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  • Homosexualité dans les séminaires : le cas significatif du Brésil

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur le site diakonos.be :

    Homosexualité dans les séminaires. Une enquête-choc au Brésil

    Cette enquête ne date pas d’hier puisque ses résultants ont été publiés au printemps 2017 en portugais dans la « Revista Eclesiástica Brasileira » mais « Il Regno – Documenti » vient d’en publier une traduction intégrale en italien ces derniers jours, la rendant ainsi accessible à un plus large public.  Elle porte sur une question d’une brûlante actualité.

    Il s’agit de la question de l’homosexualité dans les séminaires.

    Depuis plusieurs mois, l’homosexualité est un sujet tabou au sommet de l’Église.  On a interdit d’en parler même pendant le sommet sur les abus sexuels qui s’est déroulé au Vatican du 21 au 24 février dernier.  Et pourtant, sa présence répandue au sein du clergé et dans les séminaires est une réalité connue depuis bien longtemps, à tel point qu’en 2005, la Congrégation pour l’éducation catholique avait même consacré une instruction sur la manière d’y faire face.

    Cette instruction répétait que non seulement les actes homosexuels constituaient un « péché grave » mais également que les « tendances homosexuelles profondément enracinées » étaient « objectivement désordonnées ». C’est pourquoi ceux qui pratiquent de tels actes, manifestent de telles tendances ou soutiennent d’une manière ou d’une autre la « culture gay » ne devraient en aucun cas être admis aux ordres sacrés.

    Voilà pour les directives pastorales de l’époque. Mais dans la réalité, ont-elles vraiment été appliquées ?  L’enquête dont il est question ci-dessus s’est justement fixé pour objectif de vérifier ce qui se passait aujourd’hui dans deux séminaires du Brésil pris comme échantillon.

    Les auteurs de l’enquête, Elismar Alves dos Santos et Perdinho Arcides Guareschi, deux religieux rédemptoristes spécialisés en psychologie sociale et titulaires de prestigieux titres académiques, ont longuement interrogé 50 étudiants en théologie de ces séminaires et en ont tiré des résultats réellement alarmants.

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  • Au Burkina Faso, les chrétiens sont devenus une cible

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    De Pierre Macqueron (responsable information pour l’Aide à l’Église en Détresse) sur le Figaro Vox :

    Attentat dans une église: «Au Burkina Faso, les chrétiens sont devenus une cible»

    Attentat dans une église: «Au Burkina Faso, les chrétiens sont devenus une cible»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Dimanche 12 mai, un commando armé a pénétré dans une église pendant la messe et fait six morts au Burkina Faso. Pour Pierre Macqueron, de l’Aide à l’Église en Détresse, la montée des persécutions envers les chrétiens est préoccupante dans cette région instable.

    Ce lundi matin, à 11h, à l’église paroissiale de Dablo, dans le nord du Burkina Faso, étaient célébrées les funérailles du père Siméon Yampa et de cinq fidèles catholiques.

    La veille, une vingtaine d’hommes en armes avaient pénétré dans cette église et avaient ouvert le feu, pendant la célébration de la messe - une attaque terroriste contre un lieu de culte catholique, sans précédent au Burkina Faso, pays longtemps réputé plus calme que ses tumultueux voisins malien et nigérien. En ce dimanche du Bon Pasteur, la folie des hommes avait alors à nouveau frappé le Burkina Faso ; à la chaine tragique des évènements qui affectent ce pays s’ajoute ce nouvel épisode.

    Depuis 2015, le Burkina Faso connait une flambée de violences qui n’épargne personne: hier, après avoir incendié l’église de Dablo, les terroristes ont ensuite semé la terreur dans la ville, s’attaquant à des commerces et pillant le centre de santé.

    » LIRE AUSSI - Burkina Faso: attaque meurtrière contre une église catholique

    Pays à majorité musulmane, le Burkina Faso a porté en 2015 à la présidence de la République Roch Marc Christian Kaboré, un catholique. Il jouit traditionnellement d’une bonne entente entre communautés religieuses: les minorités chrétiennes (23,9 % de la population) et animistes (21,3 % de la population) ne souffrent pas de discrimination au quotidien, selon le Rapport 2018 sur la Liberté religieuse de l’Aide à l’Église en Détresse. Mais la tension monte et la peur saisit les gens, nous expliquent nos partenaires locaux.

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  • Refus d'enfants : de plus en plus de jeunes optent pour une contraception définitive

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    D'Audrey Morard sur le site de La Libre :

    Le boom de la contraception définitive chez les jeunes

    Des moins de 25 ans décident de sauter le pas. Le dialogue avec le médecin est alors essentiel.

