons encore le rencontrer aujourd'hui.

    A ces expressions apparemment éloignées de la vie de l'homme d'aujourd'hui, il n'y a qu'une seule façon de donner un sens concret, de la vitalité, de la compréhension et de la crédibilité : le témoignage.

    L'Église d'aujourd'hui est appelée non seulement à dire le Credo, mais à le rendre vivant et crédible par le témoignage de ses membres. Lorsque l'homme moderne rencontre des communautés qui ne sont pas parfaites, mais dans lesquelles la vie circule et dans lesquelles il peut se retrouver, lorsqu'il voit des chrétiens heureux malgré les difficultés de la vie, lorsqu'il rencontre des bergers prêts à donner leur vie pour leur troupeau, lorsqu'en somme, l'Église sait encore faire la différence par rapport à la vie et aux critères du monde, alors les questions se posent : pourquoi êtes-vous ainsi ? Où puisez-vous cette force ?

    Notre réponse sera celle de l'Église d'il y a 1700 ans. Alors ces mots et ces expressions, d'abord si obscurs, deviendront lumineux et continueront à éclairer la vie du monde à venir.

    C'est ce que je souhaite à chacun d'entre nous.

    Bon anniversaire !

    * Traduit par le Bureau média du LPJ

  • Prière pour le pape Léon XIV, Vicaire du Christ sur terre et pasteur de l'Eglise universelle (cardinal Burke)

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    Priere-pour-le-pape-Leon-XIV-FRENCH_page-0001 (1).jpgcliquer sur l'image pour l'agrandir

  • Homélie du Saint Père Léon XIV lors de sa visite à la Basilique de Saint Paul hors les Murs

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    Visite du Saint Père Léon XIV à la Basilique de Saint Paul hors les Murs, 20.05.2025 (source)

    Le passage biblique que nous avons entendu est le début d’une très belle lettre adressée par saint Paul aux chrétiens de Rome, dont le message s'articule autour de trois grands thèmes : la grâce, la foi et la justice. Alors que nous confions à l'intercession de l'Apôtre des nations le début de ce nouveau pontificat, réfléchissons ensemble à son message.

    Saint Paul dit tout d'abord qu'il a reçu de Dieu la grâce de l'appel (cf. Rm 1, 5). Il reconnaît, en effet, que sa rencontre avec le Christ et son ministère sont liés à l'amour par lequel Dieu l'a précédé, l'appelant à une nouvelle existence alors qu'il était encore loin de l'Évangile et qu'il persécutait l'Église. Saint Augustin, lui aussi converti, parle de la même expérience en disant : « Que pouvons-nous choisir, si nous n'avons pas d'abord été choisis ? En effet, si nous n'avons pas d'abord été aimés, nous ne pouvons même pas aimer » (Discours 34, 2). À la racine de toute vocation, il y a Dieu : sa miséricorde, sa bonté généreuse comme celle d'une mère (cf. Is 66, 12-14) qui, naturellement, nourrit son enfant à travers son propre corps lorsqu'il est encore incapable de se nourrir seul (cf. S. Augustin, Commentaire du Ps 130, 9).

    Paul, cependant, dans le même passage, parle aussi d'« obéissance de la foi » (Rm 1, 5), et là aussi, il partage ce qu'il a vécu. En effet, le Seigneur, en lui apparaissant sur le chemin de Damas (cf. Ac 9, 1-30), ne l'a pas privé de sa liberté, mais lui a laissé la possibilité d'un choix, d'une obéissance fruit d'efforts, de luttes intérieures et extérieures, qu'il a accepté d'affronter. Le salut ne vient pas par enchantement, mais par un mystère de grâce et de foi, d'amour prévenant de Dieu et d'adhésion confiante et libre de la part de l'homme (cf. 2 Tm 1, 12).

    Alors que nous rendons grâce au Seigneur pour l'appel qui a transformé la vie de Saul, nous lui demandons de nous rendre capables de répondre de la même manière à ses invitations, en devenant témoins de l'amour « répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Rm 5, 5). Nous lui demandons de savoir cultiver et diffuser sa charité, en nous rendant proches les uns des autres (cf. François, Homélie des 2nd Vêpres de la solennité de la Conversion de saint Paul, 25 janvier 2024), dans la même course à l'amour qui, depuis sa rencontre avec le Christ, a poussé l'ancien persécuteur à se faire « tout à tous » (cf. 1 Co 9, 19-23) jusqu'au martyre. Ainsi, pour nous comme pour lui, dans la faiblesse de la chair se révélera la puissance de la foi en Dieu qui justifie (cf. Rm 5, 1-5).

