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BELGICATHO - Page 968

  • Benoît XVI :"s’il n’y a plus de valeurs qui ne doivent jamais être abandonnées, alors il n’y a plus de martyre et, sans martyre, il n’y a plus de christianisme! "

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    Le pape émérite Benoît XVI a écrit une profonde réflexion sur la crise morale actuelle dans l’Église qu’il a rendue publique le 11 avril avec l’accord du pape François. L’abbé François Gouyaud (association sacerdotale "Totus Tuus" ) en donne une synthèse commentée dans le dernier numéro du mensuel « La Nef » :

    Benoît-XVI©Sergey-Kozhukhov-Commons.wikimedia.org_-620x330.jpg« Le pape émérite est sorti du silence qu’il s’est imposé pour proposer une réflexion puissante sur la question des abus sexuels perpétrés par des clercs. Loin d’assigner une cause univoque à la pédophilie dans l’Église, Benoît XVI rappelle le contexte délétère des années 1960 où, en fait d’éducation sexuelle, c’est une véritable initiation à la pornographie qui a été promue. À ce moment-là, l’émancipation sexuelle absolue ne tolérait plus aucune norme et la pédophilie a été parfaitement admise.
    Concomitamment, la théologie morale s’est effondrée, « laissant l’Église sans défense face à ces changements sociétaux ». Une sorte de Sola Scriptura a déconnecté l’enseignement moral de la loi naturelle, empêchant désormais de présenter l’éthique de façon systématique, faute de norme objective. Le pragmatisme situationniste s’est imposé, « où le bien n’existe plus, mais seulement le mieux relatif, dépendant du moment et des circonstances ». On ne devait plus parler d’actes intrinsèquement mauvais, mais qui voudrait mourir pour éviter ce qui n’est plus un mal en soi ? Et voici du pur Ratzinger, atteignant l’essence des choses : s’il n’y a plus de « biens qui ne sont jamais sujets à une mise en balance », s’il n’y a plus de « valeurs qui ne doivent jamais être abandonnées » même au prix de sa propre vie, alors il n’y a plus de martyre et, sans martyre, il n’y a plus de christianisme !

    Une « crise du fondement »


    Benoît XVI rappelle l’effort de Jean-Paul II pour répondre à cette « crise du fondement », à travers notamment l’encyclique Veritatis splendor (1993), et le tollé qu’elle suscita chez les théologiens conformistes, au nombre desquels le Suisse Franz Böcke déclarant que « si cette encyclique devait affirmer que certaines actions doivent toujours et en toutes circonstances être qualifiées de mauvaises, il élèverait la voix contre elle avec toute la force dont il disposait ». Et Benoît XVI de noter avec une certaine ironie que, heureusement, « Dieu, dans sa bienveillance, lui épargna la mise en œuvre de cette résolution » en le rappelant à lui avant la publication de l’encyclique ! La contestation, cependant, visa alors la compétence même du magistère à se prononcer – infailliblement – sur les principes moraux. On mit en cause aussi la spécificité d’une éthique chrétienne, arguant de parallèles dans les autres traditions religieuses, ce que récuse le pape émérite : « La doctrine morale de la Sainte Écriture trouve en dernière analyse le fondement de son caractère unique dans son ancrage dans l’image de Dieu, dans la foi au Dieu unique qui s’est montré en Jésus-Christ et qui a vécu comme être humain. » 
    Dans le processus qui a conduit des clercs à cette trahison figure un grave déficit concernant la formation au ministère sacerdotal dans les séminaires : « Dans divers séminaires des clubs homosexuels furent établis, qui agissaient plus ou moins ouvertement et qui ont significativement modifié le climat des séminaires. » En mentionnant ici ce fait, il est clair que Benoît XVI n’écarte pas un certain type d’homosexualité dans la genèse de la pédophilie, ce qui explique sans doute l’hystérie des réactions médiatiques et cléricales à l’intervention du pape émérite. Benoît XVI se souvient amèrement que, dans certains séminaires, mieux valait projeter des films pornographiques que de lire du Ratzinger ! Et comme il n’avait pas l’intention de prendre exceptionnellement la parole pour un discours émollient, il estime que le critère de sélection et de nomination des évêques qui s’est imposé alors, à savoir la « conciliarité », entendue souvent au sens d’une attitude négative à l’égard de la tradition, a joué également un rôle. Au nom de cette « conciliarité », l’on prônait alors le « garantisme » des droits de l’accusé, ce qui excluait qu’on condamnât celui-ci à davantage qu’une suspension temporaire de son ministère. Or, et c’est encore une intuition fulgurante de Benoît XVI, ce n’est pas seulement le droit des accusés qui doit être garanti, mais aussi le droit de la foi des petits, raison pour laquelle Jean-Paul II convint avec J. Ratzinger que les délits les plus graves relèveraient de la compétence de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, qui pourrait en outre imposer la peine maximale : l’expulsion du clergé.

