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BELGICATHO - Page 909

  • Synode allemand : à quel jeu joue-t-on ?

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    De Marie-Lucile Kubacki sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Derrière le synode sur l’Amazonie, l’ombre d’un synode allemand ?

    Alors que le synode sur l’Amazonie se tiendra au Vatican du 6 au 27 octobre, les évêques allemands tentent-ils de l’utiliser pour provoquer une réforme sur l’ordination d’hommes mariés ? En coulisses, la question provoque des tensions à Rome.

    Dans les prochaines semaines vont s’ouvrir deux synodes charnières dans l’histoire de l’Église catholique. Le premier aura lieu au Vatican, tout au long du mois d’octobre. On y parlera d’Amazonie, et les évêques de la région y discuteront sous la guidance du pape François des défis écologiques, économiques et spirituels du « poumon » de la terre, aussi convoité que menacé. Le deuxième devrait commencer en Allemagne un peu avant Noël, et a pour but de trouver des pistes en réponse à la crise des abus dans l’Église. 

    Aucun lien entre les deux, en apparence du moins. Car dans ces deux synodes, les questions clivantes de l’ordination d’hommes mariés et des ministères féminins seront mises sur la table. Dans le premier cas, il s’agit de répondre au fait que des populations entières ne voient quasiment jamais de prêtre, sur des territoires vastes et difficiles d’accès comme les territoires amazoniens ; dans le second, il s’agit davantage d’interroger le choix des futurs prêtres et la manière de vivre le célibat à la lumière de la crise actuelle, ainsi que l’a déclaré le cardinal Reinhard Marx, président de la conférences épiscopale d’Allemagne (DbK), dans une récente interview au Frankfurter Allgemeine.

    Un « agenda progressiste » ?

    Là où les choses se compliquent, c’est que le cardinal Marx sera également présent au synode sur l’Amazonie, en sa qualité de membre du C9 (le conseil des cardinaux chargé d’assister le pape dans sa réforme de l’Église). Dans la salle se trouvera également Mgr Franz-Josef Overbeck, évêque d’Essen, en Allemagne, président de la commission des évêques allemands pour l’Amérique latine qui, par le biais de son organisation humanitaire Adveniat, apporte un soutien financier et pastoral important en Amérique latine. Or, ce dernier a récemment déclaré devant des journalistes allemands que le synode sur l’Amazonie marquerait une « césure » dans l’Église, que « rien ne serait plus comme avant », car la « structure eurocentrique de l’Église » allait changer, les prêtres européens étant de moins en moins disponibles pour aller en Amérique latine. « Le visage de l’Église locale est un visage de femme », a-t-il en outre ajouté, reconnaissant le rôle des religieuses dans l’animation des communautés locales, ainsi que le rapporte un article publié sur le site internet de la DbK.

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  • Quand "le printemps de l'Eglise" s'est mué en hiver glacial

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    Du site ProLiturgia.org :

    Certains évêques commencent (enfin) à comprendre que la pastorale initiée par leurs prédécesseurs pendant et juste après le Concile n’a strictement rien produit : le « printemps de l’Eglise » qu’on annonçait tambour battant aux fidèles à coups de « messes des jeunes », de « Pierres vivantes », puis de la « messe qui prend son temps » et du « dimanche autrement » s’est transformé en un long hiver glacial. Aujourd’hui, donc, les évêques qui se soucient des vocations sacerdotales mettent en place, dans les séminaires encore ouverts, des prêtres formateurs bien plus « orthodoxes » que les précédents.

    Mais un grand problème demeure. Les vocations, on le sait, naissent principalement au contact des liturgies paroissiales. Or, les paroisses sont en voie de disparition et la liturgie est catastrophique dans 95% des églises encore ouvertes. Par conséquent, on aura beau nommer qui ont veut dans les séminaires pour former les futurs prêtres, ça ne pourra rien produire tant que la liturgie ne sera pas la priorité pour nos évêques. Et elle ne semble toujours pas l’être puisqu’eux-mêmes sont les « enfants » des années de plomb durant lesquelles, dans les paroisses et les séminaires qu’ils fréquentaient étant adolescents, il était obligatoire de « déconstruire » la liturgie de l’Eglise pour, disait-on, la rendre plus attrayante.

    Un autre problème mérite d’être évoqué : les vocations sacerdotales et religieuses ont besoin d’un cadre familial propice pour éclore. Or, de telles familles n’existent plus guère en dehors de quelques « micro-milieux » qui fournissent des candidats au sacerdoce s’orientant davantage vers des lieux de formation tels qu’Evron ou Wigratzbad.

    On oublie trop souvent que les vocations ne tombent pas directement du ciel et qu’il ne peut pas y avoir de vocations s’il n’y a déjà plus de fidèles. Bref, nous sommes dans un cercle infernal dont on n’arrive pas à sortir.

