Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

International - Page 4

  • Le Nigéria est engagé dans un sombre tunnel vers l'islamisation : les chrétiens en paient le prix

    IMPRIMER

    De La Sélection du Jour :

    Comprendre le cas nigérian : entre tribalisme, ingérences et épuration des chrétiens

    Par Raphaël Lepilleur.

    Synthèse n°2583,

    Publiée le 27/10/2025 -

    Le Nigéria semble être dans un sombre tunnel vers l'islamisation. Comme souvent, les chrétiens en paient le prix... Enfants, femmes et hommes y sont fréquemment massacrés.

    Le Nigeria est une poudrière. Géant divisé entre ethnies, religions, ambitions politiques et ingérences, il bascule vers une prise de pouvoir islamique. Au nord, les Peuls sèment la terreur. Boko Haram et l'État islamique en Afrique de l'Ouest prospèrent, tandis que l'armée, dominée par les musulmans, ferme les yeux. Dans ce chaos, les chrétiens sont les premières cibles, massacrés en silence.

    Les chrétiens sont aujourd'hui les plus persécutés au monde. C'est une réalité établie, comme le fait que les pays où l'on tue, emprisonne et torture des personnes pour leur foi sont à majorité musulmane ou communiste. Pour le cas nigérian, on fera l'économie des raccourcis « musulmans contre chrétiens », qui ne sont que partiellement vrais… Le Nigeria, c'est plus de 250 ethnies et près de 500 langues (qui n'ont jamais coexisté pacifiquement sur le long terme). 3 grands blocs dominent : les Haoussas-Peuls au nord, musulmans (les Peuls ayant conquis les Haoussas début 1 800, pour créer ensemble le califat de Sokoto, renversé par les Britanniques), les Yorubas au sud-ouest, musulmans, et les Igbos au sud-est, chrétiens. Il y a aussi un animisme ancestral, peu perceptible, puisque traditionnellement pratiqué en privé, tandis qu'une autre religion est affichée pour la vie publique. Les Igbos forment un peuple commerçant, profondément attaché à l'éducation et à la réussite. Dans les années 1960, post-indépendance britannique, ils tentent de faire sécession, déclenchant une guerre civile qui fera plus d'un million de morts (guerre du Biafra). Depuis, ils se voient comme les parias persécutés. Les Peuls sont historiquement nomades et prosélytes, présents dans tout le Sahel, du Sénégal jusqu'au Soudan. Depuis une vingtaine d'années, une partie s'est radicalisée, souvent sous influence wahhabite et salafiste, par des prêcheurs formés en Arabie saoudite, au Qatar ou dans des écoles financées par des ONG islamiques.

    Les Haoussa-Peuls tiennent une grande partie de l'appareil d'État, de l'armée et de la haute administration, avec les Yorubas. C'est dans leurs zones et dans leurs rangs que prospèrent Boko Haram et l'État islamique en Afrique de l'Ouest (EIAO), branche de Daesh. Pour faire simple, les premiers incarnent la sauvagerie jihadiste primitive qui se veut « pure » (donc peu « inclusive »), tandis que les seconds adoptent une approche plus stratégique et pragmatique, dans le but de rallier un maximum de musulmans. L'EIAO a pris le dessus sur Boko Haram, bien qu'ils se fassent encore la guerre. Dans tout cela, les milices peules sont les principaux responsables des massacres. Elles ne sont ni Boko Haram ni EIAO, mais sont instrumentalisées et armées par ces groupes. Ce sont des bras armés, motivés par la foi et par des conflits locaux liés à la terre, à l'élevage, à l'agriculture ou à la domination ethnique. En pratique, les Peuls tuent tout ce qui n'est pas peul, et surtout ce qui est chrétien. La volonté d'imposer la charia et la haine viscérale du non-musulman sont les points communs. Ajoutez à cela le pétrole du Delta du Niger (en zone chrétienne), la corruption endémique, l'explosion démographique, les multiples ingérences étrangères (Qatar, Arabie saoudite, USA, France, Chine)...

    Leur mode opératoire est quasiment médiéval. Des escadrons à moto et en pick-up qui surgissent en pleine nuit dans des villages de quelques centaines d'habitants. Et là, c'est l'horreur. Aux cris « d'Allah akbar », les villages sont incendiés, femmes/enfants/hommes massacrés, églises rasées (souvent brûlées avec les fidèles rassemblés à l'intérieur), corps mutilés, brûlés vifs, égorgés, viols collectifs… Les massacres des minorités chrétiennes du nord sont très fréquents. Dans le sud, on ne vit pas cette réalité. Boko Haram, de son côté, multiplie les enlèvements. On se souvient des centaines d'écolières kidnappées… Les chiffres (estimations très difficiles, vu le contexte) font état de plus de 50 000 morts depuis 2009, et plus de 3,5 millions de déplacés. On peut parler d'une logique génocidaire, d'une épuration ethnique et religieuse (populaire dans les régimes musulmans et communistes).

    Depuis la fin de la dictature militaire en 1999, le Nigeria repose sur une règle non écrite, mais sacrée : le pouvoir (président/Premier ministre) doit toujours être partagé entre un chrétien et un musulman. En 2023, cette règle a été brisée pour la première fois. Cela renforce l'idée d'une prise de pouvoir islamique (avec une surestimation de la population du nord, qui permettrait de frauder les élections). Dans les faits, les massacres se sont intensifiés depuis cette élection. Pour de nombreux religieux et défenseurs des droits humains, c'est le basculement vers un régime islamique. De là à imaginer une complicité entre le pouvoir yoruba et les Peuls, il n'y a qu'un pas. Des liaisons dangereuses, car une tentative de coup d'État menée par des militaires (largement acquis aux Peuls) aurait d'ailleurs été déjouée. Présidence aussi visée pour corruption et soupçonnée de « complicité néocolonialiste ». L'actuel chef d'État est un ancien président de la CEDEAO (censée incarner l'unité de l'Afrique de l'Ouest, mais perçue par certains comme un relais des intérêts mondialistes). Pour l'activiste controversé Kemi Seba, le mondialisme et le néolibéralisme sont les ennemis communs de tous les peuples et leurs architectes ne reculent devant rien. Même si cela implique de fermer les yeux sur une logique génocidaire… Quand géopolitique, jihad et conflits locaux s'entremêlent, ce sont souvent les chrétiens qui en paient le prix.

    À retenir

    • Le Nigéria, c'est plus de 250 ethnies, mais 3 dominent. Les Haoussa-Peuls musulmans au nord, les Yorubas musulmans au sud-ouest et les Igbos chrétiens au sud-est.
    • Le pays à toujours été divisé par des logiques tribales et claniques. Les milices peuls, armées par Boko Haram et la branche de Daesh locale, sont les principaux coupables des massacres.
    • Un bilan vertigineux. On peut parler d'une logique d'épuration ethnique et religieuse. Pour la première fois de son histoire, le pouvoir politique est entièrement musulman.
    • Le pouvoir politique yoruba serait complice, dans le but d'éradiquer la population chrétienne... Le spectre du Moyen Orient, des frères musulmans, des salafistes, plane sur le pays... Beaucoup fermeraient les yeux pour préserver leurs intérêts et un certain équilibre géopolitique. 

     

    La sélection
     

    Nigéria: la foi sous le feu de la persécution

    >>> A lire sur le site de Portes Ouvertes.