    Le refus de Dieu

    Ultimement, c’est le refus de Dieu qui explique que la puissance devient le seul principe, hors normes du bien et du mal. C’est en raison de l’absence de Dieu que la pédophilie a atteint de telles proportions. Corrélativement, la désinvolture à l’égard de l’Eucharistie a pu conduire au blasphème suprême d’un prédateur prévenant sa victime en ces termes : « Ceci est mon corps qui sera livré pour vous. » La tâche présente, alors que « l’Église meurt dans les âmes », consiste non pas à créer une Église meilleure au gré d’une restructuration politique, mais à renouer avec l’Église de martyrs, de témoins authentiques, pour répondre à l’accusation du diable insinuant qu’il n’y a pas de justes.

    Abbé Christian Gouyaud

    © LA NEF n°314 Mai 2019

    Ref. Le testament de Benoît XVI

    L’abbé Gouyaud,  docteur en théologie, curé dans le diocèse de Strasbourg, membre de Totus tuus, il est l’auteur notamment de La catéchèse, vingt ans après le Catéchisme (Artège, 2012), Quelle prédication des fins dernières aujourd’hui ? (La Nef, 2011). Il collabore régulièrement à La Nef.

    JPSC

  • Église d’Allemagne : Los von Rom ?

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    Avec la « démarche synodale » qu’elle vient d’engager, l’Église d’Allemagne va-t-elle rompre avec le magistère de l’Église universelle ? Lu sur le site web du mensuel « La Nef » :

    Marx -02628_16052017.jpg« Les observateurs présents lors de la récente réunion de la Conférence épiscopale allemande, dans la petite ville de Lingen (Basse-Saxe), en mars dernier, ne s’y sont pas trompés. La décision annoncée par le cardinal Marx, l’homme fort de l’Église allemande, d’engager celle-ci dans une « démarche synodale » (synodaler Weg) est apparue pour beaucoup comme la première étape d’un Sonderweg, d’une voie particulière par rapport à l’Église universelle.

    Cette crise, qui couvait depuis plusieurs années, frappe une Église qui présente aujourd’hui trois traits caractéristiques.

    Il s’agit, tout d’abord, d’une Église puissante dans son apparence. Puissante en moyens financiers, grâce au système du Kirchensteuer, c’est-à-dire la taxe prélevée directement sur les salaires au même titre que les impôts et destinée au financement des églises (environ 8 % des impôts), et qui permet de faire vivre un nombre considérable d’institutions sociales et éducatives. Puissante en moyens intellectuels, grâce à son réseau de facultés de théologie, qu’elles soient publiques (au nombre de 15), diocésaines (Trèves, Fulda et Paderbon) et religieuses (par exemple, les facultés jésuites de Francfort-sur-le-Main et de Munich).

    Il s’agit, ensuite, d’une Église largement dévitalisée dans sa réalité. Le nombre de prêtres, d’environ 26 000 en 1970, s’établit à 13 000 aujourd’hui, tandis que les ordinations sont passées, pendant la même période, d’environ 300 à 60. Quant à la pratique religieuse, elle s’est littéralement effondrée, et le nombre de fidèles demandant à sortir de l’Église (Kirchenaustritt) atteint en moyenne 160 000 par an, ce qui pourrait, à terme, menacer la pérennité même du Kirchensteuer. Reste encore un réseau important d’assistants pastoraux, c’est-à-dire de laïcs payés par l’Église, qui assurent pour une large part l’animation catéchétique et le quotidien des paroisses.

    Il s’agit, enfin, d’une Église progressiste dans sa majorité, et ce au moins depuis le concile Vatican II, où ses cardinaux Döpfner (Munich) et Frings (Cologne) y jouèrent un rôle éminent. C’est dans cette direction et animés d’un solide complexe anti-romain que, dans les années qui suivirent le concile, des théologiens de langue allemande exercèrent une influence considérable sur la théologie européenne et nord-américaine, avec les noms connus de Karl Rahner, Hans Küng et Johann-Baptist Metz.

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  • Mgr Rey présidera le pèlerinage Summorum Pontificum : une présence encourageante

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    Mgr_Rey.jpegUn entretien de Mgr Rey, évêque de Fréjus et Toulon, avec l’abbé Barthe, le 30 avril 2019, lu sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    « Pour la fête du Christ Roi, se déroulera à Rome la huitième édition du pèlerinage Summorum Pontificum. Cette année, c'est Monseigneur Rey, évêque de Fréjus-Toulon, qui présidera le pèlerinage. L'Abbé Claude Barthe, aumônier du pèlerinage, a répondu à nos questions. 