    Quand on sait que le taux de pratique religieuse, en France, touche moins de 3% des fidèles (les églises assez bien fréquentées de certaines grandes villes ne devant pas faire illusion) on peut déjà légitimement considérer le catholicisme comme quasiment éteint. Surtout si l’on considère la part de jeunes dans ces 3%...

    Il y a quelques temps, un sociologue disait au cours d’une émission radiodiffusée d’ici vingt ans, le clergé diocésain aura quasiment disparu. Cette affirmation avait de quoi étonner au premier abord car on pouvait se dire que dans vingt ans, les jeunes prêtres ordonnés ses dernières années ne seront pas tous morts... Mais en fait, c’est bien une disparition du clergé diocésain qui nous attend quand on sait que si l’on fait le ratio ordinations/décès de diocésains, l’Eglise de France perd entre 400 et 500 prêtres chaque année. Les ordinations diocésaines sont donc largement insuffisantes, ne serait-ce que pour faire « survivre » les diocèses. En outre, on sait que relativement nombreux sont les jeunes prêtres qui « craquent » et sont obligés d’être mis au repos par leur évêque parce qu’ils n’arrivent pas à supporter la charge épuisante d’avoir à desservir parfois trente ou quarante clochers. Enfin, autre chose aggrave encore cette situation : c’est le nombre relativement important de nouveaux prêtres qui quittent le sacerdoce au cours des années qui suivent leur ordination.

    Dans ces conditions, on ne voit pas très bien comment l’Eglise catholique pourra survivre en France, même en imaginant que les évêques se réveillent demain matin et fassent un virage à 180° par rapport à la pastorale en cours. Ce qu’ils ne feront pas, naturellement.

  • Sensibiliser les futurs médecins à l'avortement durant leur formation

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    De l'Institut Européen de Bioéthique :

    Une « sensibilisation » à l’avortement dans les cours des futurs médecins

    20/09/2019

    Auteur / Source : L'Avenir (10/09/2019)

    Les étudiants en médecine devront apprendre les différentes techniques d'avortement : c'est un des objectifs qui figure dans la déclaration de politique de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Mais surtout, le Gouvernement entend « sensibiliser les étudiants à l'importance de la maîtrise de la pratique médicale de l'interruption volontaire de grossesse ».

    Jusqu'à présent, les techniques d'avortement (pilule abortive, curetage et aspiration, dilatation et évacuation, ...) ne sont pas enseignées systématiquement aux étudiants en médecine. Or, il semble y avoir de moins en moins de médecins disposés à pratiquer des avortements. La Fédération laïque des centres de planning familial (FLCPF) en compte 79, dont 20 ont 55 ans ou plus. Caroline Watillon, chargée de mission pour la FLCPF sur cette thématique, donne une explication éclairante : « l'IVG, à l'instar de l'euthanasie, va à l'encontre des principes de la médecine. Un gynécologue veut donner la vie, pas pratiquer l'IVG. » Une affirmation qui met en évidence la contradiction entre la vocation thérapeutique de la médecine, et les gestes (bien que posés par certains médecins) qui provoquent la mort d'un être humain.

    « Penser l'avortement comme un acte à part », c'est précisément ce qui dérange les promoteurs de la mesure, qui, comme les mots de la déclaration politique l'indiquent, entendent présenter l'avortement comme une « pratique médicale », autrement dit un acte que tout médecin devrait normalement « maîtriser » dans le cadre de sa profession, un acte donc « médical ». L'intention est claire : « On est en train d'arriver à modifier la perception de l'IVG, qui passe d'un délit pénal à un acte de santé publique », s'est réjoui Sylvie Lausberg, la présidente du Conseil des femmes francophones de Belgique.

    Il n'est guère certain que le fait d'expliquer aux futurs médecins comment se passe un avortement, les encouragera à en pratiquer. A y regarder de plus près, l'explication des méthodes d'avortement permet de comprendre l'acte dans sa réalité crue et violente qui explique pourquoi les médecins répugnent à le poser. Son effet serait davantage dissuasif. Toutefois, comment cette formation sera-t-elle donnée ? Quel langage sera utilisé ? Tant que les medecins pourront faire valoir leur clause de conscience, les étudiants non plus ne seront jamais obligés de « mettre leur cours en pratique » en participant à un avortement. (Voir Brochure sur les clauses de conscience) Cela aussi pourrait-il être remis en question ?