    Quand on pense à la contraception définitive, on pense à des trentenaires, des quarantenaires, des cinquantenaires. Et puis, il y a les plus jeunes. C’est le cas d’Anna, 20 ans.

    Elle va subir une ligature des trompes dans trois mois. Elle ne souhaite pas avoir d’enfants. Jusqu’à l’âge de 16 ans, elle en voulait, "deux" précise-t-elle. Elle a progressivement changé d’avis. "Je veux me sentir libre de faire ce que j’ai envie, quand je veux. En plus, ma maman et moi avons une santé fragile : des scolioses, des problèmes aux yeux, aux pieds. Je ne veux pas que mon enfant subisse la même chose, les mêmes douleurs."

    Selon l’INAMI , la vasectomie a augmenté de 16,5 % entre 2006 et 2016 en Belgique, tandis que la ligature des trompes connaît une baisse de 33 %. Une opération à l’âge de vingt ans est possible. La vasectomie et la ligature des trompes sont de lourdes opérations et a priori irréversibles.

    La première consiste à sectionner le canal déférent. Cette partie de l’appareil génital permet de transporter les spermatozoïdes vers la verge. Au cours d’une ligature des trompes, un clip en titane de trois millimètres est apposé sur les trompes de Fallope.

    Anna est consciente des conséquences, mais cela n’influence en rien sa décision : "J’ai côtoyé des enfants, j’ai une nièce de six mois. Mais je n’ai pas développé ce contact avec les enfants. Je mets du temps. J’ai d’ailleurs dit à ma tante : ‘Je n’aurai pas tout de suite de l’amour pour ta fille, mais je serai toujours là pour elle si elle a besoin de moi.’" L’entourage d’Anna est partagé sur sa décision. Sa famille se montre compréhensive. Seul un de ses oncles se montre plus réticent : "Il m’a demandé, pourquoi tu fais ça maintenant ?"

    Les patients arrivent sûrs de leur choix en consultation. Face à cette attitude, comment réagit le médecin ? "Le médecin a toujours le droit de refuser de pratiquer une vasectomie ou une ligature des trompes", explique le Professeur Bertrand Tombal, urologue aux Cliniques Saint-Luc. Il a déjà eu en consultation des jeunes hommes de 18 ans ou 22 ans. Face à ces cas de figure, le spécialiste favorise le dialogue. Il est arrivé à en dissuader certains. "On leur explique que ce n’est pas forcément une bonne idée. Ils doivent comprendre les tenants et les aboutissants d’une telle opération. Leur argumentaire doit être solide et équivalent à leur demande", souligne le praticien qui a refusé des opérations à des jeunes hommes. "J’ai dit non, mais rien ne dit qu’ils sont allés voir ailleurs..."

    À l’hôpital Saint-Pierre, un travail multidisciplinaire a été mis en place pour discuter des patientes car "chaque demande est unique", insiste Sarah Colman, psychologue. Elle travaille en étroite collaboration avec les gynécologues Daniel Murillo et Yannick Manigart. "Bien sûr qu’on craint toujours que des patientes regrettent, encore plus quand elles ont moins de 25 ans. Nous voulons être une oreille attentive pour elles. C’est pour cela que l’équipe échange ensemble et avec la patiente. Nous sommes assez ouverts, mais nous devons être à l’aise avec ce que l’on fait, en accord avec notre conscience", déclare le Docteur Manigart. "Un médecin qui n’est pas entouré, qui n’a pas le retour d’une psychologue, ira plus facilement vers un refus", ajoute Sarah Colman.

    Anna a pris le temps de discuter avec son gynécologue. "Pas une seule seconde" le spécialiste a tenté de dissuader la jeune femme. Anna ne redoute pas cette prochaine intervention. "J’ai déjà subi treize opérations. Ce n’est pas une de plus qui va me faire peur !"

  • Don d'ovocytes : un bon plan pour se faire de l'argent facile ?

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    INDEMNISÉES OU RÉMUNÉRÉES ? LES DONNEUSES D’OVOCYTES BELGES TOUCHENT JUSQU’À 2000 € PAR DON

    de genethique.org

    « Une amie m’a dit que c’était un bon plan pour se faire de l’argent facile », explique Chloé, une étudiante belge de 23 ans qui pense profiter des 2000 € pour s’acheter une voiture ou se payer des vacances. Sylvie, elle, a déjà touché 8000 € avec ses quatre dons d’ovocytes, utilisés pour « financer des travaux dans son nouvel appartement », et envisage de faire d’autres dons à l’avenir.