    Cette année, c’est donc Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon, qui présidera le pèlerinage Summorum Pontificum.

    En effet, du 25 au 27 octobre, Mgr Dominique Rey conduira ce pèlerinage au Tombeau de l’Apôtre. Sa présence sera particulièrement appréciée des pèlerins venus de toutes les parties du monde, car il est un des rares évêques à appliquer intégralement le motu proprio de 2007. Je veux dire par là que bien des évêques acceptent certes volontiers la célébration de la messe traditionnelle dans leur diocèse, mais au titre d’une permission qu’ils accordent pour tel ou tel lieu, telle ou telle paroisse. C’est une bonne chose. Mais dans le diocèse de Fréjus-Toulon, conformément aux dispositions de Summorum Pontificum, les curés de paroisses ont toute latitude pour prendre eux-mêmes, librement, l’initiative de répondre aux demandes des fidèles.

    Quel est le programme du pèlerinage ?

    Avant le pèlerinage, comme l’an passé, aura lieu une « Rencontre Summorum Pontificum » à l’Augustinianum, le vendredi 25 octobre, qui sera organisée par Paix liturgique et Una Voce.

    Quant au pèlerinage, il commencera le vendredi après-midi par un chemin de Croix à Saint-Louis des Français, et il s’achèvera le dimanche, par une messe pontificale à la Trinité-des-Pèlerins. Mais comme chaque année, le moment fort du pèlerinage sera le samedi 26 octobre, avec une adoration eucharistique à San Lorenzo in Damaso, suivie d’une procession dans les rues de Rome, présidée par Mgr Rey, et d’une messe pontificale à Saint-Pierre qu’il célèbrera à midi. 

    Comment faut-il s’inscrire ?

    Pour la Rencontre Summorum Pontificum, les indications seront données dans quelques temps. 

    Pour le pèlerinage, un programme détaillé sera également fourni, mais aucune inscription n’est requise. On peut librement participer à tout ou partie du pèlerinage. En revanche, il faut que chacun organise son propre voyage et qu’il prévoit son logement, ce que je conseille de faire assez tôt (on peut aussi s’adresser à l’agence Via Sacra, info@viasacra.it, qui peut se charger de réservations de vols et dans des hôtels ou pensions religieuses). Les dates du pèlerinage se situent d’ailleurs au sein des vacances scolaires de la Toussaint. Pour les prêtres qui voudraient être rentrés en France le dimanche 27, afin d’assurer leur ministère paroissial, il existe des vols à tarif intéressants partant de Fiumicio le samedi après-midi.  

    Vous jugez donc importante la présence de Mgr Rey ? 

    Pour les catholiques français, qui appartiennent à ce qu’on appelle le « peuple Summorum Pontificum », c’est un encouragement. Aussi, est-il est bon que les pèlerins de notre pays soient nombreux à l’entourer. 

    En outre, la pratique conforme à l’esprit et à la lettre du motu proprio, qui est la sienne comme celle de quelques autres évêques dans le monde, doit être saluée et soutenue. La visée de Summorum Pontificum était de « banaliser » la messe d’avant le Concile, et cela doublement : d’une part, il la déclarait de soi légitime, au même titre que la messe de la réforme qui a suivi le Concile, puisque chaque prêtre de rite latin peut désormais personnellement la célébrer ; d’autre part, c’est au curé de paroisse qu’il a confié le soin de l’organisation publique de cette messe, lorsque des fidèles la demandent, au titre d’un exercice normal de sa charge pastorale. Cette normalité de l’usus antiquior est un jalon extrêmement important pour le redressement futur de la liturgie et de l’Eglise. Il est très important d’entourer les évêques qui, dans le monde, l’ont compris. »

    Ref. Mgr Rey présidera le pèlerinage Summorum Pontificum : une présence encourageante

    La normalisation de la forme dite extraordinaire du rite romain se poursuit : conformément à la base juridique fournie par le motu proprio « summorum pontificum » édicté le 7 juillet 2007 par le pape Benoît XVI pour mettre fin à la « guerre des deux messes ». Usage minoritaire sans doute, mais répandu de plus en plus paisiblement et partout. Il faut s’en réjouir. Petit rappel:

    JPSC

  • Les enjeux démographiques vus de France et d'Allemagne

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    De Philippe Oswald sur le site "La Sélection du Jour" :