    Pour en savoir plus sur les méthodes d'avortement, consulter le Dossier de l'IEB « Avortement : 28 ans d'application de la loi en Belgique » (pp. 10-11)

  • Un an après sa conclusion : évaluer l'accord Vatican-Chine

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    De Massimo Introvigne sur le site Bitter Winter :

    Le 22 septembre : premier anniversaire de l’accord Vatican-Chine

    Il est temps d’évaluer cet accord de manière posée. Même s’il serait excessif d’affirmer que tous les catholiques de Chine s’y opposent, son application est problématique, les prêtres dissidents sont persécutés et des questions théologiques sous-jacentes relatives aux libertés religieuses demeurent sans réponse.

    par Massimo Introvigne
    Une église catholique sur la route côtière près de la péninsule de Damen Shan (大门山), dans la ville de Chixi, située dans le comté de Cangnan au Zhejiang.
    Une église catholique sur la route côtière près de la péninsule de Damen Shan (大门山), dans la ville de Chixi, située dans le comté de Cangnan au Zhejiang. (Vmenkov – CC BY-SA 3.0)

    Du texte secret aux recommandations

    L’accord Vatican-Chine de 2018 a été signé il y a un an, le 22 septembre 2018. Son texte demeure secret à ce jour. Nous avons parfois fait l’objet de critiques pour les réserves que nous avions émises à l’égard de cet accord. Bitter Winter n’a pas partagé l’enthousiasme de certains médias du Vatican, mais il ne s’est pas non plus joint aux critiques acerbes de ceux qui pensaient que le pape François avait « vendu » les catholiques chinois au PCC.Je reconnais que c’est lié à mon expérience personnelle. En 2011, j’occupais la fonction de représentant de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) en charge de la lutte contre le racisme, la xénophobie, l’intolérance et la discrimination à l’encontre des chrétiens et des adeptes d’autres religions. Parmi les leçons que j’ai apprises, il y a le fait qu’il ne faut jamais sous-estimer la diplomatie séculaire du Vatican et que c’est une diplomatie particulière qui ne se projette pas sur quelques années ou quelques décennies, mais sur des siècles. Même si j’ai bien conscience que l’accord Vatican-Chine a été en partie négocié via des canaux indépendants de la diplomatie du Vatican, je crois que les diplomates peuvent jouer un rôle positif dans l’interprétation qu’ils en font. Par ailleurs, Bitter Winter a continué de publier des articles circonstanciés sur la persécution en Chine de prêtres et d’évêques qui, après l’accord, ont refusé d’adhérer à l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC), autrefois connue sous le nom d’Église patriotique. Les formulaires qu’il faut soumettre pour s’enregistrer auprès du gouvernement et ainsi rallier l’APCC sont, à tout le moins, ambigus théologiquement, et nombreux sont ceux qui, en conscience, refusent de le signer.Ensuite, le 28 juin 2019, ont été publiées les recommandations du Vatican pour 2019. Celles-ci confirmaient en grande partie la situation que Bitter Winter décrivait au quotidien et les deux points principaux de notre analyse du « problème » catholique en Chine. D’abord, contrairement à ce que certains opposants à l’accord continuent de défendre, le Vatican ne maintient plus qu’il est défendu d’adhérer à l’APCC. Il affirme que c’est en effet permis et que les évêques et les prêtres sont même autorisés à signer des formulaires théologiquement ambigus, avec une réserve écrite (si possible) ou au moins orale indiquant que, quoi qu’ils signent, ils n’ont pas l’intention d’adhérer à des positions non-orthodoxes. Bien sûr, le fait qu’une réserve orale suffise revient à dire que n’importe qui peut signer n’importe quel formulaire n’importe quand. Si on lit entre les lignes, on peut même comprendre que l’adhésion à l’APCC est considérée par le Vatican comme l’option normale à prendre pour les prêtres et les évêques catholiques de Chine. Le Vatican ne croit plus en l’existence d’une église clandestine en Chine et, si tel était le cas, celle-ci n’aurait aucun statut théologique ni canonique aux yeux de Rome.

    Il existe toutefois des individus qui sont objecteurs de conscience, c’est-à-dire des prêtres et des évêques qui, pour des motifs de conscience, refusent de s’enregistrer et de rallier l’APCC. À Rome comme en Chine, des commentaires se sont fait entendre sur le peu de sympathie que le Vatican avait pour ces objecteurs de conscience. Nombreux sont ceux qui, au Vatican, considèrent leur position comme résiduelle et pensent qu’elle va progressivement disparaître. Mais en même temps, qu’il ait de la sympathie ou pas, le Vatican, dans ses recommandations, a demandé au PCC de « respecter » les objecteurs de conscience. Leur choix n’est pas celui recommandé par Rome, mais il n’est pas interdit non plus, ce qui signifie qu’il n’est pas obligatoire de rejoindre l’APCC.Ce n’est pas l’interprétation qu’en fait le PCC qui continue à intimider, harceler, menacer et emprisonner ces objecteurs de conscience. Pour le PCC, l’accord de 2018 implique que tous les catholiques de Chine doivent adhérer à l’APCC. C’est le cœur du problème, plus encore que la nomination des évêques pour laquelle un modus vivendi semble avoir été trouvé, même si c’est peut-être l’avis du PCC qui pèse plus lourd que celui du Vatican pour déterminer qui doit être choisi et, au bout du compte, nommé par le pape. Dans le but de préserver de bonnes relations avec Pékin, Rome pourrait s’abstenir de promouvoir ou de soutenir ouvertement les objecteurs de conscience. Mais le Vatican demande qu’ils soient « respectés » et non emprisonnés, et insiste sur le fait que c’est une interprétation erronée de l’accord que d’affirmer que tous doivent adhérer à l’APCC.