  • A propos des vachers musulmans, des martyrs catholiques et du déclin institutionnel

    IMPRIMER

    De Robert Royal sur The Catholic Thing :

    A propos des vachers musulmans, des martyrs catholiques et du déclin institutionnel

    27 octobre 2025

    Il est courant aujourd'hui de déplorer la perte généralisée de confiance dans les institutions : gouvernements, écoles, collèges et universités, tribunaux, autorités médicales, religions et (notamment) l'Église catholique. Il existe de nombreuses raisons, bonnes ou mauvaises, à cette perte de confiance. Dans la plupart des cas, il s'agit simplement d'une réaction face à l'incapacité de nos institutions à remplir leur mission. Parfois, les défaillances sont si étranges que l'on est tenté de renoncer soi-même à ces organismes.

    L'Église catholique a bien sûr perdu beaucoup de confiance à cause de la crise des abus sexuels. Même si l'Église a été injustement critiquée alors que d'autres institutions – comme les écoles publiques – ont des antécédents comparables, voire pires, sans que leur réputation en soit vraiment affectée, cette humiliation a été un signal d'alarme. Ou aurait dû l'être, si l'Église dans son ensemble avait adopté des mesures efficaces pour remédier à ce problème bien réel. Pourtant, de manière inexplicable, nous avons des prêtres célèbres comme Marko Rupnik S.J., accusés d'abus et de blasphèmes stupéfiants, mais toujours en activité. Comme d'autres.

    Et à un niveau moins scandaleux, considérons la récente controverse suscitée par les propos du cardinal Parolin sur la persécution des chrétiens au Nigeria. Une porte-parole de l'organisation Aid to the Church in Need, qui a publié la semaine dernière un rapport sur la persécution des catholiques dans le monde, a défendu l'affirmation du cardinal selon laquelle les catholiques nigérians étaient souvent victimes de conflits sociaux et non religieux. Elle a qualifié ces propos d'improvisés, visant simplement à reconnaître la complexité de la situation.

    C'est peut-être vrai, mais c'est précisément ce qu'une personne occupant un poste à haute responsabilité – Parolin est le secrétaire d'État du Vatican – dit de manière presque aléatoire qui est révélateur. (Un « lapsus révélateur », si vous croyez à ce genre de choses.) Ce qui nous donne confiance, ou non, dans le jugement d'une personne, c'est en partie sa capacité à évaluer correctement les proportions dans des situations toujours complexes.

    Mgr Parolin avait raison de dire qu'il existe d'autres causes que l'antagonisme religieux pour expliquer le massacre des chrétiens au Nigeria. En particulier, la concurrence pour les terres entre les éleveurs musulmans fulani et les agriculteurs chrétiens. Mais ce n'est qu'une petite partie du problème. (L'affirmation occasionnelle du Vatican selon laquelle le « changement climatique » explique les mauvaises actions entre également dans cette catégorie.) Et il est vrai que même certains musulmans « modérés » sont attaqués par des islamistes radicaux au Nigeria.

    Mais attirer l'attention sur cette question secondaire alors que quelque 8 000 chrétiens ont été tués, principalement par des islamistes radicaux précisément en raison de leur foi, depuis le début de l'année 2025 seulement, suggère une volonté presque délibérée de ne pas énoncer le véritable problème.

    La persécution et le martyre des chrétiens nigérians sont si graves que le Washington Post, journal résolument laïc et progressiste, m'a récemment invité à rédiger un article d'opinion (ici). Ne manquez pas les commentaires si vous avez besoin d'une preuve supplémentaire du nombre d'Américains qui, ces derniers temps, sont devenus complètement fous.

    Lire la suite

  • Une guerre démographique fait rage, et ceux qui la fomentent veulent notre extinction

    IMPRIMER

    De l'

    Une guerre démographique fait rage, et ceux qui la fomentent veulent notre extinction.

    Le 17e rapport Van Thuân est publié

    « La guerre démographique. Voulons-nous notre extinction ? » Tel est le titre du 17e Rapport sur la doctrine sociale de l'Église dans le monde, édité par l'Observatoire du cardinal Van Thuân et récemment publié par Cantagalli. Quinze experts examinent la véritable « bombe atomique » de l'humanité actuelle, la glaciation démographique et la planification politique en matière de procréation et de population. L'alarme est lancée : la population mondiale décline ; en 2024, 10 000 enfants de moins sont nés en Italie qu'en 2023. Si la situation perdure, le dernier Italien mourra d'ici 2150. Le rapport contient tous les chiffres, mais pas seulement.

    Le titre du rapport est d'un réalisme provocateur, et il nous confronte à la réalité : une guerre est en cours, et ceux qui la planifient se fient à leur instinct. La guerre démographique est une véritable guerre, à la fois comme sujet de discorde et comme instrument de conflit. Les deux principaux aspects de cette guerre démographique abordés par le rapport sont les politiques antinatalistes et les politiques d'immigration. Le rapport ne se contente pas d'aborder la bioéthique ou la morale personnelle, mais propose une analyse franchement politique. Le pouvoir mondial utilise aujourd'hui ces deux outils, et les populations en deviennent les otages.

    Depuis le rapport Kissinger de 1974, Mémorandum de sécurité nationale n° 200, intitulé « Implications de la croissance démographique mondiale pour la sécurité et les intérêts étrangers des États-Unis », qui a ouvert la voie à l'antinatalisme mondial, la planification mondialiste de la natalité et des migrations a eu pour objectif d'entraver le développement de certains pays et de maintenir les équilibres de pouvoir existants, car ils avantagent les détenteurs du pouvoir mondial. La politique démographique n'est ni secondaire ni marginale ; elle est interconnectée avec l'économie, la médecine et la culture, entendues principalement comme l'organisation de mentalités et de modes de vie répandus.

    Les soins de santé sont également devenus l'instrument d'une guerre qui sème la mort, comme toutes les guerres. La légalisation forcée de l'avortement et de l'euthanasie équivaut à une guerre mondiale. Comme dans toutes les situations de guerre, les soins de santé ont proféré de nombreux mensonges pour désorienter l'ennemi : ils ont modifié la définition scientifique de la conception et de la mort. 

    Des continents entiers, comme l'Europe, risquent de voir leur puissance mondiale diminuée par leur hiver démographique programmé et leurs politiques d'immigration perturbatrices. La grande crise financière de 2008 trouve son origine, comme le rappelle également ce rapport, dans la baisse de la natalité et l'affaiblissement de la famille. L'Union européenne persécute les États membres qui mènent des politiques natalistes. Partout, des luttes intestines s'engagent autour de la baisse de la natalité et des taux de natalité.

    La natalité et l'immigration nous obligent à explorer les racines des questions sociales actuelles, et les questions radicales sont toujours sources de conflits, de luttes et de guerres. Elles sont radicales à la fois parce qu'une société y survit ou s'y suicide, et parce qu'aucun autre problème social ne peut être résolu sans les résoudre. La radicalité implique également des solutions opposées, comme une sorte de guerre civile à mort : les phénomènes démographiques ne sont pas spontanés, mais résultent d'une planification politique du pouvoir.

    La culture, elle aussi, est un secteur influencé par les politiques démographiques. Les thèses d'Emil Mihai Cioran dans L'Inconvénient de Naître ne sont qu'un exemple parmi tant d'autres de la vaste littérature dissuasive sur la contraception. La littérature sur l'infanticide est également abondante et ne se limite pas aux ouvrages de Peter Singer. David Benatar, auteur de Better Never to Have Been: The Harm of Coming Into Existence , a considérablement alimenté le mouvement d'extinction. Si l'on ajoute à cela la culture du genre, les modes de vie de la postmodernité éveillée et l'extrémisme environnementaliste en faveur de l'extinction… on peut conclure que même ceux qui mobilisent la culture mènent une guerre démographique.

    Commandez dès maintenant le 17ème Rapport de notre Observatoire.

    Voir la fiche technique ici

  • Qu'arrive-t-il à la Communion anglicane ?

    IMPRIMER

    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Qu'arrive-t-il à la Communion anglicane ?