    LES DÉFIS DÉMOGRAPHIQUES VUS DE FRANCE ET D’ALLEMAGNE

    A près de trois semaines des élections européennes, un sondage original réalisé par l’IFOP pour Alliance Vita met en regard ce que les Français et les Allemands attendent de l’Europe sur les enjeux démographiques : natalité, vieillissement des populations, solidarité entre les générations. S’ils divergent sensiblement sur les attentes qu’ils expriment quant à la natalité et à la politique familiale, Français et Allemands convergent sur les solutions à apporter au vieillissement. Mais les uns et les autres se montrent très majoritairement réfractaires au recours à l’immigration (seulement 11% de Français s’y disent favorables contre 16% pour les Allemands) pour compenser le déficit démographique, solution mise en avant par la Commission européenne. Français et Allemands portent d’ailleurs un regard pessimiste sur la construction européenne, décrite comme « trop économique et financière et pas assez humaine et sociale » (78% approuvent cette affirmation en France, 71% en Allemagne, les « tout à fait d’accord » étant 39% en France et 30% en Allemagne).

    Des deux côtés du Rhin, les sondés se disent majoritairement d’accord (62% des Français, 50% des Allemands) pour « valoriser la solidarité entre les générations » et développer des modes d’accompagnement de la dépendance afin de mieux prendre en charge les personnes en grand âge. Toutefois, il n’y a que 16% de Français à déplorer « l’insuffisance des aides accordées aux familles avec enfants » contre 46% d’Allemands, ce grand écart s’expliquant par la faiblesse des politiques familiales en Allemagne, alors que la France est encore perçue comme pratiquant une politique familiale généreuse bien que celle-ci ne cesse d’être rabotée. En revanche, ce sondage confirme le pessimisme national des Français : 52% d’entre eux redoutent l’avenir pour eux et leurs enfants en raison « des conditions de vie difficiles pour les familles » contre 36% des Allemands dont l’économie est nettement plus prospère (3,2% de chômage en Allemagne, 8,8% en France).

    L’enseignement le plus préoccupant de ce sondage réside sans doute dans la banalisation de l’euthanasie pour une importante minorité des personnes interrogées : 24% des Français et 29% des Allemands se disent favorables à « accroître le recours à l’euthanasie pour les personnes âgées qui le demandent ». « Cela nous inquiète évidemment : le choix de société entre vraie solidarité et incitation au suicide ou à l’euthanasie est posé » commente Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita, dans un entretien à Atlantico (en lien ci-dessous).

    Vieillissement, natalité, solidarité entre générations : le sondage qui montre ce que Français et Allemands attendent de l’Europe sur nos défis démographiques
    Atlantico 28-04-2019
    Vieillissement, natalité, solidarité entre générations : le sondage qui montre ce que Français et Allemands attendent de l’Europe sur nos défis démographiques
    Lire l'article sur : Atlantico
  • Euthanasier des nouveau-nés malades : on en parle en Flandre

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Euthanasie des nouveau-nés malades : on en parle en Flandre

    Faut-il euthanasier les nouveau-nés gravement malades ?

    Mettre fin à la vie des nouveau-nés gravement malades : va-t-on boucler la boucle entre l’avortement et l’euthanasie ?

    Les médecins néonatologues trouvent qu’il faut pouvoir ne pas commencer un traitement chez un nouveau-né gravement malade, même au risque de hâter sa mort. 90% des infirmiers en néonatologie pensent de même. 60% des néonatologues et 74% des infirmiers en néonatologie estiment même qu’il faut, dans certains cas, pouvoir mettre fin à la vie de ces nouveau-nés en leur administrant un produit mortel.

    Ces chiffres ont fait le tour mes médias flamands et sont désormais saisis pour demander au législateur d’autoriser « l’euthanasie » des nouveau-nés. Ils sont basés sur une étude parue le 25 mars 2019 dans la revue Acta Paediatrica, et menée par le groupe de recherche Zorg rond het Levenseinde (UGent/VUB). Il convient cependant de les remettre en contexte : l’étude s’est limitée à interroger des soignants en Flandre, et seule la moitié de l’ensemble du secteur s’y est soumise. On ne sait pas les raisons pour lesquelles l’autre moitié s’est abstenue.

    En outre, ces statistiques ne se rapportent qu’aux questions posées de façon abstraite aux deux groupes de soignants interrogés. En effet, quand il s’est agi d’un cas hypothétique concret (mise en situation), on relève un taux d’acceptation de la mise à mort active des nouveau-nés gravement malades de seulement 29% pour les néonatologues et de 39% pour les infirmiers. Le taux d’acceptation est aussi plus bas pour le retrait ou la non mise en route de traitements, qu’en réponse aux questions abstraites.