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  • Ne pas céder à la tentation d’abréger la vie humaine

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    D'Adélaïde Patrignani sur Vatican News :

    Le Pape demande aux médecins de ne pas oublier la dignité de chaque malade

    Ce vendredi matin, le Saint-Père a reçu en audience 350 membres de la Fédération nationale des ordres des médecins chirurgiens et des dentistes, une organisation médicale italienne à laquelle il a rappelé l’importance de la dimension éthique dans l’exercice de la médecine.

    Trois années d’«états généraux» de la profession médicale s’achèvent pour cette Fédération nationale des ordres des médecins chirurgiens et des dentistes qu’a rencontré le Pape.

    François a d’abord souligné que la médecine comporte «une référence essentielle et inaliénable à la personne dans son intégrité spirituelle et matérielle, dans sa dimension individuelle et sociale». Elle est donc «service de l’homme, de tout l’homme et de tout homme». Face au patient malade, les médecins doivent faire preuve non seulement de «compétences technico-professionnelles», mais d’un «code de valeurs et de significations avec lesquelles donner un sens à la maladie et à son propre travail, et faire de chaque cas clinique particulier une rencontre humaine». Il est important que le médecin «ne perde pas de vue la singularité de chaque malade, avec sa dignité et sa fragilité», a insisté le Saint-Père. Il doit accompagner le patient «avec conscience, avec l'intelligence et le cœur».

    Ne pas céder à la tentation d’abréger la vie humaine

    Dans les situations les plus critiques, a poursuivi François, «on peut et on doit repousser la tentation – induite aussi par des mutations législatives – d’utiliser la médecine pour céder à une possible volonté de mort du malade, en fournissant une assistance au suicide ou en provoquant directement la mort par euthanasie». Le Pape a dénoncé des «voies expéditives» face à des choix qui ne sont pas l’«expression de la liberté de la personne», mais plutôt une possibilité de traiter le malade comme un «déchet», ou une «fausse compassion face à la demande d’être aidé à anticiper la mort».

    François a conclu son allocution en s’appuyant sur l’Encyclique Evangelium Vitae de saint Jean-Paul II, rédigée en 1995, et qui traite de la valeur et de l’inviolabilité de la vie humaine. Le Souverain Pontife polonais y rappelait que la responsabilité des médecins, toujours plus importante, s’enracine «dans la dimension éthique des professions de santé, dimension qui leur est intrinsèque et qu'on ne peut négliger». Le serment d'Hippocrate en est une preuve encore valable de nos jours, puisqu’il «demande à tout médecin de s'engager à respecter absolument la vie humaine et son caractère sacré» (Evangelium Vitae, 89).

  • Amazonie: Ratzinger et Rahner s’affrontent

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    Lu sur le site « Benoît et moi » cette traduction d’un article paru dans  La NBQ (Nuova Bussola Quotidiana) du 17 septembre :

    Le prochain synode de l’Amazonie veut une Église amazonienne alors qu’il ne parle pas d’une Amazonie chrétienne. Sur ce point, les perspectives théologiques de Joseph Ratzinger et de Karl Rahner s’opposent.

    Pour Ratzinger, il y a l’obligation d' »envoyer tous les peuples à l’école de Jésus, parce qu’il est la vérité en personne », pour Rahner au contraire, Dieu se communique lui-même et sa grâce est présente dans les autres religions.

    De la théologie de Rahner émergent les positions du pluralisme religieux et du relativisme religieux sur lesquelles l’Instruction Dominus Jesus (2000) a apporté ses mises au point. L’Instrumentum laboris du Synode ne parle jamais d’évangélisation mais seulement d’inculturation, il ne parle jamais d’enseigner mais seulement d’écouter, il ne parle jamais de poser des questions mais de se poser des questions, pas d’interroger mais de s’interroger. En d’autres termes, l’Église devrait devenir « amazonienne », dans le sens de se reformuler elle-même (« désapprendre, réapprendre, apprendre », dit le document). C’est exactement la position de Rahner, et pas celle de Ratzinger.

    Foi vérité tolérance 51QX8CA5FEL._SX310_BO1,204,203,200_.jpgDans le livre « Foi vérité tolérance. Le christianisme et les religions du monde » [en français: Foi, vérité, tolérance, Le christianisme et la rencontre des religions], Ratzinger dénonce l’impératif d’aujourd’hui: « ne violez pas les religions là où elles existent encore! » Mais il se demande si leur restauration est vraiment souhaitable, étant donné, par exemple, que les Aztèques « offraient aux dieux de la terre et de la végétation des hommes et des femmes à qui la peau était généralement arrachée ». Il ne faut pas voir dans toutes les religions – c’est sa thèse – des chemins de Dieu vers l’homme et de l’homme vers Dieu.