    La réalité déjà complexe de l’anglicanisme mondial devient encore plus complexe.

    23 octobre 2025

    Plus tôt ce mois-ci, un organisme connu sous le nom de GAFCON — la Global Fellowship of Confessing Anglicans — a déclaré qu’il était « désormais la Communion anglicane mondiale ».

    « Comme c’est le cas depuis le tout début, nous n’avons pas quitté la Communion anglicane ; nous sommes la Communion anglicane », a-t-il ajouté.

    Quelles sont les racines de la Communion anglicane ? Quelle est la place de la GAFCON ? Et que signifie sa nouvelle déclaration ?

    Les racines d'une communion

    La Communion anglicane est née de l’activité missionnaire de l’Église d’Angleterre sous l’Empire britannique.

    L'Église d'Angleterre, l'Église d'État établie en Angleterre, se considère comme la continuité de la mission grégorienne, l'expédition commandée par le pape Grégoire Ier en 596 pour convertir les Anglo-Saxons, habitants de l'actuelle Angleterre. Cette mission était dirigée par saint Augustin de Cantorbéry, moine établi à Rome qui devint le premier archevêque de Cantorbéry en 597.

    Cette conviction anglicane de continuité explique pourquoi l’évêque Sarah Mullally a été décrite comme « le 106e archevêque de Canterbury depuis l’arrivée de saint Augustin dans le Kent en provenance de Rome en 597 » dans le communiqué de presse du 3 octobre annonçant sa nomination.

    Mais cette conviction n'est pas acceptée par les catholiques, qui soulignent que saint Augustin de Canterbury a agi sous l'autorité du pape, a utilisé le rite romain et a introduit les pratiques liturgiques romaines en Grande-Bretagne.

    Pour les catholiques, la date la plus pertinente n'est pas 597, mais 1534, lorsque le Parlement anglais proclama le roi Henri VIII chef suprême de l'Église d'Angleterre, rompant ainsi avec Rome. À partir de ce moment, l'Église d'Angleterre devint une entité séparée de Rome et, par conséquent, en rupture avec la mission grégorienne.

    Si l'anglicanisme primitif conserva des éléments du rite romain, le Livre de la prière commune , en langue vernaculaire , publié en 1549, marqua une rupture décisive. Les Ordinaux édouardiens de 1550 et 1552 modifièrent la forme d'ordination, amenant le pape Léon XIII à déclarer, dans sa lettre apostolique Apostolicae curae de 1896 , qu'ils rendaient les ordres anglicans « absolument nuls et sans effet ».

    L'expansion outre-mer de l'Église d'Angleterre commença dans les colonies américaines, avec l'établissement d'églises anglicanes en Virginie à partir de 1607, sous l'autorité de l'évêque de Londres. Le premier diocèse outre-mer fut créé en Nouvelle-Écosse en 1787, suivi de Québec (1793), Calcutta (1814), la Jamaïque (1824), la Barbade (1824) et le Cap (1847).

    Mais la Communion anglicane n'a officiellement vu le jour qu'en 1867, lorsque l'archevêque de Canterbury de l'époque, Charles Longley, a invité 76 évêques du monde entier à se réunir dans sa résidence londonienne, le palais de Lambeth. Ce « synode pananglican » est devenu la première Conférence de Lambeth et a été suivi de réunions similaires environ tous les dix ans, réunissant les dirigeants anglicans du monde entier autour de l'archevêque de Canterbury.

    Les Conférences de Lambeth ont finalement été définies comme l'un des quatre « instruments de communion » qui unissent la Communion anglicane. Les trois autres sont l'archevêque de Canterbury, le Conseil consultatif anglican, un organisme composé d'évêques, de prêtres et de laïcs qui se réunit régulièrement depuis 1971, et la Réunion des primats, qui réunit les dirigeants des provinces nationales de la Communion anglicane depuis 1979.

    Lire la suite

  • Saint Jean-Paul II "le géant de Dieu" (22 octobre)

    IMPRIMER

    D'"Evangile au Quotidien" :

    St Jean-Paul II

    Saint Jean-Paul II
    « Le Géant de Dieu »
    Pape (263e) de 1978 à 2005

     « Au vu de la dimension extraordinaire avec laquelle ces Souverains Pontifes ont offert au clergé et aux fidèles un modèle singulier de vertu et ont promu la vie dans le Christ, tenant compte des innombrables requêtes partout dans le monde, le Saint-Père François, faisant siens les désirs unanimes du peuple de Dieu, a disposé que les célébrations de saint Jean XXIII, Pape, et de saint Jean-Paul II, Pape, soient inscrites dans le Calendrier Romain général, la première le 11, la deuxième le 22 octobre, avec le degré de mémoire facultative. […] »

    De la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, 29 mai 2014, solennité de l’Ascension du Seigneur.

    « Frères et sœurs, n’ayez pas peur d’accueillir le Christ et d’accepter son pouvoir ! Aidez le Pape et tous ceux qui veulent servir le Christ et, avec la puissance du Christ servir l’homme et l’humanité entière ! N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! À sa puissance salvatrice ouvrez les frontières des États, les systèmes économiques et politiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation, du développement. N’ayez pas peur ! 

    Ces paroles mémorables, prononcées le 22 octobre 1978 dans l’homélie du début du pontificat (>>> Vidéo Extraits du discours du Pape) restent, désormais, sculptées dans les cœurs de tous les chrétiens et des hommes de bonne volonté du monde entier.

    Ce que le Pape demandait à tous, lui même l’a fait en premier : il a ouvert au Christ la société, la culture, les systèmes politiques et économiques, en inversant, avec la force d’un géant qui venait de Dieu, une tendance qui pouvait sembler irréversible.

    Karol Józef Wojtyła, devenu Jean-Paul II à son élection au Siège apostolique d'octobre 1978, est né le 18 mai 1920 à Wadowice, petite ville située à 50 km de Cracovie. Il est le plus jeune des trois enfants de Karol Wojtyła et d'Émilie Kaczorowska. Sa mère mourut en 1929. Son frère aîné Edmund, qui fut médecin, est décédé en 1932 ; leur père, ancien sous-officier, en 1941. Leur sœur Olga était décédée avant la naissance de Karol.

    Il fut baptisé le 20 juin 1920, dans l'église paroissiale de Wadowice, par le prêtre François Żak, fit sa Première Communion à neuf ans et reçut la Confirmation à dix-huit ans. Ses études secondaires près l'École Marcin Wadowita de Wadowice achevées, il s'inscrit en 1938 à l'Université Jagellon de Cracovie et à un cours de théâtre. L'Université ayant été fermée en 1939 par l'occupant nazi, le jeune Karol dut travailler sur un chantier de l'usine chimique Solvay afin de gagner sa vie et d'échapper à la déportation en Allemagne.arol Józef Wojtyła, devenu Jean-Paul II à son élection au Siège apostolique d'octobre 1978, est né le 18 mai 1920 à Wadowice, petite ville située à 50 km de Cracovie. Il est le plus jeune des trois enfants de Karol Wojtyła et d'Émilie Kaczorowska. Sa mère mourut en 1929. Son frère aîné Edmund, qui fut médecin, est décédé en 1932 ; leur père, ancien sous-officier, en 1941. Leur sœur Olga était décédée avant la naissance de Karol.

    Lire la suite

  • 80% des anglicans rompent avec Canterbury après l’élection de la première femme à la tête de l’Église anglicane

    IMPRIMER

    De zenit.org :

    Division au sein de l’anglicanisme

    Huit anglicans sur dix rompent avec Canterbury après l’élection de la première femme à la tête de l’Église anglicane

    21 octobre 2025

    L’anglicanisme se divise : huit anglicans sur dix rompent leurs relations avec Canterbury après l’élection de la première femme à la tête de l’Église. 