    La particularité de cette étude, et qui manifeste une certaine logique, réside dans la volonté des chercheurs d’envisager l’avortement thérapeutique et la mise à mort des nouveau-nés sous le même angle, puisque dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de mettre fin à la vie d’un être humain une fois passé le seuil de viabilité. Pas de distinction éthique non plus, entre une cessation de traitements proportionnée (Voir Dossier de l’IEB) sans intention d’abréger la vie, celle visant à hâter la mort, et l’administration délibérée d’une dose mortelle à l’enfant. Toutes ces décisions se confondent sous les termes de « décisions de fin de vie ».

    Aujourd’hui, les Pays-Bas sont les seuls à avoir autorisé de telles pratiques, en dehors de tout cadre légal ; le Protocole de Gröningen permet de mettre fin à la vie des nouveau-nés qui n’ont aucune chance de survie, de ceux qui ne peuvent continuer à vivre qu’à l’aide de soins intensifs, et de ceux pour lesquels on prévoit une qualité de vie très pauvre associée à d’intenses souffrances. (Voir le Dossier de l’IEB pour une réflexion éthique autour de ce Protocole)

    Pierre Mertens, directeur de Child Help International, et lui-même père d’une petite fille née avec une spina bifida, s’est insurgé dans le quotidien De Standaard : « Personne ne veut qu’un bébé ne souffre. Moi non plus. Mais qui sait ce qu’est un handicap grave ? (…) Qui peut mieux juger de la qualité d’une vie avec un handicap que les personnes elles-mêmes porteuses de handicap? » Il a rappelé que le droit à la vie est un droit fondamental.

    La nouvelle pose encore d’autres questions : en cas de décès précoce de l’enfant, les soins palliatifs pédiatriques ne sont-ils pas en mesure de soulager l’enfant et d’accompagner les parents jusqu’à son décès ? Quid également du consentement (impossible) de l’enfant ?

    Sources : Acta Paediatrica, De Standaard (17/4/2019 et 20/4/2019), De Morgen (18/4/2019).

  • Les défis contemporains de la liberté religieuse, notamment face aux nouvelles tendances autoritaires des États dits libéraux

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    De Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    Les théologiens du pape en défenseurs de la liberté religieuse

    Explication 

    Publié le vendredi 26 avril, un nouveau document de la Commission théologique internationale étudie les défis contemporains de la liberté religieuse, notamment face aux nouvelles tendances autoritaires des États dits libéraux.

    La Commission théologique internationale (CTI) a publié, vendredi 26 avril sur son site Internet, un important document sur la liberté religieuse, soulignant les nouvelles menaces auxquelles elle fait face dans le monde contemporain.

    « Il ne s’agit pas de rouvrir de vieux débats, notamment avec les lefebvristes, mais d’étudier ce qui va à l’encontre de la liberté religieuse dans le monde contemporain », explique à La Croix le père Serge-Thomas Bonino, secrétaire général de la CTI qui a participé au groupe de travail à l’origine de ce texte dans lequel figuraient également le Français Philippe Vallin et le jésuite belge Bernard Pottier.

    Si le document de 37 pages La liberté religieuse pour le bien de touspart de la déclaration Dignitatis humanae, c’est en effet d’abord pour souligner le contexte particulier de ce texte du concile Vatican II.

    Menaces de l’État libéral

    « Dans les années 1960, il s’agissait de mieux situer la présence de l’Église dans un monde démocratique et pluraliste et, après la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, d’affirmer la dignité humaine contre les totalitarismes », rappelle le père Bonino.

    Dans cette optique, la liberté religieuse était, pour l’Église catholique, la clé de voûte des droits humains et c’est en ce sens que l’a notamment utilisée Jean-Paul II contre le totalitarisme communiste.

    « Mais cette vision est aujourd’hui quelque peu remise en cause », relève le père Bonino.

    Car la liberté religieuse est aujourd’hui menacée y compris par l’État libéral qui, tout en proclamant sa neutralité en matière de religion, « ne semble pas en mesure d’éviter la tendance à considérer la foi professée et l’appartenance religieuse comme un obstacle pour la reconnaissance de la pleine citoyenneté culturelle et politique des individus », constate la CTI.

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  • Stéphane Mercier parmi les signataires d'une “Lettre ouverte aux évêques de l'Eglise catholique” accusant le pape François d'hérésie

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    Jeanne Smits publie, sur son blog, la traduction française d'une "Lettre ouverte aux évêques de l'Eglise catholique" accusant le pape François d'hérésie, lettre que l'on pourra lire si on le souhaite à l'adresse suivante : Exclusif : des universitaires et des théologiens catholiques accusent le pape François d'hérésie (traduction française intégrale) Stéphane Mercier figure parmi les vingt signataires de cette missive. Le pas que franchissent les auteurs de ce document nous semble extrêmement grave mais nous pensons que ces accusationsl seront ignorées par Rome et par l'ensemble des évêques et finiront par sombrer dans l'oubli, comme celles de Mgr Vigano dont on ne parle déjà plus à l'heure actuelle.