    Pourtant la loi belge est formelle[1] : la commercialisation des ovocytes est interdite et le don doit être un acte « volontaire, gratuit et altruiste ». La loi est formelle, certes, mais imprécise, et ne mentionne aucun montant maximum. Les hôpitaux ont donc carte blanche pour dédommager les donneuses comme ils l’entendent. A l’UZ Brussels, hôpital réputé pour sa générosité avec ses 2000 € par don, il est « évident que les candidates donneuses s’informent et choisissent l’hôpital qui paie le plus ».

    Avec des sommes aussi attractives, le don censé être altruiste et désintéressé « prend des allures de business ». Comment identifier les vraies motivations des femmes et garantir que leur seul but n’est pas l’enveloppe finale ? « Chaque candidate donneuse doit consulter un psychologue. Si on se rend compte qu’elle est intéressée par l’argent plus que par le don, elle ne sera pas retenue », se défend le Pr. Christophe Blockeel, chef de service à l’UZ Brussel. Mais il semblerait qu’en définitive, « pour répondre à la demande toujours plus importante d’ovocytes, certains hôpitaux ferment donc les yeux sur les motivations des donneuses », alors « l’indemnisation vire en rémunération ». La plupart des donneuses ne cachent même pas leurs motivations financières. Indemnisation ou rémunération ? « Peu importe le mot qu’on utilise, répond Sylvie, c’est l’argent qu’on reçoit pour avoir donné nos ovocytes ». L’interdiction de commercialisation des ovocytes demeure, mais «  à la fin, c’est l’éthique qui trinque. »

    Pour aller plus loin :

    Sources: RTBF, Sofia Cotsoglou (11/05/2019) - En Belgique, des jeunes filles donnent leurs ovules pour recevoir 2000 euros – L’enquête dans 7 à la Une
  • Quand le cas médical difficile de "Monsieur Vincent Lambert" est devenu une "affaire" puis une "cause"

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    (Source) Du Père Bruno Saintôt, jésuite (DEA philosophie (Lyon III), DEA théologie (Centre Sèvres). Maître assistant en philosophie, responsable du Département Ethique biomédicale au entre Sèvres. Recherches sur le lien entre anthropologie (philosophique et théologique) et éthique) :

    « Monsieur Vincent Lambert » et nous : que personne ne s’empare du tragique !

    Qu’on le veuille ou non, la vie de Monsieur Vincent Lambert est liée à la nôtre, l’organisation de son soin est liée à l’organisation globale du soin médical et social. En effet, depuis la médiatisation d’un conflit qui porte sur les interprétations différentes de sa volonté et de son bien, le cas médical difficile de Monsieur Vincent Lambert est devenu une affaire puis une cause.

    Sollicité pour répondre aux trois questions ci-dessous, je me sens le devoir d’écrire depuis que sa mort est, semble-t-il, définitivement programmée et médiatisée. Comment accepter que la mort de quelqu’un, une mort provoquée par la médecine et scénarisée par les journaux, fasse médiatiquement et symboliquement des gagnants et des perdants sur la scène conflictuelle de la recherche du bien ? Comment serait-il possible de réclamer, si ce jour-là arrive, un silence et un jeûne médiatiques pour que personne ne s’empare du tragique ? Comment rester dans le respect et la décence pour lui, pour ses proches, pour ceux qui sont comme lui, pour tous ? Comment refuser posément que la cause euthanasique puisse s’emparer du tragique d’une situation pour en faire une revendication ?

    Selon vous, que nous dit l’affaire dite « Vincent Lambert » ? Et pourquoi le cas singulier de cet homme est-il devenu une affaire ?

    Il serait d’abord bon de parler de « Monsieur Vincent Lambert » : cette personne est hospitalisée et elle doit être considérée avant tout avec respect jusque dans nos usages du langage. Parler d’emblée d’affaire, c’est la déposséder de sa singularité et du respect de sa dignité. Elle ne doit pas être le prétexte à des réclamations ou l’emblème de convictions à défendre. Il faudrait donc distinguer casaffaire et cause.

    Dans les réunions de concertations pluridisciplinaires (RCP) les médecins et les soignants traitent de cas, c’est-à-dire de situations singulières où il faut connaître précisément la singularité de la personne malade pour prendre une décision informée qui soit respectueuse de l’expression de sa volonté, de la relation avec ses proches et de la déontologie médicale.

    Une affaire est un cas problématique exposé au grand public. Mais, quand un casdevient une affaire, les journalistes et le grand-public ne peuvent avoir accès qu’à certaines informations qui deviennent alors emblématiques d’exigences ou de réclamations concernant la justice, les droits personnels ou certaines grandes valeurs. L’enjeu est moins la singularité de cette personne et de la décision la concernant que ce qu’elle représente en fonction des valeurs et des convictions défendues par les protagonistes.