    Dans la pratique, cela signifie que le GAFCON agira désormais comme le centre mondial de facto de l’orthodoxie anglicane. Il prévoit de former un nouveau Conseil des primats et d’élire un leader qui présidera le groupe, lequel servira de primus inter pares (premier parmi ses pairs) au sein de cette communion reconstituée. 

    Le monde anglican a pris conscience d’une rupture historique lorsque la Conférence mondiale sur l’avenir anglican (GAFCON) a officiellement rompu ses liens avec Canterbury et l’Église d’Angleterre, déclarant qu’elle ne pouvait plus « rester en communion avec ceux qui ont abandonné la Parole infaillible de Dieu comme leur autorité ultime ». 

    La déclaration, publiée le 16 octobre et signée par l’archevêque Laurent Mbanda du Rwanda, président du GAFCON et primat de l’Église anglicane du Rwanda, marque la fracture la plus décisive de l’anglicanisme depuis sa naissance au XVIᵉ siècle. Avec cette déclaration, les Églises membres du GAFCON, qui représentent environ 80 % des anglicans dans le monde, ont redessiné la carte de l’anglicanisme mondial. 

    Au cœur du conflit se trouve la récente élection de Sarah Mullally par l’Église d’Angleterre comme première archevêque de Canterbury. Cette décision a été saluée à Londres comme une avancée historique vers l’inclusion, mais condamnée par de nombreux anglicans en Afrique, en Asie et en Amérique latine comme une capitulation face aux pressions culturelles séculières. «Ce choix abandonne les anglicans du monde entier, a déclaré Mbanda au début du mois, en nommant une dirigeante qui divisera encore davantage une communion déjà divisée. » 

    Aujourd’hui, le GAFCON a mis sa menace à exécution. Son communiqué rejette non seulement l’archevêque de Canterbury en tant qu’« instrument de communion », mais renonce également à participer à toutes les structures anglicanes mondiales traditionnellement liées à cette fonction: la Conférence de Lambeth, le Conseil consultatif anglican et la Réunion des primats. «Ces organismes, affirme la déclaration, ont cessé de défendre la doctrine et la discipline de notre foi. » 

    À la place, le GAFCON annonce une réorganisation audacieuse de l’identité anglicane : « Nous sommes désormais la Communion anglicane mondiale. » 

    Fondé en 2008 à Jérusalem comme mouvement d’« anglicans confessants », le GAFCON est né en réponse à ce que ses membres percevaient comme une dérive morale et théologique de l’Église d’Angleterre et de l’Église épiscopale des États-Unis, en particulier sur les questions de sexualité, de genre et d’autorité biblique. Depuis ses débuts, le slogan du mouvement était le repentir : un appel aux dirigeants anglicans ayant embrassé la théologie révisionniste à revenir à l’autorité des Écritures. Cet appel, selon le GAFCON, est resté ignoré pendant près de deux décennies. 

    Le manifeste du groupe, intitulé L’avenir est arrivé, réaffirme que le seul fondement authentique de la communion est « l’Écriture sainte : traduite, lue, prêchée, enseignée et à qui l’on obéit dans son sens simple et canonique, fidèle à la lecture historique et consensuelle de l’Église ». 

    Concrètement, cela signifie que le GAFCON agira désormais comme le centre mondial de facto de l’orthodoxie anglicane. Il prévoit de former un nouveau Conseil des primats et d’élire un leader qui présidera le groupe, lequel servira de primus inter pares au sein de cette communion reconstituée. La première réunion organisationnelle est prévue pour mars 2026 à Abuja, au Nigeria.  

    La portée mondiale du GAFCON est impressionnante. Ses provinces membres s’étendent à travers toute l’Afrique, du Nigeria au Kenya et à l’Ouganda, en passant par le Soudan, le Rwanda et la République démocratique du Congo, et comprennent des Églises en pleine expansion en Asie, en Amérique latine et dans le Pacifique. Ensemble, elles représentent près de 49 millions d’anglicans. En Occident, il a également inspiré une constellation de congrégations et de réseaux dissidents, notamment aux États-Unis, en Europe et en Australie, formés par des anglicans qui rejettent les politiques progressistes sur le mariage, la sexualité et l’ordination. 

    La division n’est pas seulement théologique, mais aussi ecclésiologique. Le GAFCON insiste sur le fait qu’il n’abandonne pas l’anglicanisme, mais qu’il le récupère, en restaurant ce qu’il appelle la « structure originale » de la communion : une communauté de provinces autonomes soumises non pas à la bureaucratie institutionnelle, mais aux formulaires de la Réforme — les Trente-neuf Articles, le Livre de prière commune et l’Ordinal. Dans cette vision, Canterbury n’est plus le centre spirituel de l’unité anglicane, mais simplement une province parmi d’autres. 

    Pour l’Église d’Angleterre, cette rupture est un coup dur tant sur le plan symbolique que pratique. L’archevêque de Canterbury, historiquement reconnu comme primus inter pares parmi les primats anglicans, a toujours été une référence morale et spirituelle. Avec le retrait du GAFCON, ce centre moral se déplace vers le Sud — à Lagos, Kampala, Kigali et Nairobi — où l’anglicanisme reste dynamique et en pleine croissance. 

    Les implications dépassent les frontières anglicanes. Cette décision souligne un réalignement plus large au sein du christianisme mondial, où la croissance démographique et l’autorité théologique migrent vers le Sud. Pour de nombreux observateurs, elle reflète des tensions visibles depuis longtemps dans d’autres traditions chrétiennes : la lutte pour trouver un équilibre entre l’adaptation culturelle et la fidélité doctrinale. 

    Pendant ce temps, le Vatican observera attentivement la situation. En 2009, le pape Benoît XVI a créé les ordinariats personnels, des juridictions spéciales pour les anglicans souhaitant entrer en pleine communion avec l’Église catholique tout en conservant leur héritage liturgique. Cependant, ces ordinariats sont restés modestes — à peine 5 000 membres dans trois régions. La déclaration du GAFCON confirme que la majorité des anglicans conservateurs préfèrent réformer l’anglicanisme de l’intérieur plutôt que de traverser le Tibre. Il n’est pas certain que l’affirmation du GAFCON selon laquelle il représente « la véritable Communion anglicane » soit reconnue par d’autres. Mais ses dirigeants sont convaincus que l’histoire — et les Écritures — sont de leur côté.  « La restauration de notre communion bien-aimée est désormais entre nos mains », a déclaré Mgr Mbanda. « Nous existons, nous résistons et nous sommes prêts à diriger. » 

  • La liberté religieuse est encore largement bafouée dans le monde

    IMPRIMER

    De Xavier Sartre sur Vatican News :

    Église de l'Assomption détruite par les combats à Kostyantynivka dans la région de Donetsk, en Ukraine.Église de l'Assomption détruite par les combats à Kostyantynivka dans la région de Donetsk, en Ukraine.
    La liberté religieuse encore largement bafouée dans le monde
    Deux-tiers des habitants de la planète ne peuvent exercer pleinement leur liberté religieuse quand ils ne sont pas tout simplement persécutés. Les données du dernier rapport sur la liberté religieuse d’Aide à l’Église en détresse pour la période 2023-2024 montre une aggravation de l’exercice de cette liberté garantie par l’article 18 de la déclaration universelle des droits de l’homme. Ce document met en évidence une nouveauté: certains régimes ont recours à l’IA pour persécuter les croyants.