    Depuis des siècles, cette basilique est confiée aux soins d'une communauté bénédictine. Comment ne pas rappeler, alors, en parlant de l'amour comme source et moteur de l'annonce de l'Évangile, les appels insistants de saint Benoît, dans sa Règle, à la charité fraternelle dans le monastère et à l'hospitalité envers tous (Règle, chap. LIII ; LXIII)?

    Mais je voudrais conclure en rappelant les paroles que, plus de mille ans après, un autre Benoît, le pape Benoît XVI, adressait aux jeunes : « Chers amis, disait-il, Dieu nous aime. C'est la grande vérité de notre vie et celle qui donne tout son sens au reste [...]. À l'origine de notre existence, il y a un projet d'amour de Dieu », et la foi nous conduit à «ouvrir notre cœur à ce mystère d'amour et à vivre comme des personnes qui se reconnaissent aimées de Dieu » (Homélie lors de la veillée de prière avec les jeunes, Madrid, 20 août 2011).

    C'est là que réside la racine, simple et unique, de toute mission, y compris la mienne, en tant que successeur de Pierre et héritier du zèle apostolique de Paul. Que le Seigneur me donne la grâce de répondre fidèlement à son appel.

  • Un rapport (qui n'est plus) secret révèle une France favorable à la charia

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    De Lorenza Formicola sur la NBQ :

    Un rapport (qui n'est plus) secret révèle une France favorable à la charia

    La capitulation de la France face à l'islamisation : ce n'était pas exactement le résultat attendu par le gouvernement Attal qui a commandé l'enquête sur l'infiltration du croissant dans le pays. Un réseau tentaculaire lié à la « Confrérie » qui menace toute l’Europe.

    21_05_2025

    Le rapport désarmant du gouvernement Attal, Les Frères musulmans et l'islamisme politique en France, a été qualifié de « secret ». Le Figaro a réussi à l'obtenir en avant-première, ainsi qu'en exclusivité. Réseaux tentaculaires, organisation secrète, quartiers islamisés : le tableau dressé est le schéma détaillé de la  tentative de recrutement  visant à établir un État islamique sous le joug de la charia. 
    La version déclassifiée mais allégée sera présentée aujourd'hui, 21 mai, par Macron au Conseil de défense. La question de l'infiltration islamiste et des Frères musulmans agite le 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré. 

    Le document de défense hautement sensible, dont l'intégralité du contenu ne sera probablement jamais rendu public , et sur lequel un préfet et un ambassadeur ont travaillé avec l'aide d'un riche réseau diplomatique, n'était pas exactement ce que Macron espérait ajouter à la liste de ses déjà nombreuses contrariétés. Ce n'est que le 12 mai que l'Assemblée nationale, à l'initiative de la coalition de centre-droit, a présenté la  proposition de résolution  visant à créer une commission d'enquête sur les liens existant entre les représentants de mouvements, organisations et réseaux politiques qui soutiennent l'action terroriste ou propagent l'idéologie islamiste.

    Puis vint le rapport qui n'était plus « secret ». Il s'agissait d'une mission de plus d'un an , menée en France et dans plusieurs autres régions d'Europe, au cours de laquelle des dirigeants musulmans ont été rencontrés au niveau national et local, considérés comme une expression des Frères musulmans à Paris.
    Annoncée  il y a environ un an, l'enquête a révélé un contexte dans lequel la présence de l'islam lié aux Frères musulmans est enracinée dans au moins vingt départements. Le rapport confirme également que la toile de fond d’un phénomène qui semble s’amplifier est aussi l’impact de la guerre qui a éclaté après l’attentat terroriste perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023. Le mécanisme d’influence des Frères musulmans apparaît avec force : à travers des stratégies de séparatisme et de subversion, les Frères ont pu mener un processus d’islamisation du territoire français, contribuant à la déstabilisation de la République .

    Le rapport gouvernemental parle d'un cercle interne du mouvement des Frères musulmans, c'est-à-dire du noyau dur, qui compterait entre 400 et 1000 personnes, avec un budget d'environ 500 000 euros, et qui, en raison des tentatives du gouvernement pour contenir le phénomène, a diminué d'au moins la moitié au cours des cinq dernières années. Jusqu’en 2019, les Frères musulmans ont pu bénéficier de  financements étrangers, notamment du Qatar, entre autres.

    Ce qui en ressort, c’est une France qui est une porte d’entrée, plus qu’ouverte, grande ouverte à l’islamisme. Les 73 pages reçues en exclusivité par Le Figaro montrent qu'il existe environ 139 lieux de culte dépendant directement de la Confrérie et représentant la principale émanation du mouvement. Ils ont désormais redéfini le bien et le mal, selon un critère qui mélange réalisme politique et utilitarisme économique.