    Quand l’affaire se durcit, elle devient une cause où les positions finissent par se polariser entre « pour » et « contre » en absorbant ainsi toutes les autres nuances, et donc toute la complexité du cas. « Monsieur Vincent Lambert » est ainsi devenu l’emblème de la possibilité ou non de « faire mourir », c’est-à-dire d’euthanasier une personne qui n’est pas en fin de vie, dont les directives anticipées sont inexistantes et dont la volonté est l’objet de conflits, et qui dépend du soin médical pour continuer à vivre alors même que ses conditions de vie sont jugées par certains « insupportables ».

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  • Une nouvelle pétition pour élargir l'euthanasie ou quand le loup se cache sous une peau de mouton

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    Du Frère René Stockman (Docteur en Soins de Santé) sur le site de l'Association des médecins belges Saint-Luc (texte en néerlandais traduit par nos soins) :

    Pétition Euthanasie dans la démence: un loup en peau de mouton

    Apparemment, nous sommes entrés dans un nouvel épisode du "débat sur l'euthanasie". Juste avant les élections, le Dr Distelmans lance une pétition dans laquelle il demande que la loi sur l'euthanasie soit modifiée et élargie pour les personnes atteintes de démence et d'autres formes de handicap irréversible et qui auraient manifesté antérieurement leur volonté dans ce sens.

    Frère René Stockman, 
    Supérieur général des Frères de la Charité

    Avec son plaidoyer, il touche naturellement une corde sensible et quand on lit le texte, on est porté à la fois vers la compassion et l'indignation. Qui n'est pas touché par la souffrance des personnes atteintes de démence, qui perdent lentement mais sûrement le contrôle de leur propre vie pour se retrouver dans une existence totalement en dehors de la réalité? Et en raison du sentiment d'impuissance que cela provoque chez les membres de la famille proche? Personne ne peut nier que la démence est une souffrance grave et, d’après le texte, d’ici 2035, 50% de personnes atteintes de démence s'y ajouteraient en plus à l’avenir. Il est donc grand temps d'agir. Et quelle action est proposée? La réponse donnée dans la pétition est double mais en même temps ambiguë: d'un côté, il faut fournir des installations plus nombreuses et de meilleure qualité pour délivrer des soins adéquats aux personnes atteintes de démence, mais d'autre part, une réglementation légale doit être prévue pour les soulager de cette souffrance par une injection. Cela ne signifie-t-il pas que cette dernière solution est beaucoup plus confortable et moins chère? Lorsque les personnes atteintes de démence précoce et les membres de leur famille lisent ceci, il est presque impossible qu'ils ne se sentent pas coupables s'ils ne pensaient pas à l'euthanasie afin de supprimer le fardeau qu'entraîne leur maladie pour la communauté. L'euthanasie est érigée ici en sommet de la philanthropie et ce, d'un double point de vue: la personne en question ne veut pas être un fardeau pour la communauté et la communauté soulage la personne atteinte de démence de souffrances sévères. Existe-t-il une meilleure alternative disponible? La personne concernée ne veut pas être un fardeau pour la communauté et la communauté soulage la personne atteinte de démence de souffrances graves.

    Comme souvent, c'est dans la queue qu'est le venin. Les statistiques estiment que 83% de la population, constituant une écrasante majorité selon l'auteur, est favorable à une modification de la loi. Ce sont les résultats préliminaires d'un "test électoral" réalisé dans les médias. Quelle est la valeur scientifique de cette enquête et avec quelles informations de base a priori les personnes ont-elles effectué ce test? Pendant des années, certains groupes ont eu recours à la tactique qui consiste à influencer la vision des gens en suscitant compassion et indignation. Les arguments ne marchent presque pas aujourd'hui, mais les émotions, oui. Une fois qu'un consensus émotionnel est réalisé, il n’ya plus guère de place pour écouter les arguments. Et cela se manifeste avec force ici. En indiquant ces chiffres, un sentiment de culpabilité supplémentaire est ajouté pour ceux qui pensent différemment. À quel degré faut-il être antisocial pour faire partie des 17% qui ne soutiennent pas encore le droit d’étendre la législation sur l’euthanasie? Non seulement antisocial mais aussi très impitoyable. Refuser l'euthanasie est décrit ici comme la volonté de maintenir consciemment et volontairement des situations dégradantes. Personne ne peut accepter ça. Avec les vidéos supplémentaires liées à la pétition, l’émotion devient totale. On doit retenir sa main pour ne pas signer la pétition immédiatement. On peut parler de marketing réussi.

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  • Désaffecter ou désacraliser massivement les églises ?