    Cela fait 25 ans que l'AED suit de près et rend compte de la liberté de pensée, de conscience et de religion dans le monde. Au vu de son rapport 2025, et si l’on considère la liberté religieuse comme le baromètre de l’état du monde, alors deux-tiers de ce monde ne va pas bien. En effet, selon ce dense document couvrant la période 2023-2024, 5,4 milliards de personnes vivent dans des pays qui ne respectent pas cette liberté fondamentale. Sur les 196 États passés au crible, 24 persécutent ouvertement les croyants, quelle que soit leur confession, ce qui affectent 4,1 milliards de personnes. Et la situation s’est détériorée dans 75% d’entre eux. 38 autres pays discriminent religieusement leurs citoyens, soit 1,3 milliard de personnes.

    Voir aussi : https://fr.zenit.org/2025/10/21/rapport-aed-2025-la-liberte-religieuse-nest-pas-un-privilege/

    Les principales menaces qui pèsent sur la liberté religieuse sont représentées par les régimes autoritaires majoritairement. Viennent ensuite les violences jihadistes commises dans plusieurs pays d’Afrique, du Proche et du Moyen-Orient. Autre facteur, le nationalisme religieux pratiqué par les gouvernements, principalement en Inde et en Birmanie, l’un en faveur de l’hindouisme, l’autre du bouddhisme.

    Menaces multiples sur la liberté religieuse

    Mais la liberté religieuse est également menacée par des organisations criminelles, comme c’est le cas entre autres, au Mexique, en Haïti et au Nigeria, où les trafiquants de drogue notamment, n’hésitent pas à éliminer physiquement les prêtres ou les religieux qui dénoncent le crime organisé. Les guerres sont aussi un facteur aggravant. Le conflit dans la bande de Gaza a provoqué une explosion des actes antisémites et antimusulmans. Les actes antichrétiens -profanation de lieux de culte, agressions physiques contre des membres du clergé, objection de conscience restreinte- sont aussi en hausse, eux principalement dans les pays occidentaux. Dans plusieurs pays en guerre, des communautés religieuses sont attaquées, des églises fermées ou détruites. Ces persécutions ou ces discriminations sont un facteur d’émigration pour des millions de croyants qui les fuient.

    L'IA, outil de répression

    L’intelligence artificielle (IA) devient un outil de répression pour plusieurs régimes, dont la Corée du Nord ou le Pakistan. Le rapport souligne que les outils numériques permettent à l’État ou même à des acteurs non-étatiques de censurer, d’intimider ou de criminaliser les croyants, «transformant la foi religieuse en une menace perçue pour la sécurité». L’IA s’ajoute ainsi à la surveillance omniprésente, à la législation restrictive et à la répression des croyances dissidentes.

    Les femmes et les filles issues de minorités religieuses sont doublement vulnérables insiste le rapport d’AED qui relève qu’elles sont victimes dans certains pays comme le Pakistan, l’Égypte ou le Mozambique, d’enlèvements, de conversions forcées et de mariages forcés, le tout commis le plus souvent en toute impunité.

    La 17e édition depuis la première parution en 1999 de ce rapport sur la liberté religieuse dans le monde tient à donner une lueur d’espérance, celle de la résilience «indéfectible» dont font preuve les communautés religieuses en agissant comme artisans de paix. Des initiatives interreligieuses démontrent, estime le document, que la liberté religieuse peut servir de «fondement à l’unité et sauvegarder la dignité humaine».

    carte-ok.pngcliquer sur la carte pour l'agrandir

    L’appel à l’action de l’AED

    Face à ces drames, l’AED réaffirme que la liberté religieuse est un droit humain fondamental inscrit à l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et non un privilège. Elle appelle à une action urgente pour soutenir les communautés religieuses qui font preuve d’une résilience indéfectible face à la persécution. Pour la première fois de son histoire, elle lance une pétition mondiale pour assurer la protection du droit à la liberté religieuse et invite chacun à la signer.

    Lien vers la pétition : https://acninternational.org/fr/petition/

    « La liberté religieuse n’est pas simplement un droit légal ou un privilège qui nous est accordé par les gouvernements (…). Lorsque cette liberté est niée, la personne humaine est privée de la capacité de répondre librement à l’appel de la vérité (…). Depuis plus de vingt-cinq ans, votre Rapport sur la liberté religieuse dans le monde a été un puissant instrument de sensibilisation. Ce rapport fait plus que fournir des informations. Il témoigne, donne la parole à ceux qui n’en ont pas et révèle la souffrance cachée de beaucoup. » – Pape Léon XIV – Audience à l’AED, Rome, 10 octobre 2025.

    Le rapport complet sur la Liberté Religieuse dans le monde qui couvre la période de janvier 2023 à décembre 2024 est disponible en français et dans 5 autres langues : Site web du Rapport : https://acninternational.org/religiousfreedomreport/

  • Première gifle de la Chine au pape Léon qui encaisse en silence

    IMPRIMER

    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Première gifle de la Chine au pape Léon. Qui encaisse en silence

    La nouvelle a filtré ce 28 avril, après le pape François et avant le pape Léon, à Rome. Elle révélait qu’à Shanghai, une assemblée de prêtres, de religieuses et de laïcs affiliés au gouvernement avait été convoquée pour ratifier le choix d’un nouvel évêque auxiliaire en la personne d’Ignatius Wu Jianlin, ancien vicaire général du diocèse, mais surtout membre de la très officielle Conférence consultative politique du peuple chinois.

    Il est vrai que, selon les termes de l’accord entre le Saint-Siège et Pékin ratifié en 2018, c’est bien aux autorités chinoises qu’il revient d’abord de choisir chaque nouvel évêque, que le pape peut ensuite approuver ou pas, mais qu’il a dans les faits toujours approuvé jusqu’à présent.

    Mais dans le cas présent, il était plus qu’évident que cette désignation était un énième camouflet pour l’Église de Rome. Non seulement parce qu’elle a été effectuée pendant l’interrègne entre un pape et l’autre, comme si l’un et l’autre comptaient pour rien, mais plus encore par le fait qu’à Shanghai – où le chef du diocèse, Mgr Joseph Shen Bin, également président de la pseudo-conférence épiscopale chinoise jamais reconnue par Rome, a été installé en 2023 par un décision unilatérale du régime qui n’a été communiquée que par après au pape François – il y a déjà pas moins de deux évêques auxiliaires, tous deux empêchés : Joseph Xing Wenzi, 62 ans, ordonné en 2005 puis tombé en disgrâce et contraint de se retirer à la vie privée en 2011, et surtout Thaddée Ma Daqin, 57 ans qui, au moment de son ordination épiscopale a révoqué son adhésion à l’Association patriotique gouvernementale des catholiques chinois, avec pour effet immédiat d’être depuis lors mis aux arrêts au séminaire de Sheshan.

    Et donc, pratiquement six mois après son « élection », le 15 octobre, Wu Jianlin a été ordonné évêque, et une large opération de communication de cette nomination a été lancée par le titulaire du diocèse, Mgr Shen Bin, sous prétexte entre autres que Wu « devait de toute manière être ordonné, puisqu’il était le dernier membre non-évêque des catholiques appartenant à la Conférence consultative politique du peuple chinois ».

    Le tout sous le regard soumis de Rome, qui s’est bornée à une laconique confirmation de l’ordination de Mgr Wu, la présentant comme « approuvée » par le pape le 11 août.

    Au même moment, un communiqué parallèle de l’agence officielle de l’Église catholique chinoise donnait lui aussi l’information de l’ordination de Wu, mais avec précision bien différente qu’il « a été élu évêque le 28 avril 2025 par le diocèse catholique de Shanghai », sans la moindre allusion à une quelconque approbation du pape.