  • Tous pour Notre Dame.com, un nouveau site d’évangélisation !

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    De lightsinthedark.info :

    Tous pour Notre Dame.com, nouveau site d’évangélisation !

    Moins de 24h après l’incendie de Notre Dame, nous avons mis en ligne un nouveau site pour ceux qui sont loin de l’Eglise : www.touspournotredame.com.

    Cet évènement touche bien au-delà des catholiques. Notre mission est d’écouter l’émotion de tous les amoureux de cet édifice, d’y trouver un prolongement, pour leur donner une chance de découvrir la place de Notre Dame dans leur vie.

    Sur ce site – qui n’est pas un site d’appel aux dons ! – se trouve la possibilité de laisser un message de soutien ou un témoignage sur Notre Dame, d’y déposer une intention de prière, de découvrir l’édifice et la figure de Notre Dame avec des liens vers d’autres sites, mais aussi un coin pour les enfants (coloriages, atelier vitrail, jeu de 7 erreurs…).

    Des internautes non-croyants visitent le site, comme Béatrice, qui témoigne : « Notre Dame, je suis athée, mais pour moi, tu as accompagné mes pensées depuis petite, je t’ai vue plusieurs fois, j’ai marché, marché dans Paris pour te rejoindre, tu es l’emblème de notre histoire de France, et je rêve de monter caresser tes gargouilles. Les films, les dessins animés : tu fascines tout le monde et j’espère qu’on réparera les blessures avec savoir-faire et respect. Mon coeur est en deuil. »

    Sur le live chat’, des e-missionnaires discutent en direct avec les internautes, comme Michel, qui se dit « débaptisé » mais très ému par ce drame.

    Notre Dame est toujours là !

    Visiter le site et le partager à ses amis : www.touspournotredame.com

    La page Facebook : Facebook.com/touspournotredame

    Sur Twitter : twitter.com/all4notredame

  • Un mode d'emploi pour évangéliser sur Internet

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    Du site de Lights in the Dark :

    « Evangéliser sur Internet, mode d’emploi » : le premier livre de Lights in the Dark !

    Le jeudi 2 mai dans toutes les bonnes librairies chrétiennes, sortira le premier livre de Lights in the Dark, écrit à trois mains, par le président de l’association (Christophe Marger), le responsable de notre pôle live chat’ (Jean-Philippe Pontoizeau) et le 1er permanent de la mission (Jean-Baptiste Maillard).

    C’est donc le fruit de nos trois premières années d’évangélisation sur Internet, les écueils, notre méthodologie, les premières conversions… Un véritable passeport pour partir comme missionnaire dans le continent numérique !

    Présentation de l’éditeur

    L’Église invite les catholiques, depuis 2002, à annoncer le Christ sur Internet à tous nos contemporains, de façon explicite. Ainsi Mgr Dominique Rey déclare : « Évangéliser est la mission première de tous les catholiques sur le web. » C’est devenu une urgence… Et vous, où en êtes-vous ?

    Les trois auteurs, membres de Lights in the Dark, association 100 % dédiée à cette mission, partent de ce même constat : si tous les catholiques qui utilisent Internet dans leur quotidien s’en servaient aussi pour témoigner de leur foi dans les périphéries du web, il y aurait de nombreuses conversions !

    Cette mission est accessible à tous. Il suffit de se former à l’évangélisation dans les « rues numériques ». Ce livre présente des outils simples pour y parvenir, à la fois spirituels et concrets, sans prétendre être exhaustif. Comment procéder, concrètement, pour parler de Dieu sur Internet, y témoigner de notre rencontre personnelle avec le Christ ?

    Les premiers témoignages de personnes qui reviennent vers Dieu montrent qu’évangéliser sur Internet donne déjà de nombreux fruits. Une grande aventure missionnaire qui ne fait que commencer.

    Biographies de nos 3 auteurs

    Diplômé d’un master 2 en communication, Jean-Baptiste Maillard est marié et père de trois enfants. Tombé très tôt dans l’évangélisation sur Internet, il est aussi le premier permanent de Lights in the Dark.

    Chef de projet Système d’Information dans l’administration, Christophe Marger est marié et père de six enfants. Président de Lights in the Dark, il est certifié en théologie et pastorale de l’IET de Bruxelles.

    Notaire, Jean-Philippe Pontoizeau est marié et père de cinq enfants. Il est responsable du pôle live chat’ de Lights in the Dark, qui compte une douzaine d’e-missionnaires.