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    De Mgr Jacques Habert sur le site aleteia.org :

    Allons-nous devoir désaffecter ou désacraliser des églises de façon massive ?

    porte d'une église

    Nos églises sont une chance pour la nouvelle évangélisation. Mais que faire quand nombre d’entre elles sont appelées à perdre leur affectation au culte divin ? Mgr Jacques Habert, évêque de Séez (Orne) participe au groupe de travail « Les églises, un nouvel enjeu pastoral » au sein de la Conférence des évêques de France (CEF). Il invite à la réflexion de tous les fidèles pour affronter l’avenir de nos églises avec discernement.

    Les évêques de France continuent de porter avec attention la question de l’avenir de nos églises. Des groupes de travail ont été mis en place ces dernières années pour rappeler les règles en matière de désaffectation et pour insister sur la dimension pastorale. Dans le cadre de ces réflexions, un colloque a eu lieu au Collège des Bernardins en mars 2018. Trois conclusions s’étaient imposées à l’issue de ce beau colloque : une invitation au dialogue avec les partenaires multiples — les élus, les amoureux du patrimoine, les communautés chrétiennes, les habitants des communes ; une invitation à la vigilance, dans un temps où bien des repères sont perdus : redire ce qu’est une église et sa vocation au sens large du terme ; une invitation à l’espérance : nos églises sont une chance pour la nouvelle évangélisation.

    Allons-nous devoir désacraliser de nombreuses églises ?

    Ces réflexions se conduisent sur un fond d’inquiétude : allons-nous devoir désaffecter, désacraliser des églises de façon massive, dans les années qui viennent ? Il n’est pas illégitime de se poser cette question. Elle nous attriste, elle peut même nous faire peur. Notons qu’il serait aussi irresponsable de ne pas se la poser. Les enjeux sont nombreux : ils sont pastoraux, mais aussi sociaux, politiques, juridiques, canoniques ou patrimoniaux.

    Aborder cette question, c’est entrer sur un terrain à la fois passionnant et un peu miné. Cette réflexion, nous ne sommes pas les seuls à la porter. Bien d’autres pays connaissent cette situation : en novembre dernier à Rome, le Conseil pontifical pour la culture organisait à son tour un colloque au titre évocateur : Dieu n’habite plus en ce lieu ? Au cours de cette rencontre, où fut évoquée la désaffection des lieux de culte, des Italiens, des Canadiens et des représentants venus des pays de l’Est de l’Europe sont venus partager des expériences d’utilisation nouvelle de leurs églises. Ainsi, la problématique n’est pas que française, même si elle se pose en France d’une façon originale suite aux lois de 1905 et 1907.

    Jusqu’où peut-on aller dans l’utilisation non-cultuelle d’une église ?

    Le plus souvent, on retrouve une tension sous-jacente entre l’option d’une utilisation non-cultuelle d’une église et la décision radicale de sa désaffection. Quels critères pouvons-nous nous donner ? Nous savons que la culture, la beauté, le patrimoine sont une porte d’entrée pour une évangélisation par les pierres, d’où l’importance des églises ouvertes, bien entretenues, accueillantes. Il y a dans ce domaine un bouillonnement et des initiatives très encourageantes. On se souvient de la belle expression que le pape Benoît XVI avait employée, la via pulchritudinis, la voie de la beauté pour nous faire accéder à Dieu.

    Lors du colloque romain, le pape François a adressé un message aux participants invitant à creuser la piste sociale. Comment un « bâtiment-église » peut-il être mis au service de finalités sociales ? Le Pape évoquait la figure du diacre saint Laurent dont l’iconographie sacrée le montre en train de vendre de précieux objets du culte pour en distribuer le produit aux pauvres. Pour le Pape, « ceci constitue un enseignement ecclésial constant qui, tout en inculquant le devoir de protection et de conservation des biens de l’Église, et en particulier des biens culturels, déclare qu’ils n’ont pas de valeur absolue mais qu’en cas de nécessité ils doivent servir au plus grand bien de l’être humain, et spécialement au service des pauvres ». Une église où, par exemple, on donnerait à manger, où les personnes seraient accueillies, ne serait que la mise en pratique de l’Évangile : « J’avais faim, vous m’avez donné à manger… j’étais un étranger, vous m’avez accueilli » (Mt 25, 35). Agir en ce sens nous inviterait à reconsidérer le canon 1214 qui définit une église comme « l’édifice sacré destiné au culte divin où les fidèles ont le droit d’entrer pour l’exercice du culte divin, surtout lorsqu’il est public ».