    C’est tout naturellement l’évêque de Shanghai, Mgr Shen Bin (photo), qui a présidé le rite d’ordination. Lui qui, lors de la propre installation dans son diocèse le 4 avril 2023 sur décision unilatérale du régime chinois, avait provoqué un sursaut de réaction à Rome, avec en définitive une approbation par le pape François le 15 juillet assortie d’une déclaration du cardinal Secrétaire d’État Pietro Parolin dénonçant une violation des accords tout en espérant qu’il n’y aurait pas d’autres violations à l’avenir, appelant à « une solution juste et sage » de l’affaire des deux évêques auxiliaire déjà présents dans le diocèse mais toujours empêchés.

    Des protestations et des demandes qui sont donc toutes tombées dans l’oreille d’un sourd et qui ont même été démenties par les récents événements, nonobstant la vague annonce du pape Léon — qui a d’ailleurs déjà ratifié la nomination de trois autres évêques en Chine depuis son élection – faisant allusion au fait qu’il pourrait bien agir différemment à l’avenir, après avoir entendu l’appel de ces « catholiques chinois qui pendant de nombreuses années ont vécu une sorte d’oppression de difficulté à vivre leur propre foi librement et sans se cacher ».

    Il reste donc à voir ce qui se passera avec l’autre évêque chinois annoncé comme « élu » le 28 avril : Li Jianlin, candidat au diocèse de Xinxiang, eet dont on ne se sait encore rien quant à son approbation éventuelle par le pape.

    Mais peut-être est-ce à Hong Kong, l’un des diocèses de Chine, ainsi que celui de Macao, à ne pas être soumis à l’accord de 2018 sur la nomination des évêques, que le pape Léon est attendu au pied du mur.

    En effet, à Hong Kong, la nomination potentielle d’un second évêque auxiliaire, demandée par l’actuel titulaire du diocèse, le cardinal et jésuite Stephen Chow Sauyan, est actuellement source d’agitation.

    Le candidat de Mgr Chow est Peter Choi Waiman, qui est actuellement l’un des trois vicaires généraux du diocèse et en lice depuis au moins six ans pour la charge d’évêque auxiliaire, un rôle déjà exercé depuis 2014 par le franciscain Joseph Ha Chishing.

    Mais tandis que Mgr Ha n’a jamais caché sa proximité avec les revendications du mouvement démocratique de Hong Kong et le cardinal Joseph Zen Sekiun, 93 ans, ancien évêque de la ville entre 2002 et 2009, farouche critique du régime communiste et de l’accord entre Pékin et le Sain-Siège, Mgr Choi est quant à lui l’homme que Pékin verrait bien à la tête du diocèse de Hong Kong, à tout le moins comme évêque auxiliaire.

    La candidature de Choi ne serait pas seulement soutenue par l’actuel évêque de Hong Kong mais également par son prédécesseur, le cardinal John Tong Hon, à tel point qu’une rumeur circulant au sujet de Tong et Choi prétendait qu’une audience était programmée à Rome le 4 octobre entre eux et le pape Léon.

    Avant qu’un tel voyage à Rome ne soit démenti le 2 octobre. Signe que la question reste toujours ouverte.

    Mais ce qui est davantage préoccupant, c’est que l’avenir pour l’Église catholique et les autres confessions religieuses en Chine s’assombrit de plus en plus, principalement à cause des autorités de Pékin.

    Les communautés évangéliques font l’objet d’une persécution qui, au dire de certains observateurs, est « la plus vaste de ces quarante dernières années ». Ces derniers jours en particulier, la Zin Church a été décapitée, avec l’arrestation de dizaines de fidèles et de son leader, Jin Mingri, qui avait fait partie des jeunes protagonistes de la place Tiananmen.

    En outre, le Département pour les affaires religieuses a promulgué un nouveau « Code de conduite pour le clergé religieux sur Internet » truffé de prohibitions, qui interdit toute activité de transmission de la foi et de formation religieuse sur internet, avec à la clé des peines très lourdes pour les contrevenants.

    Même le vingt-cinquième anniversaire de la canonisation de 120 martyrs chinois entre 1648 et 1930 célébrée par Jean-Paul II le 1er octobre de l’année saint 2000 a été totalement passée sous silence. Cette canonisation avait à l’époque provoqué la colère du gouvernement chinois qui avait taxé ces martyrs de la foi d’impérialistes et de colonialistes, bien que leurs histoires révèlent l’exact contraire. Jean-Paul II avait ensuite envoyé une lettre au président chinois de l’époque, Jiang Zemin pour demander « pardon et compréhension », sans jamais obtenir de réponse.

    Mais le discours que l’actuel président Xi Jinping a prononcé le 29 septembre lors d’une session d’étude spéciale du Politburo du Parti communiste chinois, qu’il avait convoquée précisément sur le thème de la politique religieuse, est encore davantage révélateur d’un nouvel étranglement des espaces de liberté religieuse en Chine.

    Dans son discours, Xi a encore une fois insisté sur la nécessaire « sinisation » des religions, c’est-à-dire à leur adaptation « aux caractéristiques chinoises » de « doctrines, règles, systèmes de gestion, rituels, coutumes, normes de comportement ». Et ceci parce que « pour l’État socialiste guidé par le Parti communiste chinois, guider activement la religion pour qu’elle s’adapte à la société socialiste » représente une exigence indispensable.

    Pour les autorités chinoises, la nomination des évêques catholiques s’inscrit naturellement dans cette politique de « sinisation » avec une arrogance de plus en plus écrasante de Pékin envers Rome.

    *

    Le 16 octobre, « Asia News » a publié une réflexion lucide d’un fidèle catholique du diocèse de Shanghai concernant les modalités de nomination du nouvel évêque auxiliaire, qui dit entre autres ceci :

    « Si l’on ignore la vérité des faits ; si l’on n’intervient pas sur l’enferment d’un évêque déjà légitimement consacré ; si l’on approuve rétroactivement l’ordination d’évêques non reconnus auparavant ; si l’on reconnaît des évêques qui se bornent à obéir au gouvernement sans annoncer l’Évangile… alors il est inévitable que des doutes émergent. Si le chef de famille, le Saint-Siège, n’enseigne pas à ses propres enfants ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, s’il sacrifie la vérité au nom d’une harmonie dépourvue de tout principe, et qu’il ne soutient pas une foi authentique et saine… s’agit-il encore de la communion voulu par le Christ ? ».
     — — —

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l'hebdomadaire L'Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.
    Ainsi que l'index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • Les statistiques de l'Église catholique 2025 : pas de quoi se réjouir vraiment

    IMPRIMER

    Une dépêche de l'Agence Fides :

    VATICAN - Les statistiques de l'Église catholique 2025

    17 octobre 2025

    Cité du Vatican (Agence Fides) – À l'occasion de la 99e Journée Mondiale des Missions, qui sera célébrée dimanche 19 octobre 2025 sur le thème « Missionnaires d'espérance parmi les peuples », comme de coutume, l'Agence Fides présente quelques statistiques choisies afin d'offrir un panorama de l'Église dans le monde.

    Toutes les données contenues dans ce dossier et dans ses tableaux, préparés par Elena Grazini et Luca Mainoldi, sont tirées du dernier « Annuaire statistique de l'Église » publié cette année et concernent tous les membres de l'Église catholique, les structures pastorales, les activités dans le domaine de la santé, de l'aide sociale et de l'éducation.

    Les données contenues dans le volume relatives à la population mondiale totale et au nombre de catholiques baptisés sont mises à jour au 30 juin 2023. Les autres données sont mises à jour au 31 décembre 2023.

    L'Église catholique dans le monde : synthèse des données

    Au 30 juin 2023, la population mondiale comptait 7 914 582 000 personnes, soit une augmentation de 75 639 000 personnes par rapport à l'année précédente. La tendance positive se confirme pour tous les continents, y compris l'Europe.