    Lights in the Dark, c’est quoi ?

    L’association Lights in the Dark ouvre chaque année de nouvelles rues dans le continent numérique, sur différentes thématiques. Elle y place des e-missionnaires qui répondent en direct aux questions des internautes pour les évangéliser.

    Avec sa branche formation, l’académie Sainte Faustine, par le biais de week-ends ou de Mooc, elle les forme à cette mission qui réclame avant tout un coeur de missionnaire.

    Dessin de couverture : Elvine

    L’intégralité des droits d’auteurs sera reversée à la mission de Lights in the Dark.

  • Fraternité de Tibériade : 40 ans déjà !

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    D'Anne-Françoise de Beaudrap sur cathobel.be :

    Journée anniversaire de Tibériade (28 avril)

    Quarante ans de vie fraternelle à Lavaux-sainte-Anne, ça se fête. (...)

    Certains ont peut-être croisé les moinillons dans les rues ou sur les chemins. D’autres connaissent les frères et sœurs de Tibériade pour aller se ressourcer chez eux, à Lavaux-Sainte-Anne, près de Rochefort. Leurs interlocuteurs sont souvent marqués par leur simplicité de vie et la chaleur qui se dégage d’une rencontre avec eux. (...) Tibériade atteint ses quarante ans.

    Le 25 avril 1979, frère Marc prononçait des vœux dans les mains de Mgr Robert Mathen, évêque de Namur. Et il le revêtait de son habit religieux. Le fondateur de cette fraternité de Tibériade raconte que l’inspiration lui était venue quinze ans plus tôt: « A douze ans, je découvrais une petite cabane cachée. Pendant plusieurs années, seul, comme un scout, je bricolais, priais, découvrais l’Eglise. L’espérance qui brûlait mon cœur: donner à l’Eglise une petite fraternité, quelques frères et sœurs dociles à l’Esprit Saint qui vivraient dans la douceur et l’humilité pour répondre aux appels de l’Eglise et de notre temps, qui annonceraient Jésus, le témoigneraient dans l’unité et la prière et par l’humble travail de leurs mains. »

    Avec le temps, une trentaine de frères (surnommés des moineaux) et une dizaine de sœurs (mésanges) se sont engagés dans cette vie religieuse autour de l’intuition du frère Marc, imprégnée de prière, de vie fraternelle et de mission. C’est justement cette capacité à s’envoler vers de nouvelles terres d’évangélisation qui donne le nom de moineau ou de moinillon à ces religieux en tenue bleue qui sillonnent les routes. Quant à l’appellation de la fraternité, frère Marc a choisi Tibériade en référence à l’Evangile où Pierre essaie de marcher sur l’eau: « Pour moi, suivre le Christ est un appel à marcher dans la foi. Bien souvent, j’avale quelques tasses d’eau bien salée, mais sans cesse, le Christ ressuscité me tire des profondeurs de la mer. »

    La Fraternité de Tibériade a surmonté en 2015 une étape importante de son histoire: l’élection d’un nouveau serviteur général. Frère Marc s’étant retiré depuis un an, la communauté des frères et sœurs s’était réunie en chapitre pour désigner Frère Bart comme successeur. Ce choix a été précédé de la première rédaction de la constitution de la fraternité, un travail réalisé par les moines et moniales de Belgique, ainsi que ceux de Lituanie, du Congo ou des Philippines, revenus à Lavaux-Sainte-Anne pour l’occasion. A l’heure actuelle, Tibériade compte trente frères et neuf sœurs, qui sont implantés en Lituanie et en Belgique. Leurs missions se font en direction du Congo (RDC), des Philippines et de la Chine où les frères se rendent deux fois par an. (...)

  • Athée, elle ne se fera pour autant jamais "débaptiser"

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    Une opinion publiée sur le site de la Libre :

    Je suis athée, et pourtant je ne me ferai jamais débaptiser

    Un témoignage de Liv, maman de trois enfants et auteure du blog "Maman Lempicka" (1).

    Je suis athée. Mon athéisme n’est pas un choix par défaut ou un non choix. C’est le fruit d’une longue maturation, j’y tiens énormément, j’en suis fière, il fait partie de mon identité. J’aime en parler, j’aime en débattre. Mon athéisme, c’est ma foi à moi.

    Je suis convaincue qu’il n’existe absolument rien d’autre et nulle part ailleurs. Logiquement, je me suis mariée civilement, je souhaite être enterrée civilement, je n’élève pas mes enfants dans une quelconque foi, même si je les alimente côté "culture religieuse".