    Si l’on tient compte de cela, l’assurance excessive avec laquelle l’Instrumentum laboris exalte les cultures primitives s’avère problématique.

    Divers interprètes catholiques présentent naïvement la mentalité indigène comme porteuse absolue de ‘bonne vie’, passant sous silence les aspects de violence, de peur et de sujétion qui la caractérisent et que nous rappelle, quoique de façon extrême, l’exemple des Aztèques.

    La perspective de Rahner est très différente de celle de Ratzinger. Pour lui, « partout où se déroule une histoire individuelle et collective de l’humanité, se déroule non seulement une histoire du salut, mais aussi une histoire de la révélation au sens propre du terme ».
    Dans l’homme en situation, dans l’homme historique, Dieu se communique non pas avec des informations et des contenus de vérité mais avec l’ouverture de l’existence même à l’avenir et à l’espérance. Si l’on voit les choses selon ce point de vue, il n’est plus possible de croire que l’Église et les missionnaires ont des vérités à proposer aux peuples indigènes, comme si la réalité terrestre [qu’ils représentent] était privée de la révélation divine et l’attendait des missionnaires. Du reste, si la situation historique et culturelle des peuples autochtones est déjà une histoire de salut, est déjà une révélation, elle doit être laissée telle quelle et ne doit pas faire l’objet d’une annonce particulière et nouvelle. Elle doit être comprise et accompagnée, en se laissant problématiser par ses provocations qui libèrent l’Église de l’idéologie de la doctrine, c’est-à-dire de la prétention d’avoir un système bien construit de vérité à diffuser à tous.

    Il y a cependant un autre point du Synode de l’Amazonie où l’opposition Ratzinger-Rahner est évidente. Dans le livre « Foi Vérité Tolérance… » Ratzinger dit que la doctrine rahnérienne de « l’inclusivisme » [concept théologique de certaines églises chrétiennes, selon laquelle, à la suite du théologien Karl Rahner, tout homme est un chrétien anonyme que l’on peut considérer comme ayant une foi chrétienne implicite, wikipedia], c’est-à-dire l’inclusion de toutes les religions dans l’histoire du salut et dans la révélation de Dieu, constitue une « mystique » qui à son tour devient une autre religion. Une mystique unirait au fond toutes les religions, du bouddhisme à l’hindouisme en passant par le christianisme. La référence commune à la mystique de la Mère Terre est aujourd’hui un exemple de cette nouvelle perspective au-delà des religions. Mais – c’est là le point de différenciation – pour Ratzinger « le concept d’un christianisme sans religion est contradictoire et irréaliste ».

    Ref. Amazonie: Ratzinger et Rahner s’affrontent

    "Le Christianisme n’est pas comparable aux autres religions:c’est une réalité complètement différente. Il appartient à une histoire qui commence avec Abraham, dans laquelle Dieu montre son visage. Dieu se révèle comme une personne qui sait parler  et répondre, entre dans l’histoire. Et ce visage de Dieu, un Dieu qui est une personne et agit dans l’histoire, trouve son accomplissement dans cet instant où Dieu lui-même, se faisant homme Lui-même, entre dans le temps. Donc, même historiquement, on ne peut pas assimiler Jésus-Christ aux différentes figures religieuses ou aux visions mythologiques, orientales ou autres ".(Joseph Ratzinger, en réponse aux questions du journaliste Antonio Socci, en 2003) . 

    JPSC

  • Le fauteur potentiel d'un schisme siège au côté du pape

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    La menace du schisme vient d'Allemagne, pas des États-Unis

    COMMENTAIRE: Un schisme dirigé par les Américains semble si éloigné qu’il paraît impossible, alors que les évêques allemands défient ouvertement le pape François.

    Discuter du schisme dans l'Église est maintenant «promiscuous», écrit le chroniqueur du New York Times, Ross Douthat. Le pape François l'a longuement abordé lors de son vol de retour de Madagascar. Mais où est le danger du schisme? Il est beaucoup plus probable que ce soit en Allemagne, où les évêques défient ouvertement le Saint-Père, qu'aux États-Unis.

    La question du schisme potentiel a été soulevée lors des récents vols papaux en provenance et à destination de l'Afrique. Sur le vol aller, avec la présentation d'un livre accusant certains Américains de comploter pour renverser le pape, et le Saint-Père a déclaré que "c'est un honneur quand les Américains m'attaquent".

    Le porte-parole papal Matteo Bruni a ensuite rapidement redressé la situation pour indiquer que le Saint-Père respectait grandement les points de vue américains. Cela n’a pas marché avec la presse, aussi le pape François a-t-il été interrogé sur le vol de retour, en réponse à quoi il a déclaré qu’il ne voulait pas de schisme, mais «ne le craignait pas».