    Au 30 juin 2023, le nombre de catholiques s'élevait à 1 405 454 000 personnes, soit une augmentation totale de 15 881 000 catholiques par rapport à l'année précédente. Dans ce cas également, l'augmentation du nombre de catholiques concerne les cinq continents, y compris l'Europe, où la tendance à la baisse observée dans le recensement précédent, qui avait enregistré une diminution du nombre de catholiques en 2022 par rapport à 2021, s'est inversée.

    Comme les années précédentes, l'augmentation du nombre de catholiques est plus marquée en Afrique (+8 309 000) et en Amérique (+5 668 000). Viennent ensuite l'Asie (+954 000), l'Europe (+740 000) et l'Océanie (+210 000).

    Le pourcentage de catholiques dans la population mondiale a légèrement augmenté (+0,1) par rapport à l'année précédente, pour atteindre 17,8 %. Si l'on considère chaque continent individuellement, les variations de ce chiffre par rapport à l'enquête précédente sont minimes.

    Le nombre total d'évêques dans le monde a augmenté de 77 unités par rapport à l'année précédente, atteignant 5 430. Le nombre d'évêques diocésains a augmenté (+84) et celui des évêques religieux a diminué (-7). Les évêques diocésains sont au nombre de 4 258, tandis que les évêques religieux sont 1 172.

    Le nombre total de prêtres dans le monde continue de diminuer : 406 996 (-734 par rapport au recensement précédent). Une fois de plus, c'est l'Europe qui enregistre la baisse la plus importante (-2 486), suivie par l'Amérique (-800) et l'Océanie (-44). Comme l'année dernière, des augmentations significatives sont enregistrées en Afrique (+1 451) et en Asie (+1 145). Le nombre de prêtres diocésains dans le monde a diminué globalement de 429 unités, pour atteindre le nombre de 278 742. Inversant la tendance à la hausse observée l'année précédente, le nombre de prêtres religieux diminue également, s'établissant à 128 254 (-305) selon le dernier recensement effectué.

    Dans le dernier recensement annuel, le nombre de diacres permanents dans le monde continue d'augmenter (+1234), atteignant 51 433. Cette augmentation est enregistrée en Amérique (+1257) et en Océanie (+57). De légères baisses sont enregistrées en Asie (-1), en Afrique (-3) et en Europe (-27).

    Le nombre de religieux non prêtres a diminué de 666 unités par rapport à l'année précédente, pour atteindre un total de 48 748. Les diminutions sont enregistrées en Europe (-308), en Amérique (-293), en Asie (-196) et en Océanie (-46), tandis qu'en Afrique, les religieux non prêtres augmentent (+107).

    Même dans les données les plus récentes, la tendance à la baisse globale du nombre de religieuses, observée depuis un certain temps, se confirme : elles sont 589 423 (-9 730). Une fois encore, on observe une augmentation en Afrique (+1 804) et en Asie (+46), tandis que le nombre continue de diminuer en Europe (-7 338), en Amérique (-4 066) et en Océanie (-251).

    Le nombre de séminaristes majeurs, diocésains et religieux, diminue également dans le dernier recensement annuel : ils sont 106 495 dans le monde entier (contre 108 481 l'année précédente). Seule l'Afrique enregistre une augmentation (+383), tandis que l'Amérique (-362), l'Asie (-1331), l'Europe (-661) et l'Océanie (-15) connaissent une baisse.

    Le nombre total de séminaristes mineurs, diocésains et religieux, a également diminué pour atteindre 95 021 (-140) . Dans le détail, la tendance s'inverse en Afrique, passant d'une augmentation enregistrée lors du dernier recensement annuel (+1065) à une baisse enregistrée lors du dernier recensement (-90). Des baisses sont également enregistrées en Europe (-169) et en Océanie (-31), mais on observe une augmentation sensible en Asie (+123) et une augmentation moins marquée en Amérique (+27).

    Dans le domaine de l'instruction et de l'éducation, l'Église soutient dans le monde 74 550 écoles maternelles fréquentées par 7 639 051 élèves ; 102 455 écoles primaires pour 36 199 844 élèves ; 52 085 collèges et lycées pour 20 724 361 élèves. En outre, 2 688 625 étudiants fréquentent des établissements d'enseignement supérieur et 4 468 875 étudiants fréquentent des universités affiliées à l'Église catholique.

    Les établissements sanitaires, caritatifs et d'assistance liés à l'Église catholique sont au nombre de 103 951 et comprennent : 5 377 hôpitaux et 13 895 dispensaires ; 504 léproseries ; 15 566 maisons pour personnes âgées, malades chroniques et handicapés ; 10 858 crèches ; 10 827 centres de consultation conjugale ; 3 147 centres d'éducation ou de rééducation sociale et 35 184 institutions d'autres types.

    Les circonscriptions ecclésiastiques (c'est-à-dire les métropoles, les archidiocèses, les diocèses, les abbayes territoriales, les vicariats apostoliques, les préfectures apostoliques, les missions sui iuris, les prélatures territoriales, administrations apostoliques et ordinariats militaires) dépendant du Dicastère pour l'évangélisation (Section pour la première évangélisation et les nouvelles Églises particulières) sont au nombre de 1 130, selon la dernière variation enregistrée (+7). La plupart des circonscriptions ecclésiastiques confiées au Dicastère, dont le siège se trouve place d'Espagne, se trouvent en Afrique (530) et en Asie (483). Viennent ensuite l'Amérique (71) et l'Océanie (46). (Agence Fides 17/10/2025)

    Pièces jointes à la dépêche

  • C'est en Afrique que bat désormais le coeur de la croissance catholique

    IMPRIMER

    De zenit.org :

    L’Afrique, nouveau cœur battant de la croissance catholique

    Un catholique sur cinq et un séminariste sur trois sont africains

    15 octobre 2025

    Un catholique sur cinq dans le monde est africain, tout comme un séminariste sur trois : des chiffres impressionnants du catholicisme africain Les dernières données publiées par le Vatican confirment ce que beaucoup percevaient depuis des années au sein de l’Église mondiale : le centre de gravité démographique du catholicisme se déplace vers le Sud.

    Tandis que l’Europe connaît des séminaires vides et des assemblées vieillissantes, l’Afrique voit ses églises fleurir, ses vocations se multiplier et sa population fidèle croître à un rythme inégalé ailleurs dans le monde catholique.

    Selon l’Annuaire pontifical 2025 et l’Annuarium Statisticum Ecclesiae 2023, publiés en mars, le continent africain a enregistré en 2023 une augmentation remarquable de 1 285 prêtres, soit une croissance de 2,7 %, à un moment où le nombre total de prêtres dans le monde connaissait une légère diminution.

    L’Afrique compte désormais 54 944 prêtres catholiques, diocésains et religieux confondus. La population catholique africaine a également connu une forte progression, passant de 272 millions en 2022 à 281 millions en 2023, soit une hausse de 3,3 %.

    Concrètement, un catholique sur cinq dans le monde vit aujourd’hui en Afrique. L’épiscopat suit la même dynamique, avec une augmentation du nombre d’évêques de 740 à 771, représentant 14,2 % de l’épiscopat mondial.

    Les séminaires du continent reflètent la même vitalité. L’Afrique compte désormais 34 924 grands séminaristes, soit environ un tiers du total mondial, alors même qu’elle ne représente qu’un cinquième de la population catholique. À l’inverse, l’Europe, l’Asie et les Amériques ont toutes enregistré une baisse des vocations sacerdotales l’an dernier.

    Parmi les nations, la République démocratique du Congo et le Nigeria se distinguent comme véritables « puissances » catholiques. La RDC compte près de 55 millions de catholiques, et le Nigeria environ 35 millions.