    En cas de désaffection d’une église

    Devant la décision radicale de la désaffection d’une église, trois questions surgissent. Premièrement, la future utilisation du bâtiment n’est-elle pas inconvenante (cf. canon 1222, non sordidum) ? Ensuite, en quoi un bâtiment qui n’est plus une église mais qui continue de lui ressembler, peut-il demeurer un signe ? Ne risque-t-il pas aussi de devenir un « contresigne » laissant penser qu’autrefois il y avait des chrétiens, mais que maintenant c’est fini ? Enfin, tout est-il fait « pour assurer un nouvel usage religieux ou culturel, compatible autant que possible avec l’intention initiale de la construction »1 ? L’intention peut être excellente, mais le risque est de dédier une ancienne église par exemple au silence, à la beauté, à l’intériorité, à l’harmonie, en mettant sur un même plan une certaine religiosité ambiante avec le message initialement chrétien du bâtiment.

    On le voit, ces questions sont complexes, ne pas les regarder en face serait irresponsable, les traiter trop rapidement aussi. Dans la conclusion du colloque romain, il a été demandé à plusieurs reprises que le peuple de Dieu dans son ensemble soit engagé dans ces réflexions. Chaque évêque, dans son diocèse, est invité à une réflexion ample, qui continuera de nous mobiliser dans les années qui viennent.


    [1] Texte d’orientation du colloque de Rome Dieu n’habite plus en ce lieu ?

  • Notre société relativiste est profondément frustrante

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    Lu sur aleteia.org :

    Henri Hude : « Notre société relativiste est profondément frustrante »

    Dans son dernier essai, "Ce monde qui nous rend fous" (Mame), le philosophe Henri Hude, chroniqueur pour Aleteia, propose aux futurs décideurs une réflexion sur l’origine culturelle des comportements irrationnels qui se répandent dans la société et le monde du travail.

    Aleteia : Pourquoi les décideurs ont-ils besoin de réfléchir sur la santé mentale ?
    Henri Hude : Tout simplement parce qu’il y a un grave problème de santé publique, qui s’aggrave d’année en année, comme le signalent l’OMS et le ministère de la Santé. C’est la « crise neuronale », notamment l’épidémie de burn out et de dépression. Cette crise a des causes profondes, dans notre culture présente. Il faut une réflexion philosophique pour y faire face. Notre société sans Dieu, sans autre Absolu que notre liberté coupée du Bien, et qui se pose en Absolu, est profondément frustrante. D’autant plus profondément qu’elle s’installe dans le déni en érigeant des rationalismes réducteurs, censés protéger la psyché des émotions négatives. Ces censures bloquent la prise de conscience du problème, mais laissent prospérer la frustration. Et comme l’homme n’y comprend rien, l’angoisse se développe. Le projet postmoderne de déculpabilisation a cru aboutir, mais l’euphorie passée, la déception s’installe, et la culpabilisation, différente car plus profonde et moins consciente, revient au galop. L’individu postmoderne, pour ne pas « dévisser », se jette dans une surenchère de transgression. Mais la descente aux enfers est de plus en plus difficile. Face à sa crise, le système culturel se raidit, devient intolérant, ne tolère même plus que les questions soient posées. L’irrationalité se répand, le relativisme devient dogmatique, le délire officiel se conjugue à la censure politiquement correcte. Cette culture est pathologique.

    Vous écrivez que « nos rationalismes sont des délires ». Admettons que ce soit bien là le fond de notre monde devenu fou. Cette folie ne comporte-t-elle pas des aspects plus visibles et plus concrets ? 

    Oui, évidemment. Mais ce sont des prolongements de ce centre de folie, et ils se constituent par rayonnement à partir de ce centre : le « doute » et les « soupçons ». Si nous n’identifions pas ce centre, nous nous battrons contre des moulins à vent, ou accuserons des boucs-émissaires. Ces prolongements forment ce que Byung-Chul Han appelle la « société de fatigue ». Ce qui repose l’âme, c’est de pouvoir jouir de Dieu au quotidien dans la paix. Ceci étant exclu par notre culture, et presque culpabilisé par notre société, la frustration est intense. Nous essayons d’expliquer nos problèmes par la libido, mais cette « libido » n’est elle-même qu’une pauvre compensation, construite par idéalisation assez délirante du désir et du plaisir sexuels. Nous en arrivons collectivement à la dynamique de transgression comme thérapie de groupe à la culpabilisation, à l’hyperexcitation dans l’instantané comme divertissement à l’angoisse. La déconstruction suicidaire de la culture fonctionne comme un substitut, une forme dégradée de mystique du Néant. Le rythme infernal du travailou du changement ne sont pas des conséquences naturelles du progrès technologique, mais des addictions pathologiques et pathogènes, une authentique névrose hystérique collective, qui, comme toute névrose, est un désordre dont le malade tire malgré tout certains profits psychiques, avant tout celui de pouvoir fuir le face à face avec la vérité : en l’espèce, la profonde fausseté de la culture postmoderne. Il faut arrêter ces folies.