    Toujours dans l'avion pour le Mozambique, le pape François, répondant à une question sur les préoccupations exprimées par le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a déclaré: «Il a de bonnes intentions; c'est un homme bon. Le pape l'aime bien. Mais il est comme un enfant. "

    Bien que rapporté par des agences de presse catholiques allemandes et autrichiennes, le bureau de presse du Saint-Siège n'a pas commenté cette étonnante façon de caractériser un théologien accompli.

    Les deux commentaires invitent à réfléchir sur le danger schismatique, s’il existe.

    Un schisme dirigé par les Américains semble si éloigné qu'il est impossible.

    Il n’ya pas un seul évêque américain qui ait dit ou fait quoi que ce soit qui indiquerait l'imminence d'un schisme. Certes, certains secteurs de l’opinion catholique américaine sont critiques, voire hostiles, vis-à-vis du pape François, mais le bavardage sur Internet ne constitue pas un schisme.

    En tout cas, depuis Vatican II, il y a des pays entiers où l'establishment théologique - professeurs d'université et formateurs de séminaire, et non les journalistes sur internet - s'est publiquement dissocié de l'enseignement catholique ce qui n'a donné lieu à aucun schisme.

    Même une critique directe de l’enseignement ou des décisions du Saint-Père ne constitue pas un schisme. Cela peut éroder la confiance et la bonne volonté fraternelle, mais cela ne rompt pas la communion. Quoi qu’il en soit, cependant, en termes d’épiscopat national, les Américains ne sont guère des leaders en critiquant ce pontificat.

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  • Quand le christianisme se dissout en une série de « valeurs » qui ont cours dans le monde

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    De Sandro Magister en traduction sur le site Diakonos.be :

    Tous à l’école de l’Antéchrist. Mais un cardinal se rebiffe

    Tandis que la polémique fait rage autour du synode sur l’Amazonie mais dont l’épicentre se situe en réalité dans l’Eglise allemande, la dernière intervention du pape François est pratiquement passée inaperçue.

    Elle s’intitule : « Reconstruire le pacte éducatif mondial » et s’adresse à « toutes les personnalités publiques » qui « s’engagent au niveau mondial » dans le domaine scolaire, quelle que soit la religion à laquelle ils appartiennent. Ce 12 septembre, on a appris qu’un sommet serait organisé le 14 mai 2020 au Vatican.

    Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un pape comme Jorge Mario Bergoglio qui appartient à la Compagnie de jésus – qui a formé les classes dirigeantes pendant des siècles – ait aussi à cœur l’école et la formation des nouvelles générations. Mais ce qui frappe surtout, c’est l’absence totale de la moindre spécificité chrétienne dans son projet éducatif.

    Dans le message vidéo par lequel François a lancé cette initiative, on ne trouve nulle trace ni de Dieu, ni de Jésus, ni de l’Église. La formule principale, c’est le « nouvel humanisme », avec ses inséparables « maison commune », « solidarité universelle », « fraternité », « convergence », et « accueil ».

    Et les religions ? Elles se trouvent toutes mises dans le même pot et neutralisées dans un vague « dialogue ». Pour « aplanir le terrain des discriminations », le pape renvoie au document « sur la fraternité universelle » qu’il a signé le 4 février 2019 avec le grand Imam d’Al-Azhar, un document dans lequel même « le pluralisme et la diversité des religions » sont attribués à « la sage volonté divine avec laquelle Dieu a créé les êtres humains ».

    La nouveauté de cette initiative de François consiste justement dans le fait que pour la première fois, un pape souscrive et entende mettre en œuvre un pacte scolaire aussi radicalement sécularisé. Parce qu’en réalité, un « nouvel humanisme » sans le Christ n’a rien de neuf, il s’agit plutôt d’une constante dans la pensée occidentale des deux derniers siècles.

    Du grand Inquisiteur de Fédor Dostoïevski à l’Évangile selon Léon Tolstoï en passant par l’Antéchrist de Vladimir Soloviev, sans oublier le « nouvel humanisme » d’Edgar Morin justement – le philosophe français reçu en audience privée le 27 juin dernier par François au lendemain d’une conférence à Rome portant les « convergences » de sa pensée avec la vision du pape actuel – les formules dans lesquelles la personne unique et irremplaçable du Christ se retrouve dissoute dans un vague amour pour l’humanité ne manquent pas.

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  • Rome n’ose plus critiquer le gouvernement chinois auquel il a bradé l’Église chinoise

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    De Jordan Pouille sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Cardinal Zen : “Je continue de m’exprimer car il n’y a pas assez de voix”

     

    Le cardinal Joseph Zen nous reçoit chez lui à Hong Kong, dans sa résidence du quartier de Shau Kei Wan, qu’il partage avec sept autres religieux à la retraite et une dizaine de missionnaires, actuellement en Chine continentale. Un gratte-ciel de logement sociaux sort de terre juste à côté. Fête de la mi-automne oblige, une dame nous sert un petit gâteau de lune accompagné d’un thé au jasmin.