    Bien que l’annuaire statistique du Vatican ne publie pas de données détaillées sur les ordinations par pays, les rapports diocésains indiquent que le Nigeria ordonnerait à lui seul entre 300 et 400 nouveaux prêtres par an, soit environ un quart des ordinations sacerdotales d’Afrique.

    Pour les observateurs, ces chiffres ne traduisent pas seulement un mouvement démographique, mais une transformation historique de la géographie interne du catholicisme. Un continent autrefois évangélisé par des missionnaires européens envoie désormais ses propres prêtres, religieux et religieuses en France, en Italie, en Irlande et même aux États-Unis – des pays qui furent jadis les grandes terres d’envoi missionnaire.

    Ce dynamisme africain, constant depuis le milieu du XXe siècle, recompose le visage du catholicisme mondial. Contrairement à l’Europe et aux Amériques, où la sécularisation et l’épuisement culturel ont érodé les vocations, les Églises d’Afrique vibrent d’une foi jeune et engagée. Les raisons sont multiples – force du lien communautaire, expression publique de la foi, enracinement religieux dans l’identité sociale et morale – mais les effets sont clairs. Si la tendance se poursuit, l’Afrique ne sera pas seulement le centre démographique : elle deviendra aussi une référence théologique et pastorale majeure pour l’Église. Ses séminaires sont pleins, ses paroisses vivantes et ses évêques de plus en plus influents au sein du Vatican. Jadis considérée comme terre de mission, l’Afrique est désormais un continent missionnaire, source de renouveau pour une Église en quête de vie dans ses anciennes terres. (Avec des données de The Catholic Herald)

    L’Afrique, nouveau cœur battant de la croissance catholique | ZENIT - Français

  • 13 octobre : le Columbus Day

    IMPRIMER

    De sur The Catholic Thing :

    Oui, Christophe Colomb

    Essayons donc d'y voir plus clair.

    Pendant la majeure partie de l'histoire qui a suivi ses voyages, la réputation de Christophe Colomb était solide et bien établie. Elle a commencé à changer au XIXe siècle, aux États-Unis, précisément. Washington Irving a eu l'idée que Christophe Colomb devait être protestant et progressiste – il s'est opposé au conseil des théologiens érudits qui lui ont dit (à juste titre) que la distance entre l'Espagne et la Chine était plus grande qu'il ne le prétendait. Mais dans une Amérique en pleine expansion et pleine d'assurance, El Almirante est devenu, dans l'imagination d'Irving, le précurseur de l'initiative et de la vision américaines.

    L'Europe médiévale, malgré un autre mythe concernant Colomb, savait que le monde était une sphère (voir Dante) et non plat, ce que l'historien Jeffrey Burton Russell a qualifié à juste titre de « théorie de la pizza ». Colomb n'a pas « prouvé que la Terre était ronde » et personne ne le pensait jusqu'à ce que l'ignorance de l'époque prémoderne se généralise.

    Les progressistes américains du XIXe siècle avaient cependant d'autres projets pour le marin catholique génois. Andrew Dickson White, fondateur et président de l'université Cornell, l'enrôla dans la cause darwinienne, pour des raisons similaires à celles d'Irving, en tant que franc-tireur qui rompit avec l'obscurantisme religieux pour « suivre la science ».

    D'autres appropriations et détournements ont suivi.

    À la même époque, les Chevaliers de Colomb, principalement irlandais, considéraient l'explorateur comme un catholique américain modèle. Et le nombre croissant d'immigrants italiens... Il suffit de regarder Columbus Circle à Central Park.

    Au cours des dernières décennies, bien sûr, tout cela est devenu le cas pour l'accusation. Une partie importante de l'élite américaine a choisi de renier sa propre histoire, ironiquement en se basant sur des principes chrétiens triés sur le volet que Colomb a contribué à introduire en Amérique.

    Il est désormais souvent accusé d'avoir apporté tous les maux qui auraient affligé les Amériques depuis 1492 : esclavage, génocide, racisme, inégalités, patriarcat, viols, torture, guerre, dégradation de l'environnement, maladies, etc.

    Débarquement de Colomb par John Vanderlyn, 1847 [Rotonde du Capitole, Washington, DC]

    Lire la suite

  • L'Occident reste indifférent alors que des chrétiens sont massacrés et persécutés dans le monde entier

    IMPRIMER

    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    L'Occident reste indifférent alors que des chrétiens sont massacrés et persécutés dans le monde entier

    Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées au Nigeria depuis 2009, mais ce n'est même pas le pire endroit où être chrétien

    Un policier monte la garde à l'intérieur de l'église catholique Saint-François, au lendemain d'une attaque qui a visé des fidèles à Owo, au Nigeria, en 2022.

    Depuis le début du siècle, ce « massacre silencieux » aurait fait 62 000 victimes chrétiennes au Nigeria.

    En Corée du Nord, les personnes reconnues comme chrétiennes peuvent être tuées sur-le-champ par les forces gouvernementales ou envoyées dans des camps de travail.

    Au Pakistan, les lois sur le blasphème entraînent la peine de mort et environ 25 % de toutes les affaires de blasphème concernent des chrétiens, alors qu'ils représentent moins de 2 % de la population.

    Pour beaucoup, la persécution des chrétiens évoque les images anciennes des Romains jetant des gens aux lions, mais on assiste à une recrudescence mondiale des massacres et de l'oppression de ceux qui suivent Jésus-Christ.

    La tragédie croissante au Nigeria a récemment attiré l'attention, mais dans l'ensemble, l'Occident a ignoré le sort des chrétiens massacrés en masse.

    Et pourtant, l'Occident n'est pas à l'abri du fanatisme anti-chrétien. La situation n'est pas aussi grave que dans d'autres parties du monde, mais il existe une intolérance croissante à l'égard des chrétiens en Occident qui, si elle n'est pas maîtrisée, pourrait avoir des effets profonds sur notre société.

    Selon Michael Higgins dans le National Post, le Canada a besoin de faire un sérieux examen de conscience lorsque l'incendie de plus de 100 églises chrétiennes passe pratiquement inaperçu et que le musicien et pasteur chrétien Sean Feucht est banni de certaines salles parce que ses « opinions » soulèvent des questions de sécurité.

    Cependant, c'est le niveau effroyable de violence et de mort au Nigeria qui a commencé à éveiller les consciences.

    Fin septembre, l'humoriste et commentateur Bill Maher a condamné les médias pour ne pas avoir rendu compte de ce qu'il a qualifié de tentative de génocide au Nigeria.

    Des personnes en deuil pleurent lors d'un enterrement collectif près de l'église Saint-Sébastien à Negombo, au Sri Lanka, le 24 avril 2019, après que neuf kamikazes ont perpétré plusieurs attentats qui ont tué plus de 350 personnes le dimanche de Pâques.

    Des chrétiens coptes de la ville égyptienne de Minya se préparent à enterrer leurs morts le 3 novembre 2018, au lendemain d'une embuscade tendue par des terroristes contre trois bus transportant des pèlerins chrétiens en route vers un monastère isolé dans le désert, qui a fait plusieurs morts et blessés.

    « Si vous ne savez pas ce qui se passe au Nigeria, c'est que vos médias sont nuls. Vous vivez dans une bulle », a-t-il déclaré.

    « Je ne suis pas chrétien, mais ils tuent systématiquement les chrétiens au Nigeria. Ils en ont tué plus de 100 000 depuis 2009. Ils ont brûlé 18 000 églises.

    C'est bien plus qu'une tentative de génocide, contrairement à ce qui se passe à Gaza. Ils essaient littéralement d'exterminer la population chrétienne de tout un pays. Où sont-ils ceux qui protestent contre cela ? »

    Lire la suite