    Lire la suite sur aleteia.org

    Ce monde qui nous rend fous. Réflexions philosophiques sur la santé mentale, Mame, avril 2019, coll. « Humanisme chrétien », 263 pages, 22 euros.

  • Sortir ! un manifeste à l'usage non des derniers mais des premiers chrétiens

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    Natalia Trouiller "Sortir ! Manifeste à l'usage des premiers chrétiens"

    17,00 €; en stock; Réf. : 9782365261876

    Natalia Trouiller fait le constat que la parole de l’Eglise catholique sur les questions de société est devenue totalement inaudible. Le monde comme une partie même des catholiques lui dénie toute légitimité à intervenir dans les débats et à émettre un avis.

    Face à ce constat d’échec, l’auteur appelle les catholiques à renouer avec la dimension incarnée de la religion chrétienne. Elle dénonce leur dérive vers gnosticisme à la manière du monde contemporain qui valorise le corps tant qu’il est sain, en bonne santé et esthétique. Ses parallèles constants avec les hérésies des premiers siècles révèlent que cette dérive n’est pas nouvelle et qu’il y a déjà bien longtemps les Pères de l’Eglise y avait répondu. Elle rejoue donc les controverses de ces siècles lointains avec les interrogations d’aujourd’hui à l’exemple de celles posées par la numérisation de nos existences.

    Ce manifeste invite à renouer avec la relation à l’autre, comme le service des corps qu’ils soient malades ou vieillissants, pour retrouver une cohérence entre les discours et les actes et devenir ainsi des missionnaires d’un Christ incarné.

    source : https://premierepartie.com/natalia-trouiller-sortir-manifeste-a-l-usage-des-premiers-chretiens.html

  • Lourdes sur les écrans français : "rendre visible l'invisible"

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    Du site "La Sélection du Jour" :

    Un film salué par la critique et diffusé sur les écrans de l'Hexagone. Sera-t-il distribué dans les salles obscures de Belgique ? Il y a peu de chances que nos médias lui réservent un accueil comparable à celui dont a bénéficié le film d'Ozon "Grâce à Dieu"...

    La synthèse :

    Il faut avoir touché le rocher pour comprendre Lourdes. Entrer dans l’esprit, les espoirs, les prières, des millions d’hommes et de femmes qui s’y rendent chaque année pour appréhender le miracle de la grotte. Justement, Lourdes, le documentaire réalisé par Thierry Demaizière et Alban Teurlai, accomplit le  miracle de rendre visible l’invisible au cœur du sanctuaire. Ils montrent ainsi Lourdes comme ne l’ont jamais vue ceux qui n’y sont jamais allés. Et, au fond, tout ce que l’on ne veut plus voir dans notre société : la fragilité, la faiblesse, la maladie, mais aussi la générosité, le don de soi, l’espoir et la Foi. "C'est ce que viennent chercher ces gens, en fait, plus que le miracle, c'est d'être regardés comme des personnes, alors que le reste de l'année, ils sont dans des centres, dans des EHPAD et pas forcément regardés par la société", expliquent les auteurs de ce Lourdes. 

    Avec ce documentaire, à voir d’urgence en salles, le duo de réalisateurs prouve qu’il n’y a pas besoin de croire pour voir. Voir qu’ici, il se passe quelque chose bien au-delà de la raison et du quotidien, bien plus fort que les clichés et les idées préconçues d’hôtels et de boutiques de souvenirs. Paradoxalement, c’est parce que l’un est athée et l’autre agnostique, et que les deux sont connus pour leurs reportages passés sur des thèmes aux antipodes de la religion, qu’ils ont pu être entendus et écoutés sur l’antenne des plus grands médias, sans que jamais leur propos ne soit attaqué ni discrédité. 

    C’est au fond une véritable tournée missionnaire, des plateaux de télévision au micro d’un Marc-Olivier Fogiel sur RTL, qu’ont accompli ces deux réalisateurs tout au long de la promotion de ce documentaire. Tous ceux qui l'ont vu en sont ressortis émus aux larmes, par ce qu’ils ont découvert, ou par ce qu’ils ont revécu. Au moment où l’Eglise est fragile, secouée par les scandales autour des abus sexuels ici, attaquée par le terrorisme islamiste là-bas, ce film est une parenthèse d’humanité donnant à voir le plus beau visage de la Foi. Ne le ratez pas !