    Le mouvement s’est durci depuis un raid policier dans une rame de métro le 31 août. Quelle est aujourd’hui la position des catholiques à Hong-Kong vis-à-vis de cette mobilisation ?

    On peut déjà dire que l’élite catholique est divisée. À Hong-Kong, nous avons six religions officiellement reconnues. Elles sont organisées en institutions et manipulées par le Parti communiste chinois via le Front uni. Quand ces institutions appellent publiquement le peuple à la retenue, c’est de la comédie ! Le peuple est déjà fort modéré face aux tribunaux et à la police, très répressifs.

    Même si l’Establishment au sein de l’Église de Hong-Kong est très conservateur, le diocèse dispose toujours, depuis 1977, d’une Commission pour la Paix et la Justice. Dans leur dernier communiqué, ils ont affiché un soutien clair aux revendications des manifestants. Et nous avons un évêque auxiliaire particulièrement actif. Mgr Joseph Ha (60 ans) participe aux marches, appelle à prier pour la paix, contre l’injustice et la corruption. Beaucoup de gens espèrent qu’il deviendra le prochain évêque, mais ce ne sera pas lui car il est trop critique. Quant-à-moi, je suis très vieux mais je continue de m’exprimer car il n’y a pas assez de voix.

    Joshua Wong, jeune leader de la « Révolution des parapluies » en 2014, était protestant. Y a-t-il un leader catholique aujourd’hui ?

    Cette fois, il n’existe plus de leader proclamé et je constate que les catholiques sont davantage mobilisés. L’association des étudiants catholiques est très active, par exemple. Bien sûr, les manifestants protestants restent plus nombreux, ce qui est logique : le gouvernement dénombre 500.000 Hongkongais protestants et 400.000 catholiques parmi la population. Il faut savoir que beaucoup de Hongkongais reçoivent une éducation catholique, du primaire au lycée, car traditionnellement, l’Église catholique gère cette partie de la scolarité. Ils apprécient une certaine tradition conservatrice de l’école catholique, même si l’influence religieuse se réduit. Les protestants, eux, ont trois universités reconnues. Et c’est quand même à la fac que se forgent pas mal de convictions, d’idéaux. En 2014, après la Révolution des Parapluies, beaucoup d’étudiants ont été endormis, manipulés par le gouvernement ou ont terminé en prison. Ce projet de loi d’extradition, aujourd’hui retiré, a réveillé tout le monde.

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  • Le principe de la mondialisation, c’est la négation du politique au bénéfice de l’économique

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    De Raphaëlle Lespinas sur le site de l'Homme Nouveau :

    La mondialisation comme négation du politique

    Rédigé par Raphaëlle Lespinas suite à un entretien avec Guilhem Golfin le  dans Culture

    La mondialisation comme négation du politique

    Philosophe, collaborateur de L'Homme Nouveau, Guilhem Golfin publie Babylone et l'effacement de César, un essai roboratif, qui, hors des sentiers de la pensée de consommation, passe la question de la mondialisation au prisme de la politique. 

    Analysez-vous la mondialisation comme un phénomène inéluctable ou bien comme quelque chose que nous pouvons encore choisir d’accepter ou de refuser ?

    La mondialisation est présentée le plus souvent comme un voyage sans retour, un aller simple. De nombreux arguments vont dans ce sens. Le plus fréquent est le développement des moyens de transport et de communication qui ont considérablement rapproché les hommes, au moins physiquement, et auxquels, sauf effondrement de la civilisation technique, on voit mal les hommes renoncer. En soi, ce rapprochement n’est pas une mauvaise chose : l’homme est fait pour connaître, et se connaître, et les rencontres entre cultures diverses ne peuvent que contribuer à cette connaissance.

    Maintenant, il y a quelque sophisme dans la présentation commune des choses. La mondialisation, ce n’est pas seulement, ce n’est même sans doute pas d’abord, le rapprochement entre les hommes. C’est une organisation des rapports internationaux qui entend soumettre les peuples au diktat de l’économie libérale et capitaliste, et par ce moyen à la domination d’une ploutocratie. Loin de contribuer à enrichir les hommes de leurs différences, elle vise à uniformiser les conditions en généralisant la société de consommation et à faire fi de ces différences, selon le postulat d’un caractère interchangeable d’hommes réduits à leur utilité économique. Cette tyrannie profondément contre nature sera renversée, comme toute tyrannie, car le choix appartient aux peuples. Le problème n’est pas tant là que dans la conception de ce qui doit s’y substituer.

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  • Du 21 au 24 septembre 2019 : Saint Lambert au Cœur de Liège

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    careme à l'église du saint sacrement Liège GOPR0645.JPGDu 21 au 24 septembre prochains, l’église du Saint-Sacrement à Liège (Bd d’Avroy, 132, face à la statue équestre de Charlemagne) présente, avec le concours du Trésor de la Cathédrale Saint-Paul, un ensemble d’œuvres illustrant la mémoire de saint Lambert dont l’assassinat, un 17 septembre  aux alentours de l’an 700, est à l’origine de la ville et du diocèse de Liège.