    Au fil des années, ils ont réussi à occuper le  secteur de l’éducation , devenu une priorité pour la branche française des Frères musulmans. Selon le rapport, il existe 21 instituts liés à la Confrérie et ils accueillent plus de  4 200 étudiants. On compte, en revanche, 815 écoles coraniques à travers le pays qui accueillent au total 66 050 élèves mineurs. Alors que le voile reste l'étendard de la préservation de l'islam dans la France de Macron.

    Les services secrets, encore, ont recensé dans la région lyonnaise pas moins d'"une cinquantaine d'associations musulmanes (...) qui manifestent plus généralement une inclinaison vers les Frères musulmans" et ce sont deux grandes mosquées, dont probablement celle de Villeurbanne, qui font office de piliers du système. Les figures religieuses, omniprésentes, exercent une influence tous azimuts « dans les domaines de la charité et de l’engagement humanitaire, de l’éducation religieuse, de la famille, du mariage, de l’insertion professionnelle, de l’entrepreneuriat musulman, de la protection des consommateurs, des services à la personne, de l’éducation des adultes » et, bien sûr, dans la « lutte contre l’islamophobie ». Ce contrôle total se traduit par une « pratique religieuse rigoureuse avec un nombre très élevé de filles portant l’ abaya et une augmentation massive et visible du nombre de filles portant le voile ». Même à l'âge de cinq ans. 

    Le rapport retrace l'histoire du mouvement en Europe, qui a débuté il y a au moins 70 ans, « en suivant les mouvements migratoires et la répression dont ils font l'objet dans le monde musulman depuis les années 1950 ». 
    Il y a quelques semaines, Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur,  déplorait  la possibilité, selon lui, que les Frères musulmans puissent se présenter à l'élection présidentielle de 2027 avec leur propre parti ou avec un réseau capable de soutenir un candidat choisi parmi les forces déjà existantes dans le pays : « si vous nous emmenez avec vous, nous vous apporterons beaucoup de voix. » "Le but ultime est de mettre  toute la société française à genoux devant la charia  " , affirme le ministre Retailleau. 
    Et, pendant ce temps, au moment même où nous écrivons, Fondapol, le groupe de réflexion dirigé par  Dominique Reynié, a publié le  rapport Combattre l'islamisme sur le terrain  rédigé par le préfet des Hauts-de-Seine, Alexandre Brugère, et avec une contribution du ministre de l'Intérieur Retailleau. Presque comme une confirmation du rapport choquant des services de renseignement sur les Frères musulmans.

    Concernant l'accélération de l'entrée de l'islam dans la société , selon le préfet Brugère, les islamistes progressent et ont infiltré « tous les domaines de notre vie collective ». Les prédicateurs sur les réseaux sociaux ; écoles islamiques privées n’ayant pas signé de contrat avec l’État ; des clubs sportifs qui mélangent effrontément sport et prière, séparent les femmes des hommes et promeuvent le voile dans les compétitions ; activités commerciales halal qui favorisent l’appartenance au groupe  – c’est-à-dire qu’elles sont nées pour renforcer le sentiment d’appartenance communautaire parmi les musulmans, pour transmettre des valeurs religieuses et alimenter une logique de séparation et d’isolement. 
    Quant aux lieux de culte, le préfet souligne la difficulté d'identifier les prêches liés au terrorisme car la stratégie de la dissimulation (la fameuse  taqîya ) est en place pour éviter d'être dénoncé.

    Pour contester tout ce qui est  occidental  en France, « les Frères musulmans misent sur le nombre, avec un puissant carburant : la victimisation face à la prétendue menace de  l'islamophobie. Chacun peut constater à quel point ce néologisme, utilisé à toutes les sauces, est devenu un argument marketing imparable pour inciter des millions de Français à se retirer de la communauté nationale », écrit le préfet  Brugère  dans son dossier.
    Les Frères musulmans partagent des éléments de certaines sectes, des méthodes d’entrée et d’infiltration comparables à une organisation mafieuse. Les Frères musulmans mènent une guerre de basse intensité que, malheureusement, nous percevons à travers le prisme déformant du  radicalisme.

    L’objectif est de réunir la oumma , la nation musulmane, la seule légitime à leurs yeux . Ils veulent établir une société islamique mondialisée conformément à une exigence divine. Dans les sociétés sans tradition musulmane, on veut rendre la société « conforme à la charia » jusqu’à ce qu’elle « se soumette » naturellement à l’islam. À l’heure où la France est rongée par un malaise existentiel, l’exécutif devra porter la réponse à un tout autre niveau. Ce n’est pas seulement la France qui est en danger, mais toute l’Europe. (et la Belgique en particulier, ndB)