    Judikael Hirel

  • " Nos vies offertes " : Séminaire diocésain de Bayonne

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    Film réalisé sur le nouveau Séminaire de Bayonne relancé et rénové sur l'initiative de Mgr Marc Aillet :

    Ref. " NOS VIES OFFERTES " Séminaire de Bayonne

    Loin des débats déprimants sur les abus sexuels cléricaux, l’abolition du célibat obligatoire des prêtres et l’ordination des femmes: autant de rengaines qui obsèdent et polluent, aujourd’hui plus que jamais, la vie ecclésiale dans l’Eglise latine postconciliaire:

    Monseigneur Aillet est issu de la Communauté Saint-Martin  http://www.communautesaintmartin.org/

    JPSC

  • L'Eglise autorise l'organisation de pèlerinages à Medjugorje

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    De Vatican News (Adélaïde Patrignani) :

    Le Pape François autorise les pèlerinages à Medjugorje

    L’organisation de pèlerinages dans ce sanctuaire marial de Bosnie-Herzégovine est désormais autorisée par l’Église catholique, comme l’a annoncé ce dimanche 12 mai la Salle de presse du Saint-Siège. Cela ne signifie pas la reconnaissance des apparitions mariales, mais permet un meilleur encadrement de l’important flux de pèlerins.

    «Comme annoncé conjointement ce matin par Mgr Henryk Hoser, visiteur apostolique à caractère spécial pour la paroisse de Medjugorje et par la nonciature apostolique à Sarajevo, le Saint-Père est disposé à ce qu’il soit possible d’organiser des pèlerinages à Medjugorje», a déclaré ce matin Alessandro Gisotti, directeur ad interim de la Salle de Presse du Saint-Siège, répondant aux questions de journalistes.

    «Ceci en ayant toujours soin d’éviter que ces pèlerinages soient interprétés comme une authentification des évènements connus, qui demandent encore d’être examinés par l’Église. Il faut donc éviter que de tels pèlerinages créent toute confusion ou ambiguïté sur l’aspect doctrinal. Cela concerne aussi les pasteurs de tous ordres et rangs qui ont l’intention de se rendre à Medjugorje et d’y célébrer ou concélébrer, y compris de manière solennelle», a ajouté Alessandro Gisotti.

    «Étant donné le flux notable de personnes qui se rendent à Medjugorje et les abondants fruits de grâce qui en ont découlé, une telle disposition s’insère dans l’attention pastorale particulière que le Saint-Père a voulu donner à cette réalité, destinée à favoriser et à promouvoir les bons fruits», poursuit le communiqué de la Salle de presse du Saint-Siège.  

    «Le visiteur apostolique aura, de cette façon, une plus grande facilité à établir – en accord avec les ordinaires des lieux – des liens avec les prêtres chargés d’organiser des pèlerinages à Medjugorje, comme personnes sûres et bien préparées, en leur offrant des informations et des indications pour pouvoir mener de manière fructueuse de tels pèlerinages», est-il écrit en conclusion.

    Cette décision du Souverain Pontife survient près d’un an après son choix de nommer Mgr Henryk Hoser, l’archevêque émérite de Varsovie-Praga, en Pologne, «Visiteur apostolique à caractère spécial» pour la paroisse de Medjugorje, ad nutum Sanctae Sedis, à la disposition du Saint-Siège. La nomination avait eu lieu le 31 mai 2018, pour une mission «exclusivement pastorale», en vue de proposer au Pape des directives pastorales pour l’avenir du sanctuaire. Il n’a donc pas la responsabilité de se prononcer sur l’authenticité des apparitions mariales, qui relèvent de la Congrégation pour la Doctrine de la foi.

    Par le passé, diverses enquêtes

    Chaque année, plus de deux millions de visiteurs se rendent dans le sanctuaire où des apparitions mariales se tiendraient depuis juin 1981. La Vierge Marie, invoquée sous le vocable de “Reine de la Paix”, serait alors apparue à six enfants croates de Bosnie-Herzégovine.

    Le sanctuaire marial fait l’objet d’une cristallisation des tensions entre les franciscains qui en ont la gestion et les évêques successifs du diocèse de Mostar qui remettent en cause les apparitions régulières de la Vierge «aux voyants».

    Plusieurs enquêtes ont été conduites, la dernière en mars 2010. Le Pape émérite Benoît XVI avait mis en place une commission internationale d’enquête sur Medjugorje  au sein de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, confiée au cardinal Camillo Ruini. En juin 2015, le Pape François, sans se prononcer, avait affirmé, de retour de Sarajevo, que les conclusions de cette enquête lui avaient été remises.