    L’exposition comporte des sculptures, gravures et estampes,20190918_102911.jpg des bannières et des livres liturgiques anciens  ainsi que de remarquables reproductions de vitraux illustrant la vie du martyr fondateur de la Cité ardente.

    La manifestation d’ouverture se tiendra le samedi 21 septembre prochain. Elle débutera à 16 heures  par le chant grégorien des Premières Vêpres de la Solennité de la Fête du saint évêque. Le chant sera suivi à 16h30 par un récital d’orgue que donnera Jean-Denis Piette : ce récital sera consacré aux compositeurs liégeois des XVIIe et XVIIIe siècles.

    Plain chant liégeois de la Fête de saint Lambert

    Magna Vox (antienne des vêpres) cliquez ci dessous:


    podcast

    A l'orgue: oeuvres liégeoises anciennes (extraits)

    cliquez ci-dessous:

    podcast
    podcast

    La visite guidée de l’exposition aura lieu à 17h00 : cette présentation se clôturera par une réception conviviale ouverte à tous.

    expo st lambert.jpg

    « Saint Lambert au cœur de Liège », exposition d’art et d’histoire à l’église du Saint-Sacrement, Bd d’Avroy, 132, ouverte au public les samedi 21 septembre (de 16h00 à 18h00), dimanche 22 septembre ( de 15h00 à 17h00), lundi 23 septembre (de 15h00 à 17h00) et mardi 24 septembre (de 15h00 à 17h00). Entrée libre.

     JPSC

  • L'ultime appel du cardinal Pell

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    De Vatican News :

    Le cardinal Pell fait un dernier appel

    Le cardinal George Pell, 78 ans, fait un ultime appel de sa condamnation à six ans de prison par le tribunal de Melbourne pour des abus sexuels commis sur des mineurs, annonce ce mardi la Haute Cour d'Australie.

    Après un premier procès pour des délits anciens d’abus sexuels qui s’est conclu sans verdict, lors d’un second procès, le jury a approuvé à l’unanimité un verdict de culpabilité. Le 13 mars dernier, l’ancien préfet du Secrétariat pour l’Économie du Saint-Siège a été condamné par le tribunal de Melbourne à six ans de prison. Il a été déclaré coupable d’abus sexuels commis à la fin des années 90 sur deux adolescents mineurs dans la cathédrale de Melbourne alors qu’il était archevêque du diocèse.

    Le prélat australien, qui clame son innocence, avait déjà fait appel de cette condamnation en première instance auprès de la Cour suprême de Victoria. À deux juges contre un, ce premier appel a été rejeté le 21 août dernier. Ses avocats avaient 28 jours pour présenter un ultime recours. C’est chose faite ce mardi. La Haute Cour d’Australie a été saisie à son tour pour juger l’affaire.

    Les avocats du cardinal appuient leur requête sur la position du troisième juge, qui estimait donc un appel recevable. Mark Weinberg considérait que le verdict rendu ne respectait pas le principe de base qui veut qu’une personne ne peut être condamnée seulement si les preuves démontrent sa culpabilité au-delà de tout doute raisonnable.

    Une longue procédure

    Selon l’Agence France Press, la Haute Cour d'Australie basée à Canberra pourrait refuser d’examiner l’appel. Les plus hauts magistrats du pays devront en décider, dans un processus qui pourrait prendre plusieurs mois.

    À l’issue du rejet de son premier appel, le directeur du bureau de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, avait fait savoir que le Saint-Siège reconnaissait «la décision du tribunal de rejeter le recours du cardinal Pell» et affirmait sa  «proximité avec les victimes d’abus sexuels, ainsi que son engagement à poursuivre, par l’intermédiaire des autorités ecclésiastiques compétentes, les membres du clergé qui commettent de tels abus».

    Le Vatican attend le verdict final

    Au Vatican, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi attend l'issue de la procédure en cours et la conclusion du processus d'appel avant de se saisir de l'affaire.

    Le cardinal Pell est actuellement interdit d’exercer un ministère public, conformément aux dispositions prises dès juin 2017 par l'Église australienne lors du retour du cardinal Pell dans son pays.

    George Pell a été nommé évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Melbourne en 1987, avant de devenir lui-même archevêque de Melbourne en 1996. Il est ensuite devenu archevêque de Sydney en 2001 et a été créé cardinal le 21 octobre 2003 par Jean-Paul II. En avril 2013, le Pape François l’a nommé membre du Conseil des cardinaux et en février 2014, préfet du Secrétariat pour l’Économie, qui était alors nouvellement créé.

    Fin juin 2017, après deux ans d’enquête en Australie, il a été formellement incriminé avec divers chefs d’inculpation pour des «délits anciens de violence sexuelle», dans deux affaires distinctes.