    Dans ces conditions, et à l’heure où la question se pose régulièrement dans les médias, je dois t’avouer que j’ai pensé à franchir le pas de la débaptisation. Plusieurs fois. J’ai été baptisée bébé, selon la volonté de ma mère, mon père étant lui même un mécréant, et fier de l’être. Me faire débaptiser est quelque chose qui me plairait beaucoup. Qui me ressemblerait, entre prise de position, logique, transgression, volonté de faire coïncider les idées, les actes et l’identité. Et pourtant, je ne le ferai jamais. J’aurais pu le faire, à 20 ans, sur un coup de sang ou de folie. Mais à 35, j’ai bien trop de recul sur la question, et je vais t’expliquer pourquoi.

    La débaptisation n’existe pas dans la religion catholique

    T’es baptisé(e), tu restes baptisé(e). A vie. Selon la chrétienté. Tu pourrais arguer du fait que je me contrefous des lois divines et que seule compte la loi de la République. Je te répondrais que m’engager dans une démarche qui n’a d’impact que pour l’une des parties, enlève tout sens et toute portée à la dite démarche. A quoi cela sert-il de me débaptiser si l’Eglise me considérera toujours comme l’une de ses membres, quoique que je fasse pour m’en défendre?

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  • Vers une élimination totale des chrétiens d'Orient" ?

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    D'Alexandre del Valle sur le site de Valeurs Actuelles :

    Réflexions sur le plan d’extermination des chrétiens d’Orient

    Alors que les chrétiens du Sri Lanka pleurent encore les morts de l’attentat du lundi de Pâques, revendiqué par Daech, et alors que l’on vient de commémorer le génocide des chrétiens de l’empire ottoman (Arméniens, Assyro-chaldéens) de 1915 poursuivi jusque dans les années 1970 par le massacre et l’expulsion des Grecs pontiques, l’actualité nous rappelle tragiquement que les chrétiens demeurent la communauté religieuse la plus menacée dans le monde. Violemment nié par la Turquie nationale-islamiste du néo-Sultan Erdogan, ce génocide est ouvertement loué par Al-Qaïda et Daech qui appellent depuis des années à une “solution finale des chrétiens d’Orient”, rappelle le géopoliticien Alexandre del Valle.

    On ne rappellera jamais assez que l’éradication des chrétientés autochtones, officiellement bénie par les autorités islamiques turques (cheikh ul-islam) et planifiée par les panturquistes dits « Jeunes Turcs » à la fin de l’empire ottoman durant la Première guerre mondiale, après des premiers pogroms de la fin du XIXème siècle, est toujours farouchement niée par la Turquie. Rappelons que le christianisme s’est répandu entre le Ier et le IIIème siècle d’abord au Proche-Orient et dans le territoire de la Turquie actuelle. Le christianisme latin est même né en partie en Afrique du Nord, pays de Saint Augustin (Annaba, Algérie actuelle) et de Tertullien (Carthage, actuelle Tunisie).

    Avec la conquête arabo-islamique, les chrétiens d’Afrique du Nord comme du Proche et Moyen-Orient deviennent, avec les juifs, des citoyens de seconde zone (Dhimmi, Ahl al-Dhimma) et sont massivement contraints de devenir musulmans pour échapper aux humiliations inhérentes à leur statut inférieur et à l’impôt du tributaire soumis (Jizya, Coran 9, 29). L’Église chrétienne survivra jusqu’à la prise de Tunis par le dynaste Almohade Abd-Al-Moumène, en 1159, lequel proposera aux chrétiens la conversion ou la mort. Le christianisme autochtone disparaîtra totalement de l’Afrique du Nord au XIIème siècle désormais entièrement soumise au rite sunnite orthodoxe malikite qui persécutera aussi les chrétiens d’Al Andalus.

    De nos jours, l’islam est plus que jamais la religion d’Etat de tous les pays maghrébins et même arabes, excepté le Liban, et la liberté religieuse n’existe pas pour les chrétiens qui sont persécutés et sévèrement punis par les lois s’ils sont des autochtones convertis (considérés comme « apostats »). Cette « solution finale » des chrétiens qui les a fait disparaître totalement du Maghreb, d’Arabie saoudite, presque totalement en Turquie, plus récemment d’Irak, de Palestine (ils préfèrent vivre en Israël qu’à Gaza ou Ramallah !), et qui est en cours au Pakistan, en Malaisie, en Indonésie, au Soudan, en Mauritanie, aux Maldives, etc., n’a jamais fait l’objet d’un mea culpa de la part des autorités islamiques sunnites officielles (Al-Azhar, Saoudie, OCI, Ligue islamique mondiale) qui somment pourtant en permanence les Occidentaux de s’excuser pour les croisades, la colonisation ou « l’islamophobie ». 

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